🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat - IA générative : Google, Microsoft, OpenAI… la surenchère continue
20 octobre 202523:22

🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat - IA générative : Google, Microsoft, OpenAI… la surenchère continue

Cette semaine, on franchit une nouvelle étape dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générative. Les géants de la tech – Google, OpenAI, Microsoft – rivalisent d’audace avec des outils toujours plus puissants, au point de brouiller définitivement la frontière entre réel et artificiel.

Cette semaine, on franchit une nouvelle étape dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générative. Les géants de la tech – Google, OpenAI, Microsoft – rivalisent d’audace avec des outils toujours plus puissants, au point de brouiller définitivement la frontière entre réel et artificiel.

Un Rubicon est franchi.

Dans ce nouvel épisode du Debrief Transat, nous analysons la multiplication des applications d’IA générative de vidéo et d’image : les annonces de Google avec VEO 3.1, celles de Microsoft avec MAI-Image 1, et la manière dont Sora (OpenAI) est en train d’échapper à son propre enclos. Alors que les filigranes disparaissent et que les vidéos truquées inondent les réseaux, la menace géopolitique grandit : désinformation, manipulation, propagande... L’Europe est en première ligne.

Nous parlons également :

  • De l'arrivée des podcasts vidéo sur Netflix grâce à un partenariat avec Spotify : offensive stratégique pour contrer YouTube ?

  • Du mécontentement grandissant vis-à-vis des GAFAM en Europe et du retour en grâce du logiciel libre : plusieurs administrations (Lyon, Schleswig-Holstein…) basculent vers Linux.

  • De l’effet domino du retrait de Windows 10 sur les parcs informatiques publics.

  • Et de Pixxle Places, une alternative française aux plateformes américaines pour la valorisation locale des contenus.


Bruno :
[0:06] Jérôme Colombain à Paris, bonjour.

Jérôme :
[0:08] Salut, Bruno Guglielminetti à Montréal.

Bruno :
[0:11] Très heureux de te retrouver pour ce grand, grand, grand, grand... C'est l'Atlantique qu'on franchit pour ce débrief hebdomadaire qu'on fait d'un côté et de l'autre, l'Atlantique. Cette semaine, on ne va pas se gêner, on va aborder des beaux sujets. Et commençons avec cette guerre, cette lutte à finir entre les géants qui, chaque semaine maintenant, sortent, à qui mieux mieux, une application, une nouvelle version pour faire de la vidéo ou faire de l'image par l'IA. Est-ce que ça te préoccupe? Est-ce que ça t'inquiète?

Jérôme :
[0:48] Non, alors pas du tout. Moi, ce qui m'inquiète, ce sont toutes les vidéos que toi, tu fabriques, où tu te prends pour un rockeur, tu te prends pour… Non.

Bruno :
[0:56] Mais c'est toi qui m'as traité de rocker la semaine passée. Alors, j'ai dit, bon, je vais lui montrer que j'aurais pu l'être.

Jérôme :
[1:02] Voilà. Donc, tout ça pour dire qu'effectivement, je vois que tu t'amuses bien avec… c'est Sora 2.

Bruno :
[1:08] Sora.

Jérôme :
[1:09] Sora, oui. Sora 2, c'est ça.

Bruno :
[1:12] Oui.

Jérôme :
[1:12] Voilà. Et puis, il y a eu des nouveautés. C'est Google qui a remis une couche cette semaine, c'est ça ?

Bruno :
[1:18] Oui, et c'est au grand déplaisir des gens d'Adobe, puis je te dirai pourquoi. Mais effectivement, cette semaine, deux sorties notables. Donc, Google qui arrive avec sa nouvelle version de VO, là c'est VO 3.1, qui nous arrive avec évidemment encore plus de capacité de production et qui intègre maintenant la possibilité, déjà VO 3 permettait de créer du son, mais là, ce que vous pouvez commencer à faire avec ça, il y a même Agen qui l'a incorporé dans son outil, vous pouvez carrément prendre votre voix et donc prendre une photo de vous, créer une scène et inclure votre voix et ce sera exactement votre voix qui sera utilisée. Là, c'est... On fait des pirouettes avec des saltos rendus à ce que...

Jérôme :
[2:06] Oui, oui, vas-y, mais je pense qu'on va devenir fou.

Bruno :
[2:09] Non, mais je veux t'entendre après là-dessus.

Jérôme :
[2:10] Oui, oui, après je te dirai ce que je pense.

Bruno :
[2:12] Et puis, parallèle, je m'attends à ça. Et puis, parallèlement à ça, tu as Microsoft cette semaine qui dévoile, ce n'est pas encore disponible, mais ils viennent de lever le voile sur le, je ne sais pas comment ils le prononcent, c'est le May Image 1 ou le MAI Image 1. L'idée là-dedans, c'est qu'ils sont arrivés, ils sont un peu en retard dans cette course-là, mais tout de même, ils arrivent avec un outil qui est vraiment impressionnant et lui qui fait dans la photo, dans le photoréalisme. Et donc, mais c'est que de l'image, c'est que de la photo, Il n'y a pas de vidéo là-dedans, mais c'est vraiment impressionnant de voir le rendu que ça peut faire. Et là, tu te dis, tu riais de moi par rapport à Sora, mais Sora, j'aime ça parce qu'on est dans un univers où on sait que tout est de l'IA et il n'y a rien de vrai dans ce qu'on voit. Et c'est pour ça que j'hésite ou je n'exporte jamais ces productions-là dans le monde réel, sauf une fois pour parler de Sora. Mais le reste, je le tiens là. Mais c'est que maintenant, là, Chaque fois que je regarde TikTok, Instagram, les Reels sur Facebook, le truc a l'air trop sympathique ou un peu poussé, je me dis, est-ce que c'est vrai? Et là, je me mets à chercher les filigrames.

Jérôme :
[3:29] Oui, alors voilà, c'est ça qui est sidérant. Je pense que là, en quelques jours, on a franchi une étape et on a basculé dans une nouvelle dimension. Et le Rubicon, exactement, parce que ça y est, les vidéos totalement...

Jérôme :
[3:47] Comment dire, on ne peut pas deviner que c'est fait par de l'IA. Enfin, c'est de plus en plus difficile de deviner que c'est fait par de l'intelligence artificielle et ça envahit littéralement les réseaux. Alors, on parlait récemment dans un précédent épisode de Sora 2 qui a essayé de contenir un peu le phénomène, notamment en mettant un filigrane sur chaque vidéo. Mais ça y est, il y a des types qui ont trouvé le moyen d'enlever le filigrane. Donc, tu as des sites où il suffit que tu uploades ta vidéo et on va simplement t'enlever le truc qui permettait d'authentifier et de savoir tout de suite que c'était une vidéo fabriquée par l'intelligence artificielle. Alors que franchement, ça partait d'un bon sentiment et c'était bien.

Jérôme :
[4:32] Du coup, on pouvait s'amuser à faire n'importe quoi. Mais là, on arrive... Moi, j'ai vu passer des vidéos sur des choses assez subtiles. Parfois, il y a des trucs qui sont très amusants et on se dit il y a plein de vidéos par exemple d'Emmanuel Macron en pyjama rose, c'est amusant, on sait que c'est pas vrai mais il y a des trucs sur d'autres sujets et des sujets un peu touchy des sujets de violence qui sont faits un peu pour radicaliser pour polariser pour provoquer qui commencent à envahir les réseaux sociaux et ça va devenir très très grave, Sora, on en avait parlé ensemble Bruno l'intelligence d'OpenAI aussi c'est d'avoir créé son propre réseau social ?

Jérôme :
[5:18] Réservées aux vidéos générées par IA. Donc, quelque part, c'était une espèce d'enclos et tout était enfermé dans ce réseau. Sauf que, bien entendu, les vidéos ne restent pas uniquement sur le réseau social SORA, elles sortent comme les vidéos TikTok vont se promener. On peut voir des vidéos TikTok sur Instagram, sur X, etc. Et là, c'est pareil. Ça sort carrément du cadre. Donc, moi, je crains le pire, franchement, quand les fermatrolles russes ou chinoises vont s'emparer de ces trucs-là, puisque tu sais que on est, nous, en Europe, et notamment en France, c'est un vrai problème très, très important que j'aborde. C'est un vrai sujet géopolitique. On est dans l'œil du cyclone, on est dans le collimateur principalement de Poutine et un peu aussi des Chinois. Ils veulent déstabiliser l'Europe et principalement la France. Et jusqu'à présent, c'est avec des faux sites d'actualité, notamment d'actualité locale et tout. Mais quand ils vont se mettre à la vidéo, générés par IA, ils vont nous mettre minables et franchement, il y a de quoi craindre le pire.

Bruno :
[6:21] Tout à fait. Ce sont des outils justement qui sont utilisés pour... Nourrir des campagnes de propagande, ça peut faire du dégât.

Jérôme :
[6:32] Des informations, manipulations, etc.

Bruno :
[6:35] Imagine tout ce que tu veux, ça passe là-dedans. Mais je veux juste quand même ajouter sur ce sujet-là qu'il y a un attrait tellement fort pour ce genre d'outil-là. Puis parallèlement, tu vois, tu as Gemini qui avait lancé son Nano Banana qui permet de faire des corrections sur des photos, mais aussi donc d'altérer la réalité. Eux, c'est un succès. Ils ont lancé ça il y a un mois, deux mois. Ils ont eu une augmentation de 331 % des téléchargements. Et parallèlement, tu as une application Firefly d'Adobe qui, elle, a connu une chute de 68 %.

Jérôme :
[7:15] Pourquoi?

Bruno :
[7:16] Parce que les Google et OpenAI arrivent avec leur armada pour offrir des outils qui sont beaucoup plus faciles à utiliser que les Photoshop dans lesquels on perdait des heures à essayer de se retrouver pour faire une petite modification. Maintenant, on est rendu avec des outils où carrément, on peut, par la voix, leur dire, enlève-moi ce rond rouge dans le fond de l'écran, je ne veux pas le voir. Et pouf, ça va prendre quelques secondes pour le petit rond rouge, j'ai parti. Et c'est ça qui est impressionnant. Mais là, je me dis...

Jérôme :
[7:50] Ah, mais Adobe, Adobe.

Bruno :
[7:52] Ils ont intérêt à se recédir. Leur titre en bourse est en chute.

Jérôme :
[7:56] Alors qu'ils ont de très beaux outils et puis ils ont saisi l'intelligence artificielle. Ils l'ont attrapé quand même.

Bruno :
[8:05] Oui, mais encore là, mais pas autant que les autres.

Jérôme :
[8:08] Alors, ils sont un peu en retard. Ce n'est pas leur cure-de-business, ce n'est pas leur expertise.

Bruno :
[8:13] Quand même, la modification de la création, c'est eux.

Jérôme :
[8:16] Oui, mais pas l'IA.

Bruno :
[8:19] Non, non, non, de toute façon. Et là, ils sont en train d'embarquer, mais j'ai juste peur que ça fasse une histoire à la Kodak.

Jérôme :
[8:24] La Kodak ? Ah oui, oui, oui, tu as raison. Que les leaders d'hier, les leaders d'une époque, les leaders d'hier, se fassent détrôner demain par les nouveaux venus. Oui, sauf que Kodak, ils avaient justement, Kodak, ils ne l'ont pas vu arriver, et du coup, ils ne pouvaient rien faire. Adobe, je pense qu'ils le voient arriver. Ils voient le problème arriver.

Jérôme :
[8:48] C'est plutôt comment on fait.

Bruno :
[8:49] Mais ils n'ont pas investi assez sérieusement là-dedans, c'est ça le problème ?

Jérôme :
[8:51] Peut-être, peut-être.

Bruno :
[8:53] En fait, ce n'est pas cette semaine qu'on va régler ce problème-là.

Jérôme :
[8:56] Non, c'est dommage. Je pensais qu'on allait sauver le monde, mais ça va être compliqué. Bon, parle-moi plutôt d'une autre actualité nord-américaine, puisque tu es sur ce continent où il se passe plein de trucs, puisque nous, il ne se passe plus rien chez nous.

Bruno :
[9:08] D'ailleurs, sur lequel on a accès à tellement de choses que vous n'allez pas avoir accès.

Jérôme :
[9:11] Évidemment, bien sûr, bien sûr. Même les voitures autonomes qui vont arriver, mais en Grande-Bretagne. Mais ça, ce n'est pas l'Europe. Ben non, c'est pas l'Europe. Enfin, c'est le continent européen, mais c'est pas l'Europe. Non, non, on est d'accord. Non, c'est pas de ça dont je voulais parler. On reste sur le sujet de la vidéo. Ce sont les podcasts vidéo qui arrivent sur Netflix. Qu'est-ce que c'est que cette histoire?

Bruno :
[9:32] Une grosse nouvelle, ça. Cette semaine, on apprenait qu'il y avait une entente entre Spotify et Netflix. Netflix qui a commencé à présenter des podcasts en vidéo. Ça commence à apparaître, mais le catalogue n'est pas vraiment important. Et là, ils ont fait une entente avec Spotify. Et là, ce qu'on va commencer à voir dans l'offre télévisuelle de Netflix, dans leur interface, c'est donc deux séries de podcasts vidéo qui sont proposés. Ça parle de sport, il y a des rencontres. Il y a aussi une série spécialisée où c'est que des entrevues, ce que les Anglais appellent des one-on-one. C'est très télévisuel comme approche. C'est très prête. C'est pour ça qu'ils ont pris ces productions-là. Sauf que Spotify, ils ont quand même un catalogue. Ça a passé les 300 000 vidéos de podcasts. Alors, eux, ils ont un catalogue pour alimenter Netflix si Netflix veut ouvrir les vannes. Et puis, pour Spotify, ben bonjour la concurrence avec YouTube. Ils les ont toujours, eux, sur leur radar. Et là, ils se disent, bon, enfin, Enfin, on débarque sur la télé avec des productions qui sont hébergées chez nous. Alors ça, c'était la première annonce. Mais depuis qu'ils ont annoncé ça, on a appris que Samsung TV, donc qui est un peu l'interface d'offre télévision sur les moniteurs, les téléviseurs de Samsung, va offrir maintenant une chaîne pour les productions de Spotify.

Jérôme :
[11:02] Ah oui? Oui.

Bruno :
[11:04] Quand même.

Jérôme :
[11:05] C'est dingue.

Bruno :
[11:06] Alors là, il y a vraiment une offensive sur la télé, sur l'interface télé de Spotify.

Jérôme :
[11:11] Après, c'est logique. Ça répond à une certaine logique. C'est comme YouTube sur la télé. Je veux dire, ça se consomme sur la télé aussi, YouTube, aujourd'hui. Ce n'est pas seulement sur un petit écran. Et c'est vrai aussi que les podcasts aux États-Unis sont devenus, beaucoup sont devenus vraiment des productions vidéo. Ça, c'est un vrai phénomène. Et de plus en plus léchés. Je ne sais pas pourquoi on appelle ça des podcasts. Oui, c'est vrai. De plus en plus léchés, mais en conservant quand même, malgré tout, ce côté podcast, c'est-à-dire...

Bruno :
[11:41] Oui, on voit les micros.

Jérôme :
[11:42] Voilà, exactement. Déjà, on voit les micros. Oui, en fait, podcast, ça correspond au décor, au décor homme. C'est presque plus...

Bruno :
[11:51] Exactement.

Jérôme :
[11:52] C'est le style. C'est-à-dire que c'est deux personnes assises dans des fauteuils ou dans un canapé, et puis avec les micros apparents.

Bruno :
[11:59] Podcast.

Jérôme :
[11:59] Oui, et tu appelles ça un podcast. Non, mais il y a même des chaînes, alors j'ai même vu des chaînes de télé, je vais te dire, c'est au Liban pour tout te dire, où il y a une émission qui s'appelle Podcast, je crois, et en fait c'est une interview qui est un décor de podcast, mais c'est une émission produite par une chaîne de télé.

Bruno :
[12:14] La télé libanaise.

Jérôme :
[12:15] Ouais, tout à fait.

Bruno :
[12:18] C'est pour te dire, on avance dans le progrès.

Jérôme :
[12:21] Et oui, enfin, certains avancent dans le progrès, mais pas d'autres.

Bruno :
[12:28] Ben, écoute, tu me donnes tellement la belle place pour faire un enchaînement sur le prochain sujet, parce que là, on commence à sentir la grogne, ça, c'est pas nouveau, ça, en Europe, mais il commence à y avoir un mécontentement vis-à-vis des GAFAM, il y en avait un, mais là, ça commence à grogner pas mal plus fort.

Jérôme :
[12:47] Ça grogne pas mal et il y a un petit frémissement de mouvements anti-Microsoft en Europe, dans quelques pays, notamment la France, à certains endroits. Et c'est un mouvement au profit du logiciel libre, donc les adeptes du logiciel libre se frottent les mains. Mais par exemple, en France, il y a la ville de Lyon qui a décidé de migrer entièrement ses ordinateurs sous Linux et sous OpenOffice aussi, je crois. c'est-à-dire de laisser tomber Microsoft. En France, on avait déjà la gendarmerie qui a fait ce choix-là il y a pas mal d'années. Et puis d'autres aujourd'hui parlent de faire la même chose, des entreprises. Il n'y a pas que la France. En Allemagne, il y a l'État, le lander du Schleswig-Holstein, qui a décidé de basculer vers Linux, enfin pour ce qui est de l'administration, etc. Donc, c'est quand même un mouvement. Alors, cette guéguerre entre le logiciel libre et Microsoft, elle existe, tu l'as dit, ça fait 20 ans que ça se produit. Mais là, je pense qu'il y a eu des éléments qui ont accéléré un peu le phénomène. Pourquoi tout d'un coup ce mouvement-là? Eh bien, il y a plusieurs explications.

Bruno :
[14:02] Ne me dis pas que Windows 10 a créé tout ça.

Jérôme :
[14:04] Je pense que Windows 10, l'affaire Windows 10, entre guillemets, n'a pas joué en la faveur de Microsoft. Ça a été une très mauvaise pub pour Windows 10 qui arrive en fin de vie. Microsoft ne veut plus fournir de support technique, plus de mise à jour, et notamment plus de mise à jour de sécurité. Obligation de passer sur Windows 11, sauf qu'il y a plein de vieux ordinateurs qui ne peuvent pas faire fonctionner Windows 11. Et qui fonctionnent toujours très bien. Bien sûr. Et donc, branle-bas de combat. Dans des administrations, notamment en France, ils ont été obligés de bazarder plein d'ordinateurs pour les remplacer par des nouveaux. Ça coûte très cher. On n'a plus d'argent public.

Jérôme :
[14:42] Donc, c'est un vrai, vrai problème. Et même si Microsoft a décidé de prolonger d'un an pour le grand public le support de Windows 10, pour les administrations et les entreprises, c'est un vrai problème. Et ils se sont dit que, voilà, cette espèce d'obsolescence... Et ce switch obligé, à mon avis, ce n'est pas un très bon signal quand même. Et puis, il y a eu autre chose. Il y a aussi, depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, une méfiance de plus en plus vis-à-vis des technologies américaines. Mais ça ne sort pas de nulle part. Ça sort des décisions et des annonces qui ont été faites par Donald Trump. Et il y a notamment un fait qui est un petit peu passé sous silence dans le grand public, mais qui fait beaucoup de bruit dans le monde de l'entreprise, c'est ce qui s'est passé, il y a quelques mois, au mois de mai, lorsque Microsoft, sur instruction de Donald Trump, a décidé de couper arbitrairement d'un seul coup, la messagerie mail du procureur de la CPI, la Cour pénale internationale, qui avait pris des positions contre.

Jérôme :
[15:50] Israël, et par rétorsion, et bien Microsoft a demandé, enfin plutôt Trump a demandé à Microsoft de couper ses mails. Et là, je peux te dire qu'en France, il y a pas mal de grands patrons qui se disent mais attends, mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Ça veut dire que demain, si on a un conflit économique avec les Américains, quelque chose qui déplaît à des grandes entreprises américaines, et bien elle peut aller voir le président qui lui-même va demander à Google, à Microsoft de couper le robinet et de supprimer et de couper les mails du président de Total ou du président de je ne sais pas quoi. Donc, c'est un peu panique à bord et ça s'inscrit aussi dans ce cadre-là, une espèce de volonté de prise de conscience, exactement. Alors, encore une fois, ça fait les adeptes du logiciel libre et puis aussi des entreprises françaises de technologie qui fournissent des technologies alternatives, mais qui ont depuis des années beaucoup de mal à exister, elles se frottent les mains et elles se disent qu'on va peut-être enfin s'intéresser à elles. Voilà.

Jérôme :
[16:52] Signal faible, comme on dit.

Bruno :
[16:53] Le malheur des autres, il faut être bon en désert.

Jérôme :
[16:55] Oui, exactement. Signal faible, donc, à surveiller. Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet?

Bruno :
[17:02] Écoute, très heureux que tu en parles. Je parle d'une entreprise française.

Jérôme :
[17:08] PIX.

Bruno :
[17:08] Est-ce que ça te dit quelque chose?

Jérôme :
[17:10] Oui, mais vas-y, dis-moi en plus. Oui.

Bruno :
[17:14] PIX, c'est une équipe de développement qui est en train, depuis quelques années, de monter un écosystème. Et là, on a droit à la première pièce de cet écosystème-là qui est rendue disponible au public. Ça s'appelle Pixel Place. Pixel, c'est P-I-X-X-L-E. Et donc, cette application-là permet de jouer la carte de la localisation un peu comme Google Maps ou Google Local le permet, mais ça va tellement bien avec ce que tu viens de raconter. Dans le contexte où on parle justement de souveraineté numérique, c'est un outil qui permet à des communautés, à des administrations et aussi à des institutions de parler à leurs citoyens, de faire la promotion de ce qu'ils font et d'inviter les gens à participer à des activités. Sans utiliser des grandes plateformes autres. Évidemment, leur défi, c'est que les gens soient au rendez-vous, autant du côté de ceux qui vont fournir l'information que des citoyens qui vont la consommer. Mais je trouve que c'est un très bel exemple, Dans le contexte, quand on dit qu'il faut trouver des alternatives aux grands joueurs, ça, c'en est une. C'est français. C'est disponible aux Français. Alors, j'ai fait une entrevue avec le patron de cette entreprise-là. Sinon, je me suis fait un gros plaisir et j'ai réussi à sortir de sa caverne. C'est une image qui est faite vraiment. Voilà.

Bruno :
[18:40] Florian Sauvageau. Florian Sauvageau, c'est probablement le grand journaliste québécois. Il a été journaliste, il l'a enseigné à l'Université de Laval de Québec et il a été de toutes les tribunes. C'est même lui qui a pondu un rapport, un rapport qui a influencé la loi de diffusion canadienne. Donc, c'est vraiment une sommité dans le domaine et lui, ça fait un moment qu'il avait pris sa retraite et je le relançais de temps en temps pour lui demander de m'accorder une entrevue, et il ne voulait pas. Il dit, non, moi, je suis à Maroc 13, je suis déconnecté, je ne donne plus d'entrevue. Et puis, à un moment donné, pour une raison ou pour une autre, il a accepté. Et cette semaine, je lui ai parlé, et moi, tu sais, on dit toujours qu'on a une liste de gens un jour à qui on voudrait parler, là. Lui, il était sur ma liste, et je ne lui ai pas le dit, mais je te le dis, et donc, s'il écoute, il le saura. Mais il faisait vraiment partie de ma liste d'entrevues. Et donc, je passe 30 minutes avec lui, et il est très malgré ce qu'il dit, il est très branché encore sur les médias d'aujourd'hui. Il les voit changer. C'est quand même le bonhomme qui était, au départ, c'est lui qui a ouvert la... Il fait partie des gens qui ont créé l'école de journalisme au Québec. Ça date de 1960.

Bruno :
[19:53] Vous, ça date de 1900, la création. Mais nous, 60 ans plus tard, ça ouvrait. Il y avait une école qui était là. Et il m'en parle dans l'entrevue, puis je fais juste un clé d'œil en disant, ce qu'il apprenait aux gens, lui, c'est Une formation complète de journaliste pour lui, ce n'était pas bon. Il fallait d'abord que les gens arrivent avec un baccalauréat, une expertise, et après, il pouvait prendre un an pour développer le savoir-faire de comment raconter les choses dans tous les volets.

Jérôme :
[20:24] Oui, c'est ce qu'on disait à un moment, il y avait des professeurs de journalisme qui disaient « fais d'abord le tour du monde et puis après t'apprendras à faire du journalisme ».

Bruno :
[20:31] Oui, c'est ça. Bon, bien, c'est beau savoir raconter quelque chose, mais si tu n'as rien à raconter, ça ne sert pas à grand-chose. Et mis à part à faire du temps. Donc, c'est toute cette démarche-là, puis c'est de parler d'aujourd'hui, comment ils voient les choses, le défi des journalistes, les défis de l'information à l'heure des algorithmes de l'IA. C'est assez intéressant, c'est un beau temps de réflexion.

Jérôme :
[20:51] Ça doit être passionnant.

Bruno :
[20:51] Donc, je parle de quelque chose de très moderne français et je retourne dans les âges avec… C'est magnifique.

Jérôme :
[21:00] Cette passerelle entre les deux.

Bruno :
[21:02] Et c'est à écouter dans mon carnet cette semaine. Jérôme, toi, tu parles de quoi cette semaine?

Jérôme :
[21:07] Alors cette semaine, j'emmène mes auditeurs à Dubaï. Ariane Mouet. Voilà, le salon Gitex 2025, Jitex on dit aussi, avec Florent Roulier, qui est un spécialiste de la transformation numérique des entreprises et observateur de toutes les tendances tech. Alors il me raconte tout ce qui est présenté à Dubaï et c'est super intéressant avec avec des voitures de police autonomes, avec des fonctionnaires administratifs par intelligence artificielle, complètement autonomes, etc. Et puis sinon, on parle aussi de nucléaire. Le nucléaire et les innovations dans le nucléaire, parce que c'est une vieille techno finalement, le nucléaire, qui prend aujourd'hui encore plus d'importance, notamment avec l'intelligence artificielle et avec la transition énergétique, qu'on a besoin de beaucoup d'énergie et on s'aperçoit, notamment en France, qu'on est bien content d'avoir le nucléaire, qui fournit beaucoup d'énergie, sans émissions de gaz à effet de serre, donc très faible pollution.

Jérôme :
[22:13] Et donc plutôt positif pour l'environnement. Et on en parle avec Julien Villeray d'EDF. Et peut-être, je dis peut-être parce que je ne sais pas si je vais diffuser l'interview cette semaine ou la semaine d'après, on part à la rencontre des chercheurs en intelligence artificielle du laboratoire Qtai à Paris, qui est ce labo qui a été lancé il y a trois ans par, ou il y a deux ans, par Xavier Niel, Rodolphe Saadé et Eric Schmidt. Et alors, je suis allé les rencontrer pour faire le point un petit peu sur ce sur quoi ils travaillent. Et c'est super intéressant. Donc, à retrouver prochainement dans mon numérique, peut-être ce samedi ou peut-être le samedi d'après.

Bruno :
[22:50] C'est une bonne raison pour toujours écouter mon numérique, pour ne rien rater.

Jérôme :
[22:54] Exactement. Merci, Bruno.

Bruno :
[22:56] Ça me fait plaisir. Jérôme, je te dis à la semaine prochaine.

Jérôme :
[22:59] À la semaine prochaine, mon cher Bruno. Merci encore pour cet échange. Et puis, tiens, tu es à retrouver également en vidéo, pour ceux que ça intéresse.

Bruno :
[23:07] Exactement. Nouvelle habitude d'apprendre.

Jérôme :
[23:09] Ta chaîne YouTube et sur la mienne.

Bruno :
[23:11] On est partout.

Jérôme :
[23:12] Salut, salut.

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