À quand la première série Netflix réalisée à 100% par IA ? L'intelligence artificielle permet aujourd'hui d'automatiser la création... jusqu'à une certaine limite.
La société Fictions.ai est l’un des premiers studios français spécialisés dans la production de vidéos entièrement créées par intelligence artificielle. Leur première création 100% IA est disponible sur YouTube. Du scénario à l’animation en passant par la création des personnages, les fictions de demain seront-elles entièrement générées par IA. Pour l’instant, l’intervention humaine reste indispensable, explique le co-fondateur de Fictions.ai. Les perspectives sont immenses mais des freins demeurent, selon Thibaud Zamora, co-fondateur de Fictions.ai.
Monde Numérique : Bonjour Thibault Zamora,
Thibaud Zamora : Bonjour Jérôme.
Monde Numérique : Alors vous êtes co-fondateur de fiction.ai et qui est le premier studio français spécialisé dans la création de vidéos générées par Intelligence Artificielle. Vous pouvez nous expliquer un petit peu votre activité. Qu'est ce que vous faites?
Thibaud Zamora : Alors nous, on essaye de créer des courts métrages avec une intelligence artificielle. En poussant les limites que ces outils peuvent avoir actuellement et en allant chercher des solutions le plus intelligemment possible, en essayant de repousser à chaque fois les limites pour aller de plus en plus loin.
Monde Numérique : Alors vous avez réalisé un petit film notamment, qui est disponible sur YouTube. On va écouter un petit extrait.
My name is sam tonight, I'm trying a new insect. There is my pray for the evening wants caught in my web it will have no chance. Let the game begin.
Thibaud Zamora : Alors déjà ce qu'il faut savoir c'est. Avant de fonder Fiction, on a fait du jeu vidéo pendant 17 ans et notre dernier studio de jeu vidéo est un studio basé sur des histoires d'amour, des histoires de romance. C'est un sujet qu'on connaît très bien. On a touché 65 millions de joueurs à travers le monde. On était leader européen numéro trois aux États-Unis. On a cédé la société à Ubisoft en 2018, qu'on a accompagné pendant une paire d'années. Donc le sujet de la romance, c'est quelque chose qu'on maîtrise fortement. Ma femme écrit des livres de romance aussi. Donc quand on s'est dit qu'on allait faire fiction.ai, on s'est dit le premier, le premier court métrage qu'on va faire, c'est sur un domaine qu'on maîtrise à 200 %. Donc la romance Vindsval, c'est une agence de tentatrice virtuelle, donc c'est à dire c'est on peut engager des tentateurs ou des tentatrices pour tester la fidélité de son couple. Et en fait on est tombé sur un article d'une sur une véritable agence de tentatrice et on a trouvé ce concept délirant et on a voulu le pousser en termes de fiction.
Monde Numérique : Alors donc, cette petite fiction qui dure sept minutes, elle a été créée entièrement avec des outils à base d'intelligence artificielle.
Thibaud Zamora : C'est ça, alors l'histoire est écrite par par ma femme. On a utilisé ChatGPT pour avoir des retours, un peu un travail d'édito sur l'histoire. Mais l'histoire est écrit de manière humaine, on va dire entièrement. Et ensuite on a utilisé le maximum d'outils d'intelligence artificielle. C'est à dire que les images, en fait, on a un process où on part d'images qu'on génère avec la diffusion principalement. Ensuite, on les anime avec différents outils, que ce soit ceux de Runway ou ceux de Pick up, pour leur donner de la vie. Ensuite, on génère les voix avec Eleven Lab ou Eleven Lab ou coquilles. Ça dépend, ça dépend, ça dépend les voix et ensuite on essaye d'appliquer ce qu'on appelle de la synchronisation labiale, donc du lipsync pour faire court, pour coordonner le tout et en fait. Et ensuite on monte tous les tous les plans sur sur, sur deux, sur quatre, cut ou sur première pour arriver à un premier court métrage.
Monde Numérique : Alors votre ambition c'est vraiment de faire de la production à grande échelle, entièrement par intelligence artificielle. Vous pensez qu'aujourd'hui c'est possible ?
Thibaud Zamora : Je pense réellement qu'aujourd'hui on est encore à l'âge de. On est à la préhistoire de ce qu'on peut faire en termes de films et avec les outils d'intelligence artificielle. Mais demain, très rapidement, on pourra arriver à des produits beaucoup plus qualitatifs et on pourra aller beaucoup plus loin dans la chaîne de production. Parce que si on regarde la chaîne de production de séries ou de films, on écrit des concepts, on fait du storyboard, on fait des premières maquettes jusqu'à arriver au produit final. Je pense qu'on est on est au niveau de la maquette ou du storyboard animé, de la maquette ou vraiment du premier jet. Mais on va arriver de plus en plus loin dans la chaîne.
Monde Numérique : Est ce qu'un jour on pourra faire un film publicitaire entièrement avec de l'intelligence artificielle ou une série Netflix entièrement avec de l'intelligence artificielle ?
Thibaud Zamora : Oui, il est beaucoup plus vite que ce qu'on peut l'imaginer. Actuellement, l'intelligence artificielle permet de créer des de créer des courts métrages, créer des des concepts. Mais on ne peut pas faire du produit parfait pour l'utilisateur parce que les utilisateurs qui ne sont pas conscients de la technicité qui est derrière eux, ce qu'ils voient, ce qu'ils voient. Ils voient un court métrage, ils voient quelque chose, ils compare ça à un film sans intelligence artificielle, traditionnelle, etc. Et on se rend compte au fur et à mesure des étapes des différentes limites qu'on peut, qu'on peut avoir.
Monde Numérique : Qu'est ce qui bloque encore aujourd'hui ?
Thibaud Zamora : Alors ce qui bloque actuellement, c'est déjà d'une part la la constance dans la génération, que ce soit d'images ou de vidéo, c'est à dire ce que je disais tout à l'heure, c'est à dire avoir un personnage, pouvoir vraiment avoir son ai actor qui soit vraiment fixe, que ce soit point de vue physique, coiffure, tenue. Voilà, ça c'est une des premières limitations. Mais parce qu'actuellement les outils de génération sont très orientés 2D. Mais on arrive sur la génération 3D 2024, ça va être un gros tournant sur la génération 3D. Ensuite, l'autre sujet, c'est la voix. Actuellement, la voix est très. La voix par intelligence artificielle est très bien pour les podcasts, pour de la narration par contre, elle manque d'émotion. Donc quand on fait du de la romance ou quand on fait du dessin animé, ou quand on fait de la fiction de manière globale, on a besoin d'émotion. Quelqu'un qui parle et qui dit, qui parle comme ça Oh je t'aime ma chérie, Ça manque, ça manque un peu d'emphase on va dire, Ça manque de romantisme. Voilà, ça c'est une délimitation. L'autre limitation, c'est c'est le lipsync actuellement le lipsync, donc la synchronisation labiale entre l'image et ce qui est dit, donc le.
Monde Numérique : Fonctionnement des Lèvres
Thibaud Zamora : Le mouvement des lèvres pour que ça fonctionne à peu près. Bien sur si on est un peu loin de la caméra et sur un style réaliste ou cartoon 3D. Mais si on s'écarte de ça, c'est de moins en moins bon. Mais il y a de nombreux articles de recherche qui ont été faits, des produits qui sont en cours, de qui devrait sortir normalement prochainement, qui qui améliorent fortement le sujet. Et il y a une boîte de mémoire à Londres qui a un produit très avancé sur le sujet, mais qui est disponible qu'aux grands studios de Hollywood actuellement. Donc on sait que la technologie peut exister, mais elle n'est pas encore accessible à tout le monde.
Monde Numérique : Mais les outils que vous vous avez utilisés pour pour votre film, eux, ils sont en libre accès. En fait, aujourd'hui, mais ça demande quand même une énorme part de travail.
Thibaud Zamora : Oui oui. D'ailleurs, en général, quand j'essaie de quand j'essaie d'être un peu plus pédagogue, j'emploie très peu le terme intelligence artificielle. Je préfère utiliser le terme outils basé sur des concepts d'intelligence artificielle. C'est plus long, mais ça permet de déshumaniser l'intelligence artificielle comme on peut la voir parce qu'il y a souvent le concept de Ah, c'est fait par une intelligence artificielle, comme si c'était Terminator qui arrivait, qui faisait tout tout seul. Non, en fait c'est l'intelligence artificielle, c'est comme on l'emploie, c'est vraiment. C'est des outils qui sont basés sur des concepts informatiques qui sont appelés intelligence. Et on pourrait débattre du sujet de l'intelligence artificielle aussi, mais voilà. Donc oui, il y a un très gros travail humain derrière, parce que la machine toute seule ne fait rien. Il faut la guider, savoir lui parler, savoir la corriger, s'adapter à son langage, à ses limites et à et après à reprendre, à reprendre les différents morceaux qu'elle peut donner pour les amener là où on veut.
Monde Numérique : C'est à dire par exemple le personnage principal qui est une femme, une belle blonde plantureuse, etc. Vous avez décrit ce que vous vouliez et l'IA vous la vous la fabriquez, vous la générez sur mesure, C'est ça,
Thibaud Zamora : C'est ça. Mais pour arriver à. Pour arriver à ça. Donc cette héroïne, on a on a passé plusieurs jours à à trouver le bon, le bon pour arriver à la vision qu'on avait de la de cette actrice et et surtout à la voir de manière stable. Parce que à faire une très belle image, c'est très facile avec l'intelligence artificielle. Le problème souvent, c'est la cohérence, c'est à dire quand on fait un court métrage ou même un long métrage, c'est important que le même personnage, enfin que le personnage reste similaire tout au long de l'histoire, on ne peut pas d'un coup avoir la coiffure qui change, les yeux qui changent ou le ou les ou les vêtements ou les vêtements. Et ça, c'est un sujet très complexe. Actuellement.
Monde Numérique : Comment est ce que vous voyez au delà de la partie production? Donc donc pour vous c'est des opportunités commerciales on va dire, qui sont énormes pour vous et pour les autres qui se lanceront dans cette dans cette activité.
Thibaud Zamora : Sur l'intelligence artificielle est un véritable raz de marée. Ça va, ça va arriver, ça va arriver de partout. Je connais bien le milieu du jeu vidéo dans le milieu du jeu vidéo, créer des props, créer des images avec des artificielle. Je pense que tous les studios doivent être sur le sujet ou s'ils ne sont pas, ils devraient y être. Et depuis maintenant quelques mois où on réfléchit à ce studio de fiction, je suis en contact avec différents studios de production qui. Et je vois l'intérêt grandissant qu'ils ont à créer eux mêmes des cellules basées sur l'intelligence artificielle au sein de leurs studios, parce qu'ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas passer à côté. Parce que beaucoup craignent que l'intelligence artificielle remplace enfin que leur travail soit remplacé par de l'intelligence artificielle. Je pense que c'est un peu biaisé, mais qu'en fait, ceux qui ceux qui n'utilisent pas. Intelligence artificielle seront pour une grande partie remplacés par les artistes, par les artistes de manière globale, que ce soit du texte, de l'image, de la vidéo, etc. Par ceux qui utilisent des outils d'intelligence artificielle parce que ça permet d'être. Plus rapide et donc. Sur le marché du travail. Souvent plus intéressant.
Monde Numérique : Quand on voit par exemple à Hollywood les scénaristes, les professionnels des séries, etc. Qui se mettent en grève notamment pour, par crainte de la concurrence, de l'intelligence artificielle et du coup la réaction de certains studios ou autres ou entreprises, en tout cas qui produisent des contenus qui disent non, non, mais nous on va faire une charte, on ne va pas l'utiliser, etc. Pour vous, c'est quoi? C'est un combat d'arrière garde qui est déjà perdu.
Thibaud Zamora : Je pense qu'on ne peut pas arrêter la technologie, on ne peut pas arrêter un train en marche. Et l'intelligence artificielle, ce n'est même plus un train, c'est une fusée. On ne peut pas l'arrêter. Donc il faut par contre apprendre à vivre avec parce qu'on ne peut pas, On ne peut pas laisser des gens sur le sur le carreau, on ne peut pas les laisser leur dire demain, demain tu, demain tu es, tu prends ton carton, tu rentres chez toi et je te remplace. Alors qu'on a besoin de créateurs humains. L'intelligence artificielle ne fait rien tout seul, donc peut être qu'il va y avoir moins. Peut être qu'il va y avoir lieu d'avoir une équipe de 30 scénaristes. Peut être qu'il va y en avoir peut être une équipe plus réduite, mais il y aura toujours besoin de scénaristes. Mais l'avantage qu'il y a aussi, c'est qu'un scénariste actuellement ne peut rien faire tout seul, ne peut pas faire son court métrage tout seul. Avec les outils d'intelligence artificielle, il arrivera à faire à pousser son idée plus loin après. Après, il y a une révolution de manière globale et je pense que tout le tertiaire, tout, tout le travail qui est fait derrière ordinateur peut, peut et va être remplacé en grande partie par l'intelligence artificielle. Je pense que c'est un phénomène de société qui dépasse mes compétences de savoir comment la société doit accueillir ça. Mais il va y avoir une révolution culturelle, culturelle, même de civilisation. L'arrivée de l'intelligence artificielle. Avec la vitesse à laquelle ça va, je pense que ça a plus d'impact qu'Internet que la télévision que la radio. Je pense que c'est du niveau de l'électricité. Et encore, l'électricité a mis des dizaines d'années pour être accessible à tout le monde. Maintenant, l'intelligence artificielle, c'est là. En six mois, tout le monde a une intelligence artificielle dans son smartphone, dans son partout. C'est ça qui est, c'est ce point là, c'est la rapidité de déploiement qui est qui est vertigineuse.
Monde Numérique : Le Stanley Kubrick ou le George Lucas de demain, ce sera peut être quelqu'un tout seul dans sa chambre.
Thibaud Zamora : Oui, mais comme de nombreux créateurs qui a de nombreux, de nombreux créateurs qui ont commencé tout seuls dans leur chambre. Si on prend. Si on prend par Google, Google, ça a été créé par deux camarades dans le garage d'un des parents et maintenant c'est une des sociétés les plus incroyables au monde. Donc que que quelqu'un puisse consacrer tout seul quelque chose de fantastique. C'est moi, je trouve ça génial.
Monde Numérique : Si je reviens un peu à votre film Amour interdit, alors bon, c'est magnifique, c'est joli, mais on voit bien que c'est l'image de synthèse on va dire. Ce sont ces images à la diffusion qui sont très photoréalistes mais trop réalistes comme dans la deux, comme les photos 2D qu'on voit apparaître ici et là, qui sont à la fois super réalistes. Et puis en fait, quand on quand on commence à s'habituer, on se rend compte que c'est pas des vraies photos. Quand est ce que véritablement il y aura une confusion totale? Quand est ce que on va dire la vidéo générée par intelligence artificielle passera le test de Turing et pourra nous tromper.
Thibaud Zamora : Alors pour la pour l'image, je pense qu'on y est avec l'arrivée de Dali trois ou avec l'arrivée de Adobe Firefly deux et actuellement on arrive à avoir des photos, des images, donc des photos générées par l'intelligence artificielle qui seraient donc.
Monde Numérique : Des images fixes en 2D, pas des images fixes.
Thibaud Zamora : Oui, si tu as des photos, des illustrations, des qui sont d'une qualité incroyable le photoréalisme. Pour la photo, on y est, on y est, on y est! Pour la vidéo, je pense qu'on a un an de retard par rapport à l'image fixe. Je pense que fin d'année prochaine, on arrive à avoir quelque chose de très qualitatif en animé.
Monde Numérique : Est ce que ça coûtera moins cher ou plus cher en fait, ce type de production ?
Thibaud Zamora : C'est une question compliquée. Je pense que c'est vraiment une question compliquée. Actuellement, les talents en intelligence artificielle ont des salaires très élevés parce qu'il y en a peu. Mais plus les outils vont se développer et plus des gens vont se former, plus on tombera sur des salaires, on va dire normaux pour les gens qui utilisent ça. Donc, il y aura une réduction des coûts parce que les outils vont être plus performants, les gens plus habitués à ces outils là. Donc, il va y avoir une une réduction des coûts, parce que, forcément. On aura besoin de moins de personnes pour faire de la qualité équivalente, ce qui est fait actuellement. Une fois qu'une fois que les outils seront au point, bien entendu. Mais la question dont je ne connais pas la réponse, c'est est ce que les productions vont être plus ambitieuses avec le même budget ou est ce qu'elles vont avoir la même ambition en limitant les coûts ? Ça, c'est à mon avis. Il y aura des deux.
Monde Numérique : C'est quoi votre prochain film?
Thibaud Zamora : Alors là, on est parti sur un court métrage en pas pas un photoréalisme en animé. Ou plutôt animation animation 3D où on est. On suit trois adolescents qui découvrent un vieux jeu d'oracle de tarot tarot. Oracle tire une carte et se retrouve projeté dans un monde où ils vivent une aventure. À chaque fois qu'ils tirent une nouvelle carte, se retrouvent projetés dans un nouveau monde avec une nouvelle aventure, avec une quête personnelle de l'introspection. Qu'est ce qui a eu l'idée?
Monde Numérique : C'est vous ou c'est chat?
Thibaud Zamora : Jupiter, c'est nous.
Monde Numérique : Et donc vous, votre activité? Un dernier mot? Elle va se concentrer sur quoi? Sur sur? Sur? Sur la fiction? Vous travaillez pour des clients? Pour distribuer directement des contenus à des spectateurs, etc.
Thibaud Zamora : Alors on a trois, trois volets. Le principal pour l'instant, c'est faire de la veille et faire du faire nos propres courts métrages pour voir où on peut arriver. L'objectif, c'est d'avoir notre websérie et pourquoi pas la transformer en série Netflix, série TF1, etc. En IA ou passer justement du pilote à une série live? Parce que pour l'instant, on ne peut pas avoir un produit final qui passe sur TF1 avec ces outils là. L'autre sujet, c'est comme on est à la pointe sur la fiction, par intelligence artificielle, on est contactés par des studios de production qui nous, qui ont besoin d'avis extérieurs et qu'on aiguillent sur ce sujet là. Et ensuite, à chaque fois qu'on fait des vidéos, on on se rend compte de sujets qui peuvent être complexes et on essaye de faire des tutoriels sur ce sujet là qu'on met à disposition gratuitement sur YouTube. Et donc on a un petit volet formation parce qu'on trouve beaucoup de tutoriels actuellement sur l'intelligence artificielle en langue anglaise, mais très peu en français. Donc on essaie de faire du contenu de qualité sur les sur ces outils là liés à la fiction par les outils d'intelligence artificielle.
Monde Numérique : Merci beaucoup Thibault Zamora, co-fondateur de Fiction.ai