Qonto, la néobanque devenue partenaire incontournable des PME et indépendants, repense en profondeur la gestion financière des entreprises, grâce à la dématérialisation, l’automatisation et l’intelligence artificielle.
Aymeric Augustin, directeur technique de Qonto.
En quoi Qonto se distingue-t-elle d’une banque traditionnelle ?
Qonto repose sur deux grands piliers. Le premier, c’est le compte professionnel pour les indépendants, TPE et PME, avec un service de cartes, virements, gestion des flux, et en plus, depuis peu, une offre de rémunération de compte. Le deuxième pilier, c’est toute la partie gestion financière : factures, notes de frais, pré-comptabilité… Nous voulons être le cockpit de l’entrepreneur ou du directeur financier. Notre ADN, c’est la transparence et la simplicité : tout doit se faire en quelques clics, en ligne ou sur mobile. Cette approche est portée par une équipe où beaucoup ont déjà été entrepreneurs, ce qui nourrit notre manière de concevoir le produit.
La dématérialisation des services financiers change-t-elle réellement la donne ?
La grande promesse, c’est la réduction de la charge mentale. Tout est disponible 24/7, l’état des comptes est instantané et centralisé. Nous proposons aussi une gestion de trésorerie qui permet de projeter son cashflow et d’anticiper les entrées et sorties. Avec la facturation électronique, par exemple, il suffit de quelques clics pour programmer un paiement, sans plus de paperasse. Les notes de frais suivent la même logique : un simple scan du ticket et tout est prérempli, certifié électroniquement. En somme, nous offrons aux dirigeants du temps pour se concentrer sur leur business et leurs clients.
Faites-vous appel à l’intelligence artificielle ?
Oui, de plusieurs façons. L‘IA nous aide dans le traitement des documents financiers, comme l’analyse des factures ou des reçus scannés. Elle améliore aussi l’expérience client : un bot AI peut répondre instantanément à de nombreuses questions simples, avec un taux de satisfaction supérieur à celui des conseillers humains sur ces sujets. Enfin, nous utilisons l’IA pour créer de la valeur ajoutée, comme un générateur de logos intégré au parcours de création d’entreprise. Notre approche est de rester flexibles : nous n’entraînons pas nos propres modèles, mais intégrons les meilleurs du marché, afin d’évoluer rapidement et en conformité avec les règles de sécurité et de protection des données.
Quels sont vos prochains grands chantiers ?
Nous travaillons sur trois axes principaux. D’abord, la facturation électronique : nous avons déjà réalisé un paiement de facture en 8 minutes de bout en bout, ce qui va révolutionner les délais de règlement. Ensuite, la réception de paiements, avec des solutions comme le tap-to-pay ou les terminaux, très attendues par nos clients. Enfin, l’obtention du statut d’établissement de crédit, qui nous permettra de proposer des financements plus larges que les microcrédits actuels. Depuis huit ans, nous construisons une solution complète pour répondre à tous les besoins financiers des PME, et nous n’avons pas fini d’innover.
Aymeric Augustin:
[0:01] Ce qu'on voit quand on fait des études sur les gains de temps de nos clients, c'est qu'ils gagnent quelques heures par mois, quelques milliers d'euros par
Aymeric Augustin:
[0:10] an en frais évitables ou en dépenses incorrectes évitées. Ça s'inscrit dans ce cadre général de, je passe de moins en moins de temps, le soir à le week-end, aller regarder ma compta et reviriger mes relevés bancaires. Et ceux-là, je ne les ai pas et il faut que je me connecte au site de l'agence avec le truc à six chiffres.
Monde Numérique :
[0:33] Bonjour Amérique Augustin.
Aymeric Augustin:
[0:35] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[0:36] Directeur technique de Qonto. Bienvenue dans cet épisode spécial de Monde Numérique en partenariat avec Qonto. On va s'intéresser à la manière dont les technologies révolutionnent le secteur de la banque et de la gestion financière des entreprises. On va parler dématérialisation, automatisation, intelligence artificielle, nouveaux services en ligne, etc. Mais bon, d'abord, est-ce que vous pouvez nous présenter un petit peu Qonto ?
Aymeric Augustin:
[0:59] Bien sûr. Aujourd'hui, chez Qonto, je dirais qu'on a deux grands piliers. Pour commencer, on fournit un compte professionnel pour les indépendants, pour les petites entreprises, mais pour les moyennes entreprises, donc avec des cartes, des transferts, tout ce que vous pouvez imaginer,
Aymeric Augustin:
[1:17] avec une offre de rémunération de compte dont on pourra parler. Et on a un deuxième pilier qui est également important pour cette PME, de gestion financière, gestion de la facturation, des notes de frais, pré-comptabilité, où on veut vraiment être le cockpit quelque part du dirigeant ou du directeur financier pour gérer son activité.
Monde Numérique :
[1:39] Donc vous êtes à la fois une banque, ce qu'on appelait à une époque une néobanque, entièrement en ligne, dématérialisée, et en même temps vous offrez toute une palette d'outils pour piloter la comptabilité des entreprises. Alors vous êtes ce qu'on appelle une fintech, c'est-à-dire que dès le départ, vous étiez une entreprise de tech en fait.
Aymeric Augustin:
[1:56] Effectivement, le constat de départ de nos fondateurs, Steve et Alex, quand ils ont créé Qonto, c'était cet aspect un peu old school de la banque pour les créateurs d'entreprises, pour les PME. Je l'ai vécu moi-même puisque j'étais à mon compte en 2016, j'ai été client de Qonto avant de rejoindre l'entreprise. Donc, je vois très bien le moment où je n'avais plus besoin de descendre à l'agence en bas de la rue pour faire un virement. Je peux même le faire le week-end, un truc incroyable. Mais ça va beaucoup plus loin, cette ADN tech. Parce que dans la manière dont on pense le produit Qonto, on veut vraiment de la transparence, de l'expérience. On veut que quoi que l'indépendant, la PME ait envie de faire, ce soit faisable en quelques clics. On voit de plus en plus d'usages mobile only. Et je dirais que le différenciant de Qonto, il est un peu compliqué à exprimer parce que c'est précisément cette partie qui ne se voit pas. C'est cette envie de construire un produit pour les entrepreneurs. Il y a beaucoup de gens comme moi chez Qonto qui ont été entrepreneurs avant. Donc, c'est vraiment cet ADN sur lequel on travaille.
Monde Numérique :
[2:59] La dématérialisation de la banque et de la comptabilité, ça a vraiment changé la vie des petites entreprises, c'est-à-dire vos clients ?
Aymeric Augustin:
[3:06] Je pense que le point clé de cette transformation, c'est la réduction de la charge mentale liée à l'administration financière pour la patronne, le patron, l'entrepreneur, ce qui permet de s'occuper de ses clients, de son business, de son produit, de ses services, etc.
Aymeric Augustin:
[3:28] On apporte évidemment des gains d'autonomie, puisque tout est disponible 24-7 sur l'appli ou en ligne. On apporte des gains de visibilité. L'état des comptes est connu instantanément. Enfin, c'est des choses qui n'existaient pas il y a 10 ans, franchement. On ramène tous les comptes dans l'application Qonto. Aujourd'hui, il y a une offre de gestion de trésorerie où on peut commencer à projeter son niveau de trésorerie, son cashflow, les entrées, les sorties, vérifier que tout ça passe et qu'on est en situation stable. Et en fait, quelque part, c'est un peu vulgaire, mais la trésorerie, c'est quand même l'oxygène de l'entreprise. Si ça arrive à zéro, ça devient douloureux très vite et avoir un bon niveau de confiance dans le fait qu'on voit qu'il n'y aura pas de surprise que c'est géré on a aussi la facturation, j'en parlais si c'est une facture entrante et sortante dans le compte ça permet de voir ce qui va venir donc quelque part, assembler tout ça à un seul endroit il y a cette combinaison de au quotidien c'est fluide je reçois une facture, maintenant que la facturation électronique on l'a directement, il y a un bouton payer ou programmer le paiement à telle date, ça marche tout seul, il n'y a pas à se poser des questions Les notes de frais, il n'y a pas à manipuler des papiers. Donc, tout ça, c'est beaucoup plus fluide. Et sur la partie plus gestion long
Aymeric Augustin:
[4:40] terme, il n'y a pas d'incertitude.
Monde Numérique :
[4:42] Alors justement, cette histoire de notes de frais qui fait vraiment partie du quotidien des entreprises, on sait que pendant longtemps, c'était assez compliqué. Si on n'avait pas un repas d'affaires, on devait prendre le ticket, ensuite se connecter sur un intranet, saisir des tas de trucs. Aujourd'hui, ça ne se passe plus comme ça.
Aymeric Augustin:
[4:59] Non, vous ne gardez pas le ticket, ça c'est fini. Donc, dans un monde idéal, vous avez une carte Qonto en tant que collaborateur. Et donc, en sortant du restaurant, vous photographiez la note avec TVA. Le système fait tout le reste, pré-remplit tout. Éventuellement, si votre comptable veut quelques informations que vous devez donner, genre qui est-vous déjeuner, vous les mettez à la main et puis c'est fini.
Monde Numérique :
[5:20] On n'a plus besoin de garder les tickets, vous dites-vous.
Aymeric Augustin:
[5:22] Alors, à condition qu'ils soient enregistrés électroniquement avec une certification, ce qu'on fait automatiquement pour tous les reçus. Il y a une signature électronique dessus qui garantit qu'ils ne peuvent pas être altérés. Mais quelque part, le fait d'avoir tout ça intégré directement dans Qonto, avec à côté d'autres outils de type budget, etc., ça permet d'avoir tout le même endroit, en fait, et d'éviter de jongler entre
Aymeric Augustin:
[5:41] trois ou quatre outils pour les différents aspects de l'activité.
Monde Numérique :
[5:44] C'est qui vos clients aujourd'hui ?
Aymeric Augustin:
[5:46] Nos clients sont extrêmement variés. Nos clients sont européens puisqu'on est dans huit pays, France, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, Autriche, Belgique et Pays-Bas dans le désordre. Et ce que j'adore dans ce business, en fait, c'est que ça va de la scale-up qui grandit avec nous jusqu'au chauffeur de VTC en passant par des consultants et des entrepreneurs du BTP. Donc, si vous voulez, on a une énorme diversité. Il y a autant de clients d'entreprise et ils ont tous un avis assez formé sur la manière de voir leurs finances et de les gérer. Et quelque part, c'est ça la beauté de bosser pour les PME. C'est le tissu économique. C'est vraiment le vrai monde. Et on travaille à faire un outil qui s'adapte du coup aux besoins de chaque entreprise.
Monde Numérique :
[6:34] Mais les besoins ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Donc, vous proposez toute une palette de services. Est-ce qu'il n'y a pas un risque de retomber dans une espèce d'usine à gaz comme on a pu connaître dans le passé ?
Aymeric Augustin:
[6:46] C'est un défi. Et c'est effectivement là-dessus qu'on se bat tous les jours. Je pense qu'une courroie de rappel fondamentale, c'est qu'on maintient un contact étroit avec nos clients. Par exemple, il y a quelques semaines, deux personnes qui sont au bureau avec moi ici et qui travaillent sur le produit qu'on appelle tap to pay c'est-à-dire vous pouvez encaisser un paiement avec votre téléphone directement, sont descendus chez un client qui est à quelques rues d'ici et sont allés acheter un truc dans sa boutique et puis après ont papoté avec lui, et donc du coup tu nous as reçu tap to pay ça marche comment etc bon c'est nous qui l'avons construit pour voir comment ça marchait voilà cet état d'esprit, cet état d'esprit en fait je trouve que c'est, assez différenciant par rapport en tout cas aux acteurs établis de l'industrie et c'est ça qui nous maintient connectés et qui nous garde en permanence réveillés
Aymeric Augustin:
[7:39] sur la diversité des usages et des besoins.
Monde Numérique :
[7:42] Quelles sont les fonctionnalités qui ont le plus de succès ?
Aymeric Augustin:
[7:45] C'est une très bonne question ça dépend énormément du niveau de maturité des entreprises pour quelqu'un qui, rentre de l'air de la fintech, ce que je vous racontais tout à l'heure le coup de la note de frais, je la prends en photo et je la fais en fait c'est déjà magique pour des personnes plus habitué à cet écosystème c'est la baseline typiquement sur l'offre de gestion de trésorerie en fait le détail intéressant c'est on peut on à l'écran où on voit les entrées et sorties de trésorerie on peut en prendre une et la décaler pour se dire bon si j'arrive à me faire payer cette facture plus vite si j'arrive à négocier avec ce fournisseur pour qu'il me laisse 30 jours de plus, du coup ça donne ça sur mon cash donc c'est des petites choses comme ça où en fait c'est ces aspects magiques, après est-ce qu'il y a une fonction de Qonto qui est best-seller, je dirais pas forcément de manière générale, il y a peut-être une quand même que je pourrais hésiter c'est la création d'entreprise vous pouvez créer une entreprise en 10 minutes avec Qonto en France vous pouvez la créer en quelques jours en Allemagne où le process simplement est un peu plus long au global, ça crée aussi des effets waouh, et puis ça a beaucoup de sens d'avoir Qonto qui gère la création du pont de bancaire, le dépôt de capital et le juridique pour faire tout le package bien assemblé.
Monde Numérique :
[9:07] Est-ce que le risque, Aymeric-Augustin, ce n'est pas qu'un service 100% tech, ça manque un peu d'humain et que ce soit un peu déshumanisé ? Vous n'avez pas de retour client dans ce sens-là ?
Aymeric Augustin:
[9:20] C'est un sujet sur lequel on travaille clairement depuis le début et c'est une conversation permanente d'avoir de l'humain et de ne pas faire un produit robotique. En fait, culturellement, c'est très fort chez Qonto. Il y a des aspects, on appelle ça « delight » en anglais. Je ne sais pas comment dire, mais essayer de donner des éléments émotionnels, on va dire, dans l'application, pour ne pas créer un produit purement mécanique. Parce que ce n'est pas le but de la manœuvre, ce n'est pas ce que les gens demandent. Donc effectivement, aujourd'hui, on est un acteur en ligne, on n'a pas d'agence au coin de la rue. Ça n'empêche pas d'avoir des conseillers sur nos niaux de forfait qui s'adressent plus aux moyennes entreprises. on a des points de contact dédiés. Quelque part, je pense que ça accompagne aussi une transformation de la société qui se fait. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles, historiquement, vous aviez une personne dédiée et aujourd'hui, vous ne le gérez plus comme ça. Donc, simplement, on fait cette transformation avec nos clients et puis,
Aymeric Augustin:
[10:22] j'irais, on essaye de les accompagner. Un autre sujet très, très chaud en ce moment, c'est tout ce qui est l'AI.
Monde Numérique :
[10:27] Oui, l'agence artificielle.
Aymeric Augustin:
[10:29] Qu'est-ce que l'intelligence artificielle, l'IA, va changer ? Il faut avoir pas mal réfléchi à ce qu'on voulait faire avec de l'IA dans le produit Qonto. Quelque part, je me dis que notre objectif, ça doit être de rendre ce sujet un peu complexe, où ce n'est pas très clair comment je m'en sers, d'en faire quelque chose de naturel. On n'a même pas besoin de dire que c'est de l'intelligence artificielle quelque part. On a juste besoin de le faire marcher. Et si ça marche, si ça permet de gérer son entreprise, si ça permet de gagner du temps et que les besoins sont répandus, quelque part, le « comment on le fait », Ce n'est plus un sujet, c'est géré.
Monde Numérique :
[11:02] Alors justement, l'intelligence artificielle, qu'est-ce qu'elle apporte dans votre secteur ? Qu'est-ce que vous en faites ?
Aymeric Augustin:
[11:07] Alors, on fait plein de choses avec l'intelligence artificielle. Quand on fait de la finance, notamment sur tout notre volet outils de gestion financière, il y a beaucoup de traitements de documents. Même un reçu que vous avez scanné, il va bien falloir lire ce qu'il y a dedans, déterminer ce que c'est, comment ça part dans la compta. Et donc, les règles pour faire ça peuvent être exécutées par une intelligence artificielle. Donc ça, c'est un gros pan d'investissement. Je vous parlais tout à l'heure du fait d'humaniser le produit, d'avoir des aspects émotionnels dedans. Un bon exemple, c'est qu'on a un générateur de logos. Alors, ça a l'air un peu gadget comme ça, mais c'est la feature la plus rapidement adoptée de l'histoire de Qonto.
Monde Numérique :
[11:44] Ah oui ?
Aymeric Augustin:
[11:45] Oui, parce qu'en fait, vous créez votre entreprise, vous nous envoyez tous les documents et à un moment donné, il va falloir quand même qu'on les regarde. Donc là, le processus s'arrête quelques instants et donc on l'a mis à cet endroit-là. Et ce qui est génial, c'est qu'en fait, les gens reviennent dans Qonto après une fois que le compte est créé et qu'ils peuvent commencer à l'utiliser, et ils ont leur logo. Alors, c'est un logo généré par AI en quelques minutes en juin, ça vaut ce que ça vaut, mais c'est chez eux. Ce n'est pas un espace anonyme. Et puis, il y a aussi des cas très pragmatiques où ça permet de répondre plus vite aux clients. Aujourd'hui, il y a beaucoup de questions qu'on reçoit qui sont des questions où les réponses sont dans la FAQ, dans la liste des questions fréquentes, mais les gens nous les envoient en chat. En fait, une AI va être quasiment aussi performante et plus rapide qu'un humain, à donner la réponse quand elle est dans la FAQ. Et puis, quand c'est une question qui nécessite vraiment un traitement humain, on a nos conseillers qui prennent le relais. Mais notre bot AI sur ces questions simples a une meilleure satisfaction que les conseillers humains, je pense, parce qu'ils répondent plus vite. Et c'est très important sur notre ligne de métier de donner les réponses instantanément.
Monde Numérique :
[12:52] D'un point de vue plus technique, les solutions d'intelligence artificielle, ce sont des choses que vous avez développées vous-même ou bien vous avez pris des outils qui existaient sur le marché ?
Aymeric Augustin:
[13:01] On a considéré chez Qonto que l'écosystème AI était encore émergent et allait énormément se transformer, et qu'on serait plus rapide à rester à l'état de l'art, à fournir des meilleurs solutions à nos clients, si on gardait du contrôle en interne. Donc, on a privilégié le fait de développer, alors pas de nos propres modèles AI, on prend les meilleurs modèles du marché, évidemment, mais de créer les services.
Monde Numérique :
[13:27] C'est public ? Vous prenez quoi ? d'open source, du Mistral ou au contraire du ChatGPT ?
Aymeric Augustin:
[13:33] Ça change régulièrement en réalité parce que les meilleurs modèles pour tel ou tel cas d'utilisation par exemple pour trouver les éléments à prendre une facture de manière fiable, franchement le meilleur du marché a changé trois fois en un an. Parce qu'en fait à chaque fois qu'il y a le dernier cloud d'entropie, le dernier OpenAI, le dernier Gemini etc. etc. il se tire la bourre. Donc le fait de contrôler en interne le produit il nous donne l'autonomie d'aller très rapidement sur le meilleur modèle et le client ne le voit pas, la performance s'améliore un peu, il est un peu meilleur à gérer les factures. On a choisi de développer ces solutions en interne, non seulement pour pouvoir aller plus vite comme je l'expliquais, mais aussi pour pouvoir les héberger dans le cadre réglementaire avec les données qui sont dans un environnement habituel où tous les paramètres de sécurité sont gérés comptablement. Ce qui est toujours un peu plus délicat si on passe par des sous-traitants sur ton écosystème qui bouge très vite et donc ce n'est pas très stabilisé.
Monde Numérique :
[14:37] Et à votre connaissance, quel est l'impact de l'intelligence artificielle sur les organisations ? D'une part chez vos clients, est-ce que ça a supprimé des postes par exemple, cette simplification de la comptabilité ? Et puis chez vous également ?
Aymeric Augustin:
[14:52] Ce qu'on voit quand on fait des études sur les gains de temps de nos clients, c'est qu'ils gagnent quelques heures par mois, quelques milliers d'euros par an en frais évitables ou en dépenses incorrectes évitées quand ils adoptent compte. Je pense que, j'entends l'angoisse d'éventuelles pertes d'emploi, je pense que ce n'est pas ça le sujet. Ce qu'on constate chez nous et chez nos clients, c'est que comme toute transformation technologique, oui, ça génère du changement, mais ça crée de l'activité supplémentaire. Chez nos clients, ça s'inscrit dans ce cadre général de, je passe de moins en moins de temps, le soir et le week-end, d'aller regarder ma compta et revirer chez mes relevés bancaires et ceux-là, je ne les ai pas et il faut que j'aille me connecter au site de l'agence avec le truc à six chiffres.
Aymeric Augustin:
[15:35] Alors que chez Qonto, tout est connecté, les données transitent toutes seules, ce n'est pas vraiment le même monde. Donc ce temps-là, l'économiser pour que les entraînements puissent le rendre à leur famille ou à leurs clients, je ne suis pas trop inquiet. Et en interne, on voit par exemple dans mes équipes des ingénieurs qui se saisissent des outils de copilote de programmation et on voit des gens qui arrivent à faire des améliorations du logiciel, des améliorations de fiabilité. Typiquement, ce genre de choses, il faut changer quelque chose à plein d'endroits, dans plein de systèmes et du coup, c'est très répétitif. En fait, ils arrivent à s'aider par une AI qui accélère les parties répétitives. Quelque part, ça fait deux des meilleurs développeurs. Je suis assez à l'aise avec ça et ça n'a pas réduit la demande de développeurs à ce stade.
Monde Numérique :
[16:23] Emric, il y a la question de la cybersécurité aussi qui est super prégnante.
Monde Numérique :
[16:28] On voit qu'on est devenu des cibles pas possibles. Est-ce que ça ne vous empêche pas de dormir, ça ?
Aymeric Augustin:
[16:35] Non, j'ors très bien. Je pense que nos clients dorment bien aussi. En fait, quelque part, la cybersécurité, c'est un monde qui est particulièrement difficile à percevoir avec les analogies du quotidien quand on n'est pas dedans. Mais au final c'est un monde avec des personnes qui adoptent des comportements par rapport à des choses possibles ou pas possibles certaines de ces personnes sont mal intentionnées effectivement ou en tout cas vont pas respecter les règles, mais on comprend ce qu'ils font et on se concentre à protéger nos clients on essaye de le faire aussi d'une manière qui n'impacte pas trop le quotidien c'est à dire qu'on a pas envie d'empiler, 8 bannières où il faut qu'il y ait oui je sais ce que je fais, non je suis pas en train de faire frauder non je ne suis pas au téléphone avec Whatsapp avec quelqu'un en ce moment on essaye plutôt de le faire de manière transparente comme je disais, où nous on regarde tous ces signaux en interne, et on essaye de détecter si jamais il se passe quelque chose, peut-être que le client est en train de se faire manipuler par un fraudeur ou des choses comme ça pour garantir la sécurité je parle beaucoup de la fraude ça vous arrivez à le détecter.
Monde Numérique :
[17:35] Par rapport au type de comportement, quelqu'un est en train de faire une opération en ligne.
Aymeric Augustin:
[17:39] En fonction de ce qu'il va faire quelque part c'est le challenge il y a un sujet de, vous recevez comme tout le monde les communications de vos banques là-dessus qui vous préviennent de plein de choses attention il ne faut pas faire ci il ne faut pas faire ça en fait ce qu'il faut réaliser c'est quand votre banque vous écrit ça ça veut dire qu'ils ont repéré un motif, utilisé par les fraudeurs une histoire que les fraudeurs racontent ça veut dire qu'il y a déjà un problème voilà et des clients se font arnaquer et donc ils vous utilisent comme ligne de défense pour ça donc, Et personnellement, et avec mon directeur de la sécurité, on considère que oui, quelque part, le client est toujours la dernière ligne de défense, mais on sait ce que c'est qu'être sous stress, être avec quelqu'un qui vous raconte une histoire, on pense qu'on ne peut pas dépendre de cette ligne de défense et on s'organise pour le faire de notre côté. Et on parlait de l'IA tout à l'heure typiquement on a des IA qui sont en temps réel à regarder les transactions et à essayer de déterminer s'il se passe des choses qui ne ferait pas se passer et il faut qu'un humain regarde pour confirmer si ça a l'air normal ou pas voire appelle le client pour vérifier donc typiquement on s'organise comme ça et après on surveille les résultats et donc voilà, chaque mois on regarde combien il y a eu de cas litigieux etc, et donc du coup où il y a un sentiment qu'on sait ce qui se passe et donc je tord bien la nuit.
Monde Numérique :
[19:04] Écoutez, tant mieux pour vous. Aymeric Augustin, c'est quoi le futur pour vous ? Quelles sont les nouvelles fonctionnalités que vous envisagez de développer, ou que vous avez envie de développer, même si elles ne sont pas véritablement encore dans les tuyaux aujourd'hui ?
Aymeric Augustin:
[19:19] Je pourrais vous donner trois grands axes. Le premier, c'est qu'on a une vraie transformation de l'écosystème, de facturation et de paiement entre les entreprises avec la facturation électronique. On a fait un circuit bout en bout où une facture électronique a été émise et payée en 8 minutes en passant par compte. 8 minutes, c'est quand même un délai de règlement qui fait rêver. Je pense qu'en le faisant par mail, ce n'est pas facile. Je pense que c'était la première de tous les temps en France qu'on a faite. Comment ça se passe ?
Monde Numérique :
[19:49] C'est automatique ou il y a encore de l'humain là-dedans ?
Aymeric Augustin:
[19:52] Non, les outils de facturation sont interconnectés entre eux. Avec des formats d'échange standardisés. Et donc, vous émettez votre facture. Je crois que vous avez une activité, donc vous émettez des factures. Et en fait, votre système de facturation va se connecter à celui de votre client avec un annuaire géré par l'État pour savoir qui est géré par quel outil, qui du coup va faire une notification de l'autre côté comme quoi il y a une facture à régler. Et ce qui est intéressant, c'est que les statuts sont synchronisés.
Monde Numérique :
[20:16] Oui, c'est tout le principe de la facture électronique. Voilà.
Aymeric Augustin:
[20:20] Mais donc, du coup, la facture, on sait qu'elle est arrivée. Il n'y a pas de... Ah oui, je ne l'ai pas vue, elle était dans les spams. Donc il y a quand même un niveau de transparence où il n'y a pas de « ah bon, je croyais que je t'avais fait le virement ». Ben non, soit le virement il est fait et les outils le savent et se synchronisent, soit il n'est pas fait. Donc ça, ça va changer les habitudes et ça va faire partie de cette évolution dont je parlais, où on veut vraiment accompagner nos clients et les rassurer parce qu'il y a de l'inquiétude autour du changement, donc on veut vraiment faire quelque chose de simple et de pédagogique. Une autre évolution importante, c'est toute la partie réception de paiement. Historiquement, chez Qonto, on a fourni des comptes avec des cartes pour payer, mais on a mis longtemps à faire le son pour se faire payer. Là, je parlais de tap-to-pay tout à l'heure pour se faire payer sur téléphone mobile. On a aussi des terminaux de paiement. Donc ça, c'est des choses que nos clients nous réclament depuis longtemps et qui sont en train d'être adoptées très rapidement. Donc c'est très excitant. Et le troisième chantier qui est un peu plus moyen terme, c'est, je vous disais, qu'on a déposé notre dossier pour devenir établissement de crédit, ce qui va nous ouvrir les possibilités de faire beaucoup plus de prêts à nos clients. Aujourd'hui, on peut financer jusqu'à 30 000 euros sur 3, 6 ou 9 mois pour financer des achats. Il y a d'autres demandes qu'on va pouvoir servir. Et donc, quelque part, c'est excitant puisque tout ça, ça fait longtemps quand on part avec des clients qu'on sent l'envie et puis on va pouvoir le faire. Et puis, il y aura beaucoup d'autres choses. Ça fait 8 ans qu'on déroule notre plan de construire la solution bout en bout pour répondre à tous les besoins financiers. Je pense qu'on n'est pas prêt de s'ennuyer.
Monde Numérique :
[21:46] Merci, Aymeric Augustin, directeur technique de Comteau.
Aymeric Augustin:
[21:49] Merci, Jérôme.













