Les téléphones "idiots" peuvent-ils réellement séduire ? (Debrief transat)

Jérôme Colombain:
[0:05] Et on traverse l'Atlantique tout de suite pour retrouver à Montréal mon camarade Bruno Guglielminetti. Salut Bruno, tu es là ?

Bruno Guglielminetti:
[0:14] Oui, je suis. Bonjour.

Jérôme Colombain:
[0:16] Ah, tu fais bien le toc-toc-toc. Merci donc de m'ouvrir la porte de ton podcast pour cette séquence diffusée à la fois dans le monde numérique et dans ton carnet techno.

Bruno Guglielminetti:
[0:25] C'est toujours un plaisir de vous recevoir.

Jérôme Colombain:
[0:27] Alors cette semaine, Bruno, as-tu vu passer cette info insolite ? La société finlandaise HMD qui exploite désormais la marque Nokia, célèbre marque Nokia, a décidé de relancer un vieux téléphone le 3210, qui refait son retour dans une nouvelle version 25 ans après le modèle original ça.

Bruno Guglielminetti:
[0:49] A été populaire à l'époque je ne sais pas si tu te souviens, parce que c'était le premier modèle qui n'avait pas une antenne externe tout était à l'intérieur et ça, ça a vraiment révolutionné le marché, Moi, je me souviens, j'en ai eu deux modèles différents parce que j'avais essayé de montrer comment c'était solide. Finalement, ça fait le marteau, mais à un moment donné, ça peut craquer.

Jérôme Colombain:
[1:10] Il ne faut pas essayer de planter des clous avec les téléphones.

Bruno Guglielminetti:
[1:13] J'ai essayé, mais ça a fonctionné pour le premier, mais le deuxième, c'est le téléphone qui a cédé. Mais quand même, c'est très robuste et ça a fait de son temps, ça.

Jérôme Colombain:
[1:21] Oui. Après, la démarche est intéressante. C'est un téléphone qui est vendu hyper pas cher, 80 euros. C'est vraiment de l'entrée de gamme. Ce n'est pas un smartphone, c'est ça le truc. Et en fait, cette marque HMD essaye de se faire une place au milieu des géants, Apple, Samsung, etc. Et ils essayent de surfer, on le voit. Ils sont forts, notamment en Inde, en Chine. Mais ils essayent aussi, et notamment en Europe, de surfer sur le côté un peu décrochons des écrans, coupons des réseaux sociaux, et notamment pour les enfants.

Jérôme Colombain:
[1:59] On en parlait la semaine dernière. Et donc, revenir à des téléphones basiques, ce qu'on appelle les « dumb phones », les téléphones idiots, en fait.

Bruno Guglielminetti:
[2:06] Mais je ne sais pas si tu as vu ça passer de ton côté, mais il y a quelques mois de ça, ils ont fait un sondage, une étude auprès de la génération Z. Et il y avait un fort pourcentage, je ne savais pas que c'était 50%, mais il y avait un fort pourcentage de gens qui justement se disaient si je pouvais avoir un téléphone performant, d'homme faune qui ne soit pas un téléphone intelligent, je le prendrais. Parce que pour revenir essentiellement à je reçois, je fais des appels, j'envoie des textos au besoin, mais bonsoir les textos, il faut que tu t'y mettes.

Jérôme Colombain:
[2:42] Avec le clavier, avec le T9. T'as trois lettres par touche, c'est super. Non, mais moi aussi, j'ai entendu ce...

Bruno Guglielminetti:
[2:49] Mais t'as le temps de réfléchir à ce que t'écris.

Jérôme Colombain:
[2:50] Ah oui, effectivement. T'as pas de commande vocale. Tu peux pas envoyer même de voice ou de choses comme ça. Ouais, moi, je veux bien...

Bruno Guglielminetti:
[2:56] Peut-être la nouvelle version, on va l'avoir.

Jérôme Colombain:
[2:58] Alors, je sais pas. Bon, il est 4G, ça, c'est déjà bien. Mais je crois pas qu'il soit quand même très sophistiqué. Mais moi, j'ai déjà entendu aussi ce type de discours, notamment de la part vraiment de jeunes gens et de jeunes filles. Mais j'ai aussi constaté que ça durait pas très longtemps, ce genre de choses. Parce que quand ils sont plus joignables par WhatsApp ou Messenger ou autre, OK, ils ont tourné la page Facebook, bien sûr, TikTok, c'est bien, ça repose. Mais les relations sociales, elles passent aussi par les groupes, par WhatsApp notamment.

Jérôme Colombain:
[3:29] Donc, ils y reviennent à un moment ou à un autre. Bon, voilà.

Bruno Guglielminetti:
[3:32] – Ah, puis, soyons honnêtes. Si nous, on est intéressés par cet appareil-là, c'est pour se remettre à jouer à Snake.

Jérôme Colombain:
[3:38] – Exactement, bien sûr. Oui, oui, oui. Ils avaient déjà introduit ça. Oui, le petit serpent avec des morceaux carrés.

Bruno Guglielminetti:
[3:47] Avec des pixels carrés.

Jérôme Colombain:
[3:49] Exactement. Ah ouais, ça, c'était génial. On a passé des heures là-dessus. Bon, bref, voilà, le 3210. Ils nous jouent régulièrement la chanson du revival HMD, puisqu'ils avaient déjà ressorti. Voilà, le vintage. Ils avaient sorti le 3310, ils avaient ressorti le 9810, je me souviens. Je l'avais découvert au Mobile World Congress de Barcelone. Cette espèce de téléphone banane jaune qui était assez jolie, d'ailleurs.

Jérôme Colombain:
[4:13] Ça peut intéresser des gens Bruno, il y a un autre sujet qui m'a fait tiquer qui m'a intéressé cette semaine je voulais t'en dire un mot parce que je ne sais pas ce que tu en penses et si c'est pareil de ton côté de l'Atlantique il y a un article intéressant dans le Figaro, sur des Français qui adoptent de plus en plus ChatGPT pour leur vie quotidienne c'est-à-dire ?

Bruno Guglielminetti:
[4:37] Ils font quoi avec ça ?

Jérôme Colombain:
[4:38] Écoute, ils font des trucs ils font principalement écrire des messages Alors, il y a ceux qui écrivent des lettres de rupture, par exemple. Ils utilisent ChatGPT pour ça. Ou des lettres d'amour aussi. Et ils trouvent que c'est vachement pratique, en fait, parce que ce que fait ChatGPT, il fait tout le travail. et puis toi, si tu n'es pas content, tu repasses derrière et tu affines. Il y a plein de témoignages comme ça de gens qui disent, oui, alors moi, il m'aide à faire le planning de la semaine ou bien il m'a fait des lettres d'amour pour ma femme avec des trucs qui étaient assez rigolos. Et en général, ils constatent que ce qu'on sait déjà, c'est que la première version n'est jamais bonne. Elle est très lourde. Elle n'est pas très drôle. Mais si tu affines, ton prompt, en fait, tu arrives à des résultats intéressants.

Bruno Guglielminetti:
[5:33] Oui, ça revient à dire que c'est l'art de la requête. Il faut savoir ce qu'on veut, puis à force de pouvoir demander, on arrive à quelque chose de très près. Mais toi, est-ce que tu utilises ça dans ton quotidien qui n'est pas professionnel?

Jérôme Colombain:
[5:48] Dans le quotidien non professionnel, ça m'est arrivé, oui. Par exemple, des lettres de réclamation, des choses comme ça, des trucs, des problèmes de paiement frauduleux. Ça ne m'arrive pas tous les jours, heureusement.

Bruno Guglielminetti:
[6:04] J'espère pour toi.

Jérôme Colombain:
[6:05] Des choses comme ça, c'est pas mal, parce que tu lui donnes les éléments en vrac, et lui, il organise tout et il raconte tout. Mais on a vraiment intérêt, il faut vraiment relire, parce que parfois, tu peux dire le contraire de ce que tu voulais dire. Mais je trouve que c'est... Ouais, pardon ?

Bruno Guglielminetti:
[6:19] Non, surtout pour des trucs officiels comme ça, quand c'est des réclamations.

Jérôme Colombain:
[6:23] Mais je trouve que c'est quand même assez intéressant de voir que cet outil est adopté par des gens comme toi et moi, pour des raisons non professionnelles, justement. Et ça, c'est quand même la marque d'un phénomène super important et qui en est sans doute qu'au début.

Bruno Guglielminetti:
[6:42] Oui, puis c'est de voir comment les gens maintenant l'utilisent. Hier, j'avais une réunion avec des gens autour de la table. Et rapidement avant de commencer la réunion officielle, quelqu'un qui a mentionné Chad GPT et là tout le monde arrive avec leur histoire de comment ils l'utilisent au travail, dans la vie privée. Oui, mais c'est intéressant de voir que ça, c'est en train d'entrer, de trouver sa place dans la vie de tous les jours. OpenAI a réussi un bon coup en se positionnant comme ça dans les premiers.

Jérôme Colombain:
[7:08] On va voir comment ils vont évoluer. Parce qu'ils étaient les premiers, donc ils peuvent vraiment capitaliser là-dessus.

Bruno Guglielminetti:
[7:17] Ils sont le Google de l'intelligence artificielle générative tout à fait.

Jérôme Colombain:
[7:21] Et ce qui fait que les autres ont du mal à faire leur place Claude, qui est pourtant très très bien n'est pas très connu pas très utilisé, etc et je crois que OpenAI, tu me disais avant qu'on démarre cet enregistrement à grandes ambitions ils

Jérôme Colombain:
[7:36] vont même s'ouvrir à des contenus pour adultes, c'est ça?

Bruno Guglielminetti:
[7:40] Ben ils sont en train de réfléchir c'est une nouvelle que j'ai vu passer rapidement cette semaine Ils sont en train de réfléchir à la possibilité d'ouvrir leurs services à la production de produits pour adultes, disons-le comme ça, et donc autant dans le texte que dans l'imagerie. Toutefois, il est clair que dans cette réflexion-là aussi, ils sont conscients qu'avec les dérives de l'intelligence artificielle et donc tout ce qui serait d'utilisation avec non-consentement des gens qui seraient à l'écran, bien évidemment, ça, ça ne serait pas possible. Mais tout de même, s'ils décident d'aller taper là-dedans, étant déjà la référence dans le domaine, méchante niche et tu imagines un peu le capital financier qu'ils pourraient aller chercher là-dedans.

Jérôme Colombain:
[8:28] C'est-à-dire que tu pourras écrire tes propres histoires érotiques ou générer tes propres images porno.

Bruno Guglielminetti:
[8:34] Exactement. Et d'ailleurs, on parle de ça. Cette semaine, j'entendais à la radio de Radio-Canada un reportage dans le domaine de la pédopornographie. Là, c'est le casse-tête maintenant des enquêteurs qui travaillent sur les cas parce qu'ils arrivent difficilement maintenant. Maintenant, c'est devenu tellement pointu au niveau de la pédopornographie qu'ils ont vraiment de la difficulté à trouver entre la victime.

Jérôme Colombain:
[9:01] À savoir si c'est pour des vraies images ou pas.

Bruno Guglielminetti:
[9:03] Oui, exactement. Et donc, c'est pour te montrer comment on est rendu loin dans ce domaine-là. Et c'est ça. Alors, si OpenAI décide, bien évidemment pas dans la pédopornographie, mais si OpenAI décide d'aller dans le divertissement pour adultes, appelons ça comme ça, puis ça sera de voir aussi, ça sera quoi la répercussion. Parce que là, tout est beau, tout est gentil, ils ont une belle image, mais s'ils décident d'aller là-dedans, ça sera peut-être rentable financièrement, mais au prix de l'image publique, il va peut-être en arracher un peu.

Jérôme Colombain:
[9:32] Tout à fait.

Bruno Guglielminetti:
[9:33] Ça sera intéressant de voir d'ici six mois, on sera sûrement au courant de la décision.

Jérôme Colombain:
[9:39] OpenEA, il sera à Vivatech où tu vas venir également et ils font une conférence donc on verra s'ils abordent cette question-là. Salut Bruno! Salut!