EDITO - Les pannes récentes des principaux services d'IA semblent avoir perturbé les activités de millions de personnes dans le monde.
Le 4 juin 2024 a été marqué par des pannes simultanées de grands sites d'intelligence artificielle, provoquant une réaction en chaîne chez des millions d'utilisateurs qui se sont tournés vers X, ex-Twitter, pour trouver des informations. Sommes nous devenus accros à l'IA ? Ces outils jouent désormais un rôle central dans la vie quotidienne de millions de personnes, selon une étude montrant que ChatGPT est utilisé par environ 180 millions de personnes dans le monde. Certes, l'adoption n'est pas encore massive pour l'ensemble de la population mais elles deviennent essentielles dans de nombreux domaines comme la programmation et les réunions d'entreprise. L'attachement profond des utilisateurs à l'IA ouvre la voie à des relations inédites avec ces nouveaux "amis" technologiques.
[0:00] Le 4 juin 2024, il s'est passé une drôle de chose. La journée a été marquée par des pannes quasi simultanées d'au moins trois gros sites d'intelligence artificielle. ChatGPT d'OpenAI, Cloud d'Anthropic et même Perplexity, le petit dernier, qui se veut une sorte de Google Actu boosté à l'intelligence artificielle. D'un seul coup, les stars de la planète IA ont buggé, laissant, et c'est ça la surprise, des millions d'utilisateurs désemparés.
[0:29] Comme souvent en Paris K, c'est sur X, ex-Twitter, que tout le monde s'est rué pour essayer de comprendre, pour avoir des informations et pour exprimer son interrogation, voire son énervement. On a vu jaillir des messages humoristiques avec des mèmes, certains se désolant de devoir tout d'un coup se remettre à utiliser leur propre cerveau. Bref, une vague planétaire qui rappelait un peu ce qu'on a déjà vu souvent lorsque les réseaux sociaux tombent en panne, et qui montrent à quel point aujourd'hui les outils d'IA ont pris de la place dans la vie de millions de gens, des professionnels, des étudiants ou de simples particuliers. Alors la question, sommes-nous déjà devenus accros à l'IA ? Selon une étude du Reuters Institute et de l'Institut d'Oxford, ChatGPT est aujourd'hui utilisé par environ 180 millions de personnes dans le monde. Des accros à l'IA qui s'en servent pour faire du code informatique, des brainstorming d'entreprises, rédiger des rapports et bien plus de choses encore. Alors certes, ce n'est pas une adoption massive et uniforme non plus,
[1:27] toujours selon cette étude Reuters et Oxford University. Par exemple, en France, il n'y a que 2% des Français qui utilisent ChatGPT tous les jours. Et pour Jiminy et Copilot de Google et Microsoft, on ne dépasse même pas les 1%.
[1:42] Pourtant, pour la première fois, ce 4 juin, la panne majeure des acteurs du secteur a vraiment fait beaucoup de bruit. Ce qui paraissait encore un gadget il y a quelques mois, voire un an ou deux, ces outils d'intelligence artificielle, aujourd'hui semblent être devenus indispensables pour toute une catégorie de personnes.
[2:02] Chez les étudiants, par exemple, ça cartonne. Selon une étude récente menée en France par l'école de management Léonard de Vinci, plus de 90%, 99% même, des étudiants utiliseraient l'IA. Et un tiers n'hésiterait pas à payer les 20 euros de la version premium de Chagipiti. En tout cas, dans ces filières de management. Il faut dire que 20 euros par mois pour un prof particulier disponible 24-24, c'est finalement pas très cher. Les outils d'IA semblent donc en train de prendre
[2:31] une place centrale dans nos vies, en tout cas dans la vie de certains. Ce ne sont plus de simples curiosités qu'on consulte pour s'amuser, ils sont devenus de véritables partenaires de travail.
[2:42] Des conseillers, des sources d'inspiration même, et leur absence ou leur dysfonctionnement même temporaire crée un véritable vide.
[2:50] Et encore, on ne parle là que de travail. Si demain, l'intelligence artificielle devient un vrai partenaire pratique pour la vie de tous les jours, ou même, encore plus loin, affectif à travers les avatars qui joueront et qui jouent déjà, les psy-confidents, les partenaires amoureux virtuels, etc., on imagine l'impact d'une interruption de service. Alors, il est sans doute trop tôt pour parler d'addiction à l'IA, comme on parle d'addiction aux réseaux sociaux. D'ailleurs, l'addiction, en fait, ça n'existe pas vraiment pour ces sujets-là. Mais on dirait bien quand même qu'on prend tout droit le chemin d'un sacré attachement à nos nouvelles amies les IA.