Auteur du livre "L'intelligence artificielle pour les nuls" (First), l’entrepreneur français Thomas Solignac estime que l’IA redistribue les cartes chez géants technologiques.
Face aux récentes annonces an matière d'IA, Thomas Solignac observe que les nouveaux fleurons, comme OpenAI, Anthropic ou Mistral, tentent d’occuper chacun des secteurs distincts afin de se différencier, au lieu de faire tous la même chose. Selon lui, cette effervescence bouscule les géants comme Google ou Amazon, qui sont contraints d’innover en force sous peine de se retrouver de simples tenants de « technologies du passé ». A travers sa société Golem.ai, spécialisée dans le conseil aux entreprises, Thomas Solignac défend une IA éthique et souveraine basée sur une approche différente de celle du deep learning. Son livre « L’Intelligence artificielle pour les nuls » se veut un guide pédagogique, non partisan, expliquant de manière pédagogique les concepts clés et les implications sociétales et éthiques de l’IA. Enfin, entre optimisme et inquiétude face à l’IA, il souligne l'importance de prendre des mesures proactives afin d'appréhender l'avenir.
Comment jugez-vous la pluie d’annonces récentes en matières d’IA ?
Ces avancées sont significatives. On voit des développements dans la multimodalité, permettant de mélanger texte, vidéo, voix, et images. Par exemple, OpenAI a proposé Sora, une technologie qui génère des vidéos à partir de texte, ce qui pourrait bouleverser l'industrie de la production vidéo. Bien qu'il y ait toujours un peu de frime, les progrès actuels sont réels et importants.
Quelles conséquences pour les acteurs traditionnels de la tech ?
Les grandes entreprises technologiques, comme Amazon, Facebook, et Apple, doivent impérativement se transformer pour devenir des leaders en IA. Si elles n'y parviennent pas, elles risquent de devenir obsolètes. La question est de savoir si elles peuvent évoluer pour devenir non seulement des experts en logiciel mais aussi en IA dans les dix prochaines années.
Vous défendez une approche différente de l’IA, quelle est-elle ?
Golem.ai utilise une technologie qui est une alternative au deep learning, nécessitant peu de données et produisant peu de CO2. Cette approche, appelée IA symbolique, est plus stable, transparente, et éthique. Nous nous concentrons sur des secteurs comme la banque, l'assurance et la défense, où les solutions IA doivent être fiables et contrôlées. Nous aidons aussi les entreprises à se transformer en utilisant l'IA pour améliorer leur performance opérationnelle et leur modèle économique.
Quel est l’objet de votre livre "L'intelligence artificielle pour les nuls" ?
Mon livre vise à rendre l'IA accessible à tous. Il est écrit dans un langage simple, sans jargon technique, pour que chacun puisse comprendre les concepts de base et leurs implications. Il ne s'agit pas d'un pamphlet idéologique, mais d'un guide pratique pour aider les lecteurs à se forger leur propre opinion. Le livre couvre 50 notions clés de l'IA, en abordant non seulement les aspects techniques comme le machine learning et le deep learning, mais aussi les impacts sociétaux, philosophiques et éthiques. Mon objectif est de donner à chacun les outils pour comprendre et naviguer dans le monde de l'IA.
Thomas Solignac:
[0:00] Qu'est-ce que ces boîtes vont réussir à faire ? Est-ce qu'elles vont réussir encore une fois aujourd'hui à se transformer ? Ça, c'est une question qui est hyper intéressante. Et est-ce que les GAFAMI de demain, dans 10 ans, ce seront en fait non plus juste des experts du logiciel, mais avant tout des experts de l'IA ?
Monde Numérique:
[0:17] Bonjour Thomas Solignac. Bonjour Jérôme. Vous êtes spécialiste de l'intelligence artificielle depuis plusieurs années où vous avez créé des sociétés qui utilisent l'IA, qui développe des solutions, notamment golem.ai. Et vous signez un livre tout récemment, « L'intelligence artificielle pour les nuls » aux éditions First. C'est vraiment le bouquin qu'il faut lire pour essayer de comprendre un peu comment ça marche tout ça, si on est perdu dans les LLM, les Transformers, etc. Avant d'en parler, Thomas, comment est-ce que vous voyez les dernières annonces dans ce domaine ? Parce que des annonces, il y en a tout le temps. On a l'impression que ça va à une vitesse phénoménale. Dernièrement, c'est donc OpenAI qui a dégainé des nouveautés. Et puis Google, qu'est-ce que vous en pensez ?
Thomas Solignac:
[1:03] Je pense qu'on peut dire qu'on est rentrés dans une gueule de l'IA. C'est officiel.
Thomas Solignac:
[1:07] Les camps sont en train de se positionner, chacun avec ses stratégies, ses armes. Ce qui est intéressant, c'est qu'on pourrait penser qu'ils vont tous au même endroit et que ChatGPT et OpenAI ont ouvert une tranchée dans laquelle tous les autres vont s'engouffrer. Et en fait, ils ont cette intelligence de prendre chacun des parties prix qui sont les leurs. Google avec une approche plutôt de l'écosystème Apple avec une approche de la confidentialité et puis après on a des acteurs un peu indépendants qui viennent arriver comme Anthropique avec une approche très ouverte, axée sur l'éthique et puis Mistral qui effectivement répond à un besoin de souveraineté sur l'IA chacun en fait vient répondre à un besoin une approche un peu différente de l'IA et en fait on sent bien qu'on est dans un moment où il ne faut pas être derrière parce que ça va très mal se passer et on voit bien que les quelques boîtes qui de ce point de vue là n'ont pas démontré leur puissance en bourse on pense par exemple à Téléperformance qui ont eu des communications sur l'IA et les développements technologiques qui étaient, un peu faiblard, ils l'ont payé ils l'ont payé en l'occurrence très cher et ça c'est un vrai risque et donc les boîtes aujourd'hui elles ont une seule option, c'est soit de devenir leader en IA soit ce seront des leaders de technologie du passé et ça c'est un vrai truc parce que ce sont des boîtes en plus dans les tops des boîtes technologiques qu'on a aujourd'hui, ce sont des boîtes qui se sont créées par l'innovation et par une excellence technologique et la question qui se pose aujourd'hui c'est maintenant que ces boîtes sont énormes et qu'elles sont assises sur des coeurs métiers qui ne sont pas forcément l'IA c'est le cas de tous Amazon, Facebook, Apple, etc.
Thomas Solignac:
[2:34] Qu'est-ce que ces boîtes vont réussir à faire ? Est-ce qu'elles vont réussir, encore une fois, aujourd'hui, à se transformer ? Ça, c'est une question qui est hyper intéressante. Et est-ce que les GAFAMI de demain, dans dix ans, ce seront en fait non plus juste des experts du logiciel, mais avant tout des experts de l'IA ? En tout cas, c'est assez possible.
Monde Numérique:
[2:48] Sur les dernières annonces, alors on en a pris plein les yeux, OpenAI avec son système conversationnel qui fait qu'on a l'impression de parler vraiment à quelqu'un avec cette voix, à cette présence hyper réaliste. Google aussi qui met de l'IA partout et on va pouvoir faire reconnaître des choses par son smartphone, avec la caméra, etc. Est-ce que c'est vraiment des avancées spectaculaires ou c'est un peu de la frime ? D'après vous, c'est quoi ?
Thomas Solignac:
[3:16] Il y a toujours un peu de frime, mais oui, on est en train de vivre en ce moment des avancées qui sont très importantes. La multimodalité, c'est comme ça qu'on appelle effectivement le fait de pouvoir mélanger de l'interaction qui passe par du texte, par de la vidéo, par de la voix, de l'image, etc., voire même avec des fichiers ou des sites web. Cette multimodalité-là, elle est en train de se développer. Elle est hyper importante tout simplement parce que le monde est souvent multimodal. C'est-à-dire que c'est rare que dans un processus de travail ou de création, on ait accès qu'à une dimension à la fois. Et donc oui, c'est hyper important. Par exemple, une des évolutions récentes les plus importantes pour moi et qui est pourtant pas si multimodale que ça, c'est Sora. Sora, c'est la proposition d'OpenAI de générer de la vidéo automatiquement avec du texte. C'est impressionnant, c'est beau, on se dit c'est incroyable, on l'avait déjà vu sur des images, donc on se dit ok, sur de la vidéo c'est possible. Mais en fait, le bouleversement sur la vidéo est bien plus grand que sur celui de l'image. Parce que là, on a toute une industrie de production d'images qui est extrêmement coûteuse, à tous les niveaux, que ce soit sur de la production de dessins animés, de films, d'effets spéciaux, etc., documentaires, de publicité, qui est une industrie monstrueuse. Et la possibilité qu'à un moment donné, on fasse des vidéos avec la même simplicité, avec laquelle on fabrique des images aujourd'hui avec Dali ou avec Midjourney par exemple là c'est un renversement cataclysmique pour une industrie de premier plan.
Monde Numérique:
[4:35] Alors vous, vous travaillez, je le disais, depuis longtemps dans l'IA. Qu'est-ce que vous faites en ce moment ? Vous êtes sur quoi ? Vous aviez lancé cette société qui s'appelle Golem. Rappelez-nous un peu quelle est la particularité.
Thomas Solignac:
[4:48] Golem.ai, c'est une société que j'ai créée autour d'une technologie qui est une alternative à toutes les approches deep learning du marché. Donc c'est une technologie qui produit très peu de CO2, qui est complètement transparente et qui n'a pas besoin de données pour fonctionner. Donc ça, c'était la petite révolution à cet endroit-là qui est importante, mais qui nous a permis d'avoir comme client principal la banque, l'assurance, la défense, qui sont en fait des domaines qui sont en grande difficulté sur des approches IA qui sont un peu trop douteuses, un peu trop hallucinantes ou pas assez contrôlées. Et en plus, effectivement, c'est une technologie française et souveraine, ce qui permet d'aller au bout de cette proposition-là. Et depuis deux ans, j'accompagne des boîtes, principalement des PME et des ETI, dans leur transformation digitale par l'IA avec deux grands axes. Le premier, c'est la performance opérationnelle, c'est à dire se servir de l'IA pour tout simplement gagner en efficacité donc on a des processus métiers qui gagnent en efficacité mais aussi en qualité de vie au travail on bosse différemment, on utilise des logiciels de l'IA pour penser le monde différemment et la deuxième partie qui est hyper intéressante c'est la disruption c'est à dire qu'on cherche les endroits où les marchés vont se transformer donc on rencontre des boîtes et on les aide à se projeter sur.
Thomas Solignac:
[5:54] À quoi mon marché va ressembler dans 10 ans dans un monde qui est AI first à quoi je vais encore servir et surtout quelle va être ma place et en fait on observe des transformations, radicales des marchés en ce moment qui sont extrêmement intéressantes la transformation la plus typique ce sont des entreprises qui vendaient jusque là du jour homme et qui se mettent à vendre, de l'abonnement logiciel ou en tout cas du jour homme qui est extrêmement équipé donc cette transformation là elle est en train de se faire et ça disrupte l'économie puisqu'une boîte qui vend du jour homme et une boîte qui vend de l'abonnement en logiciel c'est plus du tout la même structure Et ça, c'est hyper important de s'y projeter maintenant, de dire, voilà, globalement, les boîtes qui sont en train de passer à l'IA, quels vont être leurs modèles économiques de demain ? Où va se recentrer la valeur perçue ? Comment le modèle économique, la valeur perçue, autant dans les produits que dans les services, va changer du point de vue du client ? Ça, c'est très important pour rester en maîtrise, je dirais, de son entreprise et de son futur.
Monde Numérique:
[6:44] Vous dites, Golem fait de l'IA propre, entre guillemets, ou éthique, je ne sais pas si on peut dire ça, mais avec peu de données, c'est ça ? Mais comment est-ce qu'on peut faire de l'IA avec peu de données ?
Thomas Solignac:
[6:56] Ça fait 15 ans, 20 ans même maintenant, qu'on fait beaucoup de deep learning. Et le deep learning, c'est aussi un effet de mode, c'est-à-dire que c'est une technologie qui repose fondamentalement sur de la puissance de calcul absolument massive, et en même temps sur de la donnée en très grande quantité. Et en fait la bonne nouvelle c'est que c'est pas absolument une fatalité on est pas obligé de faire ça.
Thomas Solignac:
[7:20] Mais il faut développer des approches techniques qui sont pas très à la mode en ce moment ou en tout cas on a pas beaucoup de compétences sur le marché pour les faire, la bonne nouvelle c'est que ça existe, c'est ce qu'on appelle de l'IA symbolique c'est une des deux grandes approches de l'IA au gros il y a le deep learning d'un côté, il y a l'IA symbolique de l'autre pour le faire assez simple et l'IA symbolique c'est toutes les formes d'IA qui sont plus stables, plus je dirais plus prédictibles, plus logiques et en fait En fait, on s'en sert partout. La plupart des métiers ont ce qu'on appelle des représentations des connaissances ou des représentations logiques de leur savoir-faire. Et en fait, ce type d'intelligence artificielle, ça existe aussi, c'est juste beaucoup moins visible, mais heureusement qu'on en a, parce que sinon, on n'aurait que des systèmes d'IA statistiques. Et évidemment que dans les avions, par exemple, dans les centrales nucléaires, tous les systèmes à risque, etc., on a plein de formes d'IA différentes qui
Thomas Solignac:
[8:04] vont remplir des besoins différents. Et là, ça fait un ou deux ans que les acteurs de l'IA, comme Yann Lecun, etc., qui étaient historiquement extrêmement deep learning pour avoir inventé le système, commencent à dire, OK, peut-être qu'on est dans un cul-de-sac vis-à-vis de ça, qu'il va falloir réinventer un peu ces technologies-là. Et effectivement, les technologies comme Golem ou des approches hybrides, c'est des solutions pour l'avenir à plein de titres, dont l'explicabilité,
Thomas Solignac:
[8:26] la transparence, l'éthique, effectivement.
Monde Numérique:
[8:28] Alors, votre livre, donc l'intelligence artificielle pour les nuls en 50 notions clés, qu'est-ce que vous essayez d'expliquer à travers tout ça ? Est-ce que vraiment l'intelligence artificielle, c'est accessible au grand public aujourd'hui ?
Thomas Solignac:
[8:42] Ça commence à l'être, et je pense que c'est une nécessité. on est un peu comme l'email ou internet il y a 25 ans, on est sur ce même enjeu ce qui est intéressant c'est que sur ce livre, et ça m'a frappé la première fois que je l'ai vu en rayon c'est que j'ai vu ce petit livre rouge et j'ai regardé tous les livres autour et en fait c'est le seul livre aujourd'hui, globalement sur l'IA qui n'est pas un pamphlet dedans il n'y a pas d'idéologie il y a assez peu de volonté de convaincre d'un truc ou de l'autre il y a plutôt au contraire la volonté d'équiper les personnes qui le lisent sur leur propre capacité personnelle à décider de ce qui est bien ou pas et ça c'est assez original et en ça c'est un livre qui se distingue par sa proche pédagogique il se veut accessible effectivement et sans bagage technique d'aucune manière, c'est pour ça qu'il est écrit en français, il est écrit en français je dirais même simple, il est quelque chose qui est proche de Wikipédia, peut-être plus léger que Wikipédia mais voilà on est sur ce niveau là d'approche et en retirant tout ce qui n'est pas utile, c'est à dire que toute la technicité, tout le détail etc est retiré par contre il y a une.
Thomas Solignac:
[9:39] Prise de soin qui a été faite sur le fait de parler des impacts sociétaux des impacts philosophiques, moraux, éthiques et donc à chaque fois qu'on boucle une notion en fait on comprend non seulement ce qu'elle implique mais aussi en quoi elle est importante et c'est la raison pour laquelle on ne parle pas juste de technique on parle aussi par exemple de singularité c'est à dire l'idée qu'un jour les robots les IA puissent atteindre un niveau dans lequel elles pourraient se rebeller est-ce que ça fait sens ou pas on parle aussi de l'IA et de l'art de l'IA et de son impact sur le médical on parle par exemple, aussi des grandes familles d'IA technologique, enfin voilà, on essaie de faire une espèce de tour complet, et en cinq ans de notion en fait on couvre un très gros morceau des sujets qui aujourd'hui nous occupent en termes d'IA.
Monde Numérique:
[10:20] Voilà, donc c'est pour ça que vous passez en revue, je le disais, LLM, machine learning, deep learning, apprentissage par renforcement, etc. Mais on parle aussi de science-fiction, de singularité, vous l'avez dit, etc.
Monde Numérique:
[10:34] Dernière question, comment est-ce que vous voyez, Thomas Solignac, l'espèce de ligne de fracture aujourd'hui entre les joyeux et les inquiets, pour faire court ? D'un côté, il y a Lequin, vous l'avez cité, qui dit « mais tout va bien, tout va bien se passer », etc. Et puis, de l'autre côté, les inquiets, j'interviewais récemment Yoshua Bengio, qui a travaillé pourtant avec Yann Lequin sur les deep learning, et qui lui, aujourd'hui, dit « attention, on ne sait pas où on va, vraiment ça peut être très très grave pour l'avenir de l'humanité vous vous êtes où là-dedans ?
Thomas Solignac:
[11:08] Moi je suis du côté de l'action c'est la différence entre la prospective et l'acteur là-dessus, je pense qu'il faut en fait on est au moment où on choisit donc je comprends qu'il puisse y avoir des inquiétudes surtout quand on n'est pas dedans ou qu'au contraire on puisse être optimiste les deux positions s'entendent puisque comme à chaque fois sur ce genre d'objet, on observe les deux en même temps c'est-à-dire qu'on a le pire et le meilleur qui arrive sur chaque nouveauté technologique, c'est la même histoire il y a le pire et le meilleur en même temps, au même moment, au même endroit et en fait.
Thomas Solignac:
[11:34] Aujourd'hui on est en train de décider qu'est-ce que ça veut dire demain de travailler, est-ce que pour compenser le fait qu'on aura moins besoin de travailler ou en tout cas que la productivité, va augmenter drastiquement est-ce qu'on va choisir de réinvestir massivement dans la recherche est-ce qu'on va choisir d'investir massivement dans de la surconsommation est-ce qu'on va changer de téléphone tous les 6 mois est-ce qu'on va diminuer le temps de travail moyen est-ce qu'on va travailler sur du revenu, universel ces questions là elles sont importantes en fait la question du revenu universel etc la question de la croissance ou pas etc c'est des vraies questions intéressantes parce que de plus en plus on va être de moins en moins limité par la force de frappe pure dans le travail, et alors c'est une bonne nouvelle parce qu'on va enfin avoir des nouvelles ressources pour traiter les problématiques de santé mentale d'inclusion, de compétition économique au niveau international qui devient intenable avec des pays qui polluent incroyablement tous ces sujets là qui sont très difficiles et puis voilà effectivement la question écologique, qui en elle-même n'est pas facile à gérer et encore on est au niveau occidental on est plutôt des très bons élèves là-dessus, mais il n'empêche que d'autres pays ont besoin aujourd'hui de passer ça la Chine a absolument besoin de passer un cap là-dessus c'est une catastrophe aujourd'hui en termes de pourcentage d'émissions et en fait il faut trouver de nouvelles solutions à ça il faut pouvoir réécrire un peu l'équation économique euh.
Thomas Solignac:
[12:49] Le risque, je pense que la seule position que je n'admettrais pas, c'est de croire qu'on n'a pas le choix. Objectivement, on a le choix. On est en train de dessiner ça, et donc il faut voir ce qu'on en fait. Mais effectivement, on est factuellement sur des nouveaux possibles en termes de technologie, sur des nouveaux savoir-faire, des nouvelles possibilités en termes d'organisation du travail, en termes de qualité de vie au travail, de manière de penser le monde, d'interagir avec les clients, etc. Et donc, c'est un nouveau monde qui s'organise. Et oui, on est dans le moment où il faut le concevoir. Je comprends que certains s'inquiètent, mais il faut surtout se mettre en position d'acteur. Là, vraiment, on est en train de le choisir et j'insiste, c'est le rôle des managers, c'est le rôle des dirigeants, c'est le rôle des politiques, c'est le rôle en fait de chaque personne, de chaque citoyen aussi, de se dire qu'est-ce que je veux moi pour mon monde d'après, dans un monde où en fait les capacités technologiques sont dix fois supérieures à celles qu'on a aujourd'hui.
Monde Numérique:
[13:33] Merci beaucoup Thomas Solignac, entrepreneur du numérique et notamment dans l'IA et auteur de ce livre « L'intelligence artificielle pour les nuls ».