MWC 23 - L'HEBDO : Spécial Mobile World Congress de Barcelone
Monde Numérique04 mars 2023x
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MWC 23 - L'HEBDO : Spécial Mobile World Congress de Barcelone

Tiktok banni des administrations. Microsoft et Google misent sur l'IA. Les opérateurs veulent faire payer les GAFAM. Spécial Mobile World Congress : les ambitions de Xiaomi, le boom du reconditionné, Orange ouvre ses API, une station 4G à la française, une tablette pour déficients visuels fans de sport.

L'ACTU DE LA SEMAINE 

Tiktok en accusation 

L'application chinoise qui permet de créer et partager de courtes vidéos virales est accusée d'espionnage et bannie par plusieurs administrations et gouvernements. Les gouvernements canadiens et américains ont ordonné à leurs employés de supprimer l'application de leur téléphone, tandis que la Commission européenne a imposé des mesures similaires à ses fonctionnaires. La France envisage également de prendre des mesures pour préserver sa sécurité nationale. Le groupe Bytedance, propriétaire de TikTok, est soupçonné de permettre à Pékin d'accéder aux données des utilisateurs dans le monde entier, ce qui est une préoccupation majeure pour les gouvernements.

TikTok est également critiqué pour son côté addictif, en particulier pour les mineurs qui y passent en moyenne près de deux heures par jour. Pour tenter d'éteindre l'incendie, TikTok a annoncé trois mesures : un avertissement après 60 minutes d'utilisation, un mot de passe à rentrer pour continuer et un contrôle parental pour limiter le temps d'utilisation. Cependant, ces mesures ne font pas l'unanimité car elles peuvent être facilement détournées par des utilisateurs mal intentionnés. Certains pensent qu'il serait plus efficace d'agir directement sur le flux vidéo pour le rendre moins addictif pour tous. (02:31)

De l'IA partout 

L’intelligence artificielle conversationnelle, autrement dit ChatGPT et ses dérivés, s’immisce partout. Après les moteurs de recherche de Microsoft et de Google, ChatGPT arrive carrément dans Windows. Oui, ChatGPT fait son apparition directement dans Windows, le système d’exploitation de Microsoft. Le chatbot sera intégré dans la barre des tâches de Windows 11, et on pourra lui poser des questions sans avoir besoin de lancer une application ou d’aller sur un site. Non content de cette nouveauté, Microsoft rend son chatbot accessible sur Android et iOS grâce à une nouvelle version de son appli de moteur de recherche. Les utilisateurs pourront également profiter de ChatGPT sur Skype, en s’identifiant via Bing. Il en va de même pour Microsoft Edge, et la dernière nouveauté est la recherche vocale. Microsoft met le paquet et inspire d’autres entreprises, y compris des acteurs qu’on n’attendait pas forcément sur ce terrain.

Snapchat a également annoncé cette semaine le lancement de « My AI », un chatbot conversationnel basé sur la dernière version de ChatGPT d’OpenAI. Cet ami virtuel personnalisable devrait être en mesure de conseiller son jeune public sur des questions plus restreintes que la version classique d’OpenAI, ce qui pourrait inquiéter les parents.

Ce n’est pas tout. Artifact, une nouvelle appli qui espère bouleverser l’accès à l’information, vient de faire son apparition. Artifact est la contraction de trois mots : article, fait, et IA. Ce concept imaginé par les fondateurs d’Instagram offrirait une expérience utilisateur personnalisée en matière de consommation de presse écrite, avec des articles sélectionnés selon le modèle de l’algorithme de Tiktok, c’est-à-dire en fonction de ce que le lecteur aura consommé en amont. On a donc les moteurs de recherche, les informations, et les réseaux sociaux. Meta a également dévoilé sa propre IA, baptisée LLaMA, dont le but serait d’aider les chercheurs à améliorer leurs connaissances sur ce type d’outils. En somme, tous les secteurs semblent finalement se saisir de l’IA conversationnelle.

Et ce n’est pas fini. ChatGPT va désormais être à la disposition de l’ensemble des développeurs grâce à une nouvelle API, ce qui promet une intégration facilitée aux applications et services informatiques de tous horizons. Mais ce n’est pas tout, puisqu’Elon Musk veut aussi créer son IA conversationnelle. Il vient de recruter un spécialiste de la société DeepMind, Igor Babushkin. Musk veut faire un « anti ChatGPT » parce qu’il trouve que l’IA d’OpenAI est trop « woke » et qu’elle fournit des réponses trop politiquement correctes. On sait qu’il est très anti-woke. Alors, ce n’est pas exactement un anti-ChatGPT, mais en tout cas, une IA avec moins de protection de contenus. (06:55)

Les opérateurs veulent faire payer les GAFAM 

La semaine dernière s'est déroulé le salon MWC de Barcelone, où un sujet sensible a été discuté : les opérateurs télécoms tels que Orange et Bouygues aimeraient que les géants américains du numérique comme Google et Netflix contribuent au financement des réseaux, car ils utilisent une grande partie de la bande passante fournie par les opérateurs. Le Commissaire Européen Thierry Breton a abordé ce sujet lors du salon et a annoncé une consultation pour intégrer les GAFAM aux côtés des opérateurs dans le financement des réseaux. Cette demande date de 2021 et a été formulée par des opérateurs européens tels que Vodafone, Telefonica et Deutsche Telekom. Selon l'association regroupant des opérateurs européens, 56% du trafic sur les réseaux internet fixes et mobiles mondiaux étaient le fait de Google, Facebook, Apple, Microsoft, Amazon et Netflix. Les opérateurs doivent investir entre 15 et 28 milliards d'euros par an pour augmenter la capacité des réseaux internet à encaisser les nouveaux usages. Durant le confinement, la consommation de contenus vidéo a saturé les réseaux des opérateurs, et bien que Netflix ait réduit la qualité de ses contenus vidéos pour soulager les lignes réseaux, cela coûte de plus en plus cher aux opérateurs. Les GAFAM ne veulent pas contribuer, la considérant davantage comme une taxe sur le trafic. Certains craignent que cela remette en cause la neutralité du réseau et défavorise les plus petits sites. Les détails de cette question seront résolus lors des mois de concertation à venir, et aucune législation ne devrait être mise en place avant 2025. (09:45)

LES INTERVIEWS DE LA SEMAINE

Xiaomi veut jouer dans la cour des grands

🎙 Guillaume Chaigneau, country manager de Xiaomi France

Le fabricant chinois de produits high-tech (smartphones, TV, objets connectés, trottinettes, etc.) affiche ses ambitions au salon de Barcelone. Selon son représentant en France, Xiaomi est aujourd'hui une marque connue qui vise l'excellence et la "premiumisation" en matière de téléphonie mobile. (12:09)

Un robot pour tester les smartphones

🎙 Christophe Barthélemy, directeur de Ponant Technologies

Alors que le marché des produits électroniques reconditionnés est en plein boom, la société Ponant Technologies a mis au point un robot qui permet de tester en un temps record toutes les fonctions des téléphones mobiles. (22:11)

Mesurer les ondes des mobiles

🎙 Stéphane Pannetrat, fondateur d'Art-Fi

Les mobiles sont-ils conformes à leurs promesses techniques de performances et de protection de la santé ? L'entreprise française Art-Fi propose un système innovant pour mesurer les émissions d'ondes des smartphones neufs ou reconditionnés. (26:39)

Les opérateurs ouvrent leurs réseaux aux développeurs

🎙 Claire Chauvin, directrice Stratégie, Architecture & Standardisation chez Orange [PARTENARIAT]

21 opérateurs mondiaux s'engagent à donner accès à certaines fonctions de leurs réseaux à travers des API (application programming interfaces). Il s'agit de permettre le développement de nouveaux services et de rentabiliser les investissements en matière de 5G. (33:20)

Un émetteur 5G "virtuel" made in France

🎙 Jean-Paul Smets, dirigeant de la société Rapid-Space

Fournir de la connectivité 4G/5G n'importe où, y compris lorsqu'il n'y a plus de réseau, c'est le pari de la société Rapid-Space qui a développé un système de réseau virtuel à partir d'une technologie française particulièrement innovante. (39:23)

Une tablette pour permettre aux déficients visuels de suivre les matchs en temps réel

🎙 Arthur Chazelle, fondateur de Touch2See

La startup Touch2See a inventé un équipement électromécanique qui permet aux personnes aveugles ou déficientes visuels de suivre un match de foot ou de rugby en ressentant la position du ballon sous leurs doigts. Une invention inclusive qui fait appel aux dernières technologies télécoms. (45:02)

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