Présent pour la première année au salon Vivatech, Airbus a présenté son "Cityairbus Nextgen", un avion électrique urbain aussi futuriste que prometteur.
Doté de huit rotors et pouvant transporter jusqu'à trois personnes ainsi qu'un pilote, l'appareil est une sorte de mini avion urbain destiné en priorité aux secours d'urgence. D'allure futuriste, avec ses ailes hautes, de forme triangulaire, l'appareil pourra décoller et atterrir verticalement et voler sur 80 kilomètres à la vitesse de 120 km/h. L'engin pourra aussi servir de taxi volant dans les pays qui choisiront cette application. Airbus a déjà fait voler plusieurs prototypes. Une phase de test de cette version va démarrer l'été prochain en Allemagne. Le constructeur attend maintenant l'autorisation des autorités pour prendre son envol.
François Le Maréchal:
[0:00] On voit énormément de besoins et d'intérêts sur le transport par exemple de médecins en zone d'urgence, transport d'organes aussi et transport de poches de santé.
Monde Numérique:
[0:11] Bonjour François Lemaréchal de Urban Mobilité qui dépend d'Airbus.
François Le Maréchal:
[0:15] Exactement.
Monde Numérique:
[0:16] C'est la première fois qu'Airbus est présent au salon Vivatech.
François Le Maréchal:
[0:19] Exactement.
Monde Numérique:
[0:20] Vous présentez un appareil un peu particulier qui est un avion de petite taille électrique qui vole à l'horizontale et aussi à la verticale.
François Le Maréchal:
[0:28] Exactement. Ce véhicule-là, City Airbus Next Gen, est un prototype, un pré-programme qu'on appelle ADAV en français, avion à décollage et atterrissage vertical, qui est en développement chez Airbus depuis quelques années maintenant et qui a l'ambition au final d'être commercialisé dans les prochaines années.
Monde Numérique:
[0:43] Donc il ressemble à quoi ce véhicule, si on devait le décrire ?
François Le Maréchal:
[0:47] Alors c'est un avion au final 100% électrique, piloté, donc nous aurons un pilote, trois passagers, et avec une configuration aile haute qui permettra au final des vols en milieu urbain.
Monde Numérique:
[1:00] Donc ce n'est pas un drone ?
François Le Maréchal:
[1:01] Ce n'est pas un drone en effet, ce qui sera piloté. Il sera piloté avec un seul pilote.
François Le Maréchal:
[1:04] Il aura une endurance de plus ou moins 80 km avec cette configuration 3 passagers. On étudie aussi les applications médicales, transport de médecins, transport d'organes, de poches de sang pour les milieux nécessaires.
Monde Numérique:
[1:18] Il est entièrement électrique ?
François Le Maréchal:
[1:20] 100% électrique en effet. On utilise les dernières technologies du monde automobile, les dernières technologies sur les cellules, pour mettre en vol cette machine.
Monde Numérique:
[1:31] Est-ce que c'est vraiment réaliste ?
François Le Maréchal:
[1:33] C'est totalement réaliste. Du point de vue historique, on voit énormément d'avancées dans le milieu de l'électrification, aussi bien batterie que moteur électrique. On a déjà fait voler chez Airbus deux démonstrateurs en 2017 et 2019. donc ça arrive maintenant, c'est vraiment réaliste et on voit aussi du support énormément de support des gouvernements et des régulateurs pour certifier et mettre en service ces machines là.
Monde Numérique:
[1:56] C'est vraiment des petits avions de ville c'est ça ?
François Le Maréchal:
[1:59] Oui en effet, du point de vue cas d'application sur le court terme dans les prochaines années, 80 km avec un besoin au final de s'intégrer dans un tissu urbain assez dense donc l'ambition c'est via ces plateformes là d'atterrir dans des milieux assez restreints assez petits, donc sur des héliports, ce qui, au final, motive les applications urbaines. Donc, on n'aura pas besoin de runway ou de piste d'atterrissage pour ces avions-là.
Monde Numérique:
[2:26] Mais ce sont des avions qui décollent verticalement ? Verticalement, en effet.
François Le Maréchal:
[2:31] Atterrissage vertical. Et donc, par exemple, on pourrait voir potentiellement sur les applications en France, des applications type Charles de Gaulle, Aéroports et Silimouino. On peut voir des applications autour de l'île de Ré, concrètement des applications où soit le tissu urbain est assez dense pour éviter le trafic ou au final la destination est très isolée aussi bien zone montagneuse ou zone insulaire. Donc les îles, par exemple, Bretagne, les côtes de Norvège, pourraient potentiellement être des zones d'exploitation.
François Le Maréchal:
[3:02] Donc là, par exemple, on vous montre une simulation sur Osaka, parce que le Japon est le pays d'honneur cette année à Vivatech. Et donc là, c'est un cas d'application, au final, départ de l'aéroport d'Osaka et arriver au centre-ville. Aussi bien arriver sur des buildings, vous pouvez voir ici un héliport au centre-ville d'Osaka.
Monde Numérique:
[3:22] Au sommet d'un immeuble, c'est ça ?
François Le Maréchal:
[3:24] Exactement. Ou alors sur des zones plus ou moins touristiques, comme le château d'Osaka. Donc vraiment, l'ambition, c'est de pouvoir utiliser ces plateformes-là, cette nouvelle technologie qui est l'électrification, dans des cas, on va dire, très spécifiques.
Monde Numérique:
[3:38] Il y a quoi ? Il y a deux rotors ?
François Le Maréchal:
[3:40] On en a huit.
Monde Numérique:
[3:41] Huit rotors.
François Le Maréchal:
[3:42] Ce qui permet au final un niveau de sécurité le plus optimal. mal. Pour chaque perte rotor, au final, on a une capacité de compenser le manque.
Monde Numérique:
[3:52] C'est-à-dire que s'il y en a un qui tombe en panne, les autres sont censés pouvoir compenser. C'est ça l'idée. Exactement.
François Le Maréchal:
[3:56] Ce qui permet au final de développer une machine. En tout cas,
François Le Maréchal:
[3:58] c'est notre ADN chez Airbus d'avoir la machine la plus safe, la plus sûre possible.
Monde Numérique:
[4:03] Mais où est-ce qu'on en est du développement de ces outils ? Parce qu'on les attendait pour les Jeux Olympiques. On les voit, on voit ce genre de choses presque tous les ans à Vivatech, différentes formes.
François Le Maréchal:
[4:13] Et petit à petit, au final, l'oiseau fait son nid, comme on dit. Et là, dans ce cas-là, C'est un oiseau qui va bientôt voler. Chez Airbus, nous avons développé notre premier prototype fin l'année dernière. Nous avons déjà fait le Power-On et nous avons commencé les phases de test cet été.
Monde Numérique:
[4:25] D'accord, ça va démarrer concrètement cet été. Les phases de test.
François Le Maréchal:
[4:28] Exactement. Et après, nous allons travailler en Allemagne. C'est là où nous développons et designons le véhicule avec énormément de composants qui sont français aussi. Airbus est en entreprise européenne. 50% est ici fait en France,
François Le Maréchal:
[4:40] 50% est fait en Allemagne. C'est vraiment aussi un porteur de l'idée européenne, ce projet.
Monde Numérique:
[4:47] Pour vous, les petits avions électriques comme ça, c'est plus pour du service de type urgence et compagnie ?
François Le Maréchal:
[4:54] On joue sur les deux tableaux chez Airbus, sur les deux cas d'usage. Un cas d'usage qui est le transport de passagers type taxi. Le deuxième cas d'usage est vraiment le cas d'usage médical. On voit énormément de besoins et d'intérêts sur le transport, par exemple, de médecins en zone d'urgence pour pouvoir atteindre rapidement ces zones à problème. Transport d'organes aussi et transport de poches de sang. Vraiment des applications médicales, c'est vraiment notre,
François Le Maréchal:
[5:21] aussi notre corps d'application.
Monde Numérique:
[5:23] Mais on a l'impression qu'il y a encore un peu des réticences, notamment politiques, puisque les expérimentations d'appareils comme le vôtre ou d'autres constructeurs devaient faire quasiment leur début, encore une fois, à l'occasion des JO, et puis ça ne se fait pas.
François Le Maréchal:
[5:37] Ce n'est pas qu'une question de cotisation, c'est une question de maturité aussi, technologique. Mais on en revient, cela va t'arriver. Ça va arriver, il faut toujours trouver le bon cas d'application pour le bon endroit. Et je ne vous dis pas qu'une application d'Ibétole à Paris sera la même qu'à Sao Paulo ou qu'à Los Angeles. Donc vraiment travailler avec les communautés, c'est ce qu'on fait chez Airbus. On n'essaye pas d'imposer la technologie, on travaille vraiment avec les communautés pour traiter l'aspect intégration dans l'aérospace, intégration avec le bruit, ou tout ce qui est aspect engagement communautaire.
Monde Numérique:
[6:07] J'imagine que ça ne permettrait pas de désengorger des axes routiers par exemple, sauf si on considère que les axes routiers doivent être maintenus pour les véhicules d'urgence. Là c'est un supplémentaire.
François Le Maréchal:
[6:19] C'est très complémentaire. Et je prends des fois un peu l'exemple des téléphériques. Par exemple, on a des développements de téléphériques. Donc, c'est quasiment de l'urban air mobilité. C'est de la mobilité aérienne urbaine. On est vraiment sur du complémentaire. Complémentaire quand l'axe routier terrestre n'est pas accessible ou coûterait trop cher pour les autorités publiques. Donc, je prends l'exemple, j'ai pris l'exemple des zones montagneuses, les zones insulaires qui coûteraient beaucoup trop cher en investissement CAPEX, investissement foncier sur le court terme.
Monde Numérique:
[6:49] Ce serait quoi le modèle économique de la vente, de la location ?
François Le Maréchal:
[6:52] Chacun aura son propre modèle économique, donc je ne vais pas parler pour mes compétiteurs. Mais en tout cas, en tant qu'Airbus, nous allons travailler avec nos partenaires actuels qui sont des compagnies aériennes, des compagnies d'hélicoptères, qui opéreront pour nous et qui opéreront au final ces machines-là et nous les aiderons à les maintenir en service, à former les pilotes. Donc le modèle économique se basera aussi principalement sur ces opérateurs et ces compagnies aériennes du futur.
Monde Numérique:
[7:15] C'est quoi le prix d'un appareil comme ça par rapport à un équivalent, un petit avion par exemple ?
François Le Maréchal:
[7:20] Ça sera beaucoup moins cher, beaucoup moins cher. Je ne pourrais pas vous donner un prix exact, mais ici nous travaillons chez Airbus, du point de vue méthodologie et philosophie, nous travaillons sur un produit qui est dans un premier temps pour les critères le plus sûr possible, critère numéro un, deuxième critère c'est le moins cher possible, et en même temps le plus performant. Donc vraiment c'est quelque chose qu'on a déjà dans l'ADN du véhicule, et vous pouvez déjà voir que notre véhicule a une configuration fixe. Nous n'avons pas de système de bascule, nous n'avons pas trop de dynamique pour
François Le Maréchal:
[7:50] réduire au maximum le coût de revente.
Monde Numérique:
[7:52] Est-ce que c'est un concept qui se différencie fondamentalement des autres ?
François Le Maréchal:
[7:56] Totalement. Ce qui est assez important, et c'est la question sur l'électrification, l'électrification est en train de changer le paradigme des designs des véhicules, aussi bien automobiles ou ici volants. Comme je vous le disais, nous, on a mis en données d'entrée l'aspect coût, sûreté et performance. Certains de nos compétiteurs n'ont pas mis ces données d'entrée au même niveau de priorité.
Monde Numérique:
[8:20] Enfin, j'imagine que la sûreté, ça doit aussi faire partie de leurs préoccupations quand même.
François Le Maréchal:
[8:24] En tout cas, c'est pour ça que notre plateforme, vous pouvez la voir, elle est assez simple. Aucun système ne bouge. Tout est contrôlé seulement par le couple des hélices. Donc, elle a vraiment un design assez simple, si je me permets. Très très simple, ce qui se différencie au final, qui se différenciera sur le
François Le Maréchal:
[8:41] niveau de maintenance qui sera plus faible que la compétition et un niveau de sûreté plus haut.
Monde Numérique:
[8:48] Le design qui est assez futuriste, on dirait une espèce de grosse araignée blanche très élégante, c'est un design définitif ?
François Le Maréchal:
[8:56] On est toujours à la recherche de retours opérateurs, retours d'expérience technique. Donc nous allons faire voler, on est quasiment sur le véhicule final. On va en apprendre énormément avec la phase de vol, mais l'idée est vraiment de lancer ce véhicule dans les prochaines années.
Monde Numérique:
[9:12] Et c'est gros comment ça ?
François Le Maréchal:
[9:15] Alors on est sur un véhicule qui est proportionnellement, peut être intégré au sein d'un cercle de 15 mètres.
Monde Numérique:
[9:20] D'accord.
François Le Maréchal:
[9:22] Principalement dû au final au design qui nous permet au final de la portance au sein de la phase de croisière.
Monde Numérique:
[9:27] Merci beaucoup.
François Le Maréchal:
[9:28] Avec grand plaisir et avec plaisir.
Monde Numérique:
[9:30] Rendez-vous en 2025 peut-être ?
François Le Maréchal:
[9:33] Rendez-vous bientôt.
Monde Numérique:
[9:34] Oui, bientôt. Espérons.