Le concept "You First Vision", dévoilé à Vivatech, est une sorte de laboratoire médical hyper high-tech embarqué sur une plateforme de véhicule Renault, qui vise à offrir des services médicaux itinérants dans les zones en manque d'installations médicales.
Créé par le groupement Software Republique, ce véhicule innovant est équipé de technologies avancées, comme des capteurs de santé et des outils de télémédecine en 3D. 🎙 Eric Feuteun, le directeur opérationnel de Software Republique, insiste sur l'avant-gardisme des technologies installées à bord de ce véhicule. La sécurité des données des patients est garantie grâce à des partenariats avec des experts en cybersécurité. Ce projet illustre la collaboration entre plusieurs entreprises françaises, comme Norbert Health, Essilor, Withings ou encore Thalès, dans un but d'intérêt général, sous la houlette du groupement Software Republique, afin d'améliorer l'accessibilité et la qualité des soins de santé pour tous.
Eric Feunteun:
[0:00] On a à peu près 22 modes de captation de données de santé qui sont présentes. Dans ces 22, il y en a 12 qui sont des premières mondiales.
Monde Numérique:
[0:11] Bonjour Eric Feunteun.
Eric Feunteun:
[0:12] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique:
[0:13] Directeur opérationnel de Software Republic, ce groupement de plein d'entreprises françaises, de technologies, Renault, d'assosystèmes, etc., Orange et compagnie. L'an dernier, à Vivatech, vous présentiez une voiture, parce qu'il y a souvent des voitures à Vivatech. Cette année, ce n'est pas une voiture. Décrivez-nous ce véhicule un peu particulier qui est bourré de technologies que vous dévoilez à Vivatech.
Eric Feunteun:
[0:40] Oui, effectivement. En fait, si on reprend un pas de recul, ce qu'on s'est dit, c'est qu'on parle souvent des services de mobilité, qui sont finalement des moyens d'amener les gens dans certains services, dans des centres souvent denses des villes. Et cette fois-ci on va inverser la proposition et s'intéresser à la manière dont on amène les services au plus proche des gens, dans des endroits où souvent ces services peuvent être amenés à manquer. Donc il y a plein d'exemples de services qu'on peut amener sur un véhicule qui ressemble à un véhicule utilitaire traditionnel sur la partie avant et puis qui à l'arrière porte une sorte de capsule, ce qu'on appelle un pop-up qui va pouvoir se détacher et venir se poser sur la place d'une ville ou sur un parking devant un supermarché, un Ehpad, et qui va offrir des services. Et là, on peut imaginer plein de types de services. Alors, on en a imaginé certains qu'on présente de manière virtuelle dans le cadre de Vivatech, comme des centres d'inclusion numérique qu'on a développés avec l'Agence nationale de cohésion des territoires, des sujets de réparation de micromobilité, donc des choses pour la vie pratique. Et puis, celui qu'on illustre physiquement avec le magnifique objet bleu-vert que vous avez pu observer, c'est celui de la santé mobile, effectivement, où on vient montrer à quel point on peut amener une variété de services médicaux au plus proche des gens.
Monde Numérique:
[1:59] Alors, concentrons-nous donc sur l'aspect médical, sur cette version médicale du véhicule. Qu'est-ce qu'on peut faire dans ce véhicule ? « Je suis un patient, donc si j'ai bien compris, j'habite dans un territoire où il n'y a pas beaucoup d'hôpitaux, pas beaucoup de médecins. Il y a ce véhicule qui vient de temps en temps. Et on a quel type d'examen, de soins, etc. ».
Eric Feunteun:
[2:22] Effectivement, la première chose, c'est qu'on a deux types d'activités qu'on peut avoir. Ça peut être des activités de prévention, de diagnostic ou des activités de soins. Ce qui est intéressant, c'est qu'on mélange dans cet objet à la fois de la technologie et de l'humain. Donc, il y a toujours quelqu'un qui est là pour opérer dans le pop-up. Et puis, à distance, on peut avoir accès aux meilleurs spécialistes à travers de la téléconsultation 3D qui existe dans le pop-up.
Eric Feunteun:
[2:49] Et puis, plein de systèmes de mesure. On en a 22 qui vont mesurer plein de choses différentes. On va mesurer votre rythme cardiaque ou votre rythme respiratoire, votre tension sans même vous toucher à travers des capteurs, des radars, des lidars qui sont développés par la startup Norbert Els. On va avoir des tests d'urine simplifiés. On va avoir un procédé révolutionnaire des silos pour tester la vue, y compris la vue de loin sans avoir du recul puisque vous êtes à l'intérieur d'un camion. De la radiologie mobile de Thalès. Voilà, plein de types d'expériences très différentes, mais qui sont toutes adaptées au fait que ça soit mobile, compact, pour être dispensé n'importe où.
Monde Numérique:
[3:28] Donc l'idée, c'est qu'il n'y ait pas des médecins forcément à bord à chaque fois, mais qu'il y ait quand même des infirmiers, des...
Eric Feunteun:
[3:34] C'est ça, c'est de démultiplier le spécialiste qui est rare, qui lui va rester de manière centralisée et être présent en téléconsultation, et permettre de voir plusieurs patients en parallèle. Et puis dans l'objet, là, on a des gens moins qualifiés, mais de profession médicale. L'exemple qu'on connaît tous, ophtalmo-orthoptiste. Dans le pop-up, on aura plutôt l'orthoptiste et à distance, on aura l'ophtalmo.
Monde Numérique:
[3:58] C'est comme ça que j'ai pu faire la démo aussi, discuter avec un médecin qui entendait mon cœur à distance, qui avait l'image 3D d'un cœur pour m'expliquer effectivement sur un écran 3D ce qui peut se passer, etc. Est-ce que les technologies qui sont à bord de ce véhicule sont des technologies
Monde Numérique:
[4:18] qui existaient déjà ou bien c'est des choses qui ont été développées spécialement ?
Eric Feunteun:
[4:22] — Alors c'est un mélange des deux. C'est-à-dire qu'on a à peu près 22 modes de captation de données de santé qui sont présentes. Dans ces 22, il y en a 12 qui sont des premières mondiales. Donc à la fois, c'est une manière de mettre sur le marché des technologies nouvelles. Et puis en même temps, il fallait compléter l'offre. Et on s'est pas privé d'utiliser des technologies performantes existantes. Donc c'est un mélange des deux. Mais il y a quand même 12 technologies que vous avez vues nulle part ailleurs pour l'instant.
Monde Numérique:
[4:48] — Ouais. Alors du coup, ça fait beaucoup d'appareils, dans ce petit camion. Quand on voit les difficultés qu'on peut avoir chez soi, parfois avec une box et un téléviseur, et qu'on s'en sort pas, est-ce qu'on va pas aussi... Est-ce qu'il y aura pas un risque, par exemple, l'appareil qui a pas été redémarré, il faut rebooter, la mise à jour du firmware a pas été faite ? On va pas complexifier aussi un peu le travail des personnes qui sont là ?
Eric Feunteun:
[5:15] Je pense que cette notion d'outils numériques, elle existe aussi dans les cabinets médicaux. Ce n'est pas complètement nouveau. Après, le niveau de complexité que vous avez aujourd'hui dans le concept, par définition, il est extrême puisqu'on a regroupé toutes les technologies. Dans la réalité, je pense que personne, aucun client n'assemblera les 22 sources de données. Ils vont se spécialiser. Si vous êtes dermato, vous faites une campagne de prévention de cancer du sein, vous allez mettre les outils du dermatologue. Si vous êtes en biologie médicale, vous allez mettre les... Voilà, donc je pense qu'au total, il y en aura beaucoup moins dans chaque objet que ce que vous avez vu aujourd'hui. Là, ce qu'on vous montre, c'est un peu le maximum possible. C'est la vitrine.
Monde Numérique:
[5:54] Et vous utilisez aussi l'intelligence artificielle, je crois, notamment pour l'exploitation, en fait, de ce type de véhicule.
Eric Feunteun:
[6:04] Oui, en fait, l'intelligence artificielle, elle est un soutien, c'est un outil pour aider le soignant. Ça ne vient pas le remplacer, ça vient l'aider. Je vous donne un exemple qu'on développe beaucoup aussi avec WeSyncs, c'est cette notion de santé en continu. C'est-à-dire que vous n'allez pas juste avoir la photo de votre état le jour où vous êtes dans le pop-up pour faire votre examen. Vous allez pouvoir arriver dans le pop-up en ayant utilisé des outils de type WeSyncs à la maison, tensiomètre, balance connectée, etc. Vous allez alimenter le médecin avec plein de données. Il y a aussi les données qui sont dans mon espace santé, qui est le coffre-fort de santé numérique des Français. Et en fait, plutôt que le médecin, quand il commence la consultation, il est allé analyser chacune de vos données une par une, là il y a une IA qui va traiter ces données et lui faire une synthèse comme point d'entrée dans la consultation. C'est un exemple très concret où l'IA vient bien aider,
Eric Feunteun:
[6:57] le soignant a du coup utilisé un maximum de données.
Monde Numérique:
[7:01] Ça pourrait être utilisé dans quel cadre, dans quelle région, etc. ?
Eric Feunteun:
[7:06] Alors, c'est finalement, dès qu'on a une notion de désert médical, et ce qui est intéressant aussi, c'est qu'on présente un outil piloté par Eviden et Dassault Systèmes qui finalement permet, à travers des données, qui sont des données publiques anonymisées, d'identifier en fonction des spécialités où sont les déserts médicaux, et du coup de choisir où est-ce qu'on va positionner ces camions, et avec quelles spécialités à l'intérieur. Donc ça, c'est très utile pour être efficace. Et les opérateurs de ces objets, c'est les opérateurs du type Loxamed, qui est un de nos partenaires, qui a l'habitude d'opérer des centres de santé mobile. Vous avez probablement entendu les 300 centres qu'ils opèrent pour la SNCF. Et puis tout ça, il s'est mandaté par des autorités publiques, les agences régionales de santé, les CHU.
Monde Numérique:
[7:50] Donc c'est un véhicule qui pourrait être mis à disposition des autorités locales de santé et c'est à ce moment-là qu'ils décideront de l'envoyer à tel endroit, à telle fréquence, etc.
Eric Feunteun:
[8:01] C'est ça, il faut décider à la fois du type d'équipement que vous allez mettre à l'intérieur.
Monde Numérique:
[8:05] Oui, parce que c'est modulable, il y a plusieurs configurations possibles.
Eric Feunteun:
[8:08] C'est ça, et en fait, là on présente une sorte de condensé de toutes les possibilités, personne ne prendra toutes ces options en même temps, et en fonction des usages, ils choisiront plutôt quelque chose sur la biologie médicale, plutôt quelque chose sur la radiologie, on parlait récemment avec des centres pénitentiaires qui cherchent à avoir des outils de radiologie mobile. Ça peut être d'autres éléments sur les tests de vue. Voilà, il y a plein d'options très différentes. Mais dans tous les cas, on est dans un environnement sécurisé, parce que c'est extrêmement important d'un point de vue des données, bien évidemment.
Monde Numérique:
[8:40] Alors voilà, j'allais vous poser la question. Consultation à distance avec un médecin, ça passe quoi ? Par là, à 4G, 5G ?
Eric Feunteun:
[8:47] Voir le satellite s'il n'y a pas de... Dans les zones blanches.
Monde Numérique:
[8:50] Donc ça, c'est l'aspect communication. et effectivement, est-ce que la confidentialité des données est vraiment garantie ?
Eric Feunteun:
[8:57] Là-dessus, je pense que la force de Software Republic, c'est d'amener les bons partenaires pour chacune des briques de technologie. Et là-dessus, que ce soit Enovacom, la filiale d'Orange, qui est spécialisée en données de santé, que ce soit Thales ou Eviden, je pense que c'est des leaders reconnus en matière de cybersécurité qui garantissent finalement qu'on est bien dans un environnement sécurisé. Il y a aussi de l'authentification. On a pu voir la startup OneVisage qui permet aussi cette notion d'authentification.
Monde Numérique:
[9:24] La reconnaissance. Un scan 3D du visage qui est intégré dans une espèce de super QR code et qui a une particularité, c'est qu'il est complètement conforme à la réglementation française et notamment les recommandations de la CNIL.
Eric Feunteun:
[9:39] Absolument. Et ça, c'est la force de One Village qu'on démontre aussi dans le parcours ici. Donc, en tout cas, on s'est entouré, je dirais, des meilleurs spécialistes pour assurer un service complet depuis la conception, on va dire, de la base roulante qu'on fait nous côté Renault jusqu'à l'opérateur du service comme l'Oxamen.
Monde Numérique:
[10:00] C'est vraiment toute la philosophie de Software République, en fait, de grouper des tas d'entreprises françaises comme ça pour voir ce qu'elles peuvent faire ensemble et de déboucher sur un produit comme celui-ci.
Eric Feunteun:
[10:11] Oui, alors, c'est effectivement notre méthodologie, je pense, qu'on a appris en vivant à 6 d'abord, à 7. Vous savez que le groupe JC Decaux nous a rejoints aussi depuis le mois de mars. Et puis là, qu'on applique un cas encore plus complexe, puisque c'est 6 mois, 20 partenaires. Mais finalement, cette méthodologie, elle démontre qu'elle fonctionne plutôt bien et que tout le monde y trouve son compte. Et ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, ce qu'on fait là, personne ne pourrait le faire tout seul.
Monde Numérique:
[10:37] Dassault ne saurait pas faire aller au côté médical il y a WeSings il y a plein de partenaires et.
Eric Feunteun:
[10:43] Sidor chacun en fait on prend des gens qui sont complémentaires et on assemble comme ça.
Monde Numérique:
[10:49] Ils arrivent à s'entendre comme ça tous ces gens ils arrivent à travailler ensemble c'est.
Eric Feunteun:
[10:53] Ce qu'on amène nous l'équipe Software Republic c'est une méthodologie, une manière de faire une manière de traiter les bonnes nouvelles, les mauvaises et puis aussi une relation qui est un peu dans la durée et qui est toujours basée sur un principe fondamental c'est qu'un partenariat ça s'appuie d'abord sur des intérêts égoïstes et ça marche bien à partir du moment où vous alignez l'intérêt collectif sur l'intérêt individuel, donc c'est ça qu'on essaie de faire.
Monde Numérique:
[11:14] Voilà, ce véhicule qui s'appelle, rappelez-moi ?
Eric Feunteun:
[11:17] You First Vision Donc on vous met au centre des services et le service vient à vous Merci.
Monde Numérique:
[11:24] Beaucoup Eric Feunteun, directeur opérationnel de Software Republic.
Eric Feunteun:
[11:27] Merci à vous.