VIVATECH - Les robots de livraison arrivent en Europe (Arnaud Lesne, Carrefour)
20 juin 202307:53

VIVATECH - Les robots de livraison arrivent en Europe (Arnaud Lesne, Carrefour)

Le groupe Carrefour teste en Belgique des petits robots de livraison. Sommes-nous prêts à recevoir ces engins dans notre vie quotidienne ? 

Les robots autonomes de livraison sont encore peu présents en Europe. Cependant, cela pourrait changer prochainement. Carrefour teste en Belgique la livraison par robots depuis le mois de janvier.

Trois engins sont actuellement en service. Ils circulent à une vitesse de 3 à 7 km/h. Chaque engin peut transporter 20 kilos de marchandise, soit l'équivalent de trois livraisons de courses. Il s'agit de véritables robots autonomes, dotés de capteurs pour se déplacer dans l'espace. Un opérateur peut reprendre la main à distance si nécessaire. 

Les robots ont été affublés de prénoms, Natacha, Loulou et Nono, "pour les rendre sympathiques", explique Arnaud Lesne, directeur des innovations et partenariats de Carrefour Belgique

Une innovation qui pose cependant de nombreuses questions quant à leur acceptation par la population. Carrefour n'a pas noté d'actes de vandalisme sur les robots.


Transcription

Bonjour Arnaud Lesne.

Bonjour.

Nous sommes sur le centre de Carrefour à Vivatech. Vous représentez Carrefour Belgique. La Belgique où vous testez un petit robot, enfin des petits robots. Trois petits robots. On va commencer par celui qui est à côté de nous là. C'est un petit robot livreur. On voit ça un peu aux États-Unis, un peu en Asie. Est-ce que ça veut dire que ces petits robots de livraison, comment ça arrive en Europe ?

Et bien on essaye. Ils sont beaucoup présents de l'autre côté de l'Atlantique effectivement. En fait il y a trois, quatre gros fabricants de robots dans le monde. Et nous on a signé un partenariat avec une start-up qui est en Turquie. Alors je rebondis sur ce que vous dites, c'est vrai que si on se met en mode hélicoptère, France, Italie, Belgique, Allemagne etc., on n'en voit pas. On envoie en Angleterre, on envoie en Estonie aussi qui est toujours un petit peu à part. Toujours un peu en avant. toujours un peu en avance et nous on a lancé ça ici le 13 janvier on a lancé des tests sur un gros centre d'affaires où on abrite 9000 salariés.

Alors, vous pouvez nous le décrire un petit peu tout d'abord ce robot ?

Alors le robot pour le décrire c'est on va dire comme un gros caddie, un petit caddie dans lequel on peut y mettre on va dire maximum 20 kilos, 20 kilos ça équivaut à peu près à trois commandes des livres ou Uber Eats donc ça nous permet de couvrir le last mine pour trois clients, c'est à peu près la moyenne. On a trois robots aujourd'hui qui sont en test, deux qui sont full, on va dire, fonction, et un backup s'il y en a qui est malade ou qui tombe en panne. Voilà.

Et ils se déplacent à quelle vitesse ?

Alors ils se déplacent d'une vitesse de 3,5 km/h jusqu'à 7,5 km/h, à nous de le régler. Par exemple, à Zaventem sur le quartier d'affaires, on l'a réglé à 6,2 ou 6,3 km/h parce qu'on traverse un parc où on est assez cool, il n'y a pas grand mais on entre préparer notre première expérimentation dans une station baleinaire très connue en Belgique dans lequel on va diminuer la vitesse. La police nous a demandé de les mettre à quatre ennemis pour des questions de sécurité.

Mais c'est un vrai robot autonome ou bien il est téléguidé ?

Il est full autonome, c'est de la computer vision, c'est-à-dire que derrière on a toujours quelqu'un sur un bac-office qui va checker ce qui se passe. par les caméras etc à distance. Exactement, il est équipé de 8 caméras, il est équipé de sensors pour éviter de croiser un piéton ou un vélo ou autre, donc il va s'arrêter comme votre voiture aujourd'hui qui est bien souvent équipé de ce système. Mais par contre, nous, lorsqu'on fait le mapping, je vais vous expliquer le mapping de Zaventem, ça nous a pris 10 jours pour faire un mapping qui fait 400 mètres sur 300 mètres. Cartographie. Exactement, une cartographie, voilà. Et donc on a fait cette cartographie avec différents points GPS et on a mis des points un peu plus sensibles. un point sensible, c'est lorsque le robot sort du parc et qui doit traverser un axe routier fréquenté par des bus qui vont jusqu'à l'aéroport, là c'est un peu plus sensible et donc pour être tout à fait transparent avec vous on a quelqu'un derrière l'écran qui va checker que tout va bien quoi et qui peut prendre le relais si jamais il y a un souci.

Mais attendez, il roule sur le trottoir ou sur la chaussée ?

Il roule sur le trottoir et sur la chaussée.

Il a le droit ?

Oui, il a le droit.

C'est autorisé ou c'est juste toléré ?

Pour l'instant c'est toléré, il n'y a pas de cadre législatif réel là-dessus. Par exemple on est en train de construire une expérience pour cet été sur une station balnéaire comme je vous le disais juste avant. Et donc on travaille avec les pompiers, parce que les pompiers ont en tête un véhicule de marque américaine que vous connaissez très bien, qui peut brûler de temps en temps ou même exploser, donc ils ont ça en tête. Donc nous on doit travailler avec la police, avec les autorités communales. Et on se sert de cette expérience pour, on va dire, sans prétention surdimensionnée, écrire un début de cadre législatif.

La question quand même par rapport à ces petits robots, c'est celle de l'acceptation par les gens. Est-ce que c'est accepté par le public ?

Est-ce que ça fait pas l'objet de vandalisme, etc ? Alors on a zéro vandalisme. Moi je suis très surpris de la réaction du public. J'avais, pour être clair avec vous, cette appréhension. Je me dis comment me réagir. On a eu la petite idée, comme vous le voyez ici, de mettre un prénom sur les robots. Ils ont tous les trois un prénom. C'est stupide, mais c'est comme ça. - Natasha. - Natasha, Lulu et Nono. On leur a mis des yeux. C'est juste effarant, le nombre de selfies et le nombre de... Oui, qu'on voit à longueur de journée.

Mais vous pensez que ça suffit à désarçonner les oppositions ?

Comme toute innovation, dans le mot innovation, moi je n'y mets souvent en parallèle le mot séduction, il faut qu'on séduise tous les clients. Donc effectivement, on peut interpeller certaines personnes. Oui, vous me parlez de vandalisme, je vais vous prendre l'exemple des vélos électriques, des trottinettes qui ont envahi il y a 10 ans toute nos villes, et tout le monde avait peur de ça en se disant "mais on va les retrouver dans la scène, on va les retrouver un peu partout".

Ce qui est un peu arrivé quand même...

Ce qui est un peu arrivé, c'est effectivement vrai. Alors c'est vrai que la valeur faciale d'un robot aujourd'hui, elle est sans doute plus élevée. J'espère qu'en 2030, ça vaudra peut-être 20 fois moins cher.

Combien ça coûte ?

Je ne sais plus (rire).

Ça doit être très cher.

C'est correct, ça va.

Quand est-ce qu'on verra ça véritablement dans les villes à grande échelle ?

Alors là, notre... Comment je pourrais dire ? Notre ligne de route, elle est assez facile. Nous, on a lancé le 13 janvier. Cet été, on a prévu pour mi-juillet un fameux test si on a cette fameuse autorisation. On en a 4 sur 5 aujourd'hui. En septembre, si on a fait l'opération de juillet, on enchaîne tout de suite à envers si vous connaissez Anvers dans le centre-ville d'Anvers qui est un centre-ville assez piétonnier beaucoup de vélos etc donc lui il va il va très bien s'y intégrer et fin d'année dans le centre-ville de Bruxelles. Donc, ça c'est pour la Belgique ? Oui et pour la France et bien vous voyez le véhicule qui a juste derrière moi lui il est déjà full autonome il est en fonction aussi par mes amis de Carrefour France depuis quelques mois ça fonctionne plutôt très bien de ce que j'entends de ce que je vois donc ça peut être un deuxième volet parce que le véhicule qui est derrière, il sert pour livrer les grosses courses, on va dire.

On va le décrire, c'est une camionnette avec des boxes, enfin avec des casiers codés, et le véhicule lui-même est autonome.

Le véhicule lui-même est autonome, vous passez vos courses sur carrefour.fr, comme classiquement, on va dire, donc command drive, vous achetez tout ce que vous voulez. Les casiers qui sont en arrière, en fait, comme le véhicule est full autonome, il n'y a aucun personnel forcément dedans. dedans, il s'arrête à un instant, on va dire à un point bien défini devant l'université de je ne sais pas où. Là vous déverrouillez votre code, vous avez reçu un code par SMS ou WhatsApp ou autre, vous déverrouillez le code, vous ouvrez, vous prenez votre commande et le véhicule repart.

C'est quand même moins sympa que le livreur qui monte mes courses à l'étage, avec qui j'échange trois mots, qui fait plus que le dernier kilomètre, qui fait les derniers mètres.

C'est complémentaire, je pense. Moi j'habite plus en France depuis longtemps donc je vous avoue que l'expérience car four drive je la connais pas par coeur je suis pas elle est pas mauvaise non je j'espère bien j'espère bien mais je suis pas certain qu'aujourd'hui par exemple vous allez trouver facilement un livreur à 21h ou 22h donc comme je vous disais tout au début pour moi c'est complémentaire l'expérience que ce soit véhicule autonome du last mile pur comme je vous ai montré jusqu'à vous ou ce véhicule qui est ici va venir peut-être couvrir des amplitudes horaires sur lequel humainement parlant on n'est pas présent ou des jours feriés ou des jours etc. Donc c'est vraiment en addition de ce qui existe aujourd'hui.

Parce qu'en plus il ne peut pas passer partout, il ne peut pas descendre des escaliers, les trottoirs dans les villes.

Nono, Lulu et Natacha descendent deux marches, ce qui est quand même déjà pas mal. Ils roulent dans la neige puisqu'on a eu un peu de neige cet hiver, mais effectivement ils ne peuvent pas prendre l'ascenseur tout seul, etc. C'est sûr et certain. Bon c'est déjà pas mal, c'est un début.

Merci beaucoup Arnaud Lesne de Carrefour Belgique. 

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