[En partenariat avec EDF] Que faire des émissions de CO2 inévitables ? La contribution carbone permet de les compenser. Cela passe par l'innovation.
Pour aider ses clients à compenser leurs émissions de CO2 incompressibles, EDF vient de lancer Oklima, une filiale spécialisée dans la contribution carbone. Oklima permet le financement de projets permettant de réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre par compensation. Explications de Julien Villeret, directeur de l'Innovation.
Transcription
Monde Numérique : Bonjour Julien Villeret, directeur de l'innovation d'EDF. On va parler d'une startup qui s'appelle Oklima. C'est une nouvelle filiale créée par le groupe EDF, spécialisée dans ce que l'on appelle la contribution carbone. De quoi s'agit-il exactement ?
Julien Villeret : Il s'agit en fait d'optimiser la réduction des émissions de gaz à effet de serre des entreprises. Si vous avez par exemple écouté cette semaine le keynote d'Apple, vous avez vu qu'ils ont beaucoup parlé d'environnement et dans leur discours ils disaient, nous on fait tout pour utiliser des produits recyclés, de l'électricité verte, bas carbone, etc. pour qu'à la fin on émette le moins de carbone possible. Mais il en reste toujours un peu parce qu'on ne peut pas évidemment tout tout tout tout tout réduire. Et bien pour compenser finalement ces derniers mètres, ces derniers kilos de CO2, il faut passer par des projets de compensation. Et la compensation, ça peut être des choses un peu, on va dire, discutables, de qualité médiocre, ou ça peut être de très bonne qualité, reconnue, avec des labels, avec des garanties. Et c'est exactement ça qu'on veut faire avec Oklima, c'est aider les entreprises à compenser, à avoir cette stratégie de réduction de gaz à effet de serre jusqu'au bout, et jusqu'au bout avec des projets de qualité.
Monde Numérique : Oui parce que la compensation c'est un peu ce qu'on fait quand on peut plus rien faire d'autre et ça n'a pas forcément très bonne réputation finalement.
Julien Villeret : Exactement, il y a eu beaucoup d'abus, il y a eu beaucoup de discussions aussi sur la performance des projets qui étaient retenus, parfois aussi pour des entreprises basées en France, elles font de la compensation à l'autre bout du monde avec des contrôles assez limités. Nous, ce qu'on a voulu apporter à nos clients, c'est quelque chose d'extrêmement sérieux, contrôlé, vérifié. Par exemple, nous, on ne travaille que sur des projets labellisés. Ça veut dire qu'ils ont des labels de qualité reconnus, le label bas carbone en France, par exemple, qui est bien connu, et ça peut être derrière des opérations de reboisement d'une forêt malade ou endommagée, du reboisement de terres agricoles, l'accompagnement d'agriculteurs dans la réduction des émissions de gaz et effet de serre, mais à côté de chez nous, labeliser et vérifier. Si je donne un exemple, puisque nous avons travaillé avec Givatec pour aider à compenser les émissions résiduelles de l'environnement, eh bien on a travaillé à chercher et on l'a trouvé et à sécuriser un reboisement à proximité de Paris. Uune future forêt qu'on peut vraiment identifier, dont on sait où elle est, et on sait que ça va être réellement planté pour pouvoir faire cette captation, cette séquestration de CO2.
Monde Numérique : C'est quand même un domaine où on ne vous attend pas forcément, on est un peu surpris de voir EDF s'embarquer là-dedans. C'est quoi? C'est de l'affichage? C'est réel? Comment est-ce que vous en arrivez à développer ce genre d'activité?
Julien Villeret : D'abord, nous, tout ce que l'on fait chez EDF, c'est pour décarboner le monde et l'économie. Quand on produit l'électricité, on produit l'électricité bacarbone. On ne produit pas de renouvelables et du nucléaire. On ne fait pas d'électricité avec d'autres moyens plus polluants. Ça s'étend à l'intégralité de ce qu'on fait pour nos clients. Beaucoup de clients, des entreprises, mais aussi des particuliers, s'appuient sur EDF pour se décarboner, être plus vertueux. Nous, on cherche à apporter l'ensemble des services que l'on peut autour de ce sujet de décarbonation. Dans le processus d'innovation d'EDF, on a un programme d'incubation. Un salarié lève la main, dit, j'ai une idée, et pour Oklima, c'était une idée de salarié, est-ce qu'on pourrait créer cette activité de compensation carbone premium de très bonne qualité? On les incube comme une start-up, et à la fin, on en fait une start-up, c'est-à-dire qu'Oklima est une filiale d'EDF, une start-up indépendante. Pourquoi on passe par là, plutôt que par une équipe... par exemple, c'est que ça nous permet d'utiliser les méthodes des startups et donc d'aller vite. On sait tous que la grande entreprise ça peut être un peu lourd, ça peut être un peu complexe, et bien là finalement ils ont développé leurs produits et ils sont allés chercher leurs clients puisque ce qui est très important c'est que les clients d'Oklima sont des clients externes à EDF, nous EDF évidemment on peut s'appuyer sur eux, mais c'est très important qu'ils aient des vrais clients. Donc c'est une startup qui s'est finalement créée sur la base de ce programme d'innovation et d'incubation de projets internes.
Monde Numérique : et qui peut ensuite voler de ses propres ailes...
Julien Villeret : et qui peut complètement voler de ses propres ailes. On a lancé en moyenne une nouvelle filiale tous les 18 mois depuis quelques années. Et donc, on en a sept aujourd'hui qui sont actives. Et c'est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur, parce qu'on voit bien qu'à travers l'entrepreneuriat, on arrive à développer rapidement des solutions performantes et qui sont commercialisées auprès de nos clients.
Monde Numérique : Vous avez fait d'autres investissements aussi dans d'autres startups du même genre, enfin peut-être pas, mais dans d'autres startups.
Julien Villeret : Oui, alors si on prend le sujet par exemple du carbone, des crédits carbone, puisque c'est le sujet dont on parle aujourd'hui, on a investi par exemple en 2021 dans une startup américaine qui développe un logiciel de comptabilité carbone pour les entreprises, c'est-à-dire qu'il permet de comptabiliser en permanence et de façon la plus automatisée possible les émissions de CO2 qui viennent des usines, qui viennent des voyages des salariés, qui viennent de toutes ces choses-là. Et puis l'année dernière, en 2022, fin d'année, on a investi dans BeZero, qui est une startup anglaise qui évalue les risques des crédits carbone générés par des projets de contribution carbone parce que comme je le disais, ils ne sont pas tous de meilleure que de bonne qualité. Il faut pouvoir les évaluer. Et donc, c'est une agence de notation qui va les évaluer. Donc ça, par exemple, c'est deux exemples qui viennent compléter notre portefeuille autour des sujets de décarbonation. Mais on a aussi des entreprises très tech qu'on a créé, par exemple, Métroscope, qui fait des jumeaux numériques pour le monde de l'industrie et à travers les jumeaux numériques, on optimise aussi les fonctionnements des usines et donc leurs émissions de CO2. Donc à la fin, tout ce que l'on fait, c'est vraiment pour travailler cette innovation de business model autour de la décarbonation. Et EDF, on pense qu'il y a vraiment une capacité à offrir ces services-là à destination de ses clients, encore une fois, qu'ils soient grands publics ou professionnels entre...
Monde Numérique : Merci Julien Villeret, directeur de l'innovation d'EDF, que l'on retrouve chaque mois dans Monde numérique.