Le salon Sido des objets connectés (Jean-Marc Lafond, Orange)
19 septembre 202312:38

Le salon Sido des objets connectés (Jean-Marc Lafond, Orange)

[EN PARTENARIAT AVEC ORANGE

À l'approche du salon SIDO des objets connectés et de la robotique de Lyon (20-21 septembre), Jean-Marc Lafond, en charge de l'IOT chez Orange, évoque l'utilisation des objets connectés dans les secteurs de l'énergie et de l'eau, qui permettent aujourd'hui de faire des économies substantielles. 

Explications de Jean-Marc Lafont, en charge de l'IOT chez Orange.

INTERVIEW

Monde Numérique :
La semaine prochaine, les 20 et 21 septembre, se tient à Lyon le salon CIDO consacré aux objets connectés et à la robotique. C'est un grand classique du secteur. Bonjour Jean-Marc Lafont. Vous êtes en charge de l'IoT, l'Internet of Things, l'Internet des objets, chez Orange. Merci à Orange de soutenir cet épisode de Monde Numérique. On va parler avec vous de ces fameux objets connectés. J'ai envie de vous demander, Jean-Marc, avant toute chose, est-ce que c'est toujours à la mode les objets connectés?

Jean-Marc Lafond :
Bonjour ! Alors ce qui est bien, c'est qu'on arrête de parler des objets connectés et on parle plutôt de leurs usages qui sont déployés. Et on a une formidable accélération avec toutes les difficultés qu'on a rencontrées de Covid, d'aération, de température. Une fois il fait trop chaud, l'hiver, on craignait de ne pas avoir assez d'électricité. Et pour pouvoir aider à gérer toutes ces crises, on a les objets connectés qui sont sous-jacents. On ne parle pas d'eux, mais on parle de leurs usages, ce qui est un bon signe dans la maturité de ces sujets.

Monde Numérique :
Ils sont plus invisibles mais peut-être plus utiles. Alors les objets connectés, c'est à la maison éventuellement et aussi beaucoup de plus en plus dans le monde professionnel.

Jean-Marc Lafond :
Tout à fait. Donc on a beaucoup de plus en plus tous les bureaux maintenant et certains domiciles sont équipés de capteurs de température pour vraiment réguler la température, de capteurs de CO2 également pour savoir qui est présent dans des salles. Est-ce qu'on met de l'acclime, est-ce qu'on met de l'aération? Voilà, pour avoir à chaque fois le juste confort dont on a besoin et arrêter de chauffer ou climatiser des tas de bâtiments qui sont vides à certains moments.

Monde Numérique :
Ça peut servir à quoi concrètement? Quels sont les cas d'usage aujourd'hui et qu'est-ce qui est le plus utilisé et le plus utile?

Jean-Marc Lafond :
Alors vous avez des usages que tout le monde connaît qui sont tous les compteurs connectés, les compteurs d'eau, les compteurs d'électricité. On a des déploiements très importants qui sont faits en France. On travaille avec Veolia, il y a un sujet Canal Isabel 2 en Espagne. Donc de plus en plus l'intérêt c'est de pouvoir maîtriser, l'eau est une ressource précieuse, c'est important de pouvoir maîtriser en fait les fuites et de pouvoir maîtriser ces évolutions, donc très concrètement. Et puis, côté électricité, on a par exemple...

Monde Numérique :
Pardon, c'est-à-dire que les fuites par exemple, dans les usines, il y a des capteurs qui permettent de savoir dès qu'il y a une fuite, ce qui n'existait pas avant?

Jean-Marc Lafond :
Dans les usines ou même pour les domiciles du grand public. Si vous avez un suivi de consommation et on se rend compte qu'il y a toujours un petit flux d'eau permanent, c'est qu'il y a une fuite dans la maison et donc on peut avertir l'habitant à l'habitation pour dire vérifier, vous avez certainement de l'eau parce qu'on voit quand vous prenez… ou n'importe quoi, on voit l'eau qui monte. Et puis, à la fin, il reste toujours un petit quelque chose, c'est que ce petit quelque chose est perdu, c'est de l'eau qui va se perdre. Et puis plus globalement, au niveau au-dessus, si on regarde un petit peu combien d'eau arrive dans les habitations et combien d'eau est partie plus en avant dans le réseau, s'il y a des différences, c'est la même chose, on peut identifier dans le réseau où sont les pertes pour pouvoir aller les réseaux.

Monde Numérique :
Alors ça c'est pour l'eau, pour l'électricité également. Il y a aujourd'hui une surveillance qui est beaucoup plus fine.

Jean-Marc Lafond :
Exactement, on a vu l'hiver dernier, la problématique de l'électricité, ce sont les pics d'usage quand tout le monde veut tirer, j'allais dire, sur l'électricité en même temps. Et donc, on travaille avec notre partenaire Tico, qui est en train de déployer un certain nombre de radiateurs. Donc, on parle de centaines de milliers de radiateurs. Et le but, c'est d'arriver très finement, au moment où on a un pic de charge électrique, de pouvoir couper une partie des radiateurs pendant quelques secondes, quelques minutes. Donc pas longtemps pour pas que ça se sente dans l'habitation. Mais par contre c'est très important au niveau du réseau électrique. Ça permet d'absorber ce pic de charge et dès que la charge redescend, on remet une utilisation normale.

Monde Numérique :
Est-ce que malgré tout ces objets sont assez, sont suffisamment nombreux? Est-ce que le phénomène est suffisamment développé aujourd'hui en France pour que ça ait un impact?

Jean-Marc Lafond :
Alors la bâturité est très différente. Si on regarde les compteurs connectés électriques ou d'eau, les taux d'équipement sont vraiment très larges. Et puis sur d'autres, typiquement, là je parlais des radiateurs, c'est des choses qui commencent à se mettre en place. Je pense qu'on a une sensibilisation sur ce besoin d'économiser l'eau, d'économiser la climatisation ou les aérations en été, d'économiser le chauffage en hiver. Et donc ce sont des choses qui permettent d'accélérer justement cette utilisation des objets connectés. Pour optimiser le confort et en mettant les ressources.

Monde Numérique :
Il y a d'autres types d'objets connectés qui existent, alors l'énergie, l'eau, etc. Qu'est-ce qu'on peut traquer aujourd'hui encore?

Jean-Marc Lafond :
On a beaucoup de... tous les véhicules en fait, on a des... toutes les véhicules maintenant sont connectés. Donc ça permet d'être en cas d'accident, de pouvoir appeler des secours facilement. Et puis de plus en plus, on travaille pour qu'il y ait une interaction entre le véhicule et l'environnement du véhicule. Donc on a travaillé avec la Software République, donc avec Renault et d'autres grands partenaires. Et on a fait donc une présentation au dernier Vivatech d'un véhicule de démonstration qu'on a appelé Human First.

Monde Numérique :
Oui, qui a été un peu l'attraction de Vivatech d'ailleurs.

Jean-Marc Lafond :
Exactement et qui permet justement de montrer comment est-ce qu'on peut avoir une interaction entre le conducteur mais aussi les personnes qui sont dans la rue, les vélos qui sont dans la rue, être alerté si une ambulance veut passer, la voir venir longtemps à l'avance et donc ça permet d'étendre, j'allais dire, la vision qu'a le conducteur et lui donner du coup plus de plus de sécurité pour lui mais aussi pour tous les gens qui sont autour de ce véhicule.

Monde Numérique :
Alors derrière ces objets connectés, il faut de la connectivité par définition. Vous vous êtes opérateur, comment est-ce que vous vous adaptez à ces nouveaux produits? Est-ce que ça change les choses du côté de l'opérateur?

Jean-Marc Lafond :
Côté opérateur, les usages de l'internet des objets, on voit qu'ils peuvent être extrêmement variés. On a deux grandes catégories. On a ce qu'on appelle les usages plutôt bas débit, parce consommation, ce sont des petits objets, je parlais des capteurs, de tous les objets qui peuvent être sur le terrain et qui peuvent repérer ce qui se passe. Et puis on a aussi des objets qui demandent beaucoup plus de bandes passantes, donc typiquement des caméras, des analyses trafic, des choses comme ça. Et donc on a différents types de réseaux qui répondent à ces différents besoins et donc l'apport de l'opérateur c'est d'avoir cette multiconnaitivité qui soit adaptée à chaque besoin et puis on travaille avec chaque client pour s'assurer qu'on a les bons objets avec la bonne connectivité et les bons réseaux.

Monde Numérique :
Quand vous dites plusieurs réseaux, c'est-à-dire parce que bon, on connaît la 4G, 5G, on connaît le wifi, enfin la fibre, etc. Qu'est-ce qu'il y a d'autre?

Jean-Marc Lafond :
Donc... Derrière, il y a d'autres réseaux qui sont un peu moins connus. On a le réseau LoraOne, qu'on a déployé en France. Il permet d'avoir pour les capteurs une très faible utilisation des batteries. Ça permet d'avoir des objets dans la nature qui restent pendant 5 ans, 10 ans, sans avoir à aller les recharger. C'est important. Et puis, derrière la 4G, on a des variantes de la 4G qui sont vraiment dédiées uniquement pour ces objets. On appelle LTE-M. ou NBIOT également qu'on déploie dans d'autres pays. Et donc à chaque fois ce sont ces deux-là 4G, mais qui soient adaptés pour utiliser très peu la batterie de ces objets.

Monde Numérique :
Tout ça, c'est un peu transparent pour l'utilisateur. On ne le voit pas. Voilà, je vais installer mon compteur électrique ou mon compteur d'eau communicant. L'important, c'est que ça marche et puis je ne sais pas ce qui se passe derrière.

Jean-Marc Lafond :
Exactement, c'est vraiment l'enjeu d'arriver à simplifier ces déploiements. Voilà, c'est notre métier d'opérateur d'arriver à gérer ces différentes connectivités. On prépare aussi les coups d'après. Donc, au niveau du satellite, on a beaucoup de nouvelles évolutions qui seront possibles, mais qui sont encore en mode exploration parce qu'il y a beaucoup de bruit, j'allais dire beaucoup de candidats possibles. Et donc là, on regarde très concrètement ce qui amènera de la valeur pour nos clients.

Et puis on a également la 5G. Donc là, la 5G, ça permet vraiment d'amener beaucoup plus de débit et des latences beaucoup plus courtes. C'est-à-dire que si vous observez, vous pouvez piloter soit un drone qui vole, soit un drone sur roue, qui est un peu à tous les petits chariots qu'on peut avoir dans des usines ou des portes-containers dans des ports. Et là, on a besoin de faibles latences pour pouvoir commander à distance tous ces objets. Et donc ça, c'est permis grâce au déploiement de la 5G. en zone vraiment spécifique et pour pouvoir avoir cette sécurité dans la connectivité.

Monde Numérique :
Pour vous, ces petits engins, ces petits drones, ce sont aussi des objets connectés d'une certaine manière.

Jean-Marc Lafond :
Exactement. Donc, tu as connecté, ça peut être vraiment un tout petit capteur qui parle juste une fois par jour, voire une fois par mois. Et puis à côté de ça, ça peut être des... Quand on pilonne à porte-container qui porte 50 tonnes, il faut évidemment qu'il soit en direct et qu'on puisse vraiment prendre la main sur toutes ces actions au fil de l'eau.

Monde Numérique :
Encore une petite question, Jean-Marc Lafont, il y a un enjeu de sécurité aussi pour tout ça j'imagine, comment est-ce qu'on gère la sécurité de tous ces systèmes communicants?

Jean-Marc Lafond :
Donc bien évidemment. On travaille dès le début quand on construit les différents maillons de la chaîne, on s'assure que chacun des maillons sera bien sécurisé. Et puis ensuite, au global, une fois qu'on travaille sur le déploiement, pour être sûr que quand on déploie ce ne sont que nos objets, et puis dans la vie ensuite de la flotte de ces objets, on continue à suivre ces objets. Et si un objet d'un seul coup se met à communiquer avec quelques pays exotiques... Ou si on a une batterie qui ne répond plus, c'est important de pouvoir aller le changer, d'identifier ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et donc toute cette cybersécurité, c'est vraiment dans la construction et puis après dans la maintenance de tous les jours pour s'assurer qu'aucun pirate n'est passé par là et que les objets sont bien en forme et répondent bien aux usages qu'on veut en faire.

Monde Numérique :
Est-ce que c'est pas un problème si on achète justement des objets de provenance douteuse sur des sites marchands sans trop se soucier de cette question de la sécurité?

Jean-Marc Lafond :
Si c'est un problème, c'est là où c'est important de s'assurer de qui le vend, qui l'installe. Et c'est un enjeu important, puisqu'effectivement ces objets, comme sont des objets dont on essaye d'avoir le prix minimum, dans ce prix minimum, il faut absolument que la composante sécurité soit pleinement activée pour être tranquille, serein. Parce que si on installe des caméras, si on installe des capteurs, c'est important qu'ils ne soient utilisés que par les...

Monde Numérique :
Donc il faut faire attention aux petites caméras bon marché qu'on peut acheter ici ou là.

Jean-Marc Lafond :
Tout à fait.

Monde Numérique :
Je le disais, donc Salon Sido à Lyon consacré aux objets connectés à la robotique, c'est un salon professionnel. Quelles sont les tendances cette année, de ce que vous en savez?

Donc, donc tout ce qui est intelligence artificielle, puisque les objets permettent de voir un petit peu ce qui se passe sur le terrain et ensuite il remonte une grande quantité d'informations. Donc c'est important de pouvoir analyser ce qui se passe. Une caméra qui permet de suivre une chaîne de production pour voir éléments fabriqués, par exemple fabriquer quels sont ceux qui peuvent avoir des défauts, pouvoir suivre ce qui se passe dans la rue si une agression peut être détectée.

plutôt que d'avoir des personnes devant des écrans, on peut avoir des analyses qui remontent des alarmes. Pour tout cela, et c'est ce qui est important au CIDO, c'est qu'on fait cela avec beaucoup de partenaires. C'est l'occasion de rencontrer, que tout cet écosystème se rencontre, parce que pour que ça marche, il faut assembler les objets, les réseaux, la capacité d'installer tout ça, et ensuite d'avoir ces usages au-dessus. C'est ce que l'on fait avec nos partenaires pour pouvoir offrir ces nouveaux services et vraiment profiter des dernières évolutions. autour de l'intelligence artificielle.

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