Des logiciels de vidéo dite “algorithmique” vont être utilisés en région parisienne pendant les Jeux Olympiques de 2024 pour la sécurité et la mobilité.
Les programmes de vidéo algorithmique permettent d’analyser en temps réel les images des caméras de surveillance afin de détecter des événements anormaux, comme un véhicule mal garé ou une foule trop nombreuse sur un quai de métro, nécessitant de déclencher une intervention. Le sujet est sensible et se heurte l'opposition d'associations. La « loi JO », actuellement en discussion au Parlement, doit fixer un cadre clair pour l’utilisation de ces technologies.
🎙 Interview de Quentin Barenne, co-fondateur de Wintics.
Résumé de l'interview
La société Wintics développe un logiciel baptisé CityVision qui analyse en temps réel les flux vidéo des caméras installées dans les villes et qui produit des indicateurs et des notifications sur divers sujets importants pour la réussite des Jeux Olympiques, tels que la gestion des flux de mobilité et la sécurité des biens et des personnes.
CityVision utilise l'intelligence artificielle pour apprendre à reconnaître des objets et des situations spécifiques. Le logiciel aide les exploitants de réseaux de transport à gérer l'affluence en temps réel et peut contribuer à la sécurité en détectant des situations anormales. Le champ d'application est large, et des exemples d'utilisation incluent la détection de bagarres, d'armes ou de véhicules non autorisés dans certaines zones.
La législation concernant l'utilisation de ces algorithmes d'analyse vidéo est en évolution. Actuellement, l'analyse automatique des flux vidéo pour produire des statistiques est autorisée, mais les applications visant des interventions opérationnelles en temps réel ne le sont pas encore. La loi J.O. en discussion vise à permettre ces applications dans un cadre temporel, géographique et opérationnel bien défini.
Le co-fondateur de Wintics explique que les caméras de surveillance sont déjà présentes dans l'espace public et que leur utilisation est souvent encadrée par des humains pour éviter les dérives. Selon lui, l'utilisation d'un logiciel d'analyse peut être plus efficace car il est moins sujet à des biais. Le logiciel ne peut reconnaître que des silhouettes et ne peut pas identifier les personnes.
Wintics assure qu'il ne collecte aucune donnée personnelle et qu'il ne fait pas d'analyses biométriques ni de reconnaissance faciale. Les expérimentations d'utilisation de caméras pour les événements spécifiques sont limitées à certaines communes et personnels de sécurité pour une période d'un an et demi.
Selon Quentin Barenne, les caméras de surveillance ne sont pas la même chose que la surveillance de masse et les préoccupations concernant les libertés individuelles sont souvent exagérées.