🔴 Spécial Vivatech 25 – L’innovation en action (P. Duboé, M. Deboeuf-Rouchon & N. Gaudillière, Capgemini)

🔴 Spécial Vivatech 25 – L’innovation en action (P. Duboé, M. Deboeuf-Rouchon & N. Gaudillière, Capgemini)

Dans cet épisode exceptionnel enregistré à VivaTech 2025, je reçois trois directeurs de l’innovation du groupe Capgemini – Patrice Duboé, Matthieu Deboeuf-Rouchon et Nicolas Gaudillière – pour décrypter les grandes tendances technologiques observées cette année.

En partenariat avec Capgemini

IA générative, robots humanoïdes, simulation numérique, deep tech, hologrammes interactifs, exosquelettes... Ensemble, nous explorons ce que ces innovations disent du futur des entreprises, des startups et des usages. Les experts de Capgemini reviennent notamment sur la keynote marquante de Jensen Huang (NVIDIA), la montée en puissance de la robotique augmentée par l’IA, et l’explosion des agents intelligents multi-domaines.

Au fil de l’échange, ils partagent aussi leurs coups de cœur : des prothèses robotisées imprimables en 3D à l’avatar de Léonard de Vinci, en passant par des innovations durables à base de cheveux ou de mycélium. Le tout avec un regard lucide sur les enjeux d’adoption, de souveraineté technologique et de transformation en entreprise.

Un grand tour d’horizon à ne pas manquer pour comprendre où va l’innovation technologique en 2025... et au-delà.


Patrice Duboé: [0:05] C'est effectivement impressionnant, c'est devenu le CES européen, il n'y a plus aucun doute là-dessus. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [0:11] On est beaucoup sur la santé, sur la deep tech, on a beaucoup de startups. Nicolas Gaudillière: [0:17] Moi j'ai beaucoup aimé quand le digital rencontre le physique, et là les robots, il y en a un peu partout. Monde Numérique : [0:25] Bonjour, bienvenue sur Monde Numérique et bienvenue à VivaTech édition 2025, ici au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris. Je suis ravi d'être là et merci à Capgemini de nous accueillir sur son stand pour cette émission spéciale en partenariat avec Capgemini. On va s'interroger sur les tendances de ce Vivatech 2025 et puis bien sûr au-delà, sur l'innovation au sens large et sur les grandes tendances en matière d'innovation. Et alors attention avec trois experts, trois spécialistes, trois directeurs de l'innovation de Capgemini. J'ai nommé Patrice Duboé. Bonjour. Patrice Duboé: [1:02] Bonjour Jérôme. Monde Numérique : [1:04] Matthieu Deboeuf-Rouchon à vos côtés Bonjour Jérôme On vous connaît l'un et l'autre, vous êtes déjà intervenu plusieurs fois sur Monde Numérique et une nouvelle voix, sur Monde Numérique, c'est Nicolas Gaudillière Bonjour Nicolas Alors vous êtes, je l'ai dit, trois directeurs de l'innovation qui intervenaient sur trois secteurs différents parce que, évidemment, Capgemini est un très grand groupe et d'ailleurs, tiens, j'aimerais bien peut-être, Patrice Duboé, que vous nous resituiez un petit peu ce qu'est Capgemini et quelle est son activité. Patrice Duboé: [1:32] Alors en deux mots pour être rapide, Capgemini aujourd'hui c'est plus de 300 000 personnes réparties dans plus de 50 pays au niveau mondial qui interviennent sur tous les secteurs d'activité, sur tous les domaines du conseil en technologie, innovation et management. Monde Numérique : [1:46] Donc vous intervenez auprès des grandes entreprises pour les aider à se digitaliser. Patrice Duboé: [1:51] À se transformer, à fusionner parfois et surtout à développer de nouveaux services. Monde Numérique : [1:56] VivaTech, c'est, je le disais, la neuvième édition. Il y a un monde fou. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 3 500 exposants, 14 000 startups, on attend 165 000 visiteurs. Donc on peut dire que... Je pense qu'on peut d'ores et déjà dire que c'est un succès, l'édition de cette année. Mais même si on regarde sur la durée. Alors, vous avez déjà eu le temps d'aller faire un petit tour, de vous imprégner de tout ça ? Monde Numérique : [2:21] Première impression, qu'est-ce que vous retenez ? Patrice ? Patrice Duboé: [2:26] Allez, je démarre. Comme tu l'as dit, c'est effectivement impressionnant. C'est devenu le CES européen. Il n'y a plus aucun doute là-dessus. On le voit également au côté international. J'étais surpris de voir encore plus de pays et des pays qu'on n'attendait pas. Il y a un corner Afrique avec le Nigeria. Ce n'est pas forcément le pays qu'on attend en innovation digitale. Donc, ça montre l'ouverture. Bien entendu, on a la Chine. Bien entendu, on a un méga stand de Huawei. Pas de surprise là-dessus. Donc ça, c'est quelque chose qui est très intéressant. Les startups, on le savait. Ce côté international, ça montre aussi l'impact et la puissance et le pouvoir, sans parler des plénières. On y reviendra un petit peu plus tard. Monde Numérique : [3:02] Absolument.t Mathieu Deboeuf-Rouchon. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [3:05] Ce qui est frappant à l'approche de la 10e édition, puisqu'on est bientôt aux 10 ans, l'année prochaine sera les 10 ans de Viva, c'est l'année de la pleine maturité. Depuis quelques années, on revient à des choses plus tangibles, à plus d'impact. On parle de l'IA, l'IA est partout, donc on n'en parle finalement pas. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [3:19] On est beaucoup sur la santé, sur la deep tech. On a beaucoup de startups. Ils sont un ou deux, mais ils ont vraiment un impact fort sur les dimensions autour de la santé. Quand on parle de santé, c'est autant la computer vision pour analyser l'ensemble des problématiques liées à la peau. Ça peut être les syndromes de stress, tout ce qui va pouvoir tourner sur mieux vivre plus longtemps. Ces éléments qu'on voit beaucoup. Mais ce qui marque cette année, densité, internationalisation, santé partout, mais autant que de l'IoT. Mais surtout le retour ou l'arrivée confirmée de la deep tech et des startups qu'on ne voit pas, qui sont diffuses et qui pourtant ont un impact profond sur les solutions qui vont émerger ensuite. Donc si on a cette couche un peu moins visible de la tech, globalement. On a vraiment des solutions exceptionnellement intéressantes. On parle d'Agentic AI forcément pour les agents intelligents, mais il y a pléthore de solutions autour de l'énergie, des batteries solides, des batteries qui font fi des matériaux critiques. C'est quelque chose qui est très intéressant. Il y a plusieurs niveaux de lecture et c'est extrêmement énergisant, ne serait-ce que depuis 9h ce matin l'ouverture. Monde Numérique : [4:25] Il y a un vrai enthousiasme Nicolas Gaudillière. Nicolas Gaudillière: [4:29] Oui, moi j'ai passé près de 3h depuis ce matin l'ouverture. Je n'ai pas manqué l'ouverture. Moi, je suis assez frappé par, certes, il y a tout un ensemble de startups. C'est absolument incroyable, diversité des sujets. Monde Numérique : [4:40] Ah oui, je suis à 14 000 startups. C'est énorme, c'est énorme. Nicolas Gaudillière: [4:42] Avec tout un tas de sujets. Je n'ai pas l'impression qu'il y a un domaine qui est laissé pour compte. J'ai même trouvé des startups qui permettent de digitaliser toutes les formalités en cas de décès avec des agents IA. Donc, on pourra parler des agents IA jusqu'au bout, de la naissance à la mort. Mais surtout, moi, j'ai beaucoup aimé aussi la présence des grands groupes dans cet environnement. Monde Numérique : [5:02] Traditionnel à Vivatech. Nicolas Gaudillière: [5:03] Exactement, on a la SNCF là juste à côté Et il y a une innovation absolument incroyable Aussi qui vient des grands groupes Je trouve aussi un rapport Un peu au physique, il n'y a pas que du digital Moi j'ai beaucoup aimé, on en discutera peut-être J'ai fait un gros focus ce matin sur la partie Robotique notamment, moi j'aime bien Quand le digital rencontre le physique Et là les robots, il y en a un peu partout J'avoue que ça a été un vrai bonheur On reparlera de Unitree qui est absolument incroyable Oui Unitree. Monde Numérique : [5:29] Donc cette marque chinoise De robots humanoïdes Oui. Nicolas Gaudillière: [5:31] Pas que, il y a des robots manuels et il y a les deux types de chiens qui sont présentés là, juste derrière nous. Monde Numérique : [5:37] Et la nouvelle, c'est qu'ils vont sortir en France, ça y est, ils vont être commercialisés en France. Nicolas Gaudillière: [5:41] Commercialisés en France, avec des capacités, avec un rapport prix-qualité qui est absolument incroyable. Monde Numérique : [5:48] C'est-à-dire, il faut compter... Nicolas Gaudillière: [5:50] Le chien qui est présenté, le GO2, il est à moins de 2000 dollars. On n'a jamais vu ça. Monde Numérique : [5:55] Ça, on peut dire que ce n'est pas cher. Nicolas Gaudillière: [5:56] C'est presque chez soi, en fait. On n'est pas loin. Monde Numérique : [6:00] C'est beaucoup moins cher que le Boston Dynamics. Comment il s'appelait le chien de Boston Dynamics ? Le chien jaune qui était là il y a un an ou deux. Nicolas Gaudillière: [6:07] Ils ont eu Atlas côté Boston Dynamics, mais qui est beaucoup plus cher. On est sur des centaines de milliers de dollars. Monde Numérique : [6:13] Qui était un humanoïde, mais il y avait le chien aussi. Nicolas Gaudillière: [6:14] Il y avait le chien, exactement. Ils se ressemblent un peu tous. D'ailleurs, les chiens, ils ont gardé une espèce de form factor qui est un petit peu le même. Mais là, franchement, les démonstrations sont absolument incroyables. Je crois qu'ils ont entendu aux pompiers. Monde Numérique : [6:26] Ça y est, aux pompiers de Paris, qui vont utiliser ça, notamment pour aller faire du repérage sur un grand incendie qui a eu lieu au nord de Paris il n'y a pas très longtemps. Nicolas Gaudillière: [6:35] Mais il n'y a pas que, j'ai vu une petite start-up qui s'appelle Enchanted Tools qui fait des... Les robots plus pour pouvoir accompagner peut-être les enfants, pour accompagner dans des domaines plus ce qu'on appelle robots compagnons. Je trouve ça plutôt pas mal, ça bouge, c'est assez interactif. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [6:51] Ce choix très rapide de supprimer les jambes pour justement utiliser le gyropode de manière plus flexible avec beaucoup de cas, tu le soulignes sur l'enseignement, mais aussi dans la santé et notamment l'assistant, le laborantin pour apporter de l'eau notamment aux patients, ça fait partie des petites tâches et il était très humanisé, ce qui avait beaucoup plu à l'époque, quand ils étaient sortis c'était cette capacité d'avoir de différents visages Matthieu Deboeuf-Rouchon: [7:15] sur Myroki des expressions faciales très gamifiées mais finalement très attachantes Après. Nicolas Gaudillière: [7:21] Ce n'est pas étonnant. Juste, la robotique a explosé avec l'IA, avec l'IA générative. C'est les mêmes primitifs d'entraînement. On entraîne des LLM, on entraîne des modèles pour les apprentissages des robots. Et franchement, depuis que l'IA générative a explosé, j'ai vu une explosion de l'innovation dans le monde de la robotique. NVIDIA en fait partie. Ils ont une plateforme de modélisation, d'entraînement de robots. Monde Numérique : [7:45] C'est un peu la convergence naturelle. Robotique et GenEI. IA générative ? Nicolas Gaudillière: [7:51] Oui, je ne sais pas si c'est naturel en tout cas, mais ça fait du bien, enfin moi en tout cas, je trouve que ça fait du bien de ne pas être que digital, de pouvoir toucher les choses. On parlait juste avant tous ensemble peut-être d'enseignement, de l'ingénierie, du scientifique. Je trouve que ne pas être que sur le digital et faire des produits, des choses qu'on peut toucher, des choses, il y a des vis, il y a des boulons, il y a des choses à... Il y a du tangible. Il y a du tangible. Moi je trouve que ça me rassure. Il y a une innovation qui est absolument incroyable. Il y a une autre startup que j'ai vue tout à l'heure, encore la robotique, qui fait du coup des prothèses, on parlait santé, on parlait de ça, des prothèses de mains, des prothèses de bras. Monde Numérique : [8:32] Qui sont des petits robots en fait. Nicolas Gaudillière: [8:33] Qui sont des petits robots exactement, à des prix, Je le dis en m'écoutant, mais dix fois moins cher que ce qu'est le prix d'une prothèse aujourd'hui. Donc rendre accessible au plus grand nombre des prothèses à l'état de l'art robotisé pour remplacer doigts, mains, bras. C'est une startup coréenne qui fait ça. Monde Numérique : [8:54] D'accord. Nicolas Gaudillière: [8:55] Incroyable. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [8:55] Potentiellement imprimable depuis chez soi. C'est ça qui est sympa parce qu'en fait, ça reste de l'impression 3D. Monde Numérique : [8:59] Il suffit de télécharger les plans et si on a une imprimante 3D. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [9:02] On peut presque fabriquer soi-même. Je suis d'accord avec toi. Dans le schéma, ça fonctionnerait comme ça, ce serait l'idéal. Mais c'est vrai que ce qui est complètement dingue sur cette partie-là, c'est que ça vient aussi de multiples brevets. On parlait tout à l'heure de Deep Tech. Et quand on regarde le pas arrière qu'a fait Meta ces dernières années, quand ils étaient beaucoup sur les neurosciences et qu'ils sont revenus beaucoup au bracelet, et tous ces brevets qui ont été déposés, ces briques technologiques sur l'analyse des muscles des avant-bras pour anticiper les mouvements, ça fait partie de toutes ces choses qui sont réutilisées dans ces prothèses. Pour justement quand on a juste le poignet potentiellement ou la main qui a un handicap ou qui a dû être amputée, de pouvoir quand même retrouver une forme de main naturelle. Et ça, ça fait partie des choses qui sont absolument passionnantes, de redécomposer chaque innovation que l'on voit pour comprendre d'où viennent les briques technologiques, les brevets. Et on s'aperçoit qu'il y a des choses qui sont très vieilles et qui globalement n'avaient pas trouvé d'application. Et c'est ça la magie de la recherche qui combine dans l'innovation une espèce de zip, une boîte noire qui gomme plein de trucs, mais qui fait qu'il y a plein de chercheurs, Il y a plein de diversités scientifiques qui ont travaillé sur ces sujets-là et qui amènent aujourd'hui toutes ces innovations autour de nous à faire des solutions qui vont impacter. Monde Numérique : [10:07] Alors, l'IA, les robots, bien sûr, il faut des puces pour faire fonctionner tout ça. Et l'événement, ce sont aussi les keynotes, les personnalités qui viennent tous les ans à Vivatech. Et cette année, on peut dire que c'était vraiment la personnalité incontournable qu'on a vue dans différents pays faire des shows réguliers. Je veux parler de Jensen Huang, le patron très médiatique de Nvidia. Patrice Duboé, tu as assisté à sa keynote. Patrice Duboé: [10:31] Tout à fait, juste chance de voir l'homme au blouson en cuir noir. Monde Numérique : [10:35] Mais il a tombé le blouson ce matin ? Il était en t-shirt ? Patrice Duboé: [10:38] Pas au début, en tout cas au début de la plénière, il était avec son blouson en cuir, sous la chaleur, sous le dôme de Vivatech. Alors ce qui m'a impressionné, tout le monde l'attend sur l'IA, sur l'IA générative. Monde Numérique : [10:51] Rappelons que c'est lui qui fournit les puces qui permettent de faire tourner les data centers et donc nos chatbots adorés. Patrice Duboé: [10:58] Tout à fait, le leader mondial des puces Nvidia, des puces CPU, GPU maintenant. Et ce qui est intéressant, il a démarré par sa plénière, non pas par l'IA ou l'IA générative, mais 10 minutes sur le quantum. Donc ça montre la prochaine bague. Monde Numérique : [11:12] La formative quantique. Patrice Duboé: [11:12] Exactement. La formative quantique, on commence à la voir. Il y a un coin d'ailleurs quantique, un petit peu plus loin. Il y a Pascal qui est très connu. Et donc il a parlé de la 7h Pascal. Ce que dit Jensen, il dit voilà, là on arrive à un point d'inflexion. Et l'Europe est en avance. Il dit j'ai vu hier soir Pascal, j'ai vu également Barcelona Quantum Technology. Il dit vous avez une culture mathématique de science qui vous permet d'avoir une avance j'espère qu'on va la garder, en n'oubliant pas qu'il y a quelques années un ministre a décidé de mettre les mathématiques en option je pense que c'est le moment de revenir sur ces points là pour que tout le monde ait un minimum en fait de culture mathématique ce qu'aujourd'hui le digital c'est à la base des calculs, des formules et ce qui est intéressant dans le discours de Jensen Wang, il a montré une vidéo que je vous encourage à regarder c'est une petite vidéo où en fait il dit la vidéo que vous allez voir ce n'est pas de l'animation, Patrice Duboé: [12:03] ce n'est pas du dessin, ce n'est pas de l'art, ce n'est que de la simulation. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on peut rentrer toutes les formules mathématiques, physiques, de la nature. On peut simuler le mouvement d'une aile dans le vent, on peut simuler un moulin, n'importe quel objet, ce qu'on appelle le jumeau numérique, le Digital Twin. Et donc, il a montré une vidéo assez bluffante où on voit un dragon volant qui a été fait jusqu'à présent par des animations. Monde Numérique : [12:29] La simulation de dragons, pardon, mais comment ils font ? Patrice Duboé: [12:33] Alors comment ils font ? Monde Numérique : [12:34] Ça n'existe pas vraiment. Patrice Duboé: [12:35] Mais peut-être que ça va bientôt exister. On arrive à simuler toutes les formules mathématiques qui vont faire comment une aile ou un dragon a un cerf-volant. Vous pouvez aller sur la plage, vous verrez des beaux cerfs-volants dragons qui volent. Et donc on peut simuler aujourd'hui le comportement d'un cerf-volant. Vous voyez la complexité, la taille de ces grands cerfs-volants chinois sur les plages ou non golfières. Donc aujourd'hui on a les compétences, les connaissances mathématiques et la puissance amenée par les publics, qui permettent de faire de multiples calculs en temps réel pour tout simuler. Et des mouvements très, très complexes. Monde Numérique : [13:09] Mais pour qu'on comprenne bien, Patrice, qu'est-ce que ça change par rapport à ce qu'on peut voir déjà, des images, de synthèse, des modèles comme ça ? Quelle est la différence fondamentale ? Patrice Duboé: [13:20] On peut prendre un exemple très concret, qui est la simulation, les tests. On va prendre l'exemple en France, on va prendre Airbus. Vous imaginez bien que avant de lancer un nouvel avion, que ce soit le 380, le 350 ou une évolution du 320, il faut faire plein de calculs, il faut simuler, on va changer une aile, on va rajouter un moteur, on va changer la portance, l'évolution. Il y a beaucoup de lois de la physique, d'aérodynamique, de structure, de poids. Lorsqu'on remplace du métal par des composites, il y a plein d'impacts. Et donc, plus on peut simuler en digital sur le jumeau numérique du Teltwin, moins on a d'heures de vol à faire. Vous imaginez les coûts d'échelle, moins d'heures de vol pour l'environnement, moins de kérosène aussi qui est utilisé pour ça, et surtout les temps, le time to market, le temps pour mettre un produit sur le marché. Il y a quelques décennies, il fallait en fait des années pour pouvoir faire le test. Aujourd'hui, on peut simuler une très grande partie de tous les tests en numérique et donc on va faire moins d'heures de vol et donc aujourd'hui, pratiquement, en 2-3 ans, on peut terminer toutes ces phases de test pour mettre le produit en place. Là, c'est un exemple sur un produit. Monde Numérique : [14:27] Mais vous imaginez plus que le produit est complexe. Mais ce n'est pas ce que vous faisiez déjà un peu d'Assosystem et autres ? Patrice Duboé: [14:30] On n'est pas à cette échelle, on n'avait pas la capacité informatique, ingénérique, pour pouvoir faire, c'est très complexe, simuler un avion, vous imaginez tous les paramètres en parallèle qu'il faut mettre pour simuler, encore une fois, la côté aérodynamique, la structure, la dureté, la safety, le côté dangerosité, donc on n'avait pas la capacité de calcul. Aujourd'hui, si on combine le quantum et donc Jensen parlait d'un point d'inflexion où on arrive à un moment où on va pouvoir utiliser le meilleur de l'informatique quantique et des puces IA et IA génératives pour aller encore plus loin, Patrice Duboé: [15:04] encore plus vite, pour mettre encore plus de paramètres, pour aller plus loin, plus haut, plus fort. Nicolas Gaudillière: [15:08] Un autre exemple, c'est la création de médicaments. Monde Numérique : [15:10] Nicolas Gaudillière. Nicolas Gaudillière: [15:11] Oui, c'est la création de médicaments. Ça permet de réduire le temps pour produire ou tester des nouvelles molécules parce que les assemblages d'enzymes, de protéines, tout ça, c'est de la simulation. Il faut tester des paramètres. Et ce que dit Patrick, c'est très vrai. En fait, c'est de l'innovation, mais c'est des choses qu'on faisait déjà. Le seul truc, c'est qu'on ne pouvait pas le faire à pleine puissance. On était obligé de mettre des limites dans le nombre de paramètres que l'on pouvait faire varier. donc on a été obligé d'en figer un certain nombre. Monde Numérique : [15:40] On avait moins de réalisme. Nicolas Gaudillière: [15:42] On faisait tourner des boucles de tests en nombre réduit parce que c'était trop consommateur, il y a un moment donné il faut quand même mettre un produit sur le marché, il faut avancer et donc cette capacité du quantum là dont on parle qui est une des trois grandes forces du quantum avec la partie cyber et la partie capteur, cette partie compute, c'est ça, c'est ce qui nous permet de dépasser le niveau de, contingence qu'on avait en fait sur le nombre de variables que l'on peut mettre dans une équation, parce que c'est des équations à la fin, Patrice tu l'as parfaitement dit, c'est des équations à la fin, les équations on est en train de faire varier un grand nombre de paramètres, ça c'est vraiment incroyable ça. Patrice Duboé: [16:16] Et si je peux juste terminer sur, si on veut dire un mot clé qu'il a donné, aujourd'hui on peut tout simuler, et il a parlé de numbers in action, c'est bien le pouvoir des chiffres, le pouvoir des nombres si on maîtrise aujourd'hui le métrique le nombre, les chiffres, en fait on peut modéliser le monde. Monde Numérique : [16:32] Donc gloire aux ingénieurs, aux mathématiciens, et aux chiffres, bien sûr. Et la France, alors, tu as évoqué, c'est vrai, peut-être une perte de vitesse au niveau de l'apprentissage, dès l'école, etc. Malgré tout, on continue à avoir une bonne réputation, y compris à l'étranger, Monde Numérique : [16:48] les chercheurs français, les ingénieurs français, donc tout n'est pas perdu. Si on revient, si on remet tout ça dans un cadre un peu international, comment se situe la France, l'Europe, etc., selon vous, aujourd'hui, en matière d'innovation ? Patrice Duboé: [17:01] Il y a différentes façons de mesurer. Je peux démarrer sur le côté éducatif. Vous savez, il y a les fameux classements qui sont faits, surtout qui mettent en avant les universités chinoises. Il y a certains qui contestent un petit peu la façon, c'est le nombre de publications. Donc, on sait que là, la France n'est pas placée au mieux. Par contre, sur les brevets, on est encore très, très bien. Et puis, on est dans les centres de recherche qui ont une renommée mondiale. Et ici, dans le salon, vous pouvez voir le CNRS, il y a le CNES derrière nous. Donc, on a encore une réputation avec des grandes écoles, avec des grandes universités qui continuent à faire avancer la science dans de nombreux domaines. Et effectivement on a encore une chance, il ne faut pas dire que tout est perdu mais il faut continuer à se battre, à sauver notre patrimoine On est bon sur les fondamentaux. Monde Numérique : [17:40] Maintenant il nous faut des start-up, un écosystème vif. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [17:42] L'écosystème passe par les grands groupes aussi, c'est l'intérêt de VivaTech ça avait commencé d'ailleurs en 2016 avec le rapport incubation grand groupe incubation et progressivement on a moins incubé, on a plus travaillé avec et donc c'est là que les relations avec les start-up ont vraiment donné quelque chose de beaucoup plus pertinent que la simple incubation et les grands groupes et les start-up, on est bien placé pour le voir aujourd'hui dans nos centres de recherche. Nos chercheurs, ils ont. Ont des intentions de découverte, des preuves d'expérimentation, publient, déposent des brevets, créent des briques technologiques qui ensuite, parce que nous avons cette capacité de passer à l'échelle dans des projets qui sont des projets massifiants, on a la possibilité d'intégrer ces technologies, ces briques, et de faire le lien entre la recherche, l'innovation et le passage à l'échelle. C'est vrai qu'une startup toute seule a beaucoup de mal à accéder à des gros marchés et on le voit avec toutes nos startups partenaires, elles viennent chez nous parce qu'elles ont quelque chose de différent, qu'on peut travailler avec leur technologie, qu'on peut les intégrer très facilement en travaillant avec eux à l'échelle. Et c'est ces leviers d'accélération qu'on vient chercher. C'est une capacité d'optimiser notre propre time to market et de tirer le meilleur bénéfice de gens qui ont travaillé 10, 15, 20 ans des fois sur certains sujets et de leur permettre d'avoir aussi ce passage à l'échelle possible. Et ça, c'est quelque chose qui fonctionne bien dans cette relation grand groupe startup. c'est le cœur de Vivatech et ça tombe bien et c'est pourquoi souvent il y a une grande marque et qui intègre des dizaines de startups et cette relation Matthieu Deboeuf-Rouchon: [19:08] fonctionne bien pour ça. Monde Numérique : [19:09] Oui on voit les grands groupes et puis autour il y a tous ces essais de petites startups, parfois toutes petites et ils sont quelquefois à trois sur une petite table mais à trois. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [19:16] Ça peut avoir à des brevets qui coûtent très cher. Monde Numérique : [19:18] Mais trois startups sur la même table c'est incroyable. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [19:21] Mais c'est le principe de Vivatech c'est un peu l'Eureka Park du CES qu'on aimerait voir décuplé si l'Eureka faisait cette zone là ce serait génial. Monde Numérique : [19:28] À propos de simulation etc Il y a une démonstration sur votre stand, sur le stand de Capgemini. Il y a plusieurs démonstrations d'ailleurs. On pourrait en évoquer plusieurs. Il y en a une qui s'intéresse à la modélisation du vent. Comment ça fonctionne ? Qui peut nous en parler ? À quoi ça sert ? Patrice Duboé: [19:44] Allez, je prends. Winsight IQ. Donc l'ingénierie, en gros, on parlait de simulation tout à l'heure avec Nicolas. Et donc là, c'est vraiment ça. C'est un projet. C'est une innovation développée par Capgemini. Lors de l'Américas Cup. qui a eu lieu cet été. On est en quelle année, là ? Monde Numérique : [20:02] On est en 2025. Patrice Duboé: [20:04] C'était l'an dernier. C'est pas trop vite. C'était en septembre 2024 à Barcelone. Et en fait, on a développé ce produit pour simuler, voire anticiper, l'érisée sur le plan d'eau où se confrontaient les bateaux. Et donc, avec des technologies radar, des capteurs, on arrive à simuler tous les flux de vent qu'on a sur le plan d'eau. Vous imaginez d'autres usages d'applications dans les aéroports. Donc là, on est un très bon exemple, le fameux Digital Twin, le jumeau numérique, où on peut comprendre la nature, la modéliser avec les bons ingénieurs qui vont trouver les bonnes formules, mettre le côté physique auquel tient tant Nicolas avec des petits capteurs un petit peu partout au bon endroit pour avoir la bonne représentativité, la bonne représentation, quel est le nombre minimal de capteurs qu'il faut pour pouvoir modéliser, typiquement un plan d'eau de quelques. Nicolas Gaudillière: [21:00] Ce qui est intéressant dans ce que dit Patrice, sur le type d'application, c'est le côté simulation et le côté temps réel. C'est-à-dire que la simulation permet de prendre des décisions alors que je suis dans le bateau. Monde Numérique : [21:13] Oui, c'est incroyable. On n'a pas besoin d'attendre une semaine pour avoir les résultats. Nicolas Gaudillière: [21:16] Oui, c'est de l'aide à la navigation sportive, là pour le coup. Ce n'est plus de la navigation de plaisance. Mais voilà, le côté simulation que l'on arrive à faire avec des puissances de calcul, qui sera un résultat quasi temps réel en prenant avec des capteurs, comme disait Patrice, des données de l'écosystème, de l'environnement maintenant, des données vraiment sur le moment, et tu prends une décision de quelle trajectoire je vais prendre pour essayer de passer devant tout le monde. Patrice Duboé: [21:42] Et le côté UX est important, vu qu'il fallait aussi vous imaginer lorsqu'on pilote, parce que là c'est le pilote de bateau, l'interface graphique est faite de façon telle qu'à un coup d'œil, on comprend comment on simule du vent. On va mettre des cnotes partout sur le plan. Non, il y a des couleurs, il y a un peu comme des masses, comme des vagues qui avancent. Monde Numérique : [22:01] C'est-à-dire qu'avec ça, le navigateur peut voir le vent. Patrice Duboé: [22:04] Exactement. Il peut sentir le vent, il peut le voir, il peut l'anticiper. Parce qu'en fait, le pilote du bateau va devoir, le barreur va devoir choisir la meilleure. Et donc, en un quart de seconde, il faut qu'il puisse comprendre ce qui se passe et ce qui va se passer. Monde Numérique : [22:15] Mais c'est un avantage compétitif énorme. Patrice Duboé: [22:17] Exactement. Monde Numérique : [22:18] Et tous les navigateurs ont ça aujourd'hui ? Ou pas encore ? Patrice Duboé: [22:21] Alors, on verra comment vont évoluer les courses du futur. Je ne sais pas. Nicolas Gaudillière: [22:24] Ah mais ce qui est intéressant, c'est que du coup, on est sur une innovation, une capacité de faire des simulations comme on en a déjà discuté. Mais si jamais tu ne sais pas présenter la donnée, le produit fini en réalité à la bonne personne, au bon endroit, au bon moment, ce qu'on peut appeler l'expérience utilisateur, l'adoption, on peut mettre plein de mots derrière tout ça. En fait, l'innovation, elle ne sert à rien. Là c'est vraiment un cas très intéressant où on a des capacités technologiques qui nous permettent de faire des calculs, de produire en tout cas une donnée qui a de la valeur on pourrait en parler longuement, on est très attaché à ne pas faire de la technologie pour de la technologie en réalité, il faut qu'elle délivre de la valeur, qu'elle soit adoptée là c'est vraiment le cas, est-ce que le pilote on est capable de lui présenter une information digeste, ingérable. Patrice Duboé: [23:12] Exploitable. Nicolas Gaudillière: [23:13] Instantanément, alors que lui il a quand même un million de trucs à faire pour diriger le bateau il n'a pas le temps. Patrice Duboé: [23:18] D'explorer des. Monde Numérique : [23:19] Ablots excès pour savoir comment fonctionne. Patrice Duboé: [23:20] Le point pour être précis et bien comprendre ce n'est pas possible sur une transat, pourquoi vous avez retenu qu'il faut les capteurs de Nicolas et Nicolas ne peut pas mettre des capteurs partout sur l'Atlantique il les. Monde Numérique : [23:30] Travaille c'est sur des bouées. Patrice Duboé: [23:32] Oui ça peut être des lasers pour calculer les zones des réflexions des radars donc là c'est un plan d'eau l'America's Cup c'est un plan d'eau, ça ne pourrait pas fonctionner sur une transat aujourd'hui Sauf si on trouve une nouvelle techno pour pouvoir, avec des technos satellites en teint réel, Patrice Duboé: [23:48] pouvoir analyser tout ça. On reviendra dans quelques années pour cette démo. Monde Numérique : [23:52] Très bien. Autre démonstration présentée sur le stand de Capgemini. C'est assez sympa. On peut... Et dialoguer avec Léonard de Vinci. Alors, en quoi ça consiste Mathieu Deboeuf-Rouchon ? Matthieu Deboeuf-Rouchon: [24:04] Là, c'est toute la force qui réunit à la fois les agents, la capacité d'utiliser l'IA conversationnelle pour interagir, basée sur un cortex, une base de données qui est extrêmement fiable, sur lequel il y a des données qui sont exploitables, et puis toutes les technologies de rendu hyper réaliste. Et en fait, ce qui combine tout ça, ce sont les nouvelles expériences à terme qu'on pourrait avoir dans le retail. On pourrait imaginer toutes ces solutions à l'accueil. Monde Numérique : [24:27] C'est-à-dire, vous donnez un visage. On voit Léonard de Vinci. Un avatar de pied en cap. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [24:33] Totalement. C'est-à-dire que c'est la machine blanche dans laquelle on a Léonard de Vinci devant nous. Alors, on pourrait avoir d'autres illustres personnages. Monde Numérique : [24:39] Et c'est plus, pardon Mathieu, pour bien préciser les choses, pour ceux qui regardent cette vidéo peuvent le voir, mais ceux qui écoutent uniquement la version audio, donc je précise, c'est ce système d'hologrammes qui est beaucoup plus réaliste que de la vidéo, puisque c'est de la 3D. On a l'impression que Léonard est enfermé dans une boîte mais vraiment devant nous avec. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [25:00] Un grain de peau. Monde Numérique : [25:01] Fantastique c'est ça qui est saisissant. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [25:03] Dans tous les avatars hyper réalistes, on tille tout de suite sur les couleurs de peau, le grain de peau la luminosité dessus et je dirais qu'on est presque, dans la vallée de l'étrange au bout d'un moment on a ce sentiment qu'il y a quelque chose de réel mais d'irréel en face de nous et cette dimension émotionnelle très vite alors Léonard de Marseille on sait qu'il est mort donc globalement on le récissue on n'aura pas de doute Mais c'est vrai qu'on pourrait avoir un acteur devant nous qui pourrait nous exprimer. Potentiellement, comment fonctionne, si ou ça, où se rendre, etc. Et là, c'est une vraie interaction, une vraie discussion qu'on va avoir avec Léonard de Vinci pour revivre tout son savoir et tout ce qu'il a pu faire. Monde Numérique : [25:39] Mais c'est quoi l'idée ? C'est de mettre un visage sur les IA génératives qu'on utilise de plus en plus aujourd'hui de manière souvent par écrit ou par local ou égalité. Nicolas Gaudillière: [25:48] C'est vraiment de donner un visage, une interaction nouvelle et pas, par exemple, de faire que du chat GPT-like où j'écris. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [25:58] Je tape. Nicolas Gaudillière: [25:59] Ou j'ai seulement une voix. Là, on a des expressions, on a une notion de profondeur, effectivement. Il peut rire, il bouge les bras, il nous répond comme si on y était. Il a été alimenté, comme tu l'as dit, sur tous les écrits de Léonard de Vinci, plus la connaissance de Capgemini. Donc, c'est intéressant. Il répond un peu avec le mélange des deux. Monde Numérique : [26:18] C'est Léonard de Vinci, religité, religité. Nicolas Gaudillière: [26:21] Aujourd'hui, qui est capable de faire le lien entre les deux époques. Et ce que je voulais souligner, c'est que cette notion d'hologramme, on la voit ailleurs. Moi, je l'ai vu chez J.C. Decaux avec un présentoir où, franchement, il y avait une paire de Nike dedans. Il fallait vraiment s'approcher pour se dire, j'ai un écran en face de moi qui me présente un objet qui n'est pas là. Monde Numérique : [26:43] J'ai cru que c'était des vrais. Nicolas Gaudillière: [26:46] Vraiment, le sentiment de profondeur, elle tourne, on la voit bouger, donc tu peux présenter n'importe quel objet. En réalité, on est arrivé à un niveau de définition dans l'hologramme. Je trouve ça super bluffant donc ça, ça va donner des nouvelles idées pour interagir avec le monde digital il y a évidemment mais voilà encore une fois moi j'adore parce qu'on a mis du physique sur un truc qui est digital c'est tangible. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [27:11] Il y a quelque chose que je peux voir il y a une vraie expérience par rapport à ce qu'on pouvait qualifier tu sais du retail d'avant où on disait on va mettre une tablette et puis globalement ça fera le boulot aujourd'hui on est vraiment dans les expériences plus immersives, avec notamment presque ce toucher ce ressenti il y a Nanomads aussi qui est une autre startup qui est sur Viva cette année et qui propose des capteurs piézométriques sur lesquels on va avoir un ressenti de matière et de toucher. Monde Numérique : [27:34] Un retour à petit. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [27:35] Oui, exactement. Et ces ondes, avec ces champs électriques, on va avoir l'impression de toucher du velours, du cuir, etc. Et ça, ça fait partie des sujets où au bout d'un moment l'immersif au travers d'une cabine nous permettra peut-être aussi quelque part d'imaginer, de ressentir le toucher. Et ça, c'est très précieux quand on est dans des expériences de marque. Où on a besoin de faire comprendre que la technologie n'est pas que de la texte, un énableur qui permet d'avoir une dimension émotionnelle autour du produit ou du service qu'on achète. Et ces boîtes sont fantastiques pour ça. Nicolas Gaudillière: [28:02] Et la partie hologramme, on va certainement, je sais que certaines travaillent déjà dessus, la voir arriver dans nos fameuses réunions Teams, ou en tout cas nos réunions à distance. Monde Numérique : [28:12] Ah oui, sortez-nous des vidéos. Nicolas Gaudillière: [28:15] On va probablement avoir chacun en temps réel quasiment notre propre avatar ou hologramme pour le coup, et se sentir entouré, même si on n'est pas là les uns. Pour le coup, on a de la chance, on est tous ensemble. Ça fait du bien, je touche Patrice, il est là. Mais demain, peut-être qu'on ne sera pas au même endroit, mais on aura quand même cette impression, voire peut-être de pouvoir se toucher à distance. Et ça, ça va être du futur intéressant. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [28:39] Voir même peut-être notre avatar qui, dans des réunions moins critiques, répondra à notre place. Monde Numérique : [28:43] Alors qu'on sera sur la place. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [28:44] Non, ça c'est toi qui le dis. Moi, j'aurais dit dans une autre réunion. Mais bon, je te laisse. Monde Numérique : [28:50] C'est le côté productivité. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [28:51] Jérôme Colombin sera avatarisé. Monde Numérique : [28:53] J'en rêve Il faut rêver à Viavatec C'est ça qui est bien Il y a vraiment des pistes de rêve Est-ce que les entreprises sont prêtes Les clients potentiels On parlait du retail, c'est-à-dire la vente, Comment est-ce qu'ils sont Par rapport à ces technologies Très en attente Un peu sur la défensive Après il y a des choses qui existent depuis déjà pas mal d'années Il y. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [29:18] A beaucoup de choses que je vais peut-être initier et puis je vous laisse compléter. Il y a une dimension grâce ou à cause de l'intelligence artificielle et aujourd'hui des 10 fakes, on en a encore une démonstration sur notre stand qui nous laisse quand même rentrer dans une société du mensonge et du déni dans laquelle tout ce qui nous est exposé peut-être potentiellement faute ou message de marque et d'image sport pourrait potentiellement être peu authentique parce que créé par une a. Il y a deux éléments à prendre en considération. Je pense que celui du retour à l'authenticité du discours, quitte à faire des erreurs, quitte à assumer qu'on est humain, être aussi des stratégies à exploiter, en tout cas du retour à l'humain et au momentum. Je pense que le côté synchrone est très précieux aujourd'hui. C'est comme si l'ensemble des marques allaient partir avec un capital à 100% de crédit. Et au fur et à mesure de la durée de vie qu'on a avec nos clients, avec les partenaires, avec les utilisateurs finaux ou pas, que justement ce rapport à l'authenticité puisse potentiellement être finalement taché de quelques problèmes liés à la création de contenu ou autre lié à l'IA. Donc, ce point, il est précieux autant pour nous parce qu'il faut qu'on soit authentique. On est quand même sur du people. On a des ingénieurs, des scientists. On a quand même des gens qui sont dans le dur. Mais pour le client final, c'est la même chose. Donc, ce rapport à l'authenticité, au vrai moment que l'on passe et au fait que l'on peut créer quasiment en partant de rien quelque chose nécessite qu'on ait des garde-fous. Et c'est là, autour de l'IA générative, qu'il y a beaucoup de choses à créer. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [30:45] Ça, c'est quelque chose qui est fort. Monde Numérique : [30:47] Patrice Dubouet. Patrice Duboé: [30:47] Oui, ce qui est intéressant lorsqu'on parle d'innovation, et grands groupes, il y a l'action et la communication. Les grands groupes n'ont pas attendu Vivatech pour faire de l'innovation. On ne devient pas un grand groupe sans innover. Il n'y a pas de secret. Donc, regardez les brevets, c'est quand même l'une des premières preuves d'innovation. Ceux qui déposent le plus grand nombre de brevets, ce sont les grands groupes. IBM a longtemps été le leader mondial de dépôts de brevets. Si on est en France, vous imaginez bien que STMicro, on est à côté du stand de la SNCF avec une simulation d'une rame. Alstom, forcément, dépose beaucoup de brevets. Ce qui a un peu changé au cours des dernières années, c'est peut-être la communication des grands groupes sur l'innovation, parce qu'innovation, aujourd'hui, c'est un facteur d'attractivité pour les collaborateurs, pour la vente. Aujourd'hui, un mauvais marketing ne fait pas vendre un bon produit. Donc, sans marketing, sans com, on ne peut plus vendre. Donc, aujourd'hui, les grands groupes sont ici. L'Oréal est là depuis très longtemps. Vous pouvez voir EDF, qui est un grand partenaire de Isatec. On parlait tout à l'heure de Quantum. Vous pouvez voir sur le stand d'EDF l'une des startups qui est Exaion et ça fait plusieurs années qu'EDF investit sur le quantum, ils ont des capacités d'énergie, d'utiliser l'énergie et donc ils travaillent sur des super computers, donc on peut dire est-ce que c'est le métier d'EDF ? Pourquoi pas ? Ils ont de l'énergie. S'ils veulent valoriser, Nicolas parlait de la valorisation de la donnée, de l'information, c'est exactement ça. On a une information, comment on peut valoriser ? Dans les grands groupes, on a toujours été à fond dans l'innovation. Monde Numérique : [32:14] Oui, mais Patrice, l'innovation, c'est aussi la disruption et donc ce sont des Monde Numérique : [32:18] risques pour les grands groupes. Patrice Duboé: [32:19] Tout à fait. Donc là, on peut comparer le mammouth avec l'agilité d'un petit désert. Monde Numérique : [32:24] Est-ce que je ne vais pas nourrir la petite bestiole qui un jour viendra casser mon business ? Patrice Duboé: [32:30] Effectivement. Donc là, ce qui change peut-être un petit peu, c'est l'agilité et la rapidité. Et donc, tous les grands groupes se sont posés la question. Pour innover, est-ce que je dois faire de l'incubation ? Est-ce que je dois créer un état d'esprit d'entreprenariat en interne ? L'intrapreneurship, tous les grands groupes ont créé leur lab innovation, leur accélérateur. Est-ce qu'ils le font en interne ? Est-ce qu'ils s'associent ? Est-ce qu'ils demandent à des startups de venir dans leurs locaux ou est-ce qu'ils vont sponsoriser les accélérateurs en externe ? C'est cette relation qui a un petit peu évolué ou comment un grand groupe peut s'inspirer de l'agilité des petites startups mais tout en gardant ce qui est sa grande force, qui est le passage à l'échelle. Et on sait que la clé, elle est comment on peut associer l'agilité d'une petite structure d'une startup qui n'a pas forcément les qualités ou les propriétés pour passer à l'échelle. Monde Numérique : [33:19] Le fameux scale-up. Voilà, mais qui en même temps n'a pas les tabous et peut avoir l'agilité, l'énergie, etc. Patrice Duboé: [33:24] Exactement, dont la vérité est souvent entre les deux. Monde Numérique : [33:26] Nicolas Godillard. Nicolas Gaudillière: [33:26] Peut-être pour compléter, je pense qu'on est à un moment où, on l'a dit, l'innovation, c'est une prise de risque. C'est indéniable. Et moi, je sens qu'il y a une accélération. On est dans un moment où il faut savoir accélérer pour prendre la prise de risque. Et donc, on a des clients aujourd'hui qui se posent des questions de revenir à c'est quoi la valeur qui est délivrée véritablement à la fin dans... Je ne vais pas jeter l'argent par les fenêtres, en fait. Donc, je cible assez précisément et il y a des domaines pour lesquels je trouve assez compliqué ce type de paris. Par exemple, l'IA générative en est un. Je trouve que ça s'améliore, mais il y a encore quelques temps, c'était compliqué de faire des choix. Vous ne savez même pas prendre quel choix technologique prendre pour aller faire de l'IA générative. Il y avait tellement de choses possibles, des niveaux de maturité divers. Quasiment toutes les semaines, il y a un nouveau modèle qui sort. Il y a des nouvelles plateformes avec des nouvelles fonctionnalités, des choses que je faisais à la main qui sont maintenant complètement intégrées dans, Pour autant, il faut que je me lance. J'ai des discussions avec des clients qui sont là. Je n'ai pas le choix. Monde Numérique : [34:27] Il faut que je me lance. Il y a un côté un peu saut dans l'inconnu quand même. Nicolas Gaudillière: [34:30] Il y a un côté saut dans l'inconnu. Et donc, c'est quoi les garde-fous que je mets en place pour que ce saut dans l'inconnu ne devienne pas non plus quelque chose qui soit à fond perdu. Donc notamment, en tout cas, on travaille beaucoup là-dessus avec les clients. C'est quand je me lance dans un tel sujet, c'est quoi le succès ? C'est quoi les critères de succès ? On est content si quoi ? C'est quoi les marqueurs ? Et ce n'est pas d'ailleurs que des marqueurs financiers. Absolument pas. Donc on trouve des marqueurs, on travaille la technologie avec les sachants, les experts technologiques et les métiers, ceux qui vont adopter, ceux qui vont l'utiliser. Et ça, cette liaison-là, elle est super importante et je pense encore plus maintenant avec des sujets comme l'IA générative, que tout le monde utilise ces outils-là, Nicolas Gaudillière: [35:11] tout le monde a envie de développer de la valeur avec. Monde Numérique : [35:12] Est-ce que l'IA, dans les entreprises, notamment les grands groupes, peut être également facteur de déstabilisation en interne ? Est-ce que ça bouscule un peu l'organisation, les équipes, les process, etc ? Nicolas Gaudillière: [35:25] Bien sûr, oui. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [35:26] À 200%. Je veux juste prendre l'exemple de Vivatech en termes d'organisation pour nous, parce qu'on va, bien sûr, avec nos clients sur le floor, on partage beaucoup de moments avec eux. Et bien sûr, tu l'as souligné, avec plus de 3 000 exposants et 10 000 startups qui viennent visiter Vivatec, il faut qu'on fasse des choix. La préparation est en partie aussi assistée par l'IA. Et ce n'est qu'un exemple le plus commun. On a développé, grâce à l'IA, et ça déstabilise beaucoup certains marchés, un chatbot vocal pour les voitures, qui permet de se connecter à sa voiture. Certains diraient que c'est le retour de K2000, mais on n'en est pas très loin. Monde Numérique : [36:06] On n'est pas contre. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [36:07] À la voie, l'IA bouscule les process, elle nous impose aussi d'avoir des garde-fous, d'avoir une charte de bonne pratique, la criticité des données, les enjeux de souveraineté qui vont avec et qui induisent aussi qu'on ait ces mêmes accords. Cette même relation avec nos clients. Je pense que vous avez beaucoup d'exemples, mais ça fait partie des sujets. Ce n'est pas que ça déstabilise, ça transforme fondamentalement la façon dont on produit et dont on produit souvent mieux de manière aussi beaucoup plus rapide, au-delà du time to market. Nicolas Gaudillière: [36:36] La partie générative, juste pour compléter, je pense que pour moi, c'est une des technologies qui a le taux d'adoption le plus rapide. Elle déstabilise parce que c'est exponentiel. On a eu d'autres technos avant, ça prenait un petit peu de temps en vrai pour passer des tests, des protos à quelque chose en production. Là, ça va très, très vite et ça touche toutes les fonctions de l'entreprise. Moi, je travaille pas mal avec ce qu'on appelle les fonctions corporate, notamment avec le juridique, avec la finance, avec les achats, avec l'ARH. Tous sont en train de se poser ces questions de comment je peux augmenter, m'augmenter dans mon travail quotidien pour me faciliter la vie, automatiser des tâches. Là, il y a bon nombre de startups, je regardais, c'est assez rigolo, sur le métier du juridique. Donc, on a des startups qui ont créé des agents IA vraiment spécialisé sur le vocabulaire du juridique et pouvoir faire des due deals et pouvoir gérer des choses comme ça. Sur du contract management, c'est des choses qui ont l'air simples, établies en réalité dans les entreprises. Mais si on peut se faciliter la vie, si ça, ça peut être traité, ça peut être automatisé. Et moi, je me concentre à faire des choses plus intéressantes, plus en relation peut-être avec des prises de décision sur la stratégie de l'entreprise ou des choses comme ça. C'est exactement ça qui est recherché dans les entreprises. Monde Numérique : [37:45] Alors, si on vient justement à ces technos, l'état de l'art aujourd'hui, c'est GenEI, IA générative telle qu'on la connaît, KGPT au sens très large, avec, comme tu viens de le préciser, des modèles beaucoup plus spécialisés. Les agents, les fameux agents IA dont on parle, on dit que c'est l'étape d'après, en fait. Est-ce que vous avez vu des choses ? Dans quelle direction on va, Patrice ? Patrice Duboé: [38:11] L'étape d'après, elle a déjà démarré. Monde Numérique : [38:13] Elle a déjà commencé, oui. Patrice Duboé: [38:14] Très souvent, lorsqu'on parle d'IA et d'IA générative, il n'y a qu'un beaucoup de buzz, de buzzword. On veut toujours montrer que c'est hyper innovant, que c'est hyper nouveau. On sait très bien que l'IA générative, ce n'est pas nouveau. Il y a beaucoup d'entreprises et de centres de recherche qui travaillent sur l'IA depuis longtemps. Monde Numérique : [38:30] La démocratisation, c'est... Patrice Duboé: [38:32] Mais dans l'usage, regardez aujourd'hui, vous pouvez voir n'importe quel... On reprend la plénière de Jensen tout à l'heure. C'est sous-titré en temps réel. Il n'y a plus aucune erreur dans la traduction. Monde Numérique : [38:42] Tout le monde trouve ça normal. Patrice Duboé: [38:44] Incroyable et souvent ce sont les cas les plus simples qui amènent le plus de valeur et c'est ça qui est intéressant, forcément on parle de disruption les métiers de la traduction aujourd'hui il est en danger c'est évident, et souvent tout ce qui est pareil complexe mais qui n'est pas forcément basé sur beaucoup de données ou des vocabulaires un peu particuliers tu parlais de juridique Nicolas on a l'impression dès qu'il y a un jargon aujourd'hui ce sont ces sujets là qu'il faut attaquer en premier parce qu'on a l'impression de ne rien comprendre la médecine, le juridique, le légal, le notariat donc c'est tous ces sujets là où en fait si on arrive à rentrer tous ces documents dans l'intelligence artificielle elle peut extraire en fait beaucoup de choses pour faciliter et accélérer. Monde Numérique : [39:26] Mais même dès que je vois un petit niveau de grand public quand on mixe plusieurs langues si on parle à la fois anglais et français à un assistant, même l'assistant, Il est vite perdu, parce que lui, il lui faut soit l'un, soit l'autre. Mais il gère difficilement les deux. Patrice Duboé: [39:40] Ça commence à... Nicolas Gaudillière: [39:42] Le chat GPT aujourd'hui, ou équivalent, il est capable de... Le chat GPT, oui. Tu peux lui parler en n'importe quelle langue. Monde Numérique : [39:48] Siri est un grand malade. Nicolas Gaudillière: [39:50] D'ailleurs, dans son fonctionnement, de toute façon, dans son fonctionnement, l'IA générative, d'ailleurs, ne fait qu'une langue. Et après, il te traduit, il te retraduit ce qu'il dit, ce qu'il a envie de te dire dans la langue que tu lui as demandé. Donc, en fait, il le fait assez bien. Mais par contre, non, le point que je trouve peut-être important, C'est un, la notion d'agent, elle n'est pas nouvelle. Encore une fois, on est sur des choses qui se démocratisent. Monde Numérique : [40:10] Alors, qu'est-ce que tu entends par agent ? Parce qu'il peut y avoir plusieurs sens aussi. Nicolas Gaudillière: [40:13] L'agent aujourd'hui, tel qu'on est en train de le pousser dans le monde de l'IA générative, c'est en fait, un agent, ça a toujours été un système, une application qui est capable d'interagir avec son environnement et de prendre des informations et de réagir. Exemple, un thermostat chez vous. Il est capable de savoir quelle est la température chez toi. Tu lui as donné une consigne. Monde Numérique : [40:32] C'est un agent. C'est déjà un agent. Nicolas Gaudillière: [40:33] C'est un agent. Est-ce qu'il est intelligent ou pas ? De façon limitée. Il sait juste que tu lui as dit, il faut être à 22, là il fait 21, donc je vais redonner un coup dans la chaudière. Monde Numérique : [40:42] Après c'est du if-in, if-this-then-else. Nicolas Gaudillière: [40:46] N'empêche que c'est ce qu'on appelait déjà un agent dans les années 60. Là on a mis un cerveau à ces agents. On leur a mis un LLM, en gros, un large-engouage modèle, pour qu'ils puissent raisonner quelque part. Pour qu'ils puissent décider de faire des choses par eux-mêmes en tenant compte des informations qu'ils ont récupérées, des informations qu'ils peuvent modifier et de la consigne de la demande que tu as faite. C'est ça aujourd'hui la notion d'agent. Et la promesse, en vrai, c'est quand on va être capable de bien orchestrer plusieurs agents pour qu'ils puissent collaborer ensemble. Moi, je pense que ça va nous permettre d'aller plus loin dans l'automatisation des processus parce qu'aujourd'hui, on ne fait pas vraiment des processus de bout en bout. On est plutôt sur des tâches spécifiques pour pouvoir les automatiser. Donc la vraie promesse, c'est de mettre ensemble plusieurs agents. Certains vont être spécialisés sur des tâches, avec des modèles plus spécialisés ou des capacités plus spécialisées. Ils vont être capables d'interagir entre eux. Là, le niveau de maturité, il est en train de monter en flèche, mais on n'y est pas, à travers comment je donne des outils à un agent, comment je fais collaborer des agents entre eux. On a des choses qui sortent, comme les protocoles A2A de Google ou MCP poussés par Anthropik. Mais on est en train de tous ensemble de tester cette chose-là, parce que déjà rien que d'un point de vue sécurité on n'y est pas donc il y a encore beaucoup de choses beaucoup de choses à faire dans la période bac à sable on est ouais on est bac à sable plus mais le truc c'est que le bac à sable il avance en exponentiel donc il faut pas perdre le rythme comme. Nicolas Gaudillière: [42:12] Agencer ces agents ensemble, c'est ça la promesse pour automatiser des processus. Sauf que, juste un point, je pense qu'en cible, on n'aura pas que des agents, on n'aura pas que des choses intelligentes, intelligentes entre guillemets avec de l'IA générative et l'LM. On restera aussi sur des capacités d'IA, ce qu'on appelle discriminatives, plus machine learning, du RPA comme on a connu, qui nous permet d'automatiser des tâches de façon plus basée sur des règles. Pourquoi ? Parce que, je ne peux pas oublier un truc, c'est quand on injecte des agents ou de l'IA générative dans un processus on perd de la prédictibilité, on installe de la probabilité en fait dans le système et il y a des processus métiers notamment en environnement bancaire régulé tout doit être auditable tout doit être prédictible on doit comprendre exactement ce qui s'est passé et pourquoi on n'y est pas encore tout à fait donc effectivement beaucoup d'agents ici en tout cas autour de nous ça c'est sûr. Monde Numérique : [43:05] Ce qui est intéressant c'est que Matthieu Deboeuf-Rouchon. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [43:06] Juste pour refaire le lien et que ce que vous dites avec quelque chose dont personne ne parle et pour autant qui est très présent, c'est le grand retour du Web3. Parce que de la tokenisation à tout va dans la traçabilité documentaire et tu parlais tout à l'heure même de la fin de vie que j'attends avec grande impatience, qu'effectivement on puisse tracer tout document tout au long de sa vie par des tokens associés à des smart contracts et on ne parlera plus de Web3 parce que globalement c'était le buzzword et de ça on va en tirer vraiment un substrat technologique suffisamment important. Monde Numérique : [43:37] Et on va reparler de la blockchain ? Matthieu Deboeuf-Rouchon: [43:39] De la vraie blockchain, celle qui trace, qui permet grâce à l'IA d'avoir des données qui soient fiabilisées, qui soient utilisables, dont le résultat soit exploitable et qui puisse être auditable. Et donc ça, c'est quelque chose qui est très intéressant. On le voit beaucoup. Beaucoup de start-up parlent de tokenisation et ça va de pair avec le croisement robotique et IA. Et globalement, il y a quand même ce substrat autour de ces trois piliers cette année qui est correct. Patrice Duboé: [44:04] Oui, juste la blockchain en fait, en plus maintenant c'est parti, on avait parlé du passeport des batteries, c'est exactement ça. Aujourd'hui en fait, à partir de dans deux ans, tout constructeur de voitures devra fournir le passeport digital basé sur de la blockchain. On devra avoir la traçabilité totale de l'usage d'une batterie. Elle a coûté combien en empreinte carbone et comment elle a été utilisée pour être sûr que lorsque je rachète un véhicule d'occasion électrique dans 5-10 ans, quel est le niveau de la batterie ? Aujourd'hui, on ne sait pas. Et donc, justement, ce fameux passeport qui est tracé par une blockchain permettra d'amener une vérité, une assurance pour l'acheteur. Et pour terminer sur les agents, on a beaucoup donné d'exemples plutôt col blanc. On parlait de métier avocat juridique. Aujourd'hui, on a des agents, même sur les cols bleus, pour assister lorsqu'on a une chaîne de production d'un avion, d'un train, d'une voiture. Dès qu'on fait une petite erreur, par exemple en faisant un trou sur une pièce, on peut très bien demander à un agent quel est l'impact de l'erreur que j'ai pu faire. Ça peut être comment réparer, on va vérifier quels sont les cas d'usage équivalents, mais ça peut aller plus loin, on parle de multi-agents. On peut avoir un agent qui va vous aider à réparer la bêtise, mais on peut avoir un deuxième agent qui va se concentrer sur l'aspect juridique. Je suis sur une voiture ou sur un train, j'ai fait cela, quel est l'impact au niveau juridique ? Un autre agent qui serait commercial, quel est l'impact sur mon contrat par rapport à cet engagement que j'ai pris sur cette rame que je vais vendre à tel client. Patrice Duboé: [45:31] Plutôt safety sur la structure. J'ai fait un trou à cet endroit-là. Est-ce qu'il y a un risque au niveau de la sûreté, de la sécurité de l'objet ? Donc, on voit que le côté agent-multi-agent, il peut être utilisé à tous les niveaux. Donc, effectivement, on démarre, mais on voit que les promesses sont là. Et si on maîtrise bien le process, l'agent, la véracité de la donnée, on peut aller très, très loin et sur toutes les classes. Monde Numérique : [45:50] J'allais vous demander, selon vous, à quoi allait ressembler Vivatech 2030, par exemple. Mais voilà, on a déjà une partie de la réponse. On sera encore plus dans les agents. Nicolas Gaudillière: [46:01] Encore plus dans les agents et probablement encore plus dans les agents humanoïdes, probablement plus de robots encore. Je m'attends à voir dans les allées de Vivatech 2030 beaucoup plus de non-humains ou de synthétiques peut-être commencer à être parmi nous. Monde Numérique : [46:18] Peut-être une dernière question. Est-ce que vraiment il y a par exemple une startup en particulier qui vous a marqué ou dont vous n'auriez pas parlé jusqu'à présent ? Il. Patrice Duboé: [46:29] Y a quelque. Monde Numérique : [46:29] Chose qui vous vient à l'esprit ? Matthieu Deboeuf-Rouchon: [46:31] Il y en a beaucoup, il y en a beaucoup. Monde Numérique : [46:33] Ah bah oui, 14 000. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [46:34] Oui, 14 000 qui viennent. Moi, ce qui m'a... Monde Numérique : [46:38] Franchement, elles ne seront pas toutes là l'année prochaine, il ne faut pas se mentir. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [46:41] Mais c'est le jeu des startups, c'est pour ça. La plupart, d'ailleurs, se font racheter leurs brevets, donc elles ne perdent pas tout forcément quand elles déposent des sujets. Mais en tout cas, c'est vrai que moi, ce qui m'a beaucoup marqué cette année, au-delà de tout ce qu'on s'est dit, c'est le mycélium qui est quand même un peu partout aussi, le champignon, le cuir végétal, les nouveaux packagings, donc ça c'est beaucoup pour nos partenaires autour de tous les consumer products, donc les produits du quotidien. Monde Numérique : [47:06] Alors on est vraiment dans le tangible, on est plus dans le... Matthieu Deboeuf-Rouchon: [47:08] Puis il y a les cheveux. Monde Numérique : [47:09] Il y a H.Cavor. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [47:10] Aussi qui est une startup qui utilise les cheveux pour les redécomposer ou pour, On crée des différents produits. On a un pléthore de solutions DeepTech. HKavor et Vbiotech sont très intéressants. Puis Data Green également, qui font partie de ces serveurs green, autant dans le software que dans le hardware. C'est leur particularité et qui sont très intéressants. Mais moi, je pourrais t'en citer des dizaines. Parce que franchement, depuis ce matin, c'est juste quelque chose de complètement dingue. Patrice Duboé: [47:43] Je vais en prendre un domaine plus léger qu'on aurait pu utiliser lors de cet enregistrement. C'est SkyTed. SkyTed, en fait, ce sont des petits casques qui travaillent sur, lorsqu'on est dans un environnement bruyant, dans un avion, dans un train ou comme ici dans un salon, c'est un casque qui va réduire totalement le bruit pour qu'on ne monte pas son niveau de voix. Et ça, je trouve que c'est assez intéressant. Peut-être que la prochaine fois, on aura nos casques SkyTed pour enregistrer cette émission. Nicolas Gaudillière: [48:12] Moi, peut-être que là. Oui, peut-être pour finir, peut-être un peu surprendre, mais elle ne sera pas digitale. Cette start-up je crois qu'elle est sur le site de SNCF c'est le. Monde Numérique : [48:21] Food truck qui est garé devant l'entrée. Nicolas Gaudillière: [48:23] Ça aurait pu elle s'appelle Gravipack, je trouvais ça génial, on commence à avoir pas mal de notions d'exosquelettes pour aider les personnes à soulever des charges lourdes, voire peut-être à remarcher demain, je trouve ça incroyable comme mouvement vers la santé, eux ils le font à petite échelle sur le sac à dos et donc ils ont fait une mini aux satures exosquelettes avec un sac à dos et tu as l'impression de rien porter. Monde Numérique : [48:50] Génial ! Nicolas Gaudillière: [48:50] Je trouve ça génial. C'est vraiment de l'innovation. On voit ça à Vivatech. Il n'y a pas de numérique véritablement dedans. En tout cas, il n'y a pas d'IA, il n'y a pas d'agent, il n'y a pas de choses comme ça. Par contre, ça, ça va me servir. Ça peut partir en week-end, c'est sûr. Matthieu Deboeuf-Rouchon: [49:04] C'est fantastique et ça recrée la sensation d'avoir une côte supplémentaire en réalité pour déporter le poids. Et la RATP avait présenté un des concepts similaires mais celui-ci est beaucoup plus évolué et effectivement c'est bluffant parce que c'est non connecté c'est de l'innovation pure matériaux etc c'est top. Monde Numérique : [49:23] Ça va tout à fait avec l'ambiance de bibliothèque où effectivement on est tous là souvent avec des sacs à dos du matériel à transporter, formidable très bien merci beaucoup vraiment un grand merci à tous les trois Patrice Duboé, Mathieu Deboeuf-Rouchon, Nicolas Godillère tous trois directeurs de l'innovation de Capgemini, pour ce débrief complet on était ravis d'être ici merci à Capgemini de nous avoir accueilli sur son stand pour cette émission réalisée en partenariat avec Capgemini je le rappelle et on vous donne rendez-vous et bien écoutez à Vivatech, à tout le moins 2026 et peut-être au-delà merci beaucoup merci beaucoup.
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