C'était l'une des toute premières messageries instantanées. Elle vient de mettre la clé sous la porte...
ICQ, l'ancêtre des messageries instantanées, a cessé de fonctionner cette semaine après près de 28 ans de service. ICQ était l'ancêtre de Messenger, une plateforme de communication populaire dans les années 1990. D'abord réservé aux échanges textuels, elle avait évolué avec l'ajout de fonctionnalités telles audio et vidéo, devenant ainsi une plateforme de communication complète.
Dans ce debrief hebdomadaire, on évoque également l'utilisation de l'intelligence artificielle aux Jeux olympiques. D'une part, nous évoquons l'usage de l'IA dans le cadre de la vidéosurveillance algorithmique afin de renforcer la sécurité en France. D'autre part, on s'intéresse à cette initiative originale aux Etats-Unis avec: NBC Sports prévoit d'utiliser l'IA pour proposer des contenus automatisés utilisant même la voix clonée de son animateur vedette.
Bruno:
[0:05] Jérôme Colombin, bonjour.
Jérôme:
[0:07] Ah, bonjour, Bruno Guglielminetti c'est vous ?
Bruno:
[0:10] Oui, c'est moi. Et vous, c'est vous ?
Jérôme:
[0:12] Ouais, salut.
Bruno:
[0:13] Bon, heureux de te retrouver dans ton podcast.
Jérôme:
[0:16] Écoute, pareillement, et ravi que tu m'accueilles dans le tien, comme chaque semaine.
Bruno:
[0:20] C'est devenu, c'est plus une habitude, c'est une obligation.
Jérôme:
[0:23] C'est un rituel, cher ami.
Bruno:
[0:24] Ah ouais, c'est le plus beau rituel.
Jérôme:
[0:26] C'est joli. Alors Bruno, tu m'as dit, cette semaine, il faut absolument qu'on
Jérôme:
[0:31] parle de ICQ. Pourquoi ICQ ?
Bruno:
[0:33] Ben, parce que ICQ, cette semaine, a fermé ses portes après presque 28 ans de bons services. Ouais. Ça a fermé. ICQ, c'était une initiative. C'est un peu comme l'ancêtre de Messenger.
Jérôme:
[0:44] Ouais, c'est un truc de vieux, il faut expliquer, parce que tout le monde ne connaît pas ICQ.
Bruno:
[0:48] Ben, quand même, il y avait encore quelques millions d'utilisateurs aujourd'hui. Mais donc, l'ancêtre de Messenger, de WhatsApp, bon.
Jérôme:
[0:55] Messagerie instantanée, en fait. Exactement. C'était la première messagerie instantanée, c'est ça?
Bruno:
[1:00] La première, je ne pourrais pas te le garantir, mais celle qui a été la plus populaire en 1996. Et donc, en 1996, on est au balbutiement du début de l'Internet commercial. C'est Mirabilis, qui était une entreprise israélienne qui avait mis ça en ligne. Et puis, voyant l'intérêt, American Online, AOL, a acheté cette entreprise-là pour des... Centaines de millions. Et en effet, sienne. Et donc, ICQ, c'est devenu comme le navire amiral des communications à cette époque-là. En tout cas, de ce côté-ci, en Amérique. Mais je me souviens, moi, de conversations que j'avais eues avec des gens en Europe avec ça. Et puis, tranquillement, pas vite, on est passé de la messagerie instantanée. Ils ont rajouté des choses. Il y avait de l'audio, il y avait de la vidéo, il y avait des groupes de discussion. Et c'était devenu en soi presque une plateforme de communication. On pouvait parler avec des gens qu'on connaissait, mais aussi avec des gens qu'on ne connaissait pas. Et donc, parler à des anonymes, un peu l'ancêtre de Clubhouse.
Jérôme:
[1:57] Dans le fond.
Bruno:
[1:59] Et puis, et là que c'est ça. Et puis, AOL, évidemment, on l'a vendu à quelqu'un d'autre. Et puis, dans les dernières années de sa belle vie, c'est Vika, la boîte russe, qui avait acheté le ICQ, la plateforme. Mais là, voyant que ça devenait de moins en moins populaire, ils ont tout simplement décidé de tirer les ressources. Alors, cette semaine, c'était la fin d'une page importante de la messagerie instantanée. Ça a quand même duré longtemps, presque 30 ans de loyaux-services de cette plateforme de communication. Alors, ça valait la peine au moins de faire un clin d'œil.
Jérôme:
[2:33] Bien sûr. Non, mais c'est intéressant. Mais c'est vrai que moi, je n'ai pas beaucoup de souvenirs d'utilisation d'ICQ. Et je pense que c'est parce que… Toi.
Bruno:
[2:38] Tu travaillais toujours.
Jérôme:
[2:39] Non, non, mais c'était l'époque où vous aviez, vous, les Québécois, une avance sur nous, parce que vous êtes en Amérique du Nord.
Bruno:
[2:50] C'est vrai que vous étiez beaucoup sur la Minitel encore en 86.
Jérôme:
[2:53] Oui, exactement. On découvrait à peine Internet qui n'était pas répandu. Il n'y avait pas beaucoup d'ordinateurs dans les foyers. Et ICQ, oui, je savais que ça existait, j'avais dû l'utiliser, etc. Mais l'essor de la messagerie instantanée, en France, il a pris avec Microsoft Messenger, MSN. Mais avant, c'était vraiment un truc de geek. Il y avait aussi, c'était l'époque de Usenet, les forums de discussion. Donc c'était vraiment...
Bruno:
[3:20] Oui, c'est ça, qui était là depuis un moment.
Jérôme:
[3:23] Mais c'était encore un peu une niche, je crois. Mais tu as raison, c'est intéressant comme ça, de s'intéresser aux icônes. C'est marrant, comme des énormes marques et des outils qui avaient une influence mondiale peuvent finalement disparaître. Oui. Rien n'est éternel. Rien n'est éternel sur ce réseau.
Bruno:
[3:43] Oui, je suis content que tu me le rappelles.
Jérôme:
[3:48] Bon, à part ICQ.
Bruno:
[3:50] Oui, à part ICQ, l'autre sujet dont je voulais te parler, je sais qu'il y a des auditeurs qui n'apprécieront pas, mais on va parler d'intelligence artificielle.
Jérôme:
[3:57] Ah, mes auditeurs adorent l'intelligence artificielle.
Bruno:
[4:01] Oui, mais il y en a, je sais, qui râle, je le sais.
Jérôme:
[4:03] Un petit peu.
Bruno:
[4:04] On va passer des mots de temps en temps en te suivant sur les réseaux sociaux.
Jérôme:
[4:07] Ben oui, bien sûr.
Bruno:
[4:08] Alors à ceux-là, je vous dis, prenez votre main en patience, ça ne durera pas longtemps et vous allez trouver ça intéressant. Moi, je voulais te poser des questions. Je voyais que, évidemment, Il n'y a pas que des élections qui se passent en France. Il y a des Jeux olympiques
Bruno:
[4:20] qui intéressent beaucoup plus le reste de la planète et qui vont se passer chez vous. Et là, je voyais qu'ils vont utiliser l'intelligence artificielle au niveau de la sécurité.
Jérôme:
[4:28] Oui, absolument. On va utiliser au niveau de la vidéo, en fait. C'est ce qu'on appelle la vidéo algorithmique, c'est-à-dire de la surveillance.
Bruno:
[4:37] On parle de la vidéo surveillance.
Jérôme:
[4:39] C'est de la vidéo surveillance, mais intelligente. L'idée, si tu veux, c'est de détecter de manière automatique des situations problématiques, problématiques, genre des attroupements là où ce n'est pas du tout prévu, des agitations, des groupes qui s'agitent, des bagarres, des choses comme ça, des agressions. C'est un moyen qui vient compléter tous les systèmes de sécurité, parce que là, je peux te dire qu'en France, tout le monde est sur les dents. Je discutais encore, pas plus tard qu'hier, avec quelqu'un qui est bien introduit dans les milieux de la sécurité et du renseignement et qui disent que quand même, le niveau d'alerte est assez élevé. et vraiment il y a une très grosse mobilisation de toutes les forces de sécurité parce que le défi est énorme et heureusement c'est des gens qui travaillent super bien, qui sont hyper motivés et il y aura beaucoup de moyens qui seront mis à ce niveau là mais effectivement on a pas mal de craintes, c'est normal dès qu'on concentre beaucoup beaucoup de gens comme ça et la vidéo algorithmique ça va apporter une petite brique intelligente pour faciliter un peu les choses mais alors bon tu sais c'est la France, on est très à cheval sur nos libertés individuelles Ah.
Bruno:
[5:42] Bah oui ça va faire.
Jérôme:
[5:44] Ça ne fait pas l'affaire de tout le monde. Écoute, donc ça ne fait pas l'affaire de tout le monde. Il y en a beaucoup où il y a certains qui râlent, il y a des associations qui râlent contre ça. Mais ça a été fait dans un cadre juridique très, très précis, sous le contrôle de la CNIL, la Commission Nationale Informatique et Libertés. C'est une dérogation qui a été apportée à la réglementation pour faire ça dans des lieux très précis. Il n'y a que la police, la gendarmerie, les pompiers, la RATP, la SNCF qui auront le droit d'accéder à ces outils de vidéosurveillance. Donc voilà, mais c'est vrai qu'on ne peut pas s'empêcher de penser que c'est peut-être un ballon d'essai pour développer éventuellement ce type de solution après les Jeux Olympiques dans certains endroits. Bon voilà, c'est un vrai outil, mais effectivement, il faut vraiment qu'il se fasse dans un cadre strictement encadré, très bien encadré d'un point de vue légal. Parce que sinon, c'est la porte ouverte, ça peut être la porte ouverte à certains dérapages. Il n'y aura pas, précisons-le, de reconnaissance faciale, il n'y a pas d'identification. C'est juste pour détecter, encore une fois, des mouvements de groupe ou des comportements anormaux, mais pas d'identification des personnes.
Bruno:
[6:48] À corps même, c'est intéressant de voir ça.
Jérôme:
[6:51] Oui, mais chez vous, enfin chez vous, c'est qu'aux États-Unis, l'IA va être utilisé aussi pour les JO, mais d'une toute autre manière.
Bruno:
[6:59] Là, ça va être intéressant de voir ça. C'est NBC Sports qui a confirmé. Donc, il y a leur animateur vedette, Al Michael, qui s'est prêté au jeu et donc a fait numériser ou digitaliser sa voix. Et donc, grâce à sa voix de synthèse, il va permettre aux amateurs de sport qui voudront bien utiliser ce résumé quotidien, la possibilité d'avoir, je pense qu'il y a 10 reportages par jour qui seront disponibles. Et c'est une IA qui va tout simplement faire un montage à partir des images et va générer un texte et ça va être lu virtuellement par la voix de synthèse de Al Michael qui va être présentée. alors les gens vont pouvoir imagine toi un peu je sais pas moi le grand nom de TF1 Sport c'est pas très bon moi dans.
Jérôme:
[7:47] Ce domaine là donc je sais pas trop.
Bruno:
[7:48] Qui ça peut être on veut pas blesser personne il doit y en avoir deux ou trois qui pensent qu'ils sont le grand nom de TF1 Sport et puis je parle même pas de France 2, alors à tous ces bonnes gens je les salue parce qu'ils vont avoir beaucoup de boulot mais donc c'est intéressant de voir qu'il y a une voie virtuelle celle d'une personnalité sportive reconnue qui va offrir des condensés comme ça. Maintenant, j'ai hâte de voir, moi, c'est toujours ça que je surveille, s'il y aura des dérapages, s'il y aura des ennuis avec ça, parce que c'est une première et il faudra voir comment ça va se passer. Je ne leur souhaite que des succès, mais on s'en reparlera à la fin des Jeux.
Jérôme:
[8:25] Mais ce sera bien entendu avec l'accord de l'intéressé, qui en plus, j'imagine, va toucher des revenus avec ça.
Bruno:
[8:33] Là, c'est ça la question. C'est une utilisation de savoir. Oui, parce que j'ai des abonnés qui sont très... Pas très suspicieux, mais qui ont toujours de bonnes questions. Et il y en avait une, entre autres, qui disait, mais je me demande s'il est rétribué pour cette collaboration-là. Parce que, on s'entend, ce sont des vedettes de NBC Sports qui ont des contrats de millions de dollars. Alors, est-ce qu'on vient en rajouter un peu plus sur cet enceinte-là? Ou est-ce que c'est déjà compris à l'intérieur d'un contrat qui fait toute utilisation connexe, genre?
Jérôme:
[9:07] Après, comme tu le dis, c'est des vedettes. et les vedettes comme ça, elles ne sont pas tout seules. Il y a des équipes derrière, donc des gens à payer, etc. Donc, c'est un peu normal aussi que ça génère des revenus. Ce ne serait pas choquant. Je ne sais pas si des choses équivalentes ont été développées en France ou pas.
Bruno:
[9:23] En tout cas, pour le moment, si c'est le cas, ça n'a pas encore été annoncé. Parce que je surveille de très près. Puis ça, ça va être un autre truc pour, le comité organisateur, le comité des Jeux olympiques, les gens à Lausanne. Moi, je suis curieux. Puis je n'ai rien vu officiellement, au niveau des règles, parce que tu sais que chaque fois qu'il y a une nouvelle technologie, ils sont toujours en train d'établir de nouvelles règles pour couvrir cette technologie. Et l'utilisation de leur nom, des images, et là, j'ai hâte de voir qu'est-ce qui va être généré. On va le savoir peut-être un mois avant, le public va le savoir un mois avant, ou peut-être deux semaines. Qu'est-ce qui sera possible et il ne sera pas possible de faire avec les noms, l'image.
Jérôme:
[10:11] C'est à suivre écoute on en reparlera je te dis à très vite salut Géraud.