[PARTENARIAT] La multiplication des satellites dans le cadre du "New Space" révolutionne le secteur, selon Patrice Duboé, directeur de l’innovation aérospatiale et défense chez Capgemini.
Interview : Patrice Duboé, directeur de l’innovation aérospatiale et défense chez Capgemini et porte-parole de Technovision.
Le secteur spatial est en pleine mutation. Peut-on parler d'un tournant avec le "New Space" ?
Absolument. Le "New Space" marque l'entrée des acteurs privés et la multiplication des satellites en orbite basse. Avec des coûts réduits, il devient plus accessible et compétitif. Des entreprises comme SpaceX ont révolutionné le secteur, rendant possibles des lancements plus fréquents et moins coûteux. Cela ouvre la porte à une multitude de nouveaux services accessibles au grand public.
Quels types de services sont concernés ?
On utilise déjà les satellites tous les jours sans forcément s'en rendre compte. Le GPS, la météo, les applications de navigation comme Waze, tout cela repose sur les satellites. On voit aussi des services de communication via des constellations comme Starlink ou OneWeb. Cela permet de connecter des zones reculées, et même des objets isolés dans la nature, améliorant ainsi des secteurs comme la logistique ou la gestion des données environnementales.
Comment gérer la question du relatif “encombrement” de l’espace ?
Avec des milliers de satellites en orbite, l’espace devient saturé, ce qui pose des enjeux en termes de régulation et d’environnement. Les entreprises doivent désormais garantir que leurs satellites seront détruits en fin de vie pour éviter de créer des débris spatiaux. On voit aussi des innovations, comme des satellites en bois, pour minimiser l'impact environnemental.
Transcription :
Patrice Duboé :
[0:00] Il y a beaucoup de services aujourd'hui et c'est un tournant parce que de plus en plus de services, souvent gratuits, avec des parties militaires, des parties publiques. Mais on voit aujourd'hui qu'on peut utiliser le satellite pour de nombreux services et encore plus demain.
Monde Numérique :
[0:15] Bonjour Patrice Duboé.
Patrice Duboé :
[0:16] Bonjour.
Monde Numérique :
[0:17] Vous êtes directeur de l'innovation aérospatiale et défense chez Capgemini. Et je suis ravi de vous accueillir pour ce nouveau rendez-vous sur Monde Numérique en partenariat avec Capgemini et avec Technovision, l'observatoire des tendances tech de Capgemini. D'ailleurs, avant toute chose, un petit mot de présentation. Rappelez-nous un peu ce qu'est à la fois Capgemini et puis ce qu'est Technovision.
Patrice Duboé :
[0:41] Alors Capgemini, c'est un groupe français, c'est important. L'un des leaders mondiaux de la transformation numérique. Nous sommes aujourd'hui plus de 340 000 collaborateurs et experts répartis dans plus de 50 pays au niveau mondial.
Monde Numérique :
[0:55] Et Technovision, de quoi s'agit-il exactement ?
Patrice Duboé :
[0:58] Technovision, en quelques mots, c'est le rapport annuel que publie Capgemini sur les tendances et innovations technologiques et ce, pour la 16e édition. Donc en fait, chaque année, nous allons sélectionner, mettre à jour 37 tendances digitales qui sont réparties dans 7 domaines des technologies de l'information et du numérique. Et donc, ce rapport va permettre aux dirigeants d'entreprises, aux décideurs, d'avoir une synthèse des innovations qu'ils peuvent appliquer dans la transformation digitale afin de sélectionner celles qui sont les plus pragmatiques pour mettre en place et avoir des résultats tangibles dans un futur proche, mais également entrevoir quel est le futur, ce qu'on appelle l'horizon 3, pour savoir sur quelles tendances, sur quelles innovations il faut commencer à regarder, peut-être à faire des tests pour pouvoir utiliser ces technologies au sein de l'entreprise. Donc on le voit de façon globale et depuis quelques années, nous avons décliné ce rapport par industrie. On sait qu'aujourd'hui, on ne va pas utiliser l'innovation numérique de la même façon dans le transport, dans le spatial ou dans la défense. Donc on avait fait un premier rapport sur les services financiers. Ensuite, on l'a décliné pour les services publics. Ensuite, pour le domaine automotive, l'énergie. Et là, nous venons de publier le dernier rapport sectoriel sur les domaines
Patrice Duboé :
[2:11] aéronautique, spatial et défense.
Monde Numérique :
[2:13] Alors le spatial, parlons-en justement pour ce premier rendez-vous. Une actualité très dense ces dernières semaines, ces derniers mois. Patrice Dubois, est-ce qu'on peut dire qu'on est à un tournant en matière de technologie spatiale ?
Patrice Duboé :
[2:26] Oui, je pense que tout le monde s'accorde à dire aujourd'hui que le spatial est particulièrement ce qu'on appelle le « new space ». On peut peut-être dire ce qu'est le « new space ». Le « new space » est arrivé avec les constellations, ce qu'on appelle basse orbite, et avec la privatisation du space. Dans les dernières décennies, lorsqu'on parlait spatial, on pensait ESA, Agence Spatiale Européenne, on pensait CNES, on pensait NASA. On ne pensait pas à des compagnies privées. Pourquoi ? Parce que le spatial est quelque chose qui coûte très cher. Il faut beaucoup d'investissements pour construire un lanceur, pour l'envoyer, pour construire des satellites, pour les maintenir. Donc, c'est un petit peu un domaine réservé aux organisations, aux pays. Il y a une entreprise qui a cassé ce modèle, c'est SpaceX, avec Elon Musk. Et suite à ça, beaucoup d'autres ont suivi. Et pourquoi on est sur un virage ? On est maintenant sur beaucoup de satellites qui sont en basse orbite.
Patrice Duboé :
[3:20] Lorsqu'on parle de satellite, on a trois orbites. L'orbite basse, 400 km d'altitude. Les plus connues qui étaient les satellites géostationnaires qui sont à 36 000, la télévision qui est reçue par satellite. Et puis au milieu, on avait les moyennes orbites plutôt pour la partie GPS. Et alors pourquoi cette basse orbite, ces constellations, elles changent la donne ? Parce que ça coûte moins cher. On comprend bien que ça coûte beaucoup moins cher d'envoyer un satellite à 400 km plutôt que de l'envoyer à 36 000. Déjà, c'est la première raison. La deuxième, vu que ça coûte moins cher, les prix baissent, donc il y a plus de concurrence, donc il y a plus d'acteurs. On a vu aussi maintenant qu'on peut réutiliser les lanceurs. C'était le premier big buzz de SpaceX. On a vu des lanceurs qui partaient mais qui en plus arrivaient à revenir sur Terre et se poser en plus de façon synchrone. Donc ça, ça a vraiment changé la donne. Et on parle aujourd'hui de Space for All. Donc chacun d'entre nous, depuis ce matin, on a probablement utilisé les satellites. On sait qu'il y a trois grandes missions. La première, c'est le GPS. Vous avez peut-être fait un running ce matin, Jérôme, sur les quais de la Seine.
Monde Numérique :
[4:20] On ne peut rien vous cacher.
Patrice Duboé :
[4:22] Si vous avez une montre connectée, elle est connectée par satellite pour le GPS si vous êtes venu en voiture, Waze, c'est animé par satellite. Si vous avez regardé la météo hier soir, ce sont des satellites. Si vous avez regardé Google Maps, ce sont des satellites, dont la partie image. Et puis enfin, la troisième composante de satellite, après le GPS et l'image, c'est la partie télécom. Aujourd'hui, on transmet l'information par satellite, si vous êtes isolé dans un territoire, vous avez peut-être du Starlink pour vous connecter ou du OneWeb. Aujourd'hui, les militaires, typiquement en théâtre d'opération à l'étranger, ont besoin du satellite pour communiquer. Donc, on voit qu'aujourd'hui, tous ces services peuvent être fournis par des orbites basses, par des compagnies privées ou publiques. Donc, il y a beaucoup de services aujourd'hui et c'est un tournant parce que de plus en plus de services, souvent gratuits, avec des parties militaires, des parties publiques. mais on voit aujourd'hui qu'on peut utiliser le satellite pour de nombreux services et encore plus demain.
Monde Numérique :
[5:18] Ça veut dire, Patrice, que de plus en plus d'entreprises peuvent utiliser ces services ?
Patrice Duboé :
[5:23] Exactement. Aujourd'hui, si on prend les grandes entreprises françaises, le CAC 40, je ne connais pas une seule entreprise qui n'utilise pas les services satellites. On peut prendre les assurances aujourd'hui, ils utilisent les données de prévision météorologique pour vous envoyer des alertes. Attention, il va y avoir une tempête, merci de fermer, vous voulez. Il y a plein de services sur lui qui sont construits par rapport à ça. On a parlé de SpaceX, d'Ariane, qui revient dans la cour. Donc, ça, c'est une très bonne nouvelle pour l'Europe. Mais il y a des petits acteurs un peu moins connus. On peut parler de Kineis en France, qui est une constellation nouvelle pour connecter des objets. Donc, on pourra et on peut déjà dès aujourd'hui connecter des objets qui sont perdus dans la nature, sans accès terrestre. Donc, ça, ce sont des points qui sont importants pour pouvoir améliorer, par exemple, la logistique, suivre des camions partout, même en zone blanche, en montagne. Récupérer des données météo pour l'environnement. Donc tout ça, ce sont des points qui sont utilisés par beaucoup d'entreprises, encore une fois, sur les trois composantes, soit la géolocalisation, soit la partie image, plus ou moins précise, soit la partie télécom pour connecter
Patrice Duboé :
[6:28] tous les points du globe.
Monde Numérique :
[6:29] On sait que ça pose des problèmes aussi. Pour faire court, l'espace est de plus en plus encombré. On a beaucoup parlé, par exemple, de la gêne que pouvaient occasionner les satellites Starlink d'Elon Musk.
Patrice Duboé :
[6:40] Effectivement, il y a plusieurs gênes. Ça peut être une gêne effectivement pour les scientifiques, les personnes qui observent le ciel. Et aujourd'hui, un satellite qui réfléchit les rayons du soleil est une obstruction lumineuse. Donc d'ailleurs, Starlink a changé la conception des satellites pour qu'ils soient moins lumineux. On voit moins aujourd'hui certains satellites. Donc c'est un premier exemple, mais de façon beaucoup plus pragmatique. D'autres problèmes se posent sur la partie environnementale.
Patrice Duboé :
[7:08] Avant, on envoyait quelques satellites par an Aujourd'hui, SpaceX peut envoyer 160 satellites en un tir Donc on voit bien qu'aujourd'hui, on a plus de 10 000 satellites dans l'espace On parle de ces constellations, Starlink avec SpaceX a l'autorisation de déployer 45 000 satellites Il y en a déjà plus de 10 000 Amazon avec le projet Kuiper va en mettre plus de 10 000 Les Chinois viennent démarrer il y a quelques mois avec une nouvelle constellation, encore pour 10 000. L'Europe a également un projet avec OneWeb. Donc, on se pose la question, est-ce qu'on a besoin d'autant de satellites ? Quid de la pollution des satellites ? En voyant un satellite, il y a quand même une consommation d'énergie pour l'envoyer, pour le maintenir. Donc, il est vrai qu'il y a un enjeu de... D'environnement, mais même de régulation. Aujourd'hui, on régule les avions dans le ciel, on veut réguler les drones. La régulation des satellites, aujourd'hui, elle est un peu controversée parce qu'elle n'est pas organisée. Donc, c'est l'un des challenges, effectivement, pour la suite. Comment gérer la politique d'expansion d'entreprises privées ou publiques par rapport à l'exploitation de l'espace ?
Monde Numérique :
[8:16] Il y a également la question de ce qu'on appelle les déchets spatiaux, la récupération de ces satellites ou de ces morceaux de satellites.
Patrice Duboé :
[8:22] Tout à fait. Alors là, la régulation a quand même bien évolué. Aujourd'hui, lorsqu'on veut lancer un satellite, on doit s'engager à garder une partie de l'énergie pour pouvoir brûler le satellite. C'est-à-dire que lorsque un satellite, par exemple, en basse orbite a une durée de quelques années, on doit garantir qu'à la fin de sa durée de vie, on va prendre un peu d'énergie pour le renvoyer à l'atmosphère. Il va brûler pour se consommer et ne pas laisser le débris. Donc ça, aujourd'hui, c'est obligatoire pour éviter que nous ayons trop de satellites en fin de vie qui sont incontrôlables, ou alors pire, qu'on ait des débris partout dans l'espace. Il y a d'autres projets un peu plus intéressants. Les Japonais ont lancé des satellites en bois. L'idée, c'est aussi de pouvoir réfléchir à cette consommation, à ce qui est moins de débris. Donc, des satellites en bois, c'est peut-être le futur pour une partie des satellites.
Monde Numérique :
[9:09] C'est pour le moins insolite, en tout cas. Sur le plan économique, Patrice Dubois, comment est-ce que vous voyez l'évolution de ce secteur ? Alors, est-ce que demain, la moindre start-up pourra lancer son propre satellite ou bien on va de plus en plus assister à l'émergence d'un marché de professionnels, enfin c'est déjà le cas, mais des professionnels qui vont prendre en charge ces missions-là ?
Patrice Duboé :
[9:32] Alors, comme tout nouveau marché, au début, il y a un petit peu un emballement, on va faire feu de tout bois, donc il y aura des perdants, il y aura des déchets, pas que de satellites, mais de l'entreprise qui vont partir en banqueroute. Donc ça, c'est important parce qu'il y a eu un emballement. Les fonds étaient facilement acceptés depuis quelques années. On voit que dans le côté start-up aujourd'hui, les investisseurs veulent être plus sûrs de leur retour. Donc non, tout le monde ne peut pas partir dans l'espace, du moins pas pour être rentable. Après, aujourd'hui, lorsqu'on parle de rentabilité économique, il se pose également une question politique. La partie souveraineté. Aujourd'hui, on sait qu'il y a des grands blocs. Il y a les États-Unis, il y a la Chine, il y a l'Europe, il y a encore la Russie. L'Inde également commence à prendre part dans cette bataille. Et dans l'une des véritables questions aujourd'hui, par rapport au support public, aujourd'hui c'est important lorsqu'on a des start-up, c'est-à-dire que l'État va investir ou co-investir. Et donc, il y a une vraie question de souveraineté. On l'a vu par rapport au dernier conflit, en particulier en Ukraine, on a vu que le spatial était l'une des clés, pour gagner ou pour perdre une guerre. On l'a vu au tout début, il y a eu des attaques de hackers qui ont bloqué des terminaux satellites pour bloquer les communications en Ukraine et puis par effet de bord en Europe.
Patrice Duboé :
[10:59] On le voit aussi sur le brouillage aujourd'hui. Pourquoi l'Europe avait investi sur le GPS européen qui s'appelle le GNSS, Galiléo ? Parce qu'on ne voulait pas qu'en temps de guerre, les armées françaises dépendent d'un signal d'une constellation américaine. Donc on a créé le GPS européen qui s'appelle Galiléo. Aujourd'hui, la même question se pose sur la partie télécom. S'il n'y a que SpaceX américain avec Starlink qui fournit un réseau satellite télécom au débit, ce n'est pas envisageable ni acceptable pour d'autres pays. C'est pour ça qu'il y a un nouveau projet qui s'appelle Iris Square.
Patrice Duboé :
[11:34] Pour construire une constellation européenne équivalente à Starlink qui aura des applications publiques pour nous, privées, mais également militaires. Donc là, on voit bien qu'aujourd'hui, le spatial, ce n'est pas uniquement une guerre technologique et économique, mais c'est aussi une guerre géopolitique et géostratégique. On l'a vu encore une fois, vous pouvez très bien bloquer un ennemi en coupant ses câbles, en détruisant des antennes 5G, c'est très facile, en coupant un câble sous-marin, aller détruire une constellation satellite de plusieurs milliers de satellites. On voit que là, c'est beaucoup plus compliqué. Donc, on voit également se profiler
Patrice Duboé :
[12:13] cette guerre stratégique de l'accès à l'espace.
Monde Numérique :
[12:16] C'est intéressant que vous en parliez parce que, justement, moi, je l'ai vécu personnellement pas plus tard que l'été dernier, où j'étais du côté, près du Proche-Orient, on va dire, à Chypre, très exactement. Et en fait, les satellites, les GPS dans toute cette zone, du fait du conflit au Proche-Orient, sont perturbés. Et tout le monde est repositionné sur l'aéroport de Beyrouth. Est-ce qu'on peut en parler un petit peu ? De quoi est-ce qu'il s'agit ? Ce n'est pas du piratage, c'est du brouillage, c'est ça ?
Patrice Duboé :
[12:48] C'est du brouillage, exactement. Comme je le disais tout à l'heure, aujourd'hui, on ne veut pas dépendre d'un GPS étranger ou d'un système télécom étranger. Donc, on peut décider de brouiller. D'ailleurs, vous pouvez le voir vous-même. Vous allez sur Google Maps, Vous allez avoir une vision très claire sur des habitations privées sur votre maison. Si vous habitez près d'une zone militaire, les images seront brouillées. La définition ne sera pas la même. Donc là, c'est aussi une des grandes différences qu'on a sur les technologies militaires et civiles. Sur un même satellite, les militaires vont avoir une précision sur l'image, par exemple, de quelques centimètres, voire des centimètres, alors que nous, grand public, nous aurons une précision plutôt de l'ordre du mètre. C'est pareil pour les télécoms.
Monde Numérique :
[13:31] Ah oui, on n'a pas la même finesse, en fait, c'est ça ?
Patrice Duboé :
[13:34] Non. Alors, il y a deux raisons. D'abord, les optiques ne sont pas les mêmes. Il est évident que pour faire une précision optique, il faut des miroirs d'une qualité exceptionnelle qui valent très très cher. Donc un satellite d'observation militaire coûtera beaucoup plus cher à produire parce que la qualité de l'image ne sera pas la même, comme pour un appareil photo. Et ensuite, il y a le désir ou pas de brouiller l'image, de dégrader la qualité. C'est ce qui se passe aujourd'hui sur de nombreux satellites où, dans certains états, on va décider qu'autour des bases militaires, autour de bâtiments d'État. On va brouiller l'image, on va dégrader pour ne pas qu'on puisse en servir à des fins, on va dire, qui soient nocives pour un État ou une armée. Donc, on a bien des qualités différentes et c'est vrai aussi en télécom, on peut brouiller des actes télécom, on peut brouiller des signaux GPS. Donc, ça fait partie des tactiques militaires étatiques pour se préserver une confidentialité.
Monde Numérique :
[14:27] C'est aussi la preuve d'une certaine vulnérabilité de ces installations ?
Patrice Duboé :
[14:32] Vu de l'arbitré, oui et non. Comme on l'a vu, la techno est beaucoup plus coûteuse et compliquée pour brouiller des satellites que pour brouiller une simple antenne 4G, 5G. Vous avez des brouilleurs dans des cinémas aujourd'hui pour ne pas qu'on puisse capter les téléphones. Donc, c'est des technos qui sont faciles, déployables et à moindre coût. Si vous voulez brouiller des liens satellites, l'accès n'est pas le même,
Patrice Duboé :
[14:56] la compétence n'est pas la même et le coût ne sera pas le même.
Monde Numérique :
[14:59] Pour résumer, Patrice Dubois, ce New Space, c'est vraiment un nouvel horizon à la fois technologique et économique pour les entreprises.
Patrice Duboé :
[15:08] Oui, pour les entreprises, les petites, les grandes, les startups. Vous avez suivi la French Tech qui a publié sa liste du French Tech 120 ou le Next 40, les futures startups qui pourraient être les 40 startups qui pourraient faire partie plus tard du CAC 40. Et on sait que dans ces 40 startups sélectionnées, il y a par exemple des entreprises comme Kineis, comme Loft Orbital qui font partie du spatial et qui amènent aujourd'hui des services utilisables aujourd'hui par les entreprises, par le grand public. On parle beaucoup, encore une fois, de télécom avec les réseaux NTN, Non Terrestrial Network. Donc, comment on va pouvoir amener du réseau au débit avec la 5G par le spatial, mais également des signaux pour suivre les objets connectés, améliorer la logistique pour les entreprises, améliorer la safety, le côté sécurité. Vous avez entendu, on va pouvoir bientôt utiliser les réseaux satellites en cas d'urgence pour pouvoir utiliser notre téléphone classique pour envoyer un signal d'intelligence par satellite. Ce sont des choses qui sont très pragmatiques. Et encore une fois, pour l'environnement, pour terminer sur une note positive, on sait aujourd'hui qu'il y a beaucoup de projets environnementaux qui sont utilisés grâce au spatial, où on peut avoir beaucoup d'images par satellite, mais également récupérer beaucoup de signaux sur Terre pour suivre les informations météo et climato. Donc voilà, ce sont des objets très concrets et la France est très bien placée et elle devrait pouvoir perdurer dans ses positions stratégiques.
Monde Numérique :
[16:32] Merci beaucoup Patrice Duboé et directeur de l'innovation aérospatiale et défense chez Capgemini et porte-parole de Technovision.
Patrice Duboé :
[16:39] Merci beaucoup.