📆 L'HEBDO 15/03 - IA : les Chinois rient, Apple pleure
14 mars 202555:01

📆 L'HEBDO 15/03 - IA : les Chinois rient, Apple pleure

Au programme cette semaine : une nouvelle intelligence artificielle chinoise, Apple à la peine avec Siri 2.0, cyberattaques contre la France, carte vitale dématérialisée, un ordinateur organique, le festival SXSW, Hugging Face, la tech au service de l'agriculture !

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Chinese power vs american fail ?

L'ACTU DE LA SEMAINE

  • Manus, la super IA chinoise : Une nouvelle intelligence artificielle, Manus, fait sensation avec des capacités avancées de planification et d'exécution de tâches complexes. Bien que présentée comme une révolution, elle reste inaccessible au grand public et suscite encore des doutes sur ses réelles performances.

  • Apple Intelligence en retard : Apple peine à avancer sur l'intelligence artificielle, avec le report de Siri 2.0 à 2026 pour des raisons techniques. Pendant ce temps, la concurrence, notamment chinoise et coréenne, innove à grande vitesse.

  • Cyberattaques en série : X, le réseau social d'Elon Musk, a été victime d'une attaque DDoS massive, perturbant le service pendant plusieurs heures. En France, l'Agence nationale de sécurité informatique (ANSSI) alerte sur la hausse des cyberattaques, notamment en provenance de Russie.

  • Carte Vitale dématérialisée : Bonne nouvelle pour les assurés français, la carte Vitale arrive enfin sur smartphone. L'activation nécessite un smartphone compatible et la nouvelle carte d'identité électronique.

  • Google aspire nos données : Google propose d'exploiter toutes les données de ses utilisateurs pour améliorer son IA, Gemini. Bien que le système soit en opt-in, il suscite déjà de vives interrogations sur la vie privée.


L'INNOVATION DE LA SEMAINE

  • Un ordinateur organique à base de neurones humains : La startup australienne Cortical Labs présente CL1, un ordinateur hybride combinant électronique et cellules cérébrales. Cette technologie promet une meilleure efficacité énergétique, mais pose déjà des questions éthiques.


LES INTERVIEWS

  • Julien Villeret, EDF [PARTENARIAT] : Retour sur le festival South by Southwest avec les 10 technologies de rupture du MIT. Parmi elles, l'intégration des neurones biologiques dans les circuits informatiques et l'expansion de la robotique.

  • Clément Delangue, CEO de Hugging Face : La startup franco-américaine propose plus d'un million de modèles IA en open source, permettant aux entreprises de développer leurs propres solutions sans dépendre des géants comme OpenAI. Selon lui, l'open source est l'avenir de l'IA.

  • Patrice Duboé, Capgemini [PARTENARIAT] : La tech révolutionne l'agriculture avec des images satellites pour optimiser l'irrigation et des colliers connectés pour surveiller le bétail. Une transformation qui améliore à la fois les rendements et le bien-être animal.


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Chapitres

00:14 Une nouvelle IA chinoise révolutionnaire
06:30 Apple en difficulté avec son IA
08:39 Cyberattaques : le réseau X à l'épreuve
10:20 Bilan ANSSI cybersécurité en France
12:30 Carte vitale dématérialisée
14:20 Debrief Transatlantique
24:44 L'ordinateur organique : une innovation fascinante
28:57 Monde Numérique premium sur Spotify
31:14 SXSW avec Julien Villeret (EDF)
37:57 Hugging Face avec Clément Delangue
46:38 Innovations agricoles avec Patrice Duboé (Capgemini)
53:35 Conclusion


Monde Numérique :
[0:10] Une nouvelle intelligence artificielle chinoise présentée comme révolutionnaire. Voici Manus, la super IA d'IA. On en parle cette semaine dans Monde Numérique. Pendant ce temps-là, Apple patine joyeusement dans la semoule avec Apple Intelligence et avec Siri 2.0 qui prend un retard phénoménal. La marque à la pomme serait-elle complètement larguée ? Ce n'est pas tout. Dans l'actu, on va parler aussi de cette cyberattaque contre X qui a mis à genoux le réseau d'Elon Musk. D'où venait-elle exactement ? En France aussi, les cyberattaques se multiplient, en provenance notamment de Russie, selon l'Agence Nationale de Sécurité Informatique. Plus gai, en revanche, la carte vitale dématérialisée arrive enfin dans nos smartphones. Avec Bruno Guglielminetti, on va parler de Google qui veut aspirer toutes nos données personnelles pour alimenter son IA Gemini. Et puis l'innovation de la semaine, On reviendra sur cet étonnant ordinateur organique qui fonctionne à base de neurones humains.

Monde Numérique :
[1:15] Dans la deuxième partie de cette émission, les interviews, entretien exceptionnel avec le cofondateur de l'une des startups françaises les plus en vue. Je reçois Clément Delangue de Hugging Face, cette plateforme qui propose plus d'un million de modèles d'intelligence artificielle en libre accès. On va parler également des innovations totalement incroyables présentées récemment au festival South by Southwest au Texas avec Julien Villeret d'EDF. Et enfin, on s'intéressera aux innovations technologiques dans le secteur agricole avec Patrice Duboé de Capgemini. Bienvenue à l'écoute de Monde Numérique, l'hebdo du 15 mars 2025.

Jingle :
[1:52] Monde Numérique, Jérôme Colombain.

Monde Numérique :
[1:57] C'est parti pour un nouvel épisode de Monde Numérique, l'hebdo. L'hebdo, c'est chaque samedi, 50 minutes de news et d'interviews consacrées aux meilleurs de la tech. Rien de trop, juste ce qui est essentiel, ce qui est techniquement remarquable aussi et qui mérite qu'on s'y intéresse. Tiens, c'est le cas notamment de Frogans. Frogans, c'est une technologie française innovante de diffusion de contenu sur Internet. Imaginez des mini-sites très graphiques qui fonctionnent partout, sur ordinateur, smartphone, tablette ou même dans des casques de réalité virtuelle, sans passer par un navigateur classique. Froganz est partenaire de cette émission. Et pour assurer aujourd'hui le développement de Froganz, la société F2R2, qui est au cœur de cette innovation, lance une offre de titres ouverte au public. Ça veut dire que si vous voulez investir et soutenir un projet français unique en son genre, vous pouvez acquérir des actions F2R2. C'est une opération déposée à l'AMF. Pour souscrire, c'est simple. Il suffit d'aller sur le site f2r2.fr. Et pour en savoir plus, retrouvez l'interview du fondateur de Frogans, Alexis Tamas, en audio sur le fil du podcast Monde Numérique ou en vidéo sur la chaîne YouTube ou encore sur le site mondenumérique.info.

Monde Numérique :
[3:13] Alors quoi de neuf dans l'actu cette semaine ? Eh bien tout d'abord cette fameuse nouvelle IA chinoise qui pourrait bien bousculer les choses. Vous avez aimé DeepSync il y a quelques semaines ? Eh bien préparez-vous maintenant à accueillir Manus, M-A-N-U-S. Cette IA donc lancée la semaine dernière par une start-up chinoise qui s'appelle Butterfly Effect et qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, car la promesse énoncée par son créateur dans une vidéo est assez séduisante.

Monde Numérique :
[3:42] Manus, en fait, est une sorte d'IA, d'IA, une sorte d'agent qui s'appuie sur d'autres modèles d'intelligence artificielle pour effectuer toutes sortes de choses. Manus serait capable, par exemple, d'analyser des CV en masse et de prendre des décisions d'embauche, de créer des itinéraires de voyage personnalisés et ensuite de réserver des billets, des billets de train, des billets d'avion, etc. De développer entièrement des sites web, y compris à partir de sites existants, faire des copies, on imagine, le meilleur comme le pire, ou encore de gérer des tâches complexes liées par exemple à l'immobilier ou la finance. Par exemple, une recherche immobilière à New York en analysant les statistiques criminelles pour trouver les meilleurs quartiers, les plus sûrs, et proposer ensuite une sélection de logements adaptés.

Monde Numérique :
[4:29] C'est l'une des démonstrations qui a été faite par la start-up Butterfly Effect. Voilà une IA donc qui est capable de réaliser des tâches cognitives à la manière d'un être humain en décomposant une demande en sous-tâches pour ensuite enchaîner leur exécution et selon ses créateurs ce serait je l'ai dit un véritable agent intelligent carrément le premier agent IA entièrement autonome capable de penser, planifier, exécuter des tâches sans supervision humaine. alors Il faut bien dire que tout ça, c'est essentiellement ce qui est présenté dans une vidéo, mais Manus n'est pas accessible à tous. C'est disponible uniquement en version bêta. Il faut s'inscrire. Alors, il y a pas mal de gens qui l'ont fait, puisque ça a même donné lieu à du marché noir d'invitations en Chine. Il obtiendrait ce modèle de très bon score par rapport aux autres modèles actuels, notamment sur le classement Gaia, qui est un outil qui compare la puissance des modèles d'intelligence artificielle entre eux. La particularité de ce Manus, c'est qu'il s'appuie donc sur d'autres modèles et en l'occurrence apparemment sur Claude, Claude 3.7 très précisément de la société Anthropique ou encore sur des versions de Kuen qui est l'IA d'Alibaba, autre entreprise chinoise. En gros, il utilise la force de ces modèles tiers, ce qui limiterait donc sa propre consommation en puissance de calcul, c'est assez astucieux. Mais, je l'ai dit, pour l'instant, tout ça, ce sont encore des promesses. Il faut sans doute se méfier un peu.

Monde Numérique :
[5:56] Malgré un véritable emballement médiatique, il faut peut-être un peu tempérer les choses.

Monde Numérique :
[6:02] Certains sont allés le tester et affirment que la réalité est un peu différente de la promesse. Ils travailleraient notamment beaucoup moins vite, pas aussi bien que ce qu'on voit dans la vidéo. Et comme je l'ai dit, pour l'instant, Manus n'est pas accessible à tous. En tout cas, c'est un outil qui serait prioritairement destiné aux entreprises et pas vraiment au grand public. Mais le fait que cela vienne de Chine, après le phénomène dipsych, évidemment explique sans doute cet emballement médiatique.

Monde Numérique :
[6:31] Pendant ce temps-là, de l'autre côté de l'Atlantique, ou du Pacifique plus exactement, ça dépend par où on passe, du côté de chez Apple, c'est pas la joie. Ça ne rigole pas du tout en ce qui concerne l'intelligence artificielle, avec des annonces qui se succèdent et qui ne sont pas à l'honneur de la marque à la pomme. On sait que le système Apple Intelligence d'Apple, dévoilé en juin dernier, est en train d'arriver tout doucement sur les différents appareils. Et la nouvelle de la semaine, c'est qu'en plus, la nouvelle version de Siri, l'assistant intelligent, donc Siri 2.0, serait reportée à 2026 pour des questions techniques qui sont assez obscures. Alors, d'ailleurs, si vous en savez plus, je vous en parle de manière détaillée dans un édito en date du 14 mars. Et puis, on va y revenir tout à l'heure dans le débrief transatlantique avec Bruno Guillel-Minetti. Bon, à propos d'Apple, en revanche, là où ils sont très, très bons, bien sûr, c'est sur d'autres innovations. Et par exemple, ils seraient en train de travailler sur une fonction super intéressante à venir sur les AirPods, les écouteurs de la marque à la pomme, qui permettraient de traduire des conversations en temps réel. Imaginez, vous discutez avec quelqu'un, vous avez l'oreillette et tout simplement, même s'il parle chinois, vous le comprenez en français. Ça existe un peu déjà, ce genre de choses. Ça reste encore assez expérimental.

Monde Numérique :
[7:47] Ça ne marche pas forcément très, très bien. Google avait sorti quelque chose dans ce goût-là. Bon, on verra si Apple arrive à faire mieux avec la version iOS 19. Ce n'est pas pour tout de suite. Et puis, autre chose là où Apple, en revanche, reste très très bon, c'est en matière de design et d'interface utilisateur. Et on a appris que la marque préparerait une refonte majeure et en profondeur de son interface iOS, c'est-à-dire de l'interface de l'iPhone. L'iPhone devrait avoir prochainement un nouveau look, plus moderne, plus épuré, tout en conservant les repères graphiques auxquels on est habitué. Des animations repensées, une interface plus fluide, etc. Ce serait, selon les fuites, l'une des plus importantes mises à jour visuelles depuis iOS 7. Et ça arriverait avec iOS 18, qui devraient être présentés en juin prochain lors de la WWDC 2025.

Monde Numérique :
[8:39] Le réseau social X est victime d'une cyberattaque massive en début de semaine. X a pas mal déraillé lundi, lundi 10 mars, aussi bien l'application mobile que la version web. Pendant un certain temps, les messages ne se chargeaient plus. Il y avait des perturbations qui ont même duré un peu jusqu'au lendemain. Il s'agissait apparemment d'une attaque par déni de service, c'est-à-dire par saturation des serveurs, via un botnet, un réseau de robots logiciels qui utilisait des caméras vidéo connectées à Internet, mal sécurisées. C'est déjà arrivé avec ce type d'appareil. Les caméras ont des adresses IP, donc elles sont infectées par un malware et ça sert de point de départ pour effectuer des milliers de requêtes. Elon Musk, le patron de Hicks, a immédiatement montré du doigt l'Ukraine. C'est vrai que dans le contexte géopolitique actuel, ça pourrait sembler ressemblable, sauf qu'apparemment ce ne serait pas l'Ukraine, ou en tout cas, c'est un autre groupe qui a revendiqué cette attaque, un groupe de hackers connu sous le nom Darkstorm Team et qui n'aurait rien à voir avec l'Ukraine ou en tout cas qui serait plutôt connu pour des actions pro-palestiniennes, ce qui les a déjà conduits à cibler des pays soutenant Israël. Ce serait le véritable motif de l'attaque si ce sont bien ces gens-là. En tout cas, selon le média américain spécialisé Wild, ce qui est avéré, c'est que les serveurs de X qui sont tombés, apparemment étaient très mal protégés, ce qui fait un peu désordre quand même pour une firme de tech comme X.

Monde Numérique :
[10:04] Bon, même s'il faut rappeler qu'une attaque par déni de service, ce n'est pas réellement destructeur, ça n'occasionne pas de fuite de données, mais seulement des perturbations, des interruptions de service, c'est-à-dire que les gens ne peuvent plus se connecter.

Monde Numérique :
[10:15] Donc évidemment, la clé des manques à gagner pour les sites web ou les applis qui sont concernés.

Monde Numérique :
[10:22] En France aussi, on parle de cyberattaques et de cybersécurité avec un chiffre 4386 incidents de cybersécurité en France en 2024. C'est le bilan de l'ANSI, l'agence française de cybersécurité, qui a publié récemment son bilan annuel. Et encore, ça ne concerne que les entreprises, les organismes dont s'occupe l'ANSI, parce qu'au total, il y a beaucoup plus d'attaques que ça, y compris contre les particuliers. En tout cas, l'Annecy tire la sonnette d'alarme face à cette explosion des menaces, une hausse de 15% par rapport à 2023.

Monde Numérique :
[10:56] Ce sont notamment les attaques par rançongiciel qui continuent de faire des ravages, touchant particulièrement les petites entreprises. Les PME représentent 34% des victimes, car ce sont souvent les moins bien préparés, les moins bien protégés. Autre cible, les établissements d'enseignement supérieur, qui ont vu également une nette augmentation des attaques à leur encontre. Mais une bonne nouvelle tout de même, des cibles « habituelles » comme les collectivités territoriales et les établissements de santé ont enregistré à l'inverse une baisse notable du nombre de cyberattaques, sans doute grâce aux efforts déployés pour renforcer la cybersécurité comme quoi on peut se protéger. Cela dit, toujours selon l'agence, la France reste une cible privilégiée, notamment pour les campagnes d'espionnage et de déstabilisation. Et maintenant, on ne vous fera pas un dessin de blocs étatiques qui ne sont autres que la Chine et la Russie. Des attaques qualifiées de totalement désinhibées d'ailleurs par l'ANSI, comme par exemple ces hackers russes qui auraient ciblé des stations d'épuration de la Seine à Paris pour perturber les épreuves de natation lors des JO. On se souvient de ces difficultés-là, mais on ne savait pas que c'était à l'origine des hackers. Un autre groupe aurait tenté de s'en prendre aux infrastructures énergétiques de la France. Mais finalement, il devait être un peu débile parce qu'ils se sont complètement trompés de cible, visiblement. Et puis, à noter aussi dans ce palmarès, c'est bien des satellites français qui ont fait l'objet de plusieurs cyberattaques en 2024.

Monde Numérique :
[12:25] Et on termine ce coup d'œil sur l'actu tech de la semaine avec une news un peu

Monde Numérique :
[12:28] plus légère et une bonne nouvelle. Pour les Français affiliés à la Sécurité sociale, il ne sera bientôt plus nécessaire d'avoir sur soi sa carte vitale pour se rendre chez le médecin ou en pharmacie, car la petite carte verte arrive enfin en version dématérialisée sur smartphone. Le système était en test dans plusieurs régions depuis quelques temps et il est désormais officiellement généralisé. Après la carte d'identité, après le permis de conduire, nouveau pas vers la dématérialisation des documents utilisés, officielle, personnelle. Alors, pour avoir sa carte vitale sur son smartphone, comment faire ? Eh bien, mode d'emploi, il vous faut un smartphone déjà, iPhone ou Android. Et ensuite, une condition sine qua non importante quand même, il faut préciser, c'est qu'il vous faut la nouvelle carte d'identité électronique, celle au format carte, au format carte bancaire, donc matériel, car elle a une puce qui permet de vous authentifier sur smartphone. Ensuite, une fois que vous avez ça, vous devez télécharger J'ai deux applications si vous ne les avez pas déjà. D'une part, l'application Carte Vitale, c'est logique, et aussi l'application France Identité. France Identité vous permet d'abord de vous authentifier via la carte d'identité numérique. Donc, il y a une petite manip qui n'est pas très compliquée. Et ensuite, vous allez pouvoir activer votre carte vitale dématérialisée dans l'application Carte Vitale.

Monde Numérique :
[13:44] Bon, une fois qu'on a ça, qu'est-ce qu'on peut faire avec ? Eh bien, pour l'instant, pas grand-chose, parce qu'en théorie, on pourra l'utiliser comme la carte vitale traditionnelle, dans les établissements de santé, pharmacie, chez le médecin, etc. Mais je dis bien en théorie, car comme ça vient seulement d'arriver.

Monde Numérique :
[14:01] Il y a fort à parier que les personnels médicaux, et notamment les médecins libéraux, ne sont pas encore équipés, donc il va sans doute falloir être un peu patient. Voilà, que diriez-vous si maintenant nous traversions l'Atlantique pour aller rejoindre à Montréal mon camarade et podcasteur préféré, Bruno Guglielminetti ? Le débrief transatlantique, ce pont entre la France et le Canada, entre le monde numérique et mon carnet. Salut Bruno Guilhelminetti.

Invité :
[14:33] Salut Jérôme Colombin à Paris.

Monde Numérique :
[14:35] Bruno, cette semaine, il faut qu'on parle de cette annonce de Google qui ne ménage pas ses efforts pour essayer de rendre son intelligence artificielle attractive, en l'occurrence Gemini. Mais alors là, ils vont faire un truc qui, quand même, quand même, risque de faire un peu grincer des dons.

Invité :
[14:52] J'aime tellement ta présentation. Oui, et la nouvelle est tombée jeudi et j'avoue que, eux, bon, Google m'a envoyé ça en disant, on a des bonnes nouvelles. Le premier truc que je regarde, c'est la personnalisation de l'utilisation de Jiminy. Alors, évidemment, l'intention est noble, c'est-à-dire de permettre aux gens, comme d'autres IA sur le marché permettent, peut-être des IA génératives, permettent de personnaliser en prenant le temps d'aller dans les paramètres et d'indiquer des choses. Sauf que Google, voulant simplifier l'opération, s'est dit, ne demandons pas aux gens d'aller pondre de l'information sur eux. Allons plutôt utiliser toutes ces données qu'ils génèrent en utilisant nos propriétés. Donc, Quelqu'un qui veut, puis là, je rassure les gens, c'est quand même, c'est un opt-in. Il faut quand même faire le geste. Par défaut, ça ne fonctionnera pas. Mais si vous allez dans les paramètres, vous pouvez autoriser Jiminy à utiliser toutes les traces que vous pouvez laisser en utilisant des applications et des services de Google pour personnaliser votre expérience d'utilisation de Jiminy. Ça veut dire tout votre historique de navigation sur Internet, si vous utilisez Chrome. Ça veut dire toutes les vidéos que vous regardez ou les recherches que vous faites sur YouTube, les recherches aussi que vous pouvez faire sur d'autres outils, je pense à Google Maps notamment. Bref, l'idée c'est que… Gmail également?

Invité :
[16:17] Gmail, on n'est pas encore là, mais c'est une question de temps. Et donc, l'idée, c'est d'avoir un maximum d'informations sur ce qui vous intéresse pour par la suite arriver à avoir une idée de qui vous êtes. Google, là, mais là, c'est de connecter les deux avec ce que Google sait sur vous, enfin, les traces que vous laissez lorsque vous utilisez les outils de Google et Gemini, et donc, démarrer ça en deux. Mais évidemment, c'est toute la question de la vie privée qui est soulevée par la chose. Le geste est un peu noble de faciliter la vie des gens, mais là, on commence à donner beaucoup d'informations sur nous-mêmes à une IA, sachant pas ce que l'IA peut en faire par la suite.

Monde Numérique :
[16:55] Oui, je sens que ça te choque, ça. Ça te défrise un peu.

Invité :
[16:59] Non, moi, j'ai les cheques courts de ce temps-ci, donc ça, ça va. Mais non, c'est sûr que ça pose des questions.

Monde Numérique :
[17:05] Bien sûr.

Invité :
[17:06] Je pense que la bonne décision de Google, c'est quand même de ne pas l'avoir faite par défaut. Donc, il faut vraiment commettre le geste de dire, je prends le pari et je mixe mes données personnelles avec Gemini.

Monde Numérique :
[17:20] Déjà, je pense qu'en Europe, ils n'auraient pas le droit de faire ça.

Invité :
[17:22] Non, exactement.

Monde Numérique :
[17:23] Avec le RGPD.

Invité :
[17:24] Mais pour le reste de la planète, ça pourrait se faire sans trop de problèmes. Et puis, mais donc, il y a une première étape à faire. Mais par la suite, moi, j'avoue très honnêtement que je ne vais pas le faire tout de suite. Je vais le faire probablement, mais pas tout de suite parce que je veux voir…, mauvaises histoires qui vont sortir dans les prochaines semaines quant à l'utilisation croisée de ces outils-là. Mais à moyen terme et à long terme, c'est sûr que si on veut vraiment tirer le maximum d'un outil comme Gemini qui est intégré à tout le reste de la suite, il faut passer par là.

Monde Numérique :
[17:56] Voilà, c'est in fine, il y aura quand même des bénéfices, mais la question c'est toujours la même, c'est à quel prix? Est-ce que, quelles garanties ils vont fournir pour que les données ne servent qu'à nos intérêts immédiats.

Invité :
[18:11] Exactement. Mais ce qui me fait penser à vendredi, bien hier, vendredi, tu as pondu un édito donc qui touchait, alors on reste dans le même domaine, on parle d'intelligence artificielle, mais j'ai bien aimé ce que tu disais par rapport à Apple Intelligence et l'histoire de Siri qui peine à évoluer.

Monde Numérique :
[18:34] Ben oui, oui, parce que Siri 2.0 comme on peut l'appeler, qui devait sortir là, finalement, à peu près en cette période, en tout cas aux Etats-Unis, ne verra pas le jour. Et alors, c'est complètement fou parce qu'ils ont annoncé, enfin, fait savoir que, en fait, c'était carrément reporté à 2026. Donc, c'est énorme comme délai. Et pourquoi ? Parce que, selon... Alors, ça, ce n'est pas officiel, en revanche, mais c'est l'interprétation d'un expert, un développeur qui est assez réputé et crédible. Il dit mais en fait c'est parce qu'il y a un problème de sécurité Siri peut être jailbreaké trop facilement, par ce qu'on appelle une injection de prompt c'est à dire une instruction qui va lui demander de se sortir au moment où je parle de Siri il se déclenche ça c'est le gros problème, il veut injecter des propos parce que pour l'instant il est encore assez bête et comme Siri doit être intégré de manière très profonde dans le système d'Apple, ça pourrait vraiment avoir des conséquences très, très graves.

Invité :
[19:38] C'est intéressant parce qu'à la fois, c'est sa force, mais ce serait sa faiblesse.

Monde Numérique :
[19:42] Exactement, c'est sa force et sa faiblesse en même temps. Et au-delà de ça, c'est vrai qu'on peut aussi se poser la question de savoir si Apple ne nous a pas un peu vendu du rêve un peu vite quand ils ont fait leur présentation en juin en nous montrant Apple Intelligence et tout ce qu'allait faire Apple Intelligence. Et on s'aperçoit aujourd'hui qu'en fait, il n'y avait rien qui marchait à l'époque ou presque rien et qu'ils ont un peu tiré des plans sur la comète. Même si ce n'est quand même pas la première fois qu'ils font ça, parce qu'ils ont toujours fait ça. Rappelle-toi, le premier iPhone, il ne marchait pas.

Invité :
[20:10] Mais quand même, Jérôme, tu te souviendras d'une discussion qu'on avait eue quand Apple a présenté l'iPhone 16. Moi, la première chose que j'ai dit, c'est que si vous voulez utiliser le nouvel appareil pour utiliser Apple Intelligence, attendez le 17. Mais là, ce que ça veut dire, c'est que ça ne sera presque pas prêt avant le 18.

Monde Numérique :
[20:30] Exactement. C'est énorme, ce retard. Ils n'arrivent pas à rattraper ce retard.

Invité :
[20:35] Et c'est catastrophique pour Apple.

Monde Numérique :
[20:37] Bien sûr, parce que c'est Apple, parce que c'est l'intelligence artificielle qui est le truc du moment, parce qu'ils prennent du retard. J'étais récemment au salon de Barcelone, le Mobile World Congress, où il y avait de l'IA partout. Et les constructeurs chinois, coréens, etc. Expliquent tout ce que l'IA va pouvoir faire dans les smartphones. Et même dans les modèles.

Invité :
[20:56] Mais tu vois, là, tu parles des modèles à venir, mais même dans les nouveaux modèles, le Pixel, le OnePlus, le Huawei, il y a des gens embarqués.

Monde Numérique :
[21:06] Bien sûr, bien sûr. Depuis le Galaxy S24 de Samsung.

Invité :
[21:09] Oui, exactement.

Monde Numérique :
[21:09] C'est lui qui avait ouvert le bal. Bon, voilà.

Invité :
[21:11] On est tellement en retard et donc ça, puis j'avoue que je suis ambivalent parce que j'ai aimé la transparence de Apple en disant, écoutez, on va être honnête avec vous, là, ça ne sera pas prêt avant 2026. Ça, c'est comme la semaine passée quand la nouvelle est sortie. Mais là, c'est ça, c'est qu'on connaît. Puis ton billet de vendredi m'a fait penser à ça. C'est que là, on est en train de revoir toutes les ramifications, l'impact pour l'entreprise, mais aussi, puis moi, c'est un peu ça qui me déçoit, mais bon, on est déjà habitué, puis ça fait référence à ça. C'est le mensonge au niveau de la mise en marché. Écoute, c'était Apple Intelligence de bord en bord quand ils ont présenté l'iPhone 16. Puis il y a quoi? « Oh, on peut faire des images de soi-même en tête de cochon. Wow! Bravo, Lya!

Monde Numérique :
[21:57] » Eh oui, ouais, ouais, que vas-tu. Bon, ben, en tout cas, on va voir comment ils vont gérer cette... Ce n'est pas encore une crise, mais ça pourrait bien le devenir. Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet, dans ton excellente émission hebdomadaire?

Invité :
[22:10] Oh, merci beaucoup de la présenter de cette façon-là. Eh bien, écoute, j'ai... On connaît Yoshua Bengio, on l'a eu en invité tous les deux. Oui, le grand point de Lya.

Invité :
[22:20] Exactement. J'ai la chance, cette semaine, d'accueillir Catherine Régis. Elle est, et là, je pèse mes mots, là, elle est la bengio de l'éthique de l'IA, donc de l'encadrement de son utilisation et de la réflexion qu'on doit avoir autour de ça. Tu sais, tous ces textes qu'on a vus sortir ici et là sur les risques qui pouvaient être encourus avec l'utilisation de l'IA, Catherine Régis, elle est beaucoup derrière toutes ces initiatives-là.

Invité :
[22:47] Elle est rattachée, elle est prof à l'Université de Montréal. Elle est rattachée au Mila et c'est un peu, puis elle est toujours un peu… Dans l'ombre de Yoshua Menjo. Mais là, je lui ai demandé, je lui ai dit, est-ce que je peux vous parler? Et puis, entre un voyage à Vancouver puis un autre appairie, puis là, je pense qu'elle repartait à Londres, elle a accepté. On a fait une entrevue de 25 minutes. C'est fascinant parce qu'elle travaille avec presque tous les gouvernements de la planète qui sont des leaders dans le domaine de l'IA. Elle vient de pondre un document pour les Nations Unies. Alors, c'est pour discuter d'où ça s'en va par rapport à l'éthique et qui joue avec quoi dans le contexte qu'on connaît international. Sinon, rapidement, deux auteurs. Stéphane Récoule, que tu connais, qui est collaborateur sur Montcarnin, il sort un livre qui s'appelle Vos clics, leurs caches. Ça sort à Paris et ça sort à Montréal en simultané. Et donc, on va parler de fiscalité du monde numérique. Autre livre qui sort à la fois... C'est fort. Autre livre qui sort à Paris et à Montréal en même temps, c'est L'Empire du sexe, une enquête sur Pornhub. Qui est une fierté canadienne.

Monde Numérique :
[23:55] Oui, c'est vrai que c'est une pépite canadienne.

Invité :
[23:58] De Montréal. J'ai plusieurs amis qui travaillent là. Et puis, donc, grosse enquête du Journal de Montréal sur la chose.

Monde Numérique :
[24:07] J'ai vu passer ça.

Invité :
[24:08] Oui, puis donc, on en parle. Et puis, on va parler avec Chloé Sunderbos du nouvel IA qui est lancé au Canada. Donc, c'est une fierté canadienne. Ça vient de Toronto. Puis, je vais en parler avec ma collègue qui couvre l'IA chez Radio-Canada.

Monde Numérique :
[24:22] Eh bien, dis donc, il s'en passe des choses au Canada. Je vais être obligé d'aller écouter ton podcast pour une fois.

Invité :
[24:26] Tu vas être obligé de venir faire une édition spéciale de mon numérique au Canada. Je te souhaite une bonne suite d'émissions et puis je te dis à la semaine prochaine.

Monde Numérique :
[24:34] Merci, Bruno. Très bonne émission à toi aussi et à la semaine prochaine.

Monde Numérique :
[24:45] L'innovation de la semaine, c'est un ordinateur, mais un ordinateur d'un genre un peu particulier, puisqu'il fonctionne, tenez-vous bien, avec des neurones humains, humains et animaux d'ailleurs. Il a été présenté récemment au salon Mobile World Congress de Barcelone, mais j'avoue que j'étais un peu passé à côté et il est temps d'en parler maintenant. C'est une innovation signée par une start-up australienne, Cortical Labs, et c'est un ordinateur biologique. Alors de quoi parle-t-on ? Cette machine qui s'appelle CL1, Cortical Labs 1, est à moitié électronique et à moitié organique parce qu'à l'intérieur, il y a une sorte de processeur qui fonctionne avec des cellules cérébrales humaines et animales connectées à des circuits électroniques. En fait, il s'agit de cellules issues de cellules sanguines ou cutanées qui ont été transformées en cellules souches, cultivées en laboratoire.

Monde Numérique :
[25:39] Reliées ensuite à 59 électrodes et maintenues en vie, entre guillemets, à l'intérieur de cette machine à l'aide d'un système de pompe fait de mélanges gazeux pour fournir des nutriments. À l'arrivée, cet amas de cellules serait capable d'effectuer des calculs informatiques, mais aussi d'aller plus loin, d'apprendre, de s'adapter à des situations complexes, d'exécuter du code informatique, notamment en langage Python. Pour la démonstration, la startup arrive à faire jouer son ordinateur au jeu vidéo Pong, ce vieux jeu de tennis des années 70. Il n'y a pas le jeu le plus évolué du moment, mais on est encore un peu dans la preuve de concept.

Monde Numérique :
[26:18] Donc ce joujou est totalement surprenant, c'est la première fois qu'on voit ça en vrai, même si le concept n'est pas vraiment nouveau. C'est la concrétisation de ce qu'on appelle l'intelligence organoïque, un champ de recherche qui serait, selon ses promoteurs, ni plus ni moins le futur de l'intelligence artificielle. Car ça pourrait offrir une puissance de calcul nouvelle, avec un gros avantage notamment, c'est le ratio entre puissance de calcul et consommation énergétique. En effet, on sait qu'un ordinateur standard a besoin de beaucoup d'énergie pour fonctionner et consomme plusieurs centaines de watts pour un ordinateur de bureau classique. Tandis qu'un cerveau humain, qui évidemment est bien plus puissant qu'un ordinateur, lui est un outil formidable puisqu'il consomme à peine 20 watts. Notre petit cerveau, avec tout ce qu'il sait faire, ne bouffe que 20 watts d'électricité. Le prototype présenté à Barcelone, lui, ne consommerait qu'entre 28 et 33 watts, ce qui montre bien qu'on se rapproche plus d'une sorte de cerveau humain plutôt que d'un ordinateur traditionnel, même si pour l'instant c'est encore très basique en termes de fonctionnement. Et c'est aussi très cher, la machine coûte 35 000 dollars. Elle est disponible, cela dit, en location.

Monde Numérique :
[27:31] Alors évidemment, c'est fascinant, mais un ordinateur organique, ça pose aussi des questions éthiques. « Une telle machine pourrait-elle avoir une conscience ? » Question notamment qu'a posée Numérama aux dirigeants de cette société qui répond que les organoïdes ne sont pas des cerveaux puisqu'en fait il n'y a que quelques milliers de neurones alors que le cerveau humain, lui, il en a des dizaines de milliards. Ouais, bon, on pensera à ce qu'on veut de cette réponse parce que si aujourd'hui le cerveau est minuscule, qu'est-ce qui se passera le jour où on arrivera à faire un super ordinateur organique ? Et si le sujet vous intéresse, alors comme je l'ai dit, la thématique n'est pas nouvelle et justement j'avais interviewé récemment le français Bruno Maisonnier qui a une société qui s'appelle Another Brain et qui travaille précisément là-dessus et il vient d'écrire justement un livre qui s'appelle Organic AI. L'interview date du 28 janvier dernier, donc c'est tout frais, c'est à retrouver sur votre app de podcast à la date du 28 janvier ou sur le site mondenumérique.info, l'interview de Bruno Maisonnier à propos de ce concept d'ordinateur organique.

Invité :
[28:43] Monde numérique, le meilleur de la tech.

Monde Numérique :
[28:57] On va passer maintenant aux interviews de la semaine de Monde Numérique. Mais juste avant cela, je voudrais vous annoncer une nouvelle qui va intéresser bon nombre d'auditeurs. Attention les yeux, ou les oreilles plutôt, depuis cette semaine, la version premium de Monde Numérique, l'hebdo, est disponible sur Spotify.

Monde Numérique :
[29:14] Alors l'hebdo premium, qu'est-ce que c'est ? Eh bien, c'est une version allongée de cette émission, avec les interviews en version intégrale. Et en plus, disponible dès le vendredi soir au lieu du samedi matin, sans pub avant l'émission pour seulement 2,99€ par mois mesdames et messieurs. Jusqu'à présent l'Hebdo Premium était accessible uniquement sur Apple Podcast mais grâce au super boulot de mon nouvel hébergeur AudioMeans, ça marche aussi sur Spotify. Voilà, si vous êtes sur Spotify et que vous voulez vous abonner à l'Hebdo Premium, comment faire ? Vous allez sur la fiche du podcast que vous écoutez actuellement pour retrouver le lien vers le flux Premium. Alors vous le Vous trouverez notamment dans l'onglet « Découvrir plus de ce genre » ou dans la description du podcast, tout simplement. Vous cliquez pour accéder à Monde numérique premium. Ensuite, vous cliquez sur « S'abonner », puis sur le petit cadenas vert afin d'obtenir l'accès. Ça paraît compliqué comme ça, en fait, c'est très simple. Vous verrez apparaître ensuite Monde numérique premium comme un deuxième flux de podcast dans votre application d'écoute. Et vous pourrez aussi accéder aux épisodes premium à partir du flux principal, ce qui est pas mal, du coup, tout est mélangé. Voilà, c'est fait pour satisfaire tout le monde. Ceux qui veulent d'un côté simplement une émission de 50 minutes le samedi, puis ceux qui en veulent tout de suite beaucoup plus, c'est pour vous. Donc, c'est disponible sur Spotify, également sur Apple Podcasts, ça l'était déjà, pas de changement si vous étiez abonné, vous êtes assez nombreux d'ailleurs à vous être abonné. Merci pour cela et merci pour votre fidélité.

Monde Numérique :
[30:41] Bien sûr, si vous n'êtes pas abonné à Monde Numérique Premium, vous pouvez écouter les interviews en intégralité, en épisodes séparés quelques jours après la diffusion de l'hebdo. Allez, trêve de bavardage, je vous propose maintenant de retrouver mes invités de la semaine pour aborder des sujets passionnants. Clément Delangue de la start-up franco-américaine Hugging Face. On écoutera Patrice Duboé de Capgemini pour parler de la tech au service de l'agriculture. Mais d'abord, l'actu, c'est ce qui s'est passé il y a quelques jours à peine au Texas, l'un des plus grands événements mondiaux consacrés à l'innovation. Bonjour Julien Villeret .

Invité :
[31:17] Bonjour Jérôme.

Monde Numérique :
[31:18] Directeur de l'innovation d'EDF, ravi de vous retrouver comme chaque mois en partenariat entre EDF et Monde Numérique pour faire le point sur ces innovations qui nous changent la vie ou qui vont peut-être nous changer la vie, notamment dans le domaine de l'énergie, mais pas seulement. Julien, quelle chance vous revenez à l'instant du Texas pour un événement dont on est obligé de parler tous les ans maintenant. C'est le fameux South by Southwest. C'est toujours un regard sur le futur, cette manifestation.

Invité :
[31:50] Exactement. Et donc, il y a un talk qui est en général un des premiers qui ouvre la première journée de conférence qui est très attendue, qui est celui du MIT, la célèbre école Massachusetts Institute of Technology, qui présente ces dix technologies de rupture de 2025. Donc ça, c'est les dix technologies, pas du futur au sens qu'elles vont arriver dans très longtemps, mais c'est celles qui, cette année, sont mûres pour commencer à produire des effets incroyables. Alors, on pourrait parler très longuement des 10, mais je vais quand même les citer et les lister parce que je ne peux pas m'empêcher chacune à présenter des intérêts assez géniaux. D'abord, le Vera C. Rubin Observatory, c'est quoi ? C'est le télescope le plus puissant qui n'a jamais été conçu dans le monde, qui, ça y est, est terminé avec un capteur. Le capteur, c'est ce qui permet, en fait, comme dans nos téléphones, de faire des photos. Là, le capteur de ce télescope, il fait la taille d'une voiture. On imagine la taille d'une voiture, c'est le capteur qui est à l'intérieur du télescope. Il va permettre quoi ? Il va permettre de faire une map en 3D, une cartographie en 3D de toute la voie lactée, ça c'est leur premier projet, et donc de trouver des milliards de nouvelles étoiles et de nouvelles galaxies. Donc c'est ça le projet, on va beaucoup en entendre parler je pense dans la presse dans les mois qui viennent, mais en tout cas il va ouvrir cette année.

Invité :
[32:59] Beaucoup parler aussi de tout ce qui est de la recherche mondiale. En Generative AI, Perplexity, Open AI Search, bref, en gros, un peu la fin du modèle Google tel qu'on le connaît et vraiment l'utilisation en masse par les utilisateurs et par le grand public de la recherche générative. Les petits language models, on parle des LLM, les larges language models, et bien là, maintenant, les petits modèles de langage spécialisés qui vont se généraliser.

Monde Numérique :
[33:26] Julien, ça, c'est le présent, en quelque sorte. Il y a aussi le futur avec, je crois, un peu le point d'orgue de cette manifestation au Texas. C'est la conférence de la futurologue Amy Webb.

Invité :
[33:38] Exactement. Amy Webb, c'est un peu la star de South By. Ça fait 20 ans qu'elle fait son grand talk sur le futur. On fait la queue plus de deux heures avant devant la salle pour être sûr d'avoir une place. C'est une salle qui fait plusieurs milliers de personnes. Donc, autant dire qu'elle est très, très attendue. Et donc, elle a présenté, comme chaque année, ses grandes tendances de l'année. Alors, pareil, je vais devoir passer vite, mais très intéressant. La première tendance, selon elle, du futur qui est devant nous, c'est l'intelligence vivante, la living intelligence, comme elle l'appelle, c'est-à-dire c'est le concept de la fusion entre l'intelligence artificielle et les biotechnologies qui marquent en fait une nouvelle ère technologique. Dit autrement, un exemple, c'est les puces informatiques qui vont intégrer des neurones biologiques, des neurones humains à l'intérieur. Et ça, c'est des technologies qui se sont développées aujourd'hui, qui fonctionnent en laboratoire et qui vont pouvoir développer de façon très, très, très nouvelle des systèmes mi-biologiques, mi-numériques, une intelligence vivante. Et ça, pour elles, c'est vraiment une rupture des cinq ans à venir qui va être très, très forte.

Monde Numérique :
[34:40] D'ailleurs, il y avait un prototype présenté au Salon de Barcelone, le Mobile World Congress, récemment, effectivement, l'un des premiers prototypes d'ordinateur biologique, en quelque sorte.

Invité :
[34:54] Exactement. Et donc, pour elle, c'est vraiment une rupture très importante dans l'avenir qui est devant nous. La deuxième, alors on en parle beaucoup et le CES a été très marquant de ce point de vue-là, c'est les avancées en robotique et la capacité des robots à gérer le désordre dans des environnements réels. Elle dit autrement, les robots jusqu'à présent étaient programmés pour fonctionner dans l'ordre, c'est-à-dire des choses qui étaient programmées, faire petit A, petit B, petit C, dans un environnement maîtrisé. On imagine un robot dans une usine de voiture, par exemple. Eh bien là, c'est l'arrivée et l'adoption commerciale massive des robots assistants dans les cinq prochaines années, selon elle, parce que désormais, les robots, grâce à l'intelligence artificielle, savent gérer toute la complexité de la vraie vie. Et on sait que la vraie vie, ce n'est pas évident de naviguer dans la vraie vie. Le troisième c'est les métamatériaux et le biomimétisme donc c'est des métamatériaux c'est des nouveaux matériaux qu'on invente et qui vont pouvoir redéfinir les limites de la physique elle a donné l'exemple par exemple de briques des briques de construction.

Invité :
[35:51] Qui fonctionnent à l'intérieur comme des poumons et qui vont filtrer l'air. Donc ça, c'est une innovation qui existe, qui est développée aujourd'hui en laboratoire. On imagine qu'un immeuble construit avec ses briques va dans la ville, filtrer l'air et donc enlever la pollution en permanence de la ville. Donc ce type de métamatériaux, de nouveaux matériaux qui mimiquent la biologie, elle pense que ce sera là aussi une des grandes révolutions. La quatrième, c'est la collaboration entre les géants de la technologie.

Invité :
[36:17] Considérant que de plus en plus de rapidité finalement et de besoin de travail sur les sujets comme l'IA évidemment et toute la data et les puissances de calcul dont on a besoin pour faire avancer les technologies va pousser un mouvement d'open source généralisé et que les géants de la tech vont dépropriériser, si je puis dire, ce néologisme, leur technologie et les apporter de plus en plus en open source parce que c'est ça qui va permettre, d'accélérer dans cette innovation numérique. Et puis, son dernier point, c'était de dire qu'on est passé au-delà de ce qu'on appelle les super cycles technologiques. On a parlé souvent de l'IA comme d'un super cycle technologique, c'est-à-dire qu'on arrive tout d'un coup dans un moment qui change tout. L'IA change tout. Elle, elle pense qu'on est dans le beyond, c'est-à-dire qu'on est allé encore plus dans quelque chose de plus fort, plus puissant, plus loin, je ne sais pas comment dire, qu'un super cycle technologique. Ça veut dire que la technologie, en ce moment et à l'avenir encore plus, va évoluer plus vite que notre capacité on a appréhendé les impacts dit autrement on va sortir des technologies mais on ne va pas bien réussir à maîtriser les impacts ça va sur nos vies ce qui est un peu inquiétant.

Invité :
[37:23] C'était pas une prédiction très positive de sa part et elle l'assumait mais elle dit ce qui est très difficile aujourd'hui c'est qu'on n'arrive plus et on va de moins en moins arriver à prendre des décisions éclairées, sur les technologies parce qu'en fait elles arrivent tellement vite qu'on n'a pas le temps de se les approprier.

Monde Numérique :
[37:38] Merci beaucoup Julien Villeret directeur de l'innovation d'EDF de ce retour enthousiastes du festival South by Southwest au Texas.

Invité :
[37:49] Merci Jérôme.

Monde Numérique :
[37:57] Bonjour Clément Delangue.

Invité :
[37:59] Bonjour.

Monde Numérique :
[38:00] Merci d'être dans Monde Numérique en ligne depuis Miami, en Floride, où vous habitez. Vous êtes donc cofondateur et dirigeant de la startup Hugging Face, la fameuse startup Hugging Face franco-américaine valorisée à plusieurs milliards de dollars, une pépite, comme on dit, souvent citée d'ailleurs par les responsables politiques français. Alors, très connu dans le monde de la tech, pas forcément auprès du grand public. Est-ce que vous pouvez nous rappeler un petit peu exactement ce que c'est que Euging Face ?

Invité :
[38:31] Oui, Euging Face, on a eu la chance de devenir la plateforme la plus utilisée par ce qu'on appelle les AI builders, c'est-à-dire toutes les personnes qui créent de l'intelligence artificielle. Donc, on a bientôt 10 millions d'utilisateurs qui viennent sur Hugging Face pour trouver des modèles. Donc, par exemple, si vous connaissez les modèles de Mistral, les modèles de Meta, Lama, les modèles de DeepSeek, pour trouver des jeux de données, des datasets et pour construire des applications. Donc, on est devenu une sorte d'App Store de l'intelligence artificielle avec plus de 400 000 applications qui ont été créées sur la plateforme, sur Hugging Face.

Monde Numérique :
[39:19] Donc, vous ne créez pas vous-même de modèles d'intelligence artificielle, mais vous mettez à disposition des modèles qui sont open source. Et donc, n'importe qui peut les utiliser et même les adapter à ses propres besoins.

Invité :
[39:33] C'est ça, oui. C'est un peu comme une bibliothèque, on va dire, la version intelligence artificielle de la bibliothèque, où n'importe quelle entreprise, n'importe quelle organisation, n'importe quelle personne peut venir sur la plateforme, trouver un modèle open source, donc gratuit, et construire leur propre application d'intelligence artificielle. Nous, notre vision, c'est qu'à terme, toutes les entreprises, toutes les organisations vont être capables de créer de l'intelligence artificielle elles-mêmes, qu'elles ne vont pas devoir dépendre d'un OpenAI, d'un Anthropik. Et du coup, on a construit la plateforme qui permet de faire ça.

Monde Numérique :
[40:13] Donc, c'est le contraire de ce qu'on voit aujourd'hui, finalement, Avec un chat GPT qui est une solution propriétaire, qui fonctionne sur des gros data centers qui ne sont pas au sein des entreprises qui les utilisent, qui sont des algos propriétaires, des solutions propriétaires, etc. Vous, vous êtes à l'antithèse de ce concept-là.

Invité :
[40:35] Oui, à l'antithèse. Alors, ce concept-là, c'est plus une perception qu'une réalité parce que déjà sur Hugging Face, on a un nouveau modèle de jeu de données ou application créée toutes les 10 secondes. Il y a plus d'un million et demi de modèles qui ont été créés sur Hugging Face. Donc, les entreprises déjà créent leurs propres modèles et tout le monde ne dépend pas d'OpenAI. Donc, c'est plus une perception qu'une réalité. Mais on pense que ça va s'intensifier dans les prochains mois, dans les prochaines années où vraiment on aura toutes les entreprises qui vont créer leur propre intelligence artificielle en s'appuyant, bien sûr, sur des modèles open source, parfois, comme des Mistral, comme des Lamins.

Monde Numérique :
[41:27] Donc, on comprend bien pourquoi, effectivement, tu es un avocat et un défenseur convaincu de l'open source. Et c'est vrai que c'est un discours qu'on entend de plus en plus, qui rentre en résonance avec les discours officiels. Mais on a l'impression que, et même à des échelles vraiment de pays, d'État, aujourd'hui, l'open source, c'est quasiment là-dessus que l'Europe a officiellement l'intention de s'appuyer pour développer d'IA, la Chine aussi, DeepSeek, c'est un modèle open source. L'open source, c'est un peu l'arme du challenger. Ça l'a toujours été, ça l'a été dans le logiciel. Est-ce que tu penses que ça va donc suivre le même chemin, c'est-à-dire vraiment, c'est ça qui va monter en puissance ?

Invité :
[42:12] Oui, comme tu le dis, l'open source, c'est un moyen pour les pays ou les organisations un peu challenger de rattraper plus rapidement parce qu'en fait en poussant l'open source, vous avez de plus en plus de collaborations entre les différentes organisations qui construisent au-dessus l'un de l'autre qui se challenge qui s'émule et qui partage en fait ce savoir et cet apprentissage et du coup ça permet de développer la technologie plus rapidement Non. À mon avis, c'est ça qui a permis aux États-Unis de devenir le leader entre 2016 et 2022. Tout était ouvert aux États-Unis et toutes les entreprises, toutes les organisations construisaient au-dessus l'un de l'autre. Et tu avais cette émulation très forte qui faisait que le cycle de progrès était très rapide et a amené à ce leadership américain. Donc je pense que tous les autres pays devraient faire la même chose la Chine l'a très bien compris puisque depuis 2-3 ans c'est ce qu'ils font et ça leur permet de rattraper comme ce qu'on peut voir avec DeepSync, et aussi les entreprises je pense devraient faire la même chose les startups, les petites entreprises devraient s'appuyer là-dessus de plus en plus.

Invité :
[43:37] Pour réussir à rattraper et au-delà de l'aspect un peu.

Invité :
[43:42] Utilitaire de l'open source moi ce que je trouve intéressant important c'est l'aspect aussi éthique parce qu'en fait le l'intelligence artificielle est une technologie d'infrastructures fondamentales qui si elle est contrôlée par par quelques acteurs à mon avis peut être très très dangereuse et donc je pense qu'on a vraiment envie comme le software qu'elle soit accessible à tous et ça ça passe par l'open source sans open source la technologie sera uniquement accessible, disponible, maîtrisable par quelques acteurs, peut-être par OpenAI, Microsoft et quelques autres. Et ça, ce serait vraiment un gros risque. Imagine un monde où il n'y aurait qu'une ou deux entreprises qui pourraient faire du logiciel. Ce serait un monde assez.

Monde Numérique :
[44:37] Dangereux pas forcément un monde dans lequel.

Invité :
[44:41] On aimerait vivre je pense donc.

Monde Numérique :
[44:44] D'un point de vue c'est important aussi j'entends bien mais comment expliquer que même ceux qui faisaient de l'open source avant typiquement open AI d'où son nom finalement après s'orientent vers des solutions propriétaires est-ce que c'est pas une espèce de fatalité, économique et puis alors Meta aussi prône beaucoup l'open source, mais en réalité tout n'est pas open source chez Meta il y a maintenant ce qu'on appelle le distinguo entre l'open source et l'open weight, donc finalement il y a certains bouts en open source mais pas tout les entreprises qui innovent sont obligées quand même, est-ce qu'elles ne sont pas obligées à un moment de garder un peu leurs petits secrets.

Invité :
[45:24] C'est un gradient en fait c'est pas open source ou pas open source je pense que ça navigue un peu d'un extrême à l'autre, et que les entreprises aussi naviguent sur ce gradient. D'ailleurs, on voit qu'OpenAI en ce moment est en train de réfléchir à peut-être revenir à un modèle plus open source. Je pense que Sam Altman, il y a quelques semaines, a dit qu'il se sentait du mauvais côté de l'histoire en étant moins open source qu'avant. On voit aussi que les entreprises naviguent sur ce gradient. Je pense qu'il faut essayer de pousser, de se diriger de plus en plus vers plus d'ouverture, plus de transparence, en se disant que ce ne sera jamais 100% transparent, 100% ouvert, mais plus on peut pousser dans cette direction, le mieux c'est, je pense.

Monde Numérique :
[46:23] Merci Clément Delangue, CEO et cofondateur de Hugging Face. Merci beaucoup d'avoir été dans le monde numérique.

Invité :
[46:29] Merci beaucoup.

Monde Numérique :
[46:38] Bonjour Patrice Duboé.

Invité :
[46:39] Bonjour Jérôme.

Monde Numérique :
[46:41] Directeur de l'innovation pour l'Europe du Sud chez Capgemini. Ravi de vous accueillir à nouveau dans Monde Numérique pour ce rendez-vous mensuel en partenariat avec Capgemini. Le salon de l'agriculture avait lieu récemment à Paris et on voit que de plus en plus la technologie s'invite dans l'agriculture. Est-ce qu'on peut dire que véritablement la tech a changé l'agriculture aujourd'hui ?

Invité :
[47:04] Indéniablement, on ne va pas parler de révolution, mais aujourd'hui la tech et pas que la low tech arrivent dans tous les secteurs d'activité, dans toutes les industries. Et l'agriculture s'est vraiment transformée, l'agro et la grille d'ailleurs, s'est vraiment transformée ces dernières années. On voit bien l'analyse, par exemple, des parcelles, grâce aux images satellites, permettent aujourd'hui d'avoir une vue parfaite sur les cultures, analyser les champs, voir la forestation ou la déforestation, grâce à des images de satellites ou de drones même. En fait, on a une vue parfaite pour gérer une meilleure irrigation.

Invité :
[47:43] Gérer tous les produits phytosanitaires. On s'est prévenu aujourd'hui que tous les tracteurs sont équipés de GPS. On a entendu beaucoup de vols de ces GPS qui valent très cher. Et aujourd'hui, il y a un autopilotage des tracteurs sur les grandes parcelles qui, grâce aux images satellites, vont donner le juste niveau des traitements pour ne pas surexploiter les terres et avoir la bonne irrigation, le bon traitement pour ne pas avoir de maladies et avoir des meilleurs rendements pour les parcelles. Donc ça, c'est déjà un premier bon exemple sur la partie l'innovation et l'analyse d'attaque qui vient au service de l'ensemencement et des cultures. Mais si on prend l'autre dimension de la partie élevage, là, on peut avoir des grands élevages, Mais on a aussi en France beaucoup de petites exploitations qui vont gérer des troupeaux de quelques dizaines de têtes, quelques dizaines de vaches, quelques centaines de brebis, de chèvres ou des dizaines de chevaux. Et donc là, on a d'autres types d'innovations qui sont arrivées, en particulier sur le bien-être animal. Aujourd'hui, on voit de plus en plus de colliers connectés sur les animaux pour mesurer la température, pour anticiper par exemple des maladies.

Invité :
[48:53] On a également d'autres colliers connectés qui vont détecter un vélage. Et on sait très bien que lorsqu'on va avoir un vélage pour une vache, une jument ou une brebis, souvent l'agriculteur, le berger, l'éleveur doit être à côté pour faciliter justement la naissance des petits. Et le fait d'être prévenu, ça permet d'anticiper des pertes d'animaux à la naissance. De plus en plus de ces équipements sont développés. On a également dans les zones un petit peu plus reculées le suivi GPS, qui était jusqu'à présent possible que dans les zones, on va dire, habitées avec une couverture réseau. Grâce à l'arrivée des satellites aujourd'hui, on peut suivre les troupeaux dans toutes les zones de montagne en France, les Alpes, les Vosges, le massif central, les Pyrénées. Et donc, on voit encore une fois ce côté inclusion numérique où la techno, le satellite permet à tous les agriculteurs, pas uniquement dans les zones peuplées, d'avoir accès à ces technologies. Et donc ça, c'est un point qui est important parce que ces colliers connectés permettent non seulement de retrouver les animaux, par exemple en période de bouillard en montagne, pour pouvoir les ramener le soir ou plusieurs fois par semaine.

Invité :
[50:05] Mais c'est également des choses qui permettent de ramener les jeunes populations de bergers ou d'agriculteurs en montagne lorsqu'ils n'avaient aucun réseau. On comprend qu'aujourd'hui, un jeune ne va pas forcément passé trois, quatre mois en transhumance seule en montagne. Les mœurs ont évolué, les besoins ont changé. Aujourd'hui, on se doit d'être connecté.

Invité :
[50:26] Et c'est intéressant de noter que cette année, la transhumance est devenue patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est une tradition millénaire et qui a de multiples avantages. D'abord, on va aller chercher le fourrage là où il est. L'été, il y a plus d'herbes forcément en montagne, on le sait. Il fait plus frais que dans les plaines. Ça évite d'importer des fourrages d'autres pays, d'Europe de l'Est, d'Espagne. Donc, c'est des coûts en moins. C'est un meilleur entretien de la montagne grâce aux troupeaux qui vont éviter les incendies en prenant l'herbe. Et puis, voilà, ces colliers connectés permettent de les trouver, de les suivre, d'analyser leurs mouvements, mais également de pouvoir détecter les attaques de prédateurs. On parle beaucoup de lours, du loup, des lynx. Donc, vous voyez, avec un petit collier, on peut amener beaucoup de services aux agriculteurs et permettre à des jeunes bergers de revenir, de reprendre possession de la montagne pour mieux l'entretenir.

Monde Numérique :
[51:16] En matière de protection de l'environnement et de respect de l'environnement, on sait que la tech également apporte beaucoup et les agriculteurs sont en première ligne sur ce terrain-là.

Invité :
[51:27] Tout à fait, on a entendu beaucoup parler en actualité, les batailles autour de l'eau. On sait qu'aujourd'hui, la gestion de l'eau, c'est quelque chose qui est capital. On le voit aussi avec les énergéticiens. Avant, EDF, ENGIE géraient seules leur quantité d'eau dans les barrages. Aujourd'hui, c'est un compromis entre les préfets, les agriculteurs, le tourisme, l'industrie. L'eau doit être là l'été pour tout le monde, pour nous, pour pouvoir boire, pour pouvoir nous doucher, mais parfois sur les canaux également de tourisme, pour pouvoir avoir un tourisme fluvial. Et les agriculteurs en ont également besoin, que ce soit pour l'élevage ou pour les cultures. Et encore une fois, la techno permet d'avoir une meilleure visibilité. Encore une fois, avec les techno-satellites, on peut analyser quel est l'état des parcelles, quelles sont celles qui ont besoin d'eau ou pas.

Invité :
[52:14] Même chose pour la partie phytosanitaire. On voit bien que si on connaît exactement l'analyse du sol par des macro-images satellites, on va permettre d'aider l'agriculteur pour dire voilà cette parcelle a besoin de tel traitement l'autre non et on peut aller pratiquement au maître près donc on voit vraiment l'intérêt d'amener ces technologies pour avoir une meilleure protection également de l'environnement pour ne pas surtraiter les parcelles donc ça c'est quelque chose qui est intéressant mais qui peut servir aussi sur le côté administratif tout le monde connaît en france la PAC la politique agricole communes. Jusqu'à présent, il fallait déclarer toutes ces parcelles. Est-ce qu'elles étaient utilisées ? Quel type de culture ? Est-ce qu'elles étaient en jachère ou pas ? Aujourd'hui, ça, c'est automatique. Grâce aux images satellites, on s'est détecté quel type de culture sur quelle parcelle. Alors, ça pouvait être vu au début comme un contrôle. Aujourd'hui, c'est vu comme une facilitation administrative où on a pu remplir ces tonnes de papiers. Donc, on voit encore une fois le digital pour faciliter la vie avec des tâches un petit peu répétitives.

Monde Numérique :
[53:18] Merci Patrice Duboé, directeur de l'innovation pour l'Europe du Sud chez Capgemini.

Monde Numérique :
[53:36] C'est la fin de cet épisode de l'hebdo du 15 mars 2025. Une émission concoctée avec amour et passion, je vous l'assure. Comme chaque semaine, j'étais ravi de passer ce moment avec vous. J'espère que ça vous a plu. Version longue, très longue, si vous êtes abonné à cette version premium. Donc disponible également désormais sur Spotify. Ne ratez pas notamment la version intégrale de l'interview de Clément Delangue de Hugging Face. On va beaucoup plus loin dans l'interview complète à écouter dans quelques jours. Comme d'habitude, je le répète, mais c'est super important. N'hésitez pas à noter ce podcast. Cinq petites étoiles sur Apple Podcasts. Vous pouvez également noter sur Spotify et sur d'autres applis d'écoute. Pas toutes. Alors vraiment, faites-le là tout de suite avant de passer à autre chose. Vous pouvez également m'envoyer un commentaire. Et puis, on se retrouve la semaine prochaine, bien entendu, pour une nouvelle édition de l'Hebdo. D'ici là chaque jour un épisode du podcast Monde Numérique abonnez-vous à la newsletter, vous serez informé, directement dans votre webmail jour après jour, il suffit pour cela d'aller sur le site mondenumérique.info, enfin si ça vous a plu faites connaître Monde Numérique, parlez-en à vos amis, abonnez-les de force même s'il le faut je vous souhaite une très bonne semaine pleine de tech, salut !

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