Et si l’intelligence artificielle devenait l’assistante idéale des praticiens de santé ? Une startup française a mis au point une IA “super secrétaire” destinée à soulager les kinés, orthophonistes, médecins ou diététiciens de leurs tâches administratives.
Frédéric Valette, cofondateur de Markus Santé
Comment est née l’idée de Markus Santé ?
Tout est parti d’un simple constat, presque anecdotique. Lors d’un dîner, un kinésithérapeute expliquait qu’il passait ses journées à soigner et ses soirées à rédiger des rapports administratifs. Cela m’a frappé : les soignants passent plus de dix heures par semaine à gérer des tâches qui n’ont rien à voir avec le soin. Avec mon associé, nous avons voulu leur redonner du temps médical. Markus Santé est donc né de cette idée : créer une sorte de “super secrétaire” qui prend en charge les aspects administratifs – bilans, courriers, comptes rendus – pour que le praticien puisse se concentrer sur ses patients.
Concrètement, comment fonctionne Markus ?
Markus, c’est un assistant conversationnel, comme un collègue virtuel. Le praticien se connecte à une interface type chatbot et interagit avec lui : “crée une fiche patient”, “prépare un courrier”, “rédige un bilan”… Markus apprend le style et les habitudes du praticien pour personnaliser ses réponses et exécuter automatiquement les tâches demandées. C’est ce qu’on appelle un agent intelligent : il peut lancer des actions complexes, envoyer des documents ou gérer des rendez-vous, tout en respectant strictement le cadre défini par le professionnel. Le praticien reste maître de ses décisions.
Quelle place donnez-vous à la sécurité et à la protection des données ?
C’est un point fondamental. Nous sommes une société française, les données sont hébergées en France sur des serveurs certifiés HDS (hébergement de données de santé). Nous respectons bien sûr le RGPD. Trop de professionnels utilisent encore des outils non conformes, ce qui est risqué. Notre priorité a été de créer un environnement sécurisé, adapté au monde médical, pour garantir la confidentialité des informations patients.
Quelle est votre vision de l’intelligence artificielle dans la santé ?
Nous ne sommes pas des “ayatollahs” de l’IA. Elle doit rester à sa place : celle d’un outil au service du soignant, pas d’un substitut. L’essentiel, c’est le praticien et la relation humaine avec le patient. L’IA doit soulager, pas remplacer. Si elle permet de faire gagner du temps, alors elle contribue aussi à améliorer la qualité des soins et, pourquoi pas, à atténuer le problème des déserts médicaux. Markus Santé s’inscrit pleinement dans cette philosophie.
Frédéric Valette:
[0:01] Nous, on n'est pas des ayatollahs de l'intelligence artificielle. On connaît ses limites et on veut l'utiliser pour ce qu'elle sait bien faire. Et dans l'idée de soulager le patient, il y a un autre cas de le remplacer. En faisant en sorte que le praticien gagne du temps, on espère même que le praticien sera mieux soigné et qu'il pourra plus soigner, sous-entendu plus de patients.
Frédéric Valette:
[0:25] Et peut-être qu'on va continuer même à régler une partie de la problématique des désirs médicaux.
Monde Numérique :
[0:37] Bonjour Frédéric Vallette.
Frédéric Valette:
[0:39] Bonjour.
Monde Numérique :
[0:39] Vous êtes cofondateur de Markus Santé, une start-up basée à Aix-en-Provence, dans le sud de la France. Alors on sait que l'intelligence artificielle est de plus en plus utile en santé, notamment pour faire des diagnostics. Mais l'IA au service de la santé, ce n'est pas seulement ça. C'est aussi l'IA pour aider les soignants à faire mieux leur travail.
Monde Numérique :
[0:59] Et c'est ce que vous avez voulu faire avec Markus Santé, si je comprends bien. De quoi s'agit-il exactement ?
Frédéric Valette:
[1:05] Tout à fait. Alors, en fait, c'est parti d'un constat. Et pour tout vous dire, lors d'un dîner, il y a quelques temps, chez des amis, un kiné était présent et il expliquait qu'il passait sa journée à soigner et toutes ses soirées à taper des rapports tout seul dans son coin. Et en fait, on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose pour les idées. Alors, en fait, on le sait quasiment tous. On a tous des soignants autour de nous. Les soignants sont à bout. Plus de 10 heures d'administratif par semaine, trop de patients, des erreurs médicales, une baisse de la qualité des soins, une surcharge mentale importante. Un certain nombre d'éléments ont des éléments facturés connus. Et nous sommes rapidement dit qu'avec la technologie que l'on développait, il y avait certainement des solutions à trouver. Donc Markus Santé, c'est quoi ? C'est une super secrétaire qui va décharger le praticien de santé de tous les aspects qui ne sont pas directement liés aux soins. C'est la rédaction d'un bilan, c'est l'envoi de ce bilan au médecin référent du patient, etc. Donc, c'est tous ces aspects que Markus Santé va prendre en charge prioritairement pour que le praticien de santé retrouve du temps de soins. C'est pourquoi il a signé comme celui-là.
Monde Numérique :
[2:17] Donc, ça consiste en quoi ? Comment ça marche concrètement ?
Frédéric Valette:
[2:19] Voilà, c'est tout le travail que l'on a fait, en fait, de déduquer Markus pour que le praticien n'ait juste qu'à échanger avec lui. Donc, le praticien se connecte sur une interface qui est comme Chagipety. Donc, en fait, c'est un chatbot, il s'appelle Markus. Et quand le praticien arrive, ben bonjour, peux-tu me créer une fiche patient ? Peux-tu me proposer un modèle de bilan pour tel patient ? Peux-tu préparer un courrier type ? Et donc, il y a en fait un apprentissage qui se fait entre Markus et le praticien pour que Markus connaisse les pratiques, les goûts, le style même pour la rédaction des courriers du praticien et pour qu'il l'aide à rédiger tout ça et lui facilite ce travail et effectue ce travail. C'est-à-dire que quand le praticien arrive et lui dit, rédige-moi un courrier, envoie-le au médecin référent, Markus va s'occuper de tout. En fait, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui juste un mot technique lié à agentique. Contrairement à l'IA générative il y a deux ans c'est vrai qu'en fait c'est une intelligence artificielle qui est capable de lancer des processus complexes et des actions elle peut.
Monde Numérique :
[3:20] Aller se connecter elle peut sortir du cadre en fait aller se.
Frédéric Valette:
[3:23] Connecter mener des actions etc elle fait passer des appels voilà on est en train de lancer tout ça ça c'est vraiment la deuxième phase de l'IA générative donc du coup qui va faire véritablement gagner du temps tout ça est dans un cadre et c'est important, sécurisé respectant les RGPD les données de santé voilà ça je le précise parce qu'on a beaucoup trop de praticiens aujourd'hui, même professionnels, je ne parle même pas à titre personnel, privé, qui commencent à utiliser ces IA alors qu'elles sont non conformes, non sécurisées, non médicales. Donc, très dangereux.
Monde Numérique :
[3:51] Oui, de livrer des informations médicales sur ChatGPT, évidemment, ce n'est pas recommandé.
Frédéric Valette:
[3:57] Bien évidemment. Donc, tout ça, bien sûr, Société Française, Berger en France, respectant tout ça. Donc, on met à disposition des praticiens un cadre bien borné, qui respecte l'utilisation, et tout le travail qu'on a fait, était pour consister à faciliter l'accès à cet assistant aux praticiens, pour vraiment gagner du temps et retrouver du temps de soin, en fait.
Monde Numérique :
[4:17] D'accord. Ça fonctionne sur quelle base technologique ?
Frédéric Valette:
[4:22] Alors, les bases technologiques, on utilise les bases technologiques des outils du marché. Donc, si vous voulez, on utilise le moteur de Chagipiti, on utilise Gemini, on utilise toutes les IA, ce qui fonctionne le mieux. Donc, ce sont des moteurs, bon, c'est approprié, d'accord, que l'on héberge de notre côté, que l'on a entraîné avec des données que l'on a sélectionnées avec des professionnels de santé. Et ensuite, on a créé tout un tas de surcouches qui ont permis de rendre ces intelligences artificielles accessibles pour le praticien. Donc là, j'en reviens à ce que je disais. Ce n'est que l'interface qui permet au praticien de dialoguer avec son assistant, la partie gestion des patients, la partie gestion documentaire. Ce sont tout un tas de surcouches que nous avons développées nous-mêmes à partir des moteurs du Marchen. LLM, comme on dit, du Marchen.
Monde Numérique :
[5:16] Oui. Mais alors, il faut à chaque fois donner toutes les autorisations à Markus pour qu'il puisse se connecter aux différentes bases utilisées par le professionnel de santé.
Frédéric Valette:
[5:27] Ça, on ne peut pas faire autrement. Donc, en effet, il faut que toutes les parties autorisent. Bien sûr, le patient autorise le praticien, quand il donne son numéro de téléphone, son email, à communiquer avec lui, bien évidemment. Et ça sera ça avec toutes les parties prenantes à partir du moment où on va être amené à les contacter, à leur envoyer des documents, etc. Ça, c'est de l'ordre de la réglementation. Donc là, on ne peut pas y couper. Par contre, après l'action, au lieu que le praticien ait rédigé un courrier, là, je schématise volontairement, le mettre dans une enveloppe et la dépose à la poste. Volontairement, je passe l'exemple presque de notre siècle. Il doit s'en charger pour son groupe.
Monde Numérique :
[6:09] D'accord. Donc, il suffit de lui demander d'envoyer un compte-rendu ou autre. Et Markus va s'en charger du début à la fin.
Frédéric Valette:
[6:17] Tout à fait.
Monde Numérique :
[6:17] Mais bon, on peut jeter un coup d'œil avant que ça parte quand même ou pas ?
Frédéric Valette:
[6:24] Le praticien est maître de ses actions.
Monde Numérique :
[6:27] Charge à lui de relire, de vérifier, etc.
Frédéric Valette:
[6:30] Markus n'est là que pour aider, assister. il n'a en aucun moment la capacité de prendre des initiatives quant aux actions, jamais de la vie et ça, ça a été tout le travail et si vous avez suivi l'histoire la jeune histoire de l'IA depuis 2-3 ans c'est justement ça, on a parlé d'hallucinations de biais, etc, c'est tout le travail justement qu'on a réalisé puisqu'on était là au début, en 2023 quand c'est sorti pour cadrer, pour éduquer et pour que tout ça n'arrive pas, donc il n'y a plus du tout de travail aujourd'hui, d'ailleurs on n'en parle quasiment plus Quand vous dites à Markus ou à Inia de faire quelque chose, elle va le faire et ne va pas déborder du cadre qui a été défini en amont.
Monde Numérique :
[7:10] D'accord. Donc, ce n'est pas un logiciel qui remplace les outils existants, mais il vient se superposer, en fait ?
Frédéric Valette:
[7:20] En fait, il va remplacer les outils existants.
Monde Numérique :
[7:23] Ah oui ?
Frédéric Valette:
[7:24] Complètement, puisque si vous tirez le fil de ce que je vous dis, il va gérer, pour le compte du patient, il va créer des fiches patient, un suivi de l'activité avec ce patient, il va gérer ses bilans, il va communiquer avec le patient même à domicile, etc. Donc ça, c'est quoi ? C'est la gestion du cabinet, en fait. On va sortir très prochainement la gestion des agendas, des prises de rendez-vous. Donc là, on est en train de grappiller et d'aller sur les plâtements de Doctolib. Et on est en train d'élargir comme ça ce métier pour que le praticien n'ait qu'un point d'entrée de cet assistant avec qui il va dialoguer. D'ailleurs, on ne parle même plus de logiciel. Le logiciel, ce sont des boutons, des actions et des programmes. Là, c'est un assistant comme vous auriez un assistant humain qui va réaliser toutes vos tâches pour vous, sauf qu'il va pouvoir gérer en parallèle vos 250 patients, ou 300 courriers à envoyer par semaine, etc. Donc, non, à terme, on va remplacer tous les logiciels qui existent.
Monde Numérique :
[8:25] D'accord. Vous parlez de Doctolib, par exemple. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le patient, lui aussi, peut accéder à Markus pour prendre un rendez-vous ? Comment ça se passe ?
Frédéric Valette:
[8:33] Pas pour l'instant, ce n'est pas le cas, puisque ce n'était pas notre priorité. Notre priorité, une nouvelle fois, c'était d'apporter une réponse efficace pour faire gagner du temps aux praticiens. Mais nous sommes en train de préparer, en effet, le fait que le patient puisse rejoindre le praticien à travers la prise de rendez-vous. Et la prise de rendez-vous de notre niveau, beaucoup plus intelligente, beaucoup plus souple que ce qui existe aujourd'hui.
Monde Numérique :
[9:00] Qu'est-ce que vous offrez comme garantie en matière de protection des données ? Tout cela ?
Frédéric Valette:
[9:05] Bien sûr, c'est un point important. Vous avez raison de poser la question. Je l'ai dit brièvement tout à l'heure. On peut s'y arrêter un petit peu plus, mais c'est simple. Nous sommes une société française, nous utilisons des données qui sont hébergées en France, donc sur des serveurs français, et qui sont qualifiées HDS, donc hébergement de données de santé, ça c'est le label que nous avons. Et nous respectons également, tout ça est validé, ce qu'on appelle la RGPD, donc ça c'est même un socle de base d'une société telle que l'on doit de respecter, donc le respect des données des patients. Donc ça, c'est la garantie, pour moi, basique, même si parfois certains ne le respectent pas, mais pour nous, c'est important, et c'était la première brique que nous avons développée. C'est ça la garantie que nous avons des deux côtés, les praticiens, également les patients, puisqu'en fait, les praticiens manipulent des données
Frédéric Valette:
[10:05] délicatées, sensibles.
Monde Numérique :
[10:07] Vous parliez des kinés, Ça s'adresse à quels professionnels de santé ? Tous ?
Frédéric Valette:
[10:14] Alors, en fait, oui, puisqu'on a commencé par les kinéthérapeutes, ensuite les orthophonistes, puisque c'était des cibles qui nous paraissaient, il y a quelques mois, ça fait environ un an que l'on travaille sur ce sujet, qui nous paraissaient être plutôt demandeuses par rapport aux réflexions, aux études que nous avions faites, et puis à la rencontre de ce fameux kiné il y a quelques mois lors de ce dîner. Et en fait, nous avons eu des solicitations de praticiens d'autres professions, d'autres disciplines qui sont venus à nous en nous disant « Moi, ça m'intéresserait de gagner du temps, d'arrêter d'envoyer les courriers, d'avoir un suivi patient à domicile. » C'est encore un des éléments que nous avons développés. Le praticien peut envoyer des éléments, des exercices directement aux patients à domicile. Donc, on est venus à nous en parlant, en se présentant, en allant sur les salons. Et donc, on a très vite entrevu le fait que ça pouvait être utilisé par tout un tas de professionnels de santé. Plus ou moins, certaines pratiques sont assez spécifiques, mais en tous les cas, dans cette notion de super secrétaire, on peut imaginer qu'autant le médecin n'arrive de vie que le thérapeute, ou même, je m'éloigne plus le diététicien, il y a, c'est moins des patients que des clients, mais il y a une suivi qui est nécessaire, une interaction avec les patients, un besoin de faire des clients, etc. Je suis tout à fait adapté.
Monde Numérique :
[11:44] Est-ce que vous avez des retours d'expérience ? Est-ce que vous savez déjà ce que ça donne ? Comment c'est perçu ? Comment c'est utilisé ? Et les bénéfices ou les inconvénients ?
Frédéric Valette:
[11:54] Au début, on avait beaucoup d'interrogations, bien évidemment. Ce qu'on a fait en bon élève, on s'est entouré de praticiens. Construire Markus. En fait, nous sommes une boîte d'experts en technologie, pas du tout issue du secteur de la santé. Donc, en fait, on s'est entouré de praticiens et on a travaillé avec eux pour étudier leurs problématiques, leurs besoins, pour construire. On a élargi ça à une centaine de praticiens avec qui nous avons réalisé une quarantaine d'ateliers de réflexion, de construction, avec des méthodologies de travail bien définies. Pour en ressortir le produit qu'on est pensé à lancer aujourd'hui et des fonctionnalités bien établies. Et donc, cette population qui commence à utiliser Markus aujourd'hui, elle pourrait être, le produit correspond bien à ses attentes. On a élargi durant l'été et on est en train d'accélérer l'ouverture de l'utilisation
Frédéric Valette:
[12:56] du produit beaucoup plus large et beaucoup plus libre. Vous pourrez aller sur notre site, créer un compte et utiliser Markus Santé librement, jusqu'à la commercialisation, il ne va pas tarder à intervenir dans les semaines qui viennent donc ce n'est pas encore.
Monde Numérique :
[13:10] Lancé ça va être lancé ?
Frédéric Valette:
[13:12] Le produit est ouvert, il est live il y a ce qu'on appelle en version bêta, et donc il est en train de basculer entre novembre et décembre à une version de commercialisation où là l'accès sera restreint si vous ne payez pas l'utilisation du produit. Et donc, les premiers retours sont plutôt encourageants, même si on voit bien ce qu'il reste encore à faire comme chemin. Je vous parlais de l'agenda qui est un beau point d'entrée, qui a ouvert la voie il y a quelques temps, cette facilité de premier rendez-vous, le suivi des patients et comme je le disais, un avenir sur lequel on va aller encore un peu plus loin. Une fois, le travail fait avec les praticiens. Donc aujourd'hui, ce qui retient le plus L'attention des praticiens qui utilisent, on en a un peu plus de 370 à l'heure où je vous parle, qui utilisent le produit, c'est cette capacité à sortir de la contrainte administrative et d'avoir une interface de fait et simple puisqu'il suffit d'échanger, de parler, et non pas de remplir les champs, de gérer des paramétrages, etc. Pour toutes ces tâches qui sont chronophages et tellement éloignées du soin qu'elles en soient inutiles. Donc, ça, c'est vraiment le point sur lequel l'essentiel des gens qui utilisent notre produit aujourd'hui sont intéressés.
Monde Numérique :
[14:39] Et vous dites parler à Markus, c'est uniquement par écrit ou vous avez également une version vocale ?
Frédéric Valette:
[14:47] Bien sûr, vous pouvez lui parler, lui écrire ou lui parler. En fait, au début, on était hyper fan du côté vocal, parce que c'est tellement bluffant, c'est tellement facile. L'environnement dans lequel évoluent les praticiens ne permet pas, dans certaines conditions, de faire du vocal. Par contre, on décollait à côté, parce qu'il peut y avoir également le patient en face, et ils ne veulent pas, dans un bilan, éventuellement exprimer l'ensemble des détails de ce qui est dit sur le bilan. Donc, ça paraît quand même pas mal. Mais aujourd'hui, le vocal est une commodité, en intelligence artificielle. La reconnaissance de la voix, la retranscription, ça fonctionne parfaitement bien depuis quelques temps déjà.
Monde Numérique :
[15:28] Et ce qu'il faut dire, c'est qu'en plus, j'imagine, dicter un compte rendu médical à une IA, ce n'est pas comme simplement la dicter à un système de reconnaissance vocale. Parce que la reconnaissance vocale, il faut faire du mot à mot, il ne faut pas se tromper. L'IA, vous avez le droit à l'erreur, finalement. On peut lui dire, ah non, ce n'est pas ça, corrige, etc.
Frédéric Valette:
[15:44] Oui, exact. C'est ça qui est assez bluffant. Et puis, vous pouvez parler dans un langage tout à fait naturel, avec votre propre rythme. Là aussi, il y a un apprentissage de Markus par rapport à vous, qui va se faire et il va optimiser forcément sa compréhension il peut ne pas comprendre mais je dirais comme une incompréhension qu'il y aurait entre deux humains vous parlez trop vite un mot qui est inconnu vous avez un interlocuteur qui va dire attends je ne comprends pas tu peux me dire en fait c'est la même chose parfois il va dire, alors ce mot il va interpréter différemment il va se tromper parce que en fait et c'est souvent le cas on a des principes mais ça ne marche pas votre outil mais non pas du tout, réfléchissez parce que nous on enregistre tout dans toute cette période de test, Et le mot, vous l'avez mal exprimé, vous le gardez. Et c'est ça qui est assez amusant.
Monde Numérique :
[16:29] Oui, mais bon, il faut aussi que ce soit l'outil qui puisse s'adapter à un minimum.
Frédéric Valette:
[16:34] De toute façon, au final.
Monde Numérique :
[16:36] Vous l'avez dit, c'est en cours de lancement. C'est quoi votre modèle économique ? La tarification, cette calharde, c'est quoi ? Combien ça coûte ?
Frédéric Valette:
[16:45] Bien sûr, c'est comme un logiciel dit en SaaS, c'est-à-dire un logiciel que vous utilisez sous forme d'abonnement mensuel, Sans engagement, vous l'utilisez, vous payez un mois. Et puis, si vous ne voulez plus l'utiliser, vous arrêtez. Et la tarification sera de 49 euros par mois pour l'utilisation de l'assistant. Et là, vous avez un scoop puisque vous êtes les premiers à avoir le tarif qui sera en live puisqu'on l'a défini pas plus tard qu'hier.
Monde Numérique :
[17:15] Ah bah écoutez, parfait. Frédéric Vallette, on sait qu'aujourd'hui, on utilise de plus en plus l'IA pour avoir des conseils médicaux. Est-ce que c'est une direction dans laquelle vous pensez aller également ?
Frédéric Valette:
[17:29] Alors, oui, forcément, parce qu'il y a de plus en plus d'études qui démontrent la pertinence des réponses qui sont apportées.
Monde Numérique :
[17:39] Surtout quand on a de plus en plus de mal à trouver des médecins ou autres.
Frédéric Valette:
[17:43] Voilà, on pourrait passer beaucoup de temps à parler du sujet, qui est un sujet brûlant.
Monde Numérique :
[17:48] Un vrai sujet de société.
Frédéric Valette:
[17:50] Oui, bien sûr, tout à fait. Mais moi, je dirais que, en ce qui concerne notre conviction chez Markus Santé, l'IA doit rester à sa place et dans son rôle. Le plus important, c'est le praticien. Le plus important, c'est que le praticien puisse soigner. Et pour soigner, le praticien a besoin d'être en face de son patient. Il a besoin, et dans le cas des kinésithérapeutes, vous allez comprendre que c'est encore plus parlant, il a besoin de le toucher, de le manipuler. Il va interpréter des signaux faibles parfois quand il est avec son patient tout ça l'IA sera à faire, dans l'état des connaissances donc elle vient en supplément elle vient en aide, du travail du quotidien du soignant et ça c'est quelque chose qui est important donc nous on n'est pas des ayatollahs de l'intelligence artificielle on connait ses limites et là vous voyez, je le présentais en début de l'entretien mais on connait ses limites et on ne veut l'utiliser plus pour ce qu'elle sait bien faire, et dans l'idée de soulager le patient et à nouveau qu'un cas de le remplacer. Elle doit pouvoir, et même moi, c'est une production que j'ai personnelle, c'est ce qui me motive dans le projet Markus Santé.
Frédéric Valette:
[19:06] En faisant en sorte que le praticien gagne du temps, on espère même que le praticien pourra mieux soigner et qu'il pourra plus soigner, donc on a eu plus de patients, et peut-être qu'on va contribuer même à régler une partie de la problématique des déserts médicaux avec ce genre de réglementation.
Monde Numérique :
[19:23] Parfois, ça peut être pratique de poser juste une petite question à son médecin habituel, à son praticien habituel, sans forcément prendre rendez-vous, et puis ce n'est pas toujours facile de le contacter pour ça, si c'est le week-end, si c'est à des heures indues, etc. Est-ce qu'on peut imaginer dans le futur une espèce d'avatar du médecin qui répondrait à sa place pour un certain nombre de questions à ses patients ?
Frédéric Valette:
[19:52] Écoutez, ce n'est pas le futur, c'est le présent, puisque avec Markus Santé, je vous l'ai rapidement décrit, il y a un lien qui est créé entre le praticien et le patient. Donc le patient aura en permanence 24 heures sur 24, son praticien sous la main, et il pourra justement lui poser des questions. Et donc Markus va veiller sur chacun des patients 24 heures sur 24, sur son bien-être, sur éventuellement un suivi d'exercices que le praticien aurait donné à réaliser, et en cas de souci, de douleur, etc., le praticien sera prévenu. Markus va jouer ce rôle d'intermédiaire, toujours sous le contrôle du praticien et jamais en dépassant les prérogatives. Il n'a pas été donné comme cadre pour le praticien, mais le patient sera suivi et il pourra justement en permanence avoir ce lien privilégié et cette assurance d'être en relation avec les praticiens au quotidien. Donc, c'est déjà une réalité.
Monde Numérique :
[20:46] Merci beaucoup Frédéric Vallette, cofondateur de Markus Santé. Markus avec un K.














