[ITW] Le quantique, prochaine révolution technologique (Patrice Duboé, Capgemini)

[En partenariat avec Capgemini] L'informatique quantique s’impose comme la grande innovation de demain, selon Patrice Duboé, directeur de l'innovation pour l’Europe du Sud chez Capgemini.

Interview

Patrice Duboé, directeur de l'innovation pour l’Europe du Sud chez Capgemini et porte-parole de Technovision.

Pouvez-vous nous rappeler en quoi l’informatique quantique se distingue des systèmes classiques ?

Patrice Duboé : L’informatique quantique se base sur les propriétés de l’infiniment petit, comme les atomes et les photons. Contrairement aux ordinateurs classiques qui fonctionnent avec des états binaires (0 et 1), le quantique permet des états multiples grâce aux qubits. Cela ouvre des possibilités exponentielles en calcul et en simulation, impossibles avec les technologies actuelles. Cette capacité, bien que jeune, promet de révolutionner des secteurs comme la recherche médicale, la chimie ou encore la météo.

Quels pourraient être les premiers usages concrets du quantique ?

Un exemple marquant est le GPS quantique. Imaginez un système capable de localiser des objets avec une précision extrême, sans dépendre des satellites. Cela serait utile pour des sous-marins ou des environnements où les satellites sont inopérants. D'autres applications concernent la simulation de matériaux, comme dans l’aéronautique, ou le développement de batteries plus performantes pour les véhicules électriques, où l’approche atomique du quantique est un atout majeur.

En quoi le quantique soulève-t-il de nouveaux défis et enjeux ?

Le principal défi est celui de la cybersécurité. Les ordinateurs quantiques pourraient briser les clés de cryptage actuelles d’ici cinq à dix ans, mettant en danger les données sensibles. Par ailleurs, l’Europe doit rattraper son retard face aux États-Unis et l’Asie pour rester compétitive. Cela passe par une coopération renforcée et un soutien à nos startups et laboratoires. Enfin, il faut rendre cette technologie accessible tout en maîtrisant son impact énergétique, car les systèmes quantiques actuels sont très gourmands en ressources.