Bye bye 2024 ! Je vous propose un épisode spécial de Monde Numérique revenant sur les moments forts de 2024, à travers une sélection des meilleures interviews de l'année.
Quelle année ! Intelligences artificielles toujours plus intelligentes, objets connectés improbables, Freebox, Vision Pro, etc. L'année 2024 a été riche en actualité que je vous propose de revivre à travers un condensé des interviews les plus marquantes du podcast Monde Numérique (Xavier Niel, Yan Le Cun, Joshua Bengio, Gilles Babinet, Eric Carreel, Romain Huet, etc.). Acteurs du numérique, experts, commentateurs, visionnaires… Ils nous ont fait réfléchir, rêver, et parfois aussi un peu flipper. Installez-vous et laissez-vous embarquer à l'écoute de ce Best of 2024. C'est le moment de revivre les temps forts d'une année pas comme les autres, avant de se préparer à une année 2025, sans doute encore plus folle.
Transcription :
Monde Numérique :
[0:01] Salut et bienvenue à l'écoute de cet épisode très spécial de Monde Numérique. Et oui, l'année 2024 touche à sa fin. Et quelle année entre des IA toujours plus intelligentes, des objets connectés prometteurs ou improbables, des bonnes et des moins bonnes nouvelles dans tout le secteur de la tech. On peut dire qu'on ne s'est pas ennuyé. Alors dans cet épisode, je vous propose de revivre quelques moments clés de cette folle année avec un condensé des extraits les plus marquants du podcast Monde Numérique. Acteurs du numérique, experts, commentateurs, visionnaires, ils nous ont fait réfléchir, rêver, parfois même aussi un peu flipper. Installez-vous et laissez-vous embarquer à l'écoute de ce Best of 2024. C'est le moment de revivre les temps forts d'une année pas comme les autres, avant de se préparer à une année 2025 sans doute encore plus folle. Bye bye 2024.
Monde Numérique :
[0:51] Bonjour Xavier Niel. Bonjour Jérôme. La Freebox Ultra, vous avez tout mis dedans. On a essayé de mettre beaucoup de choses. Je ne sais pas si on avait tout mis, mais c'est un peu notre culture.
Monde Numérique :
[1:01] On avait un slogan dans le temps. Chez Fru, on a tout compris. Donc voilà, on jouait sur les deux. Et c'est toujours la même chose, c'est d'essayer de se dire est-ce qu'on est capable de faire une offre dans laquelle tout le monde ne va pas utiliser, mais dans laquelle il y a tout. C'est toujours notre ADN depuis le début, d'essayer de mettre un maximum de choses dans un prix qu'on espère que les gens vont trouver avantageux. Bon, alors si on détaille un petit peu, qu'est-ce qu'on trouve au niveau hardware tout d'abord ? Et puis, surtout, la dimension contenue aussi qui est importante. Alors, au niveau hardware, on a des nouveautés. Le premier, c'est d'avoir du 8 gigabits symétrique. C'est la première fois qu'on a une offre grand public avec des débits symétriques à ces niveaux-là. Alors, je sais que souvent, nos concurrents, notamment, se meugent de nous en disant, bon, ça ne sert à rien. Ils disaient ça il y a cinq ans, quand on a lancé la Freebox Delta, ça ne sert à rien. Donc, ils vont redire, ça ne sert à rien. Pour nos concurrents, ça ne sert jamais à rien, mais peut-être parce qu'ils sont un peu en retard. Je pense que s'ils étaient en avance, ils trouveraient un très bon usage. Mais pardon, c'est vrai qu'il y a peu de gens qui seront éligibles à cette vitesse de connexion. Nous, c'est 35 millions de foyers, nos 35 millions de lignes, puisqu'on a upgradé tout notre réseau. Donc, on a 35 millions de lignes accessibles. Je sais que le problème de nos concurrents, c'est que parfois, ils ont développé ça et déployé ça sur quelques centaines de milliers de lignes. Donc, les Français se disent que ce truc n'est pas disponible partout. Si, chez Free, on upgradait la totalité de notre réseau pour que ça soit disponible partout en 8 gigabits symétriques. Et on crée une nouvelle Freebox, la Freebox Ultra, qui permet de le faire. Donc, ça, c'est la première innovation. c'est ce débit symétrique élevé et puis.
Monde Numérique :
[2:24] Certaines personnes peuvent vous dire ça sert à rien c'est qu'ils ont jamais essayé de télécharger ou d'uploader un film de quelques centaines de gigas je suis sûr que vous Jérôme ça vous arrive parce que ça fait partie de votre métier mais à partir de ce moment-là avoir un vrai débit significatif on sait à quoi ça sert.
Monde Numérique :
[2:41] Ne plus être limité par des écrans physiques et vraiment pouvoir les mettre où on veut, les mettre sur son mur en taille géante, miniature, sur sa table, son clavier et pouvoir interagir avec de façon ultra facile et intuitive, c'est trop pratique. Jean-Baptiste Nicolet, alias The E-Collection, YouTuber spécialisé, notamment dans les produits Apple, mais pas seulement. Tu viens de me faire essayer le casque ou le masque Vision Pro d'Apple. Alors moi, j'ai mon avis sur la question, mais comme toi, tu le pratiques depuis déjà plusieurs semaines maintenant, C'est intéressant de faire un petit point, un petit bilan après plusieurs semaines d'utilisation. Qu'est-ce qui t'a le plus frappé, toi, au cours de ces dernières semaines d'essai ? C'est la facilité d'utilisation. En fait, c'est hyper intuitif. Et qu'est-ce qu'il y a de plus intuitif que les yeux et les doigts pour contrôler quelque chose ? On regarde avec ses yeux pour sélectionner et on valide avec son doigt. On prend la fenêtre, on la rapproche, on l'éloigne. Et je l'ai fait tester à beaucoup de personnes qui, instantanément, en 5-6 minutes, ont compris le jeu d'attraper une fenêtre, de la bouger dans l'espace. Et on n'est plus limité par des écrans physiques, mais tout se met dans le virtuel et ça ouvre des possibilités de se dire qu'on n'a plus besoin d'avoir un ordinateur fixe ou un écran externe chez soi, en plus à son bureau, une télé sur son mur, une télé pourquoi pas dans sa chambre, son téléphone, on a ça devant nos yeux et en fait on est illimité sur les écrans à mettre partout.
Monde Numérique :
[4:01] Alors, le Vision Pro, tu l'as essayé, toi aussi? Oui, on l'a vu sur le plateau. Oui, oui, oui. François, pour être honnête, ça ne t'avantage pas. C'est vrai? Je regardais, je dis, j'espère qu'il va l'enlever à l'émission. Tu peux me dire que je suis mieux sans? Ah oui, tout à fait. Eh bien, écoute, c'est vraiment bon. Je préfère ça que tu me dises l'inverse. T'imagines si tu m'avais dit, François, tu es beaucoup mieux avec le Vision Pro quand on ne le voit pas. Là, je préfère. Je t'imagine, toi, tous les soirs avec ça dans le visage. Oui, ça aurait été sympathique. Bon, les mecs, vous savez qu'on essaie de faire un peu très sérieux, quand on dit un petit peu. Non, non, non, mais le... Non, mais Jérôme, tu nous as invités pour dire les vraies choses. Mais oui, c'est sûr. Si tu n'es pas capable d'accepter la vérité, moi, je pense que ça me retire. Tout à fait. D'autant qu'on n'est pas payé, je le rappelle. En plus, on dit un peu ce qu'on veut. Tout à fait.
Monde Numérique :
[4:53] Le truc intéressant, je trouve, avec le Vision Pro, c'est que déjà, c'est Apple qui se lance dans ce truc-là. Donc, forcément, ils ont une couverture médiatique incroyable je pense que Mark Zuckerberg doit être fou de rage de voir que lui ça fait.
Monde Numérique :
[5:08] 5 ans qu'il est là dessus il a une couverture médiatique mais qui n'a rien à voir avec celle d'Apple, il a que du bad buzz c'est pas qu'il a du enfin oui il a du bad buzz avec tout l'écosystème méta mais pas trop pour le Quest qui est un produit qui la plupart du temps est plutôt bien noté c'est un produit qui tient la route tu vois, mais le truc avec Apple c'est que là, d'un coup, tout le monde évoque ce truc là, tout le monde a son mot à dire là-dessus et on se rend compte quand même que même s'il y a, des avancées technologiques et moi ce que je retiens de ce truc là et Bruno, vivement que tu puisses se tester pour que tu nous donnes ton avis, c'est la qualité en fait de l'affichage quand tu portes le casque parce que, Autant, quand tu regardes de par les caméras qui sont dans l'appareil, la qualité est somme toute assez moyenne. Enfin, bon, elle est bonne, mais ce n'est pas ça qui est bluffant. Mais en revanche, quand tu regardes du contenu que tu as téléchargé d'Apple TV et que tu es vraiment là immergé dans le casque, tu vois, j'ai dit casque. Alors, des fois, je dis masque, des fois casque, on ne sait pas trop. Là, tu as une qualité d'image qui est incroyable. Tu ne vois pas les pixels. Ça, c'est vraiment un point impressionnant. Après le reste, l'ergonomie, je trouve que ce n'est pas aussi intuitif que l'iPhone. Moi, j'ai réussi à faire deux, trois manipulations, mais ce n'est pas aussi, intuitif et facile d'accès que l'iPhone.
Monde Numérique :
[6:33] Tu as eu du mal avec le système de pointage, etc. Mais après, peut-être que je l'ai fait en un quart d'heure parce que c'était entre deux émissions. Je n'ai pas eu trop le temps de le configurer. Peut-être que je l'avais mal configuré aussi, tu vois. Ça, c'est clair.
Monde Numérique :
[6:46] Et puis, il est quand même assez lourd. je trouve qu'il est assez lourd c'est un beau bébé, et tu te rends compte que c'est un produit qui est imparfait, évidemment imparfait et qui petit à petit va s'améliorer mais on est au tout début si tu veux d'un cheminement technologique qui va prendre des années sans doute, et c'est promoteur pour certaines choses c'est très déceptif pour d'autres 3500 dollars c'est complètement éliminatoire, franchement moi il sort en France s'il sort en France je ne me précipiterais pas pour l'acheter parce que franchement, ça serait vraiment à mon sens jeter de l'argent par les fenêtres mais je remets une pièce dans le jukebox et je dis ok j'y crois, on va attendre quelques années pour voir ce que ça donne et je pense qu'Apple a les moyens, a l'assise financière et je pense qu'ils ont une visibilité sur 5 ans d'amélioration de ce type de produit et on se donne rendez-vous dans cinq ans.
Monde Numérique :
[7:52] Cette semaine à Barcelone, on s'attend à un temps généralement nuageux avec des averses vendredi matin. En ce qui concerne les choses à faire, vous pouvez explorer des sites célèbres comme la Sagrada Familia et le parc Güell, profiter de la cuisine locale, visiter les belles plages et découvrir la vie nocturne animée. C'est un nouveau type de matériel, une catégorie qu'on n'avait jamais vue auparavant. Et c'est destiné à être informatique contextuelle, ambiante, silencieuse et compartimentée.
Monde Numérique :
[8:22] Je pense qu'on est très excités par le fait que c'est un appareil portable, qui n'est pas un écosystème basé sur un écran, parce qu'il offre une alternative à ce qu'on a avec nos téléphones. Aujourd'hui, on ne remplacera pas le téléphone. Vous savez, les systèmes basés sur des écrans sont très importants. Mais on fournit une alternative dans les situations où vous n'en auriez peut-être pas besoin. Qu'est-ce que ça peut faire exactement et comment ça marche? Il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire avec l'appareil. Je veux dire, vous avez accès à tout notre écosystème d'intelligence. Donc, je peux poser des questions et accéder à différents LLM pour avoir des réponses. Je peux prendre des photos et des vidéos. Nous avons une caméra sur l'appareil. Il y a un laser que je peux utiliser comme mécanisme de saisie et aussi pour me lire des informations si je ne veux pas qu'on les prononce. Nous travaillons sur les capacités de vision. Donc, on utilise la caméra pour comprendre ce qui se trouve devant vous.
Monde Numérique :
[9:18] De la parole au texte, du texte à la parole. Évidemment, vous pouvez prendre des appels téléphoniques, prendre des messages textes, tout ça. Est-ce que c'est une sorte de post-smartphone ou bien c'est juste un accessoire ? Je pense que c'est post-smartphone dans le sens où vous n'avez pas besoin d'un smartphone pour utiliser l'appareil, n'est-ce pas ? Ce n'est pas quelque chose qui est attaché à votre téléphone ou à une autre technologie. Il est entièrement autonome. Et de cette façon, vous pouvez utiliser la technologie sans rien d'autre. Mais on a déjà des montres connectées, des choses comme ça.
Monde Numérique :
[9:54] Oui, je pense que ce qui est si intéressant à ce sujet, c'est que votre montre est contextuelle à certains égards, n'est-ce pas? Le calcul contextuel n'est pas nouveau. Votre montre sait des choses sur vous, l'heure et les lieux où vous vous trouvez. Mais la montre n'a pas d'appareil photo, n'est-ce pas? La montre n'est pas une sorte d'appareil portable comme ceux que l'on porte sur soi. Et il y a tellement à gagner à avoir ces deux choses. Comprendre ce qui se trouve devant vous et être en contexte complet par opposition à un contexte partiel. Et c'est complètement autonome. Il y a une carte SIM à l'intérieur. Oui, il y a une EZIM. Quel est le prix ? Il commence à 699 dollars. Et nous avons lancé aux États-Unis. C'est donc le prix aux États-Unis en ce moment. Donc, c'est déjà disponible. Des gens peuvent l'acheter et des gens l'achètent ? Oui, les gens l'ont acheté. Nous prenons les commandes maintenant. Nous avons été très satisfaits des commandes jusqu'à présent et nous commençons à expédier aux clients dans environ un mois.
Monde Numérique :
[11:01] C'est vraiment une tablette qui va être vraiment optimisée pour la lecture. Avec cette finition math, on a beaucoup moins de reflets si on compare avec une tablette normale. Chez TESEL, on veut vraiment offrir de l'innovation et de la technologie de manière très accessible. Et surtout, on va se concentrer sur les besoins des utilisateurs, les contraintes peut-être, et d'améliorer la vie un peu numérique, l'usage de la technologie. Donc, on a cette technologie Next Paper qui existe déjà depuis plusieurs années chez nous. Donc, cette technologie, qu'est-ce que c'est ? Ça apporte deux avantages. Le premier avantage, c'est qu'on sait qu'on passe trop de temps sur nos écrans. Il y a plus de 70% d'après nos études qui se plaignent d'avoir une fatigue oculaire à la fin de la journée, après plusieurs heures sur le PC, sur les téléphones. Et on est parti de ce constat et on a créé une technologie qui permet de baisser la lumière bleue de 61%, mais sans avoir cet écran jaune que tout le monde déteste. Et en même temps, pour améliorer l'expérience visuelle, on a aussi une finition mat sur l'écran qui permet de réduire la réflexion.
Monde Numérique :
[11:58] Et tout ça, c'est dû, pour parler français, du hardware, du matériel. Ce n'est pas un logiciel qu'on peut installer. C'est vraiment une innovation de TCL. On a des brevets dessus. On est très fiers de montrer ces produits.
Monde Numérique :
[12:15] On va avoir des généralistes qui vont être des maîtres de bots qui vont envoyer faire des mini-tâches pour le travail qu'on va leur soumettre. Et on va rentrer de plus en plus via des hyper-généralistes qui seront des bots managers et des IA managers en fonction des tâches qu'on va leur allouer, qu'on va leur demander de réaliser. Et il y avait également une conférence, 3-4 conférences qui sont venues sur ce sujet-là. Une autre qui était sur les Digital Minions, qui a fait le parallèle avec le film Moins Moches et Méchants, les mignons, en gros, ce sont les bots, c'était assez drôle, puisqu'il disait, voilà, pour lui, les bots, c'est comme les mignons dans le film, c'est-à-dire que quand on les surveille, tout se passe très bien, mais dès qu'on tourne le dos, les bots vont faire n'importe quoi, c'est un peu ça. Peut-être demain, nos métiers, c'est d'aller choisir les bons bots, les manager au mieux, les superviser pour être le plus productif possible.
Monde Numérique :
[13:09] Yann Lequin, comment vous définiriez ce que vous faites chez Meta par rapport à ce que font d'autres ? Dans quelle direction vous allez ? Quel est votre but en matière d'IA ? Alors, il y a déjà des différences dans les modules operandi, c'est-à-dire dans le mode de fonctionnement. À Meta, on pratique la recherche ouverte. Déjà, on a un laboratoire de recherche avancée, FER, Fundamentally Research, qui fait la recherche à long terme. Ce n'est pas le cas de tout le monde. C'est le cas de Google, par exemple. C'est le cas de Microsoft. Pas trop d'entreprises plus petites, en fait, qui n'ont pas vraiment les reins financiers assez solides pour faire vraiment de la recherche à long terme. Donc, ils se focalisent plutôt sur des produits et la technologie à court terme.
Monde Numérique :
[13:49] Donc, la possibilité de faire la recherche à long terme, déjà, ça nous caractérise. Ensuite, faire la recherche ouverte, c'est-à-dire en collaboration avec le monde académique, avec d'autres entreprises peut-être plus petites, avec la recherche publique en France, par exemple.
Monde Numérique :
[14:01] Et puis, une vision sur quel chemin emprunter pour arriver à des systèmes vraiment intelligents, c'est-à-dire qu'ils puissent peut-être atteindre le niveau d'intelligence humaine. Et là, chaque entreprise a son idée un petit peu, sa philosophie. Et puis certaines en ont changé d'une fois sur l'autre. Par exemple, DeepMind avait démarré une douzaine d'années avec l'idée que ce qui amènerait à l'intelligence du niveau humain, c'est l'apprentissage par renforcement. C'était un échec total. Maintenant, ils ont quasiment abandonné ce programme. C'est un petit peu la même chose pour OpenAI. Et puis, ils ont aussi abandonné ce programme. Ils se sont redirigés vers les LLM, entre autres, les LLM autorégressifs. Et avec l'idée que pour arriver à l'intelligence du niveau humain, il suffit de faire des modèles plus gros, entraîner avec plus de données, avec des ordinateurs plus puissants. Ça, moi, je n'y crois pas. C'est-à-dire, je pense qu'il faut des architectures fondamentalement nouvelles qui permettent aux machines de comprendre le monde physique, de raisonner, d'avoir la mémoire persistante, etc. Donc, il faut de l'innovation scientifique. Ce n'est pas simplement un problème technologique de faisons plus fort, plus gros. Il faut vraiment des progrès conceptuels. Donc, c'est là-dessus qu'on travaille. Un système ne peut pas comprendre comment fonctionne le monde simplement à partir de textes. C'est très stylisé ce qu'on met dans le texte. Il y a tout un tas de choses qu'on n'exprime jamais en texte parce qu'elles sont tellement évidentes à cause de notre expérience du monde qu'on ne l'écrit jamais.
Monde Numérique :
[15:20] Donc c'est tout ce qui manque. Et en fait, on n'a pas cette impression, mais c'est la majorité de notre connaissance, de notre savoir, n'a rien à voir avec la langue. En fait, si on essaie au niveau philosophique de savoir ce que c'est vraiment que l'intelligence, c'est essayer de trouver des bonnes représentations d'un phénomène, d'une réalité, qui nous permette d'agir déjà sur la réalité, ou de la comprendre, ou de la prédire. La prévision, c'est un peu l'essence de l'intelligence. Et la prévision, en fait, est nécessaire à la capacité de planifier des actions. Donc, par exemple, ça a nécessité quelques milliers d'années de civilisation et de réflexion de gens très futés pour dire, si on veut prédire la trajectoire des planètes, déjà pour réaliser que la Terre n'est pas au centre de l'univers mais aussi le fait que pour prédire la trajectoire d'une planète, une planète c'est très compliqué, c'est très gros on n'a pas besoin de connaître sa masse sa forme, sa composition, sa densité sa couleur.
Monde Numérique :
[16:21] Rien de tout ça, aucune importance les seules choses qui sont importantes c'est 3 parmets de position et 3 parmets de vitesse, c'est tout on n'a même pas besoin de savoir qu'elle tourne sur elle-même ou pas, On a juste besoin de ces chiffres pour pouvoir calculer sa trajectoire pendant des siècles, grâce à Newton. Donc ce processus par lequel on trouve des abstractions qui nous permettent de faire des prédictions, c'est un peu l'essence de l'intelligence. C'est ce qu'on essaie de faire avec ces modèles J-PAD que j'ai essayé. Mais bon, là, je parle de Newton, mais un chat gouttière est capable de faire ça aussi. Un chat gouttière trouve les bonnes représentations et abstractions pour prédire la trajectoire de la souris ou arriver à ouvrir la porte d'un endroit où il va rentrer, etc.
Monde Numérique :
[17:16] La science de l'IA ne sait pas répondre à la question comment est-ce qu'on pourrait construire des IA qui seraient éventuellement aussi intelligentes ou plus intelligentes que nous, et qui ne se retourneraient pas contre nous. Bonjour Joshua Benjo. Bonjour. Vous êtes chercheur en informatique, professeur à l'Université de Montréal. Vous êtes surtout l'un des pères de l'apprentissage profond, le deep learning.
Monde Numérique :
[17:43] Avec vos confrères Geoffrey Hinton et Yann Lequin, vous avez reçu en 2018 le prix Turing, ce qu'on appelle le prix Nobel de l'informatique, pour votre travail sur les réseaux de neurones artificiels. Tout récemment, le Time vous a consacré comme l'une des 100 personnalités les plus importantes et les plus influentes du monde, bien sûr, en rapport avec l'intelligence artificielle. Et malgré tout, vous faites partie, on pourrait dire, des inquiets face au risque de l'IA. Qu'est-ce que vous voyez concrètement comme risque de dérive ? Il y en a beaucoup, il y en a à plus court terme et il y en a à plus long terme. À plus court terme, ce qui inquiète beaucoup de chercheurs et de politiques, c'est l'utilisation de l'IA pour influencer l'opinion publique, donc changer les résultats des élections, déstabiliser nos démocraties, qui sont déjà menacées, comme vous le savez. Donc, avec les hyper-trucages, avec les dialogues personnalisés pour influencer les gens, ça fait quand même assez peur. Moi, j'ai vu des imitations de moi-même qui dit des choses que je ne dirais jamais. Non, la technologie est très avancée et ça va continuer. Donc, ça, c'est des choses à court terme. Ensuite, si on regarde un petit peu plus loin, il y a les usages par des mauvais acteurs, comme on dit, donc des terroristes des pays qui veulent nous nuire.
Monde Numérique :
[19:05] Au fur et à mesure que ce système devienne plus avancé, ça devient comme des bases de connaissances qui peuvent aider des gens qui ne sont pas nécessairement experts à nous attaquer, attaquer notre cyberinfrastructure, construire des armes. Ce qui inquiète le plus les gens, c'est des armes biologiques, par exemple. Peut-être à inventer des nouvelles armes biologiques ou chimiques. Alors, ça, ces aspects de sécurité nationale, je dirais que c'est le deuxième volet un peu plus tard, mais qui pourrait venir aussi vite que dans quelques années. Et puis, si on regarde un petit peu plus loin encore, peut-être le plus épeurant, c'est ce qu'on appelle la perte de contrôle, c'est-à-dire d'avoir des IA qui, finalement, au lieu de faire ce qu'on leur demande de faire ou ce que nous, on attend de ces IA, se retournent contre nous pour préserver leur propre vie, leur propre survie, par exemple, pour nous empêcher de les éteindre.
Monde Numérique :
[19:59] Et pour s'assurer qu'on ne va pas les empêcher de continuer à recevoir des récompenses, c'est la manière dont ils sont entraînés, à maximiser les récompenses. Il y a plusieurs scénarios possibles, mais c'est beaucoup relié à la question d'un mauvais alignement qui va toujours exister entre ce que nous, on aimerait que les IA fassent et ce qu'elles comprennent de nos instructions. Un peu l'exemple que je donne souvent, c'est si vous avez un chat à la maison et que vous voulez l'entraîner à ce qu'il ne vienne pas sur votre table de cuisine, quand vous le voyez dans la cuisine, vous lui criez après et il va finir par comprendre. Mais qu'est-ce qu'il va comprendre? Ce n'est pas ce que vous voulez. Il va comprendre que quand vous êtes à la cuisine, il ne faut pas aller sur la table de la cuisine.
Monde Numérique :
[20:49] Mais donc, cette différence-là entre ce que vous voulez et ce que la machine comprend, dans le cas du chat, ce n'est pas trop inquiétant. Mais imaginons que la place d'un chat, ce soit quelque chose de plus puissant que vous, comme un ours grizzly. Mais on voit qu'il y a des problèmes. On veut s'assurer que l'ours grizzly ne va pas faire des choses vraiment dangereuses pour nous. Alors, ce que vous vous disiez par rapport à vos travaux actuels, et là, on retrouve votre optimisme finalement, c'est que ça, il y a peut-être possibilité de limiter les dégâts, mais vraiment à la racine. Parce qu'aujourd'hui, quand on brille de chat GPT, c'est un peu ce qu'on appelle du fine tuning. On lui dit, tu ne dis pas ça, tu ne dis pas ça. Mais vous, vous voulez vous situer à une couche encore inférieure, c'est ça ? Exactement. Avant même qu'il donne sa réponse ou qu'il agisse, parce qu'on va voir de plus en plus d'IA qui sont ce qu'on appelle des agents, c'est-à-dire qui ont une certaine autonomie pour effectuer une tâche. Par exemple, si vous voulez utiliser une IA pour faire des réservations sur Internet, ce n'est pas juste une question-réponse. Elle va interagir avec le monde pour obtenir quelque chose. Donc, c'est IA qui prennent les décisions. Aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est qu'on va essayer de tester plein de cas où la machine pourrait faire des choses qu'on ne veut pas. Puis après ça, on va lui dire « Ah non, non, il ne faut pas faire ça, il ne faut pas faire ça, il ne faut pas faire ça. » C'est un petit peu comme l'exemple du chat de tantôt.
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[22:15] Et le problème, c'est que dans des nouvelles situations, ça pourrait quand même déraper ou des humains mal intentionnés pourraient encore trouver des manières de faire faire à la machine ce qu'on ne veut pas qu'elle fasse. Et c'est déjà ce qui se passe en ce moment. Les compagnies essayent de mettre des protections, de les entraîner à éviter de vous donner des informations dangereuses, mais les chercheurs, les hackers trouvent des parades. Ce sur quoi je travaille, c'est d'aller au cas par cas. Donc, pour chaque action, chaque décision de l'IA, on veut pouvoir dire, bon, est-ce que c'est une bonne chose ou pas, moralement, d'une certaine manière, ou selon les instructions qui ont été reçues. C'est un peu comme un garde-fou,
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[22:58] mais là, technologique. Il nous faut des garde-fous politiques, des règlements, mais il nous faut aussi un garde-fou technologique pour nous assurer que l'IA ne va pas tout d'un coup, parce qu'elle a mal compris ce qu'on disait ou qu'elle a des objectifs néfastes, faire quelque chose qui va nous nuire.
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[23:23] L'environnement, c'est compliqué. C'est compliqué, c'est ce qu'on appelle multifactoriel. Il y a beaucoup de facteurs pour réussir à faire en sorte qu'on limite les émissions de CO2, on restaure la biodiversité. Et le machine learning, c'est quelque chose qui est assez efficace pour traiter les environnements multifactoriels. Bonjour Gilles Babinet. Bonjour. Et vous, vous pensez que véritablement, au contraire, on peut aujourd'hui réconcilier intelligence artificielle et questions environnementales ? C'est la thèse principale du livre. En fait, j'avoue que je ne cesse de lire des articles sur les méfaits de l'intelligence artificielle.
Monde Numérique :
[24:04] À mains égards je pense qu'il y a beaucoup d'exagérations mais même si je reconnais qu'il y a un enjeu d'énergie assez clair mais ce dont on parle absolument jamais c'est le potentiel de l'intelligence artificielle, pour décarboner et pour restaurer la biodiversité donc je pense que c'est des sujets qui méritaient d'être un peu mis en avant, Alors, de quelle manière, très concrètement, comment est-ce que vous voyez ça ? Comment est-ce que l'IA peut, et dans quel domaine, dans quel secteur, avec quels procédés, est-ce que l'intelligence artificielle peut aider à réduire l'impact environnemental de l'économie, finalement ? Parce que c'est un peu ça la question. Exactement. Alors, il y a beaucoup de secteurs dans lesquels ça peut avoir un impact important. Un exemple assez concret, c'est l'agriculture. Un agriculteur, il fait face à des milliers, mais vraiment, je n'exagère pas, des milliers de décisions. Avant, pendant, après avant c'est qu'est-ce que je vais faire pousser l'année prochaine, qu'est-ce que je peux espérer d'avoir comme coup de la main d'oeuvre coup de l'énergie, climat, voilà et pendant c'est qu'est-ce qui se passe en réalité qu'est-ce que je fais par rapport à ça, qu'est-ce que je mets comme intran, qu'est-ce que je mets comme, pesticide, qu'est-ce que je fais comme mécanisation, est-ce que ça pousse bien, est-ce que ça pousse pas bien, etc. Et puis après c'est quand est-ce que je récolte quand est-ce que je stocke, est-ce que je stocke, est-ce que j'expédie c'est vraiment compliqué et on s'aperçoit que lorsque on met des agents.
Monde Numérique :
[25:33] Intelligents qui sont multifactoriels pour traiter ces décisions plutôt que d'en optimiser quelques dizaines ils en optimisent quelques centaines et de fait on a une augmentation de la productivité et une large baisse des émissions, de CO2 enfin plutôt de gaz à effet de serre dans le cas de l'agriculture, et donc il y a un potentiel qui est très très significatif.
Monde Numérique :
[26:00] Moi, tu vois, en revanche, c'est la réaction de l'Union Européenne qui a dit qu'ils étaient très fiers qu'Apple ne sorte pas tout de suite ses fonctionnalités IA. On ne peut pas être fier de ça. On ne peut pas être fier de... Si, c'était une manière de dire qu'ils sont conscients, qu'on impose nos règles, etc. C'est un bras de fer. De toute façon, c'est un bras de fer. Je trouve que là-dedans, ce sont les utilisateurs qui sont pris en otage. Et ce n'est pas bon. c'est pas bon oui mais c'est alors je vais me faire moi je suis le premier à râler contre ça mais je vais aussi me faire l'avocat du coup de l'Union Européenne et de la Commission Européenne et de cette réglementation, l'argument c'est toujours de dire de toute façon ils sont là pour protéger les citoyens européens aussi contre certains abus etc même si.
Monde Numérique :
[26:46] Dans un autre domaine quand on voit aujourd'hui comment on est emmerdé avec les notifications de cookies sur tous les sites web du fait de la réglementation européenne on se dit ok c'est super On est protégé, mais à quel prix ? On en débattait dans Tech & Co pas plus tard qu'hier. Et on se disait pourquoi, à ce moment-là, ne pas laisser le choix à l'utilisateur européen. Finalement, s'il a envie de rentrer sous le joug de la réglementation DMA et ne pas avoir des fonctionnalités, ok, grand bien lui fasse. Mais qu'on puisse aussi, d'une manière tout à fait légale, accepter des conditions d'utilisation qui ne sont pas en phase avec le DMA, mais qu'on assume et qu'on accepte et qui nous permettent d'avoir toutes les fonctionnalités qu'Apple développe en temps et en heure. Je ne sais pas si juridiquement, ça tient la route de dire « Écoutez, vous savez quoi ? On fait une loi, mais ceux qui veulent s'y soumettent et ceux qui ne veulent pas s'y soumettent pas. ».
Monde Numérique :
[27:40] Ça ferait un beaucoup de jurisprudence pour le reste je sais pas mais en tous les cas ça laisserait, si tu veux, ça donnerait un peu plus de liberté à l'utilisateur je trouve que c'est ça c'est vrai que la notion d'utilisateur et de protection et de sécurité et de liberté de l'utilisateur, elle est au centre en fait de tout ça, elle est presque philosophique qu'est-ce qu'il faut faire de l'utilisateur, il faut le prendre pour un petit enfant et lui, préparer un petit nid douillet où il ne risque pas de se blesser ou bien il faut le laisser un peu se frotter à la réalité ?
Monde Numérique :
[28:11] C'est un vrai débat. C'est peut-être la question fondamentale, finalement. Est-ce que toute cette commission est là pour servir les Européens ou pour les emmerder, en gros ?
Monde Numérique :
[28:32] Aujourd'hui, beaucoup de cardiologues nous recommandent. Et je me suis même fait engueuler par plusieurs cardiologues qui m'ont dit maintenant vous avez des montres qui sont plus chères qu'avant, moi je ne peux plus les acheter pour les prêter à mes patients. Et donc c'est bon signe quelque part. On est proche du moment où les cardiologues vont dire finalement le halter où je mets un appareil sur ma poitrine pour enregistrer pendant 24 heures est moins utile qu'une montre qui fait une détection de CG. Bonjour Eric Carrel. Bonjour Jérôme. Vous êtes président de la société WeThings. Il y a des tensiomètres, thermomètres. C'est quoi celui dont vous êtes le plus fier ou celui qui vous plaît le plus ? C'est pas celui qu'on vend le plus c'est probablement celui qu'on appelle le sleep analyzer qui se met sous le matelas.
Monde Numérique :
[29:15] Et qui est en fait un objet assez extraordinaire parce que il est complètement passif comme il est sous le matelas, on le met et il reste des années, et il capte des données pendant un tiers de notre vie et ces données qu'il capte, sont d'une richesse absolument incroyable quand on voit leur évolution d'un point de vue longitudinal typiquement, Le fait de savoir, d'analyser les évolutions des heures de coucher, de lever, le nombre de fois où on se lève la nuit, la profondeur de notre sommeil, l'évolution du rythme cardiaque, l'évolution de la variabilité du rythme cardiaque, l'évolution du rythme respiratoire. Oui, il nous dit le matin si on a ronflé, si on a fait des apnées du sommeil. Oui, alors plus que ça, c'est-à-dire que par exemple, si on commence à être malade, en fait notre rythme cardiaque va augmenter puisque notre corps va réagir avant même qu'on en soit conscient. Et donc on peut voir une pathologie qui est en train d'arriver. Si on boit de l'alcool, on voit comment on cuve notre alcool durant la nuit.
Monde Numérique :
[30:22] Et effectivement, vous mentionnez l'apnée, c'est important. On a qualifié la détection de l'apnée et aujourd'hui des laboratoires, hospitaliers australiens ont montré qu'on était meilleur que la polysomnographie qui est l'appareil officiel, l'appareil de référence pour mesurer l'apnée. Pourquoi ? Parce qu'on est là plusieurs nuits. Et le fait d'être là plusieurs nuits, ça fait que on peut comprendre qu'il y a une évolution et que toutes les nuits ne sont pas pareilles. Quand on fait à l'hôpital un test pendant une nuit, on peut passer à côté. Et hier, j'ai rencontré des personnes qui vivaient en Allemagne et une personne m'a raconté qu'elle avait un problème d'apnée, elle a vu des médecins et ses médecins lui ont expliqué qu'il faisait d'apnée et qu'il fallait mettre un masque à pression positive. En fait, il s'est aperçu qu'il était encore plus mal avec ce masque à pression positive. Et donc, il est allé voir un peu un spécialiste, il lui a montré les résultats de notre produit avec notre sleep analyzer. Et là, il a compris qu'en fait, il avait une autre maladie qui n'était pas grave, mais qu'il fallait un peu prendre en compte. Mais ça l'a sauvé.
Monde Numérique :
[31:26] Et des cas comme ça, on en a des dizaines et des dizaines.
Monde Numérique :
[31:45] Hey, chat, GPT. Alors, je suis en direct avec Jérôme pour enregistrer un épisode de son podcast, Le Monde Numérique. Est-ce que tu connais ? Tu peux nous en dire peut-être une phrase ? Yeah, I know the Monde Numérique. C'est un podcast qui explore l'impact de la technologie et du numérique sur notre société. C'est une excellente ressource pour rester informé sur les dernières tendances et innovations dans le domaine du numérique. Bonjour, Romain Huet. Salut, Jérôme, et merci beaucoup de me recevoir sur ton podcast. Je suis ravi. Romain, tu es français, tu es ingénieur chez OpenAI et tu es responsable de l'expérience développeur. C'est bien ça ? C'est ça, exactement. Romain, comment est-ce que tu deviens pas fou en discutant avec une machine ? Ce n'est qu'une machine ! Évidemment, évidemment. Tu n'es pas tombé, je ne sais pas, tu n'es pas devenu ton meilleur ami en vrai à qui tu confies tous tes secrets, etc. ? Non, mais je pense qu'en fait, c'est quand même un outil avant tout. C'est un outil qui est quand même très pratique, incroyable au quotidien. Enfin maintenant on s'imagine moi je vais plus m'imaginer voyager dans le monde de la même façon parce que j'ai un traducteur en temps réel dans toutes les langues et on peut s'imaginer en fait que la barrière de la langue soit tombée pour tout le monde maintenant donc ça c'est assez fascinant, et non et je pense que c'est intéressant aussi de se dire que c'est un outil et même si on peut interagir avec la voix de façon extrêmement fluide dans toutes les langues comme on l'a montré là.
Monde Numérique :
[33:01] On a choisi de nommer ChatGPT comme un programme informatique en quelque sorte on n'a pas choisi de le nommer comme une personne et je pense que ça c'est aussi intéressant, et donc malgré l'apparence humaine des réponses et des conversations je pense que ça reste un langage basé sur comme on l'a dit des algorithmes des données donc on investit beaucoup aussi sur la recherche la sécurité l'éthique des modèles mais non c'est assez fascinant d'avoir cet outil en fait dans la poche ou sur son adhéritateur au quotidien donc vous vous posez aussi ces questions.
Monde Numérique :
[33:33] Et alors quand je dis vous c'est à dire même les développeurs qui ne développent pas ça Est-ce que vous vous dites, attention, parce que là, si ça devient trop humain, il risque d'y avoir de la confusion, ça peut provoquer, je ne sais pas, des problèmes psychologiques même, etc., En fait, on est très conscient des enjeux. On est force toujours de communiquer clairement sur la nature, les limites des technos. Là, par exemple, je crois que GPT-4O, une des raisons pour lesquelles on est encore en train de graduellement le sortir, c'est qu'on s'efforce de communiquer sur tout ça. GPT-4O, en particulier, il a reçu des tests super approfondis de plus de 70 experts pour justement identifier les risques, notamment avec ces nouvelles modalités comme l'audio. Et donc, c'est avec ces résultats qu'on se renforce toujours. Et que nos modèles, en gros, soient déployés de façon sécurisée à chaque fois.
Monde Numérique :
[34:26] On engage beaucoup, avec beaucoup de parties, justement, sur tout ce qu'on fait. C'est encore une fois une approche importante pour nous chez OpenAI, c'est de montrer, d'un point de vue recherche, les avancées qu'on a, et en même temps avoir ce déploiement très itératif, en engageant tous les parties impliquées pour faire en sorte qu'on le fasse du mieux possible, et que, encore une fois, ça soit dans le sens de la mission que ce soit bénéfique à toute l'humanité.
Monde Numérique :
[34:56] Et ce que fait Aristote, c'est qu'il orchestre différentes intelligences artificielles, toutes open source et toutes installées en France, pour les faire collaborer ensemble. Bonjour Renaud Monnet. Bonjour. Vous êtes directeur du Digital Lab de Central Supélec. À leur centrale Supélec, on ne présente plus grande école française installée sur le plateau de Saclay en région parisienne. Comment est-ce que vous rendez de la souveraineté aux modèles, aux grands modèles, les LLM pour l'intelligence artificielle générative ? Une IA souveraine, c'est avant tout une intelligence artificielle qu'on fait tourner sur des serveurs qui sont complètement maîtrisés, souverains en France et dont on est certain que les données ne fuitent pas. Donc la souveraineté de l'intelligence artificielle c'est avant tout la souveraineté des serveurs pour pouvoir installer une intelligence artificielle sur un serveur français et souverain, il faut qu'elle soit open source, que vous puissiez l'utiliser librement.
Monde Numérique :
[35:57] Gratuitement que la licence le permette et donc il y a quelques grandes intelligences artificielles open source dans le monde aujourd'hui, il y en a une produite par le groupe Meta qui s'appelle Lama, il y en a une qui est produite par Mistral AI, la start-up française. Et donc, ces modèles open source, vous les prenez, vous les modifiez éventuellement, vous les fine-tunez pour vos propres usages, mais surtout, vous les installez sur des serveurs souverains en France. Et ce que fait Aristote, c'est qu'il orchestre différentes intelligences artificielles, toutes open source et toutes installées en France, pour les faire...
Monde Numérique :
[36:37] Collaborer ensemble, à la fin avoir un résultat qui est ce que le client cherche à obtenir. Notre cœur de cible, c'est vraiment les universités, les écoles. C'est un produit qui avant tout a des fins pédagogiques. Il vise à traiter des vidéos de cours.
Monde Numérique :
[36:56] Les universités ont des dizaines de milliers de vidéos de cours qui ont été enregistrées. Et donc Aristote a pour vocation de traiter ses vidéos, d'en faire des résumés, des quiz, des enrichissements pédagogiques et par ailleurs, on peut aussi faire des comptes rendus de réunion et c'est pour ça que Waller s'est appuyé sur Aristote pour produire automatiquement des comptes rendus de réunion dans Waller. Qu'est-ce que tu as vu ? Moi j'ai la conviction qu'on verra un jour des IA dites hybrides, donc multitâches, multitypes, types de fonctionnalités, et peut-être aussi doués finalement de conscience.
Monde Numérique :
[37:42] Bonjour Jérôme Béranger. Bonjour. Vous êtes docteur en éthique du numérique et vous dites que, oui, c'est sûr, un jour, l'intelligence artificielle sera dotée de conscience.
Monde Numérique :
[37:54] Oui, c'est tout à fait ça. Peut-être pas une conscience humaine complexe comme peut être la conscience humaine, mais une certaine forme de conscience qui va être un peu finalement un plafond vert qu'on va atteindre avec l'alignement des planètes de certaines technologies, de sciences cognitives, de robotiques, de l'informatique quantique, qui va multiplier par plus d'un million les puissances de l'ordinateur le plus puissant au monde. Donc, si vous voulez, il y a des champs des impossibles en maths qui vont devenir possibles. Et donc, du coup, oui, à l'heure actuelle, dire que l'IA d'une conscience peut être une utopie, je l'entends, et que ce n'est pas réalisable. En toutes conditions, ça, c'est un fait, parce qu'on n'a pas les technologies pour, On n'a pas les alignements des planètes, comme je vous dis, des articulations des différentes disciplines scientifiques en termes de maturité et de puissance, de calcul, etc.
Monde Numérique :
[38:49] Mais il faut bien comprendre qu'avec l'arrivée de l'informatique quantique, il y a des champs des impossibles qui vont devenir possibles. Et donc du coup, ça entrevoit des paradigmes qui, à l'heure actuelle, sont intangibles, par définition, mais qui risquent d'exploser et d'apporter de nouvelles bases. Et donc du coup, il ne faut plus se baser sur ces référentiels-là à l'instant T, mais se projeter. Et donc c'est pour ça que moi j'ai la conviction de ça mais l'idée encore une fois du livre c'est d'ouvrir le débat tout simplement avec des arguments.
Monde Numérique :
[39:25] Scientifiques pour des arguments scientifiques contre et en tout cas amener le lecteur, que ça soit un spécialiste mais en tout cas aussi le citoyen Languedat ou averti de se faire sa propre opinion et de.
Monde Numérique :
[39:42] Développer en fait si vous voulez ce champ des possibles et ne pas outroyer cette éventualité. Parce que je ne sais pas si c'est un problème français ou mondial, c'est qu'on attend toujours que les choses arrivent pour prendre des décisions
Monde Numérique :
[39:58] ou essayer de contrecarrer ces décisions-là. Et donc, du coup, moi, j'essaie, c'est aussi l'objet des essais scientifiques d'anticipation, de perspective et de projective, de se dire, et si ça arrive, comment on fait et comment ça peut arriver.
Monde Numérique :
[40:26] Bonjour, Luc, Julia. Bonjour, Jérôme. Spécialiste de l'intelligence artificielle et qu'on ne présente plus, mais que l'on retrouve aujourd'hui pour parler d'une entreprise française qui s'appelle Lingueo, qui lance un outil présenté comme révolutionnaire ou en tout cas très innovant pour l'apprentissage des langues. Ça s'appelle ILAT. Et vous êtes en grande partie derrière ce ILAT. Qu'est-ce que vous êtes venu faire dans ce truc-là ? Je ne vais pas dire que je suis en grande partie derrière eux. C'est-à-dire que j'ai eu la chance de les avoir comme stagiaire il y a 20 ans. On a, à cette époque-là, on travaillait sur une compagnie d'éducation. Et donc, on avait des idées déjà un peu particulières, surtout de personnalisation. L'idée, c'était de dire si on veut motiver les gens pour apprendre une langue ou pour apprendre à lire ou pour des choses comme ça qui sont un peu compliquées, on va leur fournir des contenus qu'ils aiment bien, des contenus qui les touchent. Et là, ils hâtent quand ils sont venus me présenter le projet il y a quelques temps, et qu'ils m'ont expliqué qu'ils allaient utiliser l'intelligence artificielle, en l'occurrence des modèles style LLM, style Salgipity, pour générer du contenu qui allait s'adapter à l'entreprise particulièrement ou aux choses qui allaient être de l'intérêt des gens. Je leur ai dit, c'est super. Et donc, juste ce que j'ai fait, c'est que je leur ai donné quelques petits conseils qu'ils ont bien suivi.
Monde Numérique :
[41:47] Donc, Ilat, c'est la fin de Brian is in the kitchen, c'est-à-dire ces histoires avec lesquelles on a appris l'anglais et qui n'intéressaient personne. Exactement, c'est ça. C'est exactement le truc que déjà, il y a 20 ans, dans notre boîte qu'on appelait à l'époque Speak ESL, qui était dans la Silicon Valley, où on disait, arrêtons d'essayer de faire apprendre aux gens des trucs avec des choses qui n'ont rien à faire et donnons-leur le contenu. S'ils aiment le foot, donnons-leur du contenu de foot et ça va les motiver pour lire en anglais sur le foot. Et là, il date, c'est exactement ça. Là, c'est plus orienté professionnel. Donc, on a très facilement, il y a un petit questionnaire sur l'entreprise et donc ça génère des contenus qui vont être complètement adaptés à l'entreprise et ça va permettre de faire des tests, ces fameux tests de niveau A1, B1, etc. Ils vont être complètement adaptés à l'entreprise elle-même et ils gardent quand même la validation de ces tests. Donc c'est assez impressionnant en fait.
Monde Numérique :
[42:49] Voilà. Bon, écoutez, on va s'arrêter là. Je vais vous libérer. Et puis, je ne sais pas, vous allez pouvoir repartir à vos passe-temps préférés. Par exemple, François va faire des speed tests pour mesurer sa vitesse de connexion Internet. Ah non, mais moi, c'est incroyable, quoi. C'est bizarre. Vas-y, vas-y, fais-nous rêver. T'es à combien, là ? D'accord, mais j'ai un souci de speed test. C'est bizarre, j'adore faire des speed tests. Un souci psychologique, tu veux dire ? Oui, je sais que tu fais des speed tests un peu. Je ne sais pas. Non, mais j'ai un peu honte. Non, mais non, c'est mignon. Je dis ça parce qu'en plus, avant qu'on commence à enregistrer, nous étions en pleine discussion sur les speed tests. Et Bruno nous disait que t'étais à 3 gigabits par seconde, Bruno. Ça rigole pas, à Montréal. Vous étiez en retard à un moment. C'est la puissance pour l'américain. Ah ouais. Bon, François, on te retrouve tous les soirs du lundi au jeudi sur BFM Business et sur la chaîne Tech & Co pour ton émission Tech & Co. T'as vu ça, comme je l'ai bien descendu ? Mon jour de chance est de vous avoir à mes côtés quand vous êtes là. Et de temps en temps, on vient te rendre visite sur ton plateau. Moi, en vrai, Bruno à distance avec ses 3 gigabits. Et il me tarde le CES pour retrouver Bruno. Vous savez quoi ? On va se faire un débrief tous les trois sur BFM Business. Ça va être chouette. Ça, ça va être chouette. On sera tous les trois à côté.
Monde Numérique :
[44:14] Monde numérique, la tech et tout ce qui va avec.
Monde Numérique :
[44:20] Voilà, j'étais ravi de passer cette année 2024 en votre compagnie et je vous donne rendez-vous bien entendu en 2025 pour encore plus d'ActuTech dans le podcast Monde Numérique. Salut, bonne année.