Le centre de recherche en IA français Kyutai a dévoilé Moshi, une intelligence artificielle conversationnelle encore plus rapide que ChatGPT-4o.
Cet épisode du “Debrief Transatlantique” remplace exceptionnellement “L'Hebdo”.
Dialoguer avec l'IA devient de plus en plus bluffant
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Présenté le 3 juillet, Moshi vise à rivaliser avec des systèmes comme GPT-4o d'OpenAI. Sa particularité réside dans sa rapidité de réponse, qui pourrait aller jusqu’à seulement 180 millisecondes (contre 330 pour ChatGPT-4o). Cependant, bien que techniquement performant, Moshi produit parfois des réponses incorrectes ou inventées. Le système utilise un modèle de langage développé par Kyutai, qui est encore en retard par rapport à GPT.
Lien : https://kyutai.org
Des centres de données européens dans l’espace en 2050 ?
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Thalès Alenia Space envisage de créer des centres de données dans l'espace pour réduire l'impact carbone des data centers terrestres. En utilisant l'énergie solaire sans interruption et les températures froides de l'espace, ces centres seraient plus écologiques. De plus, ils offriraient des performances améliorées grâce à des connexions au laser. L'objectif est d'améliorer la souveraineté et la sécurité des données pour l'Union Européenne. Ce projet, prévu pour 2050, vise à répondre aux besoins croissants en calcul et en stockage de manière durable.
Préparer les populations à l’arrivée de l’IA
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Certains États américains, comme le Connecticut, la Californie, le Mississippi et le Maryland, veulent préparer leurs citoyens à l'arrivée de l'intelligence artificielle (IA) en sensibilisant le public, en formant la main-d'œuvre aux compétences nécessaires, en réduisant la fracture numérique et en anticipant les changements sociaux et économiques. Ces initiatives visent à maximiser les bénéfices de l'IA pour toute la société et à éviter que la population soit prise au dépourvu par ses avancées rapides.
Jérôme Colombain :
[0:05] Le débrief transatlantique avec Bruno Guglielminetti à Montréal. Salut Bruno, es-tu là ?
Bruno Guglielminetti :
[0:11] Salut Jérôme Colombin, qu'on retrouve à New York, exceptionnellement.
Jérôme Colombain :
[0:14] Et oui, tu sais tout, en effet. Il n'est pas vraiment transatlantique, cette semaine, notre débrief.
Bruno Guglielminetti :
[0:22] On salue quand même les gens qui nous écoutent en France.
Jérôme Colombain :
[0:24] Oui, tout à fait. J'ai pris un peu de vacances, un peu de break, mais je suis quand même ravi qu'on puisse se retrouver parce qu'en plus, il y a pas mal de sujets intéressants cette semaine. Donc, profitons de ce débrief de cette institution transatlantique pour en parler.
Bruno Guglielminetti :
[0:38] Oui, et surtout que dans l'actualité, il y a un sujet qui a été rejoindre une entrevue que tu présentais cette semaine dans le cadre de Mon Numérique. Et c'était, je te remercie, c'était vraiment un moment exceptionnel avec Romain Huet d'Open AI qui nous faisait une démo de 4.0. Je voulais te remercier pour l'entrevue. Et puis, pendant que j'étais en train de l'écouter, je me suis rendu compte de cette annonce qui était faite presque en simultané en France d'une entreprise qui présentait, je vais dire quoi, un concurrent à Plus Plus, à Siri et les autres.
Jérôme Colombain :
[1:13] Alors, oui, presque. C'est vrai que c'était une grosse annonce qui a eu lieu cette semaine à Paris. Bon, je n'y étais pas. J'ai choisi la mauvaise semaine pour partir. J'étais invité. Je devais être présent à la conférence de presse. Malheureusement, je n'ai pas pu y aller, mais j'ai suivi ça de très près. Et puis, j'avais quelques petits espions sur place aussi. Et c'est super intéressant. Alors, en fait, ce n'est pas une entreprise. C'est Qtai, qui est un centre de recherche qui a été lancé récemment par Xavier Niel et par Rodolphe Saadé, deux milliardaires français. Et pour promouvoir la recherche et pour aider à la recherche vraiment fondamentale en intelligence artificielle en France. Et ils n'ont pas traîné parce que quelques mois à peine après avoir lancé ce Q-Tie, ils présentent leur premier produit qui est un système conversationnel, et comme tu le dis, qui peut rivaliser avec la nouvelle version de ChatGPT, GPT-4O. La démonstration qui a été faite est absolument incroyable, je pense que tu l'as vu également.
Bruno Guglielminetti :
[2:12] Oui, et là que les gens sachent bien de quoi on parle, on parle de MOSHI, donc M-O-S-H-I. D'ailleurs, c'est intéressant parce que quand j'ai vu l'information passée, heureusement que je savais que c'était à Paris, parce que MOSHI, ça fait plutôt japonais, le nom de ce centre.
Jérôme Colombain :
[2:28] C'est MOSHI MOSHI, c'est ce qu'on dit quand on décroche le téléphone, c'est ça?
Bruno Guglielminetti :
[2:34] Exactement. Et puis, bon, il y a le nom du groupe qui fait japonais, puis en plus, ça se passait tout en anglais. Fallait vraiment le savoir que c'est français.
Jérôme Colombain :
[2:41] Ah, mais c'est comme ça. Maintenant, si tu veux, la France, ça y est, on a complètement basculé dans le... Non, non, non, mais bon, c'est la dimension internationale. Effectivement, pourquoi c'est en anglais ? Parce que ce truc-là, il est encore uniquement en anglais, même si c'est le premier moteur d'IA conversationnel. Alors, la particularité, il faut l'expliquer, c'est vraiment la rapidité de réponse, puisqu'on se souvient que GPT-4O, qui a été présenté par OpenAI, ils mettent en avant 330 millisecondes pour chaque réponse, ce qui fait qu'on a vraiment l'impression de converser avec une personne. Et là, Moshi, eux, ils disent qu'ils vont encore plus loin et que les réponses peuvent se faire en 180 millisecondes. Et d'ailleurs, c'est étonnant parce que les démonstrations sont stupéfiantes. Le truc commence même à répondre alors que la personne n'a pas... Avant que tu elle ait fini sa phrase c'est surréaliste et moi je suis allé l'essayer, je sais pas si tu l'as essayé mais je t'invite à le faire puisqu'en fait n'importe qui peut aller c'est tout à fait.
Jérôme Colombain :
[3:45] Fini ta phrase. et on peut donc tester la vitesse de réaction. Alors, moi, c'est marqué, il y a la latence qui s'affiche en direct pour chaque requête et je ne suis pas tombé à 180, mais j'étais quand même à 200, 250, ou 260. Mais bon, après, on ne va pas se battre sur les chiffres. Le résultat, c'est que c'est, hyper fluide, mais ce n'est vraiment qu'une petite brique, ce n'est que la brique conversationnelle, et derrière, ça s'appuie sur un LLM, donc un moteur, un grand moteur de langage, un grand modèle, de langage, qui a été développé également par Qtai, mais qui lui est très en retard par rapport à GPT, et quand tu testes Moshi, tu t'aperçois que certes, il répond très vite, mais il dit n'importe quoi, il invente.
Bruno Guglielminetti :
[4:32] Ça ressemble à certaines personnes que j'ai déjà croisées dans ma vie, ça.
Jérôme Colombain :
[4:38] Exactement. Je lui ai demandé s'il connaissait le podcast Mon Carnet, s'il connaissait le podcast Monde Numérique. Ça, c'est notre petit test habituel un peu narcissique. Alors, il a dit oui, bien sûr, je connais cette émission. L'une est présentée par, je ne sais pas quoi, Octave Mâche-Prot, l'autre par Raphaël Dujenoux. Enfin, il invente. Je lui ai dit mais qui sont ces gens ? Il me dit ce sont des gens fictifs. Tranquillou, il t'explique qu'il dit n'importe quoi. Donc, il ne faut pas du tout s'arrêter à l'aspect sens. Il faut se focaliser sur vraiment le côté technique de l'interactivité. La performance technique. Oui, exactement.
Jérôme Colombain :
[5:13] Et c'est intéressant à ce niveau-là. Moi, je trouve, un dernier point, après j'arrête de monopoliser la parole, Bruno, mais ce qui m'a intéressé, toi, tu as noté que sur l'aspect communication, ça se passait en anglais. Moi, ce que je retiens surtout, c'est qu'en tout cas, il y a une vraie annonce. Ils ont fait une conférence de presse, une présentation, ils ont convoqué la presse, il y avait Xavier Niel qui était présent sur place. Donc, véritablement, c'est en rupture avec ce qu'on connaît d'habitude de la recherche, parce que le gros problème de la recherche scientifique d'une manière générale et toutes les innovations technologiques en France, c'est qu'on a des super trucs, mais les gens sont incapables d'en parler, d'en faire la promotion, contrairement aux Américains. Et là, il y a un vrai effort de communication qui est fait. Et ça aussi, c'est intéressant à souligner. il me semble.
Bruno Guglielminetti :
[6:01] Oui, mais j'avais l'impression en écoutant, justement parce qu'après tout ce que je t'ai dit, que c'était, ça avait l'air japonais, c'était fait en anglais et c'était fait en France. Quand je suis revenu à mes sens et que j'ai fait le lien avec Xavier Niel, je me suis dit, il y a un véritable besoin de montrer qu'il y a un retour sur l'investissement rapide et que c'est quelque chose d'important. Et ça, on le sentait. Le même type de présentation aurait été fait aux États-Unis sans aucun problème. D'ailleurs, ça ressemblait à des choses qu'on aurait pu faire aux États-Unis, mais effectivement, c'est une bonne nouvelle parce que si ça peut rentrer dans la culture française, mais bon, peut-être en français, c'est une bonne chose d'arriver à exploiter et justement de ne pas montrer, de ne pas être trop humble quand on fait ce type de grands pas. Parce que normalement, il faut être conscient que ce type de recherche-là, normalement, il serait fait par les mêmes personnes, mais il serait fait aux États-Unis.
Bruno Guglielminetti :
[6:58] Et ça serait à l'intérieur. C'est déjà le cas avec ton invité qui est chez OpenAI. Il y en a d'autres qui sont chez Meta.
Jérôme Colombain :
[7:05] Oui, il faut aller écouter cette interview de Romain Huet. Je te remercie de la citer, mais c'est vrai que c'est super intéressant. Il explique comment fonctionne GPT-4O. Et d'ailleurs, c'est encore un point, c'est ça qui est intéressant, c'est que Moshi, c'est la même logique. C'est-à-dire qu'avant, pour converser avec une IA, tu faisais appel à plusieurs briques d'intelligence artificielle. Il y avait trois étapes. Exactement. Tu as le speech-to-texte. Donc, on parle, c'est traduit en texte. Ensuite, c'est traité. Et ensuite, c'est retraduit du texte à la voix. Et c'est ce qui fait qu'il y a du délai. C'est ce qui fait que c'est lourd d'une certaine manière. Et Moshi, comme JPT 4.0, la performance technique Et la vraie innovation technologique, et c'est une vraie direction vers laquelle on le sent vont aller aujourd'hui tous les outils de ce genre, c'est d'avoir réussi à créer un outil, un modèle qui fasse les trois à la fois. C'est vraiment ça, c'est une nouvelle barrière qui est franchie en fait.
Bruno Guglielminetti :
[8:03] Oui, et ça, c'est grâce évidemment au savoir-faire au niveau de la programmation, mais c'est aussi la puissance de calcul qui est encore plus importante aujourd'hui comparativement à il y a deux ans. Et c'est ça aussi qu'on est en train de voir avec ça. Puis dans le cas de Moshi, comme il répond n'importe quoi, ça prend encore moins de temps pour aller chercher l'information, ce qui est génial quand on fait ce genre de démo. Bon, je vais t'amener sur un autre sujet.
Bruno Guglielminetti :
[8:24] Celui-là, tu n'en as pas encore parlé, mais je voulais t'entendre sur le sujet. C'est l'Union européenne qui est en train de regarder pour installer des... Ça, il faut quand même le faire. On est dans la science fiction.
Jérôme Colombain :
[8:37] Ah oui, ça, ça t'a plu.
Bruno Guglielminetti :
[8:38] Ah oui, installer des centres de données dans l'espace. Et c'est une vraie volonté, parce qu'il y a des gens, c'est Thalès Alenia Space, qui sont en train de travailler sur ce scénario.
Jérôme Colombain :
[8:50] Oui, exactement. C'est une annonce qui a été faite il n'y a pas longtemps, il y a quelques jours, et ça paraît très science-fiction, mais en fait, c'est très sérieux. L'étude qui a été faite tendrait à prouver que c'est tout à fait envisageable. L'objectif numéro un, c'est de faire baisser l'impact carbone des data centers, parce qu'on sait que ça devient un vrai, vrai, vrai problème. Je ne sais pas si tu as vu dernièrement Google qui vient d'annoncer qu'ils n'atteindraient pas leurs objectifs en termes de bilan carbone parce que l'intelligence artificielle est en train de les plomber parce que les data centers traditionnels consomment de l'énergie, donc génèrent beaucoup de CO2, etc. Et là, en mettant des data centers dans l'espace, on aurait plusieurs avantages. On aurait toute la place qu'on veut. On pourrait déployer des grandes surfaces. On aurait de l'énergie solaire, évidemment, sans nuages, donc alimentation en permanence. On aurait du froid. Pour refroidir ces bestioles qui ont tendance à chauffer, on le sait. Et donc, ces trois éléments-là seraient vraiment intéressants pour fournir du stockage à la puissance de calcul, en l'occurrence à l'Union européenne. Donc, il y a aussi un côté un peu souveraineté. On pourrait profiter de tout ça. On sait que récemment, Emmanuel Macron a dit qu'il fallait multiplier les data centers en France parce que c'est un peu le nerf de la guerre pour l'IA.
Jérôme Colombain :
[10:20] Donc, oui, c'est super intéressant. Maintenant, il faut voir s'il faut qu'on puisse envoyer ces trucs-là dans l'espace sans qu'il y ait un bilan carbone trop lourd, parce que sinon, on perd un peu la finalité.
Bruno Guglielminetti :
[10:33] J'ai bien hâte de voir. Évidemment, ce n'est pas pour demain. Je pense que c'est quoi? C'est 2050?
Jérôme Colombain :
[10:38] Oui, l'objectif, c'est d'arriver à quelque chose à 2050, apparemment.
Bruno Guglielminetti :
[10:44] Ce qui est autour des années où Elon Musk va envoyer ses fusées vers Mars?
Jérôme Colombain :
[10:51] Oui, tout ça se rejoint. Après, il y aura la question de la connectivité parce qu'on sait que les connexions Internet par satellite, elles peuvent aller très vite dans un sens, mais un peu moins vite dans l'autre sens. Ça va vite en descendant.
Bruno Guglielminetti :
[11:04] Mais pas en montant. Oui, mais j'ai l'impression que rendu là, on va probablement utiliser des connexions au laser qui sont beaucoup plus rapides et qui permettent... Après, c'est toute la question de la sécurité. Ça, je leur fais confiance. Thalès et l'Union européenne vont picosser sur ce dossier-là parce que c'est essentiel. C'est beau avoir des données dans les airs qui ne font pas de pollution, mais si ce n'est pas sécuritaire...
Jérôme Colombain :
[11:28] Voilà. Ça, et puis, il faut qu'on puisse y accéder facilement. Et effectivement, il ne faut pas que ça détruise... Il ne faut pas que ça fasse des rayons laser sur les avions ou sur les oiseaux quand ils passent au milieu.
Bruno Guglielminetti :
[11:40] Ah, ça va être beau.
Jérôme Colombain :
[11:41] C'est un peu toute cette logique du new space, quoi. Tout ce qui est en train de se passer là. C'est une nouvelle forme de conquête de l'espace. On ne cherche plus à conquérir les étoiles. C'est exactement.
Bruno Guglielminetti :
[11:52] C'est exactement l'image que ça me faisait. C'est que maintenant, l'Europe part coloniser l'espace.
Jérôme Colombain :
[11:58] Voilà. Mais ce n'est pas les astres, c'est l'espace. L'espace, c'est le vide dans lequel on va mettre des choses. Et puis, il n'y a rien d'espace.
Bruno Guglielminetti :
[12:05] C'est très philosophique, ce que tu viens de dire. C'est le vide dans lequel on va mettre quelque chose. C'est beau.
Bruno Guglielminetti :
[12:11] L'eau new-yorkaise qui est en train de te nourrir.
Jérôme Colombain :
[12:14] Ah, mais moi, être plongé comme ça au cœur de l'effervescence new-yorkaise, ça me met dans un état pas possible bon dis-moi tiens à propos justement d'actualité américaine j'ai lu sur ton site mon carnet un article très intéressant sur la manière dont certains états américains se préparaient à l'intelligence artificielle, Tu peux nous en dire un mot?
Bruno Guglielminetti :
[12:35] Tu fais sûrement référence à l'article, c'était « Il y a des États américains qui préparent leurs citoyens à l'avenir ». Oui, effectivement, c'est un truc que j'ai vu. Il y a différent. C'est un article que j'avais vu passer sur Bloomberg, je crois. Et puis après, je l'ai revu, traité par d'autres médias. Et ça m'a surlupiné. Alors, j'ai fait mes recherches moi-même. Et effectivement, de plus en plus, il y a des États qui sont en train de préparer leur communauté à l'arrivée de l'intelligence artificielle. Il y a le Connecticut, la Californie, le Mississippi, le Maryland, où on commence à avoir des initiatives de sensibilisation de la communauté. Et d'ailleurs, c'est intéressant parce que, évidemment, une fois que je l'ai publié, j'en ai parlé sur les différentes plateformes et sur LinkedIn, j'ai eu beaucoup de réactions et notamment celle de Michel Angelier, qui est le patron d'une organisation canadienne qui, eux, sont dans l'amoindrissement de la fracture numérique. Et il est à la tête d'une organisation qui revalorise les vieux ordinateurs pour les redonner à des gens qui sont moins fortunés. Et donc, j'en parle avec lui un petit peu plus tard dans le podcast, justement parce qu'il commence à y avoir ce type d'initiative, en tout cas ce désir d'initiative de faire ça au Canada, mais de s'assurer que la population elle-même ne soit pas laissée derrière.
Bruno Guglielminetti :
[13:57] Dans l'arrivée de l'intelligence artificielle parce que là, on le voit de plus en plus, il y a des entreprises, il y a des administrations publiques qui utilisent l'intelligence artificielle, sauf que la population en général, à qui ça pourrait bénéficier aussi, est un peu laissée en plan. Alors, il y a des organisations comme ça.
Jérôme Colombain :
[14:13] En fait, c'est quoi? C'est préparé, je veux dire, psychologiquement ou économiquement plutôt? C'est sur les risques de transformation des métiers, etc., etc.?
Bruno Guglielminetti :
[14:23] C'est sur les deux. Alors, effectivement, c'est de commencer à faire réfléchir, à donner des pistes de réflexion aux gens par rapport au développement. Un peu comme, imagine-toi s'il y a 30 ans, les gouvernements en place avaient décidé de commencer à sensibiliser tous les changements possibles à l'époque que l'Internet pourrait amener. Mais probablement qu'on serait rendu ailleurs au niveau de l'utilisation de l'Internet, même des réseaux sociaux. Et puis, malheureusement, ça n'a pas été le cas. Alors, probablement que de ce qu'on a appris il y a 30 ans, bien là, il y a des gens qui se disent, bien, il faudrait peut-être remettre les gens au bon endroit par rapport au développement des outils et du potentiel de ces outils-là. Et moi, je trouve ça assez intéressant comme initiative.
Jérôme Colombain :
[15:05] Bien, la démarche est intéressante. Maintenant, il faudra voir, bon, ce qui est, à quoi ça correspond concrètement. Et je trouve ça amusant que ça vienne des États-Unis en plus, parce que vu d'Europe, on a tendance à penser que ce n'est pas la mentalité américaine, c'est plutôt le laisser-faire et donc allons-y gaiement et puis on verra après. D'abord, on tire, ensuite on discute. Mais finalement, ce n'est pas le cas.
Bruno Guglielminetti :
[15:31] Non, mais justement, c'est pour te montrer qu'il y a quand même des gens aux États-Unis, et tu vas sûrement croiser sur les rues New York, qui ont encore une conscience et qui pensent au reste de la société.
Jérôme Colombain :
[15:42] Non, mais c'est vrai, bien sûr, mais parce qu'après, c'est un autre sujet, mais malheureusement, il y a une espèce un peu d'americano-bashing en Europe. Il y a toujours de très bonnes raisons de taper sur les États-Unis et de ne garder que le pire en oubliant aussi tout ce que ce pays a de formidable, et notamment des initiatives comme ça. Bon, écoute, on verra. En tout cas, ça aura peut-être aussi le mérite de faire sortir certains problèmes. Oui, effectivement. Les solutions ne seront peut-être pas forcément faciles à trouver, mais au moins, ça permettra de s'interroger sur...
Jérôme Colombain :
[16:18] Quelles pourront être les conséquences de l'arrivée de l'IA. Et c'est un vrai, vrai, vrai sujet, parce qu'on le sait, toi et moi, Bruno, mais c'est un tsunami, ce qui est en train de se préparer. On ne sait pas exactement quelle forme ça va prendre, mais enfin, on sait que c'est incroyable. Et quand je vois, tu vois, en France, je vais faire un peu de French bashing, mais quand on est en pleine campagne électorale et le sujet est totalement absent des débats, on préfère s'empoigner sur des... Ah mais non, mais ça n'a aucun intérêt. et on en est sur des sujets d'une futilité. Les débats politiques en France en ce moment ne sont pas aussi bas que ce qu'on a pu voir récemment aux États-Unis, mais ils ne sont quand même pas très, très élevés non plus.
Jérôme Colombain :
[17:00] Voilà, je me suis un peu mangé. Pépé Ronchon a sorti son carton rouge.
Bruno Guglielminetti :
[17:07] Belle image. Non, mais c'est ça, mais tu mets le doigt sur quelque chose. Je pense que c'est important que quand on peut, Et là, c'est le cas avec l'intelligence artificielle. Quand on peut permettre à la société civile d'aborder un sujet et de le prendre en amont et pas nécessairement d'attendre d'être victime des conséquences, moi, je trouve que c'est quelque chose d'important. Et là, moi, je trouvais que c'était important de souligner justement ces tentatives-là aux États-Unis. Et ça commence aussi au Canada. Il y a une volonté.
Jérôme Colombain :
[17:34] Tout à fait. Écoute, j'espère que ça pourra être importé notamment en France. Voilà, voilà.
Bruno Guglielminetti :
[17:40] Je te le souhaite, Jérôme. Eh, dis donc, toi, je ne me demande pas de quoi tu parles parce que tu es en vacances. Puis, je tiens à te remercier parce que tu as accepté de venir comme ça passer sur mon carnet.
Jérôme Colombain :
[17:52] Avec plaisir. En plus, tu vois, là, on s'est largement étendu. Ça va me faire quasiment un épisode normal presque de monde numérique.
Bruno Guglielminetti :
[18:00] Bon, bien, moi, j'ai profité. J'ai enlevé une entrevue pour te faire de la place.
Jérôme Colombain :
[18:05] Non, mais tu n'es pas obligé de tout passer. Tu peux couper. Qu'est-ce qu'il y a de beau cette semaine dans mon carnet? Qu'est-ce qu'il faut écouter ?
Bruno Guglielminetti :
[18:12] Je le mentionnais, il y a cette entrevue-là avec Michel Langellier qui va nous parler de cette initiative-là, d'essayer d'amener le plus de Canadiens possible dans le virage de l'IA. Sinon, je parle avec un entrepreneur qui fait dans l'agriculture verticale et lui… Verticale.
Jérôme Colombain :
[18:30] Donc, ça fait des salades à l'horizontale, en fait.
Bruno Guglielminetti :
[18:33] Non, ça fait... C'est bon. Non, mais ils poussent quand même tout droit. Mais pour te donner une idée, eux, ils travaillent vraiment, ils ont misé sur la technologie, ce qui leur permet... Tu sais qu'un plant de... En tout cas, au Canada, un plant de salade, avant de le porter au marché, ça prend environ 60 jours. Mais eux, en installant des capteurs sur les plants, ils arrivent à les faire pousser, mature pour le marché, en 30 jours.
Jérôme Colombain :
[18:55] Mais je me souviens que tu m'as déjà un peu parlé de ça, Bruno.
Bruno Guglielminetti :
[18:59] Oui, parce que j'ai été vendu sur la chose. Mais là, j'ai fait l'entreprenariat avec l'entrepreneur.
Jérôme Colombain :
[19:02] D'accord.
Bruno Guglielminetti :
[19:03] Et on présente l'entrevue cette semaine.
Jérôme Colombain :
[19:05] Cool. Très bien. Ce n'est pas que tu radotes. Donc, je ne dois pas m'inquiéter.
Bruno Guglielminetti :
[19:09] Non, je n'ai pas encore cet âge-là. Puis sinon, comme tu n'es pas en France, j'en profite et je m'entretiens avec une journaliste qui a fait un papier pour un cahier de France Télévisions. C'est sur les startups de l'info. Et donc, ce sont toutes ces initiatives. Oui, ces initiatives. Là, on parle justement avec la journaliste.
Jérôme Colombain :
[19:29] Et le distinguo entre journaliste et influenceur, c'est ça ?
Bruno Guglielminetti :
[19:33] Oui, c'est intéressant.
Jérôme Colombain :
[19:34] Même si je trouve que le terme influenceur n'est pas très bien utilisé pour ce cas-là, parce qu'il y a des gens qui n'ont pas la carte de presse et qui font un vrai boulot de journaliste sur les réseaux sociaux. Et notamment, le plus célèbre d'entre eux, c'est Hugo Décrypte, ce garçon qui fait des journaux d'information pour les jeunes et qui sont de très bonne qualité journalistique, je veux dire.
Bruno Guglielminetti :
[19:58] Donc, ce n'est pas du tout des influenceurs. Non, c'est ça, mais il y a ces initiatives-là dont tu parles, mais tu as aussi des initiatives comme les gens qui se font remercier de certaines rédactions, parce qu'il y a des coupures ou l'expression qu'elle a utilisée, la bolorisation des médias français, et qui fait qu'il y a des journalistes qui ne retrouvent plus leur place dans le média traditionnel. Alors, ils vont sur les nouvelles plateformes pour s'exprimer et démarrer quelque chose.
Jérôme Colombain :
[20:24] On parle de cette nouvelle réalité. C'est curieux, ça, comme phénomène.
Bruno Guglielminetti :
[20:28] Moi, je ne comprends pas. C'était la première fois que j'en entendais parler.
Jérôme Colombain :
[20:31] C'est incroyable, ces journalistes qui quittent les grandes entreprises où ils étaient pour aller créer leurs propres médias. Ce n'est pas à nous que ça arriverait, ça.
Bruno Guglielminetti :
[20:41] Non, c'est justement. Mais ça m'intéressait de faire le point sur la situation, notamment en France. C'est pour ça que je lui parle. Et donc, les gens qui poursuivent l'écoute de mon carnet vont pouvoir entendre ça.
Jérôme Colombain :
[20:53] Eh bien, super. Merci beaucoup, Bruno. Merci pour ton temps. Et merci pour toutes ces infos.
Bruno Guglielminetti :
[20:58] Mais c'est moi qui te remercie. Merci de cette communication intra-continentale.
Jérôme Colombain :
[21:04] Voilà, d'habitude, on se parle Est-Ouest, là, on se parle Nord-Sud. T'es au Nord, je suis plus au Sud.
Bruno Guglielminetti :
[21:08] Et on dit que l'avenir est au dialogue Nord-Sud.
Jérôme Colombain :
[21:11] Depuis longtemps. C'est magnifique. Je te dis à la semaine prochaine.
Bruno Guglielminetti :
[21:15] Bien, je te dis à la semaine prochaine de l'autre côté de l'Atlantique. Salut.
Jérôme Colombain :
[21:19] Ciao.