Luc Julia:
[
0:01] Et moi, ce qui m'embête dans l'histoire, ce n'est pas tellement que ça puisse
Luc Julia:
[
0:04] arriver, que ce soit un accident. Ce qui m'embête, c'est que ça va un jour arriver, peut-être, sur la décision de quelqu'un. Ce quelqu'un, en l'occurrence, si c'est un taré comme Trump, il peut très bien prendre la décision de juste couper accès à tous les clubs, et pas seulement à AWS, tous les clubs américains, couper l'accès aux Européens.
Monde Numérique :
[
0:30] Bonjour Luc Julia.
Luc Julia:
[
0:32] Bonjour Jérôme Colombain.
Monde Numérique :
[
0:33] Ravi de te retrouver depuis Palo Alto chez toi en Californie on se retrouve chaque mois dans le monde numérique pour parler de tech, d'intelligence artificielle au sens large Bon Luc, il s'est passé quelque chose cette semaine on s'est tous retrouvés en rade pendant plusieurs heures parce que des tas, des dizaines de services étaient hors-service précisément. Tout ça à cause d'Amazon AWS. Alors, une panne énorme. On va dire un mot des enseignements qu'il faut en tirer. Est-ce que toi, vu de Californie, tu as des infos sur ce qui s'est passé exactement ?
Luc Julia:
[
1:12] Ce qui s'est passé, c'était une panne effectivement un peu idiote. C'était un problème, ce qu'on appelle de DNS, donc de routage, globalement, dans des routeurs qui ont mal fait leur boulot et donc qui ont coupé le trafic. Et donc tout le trafic, globalement, vers l'Europe a été coupé. Et vous n'avez plus rien eu, et vous n'aviez plus accès à AWS et à tous les services Amazon.
Monde Numérique :
[
1:35] Parce que vous, aux États-Unis, vous n'étiez pas affecté ?
Luc Julia:
[
1:37] Moi, en tout cas, non. je sais pas des autres mais moi j'ai pas été affecté il y a eu quelques, j'ai entendu il y avait pas que les Européens effectivement donc il y a eu quelques services aussi aux Etats-Unis mais moi perso j'ai pas été affecté, mais bon moi je suis tout près de Dieu bah oui c'est sûr, t'as une collection directe avec AWS je suis directeur pour le fil sur Monsieur Bezos non mais donc, mais si tu veux c'est une panne, c'est un truc idiot il y en a déjà eu en fait des pannes comme ça c'est des ordres humaines en général c'est un gars qui oublie de faire un switch il a fait un script il s'est planté un script c'est des trucs idiots en général, le DNS c'est vraiment idiot c'est vraiment une étape de routage c'est des trucs, ça arrive on sait qu'il faut les changer régulièrement avec les certificats, bref et le.
Monde Numérique :
[
2:31] Problème c'est que AWS héberge des milliers de services du monde entier.
Luc Julia:
[
2:37] Tous les plus grands sites, etc. Il n'y en a pas mille. En gros, il y a trois clouds. Les trois clouds, ils sont américains. Tu as AWS, tu as Google et tu as Microsoft. Point à la ligne. Après, les autres, c'est des petits clouds, des petits machins et ils ne font strictement rien. AWS fait plein de services. J'ai entendu que Free, par exemple, en France, dépend pratiquement entièrement d'AWS. Donc, les services de Free...
Monde Numérique :
[
2:59] Oui, mais il n'est pas le seul, bien sûr.
Luc Julia:
[
3:01] Donc, bon, bref. Tout ça pour dire que ça peut arriver, Mais là, c'est un accident. Et moi, ce qui m'embête dans l'histoire, ce n'est pas tellement que ça puisse arriver que ce soit un accident, ce qui m'embête, c'est que ça va un jour arriver, peut-être, sur la décision de quelqu'un. Ce quelqu'un, en l'occurrence, si c'est un taré comme Trump, il peut très bien prendre une décision de juste couper accès à tout l'éclat, et pas seulement à AWS, tout l'éclat américain, couper l'accès aux Européens. Comme ça, il aime bien faire des trucs pour rigoler, lui. Donc, pour rigoler, il peut décider, les Européens n'ont pas payé ma taxe de 2,50 francs donc poum, je coupe le cloud et ça s'ils le décident ben non, Enfin, vous, en Europe, pour l'occurrence.
Monde Numérique :
[
3:46] On est foutus.
Luc Julia:
[
3:47] Vous êtes très, très, très embêtés. Parce que vous n'avez aucun backup, aucune solution de rechange.
Monde Numérique :
[
3:53] Bon, mais qu'est-ce qu'il faut faire ou qu'est-ce qu'on aurait dû faire, Luc ? Parce que le constat, ouais, c'est le constat du manque de souveraineté.
Luc Julia:
[
4:00] Ouais, alors le problème, c'est la souveraineté, effectivement. On en parle, on a la souveraineté plein la bouche. Il y a plein de gens qui disent qu'ils ont des clouds sourains et tout ça, alors que ce n'est pas souverain parce que ça dépend quelque part des clouds américains.
Monde Numérique :
[
4:11] On parle de cloud de confiance maintenant. Non, c'est une petite subtilité.
Luc Julia:
[
4:15] On a changé. Le problème avec l'ANSI, parce que c'est l'ANSI qui donne le tampon, le problème avec l'ANSI, c'est que l'ANSI, au début, a dit cloud souverain. On lui a dit, écoute, t'es gentil, mais c'est pas souverain quand c'est américain. Donc, ils ont dit, OK, cloud de confiance. C'était pendant la pandémie. On lui a dit, OK, on va appeler ça cloud de confiance. Mais à nouveau, maintenant, les gens qui ont eu le tampon cloud de confiance, ils ont dans la bouche plutôt le mot souverain. Et ça, c'est embêtant parce que c'est un abus de vocabulaire qui est très, très, très, très mauvais. Parce que nos clubs ne sont pas souverains. D'accord ? Dans le sens où...
Monde Numérique :
[
4:45] C'est sur des data centers en France, quand même.
Luc Julia:
[
4:48] Oui, c'est des data centers en France qui ont des cartons, qui ont des trucs dont physiquement les datas sont là. Mais la réalité, c'est que le soft qui gère ces data centers, puisque c'est des collaborations, donc Orange, ils appellent leur cloud bleu, leur cloud souverain de confiance bleue, qui est avec Microsoft, et Thales, ils appellent leur Cloud Sense, qui est en collaboration avec Google. Steven, Microsoft, Google, ils sont infestés par la NSA. C'est la réalité. Et ça, en fait, c'est la loi américaine. La loi américaine les oblige, à donner leur code. Donc, si tu veux...
Monde Numérique :
[
5:30] Alors après, ici en France, évidemment, les organismes concernés s'en défendent, etc. Et affirment qu'ils ont pris toutes les... C'est vrai, il y a l'ANSI, qui ne sont pas des rigolos, l'agence de sécurité des systèmes d'information.
Luc Julia:
[
5:44] Ce n'est pas des rigolos, mais il faut avoir le terme correct. Si on veut appeler ça de confiance, c'est OK. Je veux bien l'appeler de confiance, mais je ne peux pas l'appeler souverain, décemment. Donc du coup le problème qu'on a quand on revient à notre problème de cloud et de la culture qui s'est passé hier la réalité c'est qu'il nous faudrait des clouds, locaux, souverains, dans lesquels on a full contrôle de tout, d'accord ? Du software, des stacks software, et de tout ce qu'il faut pour pouvoir faire ça. Alors, on a quelques clards en France, on a OVH.
Monde Numérique :
[
6:18] Eh bien, OVH qui n'a pas du tout été affecté par ce problème de AWS.
Luc Julia:
[
6:21] Il est affecté parce qu'ils ont un machin, c'est à eux. Alors, le problème de OVH, c'est qu'ils n'ont pas beaucoup de services, c'est un truc plutôt pour les bricoleurs, mais la réalité, c'est qu'ils existent, d'accord ? Donc, il y a OVH, il y a Hotscale, qui existe, qui est le cloud, de Dassault Systèmes qui est un peu compliqué à utiliser qui n'a pas beaucoup de services non plus mais qui existe et puis il y a Scaleway qui est le cloud de Free de Free, de Iliad je ne sais pas pourquoi je n'utilise pas d'ailleurs Scaleway et que j'utilise AWS mais bon ça c'était une surprise quand j'entendais ça hier.
Luc Julia:
[
6:53] Scaleway c'est intéressant aussi c'est basé sur d'open source c'est intéressant donc on a des solutions alors le problème c'est que évidemment les trois mots que je viens de citer là pour la plupart des gens qui ne sont pas au fait ils ne les connaissent même pas. Et donc, c'est un peu embêtant. Et donc, on a mis un peu tous nos oeufs dans le même panier, dans les paniers faciles, parce qu'il y avait des services tout pré-machés, machin, faciles à utiliser, et on utilise plutôt ça, plutôt que de faire l'effort d'utiliser ces clouds qui sont un peu plus compliqués à utiliser, mais qui ont la... Qui existent, qui sont là, et qu'on devrait pousser un peu plus.
Luc Julia:
[
7:28] Et quand Macron donne 59 milliards, tu vois, à l'IA, en février 2025 en disant je vais donner ça pour des clouds, essentiellement, et des clouds souvent, donc pense essentiellement à ces deux clouds dont on a parlé avant j'aimerais bien que ça soit plus sur des clouds on va dire indépendants ou plus indépendants et donc du coup tu s'ouvres donc ça serait, il faudrait pousser ça, si on a des sous pour le faire, tu vois il nous faut je sais pas quelques milliards, ça coûte quand même des sous mais tu vois si on met vraiment 109 milliards quelque part, c'est sur 9 milliards mettons-les dans du cloud souvent et ça ça serait.
Monde Numérique :
[
8:04] Parce que cet argent est mis notamment dans la construction de data centers, etc. Mais peut-être pas... En tout cas, tu...
Luc Julia:
[
8:13] Pas pour le cloud sourd. C'est le data center dont on n'a pas l'air avant.
Monde Numérique :
[
8:18] Non, mais tu mets le doigt là où ça fait mal, Luc. Effectivement, cette question de cloud, de cloud souverain, de souveraineté. Avec ton franc-parler qui est le tien. Et je te remercie. Et justement, autre sujet qui n'est pas très loin de cette histoire de souveraineté. C'est l'affaire de Microsoft avec Windows. Ce mois-ci, on a beaucoup parlé de l'abandon du support technique de Windows 10 qui va donc obliger, je ne sais pas moi, quelques milliards de personnes sur la planète à switcher sur Windows 11. Alors, il y a eu un peu un sursis, monsieur le bourreau, pour les particuliers, il y a un an de plus, je crois. Mais enfin, le coup près tombera d'une manière ou d'une autre. Et toi, tu es directement impacté à titre personnel par ça, si j'ai bien compris.
Luc Julia:
[
9:00] Oui, je suis énervé parce que c'est vrai que j'ai des systèmes à la maison qui sont un peu vieillots, parce que je fais ma maison connectée avec mes 119 objets connectés qui sont sur une machine dont le serveur tourne, sur un émulateur Linux sur une machine Windows 10. Et malheureusement cet émunateur et certaines des choses qui tournent sur cette machine n'ont pas, ne tourne pas sur 11. Et donc, j'ai essayé. Il y a des services qui sont bloqués pour les questions de sécurité, machin. Il y a des patches et tout qui ont été faits. Et moi, ça m'affecte énormément parce que ça veut dire qu'il y a plein de petits services. Alors, les 119 objets, c'est des vieux machins. Ça fait depuis 99 que je suis en maison. Donc, effectivement, je suis passé de Windows 91, 15 à Windows 98, machin, etc. Bref. Et donc, 2010 m'allait très bien depuis plus de 10 ans, même. 15 ans, peut-être. Mais malheureusement je ne sais pas comment je vais faire franchement enfin bon là je vais continuer évidemment à jouer avec 2010 pendant au moins un an mais c'est très embêtant parce que je ne suis pas le seul il y a plein de gens où il y a des petits softwares spécifiques des trucs, le truc que j'utilise ça n'existe pas c'est fait pour lancer la machine virtuelle Linux si tu veux et ce machin là ne marche plus sur Windows 11 tu ne pouvais pas.
Monde Numérique :
[
10:26] T'en passer parce que j'ai envie de te dire il fallait te mettre directement sur Linux au départ non ?
Luc Julia:
[
10:30] Oui, mais non, parce que mon moteur, je ne vais plus passer les détails, mais le moteur qu'il utilise ne peut pas marcher directement sur une machine Linux non plus. J'aurais bien aimé. J'ai d'autres serveurs qui sont des serveurs Linux sur d'autres parties de cette machine-là, mais bon, en gros, j'ai un serveur qui utilise Windows 10 et qui va faire que je suis énervé.
Monde Numérique :
[
10:56] Tu es énervé comme des millions de gens, c'est ça ?
Luc Julia:
[
10:59] Des milliards de gens, comme tu as dit.
Monde Numérique :
[
11:01] Des milliards, oui.
Luc Julia:
[
11:01] Donc, on va nous obliger à payer maintenant le support à partir, bon, dans un an, peut-être pour nous, pour les individuels. Mais bon, et puis, ça va doubler tous les ans, le truc. Donc, ça va être 50 la première année, 100 la deuxième année, 200 la troisième année. Et c'est n'importe quoi. Donc, je suis énervé. Je suis un peu énervé parce que je n'ai pas que ça à faire. Et je vais trouver les tribunes qui foutent le match.
Monde Numérique :
[
11:23] Oui, mais Luc, et d'une, l'évolution technologique, ce n'est pas nouveau. Ça a toujours existé c'est pas machin.
Luc Julia:
[
11:31] C'est ma machine, c'est mon store.
Monde Numérique :
[
11:32] Mais tu penses qu'on était moins impacté par ça avant ? On était moins dépendant ?
Luc Julia:
[
11:37] Oui, parce que déjà, on ne m'obligeait pas. Là déjà, je ne te cache pas que les updates automatiques de sécurité, j'aimerais bien pouvoir décider. Et malheureusement, plein de fois, je ne décide pas, même si j'ai coché toutes les cases qui disent « je vais décider ». Donc depuis 10 ans, de temps en temps, je reviens, poum, ma machine est en rade, parce qu'ils ont décidé de rebooter nos machines parce que c'était une super embêtante.
Monde Numérique :
[
12:02] C'est pour te protéger des méchants espions.
Luc Julia:
[
12:06] Oui, d'accord. Les mecs vont venir sniffer ma cheminée. Ça va aller. Je pense que c'est pire qu'avant parce qu'on nous prend un peu trop par la main et un peu trop pour des bébés. C'était un peu comme quand Apple nous obligeait à jailbraquer nos machines, à jailbraquer nos iPhones. J'étais obligé de j'ai bloqué mon iPhone parce que je voulais installer les applications que j'avais envie d'installer. Et je ne voulais pas que M. Apple me dise que j'ai le droit ou que je n'ai pas le droit d'installer sur mon iPhone. C'est mon iPhone. Oui, mais c'est leur système. C'est leur système, mais c'est mon iPhone. Donc, merde.
Monde Numérique :
[
12:45] Mais c'est drôle, on a l'impression que c'est le problème qui se pose depuis tellement longtemps, mais qui, aujourd'hui, touche tellement de monde que ça devient presque un problème de société. Cette espèce de dépendance. Voilà, alors les alternatives c'est le...
Luc Julia:
[
13:01] Effectivement ça va ravager plein de boîtes et puis il y a plein de boîtes on fait tourner des software bizarres des fois c'est comme ça parce qu'on a fait des trucs on a appelé un mec qui n'existe plus la boîte n'existe plus on fait tourner du code qui est du code spécifique à nos besoins et voilà et ça ça arrive à des millions et milliards de personnes.
Monde Numérique :
[
13:23] Bon, Luc, Julia perdu entre Windows 10 et Windows 11, comme des milliards d'autres personnes. Luc, un dernier mot sur un autre sujet que je voulais aborder avec toi.
Monde Numérique :
[
13:37] On va prendre un petit peu de hauteur, mais parler d'intelligence artificielle, l'IA, notamment dans les entreprises. Moi, c'est un sujet que je suis d'assez près et les entreprises sont de plus en plus intéressées elle essaie d'utiliser, d'assimiler, d'appliquer de plus en plus des nouveaux outils. Mais voilà, on ne sait pas trop où on va, en fait. Il y avait récemment une étude du MIT disant que, on ne sait pas si l'IA va vraiment supprimer des emplois ou autre, mais en tout cas, ceux qui risqueraient de souffrir seraient les jeunes, parce que finalement, ils ne savent pas faire ce que fait l'IA, alors que les vieux, eux, ils peuvent contrôler l'IA. Mais il y a une autre, il y a le rapport de Stanford, un rapport annuel qui est sorti cette année, qui est intéressant, qui dit un peu le contraire. Donc, en fait, je sais que tu t'es beaucoup intéressé à ce sujet-là. L'IA dans les entreprises, à qui ça va bénéficier et à qui ça risque de porter tort, d'après toi ?
Luc Julia:
[
14:31] Ça va bénéficier à tout le monde. C'est là qu'il faut respirer, encore une fois. Moi, je ne suis pas un défenseur, un vétéril de l'IA. Je me connais, je fais la part des choses. J'essaie de faire attention et je ne suis pas dans le hype. Définitivement pas. Vous avez un nouveau prix Nobel de l'économie qui s'appelle Philippe Aguillon, qui est un disciple de Schumpeter, comme moi. C'est-à-dire que, bon, moi, je ne suis pas philosophe, lui, il l'est. Et Schumpeter, c'est qui ? C'est le gars qui avait analysé bien ce qui s'est passé dans la vraie révolution industrielle, dans les années 1800, et pour expliquer que, finalement, à la fin, c'est ce qu'il s'appelle, qu'il a appelé la théorie de la destruction créative, c'est-à-dire qu'on détruit des tâches, mais on en crée des nouvelles. Et donc, net, net, il y a plus d'emplois et tout ça. Donc, c'est pour ça que tous les trucs où on se fait peur avec les rapports en disant plus d'emploi, ça va tout se produire et tout ça. Il faut se calmer, il faut respirer, parce que ça va bien se passer. Donc ça va bénéficier. Et en fait, effectivement, les jeunes, on a vu, on voit une tendance en ce moment, où aux États-Unis, j'imagine que c'est un peu pareil en France, on embauche moins de jeunes, parce que on se dit, les IA peuvent le faire à la place de ces jeunes. Et c'est une tendance qui existe, qui est vraie, mais je pense qu'on va se rendre compte dans les mois qui viennent, dans les années qui viennent, parce que ça va être assez rapide, on va se rendre compte que c'est une erreur de ne pas employer ces jeunes, parce que de toute façon, il va falloir remplacer ceux qui s'en vont.
Luc Julia:
[
15:51] Les vieux qui s'en vont, il va falloir les remplacer. Ils sont effectivement des experts, ils sont bons dans leur métier et tout ça, mais bon, eux, ils savent utiliser l'IA, comme tu l'as dit, et comme le dit ce rapport. Donc, ils deviennent meilleurs en utilisant l'IA, parce que l'IA, comme je dis souvent, c'est de l'intelligence augmentée. Donc, ça augmente mes compétences dans un domaine particulier. Donc, les gens, dans leur job, deviennent meilleurs grâce à l'IA. Ça, c'est une bonne douleur. Eh bien, il va falloir considérer que pour les jeunes, ça va être la même chose. C'est-à-dire que dans un temps normal, on va dire, d'emploi des jeunes, ce qui se passe, c'est qu'au début, ils sont un peu perdus, on les forme pendant un an ou quelques mois, et on leur apprend des trucs, c'est les vieux qui apprennent aux jeunes et qui les forment. Et là, on considère aujourd'hui que c'est plus la peine de faire ça parce que l'IA fait ça à leur place. Mais on va se rendre compte que grâce à l'IA, Ces jeunes qui parlent l'IA couramment, il faut être clair quand même, parce que ces IA ne sont pas difficiles à utiliser, ils sont en ex à utiliser des langues naturels.
Monde Numérique :
[
16:52] Ils ont moins de tabous en général que les plus vieux.
Luc Julia:
[
16:55] Oui, ils sont moins en poté, on va dire, face au machin. Donc, on va se rendre compte que quand ils vont arriver, ils vont pouvoir utiliser ces IA beaucoup plus rapidement, même s'ils n'ont pas l'expertise des experts. Donc, ils vont toujours bénéficier de l'expertise des experts, mais ils vont aussi bénéficier de l'expertise de l'IA dans le domaine particulier dans lequel ils vont l'utiliser. On va se rendre compte qu'ils vont être compétents beaucoup plus rapidement grâce à l'outil. Et donc, au lieu de faire des photocopies pendant un an et à faire pas grand-chose, ils vont être directement opérationnels beaucoup plus rapidement. Ça, ça ne se voit pas encore, mais je pense que ça va se voir très bientôt parce qu'on va se rendre compte que ces outils IA sont bénéfiques pour tout le monde et pour les jeunes en particulier qui vont arriver sur le marché. Parce que quand ils arrivent, ils ne sont pas complètement cons. C'est-à-dire qu'ils ont appris des choses, ils savent des choses. Alors, ils ne connaissent pas les spécificités du métier dans lequel ils arrivent, peut-être.
Monde Numérique :
[
17:48] Voilà, c'est ça.
Luc Julia:
[
17:49] Mais ils vont pouvoir apprendre des trucs rapidement. Et le gap qu'il y avait avant, qu'ils avaient ou il fallait qu'ils se forment à faire des photogopies pendant un an, ce gap va diminuer parce qu'ils vont non seulement bénéficier de l'outil, mais aussi bénéficier des compétences des anciens, on va dire. Donc, je suis confiant encore une fois ici. Je pense que c'est une opportunité extraordinaire d'avoir beaucoup plus de jeunes employés, beaucoup plus rapidement compétents et opérationnels.
Monde Numérique :
[
18:18] Très bien. Bonne nouvelle pour les jeunes qui nous écoutent avec ce rapport Stanford Human Centered AI Institute. C'est comme ça que ça s'appelle exactement. Merci beaucoup, Luc, Julia, et je te dis au mois prochain si tu le veux bien.
Luc Julia:
[
18:33] Très bien. Merci, Jérôme. A bientôt.
Monde Numérique :
[
18:35] Salut, salut.