La réélection de Donald Trump aura certainement un impact sur le secteur des technologies, aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
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C’est la fiesta pour une partie du monde de la tech aux Etats-Unis après la réélection de Donald Trump. D’Elon Musk à Peter Thiel, les partisans du “business first” se frottent les mains. Le futur président américain devrait porter un coup d’arrêt aux régulations qui étaient en train de se mettre en place, notamment sur l'IA ou les cryptomonnaies. En revanche, du côté des acteurs soucieux des questions éthiques et de l’impact social des technologies, notamment de ce côté-ci de l’Atlantique, l’ambiance n’est pas à l’euphorie. L’Europe continue de s’interroger sur son indépendance, sa souveraineté et sa capacité à rivaliser en matière d’innovation technologique. “L’Europe est déjà dans le mur car elle est devenue le continent de la surprise stratégique”, estime mon invité André Loesekrug-Pietri (JEDI). Bref, deux salles, deux ambiances. Mais aussi plein d’autres infos tech cette semaine !
L’actu
Lancement du nouveau réseau social Daze, concurrent de Snapchat, ciblant la génération Z. (02:34)
YouTube est-elle devenue la première chaîne de télé en France ? (05:26)
Amazon Prime va introduire des résumés de séries par intelligence artificielle. (09:38)
Anthropic appelle à une réglementation de l'IA face à ses dérives potentielles. (10:48)
“L’Europe est devenue le continent de la surprise stratégique”
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Interview
André Loesekrug-Pietri, Président et directeur scientifique de Joint European Disruptive Initiative (JEDI)
L’Europe, autrefois pionnière, semble aujourd'hui dépassée en matière d’innovation, notamment dans l'IA. Les tentatives de rattrapage, comme créer un équivalent de Google, ont échoué. Face à l'agilité d'entreprises américaines comme OpenAI, l'Europe reste en position réactive, subissant plutôt qu’initiant. Selon André Loesekrug-Pietri, il est urgent d’adopter une approche offensive pour inventer un futur qui allie innovation et gestion responsable de l’énergie. (31:46)
Et si vous répariez votre smartphone vous-même ?
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Interview
Sandra Auboy, représentante en France d'iFixit
Savez-vous qu'il est possible de réparer soi-même son téléphone mobile ? La société américaine iFixit propose depuis plusieurs années une collection incroyable de tutoriels et de kits de réparation pour réparer soi-même ses appareils électroniques. IFixit s'est fait connaître surtout en démontant tous les nouveaux produits et en incitant les constructeurs à faire des efforts en matière de durabilité et de réparabilité. (46:24)
Transcription
Monde Numérique :
[0:11] Donald Trump, futur président des Etats-Unis, qu'est-ce que ça va changer pour le monde de la tech ? On en parle cette semaine, on en parle avec Bruno Guglielminetti
Monde Numérique :
[0:20] à Montréal, qu'on va retrouver tout à l'heure, évidemment on ne pouvait pas passer à côté. Et d'ailleurs on parlera également avec Bruno de TikTok qui vient d'être banni du Canada. Mais avant cela, l'actu de la semaine, c'est d'abord un nouveau réseau social, concurrent de Snapchat, voici Days, YouTube qui devient la première chaîne de télé de France, si on en croit médiamétrie. Amazon Prime qui va proposer des résumés de séries par intelligence artificielle. Et puis Anthropique justement qui s'inquiète des risques liés à l'intelligence artificielle et qui appelle à la réglementation. On évoquera aussi comme chaque semaine une innovation de la semaine. Et puis dans la deuxième partie de cette émission, les invités. Et bien après l'élection de Donald Trump, alors que de ce côté-ci de l'Atlantique, qu'on appelle un réveil de l'Europe. On verra ce que ça signifie en matière d'innovation technologique avec André Loesekrug-Pietri de l'organisation scientifique Jedi qui appelle également un sursaut et à de grands projets européens sur le modèle de la DARPA américaine. Enfin, avez-vous déjà pensé à réparer vous-même votre smartphone ? C'est possible, on en parle avec la représentante en France de l'entreprise américaine iFixit. Bienvenue à l'écoute de Monde Numérique, l'hebdo du 9 novembre 2024.
Guest:
[1:39] Monde numérique, Jérôme Colombin.
Monde Numérique :
[1:44] Ravis de vous retrouver, comme chaque samedi, pour Monde Numérique, l'hebdo. 50 minutes de news et d'interviews, plus d'une heure, si vous êtes abonné à la version premium sur Apple Podcast. Et puis, Monde Numérique, c'est tous les jours de la semaine, des chroniques sur l'actu tech, des éditos, des interviews long format, à retrouver sur le fil du podcast Monde Numérique, disponible sur toutes les plateformes de podcast, également sur YouTube et même sur les assistants vocaux. Quelques salutations et remerciements rapides cette semaine, pour vos messages, pour vos dons également. Remerciements à Robinetta, à Adil, à CathyBX33 également. Je rappelle que vous pouvez soutenir Monde Numérique financièrement, si le cœur vous en dit, en cliquant sur le lien en description de cet épisode. Des dons qui serviront notamment à se préparer pour le grand CES de Las Vegas.
Monde Numérique :
[2:35] Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est bel et bien un président très tech qui a été élu aux Etats-Unis. Ex-tweetos compulsif jusqu'à sa déplateformisation en 2021, soutenu par une véritable cyberarmée numérique qui n'a jamais hésité à exploiter jusqu'à la corde tous les ressorts des algorithmes des réseaux sociaux. Et puis surtout, coqueluche récente des boîtes de tech de la Silicon Valley qui se sont toutes, pour la plupart, ralliées à lui l'été dernier. Donald Trump, oui, c'est de lui qu'on parle, est intimement lié désormais à l'univers américain de la technologie. L'une de ses courroies de transmission avec la tech, bien c'est notamment son vice-président, J.D. Vance, investisseur venant de la Silicon Valley, mais aussi et surtout celui qui n'a pas hésité à mouiller la chemise, mais plus que de raison, et à sortir le chéquier, le gros chéquier, l'inénarrable Elon Musk, le patron de X, Tesla et SpaceX, détesté par les uns, idolâtré désormais par d'autres. à commencer par Donald Trump lui-même.
Monde Numérique :
[3:34] Musk s'est donc largement investi dans la campagne ces dernières semaines, comme on n'avait sans doute jamais vu dans une campagne américaine précédemment. Il a même reconnu qu'il avait trafiqué l'algorithme de X pour donner plus de visibilité à tous les messages qui pouvaient être en faveur de Trump, et à commencer par les siens. Alors les grands patrons de la tech, qui pourtant jadis détestaient Donald Trump, semblent avoir compris qu'ils n'avaient plus le choix et qu'il était indispensable de se le mettre dans la poche. si on peut dire. Même Bill Gates, bête noire de Trump, y est allé de son petit message de félicitation après son élection. Un soutien tellement visible ces dernières semaines, donc de Musk à Peter Thiel, en passant par David Sachs, tous ceux qu'on appelle les membres de la PayPal Mafia, ancien créateur de PayPal et qui sont aujourd'hui aux manettes de certaines des plus florissantes entreprises du numérique. Un soutien qui interpelle, qui interroge aussi, et que l'on peut sans doute interpréter de différentes manières. Peut-être une certaine victoire des conservateurs sur les progressistes, même jusqu'au fin fond de la très démocrate Californie et dans ces entreprises qui avaient pourtant pour certaines largement adopté les pratiques, notamment du walkisme, etc. Mais un soutien qui s'explique surtout par l'implacable pragmatisme américain. Ils ont sans doute compris que Trump, ce serait mieux pour le business.
Monde Numérique :
[4:56] Voilà pourquoi d'ailleurs la victoire de Trump, qui bizarrement semble surprendre tout le monde en France, n'était pas vraiment une surprise quand on s'intéresse un peu à l'Amérique en général et à la tech américaine en particulier. En tout cas, ça c'était l'acte 1 jusqu'à l'élection. Et l'acte 2 maintenant, c'est de savoir ce qui va se passer. Qu'est-ce que le retour de Trump au pouvoir aura comme conséquence sur la technologie ? On en parle tout à l'heure avec Bruno Guglielminetti dans le débrief transatlantique.
Monde Numérique :
[5:27] Dites bonjour aux petits nouveaux, un nouveau réseau social, ça n'arrive pas tous les jours. Et depuis le 4 novembre, il y a une nouvelle planète dans l'univers, des messageries instantanées notamment. Cette planète s'appelle Days, D-A-Z-E. Elle vient des Etats-Unis pour ne pas changer et elle s'adresse, elle vient de New York et elle s'adresse aux plus jeunes, la Gen Z, la génération Z. Days concurrentes directes d'Instagram, de Snapchat qui sert à s'envoyer des messages, voilà c'est tout. Mais qui a quand même une originalité, c'est la manière de s'exprimer. Il est possible d'envoyer des messages sous toutes les formes graphiques, on va dire, du texte, mais aussi des emojis, des gros titres, des animations vidéo, des clips, des gifs animés, tout ce que vous voulez. Tout ça pour exprimer toutes sortes de choses. Par exemple, vous voulez inviter quelqu'un à une fête, au lieu de simplement lui demander s'il peut venir, vous lui envoyez toutes sortes d'animations amusantes, avec des serpentins, des déguisements, etc. Ça se faisait déjà un peu, mais là, ça va encore plus loin. Alors un design un peu vieillot malgré tout, mais c'est un parti pris. Le démarrage a été fulgurant, plusieurs millions de téléchargements, mais chaotique aussi avec pas mal de bugs, ce qui a valu à l'application une assez mauvaise note sur les magasins d'applications d'applis mobiles. En tout cas, si ça vous branche, d'essayer. Donc Days, DA, Z, E, si vous êtes dans la cible, c'est pour les plus jeunes. Il faut avoir au moins 13 ans malgré tout.
Monde Numérique :
[6:53] En ce qui concerne les réseaux sociaux, toujours un chiffre cette semaine, il concerne le réseau Threads. Threads, c'est le réseau social lancé par Meta en 2023, donc c'est assez récent, et qui affiche au compteur 275 millions d'utilisateurs mensuels, ce qui est plutôt pas mal. Une augmentation impressionnante de 175% par rapport à l'année de lancement. Donc Threads qui a été créé un peu pour essayer de récupérer des utilisateurs déçus de X après le rachat par Elon Musk et aussi en s'appuyant fortement sur Instagram puisque c'est le même groupe, puisqu'il faut un compte Instagram pour ouvrir un compte Threads et automatiquement tous vos contacts sont liés. Donc forcément ça a donné dès le départ un coup d'accélérateur monstrueux à cette plateforme qui pour l'instant selon Meta ne représente pas encore une source de revenus significative mais c'est prévu pour l'année prochaine avec notamment l'intégration d'annonces publicitaires.
Monde Numérique :
[7:58] YouTube devient la première chaîne de télé de France. En tout cas, c'est la patronne de YouTube France qui le dit. Et pour ça, elle s'appuie néanmoins sur les chiffres de médiamétrie publiés cette semaine qui révèlent que YouTube, en ce qui concerne la période du mois de mai dernier, a totalisé 42,6 millions d'utilisateurs pour 41 minutes de vidéos consommées par jour par les utilisateurs. C'est un vrai record qui la place devant les chaînes de télé traditionnelles.
Monde Numérique :
[8:28] Alors, même si cette déclaration de la patronne de YouTube a un peu énervé le patron de Médiamétrie, précisément, qui s'est empressé de préciser que non, YouTube n'était pas une chaîne de télé comme les autres. Bon, au-delà de cette discussion sur le sexe des anges, il est certain qu'on regarde de plus en plus facilement YouTube parce que les contenus sont d'abord de toutes sortes, mais avec de plus en plus un niveau de qualité absolument impressionnant. YouTube que l'on regarde aussi bien sur ordinateur, sur smartphone que sur la télé puisqu'il y a également des applis YouTube sur les téléconnectés et c'est vrai qu'il est hyper facile aujourd'hui de lancer des vidéos YouTube si on ne trouve pas ce qu'on cherche sur les télés de flux ou sur les plateformes traditionnelles de vidéos à la demande. Alors un phénomène illustré par exemple par le récent succès colossal du film Kaizen du YouTuber Inokstag, vous savez son ascension de l'Everest, 37 millions de vues et ce succès de YouTube c'est un phénomène global puisque la plateforme totalise plus d'un milliard d'heures de visionnage dans le monde. Bref, les télés traditionnelles n'ont qu'à bien se tenir.
Monde Numérique :
[9:34] À propos de vidéos à la demande, justement, une innovation insolite, intéressante. On pourra bientôt, sur la plateforme Amazon Prime, se faire résumer des séries par intelligence artificielle. C'est une nouvelle fonction qui s'appelle X-Ray Recaps qui permet donc de générer des récapitulatifs à la volée. Par exemple, vous êtes en train de regarder une série, mais vous lâchez l'affaire pendant quelques temps, quelques jours, quelques semaines. Quand vous revenez, vous vous dites, tiens, je vais reprendre cette série que j'aimais bien, mais vous êtes un peu perdus. Alors évidemment, il y a les fameux « Previously », mais là, ce sera encore plus abouti, puisque ce sera un résumé sur mesure, fabriqué par l'intelligence artificielle, en fonction des épisodes que vous avez déjà vus, mais tout en s'arrêtant précisément à l'endroit où vous vous êtes arrêté. Donc pas de risque de vous spoiler. Voilà, ce service malheureusement n'est pas disponible en France pour l'instant. Il est actuellement testé en phase bêta aux Etats-Unis pour les utilisateurs d'appareils Fire TV. C'est la petite passerelle qui permet d'avoir les services Amazon sur sa télé. Mais on espère bien voir débarquer ça un jour en France, y compris sur d'autres plateformes.
Monde Numérique :
[10:49] À propos d'intelligence artificielle, justement, une nouvelle voie s'élève pour mettre en garde contre les risques et les dérives de l'IA. Et cette voie, c'est celle d'Entropic. Entropic, société américaine, concurrente d'OpenAI, dans laquelle Google a beaucoup investi et qui propose le chatbot Cloud. Dans un billet de blog, la direction d'Entropic met en garde contre les risques croissants de l'IA et appelle à une réglementation rapide. Alors, ce qui inquiète les auteurs de ce billet de blog, c'est principalement les progrès de l'intelligence artificielle en matière de code informatique au profit de la cybercriminalité, qui serait plus rapide encore que prévu. Ils ne sont pas les premiers à le dire, c'est un drapeau rouge qui est régulièrement agité, mais donc Anthropik vient joindre sa voix au concert de lamentation, si on peut dire, pour appeler à une réglementation ciblée pour tenter d'encadrer et de limiter un peu la casse. Anthropik appelle même à une action collective de la part des industries, de la technologie et notamment de la tech, ainsi que des gouvernements. On verra ce que l'administration Trump pourra répondre à ce genre de sollicitations, puisque visiblement, ce n'est pas trop dans les projets du nouveau président.
Monde Numérique :
[12:05] Allez, encore un petit mot en matière d'intelligence artificielle pour signaler du changement chez Microsoft. Alors, c'est du changement cosmétique. C'est Copilot, donc la brique d'intelligence artificielle basée sur ChatGPT que l'on trouve désormais dans la plupart des outils de Microsoft. Copilot qui va changer de nom et qui va désormais s'appeler, enfin qui pourrait désormais s'appeler, ce n'est pas encore officiel, Windows Intelligence. Donc, un changement de branding, comme on dit. C'est un élément marketing avant toute chose. Ça ne changera pas forcément grand-chose sur le fond. En tout cas, ça fait inévitablement penser à Apple Intelligence. Et puis dans le même ordre d'idées, c'est ChatGPT qui s'offre lui un nouveau nom de domaine. Le chatbot d'OpenAI est désormais accessible à l'adresse chat.com. Tout simplement chat, c'est H-A-T.com. C'est le PDG Sam Altman qui l'a annoncé lui-même sur X cette semaine. Ça n'a l'air de rien, mais ce domaine était, paraît-il, très prisé. C'est l'un des plus anciens domaines du web. Il avait été enregistré initialement en 1996 et il avait été racheté l'an dernier pour 15,5 millions de dollars par le patron de HubSpot qui avait annoncé en mars dernier avoir revendu chat.com à un acheteur anonyme. Maintenant, il n'est plus anonyme. On sait maintenant que c'est OpenAI. Ça a été confirmé.
Monde Numérique :
[13:21] On ne sait pas combien il l'a vendu. En revanche, on sait qu'il a été payé en action d'OpenAI. Ça ne change rien évidemment à l'utilisation de ChatGPT qui
Monde Numérique :
[13:30] est toujours accessible notamment à l'adresse chatgpt.com ou encore chat.openeye.com. Voilà c'est tout pour l'actu cette semaine.
Monde Numérique :
[13:39] Attachez vos ceintures, on file à Montréal. Salut Bruno Gugliel-Minetti.
Guest:
[13:50] Salut Jérôme Colombin.
Monde Numérique :
[13:51] Comment vas-tu de l'autre côté de l'Atlantique ?
Guest:
[13:54] Tellement bien, avec toute l'actualité qui m'abreuve et qui me donne du matériel.
Monde Numérique :
[13:59] Ah, mais franchement, c'est vrai.
Guest:
[14:00] On est gâtés cette semaine.
Monde Numérique :
[14:02] Ah ben oui, on est gâtés toutes les semaines, mais là particulièrement parce qu'effectivement, il y a quand même, avec l'élection de Donald Trump, plein de questions qui se posent relatives à la tech. Et je pense que c'est intéressant parce qu'on n'a peut-être pas la même perception, toi et moi, de part et d'autre de l'Atlantique, finalement. Non, mais c'est vrai que toi.
Guest:
[14:21] Tata, moi, j'ai raison, mais...
Monde Numérique :
[14:23] Alors, d'une part, ça, c'est sûr, oui, c'est certain. Je te remercie. Bon, écoute, on se retrouve la semaine prochaine. À la semaine prochaine, au revoir. Non, mais j'aimerais savoir un peu...
Guest:
[14:31] Enfant, la version est tendue de la conversation, si tu veux.
Monde Numérique :
[14:34] C'est vrai qu'il y a un certain nombre de questions qui se posent. Est-ce que ça va vraiment changer des choses en ce qui concerne la tech? Selon toi, vu du continent nord-américain, t'en penses quoi?
Guest:
[14:46] Ah, bien, écoute, t'as qu'à penser. juste au niveau de la crypto-monnaie. Jamais ça n'a été pris sérieux.
Monde Numérique :
[14:53] Le bitcoin, wow, wow.
Guest:
[14:54] Oui, puis avec la réaction, les titres ont monté comme s'il y avait un lien. Mais c'est surtout que là, il y a une administration qui y croit, évidemment, parce qu'eux, ils ont leur propre crypto-monnaie. Alors, il y aura de l'intérêt là-dedans. L'intelligence artificielle qui touche tout le monde. Sous Biden, il y avait un encadrement, ce qui fait très européen, d'ailleurs. Et parallèlement, sous l'administration Trump, c'est le free for all. On enlève les garde-fous et c'est l'entreprise qui décidera de ce qu'ils vont faire. Je ne sais pas où ça va nous mener, mais disons que ça peut faire frissonner. Puis aussi, il y a tout le contexte qui encadre le développement de la technologie, qui encadre l'économie, entre guillemets, numérique. Puis ça va des télécommunications jusqu'à la vente en ligne. Tout ça va probablement voler en éclats. Et puis, parallèlement à ça, il y a l'arrivée d'Elon Musk dans le décor. Et encore là, Elon Musk, qu'est-ce qu'il va faire? Donald Trump a déjà dit à un moment donné, il l'a répété quelques fois, mais peut-être qu'il ne s'en souviendra plus, qu'il allait demander à Elon Musk de voir l'efficacité des agences américaines dans différents domaines.
Monde Numérique :
[16:02] Oui, et l'autre a répondu qu'il allait faire le ménage un peu comme chez Twitter et qu'il pouvait gagner 2 milliards de dollars, c'est ça?
Guest:
[16:08] Mais t'imagines quoi? 75 % des fonctionnaires mis à la rue. On va voir si finalement la classe moyenne va mieux se retrouver avec Trump au pouvoir. Mais il y a beaucoup de conséquences et je pense qu'un peu ce que je répondais aux gens qui m'en parlaient lundi, je pense que les quatre prochaines années vont être fortes en divertissement, notamment dans le milieu de la tech.
Monde Numérique :
[16:36] C'est vrai qu'il y a vraiment deux manières de voir les choses. Le verre à moitié plein, le verre à moitié vide, finalement.
Guest:
[16:41] Ou pas de verre du tout.
Monde Numérique :
[16:42] Ou pas de verre du tout. Non, mais je veux dire, toi, le nord-américain, peut-être, je ne sais pas, je préjuge, mais peut-être que pour toi, c'est le verre à moitié plein, c'est-à-dire l'ultra-libéralisation de tout ça. En tout cas, ça va faire plaisir à du monde dans la Silicon Valley, etc. On se rappelle Tim Cook qui était allé se plaindre auprès de Donald Trump du DSA européen en trouvant que ça lui mettait des bâtons dans les roues, que ça devenait un problème, etc. Ou bien le verre à moitié vide, c'est de notre côté à nous, du côté européen.
Guest:
[17:21] Il est encore en train de se vider un peu plus.
Monde Numérique :
[17:23] Oui, si on veut. Il y a déjà eu des clas.
Guest:
[17:25] Non, mais avec tout l'encadrement qui est là, déjà, le verre a commencé à se vider. Et là, tu rajoutes une couche de libéralisme. Le verre, il reste des gouttes dans le fond.
Monde Numérique :
[17:35] Si tu veux, oui. Écoute, moi, je n'ai pas d'avis sur la question. Il faut voir ce qui va se passer.
Guest:
[17:41] Qu'est-ce que tu entends?
Monde Numérique :
[17:42] Je pense qu'il y a des inquiétudes, mais il y a de fausses inquiétudes, en réalité. Il y a des inquiétudes sur le côté, oh là là, le méchant Trump va tout casser. Et en même temps, je pense qu'il y a un petit peu de désir de ça parce qu'on est allé un peu trop loin en matière de réglementation dans le numérique en Europe.
Guest:
[18:01] Donc, ce serait un prétexte à revenir en arrière?
Monde Numérique :
[18:04] Ben, écoute, alors déjà, ce n'est pas Trump qui va faire la loi européenne. Ce n'est pas la question. Mais il peut nous imposer des mesures de rétorsion, si avec les droits de douane, etc. C'est une arme qui peut marcher dans les deux sens.
Guest:
[18:17] Mais déjà qu'il vous a sauvé d'une guerre, ça, on l'a appris il y a une semaine ou deux, là.
Monde Numérique :
[18:22] Si en plus il peut nous sauver d'une faillite technologique effectivement ça serait super en tout cas je pense que il va se passer ou il ne va rien se passer en réalité, il y a peut-être ça aussi, mais c'est quand même intéressant de voir si ça va être un coup de boost pour les entreprises de la tech qui vont pouvoir un peu plus s'émanciper ou bien au contraire et puis vu de l'Europe ce serait un retour en arrière, ou bien, en fait, les choses vont continuer comme elles sont aujourd'hui et il n'y aura pas beaucoup de changements.
Guest:
[18:57] Mais il y a ça aussi, ça c'est notre âge vénérable qui peut nous permettre de faire ça. Quand on regarde avec le temps, peu importe les administrations et de quel côté elles étaient, quand tu regardes l'évolution de la technologie, la technologie c'est une industrie qui est portée par essentiellement un monde où il y a des actionnaires, il y a un profit à être fait, et puis c'est leur bonheur.
Monde Numérique :
[19:19] Mais pas du tout. Pas du tout, parce que nous, vu de France, pas du tout. La technologie, c'est pour rendre le monde meilleur, pour que les hommes puissent accéder au savoir et pour émanciper l'individu. Tu te trompes complètement.
Guest:
[19:30] Tu n'as pas le thème des Calino, toi, que tu pourrais démarrer sur tes propos? Non, mais sérieusement, Jérôme, si on avance aussi rapidement dans la technologie, juste il y a 20 ans, la guerre des microprocesseurs, où à six mois, il y avait une nouvelle puce qui sortait et qui rendait obligé à tout le monde d'acheter un nouvel ordinateur si on voulait être capable d'utiliser les périphériques autour. Et une économie qui est là. Alors, je n'ai pas l'impression, ça va faire, selon moi, humblement, ça va faciliter l'évolution de la technologie. Maintenant, est-ce qu'elle va aller dans un bon sens ou dans un mauvais? Ça, on va le voir avec le temps et c'est les années qui nous le diront. C'est sûr que les quatre prochaines années, si j'étais un entrepreneur américain, je pense que j'aurais le sourire aux lèvres parce qu'on va décloisonner. Mais il y a un secteur, par exemple, dans la tech qui va avoir C'est normal aux États-Unis et c'est tout le dossier de l'immigration. Tu le sais que lors de l'époque Trump, on avait fermé les portes et puis quand on sait qu'aux États-Unis.
Monde Numérique :
[20:29] C'est parce que… Non, mais il y avait le COVID aussi qui avait contribué à ça.
Guest:
[20:32] Oui, même avant la COVID quand même. Merci d'essayer de l'aider. Mais souviens-toi la difficulté que les gens en Silicon Valley avaient pour faire renouveler leur permission de travail. Des gens qui venaient d'Inde, des gens qui venaient d'Asie, et puis tous ces gens-là se disaient « Non, non, vous repartez chez vous, priorité à nos cerveaux ici.
Monde Numérique :
[20:54] » Est-ce que tu ne crois pas qu'il a avancé par rapport à ça? Il a évolué?
Guest:
[20:59] Non. Non, parce que ce qu'il promet aux Américains, je ne veux pas sortir de la tech, mais ce qu'il promet aux Américains, c'est « Make America great again ». Donc, on veut revenir avec des valeurs américaines, les Américains d'abord.
Monde Numérique :
[21:13] Les boîtes de tech ont bien fait passer le message qu'elles avaient besoin des cerveaux du monde entier, pas seulement des cerveaux américains.
Guest:
[21:20] Oui, mais ça ne passe pas. Ça ne passe pas parce que devant l'électorat, elle ne voit pas ça. Puis de l'autre côté, regarde tout le dossier des voitures vertes, des voitures électriques. Trump était contre ça, alors que le gars qui le finance le plus, qui a mérité le plus à sa victoire, c'est quand même Elon Musk. Moi, j'ai hâte de voir s'il va se retourner.
Monde Numérique :
[21:42] Qu'est-ce qu'il va devenir, selon toi, Elon Musk? Déjà, est-ce qu'il a des chances d'avoir véritablement des responsabilités? Au sein de l'administration Trump?
Guest:
[21:53] Donald Trump en campagne disait qu'il voulait lui donner le mandat de revoir l'efficacité des entreprises, des agences.
Monde Numérique :
[22:02] Ce n'était pas directement lié à la tech en fait, c'était plus son côté management.
Guest:
[22:06] Oui, c'est délicat pour lui parce qu'il ne faut jamais oublier que c'est d'abord et avant tout un homme d'affaires qui fait des affaires en Chine, qui fait des affaires en Russie, qui fait des affaires dans des pays où les États-Unis ne sont pas nécessairement bien vus. et ses business, elles doivent avancer. Voilà. Il fait quand même des fusées, des voitures.
Monde Numérique :
[22:26] Mais c'est là où l'un pourrait peut-être un peu tempérer les ardeurs de l'autre et dans les deux sens.
Guest:
[22:34] Oui, mais bon, tant qu'il est et avec les gens qui vont l'entourer, il va y avoir beaucoup de jeux de coulisses et de pression.
Monde Numérique :
[22:41] La question, c'est de savoir aussi s'il va un peu lâcher la main sur ses entreprises, soit X, SpaceX ou autres pour s'occuper un peu plus justement de politique ou pas ?
Guest:
[22:52] Ah, puis ultimement, poussons l'enveloppe encore plus loin. Est-ce que Trump va changer la Constitution pour permettre à Elon Musk de lui succéder comme président des États-Unis?
Monde Numérique :
[23:02] Oui, puisque pour l'instant, il ne peut pas, vu qu'il n'est pas né aux États-Unis.
Guest:
[23:05] Tant qu'à faire, on va vous parler de théorie.
Monde Numérique :
[23:06] C'est sûr. Bon, en tout cas, c'est quand même un nouveau champ qui s'ouvre. J'ai vu que tu avais consacré un article sur ton blog moncarnet.blog. Oui, un grand dossier. Un gros dossier à ça. D'ailleurs, ça m'a un peu choqué, ton article, je peux te le dire.
Guest:
[23:19] Ah oui, pourquoi?
Monde Numérique :
[23:20] Ce n'est pas l'article qui me choque, c'est l'illustration.
Guest:
[23:23] Qu'est-ce que c'est que ça? Les photos exclusives de Donald Trump.
Monde Numérique :
[23:27] Mais vous n'avez aucune éthique dans ton pays. Ah bon? Tu as mis une vraie fausse photo de Donald Trump.
Guest:
[23:34] Une vraie fausse photo.
Monde Numérique :
[23:35] Une vraie fausse photo de Donald Trump, générée par l'intelligence artificielle. Tu as fait ça sur Grock, j'imagine.
Guest:
[23:40] Oui, pour avoir une telle qualité.
Monde Numérique :
[23:42] C'est vrai que c'est impressionnant. Elle n'est pas méchante, cette photo. C'est Donald Trump à son bureau qui téléphone. c'est totalement ressemblant sauf que c'est pas lui.
Guest:
[23:50] Ben non c'est la création de l'intelligence artificielle mais bon c'est sponsorisé par Annole Musk alors je me suis dit que j'étais politiquement correct.
Monde Numérique :
[23:58] Ouais mais écoute alors moi je ne trouve que éthiquement déontologiquement parlant, je ne suis pas d'accord en plus tu précises pas que c'est fait par l'intelligence artificielle non mais si on me le demande ça me fait plaisir de le comprendre si on me le demande oui mais attends, parfois il faut dire les choses avant qu'on te pose les questions bon je serais curieux de savoir ce qu'en pensent nos auditeurs Ah.
Guest:
[24:17] Je veux savoir.
Monde Numérique :
[24:18] Voilà, non, mais voilà, qu'est-ce qu'ils pensent?
Guest:
[24:19] Non, mais spécifiquement, non, non, mais posons la question. Spécifiquement, je vous invite à venir faire un tour sur moncarnet.com.
Monde Numérique :
[24:25] Voilà, ça va faire booster l'audience de mon carnet.
Guest:
[24:28] Exactement, on va voir l'impact qu'on a. Et donc, vous allez sur cet article, l'impact d'un second mandat de Trump sur la tech. Vous regardez la photo principale et vous dites si oui ou non.
Monde Numérique :
[24:38] Est-ce que ça vous choque? Est-ce que ça vous choque que ce soit une fausse image d'un vrai personnage? Une vraie fausse image parce que moi c'est peut-être quand même pour l'instant c'est la limite que je me fixe de ne pas recréer des images j'utilise comme toi l'intelligence artificielle pour générer des illustrations mais c'est Je m'interdisais jusqu'à présent de générer des personnalités ou des lieux réels.
Guest:
[25:06] Qu'est-ce que tu fais? Tu vas piquer des photos d'agences de presse et tu les piques?
Monde Numérique :
[25:09] Non, je vais taper dans les photos libres de droit, Creative Commons ou autre. Alors, c'est vrai que c'est plus compliqué.
Guest:
[25:17] Donald Trump dans son bureau avec un téléphone du Creative Commons. Pas une chance.
Monde Numérique :
[25:23] Ah ben non, non, c'est sûr, c'est sûr. Bon, ben écoute, je ne sais pas. En tout cas, en attendant, il se passe des choses également chez vous. Parce que nous, on réglemente, mais vous, même sans réglementation, vous y allez à coup de pied dans le derrière contre les gens qui vous dérangent. Alors, ça y est, vous avez foutu TikTok dehors au Canada.
Guest:
[25:43] Exactement. Pourquoi attendre? Pourquoi faire des règles qu'ils ne vont pas respecter? Puis bon, on en fait d'autres, puis ils ne respectent pas.
Monde Numérique :
[25:50] Vous faites moins de bruit, mais le jour où vous prenez une décision, ça ne rigole pas.
Guest:
[25:53] Exactement. Bienvenue au Canada. Et donc, c'est ça. Alors, au Canada, maintenant, TikTok n'a plus le droit d'avoir une place d'affaires, donc un siège social au pays. Ils ont été, cette semaine, gentiment remerciés. Alors, il y a une ordonnance gouvernementale qui leur demande de fermer leur bureau à Toronto. C'est une trentaine de personnes qui perdent l'emploi. Et donc, la place d'affaires n'existera plus. Donc, officiellement, TikTok n'est plus présent au Canada.
Monde Numérique :
[26:21] Mais ça veut dire que les gens n'ont plus accès à l'application?
Guest:
[26:24] Non, c'est ça. Le gouvernement, dans sa grandeur d'âme, a décidé quand même de permettre aux Canadiens de pouvoir poursuivre leur utilisation de l'application TikTok. Mais où ça va faire probablement mal, c'est que les créateurs pourront toujours mettre de leur création. Donc, moi, je vais toujours mettre mon 120 secondes de tech là-dessus. Sauf que, oublie la monétisation.
Monde Numérique :
[26:45] Oui, parce que je vois que c'est très actif sur TikTok.
Guest:
[26:46] Ben oui, puis il y a 200 000 personnes qui viennent écouter chaque jour. Je ne me plains pas. Mais donc, le problème, c'est qu'il n'y aura plus de monétisation. Il ne sera plus possible pour les créateurs canadiens de recevoir en retour parce que TikTok n'est plus présent au Canada.
Monde Numérique :
[27:01] D'accord. Donc, en fait, vous avez fait ce que Trump voulait faire il y a cinq ans. C'est même plus, je ne sais plus. Oui. Qu'il n'a jamais fait et qu'en plus, il n'a plus envie de faire. Parce que là, maintenant, il aime bien TikTok.
Guest:
[27:13] Oui, exactement.
Monde Numérique :
[27:14] Il trouve ça cool.
Guest:
[27:16] Et encore aujourd'hui, sous l'administration Biden, il y a encore le coup près qui est juste au-dessus de la tête. D'ailleurs, TikTok a été se défendre en cours avec le grand patron de Biden qui a été voir à Washington les élus puis aussi après le tribunal en disant « Mais nous, on invoque le premier amendement américain qui nous garantit, c'est drôle, d'une compagnie chinoise, qui nous garantit la liberté d'expression. » Et puis, mais bon, là, on attendait la nouvelle, mais sachant que Trump arrive le 20 janvier et que lui, il est pro TikTok, l'affaire est réglée.
Monde Numérique :
[27:50] C'est incroyable. Il se méfiait des États-Unis et il n'a pas vu arriver le coup depuis le Canada, dis donc, chez TikTok.
Guest:
[27:57] Bref, ce qu'il faut comprendre de cette histoire-là, c'est qu'on ne badine pas avec le Canada.
Monde Numérique :
[28:03] En effet, en effet. Écoute, je suis très impressionné et je pense qu'on va retenir la leçon. Et peut-être qu'un jour, nous-mêmes, on essaiera de… Vous porterez le pantalon. Voilà, la culotte, on dit chez nous.
Guest:
[28:16] Ah, OK.
Monde Numérique :
[28:17] Peut-être qu'à part faire des lois, on arrivera un jour à les faire appliquer.
Guest:
[28:21] Mais tu sais que chez nous, la culotte, elle se porte sous le pantalon.
Monde Numérique :
[28:24] Oui, mais nous, nous sommes un pays de révolution où les sans-culottes avaient la culotte par-dessus, si tu veux. Enfin, voilà, c'est intéressant comme débat.
Guest:
[28:30] On est rendu loin.
Monde Numérique :
[28:31] À part ça, Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton quartier?
Guest:
[28:35] Évidemment, on parle de TikTok, cette histoire-là.
Monde Numérique :
[28:38] Ah ben oui, forcément.
Guest:
[28:38] Puis les dessous, les raisons, parce qu'essentiellement, si le gouvernement met TikTok à la porte, c'est parce qu'il y a des risques au niveau de la sécurité nationale, il y a des enquêtes qui ont été faites par les services de renseignement, les services secrets, les services de défense. Alors, j'en parle avec un...
Monde Numérique :
[28:52] Ah oui, c'est quand même ça, le fond du problème.
Guest:
[28:53] Oui, c'est pas parce que les Français ne le font pas que nous, on veut le faire. Et donc...
Monde Numérique :
[28:58] C'est quoi? C'est des écoutes, de la localisation, etc.?
Guest:
[29:01] C'est tellement formidable que tu me poses la question parce que la réponse est dans l'entrevue.
Monde Numérique :
[29:04] Aïe, aïe, aïe. On va être obligés d'aller écouter, alors.
Guest:
[29:07] Tu vas devoir te taper mon podcast encore cette semaine. Et sinon, je suis désolé. Et sinon, il y a un truc fort intéressant. C'est une entreprise québécoise qui s'appelle Bus Pass et eux, ils ont décidé de faire les petits signaux, les pancartes où les bus arrêtent pour dire qu'il y a un bus.
Monde Numérique :
[29:27] Les arrêt de bus.
Guest:
[29:29] Bon, bien là, maintenant, il y en a des intelligents, ils sont en train de tester le truc, mais ça devient vraiment un tableau d'affichage avec l'heure des prochains bus, le nombre de passagers.
Monde Numérique :
[29:41] Mais on a ça depuis des années en France, nous.
Guest:
[29:43] Oui, mais là, c'est vraiment, mais pas à chaque arrêt.
Monde Numérique :
[29:49] Non, pas à chaque arrêt, non.
Guest:
[29:51] Alors, eux, c'est là-dessus qui sont en train de travailler. Un truc qui fonctionne sur l'affichage à encre noire et donc qui fonctionne à l'énergie solaire. Exactement. Et c'est vraiment intéressant. Alors, ils me parlent un peu de leur truc. Ils sont en train de... Prochainement, c'est Barcelone qui devrait avoir l'installation et ça, c'est fait par des petits Québécois ici.
Monde Numérique :
[30:13] Bah écoute super à écouter donc cette semaine dans ton carnet salut Bruno à la semaine prochaine salut bye, L'innovation de la semaine, c'est un microprocesseur, mais un microprocesseur pas comme les autres, capable de détecter les radiations nucléaires. Il vient de Chine, il a été développé par la China National Nuclear Corporation.
Monde Numérique :
[30:39] Et il serait donc capable de mesurer les rayonnements X et gamma avec une très grande précision, tout en nécessitant une faible quantité d'énergie électrique. Alors à quoi ça peut servir ce genre de puce ? Eh bien, cela pourrait être intégré dans des appareils électroniques du quotidien, comme des smartphones, des drones, toutes sortes d'appareils portables, une forme de démocratisation de la détection de radiations, une sorte de compteur GGR intégré dans votre smartphone, sans que cela vienne pomper toute l'énergie de l'appareil. Alors ça ne veut pas dire qu'on aura tous besoin demain de se servir d'un détecteur de radiation nucléaire.
Monde Numérique :
[31:15] Espérons-le, mais cela pourrait être utile évidemment pour des applications spécifiques dans des environnements particuliers, notamment à l'intérieur des centrales nucléaires, pour les personnes qui y travaillent, mais également autour en cas d'incident et même au-delà, dans toute zone urbaine ou rurale, plus ou moins un risque afin de surveiller l'environnement comme ça se fait de manière régulière aujourd'hui. Mais en équipant par exemple des drones de ce genre de microprocesseurs,
Monde Numérique :
[31:43] ça pourrait faciliter la surveillance à grande échelle. Une invention dont la Chine a bien conscience que ça fait partie de ce qui peut lui permettre aujourd'hui de rayonner à l'international en montrant qu'elle est capable d'inventer des dispositifs particulièrement innovants que l'on retrouvera peut-être demain dans nos appareils du quotidien.
Monde Numérique :
[32:18] Savez-vous qu'il est possible de réparer soi-même son téléphone mobile ? C'est possible notamment grâce à iFixit, une start-up américaine, enfin une entreprise américaine qui propose depuis plusieurs années une collection incroyable de tutoriels pour réparer soi-même ses appareils électroniques. IFixit s'est fait connaître surtout en démontant tous les nouveaux produits et en incitant les constructeurs à faire des efforts en matière de durabilité et de réparabilité. On va en parler avec la nouvelle représentante en France de iFixit. Mais avant cela, on va prendre un peu de hauteur et s'interroger sur le présent et surtout le futur de l'innovation technologique en Europe. Emmanuel Macron a appelé récemment un sursaut européen face à la situation américaine et on sait que l'innovation technologique est une part importante de l'équation. Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Je vous invite à suivre l'entretien passionnant qui arrive. Les interviews qui vont suivre sont proposées en version intégrale si vous écoutez Monde numérique, l'hebdo premium sur Apple Podcast. Sinon, retrouvez-les en épisodes séparés longs formats à la semaine prochaine sur toutes les plateformes de podcast. Bonjour André Loesekrug-Pietri.
Guest:
[33:27] Bonjour Zéron Kalava.
Monde Numérique :
[33:29] Alors vous êtes président et directeur scientifique de JEDI, J-E-D-I, ça veut dire Join European Disruptive Initiative, une organisation qui travaille sur les projets futuristes.
Guest:
[33:41] C'est une organisation de recherche. On lance et on finance des programmes de recherche avancés.
Monde Numérique :
[33:45] Voilà, et vous vous comparez souvent à la DARPA américaine, cet organisme public qui a donné naissance à Internet et à d'autres choses. On peut vous lire, André, ici et là, vous signez des tribunes dans des journaux, vous essayez d'alerter les responsables politiques, de les inciter à l'action. Bon, merci d'être là dans le monde numérique, je suis content, je vous attrape entre deux rendez-vous. C'est pour ça que le son n'est peut-être pas génial, génial, mais en tout cas, je suis ravi de vous avoir. Et j'aimerais bien vous entendre sur, on va dire, l'actualité du moment qui est, de manière très générale, la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui l'innovation, la technologie à la fois française, européenne. On a l'impression qu'on est passé par beaucoup d'enthousiasme il y a quelques années. C'était les grandes heures de la French Tech. Et puis après, en ce moment, on est un peu dans le creux de la vague pour la French Tech et c'est même pire que ça. On a l'impression qu'on est à la ramasse en ce qui concerne l'intelligence artificielle et tout le reste. Là-dessus, changement politique majeur à venir aux Etats-Unis. Vous, ça vous inspire quoi tout ça ? On va dans le mur ou on a encore des cartes à jouer ?
Guest:
[34:52] Deux choses. Un, on est dans le mur et ce n'est pas du pessimisme. Je pense que la grande erreur aujourd'hui des Européens, c'est qu'ils ne sont pas réalistes et quand on n'est pas réaliste sur la situation présente, on ne peut pas prendre les bonnes décisions. Et à la fois terriblement optimiste parce qu'on voit bien, vous parliez de l'IA, que les cartes, grâce à la science, grâce à la technologie, peuvent être en permanence rebattues. On a bien vu ça dans le cas du Covid, où ce ne sont pas les acteurs traditionnels des vaccins qui les ont sauvés. C'est cette approche radicalement nouvelle avec l'ARN messager.
Guest:
[35:33] Je rappelle que ça fait dix ans et des centaines de millions, voire des milliards d'euros, qui ont été investis en Europe pour créer un Google européen.
Guest:
[35:41] Il ne fallait pas faire quelque chose qui était à nouveau de la recherche par mots-clés et faire une espèce de copie conforme de Google parce que ma conviction aujourd'hui c'est que la stratégie de rattrapage, ne sert à rien et est extrêmement coûteuse par contre il y a en permanence l'opportunité de rebattre les cartes et on a OpenAI qui arrive avec finalement en sursimplifiant une recherche plus par langage naturel, par prompt et qui rend même une entreprise comme Google pas has-been, mais quand même aujourd'hui plus en rattrapage avec son modèle de Gemini. Oui, presque en danger.
Guest:
[36:14] Presque en danger. Et la vraie question et la seule question qu'aujourd'hui on ne se pose pas assez en Europe, c'est pourquoi cette approche n'est pas venue d'Europe. Vous parliez de Trump, de la récente élection de Trump. C'est quand même incroyable à quel point la France et l'Europe sont, enfin l'Europe surtout est devenue le continent de la surprise stratégique. On a été surpris par le Covid, on a été surpris par l'Ukraine et on a presque l'impression que les gens sont surpris par l'élection de Trump. Et le problème quand on est surpris, c'est qu'on est en réactif et l'Ukraine à nouveau montre bien qu'un combat ne se gagne jamais en défense. Il faut être dans l'offrensif, sinon d'autres vont créer le futur à votre place. C'est à nous, Européens, c'est à nous, Démocratie, parce que c'est un vrai projet démocratique qu'on porte, c'est comment est-ce qu'on réinvente, comment est-ce qu'on fait en sorte qu'on invente notre futur.
Monde Numérique :
[37:13] Justement, mais alors, de quelle manière ? Est-ce que vous avez quelques exemples ?
Guest:
[37:17] J'en donne quelques-uns. On voit aujourd'hui, je reviens sur le sujet IA que vous mentionniez, aujourd'hui, de plus en plus, le sujet IA, c'est un sujet énergétique. C'est-à-dire que c'est des quantités d'énergie phénoménales, les grands acteurs de l'IA mettent en œuvre.
Guest:
[37:36] Réouvrent des centrales nucléaires, on l'a tous entendu et on a été absolument stupéfaits de l'annonce de Microsoft de réouvrir cette fameuse centrale américaine à la tranche de Trimal Island qui récidait un accident nucléaire en 79, Google qui achète ses propres SMRs. Donc, est-ce qu'aujourd'hui, on peut avoir les mêmes résultats en termes de puissance et d'intelligence artificielle, mais en consommant un million, un milliard de fois moins d'énergie ? Pour l'Europe, c'est le sujet. C'est le sujet. Parce que sinon, comme on a un continent qui manque d'énergie, certes notre pays est un peu mieux placé que d'autres, mais même nous, on n'a pas un excédent phénoménal. Il va y avoir de plus en plus, leur liste c'est qu'il y ait de plus en plus des arbitrages entre qu'est-ce qui est fourni à l'industrie, qu'est-ce qui est fourni au data center, qu'est-ce qui est fourni à la population. Des sujets politiques extrêmement sensibles. À nous de nous dire, est-ce qu'on continue à garder les data centers chez nous pour aussi inventer le futur ? Parce qu'on voit bien qu'on va dans le mur en termes de consommation énergétique, on ne peut pas continuer à avoir ce genre de progression telle qu'on la voit aujourd'hui par les grandes liars. ne fût-ce que pour la planète et pour les efforts contre le changement climatique.
Monde Numérique :
[38:49] Les data centers, c'est une direction qui a été prise. D'ailleurs, Emmanuel Macron a insisté lourdement là-dessus en disant qu'il nous fallait des data centers en Europe, en France, etc.
Guest:
[38:58] Oui, absolument. Sauf que si on veut véritablement que les gens prennent la décision de les mettre chez nous, il va falloir qu'on fournisse à ces data centers, soit énormément d'énergie. Donc là, nos efforts sur la fusion, alors on n'est pas en train de construire un réacteur nucléaire, mais on a par exemple l'identité sur la fusion, un sujet qui concerne toute l'industrie, c'est ce qu'on appelle les matériaux qui englobent les réacteurs, parce qu'on dit souvent que la fusion ne dégage pas de radioactivité, il n'y a pas le même risque nucléaire du tout qu'avec la fission, risque faible mais toujours réel, mais il y a un feu de radioactivité qui fait qu'aujourd'hui, on a beaucoup de mal à avoir le contenant, parce qu'il est très vite dégradé par les rayonnements alpha, notamment qui se dégage d'une opération de suivi. Donc ça, c'est un sujet qui est majeur.
Monde Numérique :
[39:47] L'arrivée de Trump aux États-Unis, apparemment, laisse entendre que les États-Unis vont aller vers plus d'isolationnisme et vont un peu lâcher l'Europe d'une certaine manière. Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour nous parce que ça va faire comme un catalyseur et on va se ressaisir et on va tous enfin aller dans le même sens ou au contraire, ça va être chacun pour soi, du bilatéral et sauf qui peut ?
Guest:
[40:10] Alors, je fais la prédiction qu'on va avoir, la plupart des grands chefs d'État allaient voir Trump en bilatéral ou au moins lui passer un petit fil en bilatéral. Ça a déjà commencé depuis 48 heures.
Guest:
[40:23] Donc, feu, la solidarité européenne. Alors, moi, je serais indécrottable optimiste dans le sens où l'Europe, on le dit souvent, ne s'est construite que par des crises. Alors le problème c'est que le Covid aurait dû être ce wake up call.
Guest:
[40:39] Ça n'a pas été le cas. L'Ukraine aurait dû être ce réveil, ce sursaut. On voit bien aujourd'hui la terreur, la peur sur la ville, la peur sur le continent européen, parce qu'on n'est pas du tout prêts à défendre notre continent si jamais la Russie avait des ambitions qui allaient au-delà de l'Ukraine. Et déjà l'Ukraine, c'est dramatique. Bon, j'ai quand même l'espoir que Trump soit un tel choc. Le problème, c'est que les Européens, face à des chocs, ont plutôt tendance à se recroquiner dans leurs coquilles, plutôt qu'à se dire maintenant il est temps d'être un peu révolutionnaire. Le temps des petits pas est terminé. Nous sommes dans un monde de grands paris. Aujourd'hui, les paris sont faits. Le pari de Microsoft dans OpenIA est un pari immensément gagnant. Ils ont gagné 1 000 milliards d'euros de valorisation. Microsoft est redevenue la société la plus valorisée, la plus dynamique. Le pari de Mark Zuckerberg sur la réalité virtuelle, le métaverse était probablement un tout petit peu trop tôt en tout cas ce qui est sûr c'est que si on ne fait pas de paris on est sûr de perdre mais aujourd'hui je ne vois pas les paris et donc c'est à l'Europe maintenant d'imaginer ces paris à nouveau sur les matériaux sur le cancer.
Guest:
[41:56] Sur l'avenir de l'énergie sur le spatial il ne s'agit pas de faire un SpaceX, Starfleet, on a tous été impressionnés par ces images de Starfleet qui revient, mais si on veut réprimer la même chose où j'entends qu'il y a un projet de constellation qui sera dans 6 ans, ce qu'aujourd'hui fait Elon Musk.
Guest:
[42:14] Dans 6 ans alors peut-être que l'opportunité c'est que s'il devient membre du gouvernement américain, il se coupera un peu moins de ses affaires, c'est pas bon pour l'humanité au sens scientifique, c'est bon pour la compétitivité européenne, non donc une chose, c'est, est-ce que ce sera le sursaut je l'espère, en tout cas c'est ce qu'on appelle et nous on est prêt, aujourd'hui ils ont dit qu'il faut que c'est une DARPA européenne mais elle existe, Jedi c'est un précurseur c'est aujourd'hui un outil que l'on attend des hommes politiques éclairés qui disent il y a cet outil qui a été créé, il y a 6 000 personnes, c'est dans 29 pays européens, ça a une dizaine de programmes managers, la DARPA en Afro-Saint-France, passons-le à l'échelle. J'attends encore aujourd'hui ces hommes politiques qui ne sont pas juste dans le discours mais qui font. J'espère qu'ils vont nous écouter et je suis sûr qu'ils écoutent votre podcast, Jérôme. Ça c'est point numéro 1, le sursaut. Et point numéro 2, il y a une opportunité sur les talents. On voit bien aujourd'hui sur la biologie, la clé. Tous les chercheurs ne se valent pas. Il y a quelques chercheurs stars. On parle souvent des 1% de passés scientifiques les plus cités que ceux qui vivent, que ceux qui mènent la danse, que ceux qui orientent un secteur. Peut-être qu'on va pouvoir, on l'avait fait dans la première présidence Trump, ça s'appelait.
Guest:
[43:32] Make Europe Great Again ou un programme où on attirait les talents américains qui peut-être étaient moins à l'aise avec la première question, je pense qu'il faut utiliser ça de manière intelligente. Et la troisième chose, c'est qu'il faut surtout se dire qu'aujourd'hui, la technologie américaine, et je ne suis pas du tout un anti-américainiste primaire, va être un outil de plus dans ce monde géopolitique. Donc la souveraineté n'est pas juste un objectif idéologique, et aujourd'hui c'est une question de survie, il ne s'agit pas d'être isolationné, il ne s'agit pas de ne pas utiliser au contraire il faut utiliser les technologies américaines mais l'utiliser comme une béquille pour aller très vite sur la génération d'après et là où je suis confiant c'est qu'on a encore des talents extraordinaires mais il faut leur donner cette vision je veux terminer par cette image là quand Kennedy en 62 fait son premier discours, nous ne choisit plus d'aller sur la lune d'abord c'est un choix il donne un objectif précis c'est la fin de la décennie il y aura un homme sur la lune et il reviendra en bonne santé. Ça, ils savent. Ils n'ont aucune idée de comment ils vont y arriver. Et sur ce programme qui a 7 ans.
Guest:
[44:46] Déclencher des milliers de programmes dans la santé, dans les matériaux, dans la propulsion, etc. Et donc ça, c'est mon troisième espoir, c'est que est-ce qu'on a cette capacité à se toucher des objectifs, mais en prenant bien garde du côté de l'État, du côté des administrations, de ne pas être dans le micro-management. Ce n'est pas à telle ou telle direction générale de dire, voilà l'avenir des batteries, c'est ça la technologie. Ce qu'on a fait trop souvent dans l'hydrogène, dans les batteries, dans le spatial. Donc il faut se fixer des grands objectifs, l'ancressoirement et principalement ça entraînera toute notre société avec nous. Et oui, je pense que la plupart des concitoyens les plans IA, les plans cyber, c'est un outil ça. L'IA pour l'IA n'a aucun intérêt. Est-ce que grâce à l'IA on va régler les grands enjeux de notre temps ? Le climat, la santé, l'égalité, la paix, la défense, etc. Ça c'est des projets de société. Je crois qu'aujourd'hui, l'Europe manque cruellement de projets de société. Je pense que la science et la technologie peuvent être la seule, mais en tout cas, une partie de la solution. C'est ce qu'on espère et c'est peut-être ça qui pourrait sortir de cet électrochoc. En tout cas, Trump va être « America first » au carré. Je pense qu'on n'a plus rien à attendre en termes de soutien. On est vraiment livrés à nous-mêmes.
Monde Numérique :
[46:09] André Loesekrug-Pietri, merci beaucoup, président et directeur scientifique de JEDI, Joint European Disruptive Initiative. Bonjour Sandra Auboy.
Guest:
[46:25] Bonjour.
Monde Numérique :
[46:26] Vous représentez donc en France la société iFixit. Alors iFixit est connue pour ces vidéos dans lesquelles on décortique tous les produits high-tech, principalement les smartphones, pour savoir s'il est possible, facile ou pas de les réparer.
Guest:
[46:43] Oui, c'est vrai que l'histoire a un peu commencé comme ça. On s'est fait connaître par les fameux tiers-down, les démontages complets. Nos équipes démontent les smartphones ou les appareils pour voir comment c'est fait à l'intérieur et voir le niveau de réparabilité physique de chaque appareil pour voir est-ce que c'est long, est-ce que c'est compliqué pour changer la batterie parce que par exemple, c'est une panne les plus grande, les écrans. et on donne une note de réparabilité. On a notre propre indice de réparabilité qu'on avait mis en place avant l'indice de réparabilité français. Ça permet aux gens d'avoir un aperçu de l'appareil qu'ils peuvent acheter et voir s'il est réparable.
Monde Numérique :
[47:27] Derrière ça, on le comprend et on le devine, il y a une vraie volonté d'aller vers plus de durabilité pour ces produits, protéger l'environnement, etc. Est-ce que vous avez constaté au fil des années, du fait de ces tests et du fait de votre action, une évolution ? Est-ce que ça a changé ?
Guest:
[47:47] Alors oui, on voit que les fabricants font des efforts dans ce sens, dans la réparabilité de leurs appareils en général, que ce soit au niveau des composants, de l'accessibilité. Et on espère qu'on a eu un impact dans ce milieu. Après, c'est vrai que grâce à notre expérience au fil des années, certaines marques se sont tournées vers nous pour nous demander conseil. Et effectivement, il y a les législations qui se sont mises en place un peu partout dans le monde qui promeut la réparation des appareils. Et c'est vrai que les fabricants se sentent obligés de se conformer à ces législations pour rendre accessible la réparation, que ce soit au niveau financier, économique pour les gens, et la durabilité, parce que c'est un vrai sujet d'actualité.
Monde Numérique :
[48:38] Bien sûr. Oui, parce qu'on sait que le gros impact environnemental de la tech, c'est surtout au moment de la fabrication des appareils.
Guest:
[48:45] Oui, c'est à peu près 80% de l'impact environnemental d'un appareil qui est produit lors de sa fabrication, que ce soit l'extraction des matériaux, des minerais, la pollution qui est liée à cette extraction, l'eau utilisée, la pollution des terres et de la biodiversité. Et c'est vrai que c'est à peu près entre 80 et 85 % de l'impact, c'est au moment de la fabrication de l'appareil. D'où l'importance de réparer et d'éviter de racheter neuf à chaque fois pour limiter au moins cet impact.
Monde Numérique :
[49:20] Puisqu'on parle surtout des smartphones, c'est quoi la durée de vie d'un smartphone aujourd'hui ?
Guest:
[49:24] Alors, il y a une différence entre durée de vie et le changement de chaque utilisateur. Parce que c'est vrai que la durée de vie, maintenant, les lois et les mises à jour, c'est minimum cinq ans. Après, on sait que statistiquement, les gens ont tendance à changer tous les 2-3 ans de smartphone parce que la batterie va décliner un petit peu, parce qu'on a envie du nouveau modèle, pour diverses raisons. Il faut qu'on arrive à faire changer un peu les consciences aussi de se dire que ce n'est pas parce que la batterie est un petit peu plus faible qu'on ne peut pas la changer et conserver son téléphone. Parce que le nouveau modèle, il n'y a pas tant de différence au niveau fonctionnalité et ça peut convenir tout à fait.
Monde Numérique :
[50:09] Oui, alors ça peut convenir tout à fait, peut-être à une grande partie des utilisateurs. Mais l'histoire de ces produits-là, c'est aussi une évolution technologique permanente, avec un besoin de puissance exponentielle. Là, il y a l'intelligence artificielle qui arrive sur les smartphones. Ça ne pourra fonctionner que s'il y a des machines puissantes, ce qui va obliger, encore une fois, à faire évoluer son téléphone.
Guest:
[50:36] Alors oui, effectivement, il y a certains qui ont besoin à chaque fois les derniers modèles pour la puissance. Après, en toute honnêteté, au quotidien, le commun des mortels n'a pas forcément besoin du dernier iPhone avec peu d'évolution d'une année à l'autre. Nous, on ne dit pas qu'il ne faut jamais changer d'appareil quand on en ressent le besoin. C'est juste qu'il faut qu'il y ait un réel besoin, que l'appareil soit irréparable ou qu'il soit vraiment trop obsolète pour se dire bon bah ok là peut-être il faut que je change et pourquoi pas se tourner aussi vers le seconde main, le reconditionner pour des modèles plus récents que ce qu'on pourrait avoir, nous notre idée ça serait un peu de limiter cette, société du tout jetable de consommation, de surconsommation pour dire ah ouais j'ai le dernier qui est encore plus puissant mais au final la plupart des gens n'utilisent pas toutes les, fonctionnalités C'est limité de prendre un peu conscience du fait que changer, racheter tous les ans, tous les deux ans, pour une utilisation qui reste quasi équivalente, ce n'est pas forcément utile.
Monde Numérique :
[51:46] Merci Sandra Aubois, représentante en France de la société iFixit. On peut retrouver tous les tutos sur le site d'iFixit. Ce qui s'écrit, je le précise, iFixit. On a compris ce que ça voulait dire. ça veut dire je le répare voilà.
Guest:
[52:03] C'est ça je le répare.
Monde Numérique :
[52:05] Merci beaucoup merci.
Monde Numérique :
[52:16] Voilà, c'est la fin de Monde Numérique, l'hebdo du 9 novembre 2024. J'étais ravi de passer ce moment avec vous. Merci d'avoir écouté jusqu'au bout. Merci d'être fidèle à ce rendez-vous et de supporter Monde Numérique par vos messages, par vos encouragements, vos commentaires et également sur les plateformes de podcast, y compris les 5 petites étoiles sur Apple Podcast. Toujours très important, on le répète à chaque fois, mais c'est vrai que c'est important. Ça contribue à la notoriété de cette émission. Monde numérique, ce sont aussi des rendez-vous les autres jours de la semaine, des chroniques, des consacrés avec Tutech, des interviews en long format, en version intégrale, et puis des éditos également.
Monde Numérique :
[52:59] Quelques trous dans la raquette ces derniers jours, je vous prie de m'en excuser, c'est vrai que je vous ai fait faux bon, parce que comme je l'avais déjà eu l'occasion d'expliquer dans un épisode précédent, je suis sur un gros dossier, une préparation de formation au podcast qui intéressera peut-être certains d'entre vous, on aura l'occasion d'en reparler, lancement prévu officiellement la semaine prochaine. Voilà, pour le reste, je vous rappelle que vous pouvez évidemment recommander ce podcast à vos amis et les abonnés de force s'il le faut, soutenir financièrement Monde Numérique si vous le souhaitez, afin de nous permettre d'organiser la couverture du prochain Grand Salon CES de Vegas. Portez-vous bien, très bonne semaine, pleine de tech, salut !