Eric Schmidt affirme que l’Europe a perdu la bataille de l'IA, Apple sommé d'ouvrir encore plus l'iPhone, TikTok menacé de bannissement aux Etats-Unis, GPTSearch en libre accès. C'est L'Hebdo !
“L'Europe est un endroit merveilleux, mais vous êtes en train de perdre la bataille la plus importante de votre vie.” Eric Schmitt, l'ancien PDG de Google, ne mâche pas ses mots. A-t-il raison ou tort ? Sommes-nous à nouveau en retard de manière catastrophique face au défi technologique majeur du XXIè siècle ? Selon lui, il y a trois raisons : on régule au lieu d’inventer, l’énergie coûte trop cher et l'investissement en capital risque est à la ramasse. “Je suis vraiment désolé d'être aussi brutal”, a dit Eric Schmidt. Nous aussi, on est désolés. Si seulement 2025 pouvait être l’année du sursaut. Malheureusement, ça n’en prend pas le chemin. (09:29)
Egalement dans l’actu
L’Europe demande à Apple d'ouvrir encore plus iOS et iPadOS, au risque de mettre en danger la sécurité des données.
TikTok bientôt banni des États-Unis ? La menace se rapproche. (05:05)
OpenAI propose GPT Search sans abonnement. (07:28)
Une campagne incitant à quitter le réseau social X.
L’innovation de la semaine
Google présente VO2 et Whisk, de nouveaux outils d’IA créatives pour les vidéos et les images. (32:06)
L’IA au service de la mode
Interview
Frédéric Rose, fondateur d’Imki
L'entreprise Imki révolutionne la création avec l'IA
Imki, une entreprise basée dans l'Est de la France, transforme le monde de la mode grâce à l'intelligence artificielle générative. En collaborant avec des marques comme Kooples et Jules, Imki entraîne des IA ultra-spécialisées capables de concevoir des capsules mode précises en intégrant les codes des marques et les contraintes de fabrication. Ces technologies permettent non seulement de réduire le temps de conception, mais aussi de créer des vêtements au plus proche des attentes des consommateurs, prouvant que l'IA peut être un véritable levier d'innovation dans l'industrie créative. (32:59)
Cybercriminalité : quelles conséquences après les fuites de données de 2024 ?
Interview [PARTENARIAT]
Benoit Grünemwald, expert cybersécurité chez Eset
Après les nombreuses cyberattaques contre des entreprises ayant conduit à des fuites de données en 2024, les risques pour les utilisateurs pourraient se faire sentir à partir de l’année prochaine, notamment à travers de l’hameçonnage et de l’ingénierie sociale. Benoit Grünemwald recommande une vigilance accrue, l’utilisation de mots de passe uniques et le recours à un gestionnaire de mots de passe pour se protéger contre ces menaces. Toutefois, il note des progrès dans les efforts conjoints des autorités et des entreprises spécialisées pour renforcer la sécurité et réduire l’impact de la cybercriminalité. (43:31)
Transcription :
Monde Numérique :
[0:11] L'Europe demande à Apple d'ouvrir encore plus l'iPhone à la concurrence. TikTok menacé de bannissement aux Etats-Unis. GPT Search accessible à tous sans abonnement. Et Eric Schmidt, ancien PDG de Google, qui estime que l'Europe a perdu la bataille de l'intelligence artificielle. Voilà l'essentiel de l'actu tech cette semaine. Bienvenue à l'écoute de Monde Numérique. L'hebdo, l'émission 100% Tech, chaque samedi sur toutes les plateformes de podcast. Alors ce n'est pas tout, on va parler également avec Bruno Guilielminetti dans le débrief transatlantique de ces services d'intelligence artificielle qui deviennent tous gratuits les uns après les autres. Que cherchent donc les géants de l'IA ? Et puis on va parler également d'une initiative pour inciter à quitter X le réseau d'Elon Musk. L'innovation de la semaine, c'est de l'IA. Évidemment, signer Google, un système pour mixer des images hyper facilement. Et puis les interviews de la semaine dans la deuxième partie de cette émission. On verra comment on peut aujourd'hui créer des vêtements et aussi d'autres contenus de design grâce à l'IA avec l'entreprise spécialisée Imki. Enfin, on fera le bilan de la cybercriminalité cette année avec des piratages et des fuites de données dans tous les sens. Quel risque pour nous, utilisateurs ? On verra ça avec notre partenaire Ezet. Bienvenue dans Monde Numérique, l'hebdo du 21 décembre 2024.
Guest:
[1:39] Monde Numérique, Jérôme Colombain.
Monde Numérique :
[1:44] Salut, salut, la fin de l'année approche, mais elle n'est pas encore là et Monde Numérique est toujours sur le pont. Je suis ravi de vous retrouver pour ce nouvel épisode de l'hebdo, le dernier de l'année. La semaine prochaine, en effet, on sera plutôt en mode best-of. Et puis ensuite, ce sera le mois de janvier et on mettra le cap sur le CES de Las Vegas. L'hebdo chaque samedi, c'est 50 minutes de news et d'interviews. Plus d'une heure si vous êtes abonné à la version premium sur Apple Podcast. Et puis, Monde Numérique, c'est aussi tous les jours de la semaine des chroniques sur l'actu tech, des éditos, des interviews long format disponibles sur toutes les plateformes de podcast, sur YouTube et même sur les assistants vocaux. Enfin, Monde Numérique, c'est aussi un site web, mondenumérique.info et une newsletter à laquelle vous pouvez, bien entendu, et je vous y invite chaleureusement, vous abonner. Quelques remerciements à vous, auditeurs de Monde Numérique, toujours aussi fidèles, toujours aussi sympas pour vos messages, notamment Josépé65.
Monde Numérique :
[2:35] Adil et Mickaël, et puis des remerciements encore plus appuyés à vous, généreux donateurs qui avez mis la main au porte-monnaie cette année pour remplir la cagnotte de Monde Numérique afin d'aller au CES de Las Vegas. J'ai nommé notamment Jean-Michel, Sergio, Jérôme et José. Voilà, ça ne veut pas dire qu'on fera des folies, c'est juste pour contribuer. Et je vous remercie vraiment à l'investissement que représente bien sûr cette présence au CES de Las Vegas comme chaque année. Et si vous voulez faire un don, il est encore temps en allant sur le site mondenumérique.info et en cliquant sur le lien tout en haut de la page d'accueil. C'est parti pour l'actu !
Monde Numérique :
[3:14] On commence par une petite page réglementation et justice en Europe tout d'abord, avec Apple en ligne de mire. L'Union Européenne vient de franchir une nouvelle étape dans son offensive contre la marque à la pomme. Elle a demandé carrément à Apple d'ouvrir encore plus son système d'exploitation iOS, c'est-à-dire sur iPhone et aussi iPadOS. Motif, faire de la place à la concurrence. Dans une série de recommandations publiées mercredi 18 décembre, dans le cadre du Digital Market Act, le DMA, Bruxelles veut que certaines fonctions liées notamment aux connexions sur iPhone, comme AirDrop ou AirPlay, ou encore le partage Wi-Fi, que ces fonctions ne soient plus seulement réservées aux appareils de la marque à la pomme, mais également accessibles à des produits d'autres marques. C'est ce qu'on appelle l'interopérabilité.
Monde Numérique :
[4:03] Évidemment, Apple crie au scandale et affirme que cela poserait de gros problèmes de sécurité. La firme californienne accuse même son concurrent Meta d'être à la manœuvre derrière cette décision de l'Europe, car Meta voudrait accéder aux données précieuses concernant les utilisateurs d'iPhone. Alors, si Apple ne se conforme pas à ses recommandations, les amendes pourraient aller jusqu'à 10% des ventes mondiales. Évidemment, c'est sérieux. La Commission donne donc jusqu'au 9 janvier 2025 à Apple pour réagir. Alors, il y a un paramètre que la Commission européenne n'a pas pris en compte, c'est la réaction des utilisateurs de produits Apple, dont certains, bien conscients que plus d'ouverture serait également synonyme de plus de vulnérabilité, et bien certains ne sont pas privés de le dire sur les réseaux sociaux dans des termes plutôt violents. Voilà, c'est vraiment le paradoxe de cette réglementation européenne qui, sous couvert de protection de la concurrence, est peut-être quand même carrément en train de jouer avec le feu.
Monde Numérique :
[5:05] Toujours en matière de justice et de réglementation, cette fois aux Etats-Unis, TikTok est dans le collimateur plus que jamais. Ça commence vraiment à sentir le roussi pour le réseau social chinois, qui pourrait carrément être interdit, banni, à compter du 19 janvier 2025, c'est-à-dire très bientôt. C'est le résultat d'une récente décision du Congrès et du Sénat américain, toujours sur fond de guerre économique entre la Chine et les États-Unis, et officiellement pour des raisons de partage de données avec la Chine, donc de protection de la vie privée des utilisateurs américains. Même s'il n'y a pas, à ce jour, de preuves de ces accusations. Mais le vote du Congrès et du Sénat est là. Apple et Google ont d'ores et déjà reçu la consigne de supprimer l'application TikTok de leur magasin d'applications. Alors, il y aurait toutefois peut-être une solution. C'est que, un, TikTok trouve un repreneur aux Etats-Unis. Pour devenir une plateforme américaine, il y a déjà quelques repreneurs potentiels, des entrepreneurs américains pas très connus. Mais du côté de la maison mère de TikTok, c'est-à-dire ByteDance, c'est plutôt sur le terrain judiciaire que l'on compte se battre. Ainsi, la firme a saisi la Cour suprême américaine qui a accepté d'examiner l'affaire le 10 janvier prochain, neuf jours donc avant la date fatidique de l'interdiction potentielle. Imaginez, la Cour suprême des États-Unis va se pencher sur le cas de TikTok à la rentrée.
Monde Numérique :
[6:26] Et si ça ne donne rien, si la résolution des parlementaires est enterrinée, eh bien il restera toutefois encore une carte au réseau chinois. Cette carte s'appelle Donald Trump. Oui, car le président élu pourrait intervenir et faire pencher la balance en faveur de TikTok. C'est tout à fait possible, y compris politiquement, car après avoir voulu la mort de TikTok dans un premier temps lors de son premier mandat, eh bien aujourd'hui Trump avoue tranquillement qu'il n'a plus de problème avec le réseau chinois et qu'il est même prêt à l'aider. Car, aux yeux de Trump, TikTok a un gros avantage. Il représente un solide concurrent face à Facebook et Instagram. On sait qu'aux Etats-Unis, on peut faire du business tant qu'on veut, mais la ligne jaune de la situation monopolistique, on ne la dépasse jamais. Voilà, une affaire qui sera bien entendu observée avec attention de ce côté-ci de l'Atlantique, car TikTok pourrait bien connaître les mêmes problèmes ensuite ici en Europe. Rendez-vous donc au début de l'année pour la suite du feuilleton TikTok.
Monde Numérique :
[7:28] Quelques nouvelles de l'intelligence artificielle comme chaque semaine, avec tout d'abord le moteur de recherche SearchGPT. Vous savez, c'est ChatGPT, mais en fait connecté véritablement au web pour faire des recherches comme sur Google. Eh bien, il était jusqu'à présent réservé aux abonnés payants. C'est fini, OpenAI a décidé d'ouvrir les vannes et n'importe qui peut accéder à SearchGPT. Alors, il suffit d'avoir un compte, même gratuit, mais il faut être connecté et on peut poser des questions à ChatGPT sur l'actualité récente, sur des événements à venir, etc. Rappelons ce que c'est en deux mots, SearchGPT. Contrairement à Google qui répond par des listes de liens, SearchGPT lui renvoie une réponse rédigée, mais avec les liens vers les sites web où il est allé piocher des réponses afin qu'on puisse s'y retrouver. Le résultat n'est pas toujours parfait, mais évidemment quand même très souvent beaucoup plus agréable qu'une simple suite de liens un peu brutale. On reparle de ce sujet tout à l'heure avec Bruno Guglielminetti dans le débrief transatlantique.
Monde Numérique :
[8:29] Google, justement, toujours en matière d'intelligence artificielle, continue la course au coude à coude avec OpenAI. En fait, les annonces concurrentes se multiplient. On parlait il y a quelque temps du nouveau moteur O1 d'OpenAI, présenté en septembre dernier. Ce moteur capable, selon la firme américaine, de raisonner, c'est-à-dire, en tout cas, de traiter un problème complexe en l'analysant par petits bouts. Eh bien, Google vient d'annoncer à son tour cette semaine une IA qui résonne. Elle s'appelle Gemini 2.0 Flash Thinking Experimental. Ça dit donc que c'est expérimental, que c'est rapide. Et la promesse, c'est qu'il soit lui aussi capable de décortiquer des problèmes complexes pour y répondre. Mais aussi sec, OpenAI a répliqué en annonçant des améliorations sur son modèle à lui. Bref, le concours de muscles continue de plus belle.
Monde Numérique :
[9:29] Et on va terminer ce round-up de l'actualité tech, toujours à propos d'intelligence artificielle, avec une déclaration d'Eric Schmitt, l'ancien PDG de Google, qui ne passe pas inaperçu. Il ne mâche pas ses mots, notamment à l'égard de l'Europe, Eric Schmitt. Il était l'invité récemment des entretiens de Royaumont, un forum économique et politique qui se tient chaque année à l'abbaye de Royaumont en France. Et il a estimé que l'Europe était en train de perdre la course à l'intelligence artificielle face aux Etats-Unis et à la Chine. La raison serait triple, selon lui, une régulation trop précoce, mais aussi des coûts énergétiques prohibitifs et un manque d'investissement en capital risque. Je suis vraiment désolé, a dit Eric Schmidt, d'être aussi brutal. L'Europe est un endroit merveilleux, mais vous êtes en train de perdre, et vous allez perdre la bataille la plus importante de votre vie. Vous régulez avant même de faire des découvertes.
Monde Numérique :
[10:21] Rappelons qu'Eric Schmidt a récemment investi en Europe, dans Qtai, le centre de recherche en IA, fondé par Xavier Niel. Et puis, c'est pas tout. Parallèlement, Eric Schmidt s'inquiète aussi de l'IA en général. Il a peur qu'elle devienne incontrôlable et il vient ajouter sa voix à celle des inquiets de l'intelligence artificielle. Nous serons bientôt en mesure d'avoir des ordinateurs fonctionnant de manière autonome, explique-t-il, qui décideront ce qu'ils souhaitent faire. Ça, c'était lors d'une interview sur ABC News qu'il a fait cette déclaration. Il estime donc qu'il faudrait que les humains puissent circonscrire l'IA, comme on le fait avec les virus dangereux, et qu'il soit possible de débrancher, si nécessaire, les capacités les plus critiques.
Monde Numérique :
[11:05] C'est le pont virtuel entre le continent américain et le continent européen. On retrouve Bruno Guglielminetti à Montréal. Salut Bruno !
Guest:
[11:16] Salut Jérôme Colombat à Paris !
Monde Numérique :
[11:18] Ravi de t'accueillir dans le monde numérique et merci de m'accueillir dans ton carnet.
Guest:
[11:22] C'est la moindre des choses, toujours heureux de te retrouver.
Monde Numérique :
[11:25] Bruno, cette semaine, est-ce que tu as remarqué qu'il y a une espèce de mouvement de fond comme ça de tous les éditeurs de chatbots d'intelligence artificielle générative qui, on a l'impression, veulent devenir de plus en plus proches du public, si on peut dire. Il y a eu plein d'annonces. Grock, qui désormais, donc l'IA2X, Elon Musk, qui désormais est accessible sans abonnement. Et puis, il y a OpenAI qui a décidé d'ouvrir également sans abonnement son moteur de recherche, Chagipity Search. C'est assez étonnant comme phénomène. Comment tu le vois, toi, de chez toi?
Guest:
[11:58] Moi, je pense que c'est la magie de Noël.
Monde Numérique :
[12:01] Tout simplement.
Guest:
[12:03] Non, mais sérieusement, c'est quand même une belle période pour commencer à déverrouiller les services et puis les offrir au grand public. Les gens vont avoir du temps, les gens vont être curieux, les gens vont en parler en famille, avec des amis. Alors, évidemment, c'est une belle période pour donner accès à ces services-là. Bon, ça, c'est la partie jovialiste de ma vision.
Monde Numérique :
[12:23] Oui, c'est un peu optimiste. Ils ne font pas ça pour nos beaux yeux et pour nous faire des cadeaux de Noël.
Guest:
[12:27] Oui, c'est pour ça. Voyons donc. On est d'accord. Puis, on ne parle pas de réglementation dans les premiers quatre minutes de notre rencontre. Mais de l'autre côté, c'est évidemment un jeu de positionnement. Dans le cas d'OpenAI avec son ChatGPT Search, c'est qu'ils veulent rentrer dans les reins, ils espèrent rentrer dans les reins de Google, ce qui va être difficile parce que pour avoir utilisé l'outil depuis un moment, je me promène entre les deux, je n'ai pas vendu à l'idée, mais pour utiliser...
Monde Numérique :
[12:55] Entre Google et ChatGPT Search.
Guest:
[12:57] Exactement, parce que ce n'est pas vraiment le type. Et même à quelque part, pour l'expérience que j'obtiens avec ChatGPT Search, j'aime encore plus Perplexity AI, que moi je trouve beaucoup plus complet et ramassé comme outil de recherche. Cela étant dit, parallèlement, tu le mentionnais, il y a Croc qui devient gratuit chez X. Et ça, je te dirais que pas vraiment pour les recherches, quoique il est plus objectif que son patron dans ses recherches. Mais ce que je trouve intéressant pour Croc, c'est la qualité de son outil de génération d'images. Ça, moi, c'est devenu ma référence quand j'ai besoin de créer quelque chose avec de l'IA au niveau d'illustration, c'est Je vais dire comment, là, je ne pense pas parler.
Monde Numérique :
[13:40] C'est ce qui produit les images les plus photoréalistes.
Guest:
[13:43] Oui, tout à fait.
Monde Numérique :
[13:44] Parce qu'on a déjà eu une discussion là-dessus, d'ailleurs, puisqu'on n'était pas tout à fait d'accord. Toi, tu fais des images fake de Donald Trump, par exemple, ou d'autres personnes pour illustrer un article. Je ne veux pas te dénoncer aux autorités, mais voilà. Non, je plaisante, mais c'est ton choix. Moi, ça m'a questionné et c'est terrible, parce que j'y viendrai peut-être aussi dans un sens, parce que c'est de l'image d'illustration en réalité.
Guest:
[14:07] Oui, exactement.
Monde Numérique :
[14:08] Mais tu as raison, l'IA de Grock est incroyable pour dessiner.
Guest:
[14:12] Mais toi, comment tu vois ça? Est-ce qu'on parle d'une démocratisation?
Monde Numérique :
[14:17] Oui, moi, en tant que bon européen, si tu veux, je vais appeler ça de la démocratisation.
Guest:
[14:23] On n'a pas fini les quatre minutes, je t'en réprévière.
Monde Numérique :
[14:25] Non, mais ce n'est pas une question de réglementation, c'est une question d'ouverture à un plus grand nombre. Maintenant, personne n'est dupe. Effectivement, ils ne font pas ça pour nos beaux yeux. De toute façon, ces services-là, on sait comment ça marche. C'est soit gratuit pour faire de l'acquisition d'audience, faire venir les gens, habituer les gens, les rendre captifs. Et puis ensuite, on monétise de différentes manières. Mais ça veut dire que peut-être un jour, ça redeviendra payant ou certaines parties redeviendront payantes. Je me demande si ce n'est pas aussi un petit peu... Et d'ailleurs, tu l'évoques dans ton papier, un moyen de capter de la donnée, de récolter des enregistrements vocaux pour continuer à entraîner leurs intelligences artificielles comme l'avait fait Google à une époque, mais apparemment, ils démontent complètement ce point. Enfin, dernière chose, est-ce que ce n'est pas une forme d'aveu de faiblesse de leur part?
Guest:
[15:14] C'est clair que c'est une course à qui va devenir le prochain Google dans le domaine de l'IA. Puis on est à ça un peu. Il y a eu toutes ces guerres-là. Facebook a remporté les réseaux sociaux. À une époque, Microsoft avait remporté la guerre des furteurs. Là, maintenant, c'est Google. Et puis au niveau de l'IA de référence, pour le moment, c'est Open AI. Mais on voit bien qu'Ellen Musk est en train de forcer, même en train de faire des pressions politiques pour que Open AI perdre du terrain. Même Microsoft perd du terrain pour essayer de positionner son outil. Et moi, j'ai bien hâte de voir, je voudrais être un petit oiseau pour voir en 2025, 2026 qu'il a gagné la guerre parce que ce n'est pas joué. Il va encore avoir des coudées qui ne seront pas nécessairement franches dans cette industrie-là.
Monde Numérique :
[16:01] Tu dis que tu utilises beaucoup SearchGPT. Qu'est-ce que tu en penses? Parce que moi, je l'ai un peu utilisé aussi. On avait déjà eu l'occasion d'en parler. Et je l'avais intégré même comme navigateur, comme moteur de recherche par défaut dans mon navigateur. J'ai laissé tomber. Au bout d'un moment, j'ai arrêté parce que je ne sais pas si c'est parce qu'on est trop prisonnier des réflexes Google, mais en fait, les réponses sont intéressantes sur des sujets d'actualité. Mais pour d'autres choses, ce n'est pas pertinent. Tu cherches un site web, Search GPT, ce n'est pas le filière.
Guest:
[16:30] Mais c'est ça. Et c'est pour ça que je trouve qu'entre les deux, le meilleur des deux mondes, c'est Perplexity et AI. Parce qu'à la fois, il te fait un résumé comme ChatGPT Search va te faire, mais de l'autre côté, il te laisse des indices pour voir de quel site web vient cette information-là. C'est clairement énoncé et tu as juste à cliquer. Tu n'as pas besoin de chercher à travers tous les résultats et ça, j'aime bien. Et d'ailleurs, c'est là-dessus.
Monde Numérique :
[16:55] Oui, mais il est moins au fait des dernières actus.
Guest:
[16:58] Bien, moi, je ne le trouve pas. Je l'ai utilisé dans l'actualité. Écoute, ça dépend probablement de quel sujet tu cherches.
Monde Numérique :
[17:04] Ça dépend des sujets.
Guest:
[17:05] Mais il faut aussi savoir que Google est en train de travailler sur un module qui va répondre à la chat GPT puis à la perplexité AI pour justement arriver à proposer quelque chose qui ressemble un plus à la perplexité AI. Tout en gardant l'environnement de Google Search. Alors, ça, c'est un autre dossier.
Monde Numérique :
[17:24] Ce qui me déçoit un peu, c'est sur l'aspect temporel. La temporalité, il gère très mal. C'est-à-dire, tu lui demandes qu'est-ce qui s'est passé cette semaine ou l'année dernière.
Guest:
[17:32] Etc.
Monde Numérique :
[17:33] Et il s'en mêle les pinceaux.
Guest:
[17:34] Mais pour le moment, il se mêle pas mal tous. J'ai fait l'exercice avec Gemini, avec Coopilote, avec évidemment ChatGPT. La temporalité, aujourd'hui, mis à part que si tu demandes la météo, on n'est pas là. Tandis que, on revient encore à Google, si tu fais une demande, il ne va pas probablement trouver la bonne réponse dans la recherche générale, mais si tu fais actualité, boum, à chaque fois, tu tombes sur ce que tu veux.
Monde Numérique :
[18:01] Évidemment, l'onglet actualité de Google, je pense que toi comme moi, c'est notre outil de travail numéro un, quasiment.
Guest:
[18:06] Mais c'est la référence, et tant que ces autres outils-là n'arriveront pas à proposer quelque chose d'aussi pertinent, je pense qu'ils seront encore loin d'accoté.
Monde Numérique :
[18:15] Oui, même si l'outil actualité et aussi le système, je ne sais plus comment ça s'appelle, Discover, il part un peu en cacahuète, je trouve, parce qu'il est inondé par la publicité. Il y a vraiment un problème. Bon, à part ça, Bruno, toujours en matière de démocratisation de l'IA, il y a un truc rigolo qui a été annoncé, qui ne t'a pas échappé, puisque j'ai vu que tu avais fait un article sur ton blog, c'est qu'on peut maintenant interroger Tchadjipiti par téléphone. C'est rigolo, ça.
Guest:
[18:41] Mais ça semble être la dernière tendance. Je regardais...
Monde Numérique :
[18:44] C'est quoi le numéro, déjà ?
Guest:
[18:45] C'est 1-800-Tchadjipiti. Voilà la publicité qui est faite. Mais donc, c'est ça. Alors, si on utilise, et ça, c'est en Amérique du Nord uniquement, c'est important de le dire. Donc, le 1-800-CHAT-GPT, vous tombez sur l'IA générative en mode vocal. Vous avez environ 15 minutes par mois d'utilisation qui est disponible. Par défaut, c'est en anglais, mais on peut lui demander de parler d'autres langues. Mais si vous habitez à l'extérieur, pauvre vous, à l'extérieur de l'Amérique du Nord, bien là, vous avez quand même un accès virtuel à ChatGPT et vous pouvez le faire par WhatsApp. WhatsApp qui dessert déjà l'outil de FactChecker Vera dont je parlais il n'y a pas tellement longtemps, mais aussi Copilot.
Monde Numérique :
[19:25] Outil français, c'est ça?
Guest:
[19:26] Oui, exactement. Et puis là, il y a aussi Copilot qui est là. Alors là, ça fait, vous avez le choix. Si vous êtes sur WhatsApp, c'est assez pratique quand on prend l'avion et qu'on a un forfait où on peut avoir accès aux services de messagerie. Alors, vous pouvez faire des trucs avec un chat GPT et Copilot sur le même accès de base du transporteur aérien. Moi, c'est ce que je fais. Je travaille, je fais des recherches là-dessus.
Monde Numérique :
[19:51] Bon, après, c'est quand on n'a pas l'appli ou quand on n'a pas de connexion Internet ou voilà, c'est ça.
Guest:
[19:56] Oui, mais attention. Non, parce que là, je parle, c'est un petit hack. Quand vous voyagez maintenant, les transporteurs aériens, ils ont différents forfaits. Il y a le service gratuit maintenant qui vous permet d'avoir accès aux messageries. Ça inclut WhatsApp. Puis à l'intérieur de WhatsApp, vous avez accès à ChatGPT et Co-Pilot. Mais si vous voulez lancer votre application ChatGPT au Co-Pilot à partir de votre téléphone intelligent, ça, ça ne fonctionne pas.
Monde Numérique :
[20:19] D'accord. Oui, tu parlais spécifiquement pour les transporteurs, en effet.
Guest:
[20:22] Non, non, mais voilà, les gens qui nous écoutent, ils ont appris ça aussi aujourd'hui.
Monde Numérique :
[20:28] Ils apprennent plein de choses en nous écoutant, ce n'est pas pour dire. Bon, mais ça procède de la même chose, c'est pour essayer de toucher le maximum de gens, en fait.
Guest:
[20:36] Et on veut devenir l'incontournable de l'intelligence artificielle.
Monde Numérique :
[20:41] Exactement.
Guest:
[20:42] Sinon, Jérôme, est-ce que tu as toujours tes Ray-Ban? Tes lunettes, là, Méta-Ray-Ban?
Monde Numérique :
[20:47] Oui, les Ray-Ban connectés. Alors, moi, c'est la première version. Je suis d'ailleurs tenté de m'acheter la deuxième version, la nouvelle.
Guest:
[20:53] Pour faire la grande mise à jour.
Monde Numérique :
[20:55] Exactement.
Guest:
[20:56] L'IA en temps réel.
Monde Numérique :
[20:57] C'est pas mal, ça.
Guest:
[20:58] Oui, mais moi, ce qui me fait triper, c'est Shazam. Shazam, pardon.
Monde Numérique :
[21:05] Shazam Inside.
Guest:
[21:07] Exactement. donc qui maintenant juste te permettra peu importe où t'es en train de faire du magasinage en magasin, t'entends une chanson qui dit quelque chose et tu peux demander à Shazam peux-tu me rappeler c'est quoi le titre et puis non mais c'est merveilleux.
Monde Numérique :
[21:22] Ouais ouais ça c'est ton côté producteur de radio tu sais.
Guest:
[21:24] Qui a surgi moi je trouvais ça bien mais encore là c'est pour montrer comment tu sais on parlait de l'ordinateur qu'on portait sur nous, le wearable en français oui c'est ça c'est comme ça qu'on dit en français, donc du wearable il faudra me dire en français ce que ça veut dire mais donc c'est ça je trouve ça intéressant, c'est un pas en avant et puis pour les gens il faut les regarder en méta parce que là probablement qu'il y a un autre modèle qui est en train d'être préparé d'ailleurs on en avait parlé à un moment donné et là j'ai hâte de voir qu'est-ce qu'ils vont rajouter là-dessus c'est Orion.
Monde Numérique :
[22:02] Tu parles de Orion le projet suivant de Zuckerberg All right. Oui, ça, ça va être énorme.
Guest:
[22:09] Ça et aller sur Mars, ça sera la même chose.
Monde Numérique :
[22:11] Exactement. Tiens, à propos de Mars, notre ami Elon Musk.
Guest:
[22:15] Ben oui, je voulais te lancer là-dessus aussi. Tu as écrit vendredi un billet là-dessus. Tu as fait ton commentaire sur le fait de vouloir quitter X.
Monde Numérique :
[22:25] Exactement. C'est une campagne qui est lancée. Alors, ce n'est pas moi qui la lance. Moi, je raconte ce qui se passe. Ça s'appelle Hello Kitty X. Alors, évidemment, il y a un jeu de mots avec Hello Kitty, le petit personnage. Et Eloquit X, c'est une opération qui a été lancée par des scientifiques du CNRS en France. Parce que c'est vrai qu'en France, on n'aime pas Elon Musk. Donc, voilà.
Guest:
[22:46] Je ne sais pas pourquoi.
Monde Numérique :
[22:47] Non, c'est bizarre. Je ne comprends pas pourquoi. C'est un garçon charmant et avec de très bonnes fréquentations. Voilà. Et ce truc-là, c'est pour dire, écoutez, vous en avez marre de X. Il est temps de partir et on va vous aider à partir. Il y a une date qui est fixée, c'est le 20 janvier. Pourquoi ? parce que le 20 janvier, ce sera l'investiture de Donald Trump. Donc maintenant, ça y est, on associe énormément Donald Trump à Elon Musk. Double raison pour le détester en France, en tout cas, c'est une bonne partie de la population. Et donc, pour quitter X proprement, la plateforme, d'abord incite à quitter X, mais ensuite propose des outils. Donc on peut très facilement se connecter pour récupérer toutes ces données sur X. Pour télécharger ses contacts, etc. Et ensuite, réimporter tout ça, réexporter tout ça, ou réimporter sur une autre plateforme, genre Bastodon ou... Ou Blue Sky, etc. Donc, ça procède, si tu veux, de cette histoire. Parce que moi, je vois tous les jours, en France, ou presque, il y a des annonces de gens sur X qui disent « Bon, ça suffit, je m'en vais, je ferme mon compte ». Alors, il y a ceux qui ferment vraiment leur compte. Ils partent, par exemple, sur Blue Sky, il y a des médias qui ont fait ça. Et puis, il y a ceux qui disent « Bon, je ferme mon compte, mais je ne le ferme pas tout à fait. J'arrête de poster, mais je reste là pour regarder, pour surveiller. » Que je trouve assez hypocrite, je dois dire.
Guest:
[24:13] Ben oui.
Monde Numérique :
[24:16] Après, le billet que j'ai fait, c'est aussi pour s'interroger sur est-ce que vraiment ce côté un peu boycott un peu mouvant qu'on déteste X et qu'on dise que ça devient une poubelle je suis le premier à le dire, c'est un vrai problème etc mais il y a une manière d'utiliser X qui aussi permet d'en tirer encore de grands bénéfices et il y a encore énormément de choses intéressantes sur X parce que comme tu l'avais dit dans un autre, de nos discussions il y a les politiques il y a les journalistes c'est là que ça se passe c'est là où l'actualité va la plus vite c'est impossible de quitter X pour des journalistes, pour faire quoi, moi je pense. Et pas que pour des journalistes, en fait, pour les gens qui s'intéressent à tout ce qui bouge et qui sont connectés.
Guest:
[24:54] Exactement. Et si je peux rajouter mon grain de sel, si vous décidez de prendre cette vague du 20 janvier prochain, je vous invite fortement à, si vous quittez, ne fermez pas votre compte. Particulièrement si vous êtes une personnalité, quelqu'un qui est connu, parce que là, vous pourriez être victime d'usurpation, d'identité, et il y a quelqu'un qui pourra réouvrir votre compte, évidemment, en utilisant votre nom, et là, et d'aller chercher la petite certification parce que maintenant elle est payante et vous pourriez après vous retrouver dans une fâcheuse situation alors si vous quittez ben quittez et cessez d'utiliser X et tout.
Monde Numérique :
[25:30] Donc tu vois là toi tu es partisan de ceux qui quittent mais qui conservent quand même leur compte.
Guest:
[25:36] Oui tout à fait est-ce qu'il permet de revenir.
Monde Numérique :
[25:38] En loose day pour jeter un coup d'oeil.
Guest:
[25:40] Ben à la limite ce qui n'est pas mon cas moi à tous les jours je publie et je suis là et je consomme du X comme les autres plateformes.
Monde Numérique :
[25:46] Mais ce qui n'empêche pas, Ce qui n'empêche pas d'être parallèlement sur une autre plateforme.
Guest:
[25:50] Parce que toi comme moi.
Monde Numérique :
[25:51] On est également sur Blue Sky. Et ce n'est pas parce qu'on est sur Blue Sky qu'on n'est plus sur X.
Guest:
[25:55] Mais non. Puis je suis sur Treads, puis sur LinkedIn, puis sur Facebook. Alors, j'alimente ces chaînes-là. Et puis je vois, il y a différents publics à différents endroits. Tout à fait. Ce n'est pas les mêmes publics. C'est ça. Les réactions, les interactions ne sont pas du tout les mêmes. Alors, je trouve ça important. Enfin.
Monde Numérique :
[26:11] Ah, la magie des réseaux sociaux. De quoi parles-tu cette semaine, Bruno, dans ton carnet?
Guest:
[26:17] Jérôme, je me fais plaisir parce que j'ai invité toute mon équipe à venir à la Quelle-leu me raconter.
Monde Numérique :
[26:23] À un barbecue? OK. À quel on vient?
Guest:
[26:26] Non, c'est ça. Il n'y a pas de barbecue. Ah, tu n'as rien compris. Donc, je les invite à Quelle-leu à venir me parler de leur année 2024 dans leurs différents domaines de prédilection. Et c'est chouette parce que, dans le fond, il n'y a pas d'invités. Il n'y a que les réguliers qu'on retrouve un peu partout pendant l'année. Alors, on se fait un petit... Pour les gens qui écoutent assidûment mon carnet, c'est... Comment ils disent ça, les Français, c'est tout bénef?
Monde Numérique :
[26:49] C'est tout bénef.
Guest:
[26:51] Oui, c'est ça. Donc, ça va être assez plaisant. Et puis, sinon, moi, je suis en train de préparer mes émissions spéciales, entre autres, parce que c'est ma dernière genre originale. Après, la semaine prochaine, nous, on ne s'en parlera pas, mais j'ai une émission spéciale avec deux grands messieurs que j'aime beaucoup, notamment...
Monde Numérique :
[27:11] Laurel et...
Guest:
[27:13] Exactement. Alors, ça fait longtemps qu'ils n'ont pas donné d'entrevue. Alors, je vais les avoir.
Monde Numérique :
[27:17] Non, c'est qui, c'est qui?
Guest:
[27:19] Non, non, mais il faut venir écouter. C'est Hervé Féchère et Jean-Jacques Straniski.
Monde Numérique :
[27:22] Ah, super.
Guest:
[27:23] Deux messieurs qui ont marqué la culture québécoise et même française. Et puis, sinon, l'émission du 3 janvier, qui est mon précieux, est-ce que tu auras aussi, toi?
Monde Numérique :
[27:32] Ben oui, moi, ce sera le 4. Parce qu'on a un jour de décalage. Oui, on sera chaud bouillon en train de se préparer pour le CES de Las Vegas.
Guest:
[27:40] Ben oui, quand est-ce que tu arrives là, en Amérique?
Monde Numérique :
[27:43] Je serai opérationnel au CES le 4 janvier, mon ami.
Guest:
[27:46] OK. Bon, bien, OK. Et puis, nous, on va se voir là-bas, donc?
Monde Numérique :
[27:49] On se verra là-bas, absolument.
Guest:
[27:51] Et on se parlera?
Monde Numérique :
[27:53] Bien, si on se voit, j'espère qu'on se parlera. Sinon, c'est qu'il y a un froid entre nous, ce qui serait dommage.
Guest:
[27:58] Oui. Non, mais moi, j'attends le grand, grand, grand, grand débrief 2024.
Monde Numérique :
[28:02] Oui, et on se fait un… Ah, mais oui, bien, attends, on se fait un grand débrief avec François fin du mois de décembre. Oui, oui, c'est ça. 30 décembre c'est parti soyez là on se retrouve le 30 décembre allez salut salut les amis bye, L'innovation de la semaine, ou plutôt les innovations de la semaine, c'est encore de l'IA et c'est encore du Google. Deux innovations présentées par la filiale DeepMind de Google, spécialisée en intelligence artificielle. Il s'agit de générations d'images et de vidéos. On parlait la semaine dernière de Sora, l'outil d'OpenAI qui permet de générer des vidéos ultra réalistes. Cette semaine, c'est Google qui a dégainé également une IA capable de réaliser des séquences vidéo avec un réalisme incroyable. en qualité 4K, c'est-à-dire ce qui se fait de mieux quasiment aujourd'hui en vidéo. C'est un outil baptisé VO2.
Monde Numérique :
[29:02] VO2, un modèle particulièrement sophistique et qui permet de fabriquer des images à partir de simples promptes, textuelles, comme d'habitude. Alors encore, faut-il savoir parler à l'IA et savoir lui demander des choses pertinentes pour obtenir le résultat escompté. Mais la particularité de VO2, c'est qu'il il semble particulièrement bien avoir intégré le monde physique réel, ce qui évite certaines hallucinations qu'on a pu constater, notamment sur Sora. Par exemple, une main avec un couteau découpant une tomate, eh bien, cette image, cette vidéo générée par Sora donnait un résultat un peu étrange, on voyait le couteau passer à travers la main, enfin, ça faisait un peu n'importe quoi, des artefacts totalement inattendus et anormaux, tandis que la vidéo équivalente générée avec VO2, elle, eh bien, est beaucoup plus conforme à la réalité. Ça, c'est donc VO2, l'outil pour faire des vidéos. Et l'autre innovation signée Google, ça concerne l'image fixe. Il s'agit d'un outil de retouche et de mixage d'images par intelligence artificielle. Ça s'appelle le Whisk, W-H-I-S-K. Ça veut dire fouet en anglais, un fouet pour battre les œufs en neige, par exemple. Et ça dit bien ce que ça veut dire. Ça permet de faire plusieurs choses. D'abord, par exemple, de créer une image à partir d'un prompt textuel. Mais ça, c'est ce que font également Dali, Midjourney, Grok2, etc. Et ensuite, Whisk a une particularité, on peut aussi lui donner, uploader une image existante.
Monde Numérique :
[30:28] Ensuite, on pourra modifier cette image par petits bouts via des promptes. Par exemple, vous demandez d'ajouter un détail, de changer l'arrière-plan d'un personnage, etc.
Monde Numérique :
[30:38] Au lieu de régénérer entièrement une image, ce que font les autres modèles, et en général l'image régénérée ne ressemble plus du tout à l'image d'origine.
Monde Numérique :
[30:48] Eh bien là, on va pouvoir apporter des modifications point par point en demandant textuellement des corrections. Tous ceux qui ont besoin de travailler sur des images d'illustration vont adorer, je pense, ce nouveau Whisk. C'est plutôt, malgré tout, destiné à une utilisation ludique. C'est ce qu'explique Google. Ce n'est pas franchement non plus un outil professionnel. Et il a d'ailleurs une autre particularité, ce Whisk. Il permet de mélanger plusieurs images. Alors là, c'est carrément encore plus ludique. Donc on lui envoie une image qu'on a sur son ordinateur.
Monde Numérique :
[31:22] Ou alors on part d'une image générée par l'IA, un jouet, un paysage, un personnage, etc. Et on lui demande de mélanger ça avec d'autres images qu'on va lui donner également, ou qu'on va aller chercher dans des banques d'images ici ou là. Bon, et pour faire tout cela, pas besoin de prompt élaboré, donc pas besoin de faire du code et de comprendre exactement ce qu'on lui demande. Il suffit en fait de faire quelques clics, quelques drag and drop, et le tour est joué. Le résultat, j'ai essayé, est assez rigolo. Bon, on ne va pas y passer la nuit, on n'y passerait pas des nuits, mais c'est quand même assez prometteur en matière de création d'images par rapport à ce qu'on imagine déjà ce qu'on pourra faire dans quelques temps.
Monde Numérique :
[32:00] VO2 et Whisk ne sont malheureusement pas accessibles aux utilisateurs européens. Il faut soit être aux Etats-Unis pour pouvoir l'utiliser, soit utiliser un VPN depuis l'Europe.
Monde Numérique :
[32:25] Monde numérique, le meilleur de la tech. Et on va passer aux interviews de la semaine de Monde Numérique. On va parler tout à l'heure de cybersécurité, ou plutôt de cybercriminalité, avec les piratages d'entreprises qui se sont multipliées tout au long de l'année, notamment ces derniers mois en France et en Europe. Avec à chaque fois la clé des fuites de données. Ça, ça nous concerne tous, utilisateurs de ces services. Alors quelles conséquences ? Eh bien, on verra qu'il va falloir faire gaffe l'année prochaine. C'est ce que nous dira Benoît Grenembal dans un instant et il nous dira également
Monde Numérique :
[32:57] comment faire face à cette menace. Avant cela, on va se pencher sur la création grâce à l'intelligence artificielle et y compris dans le domaine de la mode. L'IA permet aujourd'hui de créer des vêtements et aussi plein d'autres choses. Un sujet passionnant dont on parle avec la société spécialisée Imki. Bonjour Frédéric Rose.
Guest:
[33:23] Bonjour.
Monde Numérique :
[33:24] Vous êtes fondateur de la société IMKI, IMKI, basée dans l'Est de la France. Et votre entreprise utilise donc les IA génératives d'images pour créer toutes sortes de choses dans le domaine du design, du graphisme, et notamment dans le secteur de la mode. De quelle manière ?
Guest:
[33:44] Oui, c'est ça, absolument. IMKI est spécialisé dans la création d'IA génératives pour les secteurs de la création. Un des premiers sujets qu'on a traités, il était plutôt culturel, et donc l'IA nous a aidés à améliorer le processus de création d'un spectacle qui s'appelle l'Odyssée sonore au Théâtre Antique d'Orange. Et donc, il a accéléré, en fait, il a réduit le temps de production et le coût de production. Donc, l'IA Générative a eu un effet levier sur la production et le process de fabrication du spectacle. Et d'ailleurs, ce spectacle a été primé au CES de Las Vegas l'année dernière. Et depuis, on a été sollicité par des marques de mode, notamment Kooples ou Jules, pour lesquelles on a créé des IA spécialisés sur des sujets en particulier. Donc, chez Kooples, c'était sac à main, robe, perfecto. Et chez Jules, c'était plutôt sweatshirt, etc. Et en fait, les IA leur ont permis de créer des capsules mode spécifiquement générées par l'intelligence artificielle.
Monde Numérique :
[34:53] Des capsules mode, c'est-à-dire ?
Guest:
[34:55] C'est du jargon mode. Alors, vous avez les collections, printemps, été, automne, hiver. Et ça, c'est régulier. Chaque collection est remplie, on va dire, d'un certain nombre de modèles ou d'objets vestimentaires. Et de temps en temps, une marque peut faire une collaboration ou sortir une mini-collection de quelques pièces, ce qu'on appelle une capsule. Donc là, chez Coupel, c'est une capsule de deux silhouettes hommes-femmes. Avec pantalons, blousons, robes et sacs à main. C'est ça ce qu'on appelle une capture.
Monde Numérique :
[35:35] D'accord, oui, c'est du jargon de la mode, comme vous dites. Concrètement, de quelle manière vous faites quoi ? Vous développez vos propres modèles, vous utilisez des outils qui existent sur le marché, du mid-journée, d'Ali et compagnie ? Comment vous procédez ?
Guest:
[35:52] Les algorithmes de création d'images ou de génération d'images, c'est en majorité ce qu'on appelle les algorithmes de diffusion. Et donc, c'est le plus connu, c'est Stable Diffusion qui est un algorithme qui est en open source, qui est ouvert à tous. Et souvent, c'est sur ce socle-là qu'ont été créés les autres fournisseurs d'IA génératrices d'images comme mid-journée. C'est juste que Stable Diffusion, il a été alimenté, réentraîné, etc.
Guest:
[36:22] Nous, on n'utilise pas du tout ces modèles qui sont fermés, mid-journée, Open AI, etc. On utilise le Stable Diffusion de base et ensuite, on l'améliore. Alors, pourquoi on l'améliore ? Je vais vous donner un exemple assez parlant. Quand vous demandez à Stable Diffusion, Midjournée ou Open Eye de vous dessiner une sculpture grecque antique, vous vous retrouvez souvent avec des personnages aux muscles assez importants, hypertrophiés. Et en fait, c'est dû à la simple raison que ces intelligences artificielles ont été entraînées avec des corpus de données qui proviennent du web, du net. Donc, ce qu'elles ont vu de l'art antique, on va dire, c'est Marvel. Donc, quand on leur demande un Thor, en fait, ce qu'elles ont vu, pour elles, Thor, il vient de Marvel, donc il est très costaud. Et pas du tout au standard, on va dire, vitruvien ou au standard Michel-Ange où, pour le coup, on est sur des proportions plutôt classiques.
Guest:
[37:25] Donc nous ce qu'on fait c'est que comme on constate que leurs dessins ne sont pas justes on va modifier les entraînements et on va améliorer la compréhension de ces IA sur des types de dessins en particulier, Donc, par exemple, chez Kouppels, on a entraîné l'IA à savoir mieux faire du perfecto, de la robe, du sac à main, etc. On peut même aller jusqu'à imprégner l'IA des codes de marque que Kouppels a dans son ADN. Donc, par exemple, ils ont un sac iconique qui s'appelle le e-Mili. Il a quelques attributs très spécifiques, notamment son fermoir, des empiècements en métal sur les coins en cuir. Et ça, l'IA, Stable Division Mid-Journey, ils ne le savent pas. Donc, on entraîne l'IA en lui disant, voilà ce que c'est qu'un vrai sac Couples, voilà dans quelles règles tu dois dessiner pour qu'il soit au plus juste de ce que c'est que le sac Couples, le sac émis Couples. Et donc, c'est ça qu'on fait, on améliore les IA. Et en fait, on le fait d'une manière assez simple, c'est que ce sont des stylistes elles-mêmes qui vont entraîner les IA. Donc, en gros, les IA, elles absorbent, elles intègrent les compétences que les stylistes vont leur procurer en améliorant leur dataset, en les qualifiant, en améliorant la taxonomie puisqu'il y a un vocabulaire spécifique dans le stylisme, dans le modélisme, etc.
Monde Numérique :
[38:49] Donc, vous les prenez vraiment à la racine, à l'état de bébé et vous en faites des IA adultes capables de faire des choses.
Guest:
[38:56] Oui, souvent je dis, en fait, les IA à mi-journée, c'est un adolescent américain un peu limité. Nous on va en faire des stylistes à la française donc en gros je vais lui faire faire, 5, 10, 15, 20 ans d'études dans une école de mode à la française plus 15 ans d'expérience professionnelle et vous allez le retrouver avec une IA qui pour le coup va être extrêmement pointue dans un sujet Mais.
Monde Numérique :
[39:21] On sait que l'entraînement des IA il faut de la data, il faut beaucoup de données donc par exemple, vous prenez avec le sac, les personnes chargées de l'entraînement se contentent d'écrire ou il faut fournir de l'image, non ?
Guest:
[39:35] Alors, il faut en fournir, mais nous, on est plutôt économe en entraînement parce que, Donc, si vous voulez, le sac à main, l'IA de base, elle sait ce que c'est. Elle a déjà été entraînée parce qu'on a vu des milliards. Donc, nous, on a juste besoin d'affiner sa perception du sac à main. Donc, on n'a pas besoin de beaucoup de data pour juste lui illustrer que le couple, son ADN, c'est bien ça. Donc, on fait des entraînements qui ne sont pas très lourds. Les datas, elles sont plutôt peu nombreuses. Par contre, la qualification, elle est vraiment ciselée pour que l'entraînement soit le plus efficace possible. Mais nos entraînements à nous, on a nos propres serveurs. Ces quelques GPUs, ça suffit largement. On n'a pas besoin du tout d'avoir des fermes de calcul comme chez Mistral ou OpenAI, où pour le coup, leur sujet, c'est plutôt le modèle de fondation. Donc effectivement, ils vont avoir besoin de beaucoup, beaucoup de données.
Monde Numérique :
[40:26] Oui, je comprends. Oui, vous êtes sur quelque chose de beaucoup plus spécialisé, donc par définition, beaucoup plus léger en réalité.
Guest:
[40:33] Absolument, exactement.
Monde Numérique :
[40:35] On sait qu'avec les IA génératives, il y a un gros problème, c'est les hallucinations. Quand elles ne savent pas, elles font croire qu'elles savent et elles disent n'importe quoi. Comment ça se passe dans le graphisme et dans votre secteur en particulier ?
Guest:
[40:46] En fait, pour le coup, c'est exactement ça qu'on corrige, c'est ces fameuses hallucinations. Parce que soit elles ont une vision erronée, comme la sculpture gréco-romaine dont je vous ai parlé, soit effectivement elles improvisent, elles se disent « je ne sais pas trop, alors je vais dessiner un truc, ça fera bien d'affaires », on va dire. Mais nous, plus on l'améliore, et plus en fait les hallucinations baissent. Et on a des réponses qui sont extrêmement justes. Alors pour le coup, par contre, ces IA-là, elles perdent la mémoire d'autres choses. C'est-à-dire qu'autant un mid-journée et un open-air vont continuer à répondre sur tout sujet, autant nous, comme on attire l'attention du réseau de neurones sur les sujets en particulier, il va avoir tendance à être de plus en plus juste sur ce sujet-là, mais en contrepartie, il va oublier d'autres choses. Donc pour le coup, comme nous, ça ne nous intéresse pas qu'il sache faire des voitures, qu'il oublie comment dessiner une voiture, ce n'est pas très grave, puisque nous, on veut qu'il ne fasse que des vêtements. Et donc, en fait, les hallucinations réduisent, mais en même temps, c'est parce qu'on la concatène vraiment dans un sujet particulier.
Monde Numérique :
[41:58] Et alors ensuite, pour la fabrication, très concrètement, comment ça se passe ? Parce que vous, vous n'êtes plus dans l'expérimentation, c'est du réel.
Guest:
[42:06] Alors, ce n'est plus du tout de l'expérimentation, parce que nous, on se rapproche aussi d'usines ou d'ateliers de fabrication, parce que les IA, quand elles apprennent à dessiner, on peut aussi leur distiller d'autres informations que le dessin, c'est-à-dire qu'elles peuvent aussi comprendre comment est construit le vêtement. Donc, on peut lui donner des informations de type patronage. On peut lui donner des informations de type tissage. Donc, si on sait qu'il y a une machine à tisser qui, à un moment donné, va prendre le tissu, le tisser, etc., elle peut intégrer ces contraintes-là. Et en fait, ce que ça fait, c'est que ça accélère le process de production. C'est-à-dire qu'en fait entre le moment où vous décidez de faire une veste en jean, Et le moment où elle arrive en boutique, il peut se passer normalement 3, 4, 5, 6 mois. Grâce à l'IA et sa capacité à dessiner de manière ultra juste et très très proche de sa mise en fabrication, vous allez quasiment être à la demande. Donc, votre produit, il va pouvoir être mieux vendu parce qu'il sera beaucoup plus proche de la demande client. Et tous les sujets qu'on a utilisés en illustration ont tous basculé en fabrication. Donc, la capsule Kuppels, un phénomène qui s'est eu, c'est que quand ils ont fait le premier prototype, l'atelier de prototypage a fait le premier prototype, ils ont vu les dessins de l'IA, ils ont vu qu'elle s'était inspirée d'un patron. Donc, en fait, ils ont tout de suite vu comment elle avait fabriqué son vêtement
Guest:
[43:28] et donc, évidemment, ça a été beaucoup plus vite en termes de réalisation.
Monde Numérique :
[43:31] Merci Frédéric Rose, donc fondateur de la société Imki. Bonjour Benoît Grenemvald.
Guest:
[43:41] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[43:42] Experts cybersécurité chez EZ, on se retrouve régulièrement en partenariat avec Monde Numérique pour faire un point sur la cybersécurité. Alors c'est la fin de l'année et on peut dire que cette année encore, Benoît, a été marqué par un certain nombre d'événements et notamment d'importantes fuites de données. L'actualité, jour après jour, nous a appris que des tas d'entreprises avaient été victimes de fuites de données de manière diverse et variée.
Guest:
[44:11] Oui, et il n'y a quasiment pas un mois durant 2024 où il n'y a pas eu une fuite de données, on va dire conséquente, parce que malheureusement, des fuites de données, il y en a quand même un certain nombre qui passent sous les radars, mais des fuites de données conséquentes, sur des grandes enseignes et surtout qui ont fuité à la fois des données personnelles, mais aussi des informations bancaires, je pense notamment à des IBAN. Donc l'IBAN, c'est ce que l'on donne à un prestataire qui souhaite nous prélever de manière automatique, par exemple tous les mois pour un abonnement téléphonique ou un abonnement sur un réseau ou une télé.
Monde Numérique :
[44:44] Alors, on peut citer quelques victimes. Il y a eu Free, il y a eu Decathlon, il y en a d'autres ?
Guest:
[44:51] Alors, j'ai en tête effectivement Free, j'ai en tête aussi SFR, LDLC par deux fois, sur des périmètres, on va dire, différents. J'ai Auchan aussi en tête, notamment sur des cartes de fidélité. Alors, ce qu'il faut noter, c'est que dans ces fuites de données, ce n'est pas toujours l'enseigne ou l'entité qui est directement concernée. Et c'est bien souvent la problématique, c'est que pour pouvoir fonctionner, ces entités vont parfois partager nos informations avec des tiers. Et ces tiers peuvent être moins bien sécurisés que ne le sont ces grandes entités.
Monde Numérique :
[45:30] Des sous-traitants, souvent.
Guest:
[45:31] Des sous-traitants je pense par exemple à des cartes de fidélité si vous êtes une grande enseigne de retail à un grand magasin votre métier c'est peut-être pas de gérer les points de fidélité et puis les cadeaux ou les remises qui y sont attachées et donc vous allez confier cela à des professionnels qui gèrent cela pour plusieurs enseignes parfois bien souvent dont c'est le métier et puis ensuite, vous permettre de gérer votre carte de fidélité et bien ces entités là sont elles aussi responsables au terme du règlement européen sur la protection des données personnelles. Elles sont sous-traitants, mais en tant que grande entité, vous n'avez pas forcément tout le temps les moyens de vous assurer que ces sous-traitants sont aussi fiables que vous.
Monde Numérique :
[46:15] Oui, bien sûr. Alors, Benoît, quelles conséquences concrètes à ces fuites de données ? Parce qu'on a l'impression que quand ça survient, on en parle, et puis après, on oublie parce qu'on se dit finalement qu'il ne se passe rien.
Guest:
[46:27] Alors, effectivement, il y a deux effets. il y a le premier effet de la banalisation avec toutes les fuites de données qu'on a vues en 2024 on peut se dire bon bah de toute façon allez tous les français sont concernés par ces fuites de données et puis ensuite il y a un effet, retardateur qui est très pernicieux parce qu'en fait les fuites de données qui sont apparues en 2024, il va falloir un certain temps pour que les cybercriminels s'organisent les process, peut-être les agrègent et fassent une super base de données avec toutes nos informations hyper bien qualifiées parce que là quand on a un fournisseur qui nous connaît très bien et à qui forcément on donne ses vraies coordonnées pour pouvoir soit être livré soit bénéficier de remise et bien il a toutes nos coordonnées véridiques et donc les cybercriminels vont s'organiser pour pouvoir nous hameçonner la plupart du temps hameçonnage alors avec le téléphone les faux conseillers bancaires avec l'email ça on y est habitué mais grâce à l'intelligence artificielle les emails sont de plus en plus véridiques vraisemblables et puis aussi par SMS on voit que l'hameçonnage le smishing comme on dit est en recrudescence.
Monde Numérique :
[47:33] Oui, c'est-à-dire que vraiment, même si on ne nous a pas volé nos numéros de carte bancaire, identifiants, etc., c'est ça qui fait peur. Mais le fait d'avoir nos noms, nos IBAN, nos adresses, nos numéros de téléphone, etc., c'est déjà une mine d'or, en fait.
Guest:
[47:46] C'est effectivement une mine d'or et c'est ce qui va permettre de créer des hameçonnages. Alors, même si on va plus loin que l'hameçonnage, on parle d'ingénierie sociale, c'est-à-dire vous faire faire quelque chose, quel que soit le biais, contre vous. Et notamment, si je vous appelle et que j'ai votre IBAN, je sais dans quelle banque vous êtes. Je connais votre nom, votre prénom, votre date de naissance, eh bien, je peux tout à fait me faire passer pour votre banque, vous dire, vous savez, il y a une opération en ce moment qui est frauduleuse et ensemble, on va l'arrêter. Et donc, je vais vous donner un certain nombre d'informations et je vais vous dire, pour arrêter cette opération, il va falloir me donner un code par SMS que vous allez recevoir et ce code-là, eh bien, va me permettre de bloquer cette opération. Ce qui est en fait tout le contraire, le cybercriminel va mener une opération frauduleuse sur votre compte, Vous allez recevoir un code qui, par exemple, va lui permettre de l'ajouter sur votre compte. Et en fait, ça va être tout le contraire. Malheureusement, il va vous pirater.
Monde Numérique :
[48:41] Alors, face à ce fléau, à cette menace qui nous attend pour l'année prochaine, que faire ? Quel geste adopter ? On sait qu'en ce qui concerne les faux conseillers bancaires, il y a un certain nombre de dispositions législatives, réglementaires qui ont été prises récemment. Mais sinon, au quotidien et de manière individuelle, comment se protéger contre ça ?
Guest:
[49:03] Alors, c'est un conseil qui est vraiment générique. Il faut être suspicieux. Il faut aussi repérer les signaux faibles, notamment l'urgence, la pression. Et surtout, si cela vous arrive, le plus simple est de ne pas céder à la panique, de poser quelques questions qui peuvent mettre en difficulté votre interlocuteur et puis raccrocher, de ne pas hésiter. Eh bien, par exemple, si vous me connaissez bien, dans ce cas-là, je vais raccrocher et puis je vais vous rappeler à la banque sur le numéro. Et dans ce cas-là, vous allez pouvoir m'aider si vous, effectivement, vous devez m'aider. Vous pouvez aussi passer par les applications. Vous pouvez lui dire à ce conseiller, s'il y a une opération qui est frauduleuse en cours, dans ce cas-là, ce que je vais faire, c'est qu'on va raccrocher. Je vais aller dans mon application bancaire, je vais aller dans mon application de fournisseur d'accès télécom, etc. Et je vais regarder quelles sont les informations que vous êtes en train de me donner. Je vais les vérifier dans l'application et bien entendu si c'est possible activer l'authentification multifacteur ça veut dire le petit code à six chiffres soit que l'on va avoir dans une application installée sur son smartphone soit que l'on va recevoir par SMS et surtout alors, dans beaucoup de fuites de données on ne voit pas les mots de passe qui seraient parmi les éléments qui ont fuité mais vraiment avoir un mot de passe unique des mots de passe forts et dans l'idéal un gestionnaire de mots de passe pour gérer ces mots de passe c'est vraiment le, Le must-have, on est aux périodes des fêtes, si vous avez un cadeau à recevoir, un gestionnaire de mots de passe pour la fin de l'année, c'est vraiment...
Monde Numérique :
[50:33] C'est vrai, très bonne idée, cadeau, un abonnement à un gestionnaire de mots de passe, effectivement, parce que c'est vraiment l'outil indispensable, et on le voit tous au quotidien autour de nous quand on doit gérer les mots de passe perdus, oubliés, copiés des membres de notre famille, etc. Eh bien, merci Benoît Grenemvald pour nous avoir raconté ce monde merveilleux de la cybercriminalité qui décidément ne manque jamais de nous surprendre, mais avec quand même quelques petits points positifs, espérons-le, pour les années à venir, si les taux se resserrent autour de ces cybercriminels.
Guest:
[51:07] Oui, il y a tout à fait un, de quoi se défendre avec une bonne cyberhygiène, et puis deux, on voit que la police-justice, même si ce n'est pas facile, il y a quand même des avancées, et en travaillant ensemble, on peut faire en sorte qu'on réduise les fameux risques liés à la cybercriminalité.
Monde Numérique :
[51:24] C'est important, la cyberhygiène. D'ailleurs, je vais aller prendre une cyberdouche. Merci beaucoup, Benoît Grunemwald, expert cybersécurité chez EZ.
Guest:
[51:31] Merci, Jérôme.
Monde Numérique :
[51:41] C'est la fin de cet épisode de l'hebdo, le dernier de l'année avant d'abord un petit best-of, round-up, coup d'œil dans le rétroviseur la semaine prochaine. Donc, soyez là, soyez au rendez-vous comme chaque semaine à l'écoute de Monde Numérique. Et puis ensuite, on embrayera sur l'année 2025, en commençant par le CES de Las Vegas, bien sûr. Avant de vous quitter, un mot pour vous dire, tiens, que j'ai été ravi cette semaine de participer à un autre podcast. C'est celui de mon camarade de Carlos Diaz. Silicon Carnet, il vous propose une super émission récapitulative de fin d'année avec plein d'invités. Il a eu la gentillesse de me convier avec d'autres. Donc, n'hésitez pas à aller écouter ce super épisode de Silicon Carnet. Et merci d'ailleurs aux auditeurs de Silicon Carnet qui sont venus depuis quelques mois découvrir Monde Numérique, vous êtes les bienvenus restez, vous allez voir c'est très complémentaire ces deux podcasts.
Monde Numérique :
[52:33] Comme d'habitude n'oubliez pas de laisser un commentaire des petites étoiles, 5 étoiles sur Apple Podcast vous pouvez réagir également en m'envoyant un message depuis le site mondenumérique.info ou via les réseaux sociaux, j'y réponds dans la mesure du possible je réponds à tous les messages, je vous souhaite de très très bonnes fêtes de fin d'année, joyeux Noël bonne année et on se retrouve samedi prochain, passez donc une bonne fin d'année pleine de tech salut !