C'est parti pour la cinquième saison du podcast Monde Numérique, avec un épisode spécial "avant-goût" du CES de Las Vegas !
Bonne année ! Je suis ravi de vous retrouver pour la 5ème saison du podcast Monde Numérique et pour la poursuite de cette newsletter. Afin de célébrer la nouvelle année, l’habillage musical de Monde Numérique a été entièrement transformé (à écouter). Pour le reste, on garde les mêmes et on recommence. Merci pour votre fidélité !
CES 2025 : un aperçu des innovations majeures
Le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, qui se tiendra du 7 au 10 janvier 2025, promet une nouvelle fois de dévoiler des innovations marquantes qui façonneront les technologies de demain. Voici un tour d’horizon des tendances les plus attendues.
Téléviseurs révolutionnaires
Les grandes marques comme Samsung et LG devraient présenter des téléviseurs 8K sans bordures, ainsi que des écrans transparents et interactifs. Les technologies OLED et MicroLED atteindront de nouveaux sommets, combinant qualité d’image exceptionnelle et design futuriste.
L’intelligence artificielle au cœur des usages
L’IA sera omniprésente, intégrée dans des solutions allant des assistants domestiques à la gestion énergétique des foyers. Ces innovations visent à simplifier le quotidien tout en favorisant une consommation responsable.
Ordinateurs et consoles portables de nouvelle génération
Les fabricants comme Dell, Lenovo et Asus dévoileront des ordinateurs ultrafins et performants, avec une autonomie renforcée pour répondre aux besoins du télétravail et du gaming. On attend la présentation des dernières cartes graphiques du fabricant Nvidia, comme l’impressionnante GeForce RTX 5000.
Mobilité électrique et solutions de recharge
La mobilité durable sera à l’honneur avec des voitures électriques toujours plus autonomes, des vélos et scooters connectés, ainsi que des infrastructures de recharge simplifiées pour encourager une adoption massive.
Santé et bien-être à domicile
Les technologies dédiées à la santé devraient constituer un gros morceau du CES 2025, avec des montres capables de réaliser des analyses précises, des outils de suivi nutritionnel et des solutions pour améliorer le sommeil et réduire le stress.
Succès annoncé
Avec plus de 4 000 exposants, 135 000 visiteurs venus de plus de 150 pays et plus de 5 000 journalistes, le CES 2025 s’annonce dores et déjà comme un rendez-vous incontournable pour découvrir des innovations mêlant praticité, durabilité et impact positif sur la vie quotidienne. Un événement clé pour imaginer le monde connecté de demain. (30:40)
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« Plus qu’un salon, un temps d’échange humain et technologique unique »
Interview
Matthieu Deboeuf-Rouchon et Lionel Tardy, auteurs du “Guide de Survie du CES”
Quelles grandes tendances émergent cette année ?
Lionel Tardy : Cette édition met en avant trois piliers : l’entreprise connectée et intelligente, une société augmentée grâce aux technologies, et le rôle central de l’humain, notamment en e-santé. Ce dernier domaine, avec des innovations comme le robot compagnon Ropet ou les avancées en séquençage ADN, montre à quel point la tech s’intègre dans notre quotidien. Et bien sûr, l’intelligence artificielle générative est omniprésente, redéfinissant nos interactions et usages.
Quelle place pour la French Tech cette année ?
Lionel Tardy : L’espace réservé à la French Tech a diminué, mais la qualité devrait être au rendez-vous avec des startups bien préparées et orientées vers des résultats concrets. Le défi pour elles reste de passer à l’échelle et de rivaliser avec des géants mondiaux. La French Tech a un potentiel immense, mais elle doit maintenant prouver sa capacité à s’imposer durablement sur la scène internationale.
Quels conseils donneriez-vous aux participants ?
Mathieu Deboeuf-Rouchon : La clé, c’est l’organisation. Le CES, c’est immense, avec des dizaines de halls et des kilomètres à parcourir. Chaque déplacement doit être optimisé, et il faut savoir à l’avance quels exposants et conférences sont prioritaires. Préparez aussi votre matériel : prenez plusieurs batteries et restez flexible, car la sérendipité joue souvent un rôle important. Enfin, anticipez les contraintes de communication : malgré les progrès, le réseau reste parfois saturé. Dans tous les cas, vous en tirerez quelque chose. Plus qu’un salon, le CES reste un temps d’échange humain et technologique unique. (16:45)
L’actu de la semaine
Mystérieuse explosion d'un cybertruck Tesla à Las Vegas, à quelques jours de l'ouverture du CES. (03:46)
Collision insolite entre un taxi autonome et un robot livreur à Los Angeles. Un aperçu de l'avenir des interactions robots ?
L'assistant Siri accusé d'écouter des conversations privées, Apple propose un arrangement financier. (07:18)
L'Europe impose l'USB-C comme connecteur universel, une avancée vers moins de déchets électroniques. (09:50)
Innovation de la semaine
DeepSeek, L'IA chinoise qui redéfinit les standards
La Chine frappe fort sur la scène de l’intelligence artificielle avec DeepSeek V3, un modèle open source doté de 671 milliards de paramètres, surpassant ses concurrents occidentaux comme Llama 3.1 ou GPT-4. Développé pour des applications variées, de la génération de code à la traduction, il se distingue par son coût de développement modéré et sa transparence. Disponible sur des plateformes comme Hugging Face, DeepSeek V3 pourrait marquer un tournant dans l’équilibre des forces mondiales en IA. (12:17)
Transcription :
Monde Numérique :
[0:10] Salut, salut et bonne année 2025. Oui, c'est bien Monde Numérique que vous écoutez. Bienvenue dans l'hebdo, le premier de l'année, avec un tout nouveau générique qui nous accompagnera tout au long de l'année. Car qui dit nouvelle année dit bonne résolution et on avait besoin d'un petit peu de rafraîchissement. Alors pour ce premier épisode de l'année 2025, on part vers de nouvelles aventures et on part tout d'abord en direction du CES de Las Vegas qui ouvrira ses portes dans quelques jours. Un événement à vivre sur Monde Numérique. Pour vous mettre dans l'ambiance dans cet épisode d'une interview, une seule, cette semaine, mais avec deux invités, les auteurs du guide de survie du CES, Mathieu Deboeuf-Rouchon et Lionel Tardy, ce sera dans la deuxième partie de cette émission.
Monde Numérique :
[0:58] Avant cela, l'actu de la semaine, c'est d'abord l'explosion d'un véhicule Tesla à Las Vegas, précisément des robots qui se rentrent dedans à Los Angeles. Siri accusée d'écouter aux portes. Et l'Europe, toujours occupée à réglementer, qui impose la généralisation du connecteur USB-C sur nos appareils électroniques. Exceptionnellement, pas de débrief transatlantique avec Bruno Guglielminetti. On le retrouvera prochainement à Las Vegas. En revanche, comme chaque semaine dans l'hebdo, l'innovation de la semaine, on parle de DeepSync, cette IA chinoise qui rebat les cartes de l'intelligence artificielle. Bienvenue à l'écoute de Monde Numérique. C'est l'hebdo du 4 janvier 2025.
Monde Numérique :
[1:49] Je suis sincèrement ravi de vous retrouver pour ce nouvel épisode qui marque l'entrée dans la cinquième saison de ce podcast. Monde numérique, c'est le meilleur d'à la tech, disponible sur toutes les plateformes de podcast, sur YouTube, sur vos assistants vocaux également, et puis sur le site mondenumérique.info. Je vous souhaite une très belle année 2025. Qu'elle soit placée sous le signe de l'innovation, de la curiosité, et pourquoi pas de quelques grandes révolutions technologiques qui nous attendent peut-être encore cette année. Alors un épisode un peu spécial, on n'est pas encore tout à fait en vitesse de croisière, d'ailleurs c'est une version unique de l'hebdo, un épisode donc presque entièrement consacré au CES de Las Vegas qui ouvrira la semaine prochaine avec une longue interview, je l'ai dit, dans la deuxième partie de cette émission. On va tout vous dire sur à la fois le programme de l'édition 2025 du Salon, mais aussi sur le CES, ce qu'est ce Salon. Et puis, ce sera bien sûr à suivre jour après jour à partir du 6 janvier avec un épisode spécial quotidien, un compte-rendu quotidien. Et puis, bien sûr, des interviews recueillies sur place. Je vous invite également à me suivre sur les réseaux sociaux, sur X, LinkedIn, Instagram, Facebook, TikTok et même Blue Sky, ainsi que YouTube pour des instantanées en vidéo, en direct du salon. Alors, vous écoutez ce podcast, je suis en route pour Las Vegas. Et c'est d'ailleurs en partie grâce à vous, vous qui avez contribué financièrement à ce projet grâce à vos dons.
Monde Numérique :
[3:17] Merci donc au tout dernier donateur Mathieu, Nicolas, Olivier. Des dons, aussi modestes soient-ils parfois, qui déjà font extrêmement plaisir sur le principe et qui vont permettre de contribuer à faire face aux frais d'un déplacement comme celui-ci. Il est encore temps d'ailleurs, si vous le souhaitez, de contribuer en allant tout simplement sur le site monnumérique.info ou en cliquant sur le lien en description de cet épisode.
Monde Numérique :
[3:47] C'est l'image choc de ce début d'année, un cyber-truck Tesla en feu devant l'hôtel Trump à Las Vegas. Ça s'est passé mercredi dernier, le 1er janvier. Bilan, plusieurs blessés autour du véhicule et un mort, l'homme qui était au volant de cette voiture, stationnant juste devant l'entrée de l'hôtel. C'est l'un des deux drames qui endeuillent l'Amérique en ce début d'année, avec l'attentat en Nouvelle-Orléans. Alors vous allez me dire, ce n'est pas vraiment une info liée à la technologie, cette histoire-là. Mais quand même, le fait que ça soit passé à Las Vegas, cela interpelle, car cette explosion est survenue quelques jours avant l'ouverture du CES, et en plus dans un véhicule Tesla.
Monde Numérique :
[4:25] Alors que s'est-il passé ? Eh bien, à l'heure où j'enregistre ce podcast, on ne le sait pas encore exactement. On sait juste que l'homme était un militaire en permission. Il semble qu'il se soit donné la mort d'une balle dans la tête à l'intérieur du véhicule, avant l'explosion de celui-ci, qui contenait des feux d'artifice et des bidons d'essence, apparemment. En tout cas, un hôtel lié à Donald Trump, un véhicule lié à Elon Musk. On s'est demandé immédiatement s'il n'y avait pas une motivation politique. Et puis, il y a l'aspect Tesla et le fait qu'il s'agisse d'un véhicule électrique a évidemment suscité immédiatement des interrogations sur une possible défaillance de la batterie. Elon Musk a volé au secours de sa marque en tweetant plusieurs fois pour indiquer qu'on n'avait aucune information concernant ce qui s'était réellement passé d'un point de vue technique. Et d'ailleurs, il semble qu'en fait, le quasi-blindage du Cybertruck est plutôt permis d'atténuer la force de l'explosion.
Monde Numérique :
[5:19] Ça se passe aux Etats-Unis toujours, un accident peu banal, qui est une sorte d'apéritif peut-être de ce qui nous attend pour les années à venir. Un accident sans gravité, heureusement, mais insolite. C'est un taxi autonome de la compagnie Waymo, appartenant à Google, qui est entré en collision avec un robot livreur de repas, appartenant lui à l'entreprise Serv Robotics. Accident donc entre deux robots. En pleine rue, ça s'est passé à Los Angeles le 27 décembre dernier. Le petit robot livreur avait du mal à monter sur un trottoir, en fait, et la voiture ne l'a pas vue.
Monde Numérique :
[5:51] Bon, contrairement à ce qui se serait peut-être passé avec des humains, eh bien, les deux robots ne se sont pas engueulés et ils n'ont pas été vraiment endommagés. Chacun a repris tranquillement sa route après le choc. Il y a une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, vous l'avez peut-être revue. Bon, comment est-ce que c'est arrivé ? Eh bien, d'après la personne, justement, à l'origine de cette vidéo, en fait, le robot livreur a traversé alors que le feu piéton était déjà au rouge. Le vilain robot, il pensait peut-être avoir le temps de faire ce qu'il voulait faire, de traverser la rue, mais le problème, c'est qu'il n'a pas réussi à monter sur le trottoir du premier coup. Donc, il a reculé, il s'y est pris à plusieurs fois, on le voit sur la vidéo, et c'est à ce moment-là que le taxi qui tournait à l'angle de la rue a heurté l'engin. D'après le site spécialisé TechCrunch, le véhicule Waymo aurait identifié le robot livreur comme un objet inanimé, et c'est donc par sécurité qu'il aurait choisi de ne pas l'éviter, afin de ne pas modifier sa trajectoire, et d'éviter de se retrouver au milieu de la chaussée juste pour éviter un objet non humain. Alors c'est moins anecdotique qu'il y paraît finalement cet accident justement pour cette raison-là, parce qu'on se retrouve avec d'un côté un robot qui a sans doute mal estimé son temps de parcours avec une difficulté, un obstacle qu'il a eu du mal ensuite à surmonter et puis de l'autre côté une voiture robot qui elle a fait le choix de percuter un autre robot pour éviter sans doute de mettre en danger potentiellement des humains qui se seraient trouvés plus au milieu de la route.
Monde Numérique :
[7:18] Les grandes oreilles de Siri, on en parle ici aux Etats-Unis à propos d'une affaire qui commence à faire pas mal de bruit. On soupçonne souvent les assistants vocaux ou les smartphones de nous écouter à notre insu. On sait que c'est faux, et j'en ai déjà parlé dans le monde numérique. C'est faux, sauf lorsqu'une erreur se produit, et en l'occurrence, lorsque survient ce qu'on appelle un faux positif. Autrement dit, votre assistant vocal peut se déclencher en croyant avoir entendu le mot-clé de déclenchement, le fameux wake word. C'est le cas également avec les assistants Google, Amazon, etc.
Monde Numérique :
[7:53] Et puis on sait également que des fabricants d'assistants intelligents écoutent parfois les enregistrements, ou en tout cas les font analyser, souvent par des sociétés tierces, à des fins d'amélioration du système, et à condition que l'utilisateur ait donné d'ailleurs l'autorisation dans l'application. Or, c'est parce que leurs conversations privées auraient été écoutées accidentellement par Siri, l'assistant d'Apple, que des consommateurs américains ont entamé, il y a quelques années, une action collective en justice. Le recours faisait suite à une enquête du média britannique de Guardian, paru en 2019, qui affirmait que des sous-traitants d'Apple entendaient régulièrement des conversations privées portant, par exemple, sur des sujets médicaux.
Monde Numérique :
[8:32] Sur des usages de stupéfiants, ou même encore des enregistrements de couples en train d'avoir des relations sexuelles. Ça, c'est ce que disait le gardien. Pour aggraver les choses, des utilisateurs affirment, eux, avoir reçu des publicités ciblées après avoir été écoutés accidentellement par Siri. En tout cas, c'est ce qu'ils affirment, des publicités, notamment pour des baskets ou des restaurants dont ils avaient mentionné les marques et les enseignes à proximité de leur appareil Apple. Ce qui laisserait donc penser que certaines informations privées auraient été transmises à des annonceurs. Alors, il faut bien préciser que les plaignants n'ont pas du tout obtenu gain de cause dans cette affaire, car il n'y a pour l'instant aucun jugement. Mais Apple, et c'est ça l'info, vient d'accepter un accord en proposant de payer malgré tout un dédommagement, histoire de se débarrasser de ce fil à la patte, visiblement. Apple propose aux utilisateurs concernés de toucher jusqu'à, alors c'est pas mirifique, jusqu'à 20 dollars par appareil, et à condition de jurer sous serment que leur assistant Siri a été accidentellement activé. Au total, ça devrait coûter 95 millions de dollars à la marque, à la pomme, à condition que la justice américaine accepte et enterrine cet accord. A noter qu'Apple n'est pas la seule entreprise accusée d'avoir laissé des personnes écouter des enregistrements confidentiels. Une action similaire est en cours actuellement contre Google.
Monde Numérique :
[9:50] Retour en Europe avec l'une des news tech de la fin de l'année 2024. Depuis le 28 décembre, en Europe, les appareils électroniques doivent avoir un seul et même connecteur, le connecteur USB-C. Fini les mini-USB, micro-USB, Lightning et autres mini-jack propriétaires. Ainsi en ont décidé les instances européennes dans leur grande sagesse réglementaire. Le connecteur unique concerne donc la plupart des appareils électroniques portables, Smartphone, tablette, appareil photo numérique, console de jeu, casque audio, enceinte nomade, liseuse, etc. Pour ce qui est des ordinateurs portables, les fabricants, en revanche, bénéficient d'un délai de grâce. Ils auront jusqu'au 28 avril 2026 pour passer à l'USB-C pour ceux qui ne l'ont pas encore fait. Ça veut donc dire que depuis ce 28 décembre, tous les nouveaux appareils vendus en Europe devront être équipés d'une prise USB-C pour la recharge et rien d'autre. Sinon ils seront dans l'illégalité. Le but est environnemental, il s'agit de limiter la production de déchets électroniques.
Monde Numérique :
[10:55] Par la prolifération des chargeurs divers et variés, c'est vrai qu'on en a tous plein nos tiroirs, et désormais d'ailleurs vous ne trouverez plus de chargeurs neufs dans la boîte lorsque vous achèterez un appareil électronique, partant du principe qu'on en a déjà plein à la maison. Même Apple, après avoir beaucoup râlé, s'est plié à la décision qu'il avait d'ailleurs anticipée, puisque l'iPhone est déjà passé à l'USB-C depuis l'avant-dernier modèle, l'iPhone 15, et les anciens modèles équipés de connecteurs Lightning propriétaires ne seront donc plus distribués une fois que les derniers stocks auront été écoulés. Sur le principe, ce n'est pas une mauvaise idée, cette décision. On peut quand même se demander si, d'une part, ça ne risque pas de freiner l'innovation technologique, car que se passera-t-il demain si un autre type de connecteur, je ne sais pas, meilleur, plus petit, plus pratique, plus économique, même au niveau environnemental, est trouvée. Et puis à noter que ça ne règle pas non plus la question des différences de puissance entre les différents chargeurs. Si vous branchez un ordinateur sur un petit chargeur USB de smartphone, il risque de ne pas se recharger, faute de puissance. À l'inverse, un smartphone connecté à un gros chargeur très puissant, s'il n'est pas équipé d'un système de régulation, pourrait se mettre à chauffer. Enfin, au regard des grands enjeux actuels liés au numérique, on peut se demander si cette histoire de chargeur n'est pas un petit peu dérisoire et s'il n'y aurait pas d'autres priorités.
Monde Numérique :
[12:17] Chaque semaine, dans l'hebdo, je vous propose un focus sur une innovation technologique en particulier. C'est l'innovation de la semaine. Et cette semaine, je dois vous parler d'intelligence artificielle pour changer, avec un nouveau modèle d'IA particulièrement puissant, qui a une particularité. En plus, il est chinois. Et oui, on est plutôt habitué, il faut bien l'avouer, aux innovations américaines dans ce domaine. Mais voici la preuve que les États-Unis n'ont pas le monopole de l'innovation en IA. L'empire du milieu se fait remarquer avec ce nouveau LLM baptisé Dipsyc, Dipsyc V3. Avec ses 671 milliards de paramètres, c'est-à-dire les neurones de l'IA en quelque sorte, Dipsyc V3 écrase littéralement la concurrence en termes de puissance brute, selon des tests réalisés par des experts du secteur. Ce serait le modèle le plus puissant dans sa catégorie, surpassant des concurrents de premier plan tels que Lama 3.1 de Meta, ou QN 2.5 d'Ali Baba. Il afficherait des performances exceptionnelles, notamment dans des domaines comme la génération de code informatique, la traduction, encore bien sûr l'écriture de texte. Et puis il a une autre particularité, ce DeepSeek, il est open source. Ça signifie que n'importe qui peut se l'approprier et aussi savoir exactement ce que contient son code informatique.
Monde Numérique :
[13:37] Qui, d'une certaine manière, est une garantie intéressante pour un modèle venant de Chine, à propos duquel on pourrait éventuellement avoir quelques craintes. Mais là, il y a donc moyen de s'assurer qu'il n'y a pas un petit bout de code un peu trop curieux caché à l'intérieur. En tout cas, pour la version téléchargeable du modèle. DeepSig V3 est disponible en effet sur Hugging Face ou encore sur GitHub, des plateformes connues des professionnels. Et puis, pour le grand public, pour vous et moi, il y a une interface web à laquelle on peut accéder en allant sur le site chat.dipsic.com. Vous pouvez l'essayer, c'est gratuit. Enfin, il y a également une API.
Monde Numérique :
[14:12] A noter que ce DeepSync intègre aussi une fonction de recherche sur le web, comme ChatGPT, enfin comme le nouveau SearchGPT ou encore Perplexity. Enfin, last but not least, comme on dit, ce qui rend DeepSync V3 vraiment remarquable, c'est son coût extrêmement modéré pour une telle puissance, puisque son développement n'aurait coûté que 5,5 millions de dollars, ce qui est minime par rapport aux centaines de millions de dollars de l'entraînement de Chipiti4 par exemple et son coût d'utilisation via une API s'avère également très compétitif. Alors il y a quand même quelques limitations d'abord sa taille imposante qui nécessite une très grosse infrastructure informatique autrement dit beaucoup de serveurs et puis par ailleurs moi je l'ai testé sur l'aspect recherche en ligne et ce n'était pas brillant il faut bien le dire avec quelques erreurs factuelles comme par exemple le fait d'attribuer le podcast Monde Numérique à Radio France et avec, pour animateurs et animatrices, des gens qui ne sont pas du tout moi-même. Enfin, sur des questions sensibles, un peu politiques, eh bien, on retrouve quand même, il faut le dire, la patte chinoise. Par exemple, je lui ai demandé si la Chine était une démocratie. Il m'a répondu que ça dépend de la définition que l'on utilise et du point de vue adopté. C'est à peu près la réponse que vous ferez les autorités chinoises. Tandis qu'à la même question, Chagipiti répond carrément « Non, la Chine n'est pas une démocratie ». En tout cas, voilà, DeepSync V3.
Monde Numérique :
[15:39] Une alternative à considérer néanmoins face au modèle occidentaux existant.
Monde Numérique :
[15:53] Plus de 4 000 exposants, 135 000 visiteurs venus de 150 pays, plus de 5 000 journalistes. Le salon CES de Las Vegas, le plus grand salon high-tech du monde, ouvrira donc la semaine prochaine. C'est l'événement qui, chaque année quasiment, marque l'ouverture de la saison high-tech, pourrait-on dire. Alors, le salon ouvrira officiellement mardi, mardi 6 janvier, le soir en France. Mais il y aura, comme chaque année, des événements aussi en amont. Il y a des présentations, le CES Unveiled, etc., les conférences de presse, les kinos des grandes marques et tout. Et je vous raconterai l'essentiel de ces annonces dans le podcast Monde Numérique. Donc, restez à l'écoute. Pour vous mettre dans l'ambiance tout de suite, je vous propose de retrouver mes invités de la semaine qui sont de vrais connaisseurs du Salon de Las Vegas.
Monde Numérique :
[16:46] Mathieu Deboeuf-Rouchon et Lionel Tardy. Bonjour à tous les deux.
Guest:
[16:49] Bonjour Jérôme. Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[16:51] Pourquoi deux invités ? Parce que vous êtes les deux co-auteurs du désormais incontournable guide de survie du CES. La nouvelle édition évidemment vient de sortir. Ça fait combien d'années que vous faites ce guide ?
Guest:
[17:02] Ça fait cinq ans, c'est la cinquième édition. Cinquième édition officielle et quelques éditions qui étaient plus confidentielles, dédiées aux délégations qu'on accompagnait avant. Ça fait cinq ans que c'est officiellement publié, on est très content de cette cinquième édition.
Monde Numérique :
[17:16] Pas mal. alors ce qui est intéressant dans votre guide c'est que ça permet de se projeter avec quelques jours d'avance dans ce salon de Las Vegas vous allez nous dire tout à l'heure un peu quelles sont les tendances que vous vous avez repérées parce que vous avez passé en revue la liste de tous les exposants toutes les innovations tout ce qui va être présenté enfin de tout ce qu'on sait à l'heure actuelle, mais c'est aussi un guide et ça c'est amusant même si tout le monde ne va pas au CES c'est aussi un guide qui s'adresse à ceux qui se rendent au CES de Las Vegas c'est aussi un guide pratique c'est bien ça ?
Guest:
[17:47] Une grande partie, Jérôme, de ce guide est axée sur la préparation.
Monde Numérique :
[17:53] Bien alterdit.
Guest:
[17:54] Oui, comment je me fais une place, c'est-à-dire en fonction de mes centres d'intérêt, en fonction des halls d'expo que je vais fréquenter, où je vais être hébergé, quel type d'hôtel je cherche, comment je vais me déplacer sur place, etc. Et puis, ça va jusqu'aux boîtes de nuit ou quelques spectacles pour ceux qui ont le temps qu'ils pourraient éventuellement fréquenter. Donc, c'est vraiment une partie très dense qui, finalement, au bout du compte, occupe quasiment une petite moitié du livre sur vraiment la préparation, alors un peu d'histoire de Las Vegas, mais surtout un peu d'histoire du CES, mais surtout vraiment des tips and tricks réels qui sont à usage professionnel pour pouvoir mieux manager sa visite.
Monde Numérique :
[18:35] Alors justement, qu'est-ce qu'il faut savoir quand on va au CES de Las Vegas ? Déjà, il faut savoir que c'est un salon exceptionnel qui dure presque une semaine. Et en plus, c'est pour nous, Européens, à l'autre bout du monde. Donc, c'est forcément un peu une aventure. Mais comment est-ce qu'il faut se préparer pour aborder cette aventure ? Est-ce que vous avez juste quelques tips précisément ?
Guest:
[18:59] Je commence parce que je sais que si je te dis la parole à Mathieu, il en a pour 10 minutes. Se préparer c'est d'abord se préparer à marcher et donc la localisation dans la.
Monde Numérique :
[19:11] Moquette qui monte jusqu'au genou tout.
Guest:
[19:13] Ça ouais parfois c'est assez onctueux sur certains stands tu as raison, on reconnait on reconnait l'expert qui marche aussi sur cette moquette tous les ans mais c'est clair qu'il faut s'apprêter à marcher et il ne faut pas se dire que le plan de Las Vegas que l'on peut avoir quand on fait une petite recherche sur Google Maps c'est quelque chose qui ressemble à une ville européenne, alors nous, on est parisiens, mais à une ville européenne, c'est-à-dire que quand on regarde la largeur d'une avenue, on a la largeur d'une avenue parisienne. Les avenues de Las Vegas, ça sont juste trois à quatre fois plus larges. Donc, les unités de dimension, on se dit, on n'est pas loin. Une petite anecdote, une grosse partie de l'exposition, notamment toute la partie start-up, se passe au Vénétien Campus, donc l'hôtel Palazzo Vénétien, et on se dit, tiens, je vais trouver une chambre au Flamingo, ce n'est pas très loin, il faut juste 20 minutes pour faire le Flamingo, le Vénétien. Donc, ça fait partie des choses où on fait alerte, alerte, et là, on ne parle pas d'hôtels qui sont un peu plus excentrés, on parle de ceux qui sont vraiment autour. Donc, on s'apprête à marcher, et donc, il faut trouver les bonnes dispositions en fonction de ces objectifs et des rencontres que l'on a envie de faire sur place.
Monde Numérique :
[20:25] C'est vrai, moi, je me suis fait piéger plusieurs fois. Comme les hôtels sont gigantesques, on a l'impression qu'ils sont tout prêts, Mais en réalité, ils sont tous très loin les uns des autres et on se déplace beaucoup plus souvent en voiture, en VTC, en taxi, qu'à pied. Enfin, on peut marcher un peu, mais on est vite limité. Mathieu de Boeuf-Rouchon, il faut vraiment se préparer physiquement et puis aussi, il faut s'organiser pour savoir ce qu'on va y faire, pour que ce soit profitable, cette histoire-là.
Guest:
[20:52] C'est un peu dans la continuité de ce que dit Lionel. Tu le soulignes à très juste titre, la préparation et le facteur temps. Considérer que les journées débutent très tôt. idéalement à 5h ou 6h du matin plus facile pour nous en début de CES en tant qu'Européens, pour recartographier les sujets qu'on doit traiter pour identifier la façon dont on va s'organiser dans la journée puisque le CES s'ouvre à 9h à peu près, de 9h à 18h il faut être sur le floor c'est 9h à peine, pendant lesquelles si on n'a pas d'objectif si on se déplace sans savoir vraiment où on va si on a mal organisé les zones d'exposition si on n'a pas préparé son parcours, naturellement ce temps est un temps qui est perdu est un temps qui est irratrapable on conduit en moyenne sur le CES une trentaine de réunions au-delà des rencontres dans la semaine une réunion vraiment.
Guest:
[21:40] Business de partenariat avec des potentiels partenaires ou des partenaires technologiques clés. On rencontre beaucoup de personnes, le temps est une condition à la réussite du CES et pour optimiser son temps, la préparation, c'est-à-dire que chaque point de rencontre doit être identifié, il faut 80% de choses déjà préétablies et 20% de temps dédié à la sérendipité, au fait de se balader et de laisser libre cours à une rencontre fortuite comme on pourrait peut-être l'avoir cette année, on espère le rencontrer, le Ropet qui est ce robot, compagnon qu'on va avoir sur sa table de nuit comme un petit chien que l'on va caresser et qui fait que bien qu'on y aille pour du professionnel, il y a des fois quelques petits gadgets qui nous font marrer et qui font le succès et souvent ce que l'on retient d'ailleurs en premier lieu, souvent à temps d'ailleurs du CES de Las Vegas. La préparation, les rencontres, les objectifs, savoir pourquoi on y va, sont essentiels. Et puis le matériel, prenez deux batteries. Si j'ai un conseil à vous donner et un seul, c'est laisser votre chargeur toujours dans votre poche, un autre en plus, et toujours charger en économie de batterie par défaut parce que sinon à 16h vous n'avez plus de batterie et puis 16h c'est le début de l'autre journée du CES, c'est-à-dire le début de l'apéritif, des after-work, des rencontres, des dîners professionnels et ensuite tout ce que l'on pourra faire dans la nuit. Professionnel, j'entends, parce qu'on n'est pas forcément les bienvenus à Las Vegas, il faut le dire souvent, parce que les acteurs de la tech travaillent trop, ne dépensent pas assez. C'est ce que nous disent les taxis à chaque fois qu'on les rencontre.
Monde Numérique :
[23:05] Oui, c'est vrai. Ils sont moins sur les machines à souhait dans les taxis que les autres visiteurs habituels de Las Vegas. C'est intéressant. Effectivement, prévoir plusieurs batteries. c'est encore pire quand on est dans les médias et que le matériel est une chose très importante, il faut des caméras, il faut des micros il faut quelque chose qui soit souple transportable, pas trop lourd en même temps, performant tout ça, on peut noter aussi, je ne sais pas si je pense que vous ne me contredirez pas mais, paradoxalement ça a beau être un salon de high tech, les communications ne sont pas toujours faciles même si ça s'est un peu amélioré ces dernières années mais moi j'ai toujours été frappé par le fait qu'il y a une telle saturation, il y a une telle concentration de gens en plus hyper connectés qui ont tous un, deux ou trois, appareils communicants, du coup il n'y a plus de réseau et il est parfois très difficile de communiquer en fait au CES.
Guest:
[23:53] On en a subi l'expérience une fois on pourra te raconter une anecdote très surprenante d'une interview de Gary Shapiro où effectivement on avait appuyé sur le bouton mais je pense que le réseau n'était pas suffisamment là, résultat des courses en 2017, on n'avait rien enregistré, mais voilà ce sera une private joke, mais dans les faits effectivement le réseau est critique sur le CES il ne faut pas l'oublier c'est à dire que alors ça marche mieux quand même depuis quelques nous on est en 4G, 4G, 5G tout le temps en lieu et place du wifi qui est disponible ce qui nous assure déjà peut-être une meilleure couverture moins de problèmes ces dernières années mais on sent que sur certains halls c'est quand même compliqué de passer des gigas de photos par jour, ou des gigas de vidéos parce que si on peut donner d'ailleurs un autre conseil c'est que dans ces médias qu'on enregistre c'est de tout stocker le plus rapidement possible en ligne, parce que naturellement ça va être exploitatif rapidement et puis quand on prend une photo d'instant d'accessoirement photo d'ensemble photos du produit, vidéos de la démo. Voilà, comme ça, on a à peu près tout ce qui nous permet de rebondir derrière et tout ça, il faut l'envoyer en ligne et il faut souvent le partager en live et je pense que d'ailleurs pour toi, dans ton quotidien, le fait que le studio de François notamment se déplace sur place, c'est beaucoup plus pratique.
Monde Numérique :
[25:04] Tout à fait. Alors ça, c'est pour la partie, bon ben voilà, un peu la cuisine interne pour les gens qui vont au CES, qu'ils soient exposants, visiteurs, journalistes, etc. Il faut donc rappeler qu'on y va pour des raisons, enfin, les professionnels. Ils vont pour des raisons professionnelles, soit pour se montrer, faire du contact, soit pour découvrir des innovations dont ils auront besoin dans leur business dans les mois qui suivent. Revenons maintenant un peu à l'essence du salon. Pourquoi ce CES, Consumer Electronics Show de Las Vegas, est-il aussi important et comment se fait-il qu'il arrive à continuer à maintenir son leadership ? J'ai lu dans votre livre, dans votre guide, que c'était donc la 57e édition. Il faut rappeler un petit peu brièvement, comme on le fait chaque année, l'histoire du CES de Las Vegas ?
Guest:
[25:48] Oui, l'histoire du CES, c'est d'abord un salon qui s'adresse à l'électronique grand public comme son nom l'indique. C'est très simple. Et donc, on a commencé par y voir des postes de radio, des postes de télévision, très peu d'exposants, plusieurs éditions, des éditions d'été, des éditions d'hiver, des éditions qui, il y a quelques années, ont essayé de s'exporter dans le sud-est asiatique, etc. Et à chaque fois, c'était de se dire, est-ce qu'aujourd'hui, dans notre vie, les appareils électroniques ont une place prépondérante ? La réponse, elle est oui, et d'autant plus depuis l'énorme avènement du smartphone et des années 2010, on sait très bien que quand l'Internet est devenu de l'Internet portable et dans notre poche omniprésent, everywhere, on savait très bien que l'électronique qui a été détrônée par l'informatique était quelque chose qui était omniprésent. Et finalement, le CES, qui était le salon de l'électronique, a pris ce tournant et a confirmé que l'usage des technologies issues de l'électronique puis de l'informatique étaient des usages pour le consommateur du quotidien, pour le consumer habituel. Et finalement, c'est ça qui vient être frappé dans l'observation, c'est-à-dire cette capacité que l'on a à parfois s'émerveiller sur quelque chose qui n'aura pas de...
Guest:
[27:15] Pas de suite. Je sais que tu as testé le Rabbit R1 l'année dernière et on voit bien que ça fait beaucoup de bruit.
Monde Numérique :
[27:24] La brosse à dents connectée, des choses comme ça. Ça fait beaucoup de buzz et puis il n'y a pas de suite.
Guest:
[27:31] Non, parce qu'à un moment, il va falloir que ça passe le cap de l'adoption. On voit bien que les large language models de l'intelligence artificielle, tels qu'ils étaient présentés par le Rabbit, c'était les larges action models et là on est en train de voir que justement ces modèles d'action mûs par de l'intelligence artificielle issus de données qui viennent de capteurs vont probablement cette année, l'année prochaine, dans quelques années se traduire en usage véritablement courant et mainstream pour le consommateur que nous sommes au quotidien mais il faut que cette barrière passe, c'est-à-dire la barrière du prix, la barrière de la mise à l'échelle la barrière de l'usabilité et puis la barrière de l'expérience utilisateur. Et donc, cette continuité, c'est le CES, c'est-à-dire que le CES est devenu cette association entre le hardware et le software. Même s'il a commencé très hardware, le software a pris sa place avec l'avènement de l'Internet depuis 15 ans maintenant. Et on voit bien que tout, et encore plus cette année, sera la résultante probablement de l'association, de l'agrégation des technologies software et des technologies hardware pour pouvoir proposer des produits et des services qui soient agréables aux utilisateurs, user-friendly, comme on dit.
Monde Numérique :
[28:48] Oui, mais c'est vrai que ce n'est pas grave au fond s'il y a des choses comme ça qui font le buzz et puis après ça n'a pas de suite parce que ça fait partie du show, jusqu'au moment où quand même, quelquefois, certains tirent un peu trop dans ce sens-là et vont présenter des trucs que nous on qualifiera de bullshit, c'est-à-dire pour faire parler d'eux et en sachant très bien que, sachant dès le départ qu'il n'y aura pas de suite. Ça, c'est un peu le côté pas très agréable du CES parfois.
Guest:
[29:16] On peut en noter quelques-uns. J'ai souvenir du drone livreur de papier toilette qui avait été proposé par un grand équipementier. Il y avait eu aussi la patate connectée, fut un temps. La patate connectée, oui. Le grand classique, c'était un fake à 200%. Et il y a eu un engouement dedans. Pour ceux qui visualisent, c'était quand il y avait un jeune homme, d'ailleurs assez habile, qui avait fait croire qu'en connectant une patate, une pomme de terre, et en plugant une antenne Wi-Fi à l'intérieur, qui est une antenne Wi-Fi qu'on connecterait à notre laptop, ça allait donner du réseau Wi-Fi et une auto-alimentation. Fantastique, mais tout le monde s'est embarqué dedans. Et là, on voit le truc apparaître, on se dit « Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? C'est sur le récapard. » Et le nombre de personnes qui l'ont relayée, c'était assez saisissant.
Monde Numérique :
[30:07] Même s'ils l'ont relayée, sans toujours y croire, mais on se pose la question, on se demande en si, etc.
Guest:
[30:15] À l'heure de l'orientation de l'influence des populations, je pense que ce serait encore peut-être plus fort en 2024, en 2025.
Monde Numérique :
[30:24] Mais c'est rigolo, c'était un Français qui avait fait ça, mais c'était presque un happening artistique. Je crois que c'était quelqu'un qui n'était pas de la sphère tech, mais je vous emmerde.
Guest:
[30:36] Vous le déguisez, vous le montrez. Il voulait dénoncer la futilité des sujets.
Monde Numérique :
[30:41] La futilité, une certaine absurdité. Bon, mais il n'y a pas que ça, il n'y a pas que des patates connectées.
Guest:
[30:45] On était sur un CES très effectivement en hype de choses qui n'étaient pas forcément utiles au quotidien, ce qui a bien changé depuis les cinq dernières années.
Monde Numérique :
[30:54] C'est vrai. Alors, puis ça a été quand même le CES dans le passé, on le rappelle à chaque fois, c'est là qu'a été annoncé le premier lecteur de DVD, le premier magnétoscope, toutes ces choses-là qui ont quand même bien changé nos vies après. Alors, cette édition 2025, comment la voyez-vous, messieurs, Mathieu de Boeuf-Rouchon, Lionel Tardy, dans votre guide de survie du CES ? Vous passez en revue les différentes thématiques. Qu'est-ce que vous avez noté en particulier ?
Guest:
[31:22] Allez, je vais commencer parce que je sens que l'unel était chaud, donc je vais lui prendre le micro.
Monde Numérique :
[31:26] Mathieu !
Guest:
[31:27] Trois piliers qui sont forts et qui se dégagent. Pour moi, et c'est quelque chose qui m'est cher, c'est effectivement l'entreprise connectée et intelligente. Deuxième pilier, c'est plutôt la société et la façon dont la société draine le changement, est augmentée et rendue plus intelligente grâce aux technologies. Donc, propos des expériences aussi plus fluides. Et troisième pilier, c'est le people, donc tout ce qui va tourner autour de l'humain. À la fois dans la santé, etc. Mais je pense que, voilà, ça, c'est les trois piliers forts qu'on peut considérer comme des verticales. Et puis ensuite, il y a des grandes horizontales. Première horizontale qui est clé, c'est quand même d'aller, ce qu'ils ont appelé d'ailleurs la CT1, c'est « Beyond the Frontiers of Intelligence », aller au-delà des frontières de l'intelligence, comprendre que l'intelligence artificielle, générative qui plus est, est complètement diffuse, de plus en plus diffuse dans notre environnement et qu'elle est finalement source de cas d'usage qui sont exceptionnellement intéressantes dès lors que l'humain est préservé dans son intégrité, dans sa capacité à garder le leadership et le contrôle de la technologie. Ça passe par le traitement des données, ça passe par plein de choses, mais d'aller aux frontières et ce fait de rendre l'IA plus diffuse.
Monde Numérique :
[32:32] Lionel Tardy.
Guest:
[32:33] Bien, bien.
Monde Numérique :
[32:34] Qu'est-ce qui t'a marqué ?
Guest:
[32:35] Moi, j'étais parti sur, évidemment, autre chose. Mais comme tu l'as annoncé tout à l'heure, la santé, donc dans la partie du troisième pilier, qui est la partie de l'être humain, de nous en tant que… Oui.
Monde Numérique :
[32:46] La e-santé, ça devient une valeur sûre du CES, enfin, un incontournable.
Guest:
[32:50] Complètement. D'autant plus que la santé aujourd'hui, avec les traitements Edge, c'est-à-dire les traitements sur les dispositifs qui vont permettre, avec une confidentialité optimum, on voit bien les essais que fait Apple pour intégrer de l'intelligence artificielle avec de la sécurité des données, on va avoir des traitements qui vont pouvoir capter de l'information, traiter l'information et n'expédier vers le dispositif de santé, vers le système de santé que les informations utiles ou le résultat du traitement qui aura été fait sur place, et ça c'est grâce à de l'intelligence artificielle embarquée, et ça on le verra beaucoup. Moi ce qui m'avait très surpris, indépendamment de ces trois piliers, alors c'est peut-être un peu en amont, c'est on n'en a pas parlé mais avant au CES on appelait les différentes zones du CES puisqu'il y en a trois on les appelait tech quelque chose alors ils ne s'étaient pas cassés tech ouest tech south tech east on a compris les points cardinaux et là ils ont complètement changé d'abord depuis plusieurs années on nous parlait d'une technologie qui est bien pour demain pour maintenant pour le nouveau pour le futur etc alors il y avait une gradation qui se faisaient de plus en plus proches. Et cette année, la ligne éditoriale, c'est immersion, diving. Et ensuite, les noms de ces zones ont changé. On les a appelés campus.
Guest:
[34:11] Et donc, plonger dans un campus, c'est dire aux visiteurs, et c'est ça que je trouve aussi important dans l'orientation du CES, c'est dire aux visiteurs, venez vous plonger dans ce que la technologie pourra faire pour vous demain.
Monde Numérique :
[34:24] C'est beau, la promesse est belle.
Guest:
[34:27] Oui c'est beau c'est pas Garen Chapirou tu n'as pas l'a convaincu Mathieu non mais, en fait on soulève quand même enfin Lionel soulève la ligne éditoriale du CES qui évolue d'année en année et cette année c'est avec la dimension, immersive mais pas que dans l'immersion de la réalité augmentée c'est vraiment une dimension de comment on plonge, et tu le soulignes dans la technologie parce que celle-ci est diffuse et de plus en de moins en moins visible dans notre environnement ce qui fait d'ailleurs et je rebondis sur ce que je disais la Smart Home VS, la Health Tech il y a une espèce de balance il y a une espèce de base alors attends je le.
Monde Numérique :
[35:03] Fais en français la maison connectée contre la e-santé.
Guest:
[35:05] Connectée c'est ça exactement merci merci de nous rappeler alors et effectivement il y a une espèce de balance entre les deux où il y a quelques mètres carrés de la santé qui sont passés côté Smart Home, Et on s'aperçoit finalement que dans la santé connectée, c'est très orienté, diagnostique, suivi des maladies chroniques, diabète, hypertension, apnée du sommeil, tous les tueurs lents. Et ensuite, tout ce qui est santé diffuse au quotidien, c'est-à-dire le pilotage de ma santé au quotidien, ce que je mange, comment je vais, tout ça,
Guest:
[35:34] est piloté finalement par des acteurs de la Smart Home. Ça, c'est une balance qui superbe.
Monde Numérique :
[35:38] C'est intéressant. Il y a une espèce de balance et puis convergence, en fait. Alors, ça, super, c'est tous les grands concepts. Non, concrètement, qu'est-ce que vous allez repérer ? Il y a des trucs qui vous font rêver, vous vous dites, allez, ça, je veux absolument aller le voir. Tu parlais d'un petit robot tout à l'heure.
Guest:
[35:52] Oui, c'est le robot Ropet, qui est à voir sur le Recapark. On peut le trouver d'ailleurs sur leur site, c'est ropet.us. Et en fait, ils vont présenter ce robot compagnon qu'on va avoir à côté de soi, à côté de son lit, sur une petite table de nuit. Alors, c'est vrai que ça peut nous paraître pour nous, usagés de 25 à 55 ans quelque chose d'un peu, particulier mais pour une personne âgée qui va être chez elle un peu dépendante pour pouvoir appeler pour pouvoir interagir des personnes qu'on peut remettre potentiellement en situation d'attention active tout au long de la journée pour que les rythmes circadiens restent les mieux c'est tout ce que va pouvoir proposer ce robot compagnon qui s'appelle l'Europet et ça c'est uniquement pour la gadget pour le gadget Ouais.
Monde Numérique :
[36:40] Pardon Mathieu de Beaufrochon, mais ça fait un peu penser à un assistant type Amazon ou Google quand même.
Guest:
[36:46] Exactement, et c'est pour peut-être combler ce côté immatériel et diffus que représentent du Alexa, du Siri ou du Google Assistant dans notre environnement et qui sont quand même des marqueurs assez présents pour nous, mais peut-être un peu moins présents pour des personnes un peu plus avancées dans l'âge ou dans la séniorité. Bon, ça c'est pour la partie sympa. dans la partie santé moi j'ai mon petit chouchou qui s'appelle DNA Corporation, tous les ans je vais les voir et tous les ans c'est un plaisir d'échanger eux ils sont spécialisés dans les problématiques de séquençage de l'ADN et notamment, sur cette année l'identification des marqueurs après séquençage de l'addiction l'addiction aux jeux l'addiction à l'alcool l'addiction aux médicaments l'addiction aux écrans et donc j'ai hâte de les voir pour faire que le conditionnel que je mets aujourd'hui sur leur solution, se transforme en preuve que je vais pouvoir avoir parce qu'il y a beaucoup de scie on ne peut pas faire le CES avant de l'avoir vécu en tout cas ça fait partie des boîtes que j'ai envie de rencontrer mais bon il y en a des centaines d'autres.
Monde Numérique :
[37:50] Oui, sachant que le séquençage de l'ADN pour les particuliers n'est pas permis en France. J'avais un invité qui en parlait récemment sur le monde numérique. Ce qui est une problématique, enfin pas une problématique, mais qui est en revanche un vrai sujet montant aux États-Unis et dans le cadre de la santé et de la prévention surtout.
Guest:
[38:07] Bien sûr.
Monde Numérique :
[38:07] C'est marrant, c'est une approche totalement différente et on sent qu'il y a une divergence d'ailleurs entre les États-Unis et l'Europe sur ce point. Lionel, quelques coups de cœur par avance ? En tout cas, c'est un sujet d'intérêt.
Guest:
[38:19] J'ai une curiosité. Il y a un exposant qui va proposer, il s'appelle Apply Robotics, et qui va proposer une souris tactile 3D. C'est-à-dire que vous êtes chaussé d'un casque de réalité virtuelle ou de réalité étendue, et avec un système de bras articulé, vous avez votre main, comme toucher la souris, sauf qu'au lieu de la manipuler dans un espace 2D, vous la manipulez dans un espace 3D. Et donc, le résultat, vous le voyez à travers votre casque de réalité virtuelle ou de réalité augmentée. Et j'imagine l'association, puisque ça fait quelques jours qu'ils ont annoncé ça, le projet Moan de Samsung, c'est-à-dire ce casque de réalité étendue qui est le concurrent direct finalement de l'Apple Vision Pro.
Monde Numérique :
[39:09] Du Vision Pro, oui.
Guest:
[39:11] Probablement, j'irai voir sur le stand Samsung, comme beaucoup. On va essayer de ne pas s'y perdre tellement il est grand. S'ils présentent ce projet. Alors, c'est vrai que l'année dernière, on avait vu des écrans transparents. Il y a deux ans, on avait vu Bali, leur petit robot d'appartement et de...
Monde Numérique :
[39:25] Oui, qui n'a jamais été commercialisé et qui a été présenté sur... Non, non, ça fait plusieurs années qu'il est présenté.
Guest:
[39:30] Et on l'a revu à Berlin, il était encore exposé. Mais voilà, peut-être qu'un jour, ils vont passer le pas. En tout cas, ces dispositifs-là ouvrent des nouvelles opportunités, que ce soit dans le monde professionnel ou dans le monde, comme disait tout à l'heure Mathieu, dans le monde du gaming, dans le monde de l'emportation classique.
Monde Numérique :
[39:48] Il y a tellement de dimensions. Mais est-ce que, justement, des petites choses comme Bali, on sent qu'il y a une espèce d'industrie du salon, c'est-à-dire que les grandes boîtes comme ça, les géants, les Samsung et autres, ont besoin de montrer des choses qui vont faire parler d'eux. Et parfois, on a l'impression qu'ils créent des produits, mais qui sont destinés uniquement aux expositions de ce genre.
Guest:
[40:09] C'est une remarque qui est parfaitement juste et qui néanmoins peut aussi s'associer à une autre vision. Si on prend le point de vue de projets qui sont montrés comme ces derniers, effectivement qui font beaucoup parler parce qu'ils laissent présager des cas où l'intégration technologique est parfaite à la maison et dans son environnement, sont aussi des vecteurs de recherche. Et ce qui est intéressant dans tous ces produits de convergence, c'est que derrière ce produit Samsung, il y a de la détection d'obstacles, il y a de la reconnaissance faciale il y a des centaines de briques technologiques qui sont pour moi en fait aussi des projets qui font parler d'eux mais qui sont des projets de convergence et qui font travailler des chercheurs sur des pistes qui seront ensuite intégrées dans d'autres, produits de la marque avec les mêmes briques technologiques mais qui auront permis aussi d'apporter un projet sympa, ambitieux dans lequel des cas d'usage très prospectifs permettent de développer des briques technologiques qu'on utilise sans le savoir aujourd'hui dans beaucoup de nos produits au quotidien.
Monde Numérique :
[41:11] Oui, ce qui fait qu'au fond, ce n'est pas totalement idiot de présenter ce type de produit, même si ça n'arrive jamais dans les magasins.
Guest:
[41:18] C'est là qu'il faut comprendre que le CES, et c'est la particularité, Lionel parlait tout à l'heure de convergence entre l'arbre et le software, de soulever le capot et de créer des liens pour comprendre que ce que l'on voit dans un cas d'usage X, comprend le verrou technologique, comprend la technologie derrière pour savoir ce que l'on pourrait en faire dans un autre domaine et en fait c'est ça la difficulté du CES c'est de sortir de ce que l'on nous montre pour savoir ce que l'on pourrait en faire dans un monde différent.
Monde Numérique :
[41:43] Oui, tout à fait.
Guest:
[41:44] Il faut savoir faire le tri justement entre cette matérialisation du verrou technologique, on parlait du robot Bali de Samsung, matérialisation de certains verrous technologiques, et puis la façon dont ces verrous technologiques vont être demain, après-demain, utilisés par le grand public de façon complètement transparente, sans même parfois se rendre compte qu'ils sont à l'intérieur du dispositif qu'ils utilisent.
Monde Numérique :
[42:07] Vous vous souvenez de l'époque, je ne sais plus quelle édition c'était, où c'était full métaverse, évidemment, tout était au métaverse. Je pense que même à la cafétéria et dans les restaurants, on nous vendait du métaverse. Cette année, vous pensez que ça va être full IA, full réalité mixte, réalité augmentée ? Parce qu'il y a eu quand même des choses cette année pas intéressantes. Et on devrait en voir le prolongement probablement au CES. Bon, sorti du Vision Pro, ça s'est concrétisé. Le projet Orion de méta, des espèces de super lunettes hyper intelligentes aussi. Moi, je me souviens des produits présentés notamment par le chinois TCL qui sont assez en avance, toujours en matière de lunettes connectées. Est-ce que vous avez repéré des choses dans ces domaines-là ? C'est-à-dire vraiment des équipements ?
Guest:
[42:53] On peut peut-être faire le feedback qui est intéressant, c'est le retour en
Guest:
[42:57] arrière, entre guillemets, de méta sur les lunettes connectées vs le métaverse. Et quand tu regardes finalement, il y a quelques années, leur sujet de moonshot et de vouloir faire en termes de projet complètement dingue une mise à jour du statut Facebook par la pensée en fait tous ces travaux de recherche ont été presque annulés sur les sujets de neurosciences en tout cas minorés pour revenir à des éléments autour du bracelet et en fait tous les POC ou toutes les preuves de concept qu'on a pu voir de Facebook Research qui sortaient un petit peu partout qui permettaient de taper sur une table comme si on avait un clavier et en fait la compréhension du clavier venait de l'analyse des muscles de l'avant-bras notamment fait qu'à terme et on le voit bien sur la dernière conférence les lunettes connectées qu'a présenté Mark Zuckerberg dans sa conférence il y avait des mouvements des doigts qui étaient interprétés justement par un bracelet qui permettait d'interagir avec une interface qui apparaissait dans la lunette enfin la future lunette qui sera peut-être la future Meta Ray-Ban à terme, augmentée au-delà des caméras donc on voit que les sujets sont extrêmement intéressants en tout cas les applications que je décèle et Lionel pourra abonder ou pas c'est effectivement beaucoup plus professionnel et industrie orientée dès lors qu'il s'agit de métaverses ou d'univers immersifs dans lesquels on interagit peut-être un petit peu moins consommateurs à date en dehors de l'aspect très entertainment, et des parties qu'on pourrait avoir dans des combinaisons ou autres et puis pour le parce qu'on dit le CES.
Monde Numérique :
[44:19] C'est l'électronique pardon Lionel on dit le CES c'est l'électronique grand public mais on voit qu'on est bien au-delà aujourd'hui du grand public justement.
Guest:
[44:27] Oui, ça va bien au-delà parce qu'il y a des dispositifs dont les cas d'usage peuvent être entièrement professionnalisés et c'est ça qui fait qu'on déborde largement du grand public. Par contre, ce qui est quand même à observer quand on parle du grand public, c'est la différence, alors tu citais les Ray-Ban Meta par exemple, c'est la différence entre la dernière mise à jour de ce dispositif embarqué de lunettes et sa disponibilité sur le territoire américain ou canadien et sa disponibilité sur le territoire européen. C'est-à-dire que là, on voit que la technologie, quelles que soient les petites étoiles qu'elle fait briller dans nos yeux quand on voit un cas d'usage ou une démonstration, on voit que derrière, il y a une méfiance, une méfiance très importante notamment du législateur ou des législateurs européens pour essayer de comprendre ce qui se passe derrière parce qu'on sait bien que le chiffre, c'est 19 000 milliards de dollars qui est la capitalisation des huit plus grosses sociétés américaines qui font huit fois la capitalisation du CAC 40. Et donc ces gens-là ultra puissants, ultra prédateurs sur l'ensemble des technologies.
Guest:
[45:38] On voit bien, on discutait avant notre intervention, notre entrevue, sur une entreprise, une start-up qui a failli se faire racheter dans la santé par un GAFAM, alors lequel peut-être Microsoft, puisqu'il y avait eu une visite de Satya Nadella sur son stand l'année dernière. C'était une start-up qui était justement dans la captation non invasive de l'évolution de ton taux de glycémie, c'était relativement important. Eh bien ça, on voit bien que l'Europe est très frileuse, alors peut-être parce que ce n'est pas nous qui manageons ces technologies, même si on a quelques très très grands chercheurs qui SM de par le monde en intelligence artificielle, l'Europe reste très très frileuse, on la voit sur les voitures autonomes, on la voit sur l'utilisation de l'intelligence artificielle. Alors ce bras de fer est-ce que c'est un vrai bras de fer ou est-ce que c'est vraiment de la frilosité qui a raison c'est une question qu'on se posera encore cette année quand on parcourra les dispositifs proposés au CES.
Monde Numérique :
[46:34] C'est vrai que c'est un point intéressant, surtout parce qu'on a vu en cette année 2024, très concrètement, ce que ça pouvait avoir, frilosité à avoir comme conséquence, à la fois la frilosité, mais aussi notre propension à la réglementation pour tout et n'importe quoi, je dirais, puisque Apple, Meta, OpenAI ont retardé, voire ne diffusent pas du tout leur technologie et leurs solutions en Europe. Donc, ça commence à être un vrai problème. Est-ce que vous pensez qu'on va sentir ce schisme ? Et puis en plus là-dessus sont venus greffer des événements politiques, l'élection de Trump qui annonce sans doute un repli de l'Amérique sur elle-même, etc. Est-ce que vous pensez qu'on va sentir vraiment ce hiatus entre l'Europe et les États-Unis cette année au CES ?
Guest:
[47:22] Ça se ressentira je pense sur le Seaspace Campus, qui est le lieu dans lequel il y a majoritairement les conférences. Et pour lequel il y a, alors je l'assimile beaucoup, un mini Sauce by Sauce West en fait, le C-Space Campus.
Monde Numérique :
[47:37] Il y a un autre événement américain à la tech, un peu foufou.
Guest:
[47:42] Et qui est intéressant parce qu'en fait je pense que c'est plutôt là-dedans, dans cette partie-là qu'on va en parler. Cette dimension, elle se ressemble beaucoup dans l'analyse qu'on peut faire du salon, dans l'analyse de ce qu'il en est dit, un peu moins dans le quotidien des startups que l'on va rencontrer. Donc en fait, effectivement, par contre, il va y avoir à terme un vrai sujet de ce côté-là sur la disponibilité de ses fonctionnalités, et aussi sur le traitement de la data qui va y être associé, qui aura le rapport de force, le législateur ou le consommateur et ses lobbies, c'est toute la question qu'il faudra à un moment ou un autre se poser mais oui ça va un peu comme la 5G l'a été en 2017 ou 2018 au CES à cristalliser toutes les tensions qu'il y a pu y avoir avec la Chine vs, l'Occident, on verra très certainement arriver ce débat, Même si fondamentalement, les Américains sont aussi vigilants sur ces sujets-là aujourd'hui, avec le Cloud Act, par exemple. Mais en tout cas, c'est un sujet qui va occuper une partie des discours, bien naturellement, parce que si tu te projettes sur l'avenir, tu as ce driver en tête.
Monde Numérique :
[48:42] Enfin, on sent qu'il y a quand même des sujets qui sont plus dans l'esprit des Européens que dans l'esprit des Américains. Je pense aux données personnelles, à la protection de la vie privée et puis à l'environnement. Voilà, ça en parle beaucoup. il en est beaucoup question sur les stands des Français il en est beaucoup moins question de ces questions-là sur les autres stands, Messieurs, on pourrait en parler des heures alors que le CES a même pas commencé donc c'est dire, mais encore juste une ou deux petites questions justement, on n'a pas évoqué depuis qu'on parle ensemble, la French Tech, traditionnellement très présente au CES très bel espace, ça a été magnifique pour le rayonnement de la tech française ces dernières années, mais on sait que encore une fois, en 2024, ça a été très chaud pour la French Tech, beaucoup de faillites, une perte de visibilité, etc. Elle lancera où la French Tech ? Vous savez un peu, ils seront présents autant que les années précédentes ?
Guest:
[49:36] Alors si on en croit le plan publié par la CTA et donc l'emplacement, l'espace...
Monde Numérique :
[49:43] La CTA, c'est le comité d'organisation du CES.
Guest:
[49:48] Donc l'emplacement est un petit peu plus réduit que ces deux dernières années, mais il reste encore extrêmement bien positionné. Mais en fait, L'emplacement de la French Tech se situe essentiellement à l'Eureka Park, qui est le cœur de l'innovation des startups. C'est-à-dire qu'on voit très peu de sociétés françaises. Alors, si, on en voit quelques-unes. Il ne faut pas être méchant.
Monde Numérique :
[50:12] Oui, il y a des AssoSystems, il y a des gros quand même ailleurs.
Guest:
[50:15] OP Mobility, qui est Plastic Omnium renommé, qui sont eux sur les très grands halls d'exposition. Mais très peu, en fait, on a l'impression quand même, alors est-ce que c'est notre politique française, européenne je ne sais pas à quel niveau ça se situe mais qu'il y a un blocage au moment où il faut passer à l'échelle, alors il y a des petites pépites, l'année dernière on s'était amusé avec les skis de chez Skiwheel, tout le monde, même les journalistes.
Monde Numérique :
[50:43] Les skis à roulettes les skis à roulettes électriques.
Guest:
[50:46] C'est ça c'était génial, bon mais là ok.
Monde Numérique :
[50:49] On n'en voit pas beaucoup dans les rues non.
Guest:
[50:52] Encore c'est très dangereux c'est super dangereux sur les sujets peut-être plus fondamentaux, plus sérieux, qui s'attaquent à des briques technologiques, on ne voit pas vraiment d'une année sur l'autre. Et nous, comme toi, ça fait quand même pas mal d'années qu'on passe quelques jours par an là-bas et on ne voit pas ces sociétés grossir et passer justement de ce petit hall avec des stands de 6 mètres carrés aux halls qui sont de l'autre côté du, parcours de golf, du wine. C'est ça, à 600 dollars le wine chien.
Guest:
[51:25] Avec des stands qui font plusieurs dizaines voire quelques centaines de mètres carrés on ne voit pas ça et toujours à 180 enfin entre 130 et 140 startups à peu près qui vont être, présentes sous l'égide de Business France la région aura également bien présente sur un espace juste à côté toujours sur le périmètre de l'Eureka Park, peut-être un peu moins effectivement de startups telles qu'on avait pu le voir aussi et on avait peut-être été mal habitués sur les années pré-Covid, là en tout cas la préparation est nettement différente par rapport à il y a 5 ou 6 ans chacune des startups est accompagnée sur pourquoi comment quels objectifs mis en relation préalable donc il y a vraiment une dimension actionnable du CES qui est à noter les français seront bien présents à différents endroits massivement sur l'Eureka Park un peu sur l'ELCC bien sûr dimension, chez Business France Automotive si je ne me trompe pas voilà donc oui il va y avoir beaucoup de français on va encore beaucoup parler français mais effectivement on ne sera pas dans les chiffres qu'on avait pu avoir pré-Covid.
Monde Numérique :
[52:28] C'est fini l'heure de gloire de la France au CVS. C'est vrai qu'on parlait énormément français dans les allées. On avait l'impression parfois d'être sur un salon français.
Guest:
[52:36] On a été mal habitués sur les années pré-Covid.
Monde Numérique :
[52:38] Peut-être.
Guest:
[52:39] Mais bon, c'est très qualitatif. Par contre, effectivement, chacune sait exactement pourquoi elle est là et leur préparation est excellente. Non pas qu'il ne l'était pas avant, mais en tout cas, il est vraiment très très fin aujourd'hui. C'est-à-dire qu'on a des qualités contre la quantité contre qualité. Voilà, parce qu'on a été il y a quelques années, je crois, la deuxième nation représentée après les États-Unis, évidemment, puisqu'ils jouent à domicile, alors que là, on s'est fait largement dépasser par la Chine, la Corée, etc. Voilà.
Monde Numérique :
[53:09] Mais c'est vrai qu'il y avait une quantité, pas toujours qualité, malheureusement. Une dernière question, messieurs. Finalement, est-ce que, bien qu'il y a le CES, mais on voit que les grandes entreprises de tech aussi, c'est fini le moment où elles réservaient leurs annonces pour le mois de janvier à Las Vegas, de Apple à Samsung en passant par OpenAI, par Google, Microsoft, etc. Toutes ces grandes boîtes aujourd'hui ont ce qu'on appelle leurs keynotes, ou en tout cas leurs événements tout au long de l'année où elles annoncent leurs nouveautés. Le but du jeu étant de ne pas se marcher sur les pieds les unes les autres, et en même temps de se faire concurrence. Bref, parfois on se dit, mais qu'est-ce qui reste au CES ? Est-ce que d'après vous, ça reste toujours un salon incontournable ?
Guest:
[53:51] Ça reste le salon où on vient toucher justement les annonces qui ont pu être faites quelques semaines ou quelques mois, mais la plupart du temps, c'est sur le dernier semestre que les annonces se font en pré-CES ou éventuellement même sur le dernier trimestre. Et là, on peut venir les toucher, on peut venir les voir. Tout à l'heure, quand je vous parlais de la proposition de ce concurrent du Vision Pro d'Apple par Samsung, l'idée, c'est de se dire qu'on va peut-être aller pouvoir le toucher, l'essayer et voir ce qu'il y a derrière. Est-ce qu'il est absolument fantastique est-ce qu'il est potentiellement beaucoup plus cher beaucoup plus facile à porter, plus léger moins léger, plus encombrant, moins encombrant etc donc les annonces se font parce que c'est sûr que sur un laps de temps très court de 4 jours d'exposition plus 2 jours d'annonces presse et de relations et de keynotes qui précèdent ces 4 jours c'est vrai qu'on a une petite semaine où si tout le monde se mettait à tout annoncer à ce moment là, ça serait vraiment une collusion terrible, une collision terrible, donc ils préfèrent prendre de l'avance mais il vaut mieux que ce soit étalé ils font la promotion du CES finalement parce que quelque part les gens se déplacent pour venir voir réellement ce qu'eux ont annoncé que ce soit Honda que ce soit Sony que ce soit tous ces grands acteurs historiques du CES.
Monde Numérique :
[55:06] Tout à fait. Mathieu, le mot de la fin, ça vaut le coup d'aller au CES encore cette année ?
Guest:
[55:12] Bien sûr, bien sûr. Pourquoi ? Parce que le CES reste un marqueur. Les annonces sont souvent faites avant et on a toujours dit que c'était une caisse de résonance aux annonces du dernier trimestre. Donc, ça reste le cas. Nvidia fait de très belles annonces, les grands constructeurs font de très belles annonces. C'est des keynotes qui donnent de la perspective. Et c'est un salon qui a l'avantage, par ce positionnement tout début janvier, de donner le « là » aussi de l'année. et c'est un salon pour lequel il y a énormément d'entretiens, de réunions, d'ateliers de travail, de collaborations. On a un temps de cerveau disponible qu'il est impossible presque d'avoir sur d'autres événements. Donc, c'est au-delà d'un temps d'exposition, d'aller toucher les produits, comme le disait Lionel, un temps d'échange, un temps où malgré le fait que nous parlions de technologie, il y a de choses que l'on ne voit ou qu'on ne peut pas, un temps profondément humain pour construire finalement les solutions qui vont abonder en termes de proto dans l'année, en termes de produits ou de solutions à venir dans les années qui viennent. C'est un rassemblement d'êtres humains passionnés autour de la technologie aussi, il faut le noter.
Monde Numérique :
[56:12] Merci Mathieu Deboeuf-Rouchon et Lionel Tardy, co-auteurs du guide de survie du CES. Où est-ce qu'on le trouve ce guide d'ailleurs ?
Guest:
[56:20] C'est Amazon, principalement si vous voulez être livré dans les temps, puisqu'ils ont l'avantage de livrer assez rapidement. Et vous le trouverez sinon sur notre site internet, c'est guide-survie-ces.com. Préface par Jérôme et Bruno que l'on salue également C'est vrai.
Monde Numérique :
[56:37] Vous nous avez demandé gentiment à Bruno Guglielminetti et moi-même de faire la préface de ce guide Très bien, merci beaucoup merci à tous les deux merci pour cette présentation en avant-première de cet événement incontournable que reste le CES de Las Vegas.
Monde Numérique :
[57:01] Voilà, c'est la fin, ou plutôt le début, le début du CES, la fin de cet épisode de l'hebdo. J'étais ravi de passer ce moment avec vous, de repartir comme en 40 pour cette nouvelle saison de Monde Numérique. Cinquième saison, donc merci pour votre fidélité tout au long de ces années. Et puis surtout, continuez, restez avec nous cette année encore en 2025 pour vivre la tech. N'oubliez pas de noter ce podcast sur votre plateforme d'écoute si c'est possible, parce que ce n'est pas la même chose sur toutes les plateformes malheureusement. Sur Apple Podcast, 5 petites étoiles, un commentaire, ça fait toujours plaisir. Vous pouvez me trouver sur les réseaux sociaux également. Alors surtout d'ailleurs, allez-y sur les réseaux pendant la période du CES parce que vous verrez, j'essaierai de mettre au maximum des petits posts, des messages, des vidéos, etc. Vous pouvez laisser des commentaires également sur Spotify, j'ai oublié de le dire, ou sur Podcast Addict aussi. Dites-moi ce que vous pensez de ce nouvel habillage musical.
Monde Numérique :
[57:57] Ne me dites pas que vous n'avez pas parce que je ne vais pas changer. Et puis surtout, n'hésitez pas à faire connaître ce podcast autour de vous. On se retrouve la semaine prochaine, enfin on se retrouve même dès lundi matin pour une quotidienne consacrée au CES de Las Vegas, et puis le best-of en fin de semaine. Voilà, portez-vous bien, bonne semaine, pleine de tech plus que jamais, salut !