Le nombre d'utilisateurs du réseau social concurrent de X s'envole. Les anti-Musk sont-ils en train d'inventer un nouveau Twitter ou bien n'est-ce encore qu'un succès en trompe l'oeil ?
L’herbe est-elle plus verte sous le ciel bleu ?
“Ah toi aussi t'es là ? Super ! J'espère que Machin va venir”. Voilà l’ambiance en ce moment sur Bluesky, le réseau social concurrent de X. Il y a comme un air de fiesta molle qui semble attendre que l’ambiance s’installe vraiment. La victoire de Donald Trump et d’Elon Musk à la présidentielle américaine semble avoir boosté le flux migratoire de X vers Bluesky, qui franchit ce week-end la barre des 16 et même des 17 millions d’utilisateurs. Bon, on est encore loin des 500 ou 600 millions de X et même des 175 millions d’inscrits sur Threads. Mais, n’empêche, il y a comme un parfum de changement qui flotte dans le ciel du microblogging. (00:09)
Aussi dans l’actu…
Elon Musk veut mettre de l'IA partout pour réformer l'administration américaine.
Google lance son Gemini en app sur iPhone. (06:14)
Spotify envisage de diffuser de la musique créée par IA. (07:38)
J’ai testé ChatGPT en guise de moteur de recherche par défaut à la place de Google.
ChatGPT : bientôt deux ans !
Interview
Stéphane Distinguin, président de EY FaberNovel
Entrepreneur historique du numérique, Stéphane Distinguin partage des réflexions sur les deux ans de ChatGPT et sur l'évolution de l'IA, avec le retour inattendu du nucléaire et la place de l'Europe dans ce paysage technologique. (31:44)
Du e-fuel fabriqué à partir du CO2 de l’atmosphère
Interview [PARTENARIAT]
Sébastien Fiedorow, cofondateur et PDG d'Aerleum
Du fuel de synthèse pour les bateaux et les avions fabriqué à partir de la captation du CO2 atmosphérique, c’est possible ! C’est l’activité de la startup française Aerleum qui vient de lever 6 millions de dollars. Une piste sérieuse pour la décarbonation des transports. (43:10)
Un écran étirable comme du plastique
INNOVATION DE LA SEMAINE - LG a présenté un écran souple et étirable, capable de s'agrandir de 50% tout en offrant une qualité d'image exceptionnelle. Des débouchés dans la santé, la mode et la sécurité sont envisagés. (29:11)
Transcription
Monde Numérique :
[0:09] Blue Sky, le réseau concurrent de X, est-il en train de vivre une deuxième naissance
Monde Numérique :
[0:13] ? 1 million de nouveaux adeptes en 24 heures, le cap des 16 millions d'utilisateurs franchis. Il se passe des choses sur les réseaux sociaux et il y a de la politique derrière. Pendant ce temps-là, ChatGPT s'apprête à fêter ses deux ans et se pose désormais en véritable concurrent de Google. Search GPT est là, j'ai beaucoup pratiqué ces derniers jours, je vais tout vous dire. Mais avant cela, l'actu de la semaine, c'est Gemini, l'IA de Google, qui arrive sur iPhone en application mobile, Spotify qui va diffuser de la musique créée par intelligence artificielle et Elon Musk qui mobilise les gros cerveaux et l'IA pour refondre complètement l'administration américaine. L'innovation de la semaine, on parlera d'un écran, tenez-vous bien, souple et étirable, signé LG. Et puis les interviews de la semaine dans la deuxième partie de cette émission, je reçois notamment l'entrepreneur français Stéphane Distinguin A l'occasion des deux ans de ChatGPT, il nous dira comment l'IA redort le blason de l'énergie nucléaire. On parlera aussi de la place de l'Europe dans tout ça. De l'énergie encore avec une innovation étonnante, du carburant pour bateaux et avions fabriqués à partir du CO2 capté dans l'atmosphère. Je reçois la start-up Aerleum. Enfin, on ira au théâtre avec Laurence Devillers, chercheuse en intelligence artificielle et autrice d'une pièce de théâtre sur l'IA. Bienvenue à l'écoute de Monde Numérique, l'hebdo du 16 novembre 2024.
Guest:
[1:38] Monde Numérique, Jérôme Colombain.
Monde Numérique :
[1:42] C'est parti, je suis ravi de vous retrouver. Merci pour votre fidélité. Merci aussi d'être de plus en plus nombreux à écouter ce podcast. Et merci plus particulièrement, comme chaque semaine, à trois auditeurs pour leurs messages sur les plateformes d'écoute ou sur les réseaux sociaux, et même certains pour leurs dons. Car il est possible de soutenir financièrement Monde Numérique, si vous le souhaitez, en cliquant sur le lien qui est dans la description de cet épisode. Alors Jean-Michel, Tof44000 et aussi Luc. Et puis, avant toute chose, permettez-moi de faire une petite page de pub et même d'autopromotion en fait. Je voudrais vous dire un mot d'un projet sur lequel je travaille depuis quelques mois et qui se concrétise enfin. Alors je l'avais déjà évoqué dans un épisode de Monde Numérique. Cette fois c'est fait, j'ai le plaisir de lancer cette semaine officiellement une formation au podcast. Vous qui écoutez ce podcast, c'est que vous aimez, a priori, les podcasts et vous avez peut-être envie de créer le vôtre. Parce que vous êtes un particulier, passionné par l'audio, vous rêvez de partager votre passion, vos connaissances, etc. Ou bien parce que vous êtes un professionnel dans une entreprise, vous voulez valoriser votre savoir, votre expertise, votre activité, créer une communauté autour de cela, grâce à l'audio, le podcast est un média formidable qui est accessible.
Monde Numérique :
[3:00] Intime, plus calme aussi que les réseaux sociaux, YouTube ou Twitch. Mais un podcast, c'est à la fois assez simple et pas si facile que ça à mettre en place. Alors, c'est un média que je connais bien pour le pratiquer depuis maintenant plus de 25 ans et à temps plein même depuis 3 ans et demi. Ça a beaucoup évolué. Il y a beaucoup d'outils disponibles. Mais encore faut-il savoir les utiliser, savoir comment s'y prendre, donc comment enregistrer, avec quel matériel, comment diffuser son podcast, comment en assurer la promotion, etc. C'est pour répondre à toutes ces questions qu'on m'a beaucoup posées ces dernières années que j'ai eu l'idée de réaliser cette formation, qui est un peu une sorte de masterclass dans laquelle je donne aussi pas mal de trucs, de conseils. Je vous explique en détail comment je travaille. Des conseils à la fois techniques, journalistiques, marketing. C'est une formation 100% en ligne sous forme de 25 vidéos, plus des documents à télécharger. Ça représente beaucoup de travail. C'est comme écrire un livre, mais en plus de la vidéo.
Monde Numérique :
[3:58] Donc, ça n'intéressera pas tout le monde, j'en suis bien conscient, mais ça vous intéresse peut-être vous, là, vous qui êtes en train de m'écouter à cet instant précis, ou quelqu'un que vous connaissez autour de vous. Si c'est le cas, pour en savoir plus, il suffit d'aller à l'adresse formationpodcastpro.com. 3 W, impératif les 3 W, formationpodcastpro.com. Alors, c'est une formation payante, mais bien sûr, pour les auditeurs de Monde Numérique, il y a un tarif spécial, au moins pendant une semaine, moins 20% avec un code, un petit code promo, qui est celui-ci, podcast24. Merci. Donc vous allez sur www.formationpodcastpro.com, il y a le lien également dans la description de cet épisode, le code podcast24 et c'est parti. Voilà, c'est tout, merci pour la pub, merci d'avoir écouté, on passe à la suite.
Monde Numérique :
[4:46] L'actu de la semaine. L'actu, c'est encore pas mal d'infos liées à l'intelligence artificielle cette semaine. D'abord avec le lancement de l'application mobile Gemini de Google sur iPhone. Elle était déjà disponible sur Android. La voici donc qui apparaît dans l'univers Apple. L'IA de Google, en fait, sous forme d'appli. Donc, cela offre un peu plus d'interactions qu'avec simplement la version web. On peut désormais échanger de vive voix avec Gemini Live. C'est son nom. Tiens, par exemple, Gemini, qu'est-ce que tu peux faire pour moi ? Salut, je suis là pour t'aider. Je peux t'aider avec des recherches. Besoin d'infos sur un sujet précis ? Pose-moi ta question. Des traductions ? Je peux traduire du texte d'une langue à l'autre. De la création de textes ? Besoin d'un coup de pouce pour rédiger un email ? Un devoir ou autre ? Des explications ? Je peux t'expliquer des concepts complexes de manière simple. Ce que je ne peux pas faire pour l'instant ? Des actions dans le monde réel ? Je ne peux pas régler ton réveil ou prendre des photos ? Des conseils médicaux ? Pour ça, consulte un professionnel de santé. Alors, qu'est-ce qui t'amène aujourd'hui ? Bon, voilà. Alors, c'est la première conversation avec Gemini sur iPhone sous forme d'appli. Il n'est pas super convivial ni chaleureux, mais il est certainement très intelligent. On va le tester un peu plus en profondeur prochainement. Il a un avantage, c'est qu'il peut être connecté, être intégré dans les autres applications Google comme YouTube, Google Maps, Gmail, etc. Pour par exemple avoir de l'aide pour rédiger un email ou un SMS.
Monde Numérique :
[6:15] Cette application Gemini vient s'ajouter aux applications ChatGPT et Perplexity qui sont également disponibles sur iPhone.
Monde Numérique :
[6:25] Du côté d'OpenAI, on parlait il y a quelque temps du lancement de SearchGPT, cette nouvelle fonctionnalité qui permet de faire réellement des recherches sur le web avec ChatGPT et qui transforme ChatGPT littéralement en moteur de recherche. Y compris, et ça c'est très intéressant pour l'actualité. Quand on lance une recherche, par exemple, les liens des sites s'affichent dans une colonne sur la droite de l'écran, en plus de la réponse à la question qui est rédigée comme un article, embrassant toutes les infos qu'il a trouvées à droite et à gauche. J'ai testé tout ça, je vous en parle longuement dans un autre épisode de Monde Numérique, en date du 15 novembre, et puis on va y revenir dans un instant avec Bruno Guglielminetti. Mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'OpenAI ouvre carrément les hostilités avec Google, cette fois, il ne cache plus son intention de rivaliser avec le géant américain sur le terrain de la recherche en ligne. Et ce n'est pas tout, OpenAI ne s'arrête pas là, ils ont présenté cette semaine leur projet d'agent intelligent, baptisé Opérator, qui pourra carrément prendre le contrôle de notre ordinateur pour réaliser des actions à travers plusieurs applications, comme par exemple faire une réservation en ligne ou simplement des copiers-collés d'un logiciel à un autre. Une première version d'Opérator devrait voir le jour au mois de janvier.
Monde Numérique :
[7:38] À propos d'IA, toujours, une déclaration intéressante cette semaine de Spotify, par la voix de Gustav Sunderström, qui est responsable produit de Spotify, et qui s'est exprimé au micro du journaliste américain et podcaster Alex Kantrowitz. Il a expliqué que Spotify n'écartait pas la possibilité de diffuser de la musique générée par intelligence artificielle. C'est vrai qu'il commence à y avoir de plus en plus de créations, si l'on peut dire, faites par IA, notamment avec la plateforme Suno. Et bien Spotify, leader de la musique en ligne, se dit prêt à accepter cette musique, à condition bien sûr que cela ne viole pas les droits d'auteur. Mais Spotify précise qu'il ne créera pas lui-même de musique par intelligence artificielle afin de ne pas concurrencer les créateurs.
Monde Numérique :
[8:25] En France, pendant ce temps-là, ça bouge du côté des moteurs de recherche. Le 12 novembre 2024, cette semaine, les moteurs de recherche Quant et Ecosia ont annoncé leur mariage. En tout cas, la création d'une entreprise commune, une co-entreprise nommée European Search Perspective, EUSP. C'est une initiative qui vise à développer un index de recherche indépendant. L'index, c'est la base vraiment du moteur de recherche, c'est le catalogue des sites web qui permet au moteur de fonctionner. Et il s'agit donc de réduire la dépendance de ces acteurs par rapport aux géants technologiques américains tels que Google et Microsoft. Car on sait que ces moteurs, Quant et Ecosia, reposent en fait très fortement sur les moteurs Google Search et Microsoft Bing. Donc c'est une velléité d'émancipation. Les premiers tests de ce nouvel index sont prévus pour la France en début 2025, avec une extension en Allemagne d'ici fin 2025. L'infrastructure technique de cette EUSP sera assurée par un autre Européen, le français OVH Cloud.
Monde Numérique :
[9:32] Et on termine par quelques nouvelles de notre ami Elon Musk, qui, vous le savez, est en train de mettre en place sa stratégie pour rationaliser l'administration américaine. Il a été nommé, après la réélection de Donald Trump, à la tête du DOGE, une organisation extra-gouvernementale chargée de faire une espèce de choc de simplification puissance 10 parmi les nombreuses agences administratives américaines. Pour cela, Elon Musk, dont on connaît les méthodes de management plutôt musclées, ça se passe en général à la hache ou au Lavabo, si on se rappelle de son arrivée chez Twitter.
Monde Numérique :
[10:08] A donc lancé un appel à candidature sur X en indiquant qu'il recherchait pour sa mission des profils bien particuliers, des gros cerveaux avec un QI très élevé et qu'il soit prêt à travailler 80 heures par semaine. En gros, le 1% le plus performant de l'Amérique prêt à se mettre au boulot, selon Elon Musk. Alors au-delà de cela, ce qui se profile sur tout est assez spectaculaire, notamment en termes de technologie, car ce qu'il faut savoir, c'est que le fameux Dodge prévoit de déployer l'intelligence artificielle dans l'ensemble des services gouvernementaux pour automatiser les tâches et améliorer la prise de décision. Il s'agit de créer une plateforme centralisée de communication interagence. Donc, c'est un énorme projet technologique qui est en train de se mettre en place, que des observateurs américains commencent même à surnommer le projet Manhattan d'Elon Musk, en référence au projet Manhattan qui avait donné le jour à la bombe atomique sous la houlette d'Oppenheimer dans les années 40.
Monde Numérique :
[11:04] Voilà pour ces quelques news. Et puis, ce n'est pas fini.
Monde Numérique :
[11:07] L'actu de la semaine, c'est aussi ce sursaut spectaculaire du réseau social Blue Sky. On en parle tout de suite avec mon camarade Bruno. Pour cela, on passe de l'autre côté de l'Atlantique au Canada.
Guest:
[11:24] Ben voilà, on est rendu à ce moment tant attendu, du début de nos podcasts respectifs, en tout cas du mien, ça c'est certain, et on retrouve avec grand plaisir Jérôme Colombin à Paris. Salut Jérôme!
Monde Numérique :
[11:35] Ah, mais plaisir partagé! Salut Bruno, comment vas-tu?
Guest:
[11:39] Laisse-moi-en quand même, si on partage, je te connais, tu peux tout prendre.
Monde Numérique :
[11:43] Pas du tout.
Guest:
[11:45] Donc, grosse semaine de ce côté-ci de l'Atlantique avec les réseaux sociaux, j'allais dire, pas l'hécatombe, il ne faut pas exagérer, mais le grand départ de X pour arriver où sur Blue Sky?
Monde Numérique :
[12:01] Mais qu'est-ce que c'est que ça? Tu es en train de me dire qu'il y a un exode de X de ton côté en Amérique du Nord?
Guest:
[12:07] Écoute, je suis tellement content. C'est le mot que je cherchais, exode. Je pensais à Bénur et à Moïse. J'avais leur nom qui me venait en tête, mais je n'avais pas exode. Et c'est le mot que je cherchais. Oui, écoute, depuis une semaine, il y a un million de personnes, d'humains, qui ont quitté X pour aller se réfugier sur Blue Sky, la plateforme qui a été développée par le financement de l'ancien patron de Twitter. Et donc, oui, j'ai agressé, pour ne pas le nommer. Et donc, ce n'est pas un nouvel espace. Ça fait quand même un moment que c'était là. Mais il y a énormément de gens qui le découvrent. Certains le redécouvrent. Et ce qui est intéressant, c'est que particulièrement au Québec, je lisais les commentaires d'un journaliste qui disait « J'ai l'impression que sur le million de gens qui ont déplacé de réseau, le deux tiers était des Québécois. » Parce qu'ici au Québec, c'est un tsunami. On voit les médias débarquer, les personnalités, les journalistes, les gens qui nous suivaient auparavant sur X. Alors là, tout le monde est en train de se tourner du côté de Blue Sky. C'est une bonne nouvelle.
Monde Numérique :
[13:12] Mais alors, c'est quoi? C'est l'effet, c'est les déçus de l'élection de Trump et de l'élection d'Elon Musk?
Guest:
[13:19] Oui, justement, oui.
Monde Numérique :
[13:20] De la nomination d'Elon Musk?
Guest:
[13:23] Oh non, parlons d'élection.
Monde Numérique :
[13:24] Il est président ou pas encore? Non, il n'est pas encore président, Elon Musk?
Guest:
[13:26] C'est une question d'année.
Monde Numérique :
[13:27] Ah ok, d'accord.
Guest:
[13:28] Non, mais pour Trump, c'est le 20 janvier, mais pour Elon Musk, c'est une question d'année.
Monde Numérique :
[13:33] Non, mais c'est ça, c'est le désamour avec Elon Musk.
Guest:
[13:37] Oui, c'est en partie ça, mais c'est de l'autre côté. Et en ce qui nous concerne au Québec, puis même au Canada, c'est surtout le boom médiatique, c'est le bruit médiatique Tous les journaux en parlent, tous les téléjournaux en parlent. Moi, j'ai passé les dernières 48 heures à commenter à la radio, à la télé, puis dans les papiers. Et puis, alors, il y en a que... Écoute, t'as donné une idée...
Monde Numérique :
[14:01] Ça fait boule de neige après, ça donne encore plus envie aux gens d'y aller.
Guest:
[14:05] Oui, mais moi, j'avoue que je ris un peu parce que c'est le bruit médiatique qui fait que tout le monde est en train de... En tout cas, au Québec, que tout le monde est en train de se brancher sur ce réseau-là. Et évidemment tant mieux parce que ça fait un endroit qui est beaucoup plus serein pour tenir une conversation. Mais quand même, je vois ici, des adeptes de la toxicité se faufiler sur le réseau.
Monde Numérique :
[14:28] Oui, mais tu as raison. Alors déjà, je vais te dire un truc, il faudrait vous calmer un peu les Canadiens là parce que là, au moment où on se parle, j'essaye de me connecter à Blue Sky, je n'y arrive pas. Non, je te dis.
Guest:
[14:40] Le Québec est en train de se déverser.
Monde Numérique :
[14:42] Vous êtes en train de saturer les serveurs.
Guest:
[14:44] Oui.
Monde Numérique :
[14:44] Alors, vous et peut-être d'autres, puisqu'on est à combien du coup? Ils sont à combien d'utilisateurs?
Guest:
[14:49] Écoute, pendant qu'on est en train de se parler, je vois le compteur monter. J'ai l'impression qu'avant qu'on se quitte, on va avoir passé le 16 millions d'utilisateurs. Là, on est à 15 000, 15 000, on est à 15 956.
Monde Numérique :
[15:04] À l'heure où on enregistre et donc ça va augmenter de jour en jour.
Guest:
[15:07] Oui, c'est ça. Mais t'as donné des chiffres concrets, là. Au début de la semaine, j'avais peut-être 1500 abonnés sur Blue Sky. Et là, avant qu'on se quitte, je vais passer le cap du 5000.
Monde Numérique :
[15:22] Ah ouais, mais t'es pas rigolo, toi, sur Blue Sky.
Guest:
[15:25] Ben non, mais j'ai rien fait, moi.
Monde Numérique :
[15:27] Quand même. Alors moi, j'ai plein d'amis, plein de followers. J'en profite pour les saluer parce que c'est parce qu'on en parle que j'ai lancé l'appli et je m'aperçois que j'ai plein de notifications, des trucs que j'ai un peu zappés. Donc, bonjour à vous, auditeurs bluescaillants. Moi, je suis beaucoup plus modeste que toi. Je suis à 1200 abonnés, mais je suis particulièrement inactif.
Guest:
[15:48] Ah, tu as monté de 100 parce que je suis passé par curiosité, sachant qu'on allait se parler.
Monde Numérique :
[15:52] Ah, tu vas relever mes compteurs, mais ce n'est pas possible, ça.
Guest:
[15:54] Non, non, mais il faut que je te suive, parce que sinon, tu ne regardes pas ça, toi.
Monde Numérique :
[15:58] Bon, écoute, c'est bien, mais moi, je veux bien, je veux bien. OK, allons tous sur Blue Sky, mais est-ce que vraiment le ciel est vraiment plus bleu et l'herbe est plus verte que sur X?
Guest:
[16:09] Non, non, je te vois arriver, là. Tu vas vouloir réglementer. Reste tranquille. Laisse les gens s'installer.
Monde Numérique :
[16:17] Je me demande si un petit règlement européen ne ferait pas du bien à tout le monde. Juste pour comme dirait Shakespeare sur notre parade oui si tu veux, comme ça pour fixer le cadre vite fait non ce que je veux dire c'est que est-ce que vraiment c'est mieux est-ce que on peut penser que ça va rester mieux parce que moi j'ai trouvé des trucs qui n'étaient pas franchement jolis jolis sur Blue Sky j'ai vu qu'il y avait autant parfois de gens désagréables de trolls, etc. Voilà.
Guest:
[16:53] Oui, mais j'ai besoin de te rappeler que les algorithmes, c'est aussi sur Blue Sky. Et donc, si tu cherches le trouble, comme on dit chez nous, tu vas le trouver et il va venir souvent. Mais non, le volume fait que l'offre est plus intéressante. Le fait qu'il y a beaucoup de médias qui maintenant sont arrivés là-dessus. Évidemment, presque toute la presse canadienne, québécoise est présente maintenant. Les Américains sont là, New York Times Washington Post, ce qui n'était pas le cas auparavant mais là ils sont en train d'arriver ça commence à rendre le contenu, pertinent, intéressant et puis on ne va pas jouer aux jovialistes c'est aussi le fait que, Tout le monde arrive.
Monde Numérique :
[17:36] Pardon, c'est mon chat GPT Vocal qui s'est déclenché là. Tais-toi. Excuse-moi, excuse-moi.
Guest:
[17:41] Mais donc, je disais, on ne va pas jouer aux jovialistes. Et c'est certain qu'avec le temps, il y aura plus d'usagers et il y aura des gens qui ont des mauvaises intentions qui vont enlever à se faufiler et venir polluer l'atmosphère. Mais pour le moment, il faut profiter de l'instant et se retrouver dans un contexte où... Écoute, il y avait quelqu'un, je lisais ce matin, qui me disait, j'ai l'impression de retrouver une nouvelle place publique où l'air est sain, l'air est bon. Et les gens ont simplement le goût d'échanger sans se disputer.
Monde Numérique :
[18:09] On n'est pas envahi par les vidéos de gens qui se tapent dessus.
Guest:
[18:12] Non, pas encore.
Monde Numérique :
[18:13] C'est ça aussi le problème sur X aujourd'hui. C'est toutes ces vidéos qui nous sont remontées comme ça, qui sont insupportables. Bon, ben écoute, très bien, profitons-en. Mais enfin, il y a encore du chemin à faire, parce que bon, 16, 16 millions, OK, ils passent la barre des 16 millions.
Guest:
[18:29] On n'est pas à 500 millions comme X et puis… Alors là.
Monde Numérique :
[18:32] 600 millions même. 600 millions en novembre.
Guest:
[18:35] Ça dépend à qui tu parles.
Monde Numérique :
[18:37] Oui, ça dépend à qui tu parles. C'est la source Tchadjpiti.
Guest:
[18:42] Oui, c'est ça. Moi, j'arrive plus avec 500 millions.
Monde Numérique :
[18:47] Mon nouveau moteur de recherche qui m'a dit ça.
Guest:
[18:50] Bon, parle-moi de ça, s'il te plaît, parce que je t'ai entendu vendredi. Tu as publié un billet là-dessus avec toutes ces découvertes, toute cette recherche que tu as faite. Ça fait des mois que tu travailles là-dessus. et finalement, tu as décidé de partager cette information-là. Non, non, ça ne fait pas des mois.
Monde Numérique :
[19:06] Non, non, ça fait...
Guest:
[19:07] Tu sais qu'avec quatre semaines, on fait un mois, hein?
Monde Numérique :
[19:10] Oui, bien sûr. Je te trouve très blagueur, Bruno, dans ce podcast. Il faut retrouver ton sérieux, mon ami.
Guest:
[19:17] Ah ben écoute, raccroche et rebranche-toi. Non, mais sérieusement, donc, tu en as parlé vendredi et moi, je voulais savoir qu'est-ce qu'il y en a. Parce que moi, je l'ai entendu, mais ce n'est pas tout le monde qui a entendu. Alors, t'aimes ou t'aimes pas comme auteur de recherche?
Monde Numérique :
[19:30] Alors il y a du bon et du moins bon désolé c'est une réponse de normand comme on dit non mais voilà effectivement, parce que j'ai installé dans Chrome la nouvelle extension qui permet de configurer, SearchGPT comme moteur de recherche par défaut donc chaque fois que tu fais une requête avant de basculer sur Google ben là c'est ChatGPT qui te répond et franchement il y a des trucs géniaux, c'est une toute nouvelle manière d'appréhender la recherche en ligne c'est à dire que on n'est plus sur cette logique de lien comme ça, sur lesquels il faut aller faire son marché, mais on a quelqu'un qui nous raconte une histoire en fait, tu as un petit résumé qui est rédigé, quelle que soit la question que tu poses alors soit tu tapes juste, je sais pas un nom, un mot, le nom de quelqu'un, un titre de film, n'importe quoi soit tu fais, bah finalement ce que font beaucoup de gens depuis longtemps sur Google, ils font des phrases, du genre ils posent une question, comment devenir riche ou je sais pas quoi ou qui est la femme de machin que je viens de voir à la télé ou des trucs comme ça et là Chad GPT finalement est parfaitement adapté à ça il répond avec en français compréhensible, donc c'est, facile à lire, agréable à lire. Ça, c'est vraiment pas mal. Après, il y a plein de défauts. Les petits défauts cosmétiques, d'abord, c'est beaucoup plus lent parce que les temps de réponse ne sont pas du tout les mêmes que sur Google, évidemment.
Guest:
[20:54] Mais là, on parle de seconde, on ne parle pas de minute.
Monde Numérique :
[20:56] Oui, tout à fait. Puis Google, le temps de réaction, c'est un truc, ça a toujours été au cœur de leurs préoccupations depuis le premier jour, rappelle-toi.
Guest:
[21:05] Tu n'as pas fini ta phrase qui te servait déjà ta réponse.
Monde Numérique :
[21:07] Voilà, et c'est pour ça d'ailleurs qu'ils ont fait cette interface hyper dépouillée pour qu'elles ne mettent pas de temps à se charger, etc. Mais surtout, surtout, si tu veux, le gros problème, et c'est ce que j'explique dans cette chronique, dans cet épisode de vendredi que tu cites, c'est que, eh bien, Tchadipiti n'est pas fiable. Il n'est pas fiable.
Guest:
[21:27] Il a un taux de... C'est quand même ça le cœur de l'histoire.
Monde Numérique :
[21:29] C'est le cœur du problème et c'est aussi pour ça que Google s'est pris les pieds dans le tapis avec Gemini parce que Google essaie aussi un peu de faire ça. Ils ont les réponses aux questions, ils ont de plus en plus des petits résumés en début de truc, etc.
Monde Numérique :
[21:42] Mais on sait qu'il n'y a qu'environ, il y a 50% de taux d'erreur. C'est-à-dire qu'il y a une réponse sur deux dans lesquelles il y a des anomalies. C'est soit des vraies inventions, des hallucinations, soit des petites choses. Il va simplement aller chercher une mauvaise info sur un site pas fiable et il va la glisser au milieu d'autres informations. Donc ça, c'est le problème majeur et je ne sais pas comment ils vont se dépatouiller de ça.
Monde Numérique :
[22:10] Mais c'est super intéressant de se poser la question, et la question, c'est donc celle qu'on se pose depuis pas mal de temps, est-ce que Search GPT, est-ce que OpenAI peut faire de l'ombre à Google ? Moi, j'aurais tendance à dire que pour l'instant, ce n'est pas gagné, mais le bénéfice en termes de réponses pour l'utilisateur est tellement évident qu'ils ont quand même du souci à se faire. En plus, il y a encore une chose qui est intéressante, il y a une étude qui est citée par mon camarade Benoît Raphaël dans sa newsletter Génération IA je le dis parce que j'en parle aussi dans l'épisode et qui dit que, même si Sir GPT donne des sources parce qu'il les donne tu peux cliquer c'est sourcé voilà c'est sourcé mais les gens ne vont pas voir, on ne va pas voir oui mais c'est normal et moi le premier parce que t'as pas envie d'aller voir parce que la réponse est tellement agréable tellement fluide t'as tout ce que tu veux tu dis ouais c'est sûrement vrai allez bon je passe à autre chose tu vois ce que je veux dire si t'es pas sur un vrai travail d'information et que t'as besoin de vérifier chaque point, ben tu avales rapidement ce qu'il te dit et tu t'en contentes bref les.
Guest:
[23:12] Gens vont se faire mener en barque.
Monde Numérique :
[23:14] Et voilà, c'est un peu le problème, mais c'est un sujet super intéressant, super important, je trouve.
Guest:
[23:21] Mais tu vois, sachant que Google est en train de préparer avec son Gemini une version googlienne de ce type d'approche-là, c'est-à-dire de ne pas donner des hyperliens, mais de nous résumer, de nous raconter une histoire, j'aime bien ton temps, ta façon de présenter ça. Est-ce qu'on pourra plus se fier à cette version-là de recherche de Google?
Monde Numérique :
[23:41] Je ne pense pas.
Guest:
[23:42] Non, pas plus? on suit quand même aux hyperliens qu'ils nous donnent.
Monde Numérique :
[23:46] Les hyperliens, oui mais parce que derrière les hyperliens, tu as des sites si c'est un site de médias, tu le fais confiance si c'est un blog d'un complotiste, canadien ça n'existe pas ici si, si, si, il y en a, moi j'en vois pas excuse-moi, eh bien tu fais moins confiance, donc je pense que c'est un problème inhérent au LLM qui fait que, qui sera il me semble-t-il d'après ce que j'ai lu et compris il sera très difficile à résoudre juste un point quand même il y a encore, ça c'est donc le côté négatif mais le côté positif, qui est super agréable c'est par exemple pour l'actualité tu demandes à Tchadjipiti le matin quelle est l'actualité du jour et il te fait un journal sur mesure, il te dit bah il y a ça dans l'actualité internationale dans la politique c'est génial c'est pas bon pour les médias traditionnels mais c'est, tu sais Bruno C'est cette espèce de journal sur mesure qu'on nous promet depuis l'avènement d'Internet, en fait. Sauf qu'il est bourré de conneries. Non, pas de conneries, pardon. Souvent aussi, il a des informations qui ne sont pas fraîches. Il a du mal à savoir ce qu'il a vraiment 24 heures. En fait, ce n'est pas un très bon journaliste, Chad GPT. C'est ça le problème.
Guest:
[25:01] Ça, c'est une bonne nouvelle pour les journalistes.
Monde Numérique :
[25:02] Oui, pour l'instant, oui.
Guest:
[25:04] Mais tu vois, ça me fait penser à l'expérience que j'avais faite.
Monde Numérique :
[25:07] Vas-y, vas-y. Après, je te livrerai une petite réflexion aussi.
Guest:
[25:11] Ça me fait penser à l'expérience que j'avais faite avec Copilot à un moment donné quand ça avait sorti. Et j'avais fait, donne-moi les nouvelles en technologie, donne-moi les nouvelles du jour. Il avait été chercher des histoires qui s'étaient passées dans les derniers mois.
Monde Numérique :
[25:25] Oui, voilà, c'est ça.
Guest:
[25:26] Et là, je parlais les informations du jour. Et je lui ai reposé la question. Je lui ai dit, es-tu certain que c'est aujourd'hui? Je lui ai dit, oui, oui, c'est l'information du jour. Alors que c'était bien daté, on cliquait et on voyait les dates qui étaient là.
Monde Numérique :
[25:36] C'est la surconfiance des LLM. Ils sont persuadés qu'ils ont raison et ils ne savent pas dire qu'ils ont tort.
Guest:
[25:41] Ils sont en mode d'affirmation. C'est presque un billet, ça.
Monde Numérique :
[25:45] C'est presque un billet humain, tu vois. C'est fou, hein. Non, mais c'est incroyable ces questions que ça pose. Moi, je me disais ce matin, malgré tout, je suis sûr qu'on va évidemment les utiliser de plus en plus, mais du coup, on risque, nous, même dans notre travail, d'être de plus en plus des vérificateurs, en fait, des vérificateurs d'IA à tout point de vue. Et puis, il y a autre chose. On dit que oui, en fait, les gens aiment bien quand même continuer à s'adresser à des gens et c'est ce qui fait que les humains ne disparaîtront pas et que les IA ne vont pas tout remplacer. Ouais, mais tu vois, si c'est pour que nous, les humains, on devienne un peu comme, tu sais, les animaux de soutien psychologique dans les avions, tu as le droit d'emporter ton chien pour le caresser parce que ça te déstresse, nous, on sera ça demain.
Guest:
[26:29] Ou des fact-checkers.
Monde Numérique :
[26:31] Voilà, on sera des fact-checkers et on sera des animaux de soutien psychologique pour les autres humains. Ça les rassurera de parler à des humains, mais on ne leur apportera aucune plus-value tangible et concrète.
Guest:
[26:43] Tu es un poète de la tech.
Monde Numérique :
[26:46] C'est beau. C'est un peu cynique, c'est un peu terrible.
Guest:
[26:49] Non, non, mais il y a quand même une pointe de vérité. Sinon, tu ne le dirais pas.
Monde Numérique :
[26:53] Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet?
Guest:
[26:55] Cette semaine, je m'entretiens avec l'auteur d'un nouveau bouquin qui s'intéresse à la rébellion. Des Québécois et des Canadiens face aux géants des GAFAM.
Monde Numérique :
[27:06] Oh là là!
Guest:
[27:07] Oui, c'est vraiment intéressant. C'est un monsieur qui est vraiment... Je pense que c'est une obsession qu'il a envers le sujet, mais c'est sain parce que ça nous pousse à réfléchir à l'ingérence et l'intrusion des GAFAM dans nos vies. Il y a ça. Sinon, je parle avec Kim Berthium, qui est une dame qui est dans l'industrie du jeu vidéo ici au Québec depuis longtemps. Et là, ils viennent de sortir un jeu. Je dirais que c'est la vision autochtone de la conquête française du Bas-Canada. Et ça s'appelle Two Falls. Ça vient de sortir sur Steam. Et c'est vraiment intéressant.
Monde Numérique :
[27:41] Ah, c'est historique.
Guest:
[27:42] Oui, ils ont fait toute une démarche appuyée par le conseil des aînés de deux grandes communautés autochtones ici. Puis tu peux choisir si tu veux vivre l'histoire sous les traits d'une jeune française qui arrive en Nouvelle-France ou si tu te mets dans la peau d'un autochtone qui est là, qui lui connaît la forêt, le territoire. C'est vraiment intéressant. Sinon, on parle, il y a un gros choix du prolongement de la vie des ordinateurs ici qui s'appelle Incertec. C'est une OSBL, donc un organisme sans but non lucratif et qui reprend des vieux ordinateurs qui sont toujours très bien, qui sont en bonne santé, mais les rafistole un peu et les revend beaucoup moins cher. Et là, ils font un gros événement, une grande vente. Et puis, on parle justement avec leurs parrains d'Incertech pour parler de l'organisme et ce qu'ils font.
Monde Numérique :
[28:35] La réparabilité des ordinateurs.
Guest:
[28:37] Exactement. Surtout la mise à jour ou le refreshment, comme dirait les Français.
Monde Numérique :
[28:41] Oui, bien sûr. Nous, on dit ça très souvent, le refreshment.
Guest:
[28:44] Oui, entre deux trucs de shopping. Jérôme, j'invite mes auditeurs à aller faire un tour de ton côté, se porter aux oreilles mon numérique. Et d'abord aussi. bon puis on se retrouve la semaine prochaine à.
Monde Numérique :
[28:57] La semaine prochaine Bruno ciao ciao.
Guest:
[28:59] Bon puis lâche chat GPT search là retourne sur Google salut on va voir.
Monde Numérique :
[29:11] On connaissait les écrans souples qui peuvent se plier et qui ont donné le jour à toutes sortes de smartphones plutôt sympathiques. Eh bien, voici encore mieux l'écran qui s'étire. Un écran étirable capable de passer de 12 à 18 pouces quand on tire dessus.
Monde Numérique :
[29:30] Il est signé LG, le fabricant coréen. Il a été dévoilé cette semaine et il peut donc s'agrandir de 50% tout en conservant une résolution de 100 pixels par pouce et des couleurs magnifiques. Il s'étire, il se tord également dans tous les sens, presque comme du tissu. Sauf que c'est bel et bien un écran, un écran en couleur qui peut afficher des images, des vidéos, etc. Alors c'est étonnant du point de vue technologique, c'est l'aboutissement de recherche menée depuis 2020 dans le cadre d'un projet national en Corée soutenu par le gouvernement. Et pour concevoir cet écran étirable, LG a mis au point un substrat en silicium inspiré des matériaux qu'on utilise pour les lentilles de contact. Et ce substrat, associé à des micro-LED de 40 micromètres, permet à l'écran de supporter des étirements répétés en maintenant une qualité d'image impeccable. Il serait étirable 10 000 fois sans altération de la qualité. En plus, il résiste aux températures extrêmes et aux chocs. Il y avait déjà eu en fait une première version présentée il y a deux ans, mais qui à l'époque était plus petit. L'écran ne pouvait s'étirer que de 20%. On est maintenant, je l'ai dit, à environ 50%. C'est spectaculaire et cela ouvre des perspectives inédites dans de nombreux domaines comme la santé, le commerce, la mode, la sécurité.
Monde Numérique :
[30:48] LG imagine des applications très concrètes comme des écrans intégrés aux vêtements ou aux accessoires pour fournir des informations en temps réel, par exemple pour les pompiers.
Monde Numérique :
[31:16] À la fin de ce mois-ci, ChatGPT fêtera ses deux ans. Et oui, rappelez-vous, c'est le 30 novembre 2022 qu'OpenEye a lancé publiquement son chatbot d'intelligence artificielle. Ce lancement qui a mis la planète en émoi et qui a révolutionné à la fois la technologie et beaucoup d'usages dans les entreprises et même dans les foyers. Le grand public a soudain découvert ce qu'était l'intelligence artificielle générative. Alors, deux ans après où en sommes-nous, et surtout où va l'IA,
Monde Numérique :
[31:44] on va en parler avec le fondateur de l'entreprise française Faber-Novel, dans un instant. Ensuite, on parlera d'une innovation française étonnante, la fabrication de fuel de synthèse à partir du carbone de l'air, avec la start-up Erleum, qui vient de lever 6 millions de dollars. Et puis, on ira faire un tour, je vous emmène au théâtre, pour découvrir une pièce originale sur l'intelligence artificielle qui a hacké Garutia, une pièce écrite, ce n'est pas banal, par des chercheurs en IA. Les interviews qui vont suivre sont proposées en version intégrale si vous écoutez Monde Numérique, l'hebdo premium sur Apple Podcasts. Sinon, retrouvez-les en épisodes séparés, longs formats, la semaine prochaine sur toutes les plateformes de podcast. Bonjour Stéphane Distinguin.
Guest:
[32:25] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[32:26] Vous êtes président et fondateur de EY Faber Novel. Vous êtes un multi-entrepreneur du numérique depuis de longues années en France. Chad GPT fêtera à la fin du mois de novembre ses deux ans d'existence et je ne sais pas ce que vous en pensez mais on a l'impression que ça fait dix ans avec tout ce qui s'est passé, durant ces deux ans pour OpenAI bien sûr mais tout ce que ça a entraîné vous avez suivi ça de très près évidemment quel regard vous portez là-dessus ?
Guest:
[32:57] Moi ce qui me fascine depuis le début c'est que c'est que à la fois un peu plus de ce qu'on connaît, les anglo-saxons diraient « more of the same », c'est plus de la même chose, et en même temps, il y a une rupture, quand on arrive à ces niveaux de magnitude et qu'il y a des effets de palier, c'est-à-dire que là, on a passé un seuil, et les deux sont fascinants à voir et à observer. C'est-à-dire que ce qu'on voit, c'est d'abord, c'est plus de transformation numérique, donc c'est une application qui a connu des utilisateurs très rapidement.
Guest:
[33:29] On dit que c'est celle qui, c'est avec ChatGPT, distribuée plus rapidement auprès de son de ses utilisateurs, c'est des réflexes qu'on connaît, donc c'est un peu plus aussi, malheureusement, parfois de concentration, c'est comme les acteurs de la big tech, on l'a bien vu, qui sont principalement californiens, qui sont comme ça immédiatement, qui sont à l'origine de ces technologies et donc qui ont pris leur part du lion. C'est aussi les sujets qu'on a vus très vite avec les sujets de biais, les sujets de confiance, les sujets de responsabilité, les sujets de Green IT, l'énergie, la consommation, la pollution qu'induisent ces technologies. Où à la fin, et c'est peut-être un des premiers points de rupture où tout d'un coup on se dit qu'il y a quelque chose qui s'est passé qui fait que c'est pas uniquement plus de la même chose c'est typiquement le retour du nucléaire dans nos conversations avec, est-ce qu'on aurait pu imaginer que les ingénieurs cools, les start-upers de la Silicon Valley.
Guest:
[34:32] Reviendraient, réintroduiraient en fait le nucléaire comme une technologie à la fois souhaitable et d'avenir parce qu'ils étaient plutôt.
Monde Numérique :
[34:39] Anti-news qu'au départ.
Guest:
[34:40] Oui c'est très très surprenant ce qui est en train de se passer et ça pose évidemment plein de questions et c'est des questions qui, on a pris parfois un peu l'habitude de voir les trains passer et ce que vous disiez c'est que celui-ci il est très long il va très vite mais, on a des choses à dire, à faire valoir des usages et peut-être à chaque fois on se dit la même chose mon, obsession d'Européens c'est de regarder si on a un petit peu moins de retard.
Guest:
[35:21] Et c'est pareil que cette fois-ci on a quand même eu la chance d'assez vite voir, puisqu'on parle de deux ans et très très vite Mistral par exemple est apparu en Europe et particulièrement en France, donc Donc, on s'est dit, peut-être que cette fois-ci, on va réussir à partir avec un retard moindre. C'est vrai, on propose des alternatives, mais quand on voit la masse, les dizaines de milliards, quand on rappelle simplement les investissements qui sont les investissements en cours, si vous savez, par exemple, que simplement au dernier trimestre, les dépenses de Microsoft, c'est 20 milliards de dollars, c'est plus du double du même trimestre de l'année dernière, C'est quelque chose d'incroyable, voire d'inaccessible pour la plupart des acteurs. Donc ça posera toujours, et là encore c'est plus de la même chose, ce fameux rapport de David Agoliath. Donc est-ce qu'un Mistral, est-ce qu'un acteur européen, est-ce qu'on va réussir à avoir un petit acteur qui va avoir le coup de génie ? Vous savez un peu comme quand l'équipe de France joue contre les All Blacks et que tout d'un coup il y a ce coup là qui fait qu'on réussit à avoir une échappée, et peut-être on réagira mais il va falloir compter sur ces choses-là une fois de plus.
Guest:
[36:41] Mais peut-être, reconsidérer, ils sont parlé immédiatement de politique internationale, quelle place l'Europe peut avoir, comme on a été capable d'avoir des efforts peut-être un peu plus collaboratifs sur certains sujets, et que ça, ça reste encore un domaine dans lequel, après rapport Draghi, après beaucoup de vœux pieux des uns et des autres, on n'a pas réussi à créer cette volonté européenne de faire des projets qui soient à notre échelle et on a plutôt amené l'investissement d'Intel l'investissement de Microsoft ou de Meta à faire investir en Europe des géants de la tech d'ailleurs plutôt que de réussir à se fédérer pour faire notre fameux Airbus de la tech.
Monde Numérique :
[37:28] Stéphane Distinguin, récemment vous avez signé une note avec votre associé Diego Ferry sur, un petit peu qui s'interroge sur le futur de ChatGPT qui fête aujourd'hui ses deux ans, et vous dites les prochains bouleversements ne viendront pas des grands modèles d'IA génératifs, ça veut dire quoi ?
Guest:
[37:47] C'est-à-dire, enfin, c'est pas exactement ce que je dis, je parle des grands de l'intelligence artificielle générale, c'est-à-dire que la prochaine étape sera pas immédiatement cet objectif, vous savez, on en a parlé à un moment comme étant la singularité, le moment où tout d'un coup, une intelligence artificielle sera en capacité quelque part d'assujettir les hommes parce qu'on pourra lui confier la capacité de raisonner et de décider à notre place. Ce que je dis, c'est qu'il y a énormément de débats qui sont devant nous et qu'il va falloir traiter. Là, maintenant, que le premier, c'est celui de la chaîne de valeur et de l'intégration de ces intelligences artificielles. Est-ce qu'elles vont devenir un peu invisibles ? Un peu, vous savez, une forme de commoditisation ? C'est-à-dire que, est-ce que tout d'un coup, un peu comme l'électricité ? On va se retrouver...
Monde Numérique :
[38:43] Comme Internet.
Guest:
[38:43] Comme Internet. Parlez de pervasivité. Est-ce que ces services vont être appelés par des API et tout d'un coup, vous aurez accès à des LLM un peu partout, mais ils seront appelés, comme on voit par exemple, pour prendre l'exemple de la suite Office 365 de Microsoft, est-ce que vous allez retrouver du LLM et des copilotes qui seront intégrés, une façon d'avoir accès à ces LLM dans des outils que vous utilisez ?
Monde Numérique :
[39:07] Sans savoir forcément qu'on est en train de travailler avec ChatGPT.
Guest:
[39:11] Est-ce que vous aurez du ChatGPT dans votre frigo ? Est-ce que vous aurez... C'est ce sujet-là. Ou est-ce que vous allez entrer dans des services qui sont des services dont... Est-ce que ça se fera justement par ChatGPT ? Est-ce que c'est OpenAI qui va vous faire entrer dans un environnement de service qui va faire que typiquement, ce qui est un des grands symboles de ces sujets-là en ce moment, c'est le search. Est-ce qu'on ira chercher de l'information dans Google ou dans ChatGPT. Les usages ont commencé dans ChatGPT. Les jeunes, on va plonger comme ça, ont commencé à avoir le réflexe d'aller tout de suite chercher dans ChatGPT. Ce qui va poser des questions, et vous êtes un homme de médias, qui sont des questions très importantes, et c'est là où je reviens sur ma thèse de plus de la même chose, c'est qu'on va revenir, mais à un niveau de magnitude, encore différent et plus puissant, puisqu'on va se retrouver avec une question derrière qui va être celui de la répartition de la valeur. Parce que l'écosystème du search jusqu'à maintenant permettait de rémunérer, les personnes qui donnaient accès à leur contenu.
Monde Numérique :
[40:25] C'est le même problème que Google qui aspire toutes les batailles homériques de Google avec les grands médias pour savoir si Google est fournisseur de trafic pour ces médias ou à valeur de contenu.
Guest:
[40:37] Vous avez vu l'Australie, le Canada, la France tout à fait et sur lequel est-ce qu'on s'entend est-ce qu'on ne s'entend pas, le débat est fermé, réouvert, ce qui est certain en revanche par rapport au LLM c'est que là vous n'aurez plus le lien vous ne serez plus exposé quand je cliquais par exemple sur la page de mon numérique, j'étais exposé à quelque chose sur lequel vous pouviez décider d'avoir votre publicité ou votre propre contenu dans le cas d'un LLM je vais arriver à quelque chose qui va être une synthèse des informations et donc dans laquelle il n'y aura plus en fait l'exposition en fait à un écosystème ou une solution qui est celle que l'éditeur aura choisi pour valoriser son contenu donc c'est.
Monde Numérique :
[41:21] À dire qu'il ne peut plus vendre de la pub afficher la pub sur ses pages puisque personne n'ira sur ses pages en fait.
Guest:
[41:25] Merci de dire les choses plus clairement c'est ça et ça va se faire sur plein d'éléments vous voyez dans les sujets qu'on a aussi aujourd'hui dans les entreprises, et un autre sujet fascinant c'est le sujet des comptes-rendus de réunion, ces technologies permettent très facilement et dès maintenant de faire de plutôt très bons comptes rendus c'est peut-être.
Monde Numérique :
[41:48] Même en train de devenir la killer app de l'intelligence artificielle en entreprise non vous ne croyez pas.
Guest:
[41:53] C'est vrai, à date les deux grandes killer apps sont justement l'entrée je vous disais tout à l'heure sur l'intégration de la chaîne de valeur on est toujours sur ce sujet et c'est un sujet pour moi le premier sujet c'est comment est-ce qu'on l'intègre dans nos vies et qui va être, l'opérateur de ces solutions là mais très exactement dans les emails, ou dans la conduite de ce qu'on ne fait pas tout à fait mais ça ressemble un peu aujourd'hui à faire des visioconférences, la synthèse la prise de notes le suivi des actions, toutes ces réunions qu'on est nombreux à pratiquer abondamment après il va quand même se poser la validation de ces comptes rendus quelle responsabilité le fait aussi que typiquement, et on le sait tous, on est humain, on peut dire quelque chose en réunion, y repenser, vouloir amener une modification. Tous ces sujets-là sont des sujets qui, pour vous prendre un exemple un peu comme ça, un peu pratique, mais on va se retrouver dans ces logiques de contenu qui vont être très importantes et qui vont devenir engageantes et qu'il faudra veiller à contrôler.
Monde Numérique :
[42:59] Merci Stéphane Distinguin, président et fondateur de EY Faber Novel.
Guest:
[43:04] Merci Jérôme.
Monde Numérique :
[43:10] Bonjour Sébastien Fiedorow.
Guest:
[43:12] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[43:13] Vous êtes cofondateur et PDG de la société Erleum, qui réalise une sorte de prouesse technique vraiment innovante au service de l'environnement. Vous êtes en train de fabriquer un nouveau carburant à partir du carbone de l'air, c'est ça ? J'ai bien compris ?
Guest:
[43:29] Tout à fait. On est exactement producteur de carburant de synthèse, qu'on appelle dans le jargon en anglais des e-fuel, parce qu'ils sont produits entièrement avec de l'électricité donc c'est notre énergie primaire pour pouvoir les produire et la petite innovation c'est qu'effectivement on part du dioxyde de carbone qui est présent dans l'air donc le CO2 atmosphérique pour venir le transformer en un carburant qu'on peut utiliser dans le maritime, dans l'aviation et dans le transport routier par exemple.
Monde Numérique :
[43:58] On va expliquer tout ça en détail. Donc le point de départ c'est ce qu'on appelle de la captation Donc, vous captez l'air de l'atmosphère pour en extraire le carbone.
Guest:
[44:08] Exactement. Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on a développé un matériau. Ce matériau, il est dit bifonctionnel, donc il va avoir deux fonctions. Sa première fonctionnalité, ça va être de capturer directement le CO2 dans l'air. Et pour pouvoir le capturer, on va faire circuler de l'air au travers de ce matériau. Et le CO2 qui est naturellement aujourd'hui présent dans l'air va venir se fixer à la surface de ce matériau-là. Et ça va constituer notre première étape, effectivement, de capture directe du CO2 dans l'air.
Monde Numérique :
[44:36] Parce que la captation du CO2, on sait que ça se pratique. C'est d'ailleurs un procédé qui est un peu décrié. Les écologistes n'aiment pas trop, disent que ça ne sert à rien. D'autres, au contraire, disent que c'est une partie de la solution contre le réchauffement climatique. Ça se pratique à très grande échelle, je crois, dans certains pays, etc. Mais vous, ce n'est qu'un moyen pour arriver ensuite à ce e-fuel. Et donc, comment se passe la transformation ?
Guest:
[45:04] Ce qui est intéressant, c'est qu'effectivement, les premières générations qu'on appelle de capture direct du CO2, donc du direct air capture, ont été beaucoup décriées notamment pour leur consommation énergétique. Et ce qu'il faut comprendre, c'est qu'effectivement, il faut faire circuler de l'air, comme je l'ai expliqué, au travers d'un système qui va permettre de mettre en contact le matériau avec le CO2 présent dans l'air. Et l'étape qui consomme dans la première génération des technologies beaucoup, beaucoup, beaucoup d'énergie aujourd'hui, c'est vraiment le fait d'ensuite de devoir extraire le CO2 qui a été capturé. Donc on va utiliser des procédés avec beaucoup de chaleur, beaucoup de pression pour venir retirer le CO2 qui a été capturé. Et ensuite, on va le transporter pour pouvoir soit l'enfouir, soit le transformer. Nous, la grande différence, c'est qu'une fois qu'on a capturé le CO2, sur notre matériau, c'est la deuxième fonctionnalité du matériau qui va maintenant agir et qui va venir justement directement transformer le CO2 vers un premier carburant qui pour nous s'appelle le méthanol. Et pour le faire, notre matériau a ce qu'on appelle des catalyseurs, donc des éléments qui vont permettre la réaction chimique du CO2 plus l'hydrogène à la surface de ces catalyseurs vont permettre de produire du méthanol et de l'eau. Et il nous reste donc une étape de purification qui va être de séparer le méthanol de l'eau pour avoir un méthanol pur.
Monde Numérique :
[46:23] Ça représente quelle proportion sur la flotte mondiale ? Quel pourcentage utilise ce carburant aujourd'hui ?
Guest:
[46:30] Si on parle de la flotte maritime, on est à environ 200-250 bateaux aujourd'hui qui sont équipés de moteurs à méthanol et donc qui utilisent du méthanol. La particularité de ce marché, c'est que chaque navire peut consommer entre 50 et 200 tonnes par jour de carburant. Ils opèrent sur quasiment 200 jours par an. Donc, on parle de 40 000 tonnes de carburant consommées par an par ces acteurs-là, par navire. Donc, quand on rapporte ça à l'échelle du marché mondial, on va parler en peut-être un demi-pourcentage ou un pourcentage de la flotte globale, ce qui n'est rien. Mais quand on regarde la consommation globale, on parle de volumes qui se traduisent déjà en millions de tonnes par an.
Monde Numérique :
[47:15] Super, c'est passionnant, c'est incroyable. Merci Sébastien Fiedorow, cofondateur et PDG de Erleum. Des hackers, superbots. Bon, Garuzia a disparu, c'est bien vous qui l'avez hacké. Alors nous sommes au théâtre de la Seine Parisienne à Paris, où se joue cette pièce, mais qui a hacké Garuzia ? Bonjour Laurence De Villers.
Guest:
[47:50] Bonjour.
Monde Numérique :
[47:51] Laurence De Villers, vous êtes chercheuse en intelligence artificielle, mais vous êtes également autrice, co-autrice de cette pièce de théâtre avec Gilles Dowek et Serge Abidboul. C'est quoi qui a hacké Garoutzia ? C'est l'histoire d'un bot, d'une intelligence artificielle, évidemment.
Guest:
[48:08] Oui, c'est un chatbot qui s'appelle Garoutia au début, d'ailleurs pas au début, mais je ne vais pas tout vous dire, qui change de sexe, qui change de nom avec ses propriétaires. et la malheureuse chatbot a des propriétaires qui meurent. Donc il y a toute une histoire sur le remonté du laité, le remonté en fait, la remonté de sa mémoire. Parce que cette botte a quelque chose de spécial en plus de tous les autres, C'est qu'elle a sans doute été hackée, ce qui fait que sa mémoire, finalement, est quelque chose d'assez intéressant. Elle est capable de se souvenir de choses, mais de réfléchir aussi sur ce qu'elle a vécu.
Monde Numérique :
[48:42] Oui, une espèce de mise en abîme.
Guest:
[48:44] De la conscience qui naîtrait dans une botte.
Monde Numérique :
[48:47] C'est un sujet que vous connaissez bien, évidemment. Pourquoi cette pièce de théâtre ? Comment vous est venue l'idée à vous trois, spécialistes de l'IA ?
Guest:
[48:55] On travaille beaucoup sur l'éthique de l'IA, des chatbots, de l'IA générative, dans des comités d'éthique. et on a l'habitude de se côtoyer, de réfléchir à ces sujets. On voulait une autre façon de voir les choses. Un pas de côté, quelque chose de drôle, qui ne fasse pas peur au premier abord, parce que c'est très anxiogène, en fait, ces IA. Et pour réfléchir au mieux, il faut libérer son esprit et essayer de le voir. Et là, on voit sur scène, finalement, cette botte avec une dame âgée, avec un jeune, avec différents personnages, commissaire qui fait une enquête. Et je pense qu'on réalise autre chose. L'attachement possible à ces machines.
Monde Numérique :
[49:30] Oui, alors ça, c'est votre dada. Vous avez beaucoup travaillé là-dessus. L'attachement affectif qu'on peut développer ou qu'on ne devrait pas développer avec ces machines.
Guest:
[49:41] En fait, elles sont de plus en plus autour de nous. On ne lâche plus son téléphone s'il parle demain avec la voix de Scarlett Johansson. Ou si on a Moshi dans les mains, le dernier joujou de Q-Tai qui va de bout en bout, parole par parole.
Guest:
[49:53] Et qui finalement a aussi une possibilité d'inflexion émotionnelle. Où va-t-on aller demain si on ne réfléchit pas à ces objets qui arrivent de nous qui peuvent être des deadbots qui peuvent être des objets qui sont là pour nous assister vont-ils prendre les décisions à notre place qui va être responsable si ça ne fonctionne plus et on les désire quelque part parce qu'on voit des usages arriver donc réfléchissons tous ensemble à l'arrivée de ces chatbots et venez voir la pièce qui a hacké Garuzia, sur la scène parisienne tous les mardis à 19h30 jusqu'à la fin de l'année.
Monde Numérique :
[50:26] Laurence de Villers, j'ai une question. Est-ce qu'elle a été écrite avant ou après ChatGPT, cette pièce ?
Guest:
[50:30] Alors, elle est 100%, Joué par des humains et écrit par des humains. C'était avant l'arrivée de Tchad-GPT.
Monde Numérique :
[50:38] Oui, il n'y avait pas, vous n'aviez pas, si je puis dire, encore l'influence de ChatGPT.
Guest:
[50:42] On aurait pu, parce qu'on a des outils comme ça dans les laboratoires, avant évidemment l'arrivée de ChatGPT dans les mains de tout le monde. Mais nous ne l'avons pas du tout écrit comme ça. Ça se sent, le langage est très bigarré, très truculent. Il y a ce terme de tutti quanti que dit la chatbot, par exemple, pour dire qu'elle a des émotions. Il y a toujours cette comparaison entre l'humain et la machine qui, à mon avis, est très utile.
Monde Numérique :
[51:02] C'est une pièce sur la mémoire aussi, beaucoup, parce que, voilà, est-ce qu'elle a le droit de se souvenir de certaines choses au fil de sa vie, cette machine ?
Guest:
[51:12] Alors, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que Bot Power, donc l'entreprise qui a créé ces machines, il a tout intérêt qu'à ce que sa machine se souvienne de beaucoup de choses, parce que c'est ça qui fait sa capacité intelligente. Donc, tout le truc, c'est d'éliminer tout ce qui serait données personnelles dans la machine. Et c'est là où elle a été hackée et elle, elle se souvient.
Monde Numérique :
[51:31] Voilà, donc pour savoir qui est Garutia, rendez-vous à la Seine parisienne tous les mardis, c'est ça ?
Guest:
[51:38] À 19h30, venez donc début décembre, les deux prochaines séances sont complètes, mais venez à partir du 3 décembre, du 10 décembre, du 17 décembre et même le 31 pour vivre cette expérience, de voir cette machine devant nous.
Monde Numérique :
[51:52] Merci Laurence Devillers. Merci Jérôme Colombain. C'est la fin de cet épisode de l'Hebdo. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Vous pouvez retrouver les liens dans la description de cet épisode si vous voulez en savoir plus sur les différents sujets. Et puis rendez-vous la semaine prochaine pour les versions intégrales des interviews si vous ne nous avez pas écoutés à l'instant présent dans cet épisode. Merci pour votre fidélité, merci pour vos messages. N'hésitez pas à déposer des commentaires sur l'application sur laquelle vous écoutez ce podcast. Si c'est possible, notamment Spotify, Apple Podcast Podcast Addict, etc. Ou bien sur les réseaux sociaux, vous pouvez me trouver également sur le site mondenumérique.info par mail ou même par message vocal. Si le cœur vous en dit, vous pouvez soutenir financièrement ce podcast, les fonds récoltés serviront notamment à se rendre au CES de Las Vegas en janvier pour vous faire vivre cet événement exceptionnel. Et puis, si vous rêvez de créer un podcast, faites donc un tour sur www.formationpodcastpro.com pour tout savoir sur la meilleure manière de construire un podcast de A à Z. Je vous dis tout dans ces vidéos.
Monde Numérique :
[53:09] Voilà, je vous souhaite une très très bonne semaine, pleine de tech. Rendez-vous la semaine prochaine. Salut !