Cette semaine, on s'intéresse à la sortie de GPT-4, à son intégration dans Microsoft Office, aux licenciements massifs chez Meta, à une formation pour utiliser ChatGPT, à un concurrent open source de ChatGPT et à l'impact de l'IA sur la société.
L’ACTU DE LA SEMAINE
GPT-4 : encore plus fort !
Open AI a lancé cette semaine une nouvelle version de son logiciel de chat, appelé Chat GPT4. Cette nouvelle version est présentée comme plus fiable et créative, capable de comprendre des instructions plus nuancées. Elle est si performante qu'elle a réussi à surpasser les résultats de l'examen du barreau américain et a obtenu un meilleur score que 99% des candidats au concours international de biologie pour les lycéens. La nouveauté la plus importante est l'ajout d'une entrée visuelle grâce à un partenariat avec la startup Be My Eyes, permettant au chatbot de reconnaître les objets et leurs utilisations grâce à des images, des photos ou des dessins. Chat GPT4 peut également traiter un plus grand nombre de données, avec des textes pouvant aller jusqu'à 25 000 mots. Cette nouvelle version n'est accessible que via la version payante de Chat GPT. (03:43)
Microsoft intègre GPT-4 dans Word, Excel, PowerPoint
Microsoft a révélé lors de sa conférence de presse dédiée à l’IA qu’elle intégrera ChatGPT à sa suite bureautique Office. Cette nouvelle couche d’IA, baptisée Copilot, sera bientôt disponible sur Word, Excel, Powerpoint, Outlook et Teams. Copilot sera capable de créer des brouillons, d’analyser et d’interpréter des données, de transformer des données écrites en présentation, de synthétiser des discussions, et faciliter l'organisation de réunions. Le fonctionnement de Copilot sera basé sur l'analyse d'informations stockées dans différents documents. De plus, la nouvelle version de Microsoft 365 inclura également un assistant personnel pour le monde de l'entreprise, Business Chat, qui aidera à fixer des objectifs, à détecter les risques et à proposer des solutions pour les atténuer. (07:14)
Meta licencie et rêve de concurrencer Twitter
Le groupe Meta, dirigé par Marc Zuckerberg, poursuit sa vague de licenciements avec 10 000 postes en voie d'être supprimés au premier trimestre 2023, en plus des 11 000 déjà supprimés en novembre dernier. 5 000 postes non occupés ne seront également pas pourvus. Cette réduction des effectifs représente une perte de 24% pour le géant californien, qui travaille sur un nouveau réseau social décentralisé et interopérable appelé P92, en concurrence avec Twitter. (10:47)
LES INTERVIEWS DE LA SEMAINE
À quoi sert vraiment ChatGPT ?
🎙️Benoit Raphaël, journaliste co-fondateur de Flint Media
Spécialiste de la veille informationnelle assistée par intelligence artificielle, Benoit Raphaël, estime que GPT-4 présente d’importantes avancées sans être pour autant une révolution. Il souligne cependant les performances en termes de traitement d'images. Par ailleurs, auteur d’une formation en ligne consacrée à ChatGPT, Benoit explique comment on peut, concrètement, utiliser ChatGPT dans plusieurs domaines professionnels, du journalisme au marketing en passant par la programmation informatique. Une plongée dans la réalité pratique de cette révolution. (13:13)
Bloom, le GPT européen et ouvert
🎙️Thomas Wolf, co-fondateur de Hugging Face
L'entreprise française Hugging Face est à l'origine de Bloom, un modèle d'intelligence artificielle européen concurrent de GPT. Particularité : Bloom est en open source et offre donc beaucoup plus de transparence que son équivalent américain. Thomas explique pourquoi il est important de garder la main sur le fonctionnement de ces outils. Optimiste, il estime que l’apparent retard européen sera compensé dans les années à venir car cela se joue sur le long terme et l’IA doit rester un bien commun pour l’humanité. (23:16)
Un tsunami ! Sommes-nous prêts ?
🎙️Olivier Babeau, économiste co-fondateur Institut Sapiens
L'économiste Olivier Babeau, co-fondateur de l'Institut Sapiens, explique que le développement de l'intelligence artificielle est l'événement technologique le plus important depuis l'invention d'Internet. Le niveau atteint par les outils d'IA est très impressionnant, et leur trajectoire de progression est très rapide. GPT4, par exemple, est capable de résoudre des exercices d'entrée à Polytechnique en physique et de passer la plupart des examens actuels. Certains parlent déjà d'intelligence artificielle forte, qui pourrait être accessible à tous dans quelques années. Cependant, les décideurs politiques ne semblent pas encore mesurer l'ampleur du phénomène, qui pourrait transformer nos institutions, nos modes de travail et nos systèmes économiques en très peu de temps. Personne ne peut prédire l'avenir avec certitude, mais des redimensionnements et des reconfigurations sont à prévoir dans les mois à venir. (33:23)
