C'est la rentrée pour L'Hebdo de Monde Numérique ! Arrestation du fondateur de Telegram, nouveaux services d'IA, obsolescence programmée, un enregistreur intelligent, etc.
📰 L’Actu de la Semaine
L'arrestation de Pavel Durov : une affaire qui pose de nombreuses questions
L'arrestation de Pavel Durov, le fondateur de Telegram, samedi 24 août 2024, a déclenché une affaire aux multiples ramifications judiciaires, politiques et diplomatiques. Après quatre jours de garde à vue, Durov a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 5 millions d'euros, pour complicité d'actes criminels et refus de coopérer. L'affaire soulève des questions sur la liberté d'expression et la régulation des réseaux sociaux. Sur le plan politique et diplomatique, l'affaire est tout aussi complexe. Durov, qui possède plusieurs nationalités, dont la française depuis 2021, aurait tenté de contacter des personnalités influentes comme le président Emmanuel Macron et l'homme d'affaires Xavier Niel. Ses relations avec Moscou posent également question. (05:04)
Les news de l’IA
200 millions d'utilisateurs pour ChatGPT (11:34)
Artefact, la nouvelle fonction de Claude d'Anthropic (12:31)
Midjourney en version Web (13:31)
Le Debrief Transatlantique avec Bruno Guglielminetti
Vous avez dit obsolescence programmée ?
Samsung promet 7 ans de mise à jour pour ses téléviseurs connectés. Qu’est-ce que cela dit de la fameuse soi-disant obsolescence programmée ?
L'engagement sur le réseau social X est en chute libre de 40%. Elon Musk annonce une modification de l’algorithme de recommandation. (15:29)
💡 L’Innovation de la Semaine
Un enregistreur vocal intelligent
La startup américaine Plaud.ai lance le NotePin, un assistant personnel innovant, portable comme une broche ou un pendentif, qui enregistre les conversations et utilise l'intelligence artificielle pour générer des comptes-rendus structurés. Vendu à 169$, il offre 300 minutes de transcription par mois et promet une autonomie de 20 jours. Je vous en dis plus dans l’épisode ! (29:24)
🎤 Interviews
L’IA va-t-elle vraiment remplacer des métiers ?
🎙️ Laurent Ach, CTO de Qwant
Ce spécialiste de l’IA relativise les études et les déclarations qui annoncent un remplacement de certaines professions par de l’intelligence artificielle, notamment les développeurs informatiques. Selon lui, l’IA reste un outil qui permet d’accélérer des process mais pas de se substituer à l’intelligence humaine. (37:27)
La bulle de l’IA est-elle en train d’éclater ?
🎙️ Carlos Diaz, du podcast Silicon Carne
Inquiétude dans la Silicon Valley ! Les investisseurs se demandent si l’engouement de ces dernières années autour de l’intelligence artificielle n’est pas un peu… artificielle. Ils s’inquiètent de l’absence de retour sur investissement. Ecoutez en avant-première un extrait du prochain épisode de Silicon Carne ! (44:57)
Protection des données numériques : gare aux idées fausses et aux comportements paradoxaux !
[PARTENARIAT]
🎙️ Robin Kwiatkowski, expert cybersécurité chez Kaspersky
Pourquoi masquer sa webcam mais diffuser imprudemment des vidéos sur les réseaux sociaux ? Comment empêcher un piratage de profil numérique d’une personne décédée ? Une vaste étude du spécialiste de la cybersécurité Kasperky fait le point sur les croyances injustifiées et les comportements paradoxaux en matière de protection de la vie numérique. Il est temps de prendre en main votre cybersécurité ! (51:53)
Consulter l’étude : Superstition and great insecurity
Monde Numérique :
[0:09] Bienvenue à l'écoute de Monde Numérique, l'hebdo, l'émission 100% tech chaque samedi sur toutes les plateformes de podcast.
Monde Numérique :
[0:18] C'est la reprise et on ne peut pas passer à côté de l'affaire du moment, l'affaire Pavel Durov, le patron de Telegram, arrêté, mis en examen en France. Une affaire avec de multiples facettes. Du côté de l'intelligence artificielle, plein de nouveautés cet été et ces derniers jours. Dans un instant, on va faire un petit tour d'horizon des annonces. L'ActuTech, c'est aussi avec mon camarade Bruno Guglielminetti à Montréal.
Monde Numérique :
[0:41] Comme d'habitude, dans le débrief transatlantique, on va parler obsolescence programmée cette semaine, à l'occasion d'une décision de Samsung. L'innovation de la semaine que j'ai repérée pour vous, c'est un petit appareil étonnant qui écoute tout ce qui se dit autour de vous et qui en fait des résumés
Monde Numérique :
[0:58] par intelligence artificielle. Du côté des invités de Monde Numérique, une question, l'IA va-t-elle remplacer les métiers et notamment celui de développeurs. J'ai posé la question à un spécialiste, Laurent Hack, CTO de Quant. L'intelligence artificielle encore, y a-t-il une bulle de l'IA et est-elle en train d'éclater ? Et c'est ce qui se dit dans la Silicon Valley. On ira sur place retrouver Carlos Diaz et sa bande pour un extrait en avant-première de son podcast Silicon Car.
Monde Numérique :
[1:26] Enfin, la vie privée et la sécurité des données numériques. Une étude de Kaspersky révèle que nous avons des comportements paradoxaux et que nous faisons parfois n'importe quoi.
Monde Numérique :
[1:43] Tadam, tadam, c'est la rentrée. Bienvenue dans cet épisode de l'hebdo du samedi 31 août 2024.
Monde Numérique :
[1:50] Je suis vraiment ravi de vous retrouver. C'est la reprise après un mois de vacances. Alors, vacances au cours desquelles je ne vous avais pas complètement abandonné. D'ailleurs, vous avez été nombreux à écouter cet été les épisodes, les rediffusions, les dossiers spéciaux aussi. Et puis même le débrief transatlantique avec Bruno Guglielminetti. Mais là, on reprend un rythme normal. C'est l'hebdo. L'hebdo, c'est chaque samedi, 50 à 60 minutes de news, d'interviews, de conversations. Et puis, sur le fil du podcast Monde Numérique, depuis cette semaine, une nouveauté, puisque j'ai le plaisir de vous proposer une émission par jour, un podcast par jour. En plus de l'hebdo du samedi, du lundi au vendredi, chaque jour, une actu, une chronique, un épisode de 4 à 5 ou 6 minutes pour décrypter une info en particulier. On a commencé lundi et vous êtes d'ailleurs déjà très nombreux à télécharger, à écouter ces épisodes. L'idée, c'est de vous apporter de l'information et puis de la mettre en perspective, de la décrypter au maximum. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, aussi bien sur le fond que sur la forme. Est-ce que la durée de 5 à 6 minutes vous convient ou au contraire, vous trouvez ça trop long, trop court ? Enfin, on pourra difficilement faire plus long par jour. Voilà, vous pouvez me dire ça sur les réseaux sociaux ou bien via par mail, même en allant sur le site mondenumérique.info via le formulaire de contact. Il y a aussi la newsletter de Monde Numérique et là aussi, c'est en progression avec vraiment un nombre d'abonnés qui a explosé pendant l'été.
Monde Numérique :
[3:18] Donc voilà, la newsletter de Monde Numérique pour avoir chaque matin dans votre boîte mail un coup d'œil sur l'épisode du jour avec des infos et on peut interagir également via la newsletter. Et puis, avant de commencer aussi, deux petits petites infos pratiques et de services, si on peut dire. D'abord, je vous rappelle que vous pouvez soutenir financièrement ce podcast en cliquant sur le lien qui figure en haut de la page d'accueil du site mondenumérique.info. Et j'en profite pour vraiment remercier déjà les auditeurs qui s'engagent.
Monde Numérique :
[3:49] Soit ponctuellement, soit même de manière récurrente. C'est très touchant. Merci beaucoup pour vos encouragements et on va continuer à essayer de faire au mieux pour vous satisfaire. J'en profite aussi pour saluer des auditeurs de la francophonie qui sont au-delà de la France, car les chiffres le montrent et je le vois. Vous êtes très nombreux à écouter ce podcast dans de nombreux autres pays, francophones ou pas d'ailleurs, mais notamment la Belgique, la Suisse, mais aussi beaucoup, beaucoup de pays d'Afrique. Et ça, c'est formidable parce que je sais qu'il y a beaucoup d'intérêt pour la technologie. Il y a beaucoup de jeunes en Afrique qui suivent les innovations technologiques. Je vois que le monde numérique est très bien classé dans plusieurs pays, donc je salue les habitants du Burkina Faso, du Bénin, de la République démocratique du Congo, de Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Tchad, et puis il y a aussi en Afrique du Nord la Tunisie, l'Algérie, etc. Donc, merci de prêter vos oreilles à ce podcast qui essaye de vous donner un coup d'œil sur toutes les innovations technologiques. Merci pour votre soutien. Sachez que je vous vois, en tout cas, je vois l'attention que vous accordez à Monde Numérique. Voilà pour la page de remerciements. On passe tout de suite à l'actu.
Monde Numérique :
[5:04] L'actu de la semaine. L'actu de la semaine avec cette histoire assez incroyable qui a défrayé la chronique bien au-delà des sphères des médias technologiques. C'est donc l'arrestation du patron et du fondateur de la messagerie Telegram. Alors, il y aurait tellement de choses à dire parce que c'est vraiment une affaire à plusieurs volets. Mais on va essayer tout simplement dans un premier temps de résumer très brièvement la chronologie. Donc Pavel Durov, ce Russe de 39 ans, mais qui a aussi la nationalité française, la nationalité émiratie et puis aussi un ou deux autres passeports, a été arrêté en France sur le sol français à l'aéroport du Bourget, où il venait de se poser avec son jet privé le 24 août dernier. C'était samedi dernier. Il a été placé pendant presque quatre jours en garde à vue, ce qui est assez exceptionnel.
Monde Numérique :
[5:52] La durée de la garde à vue est liée à la nature des faits qu'on lui reproche et pour lesquels il est soupçonné. Et il a finalement été mis en examen mercredi 28 août.
Monde Numérique :
[6:04] À l'issue de cette garde à vue, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, ça veut dire qu'il ne va pas en détention, mais il a interdiction de quitter le territoire français et il a dû payer ce qu'on appelle un cautionnement de 5 millions d'euros. On lui reproche toute une batterie de crimes et délits, une douzaine de chefs d'accusation, complicité d'actes criminels, refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi. En gros, ça concernerait du trafic de stupéfiants, de l'escroquerie, du blanchiment aux bornes organisées et aussi de la pédopornographie. La liste est absolument incroyable, effrayante. Quel est le rôle exact de Pavel Durov dans tout cela ? Est-ce qu'il a véritablement participé activement ou en tout cas fourni des moyens de manière consciente ? Ou bien c'est simplement parce qu'il est le dirigeant de la plateforme ? C'est ce que l'enquête devra dire, évidemment. Donc dans cette affaire, il y a vraiment plusieurs volets. Il y a l'aspect judiciaire qu'on vient d'évoquer. Et ça, ce sera intéressant de voir dans quelle direction ça va, parce que les réquisitions du parquet semblent aller finalement vers une ultra-responsabilisation de Pavette-Duroff. Alors qu'on sait que depuis 2004, en fait, depuis la loi pour la confiance dans l'économie numérique, eh bien en France, mais aussi dans d'autres pays, les hébergeurs ne sont pas responsables a priori. C'est-à-dire qu'ils doivent intervenir si on leur signale des infractions, mais ils ne sont pas tenus de tout filtrer.
Monde Numérique :
[7:31] Sinon, ça fait bien longtemps que Facebook et autres... Auraient été obligés de mettre la clé sous la porte. Et puis, il y a également l'aspect liberté d'expression, quelque part, puisque Telegram, c'est cette messagerie chiffrée qui permet des échanges en principe totalement confidentiels, utilisés aussi bien par des malfaiteurs que par des dissidents dans certains pays, des journalistes, des activistes, etc. Donc, c'est toujours la même question. Comment concilier le respect de la loi des pays démocratiques et puis le secret des communications dans des pays qui sont moins démocratiques. C'est évidemment extrêmement compliqué. Je passe sur les commentaires des complotistes divers et variés qui crient au muselage et à la dictature pour évoquer quand même rapidement le troisième volet qui est l'aspect le plus mystérieux, mais qui est la dimension politique voire diplomatique de cette histoire. On sait que Pavel Durov avait donc reçu la nationalité française en 2021. Emmanuel Macron s'est d'ailleurs exprimé en fin de semaine, très brièvement, pour expliquer qu'il n'y avait rien de scandaleux à ça.
Monde Numérique :
[8:38] On sait également, autre mystère, que Pavel Durov aurait cherché à joindre Xavier Niel pendant sa garde à vue, parce qu'il visiblement le connaissait également d'avant. Enfin, il y a les liens de Pavel Durov avec Moscou. Il est lui-même russe. La messagerie Telegram est très utilisée en Russie. À la fois notamment par l'armée russe dans le cadre de la guerre en Ukraine, mais également par la jeunesse russe pour s'informer en essayant de passer au-delà des fourches codines de la censure et de la propagande en Russie. Donc il y a eu des réactions à Moscou pour s'insurger contre cette arrestation de Pavel Durov, ce qui est un peu étonnant quand on sait que par ailleurs, il n'était pas forcément en odeur de sainteté avec le Kremlin. Voilà, alors qui est vraiment Pavel Durov ? Que lui reproche-t-on ? Enfin, ça, maintenant, on a une idée. Et comment cette affaire va-t-elle tourner ? Écoutez, à mon avis, on n'est vraiment qu'au début de l'histoire. On aura l'occasion, bien entendu, d'en reparler. Tiens, on en reparle, d'ailleurs, ce dimanche, dans l'épisode mensuel Le Grand Débrief de Monde Numérique avec mes camarades François Sorel et Bruno Gulli-Elminetti. Vous savez, tous les mois, on se retrouve pour un peu débriefer l'actu tech du mois. Évidemment, on ne peut pas passer à côté. Donc, Le Grand Débrief de Monde Numérique, Grand Débrief du mois d'août, qui va se diffuser exceptionnellement le premier jour du mois suivant, c'est-à-dire en date du dimanche. 1er septembre.
Monde Numérique :
[10:01] L'actu de la semaine, c'est aussi beaucoup de choses en matière d'intelligence artificielle. On va d'ailleurs faire un petit round-up de ce qui a pu se passer au mois d'août et puis, tout récemment, des news un petit peu plus chaudes. Et d'abord, on commence par une arnaque. Vous l'avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux, cette étonnante vidéo d'Alain Delon.
Monde Numérique :
[10:23] Vidéo présentée comme un enregistrement diffusé de manière posthume, dans lequel l'acteur explique que, eh bien, si on revoit cette vidéo, c'est qu'il est décédé. Mais il a pris une décision incroyable. Il va offrir sa fortune à tous les Français. C'est très simple pour cela. Il suffit de s'inscrire sur un site de casino en ligne. Donc, vous avez compris, c'est une belle arnaque. C'est du deepfake. C'est fabriqué par intelligence artificielle. La voix d'Anna Delon a été clonée et elle a été plaquée sur une ancienne vidéo de lui. C'est assez bien fait, même si on détecte de temps en temps quelques petits artefacts au niveau de la synchronisation des lèvres. Mais en tout cas, ce qu'il faut retenir, c'est que là, ça n'a vraiment pas traîné parce que cette vidéo est apparue quasiment 48 heures, je crois, après l'annonce du décès d'Alain Delon. Donc, premièrement, prudence, mais surtout, ne tombez pas dans ce genre de panneau. Je veux dire, aucune star ne va offrir sa fortune et surtout en échange d'une inscription sur un site de casino en ligne. Donc l'histoire, c'est surtout qu'on veut vous faire payer ou on veut capter vos données personnelles. Et puis, méfiez-vous d'une manière générale de ce genre de deepfake.
Monde Numérique :
[11:34] Du côté de l'IA toujours, ChatGPT se porte bien avec un chiffre. 200 millions d'utilisateurs pour le modèle d'intelligence artificielle générative d'OpenAI. Le chiffre a été rendu public il y a quelques jours. C'est le nombre d'utilisateurs hebdomadaires de ChatGPT qui a doublé en moins d'un an. L'année dernière, en novembre, Open AI annonçait 100 millions d'utilisateurs hebdomadaires. L'utilisation des API de ChatGPT a également doublé. L'API, c'est donc ce qui permet à des entreprises, notamment, de se connecter directement au nouveau modèle GPT-4 au mini pour l'utiliser dans le cadre d'applications métiers, d'applications tierces. Et puis, depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, On sait que d'autres, comme Google, Microsoft, Meta, ont lancé leurs propres interfaces d'intelligence artificielle. Mais visiblement, OpenAI continue de caracoler en tête.
Monde Numérique :
[12:31] Concurrent d'OpenAI, la société Anthropique annonce du nouveau aussi très intéressant du côté de Cloud. Cloud, c'est le rival de ChatGPT et aussi de Google Gemini et qui vient donc de lancer les Artifacts. Alors qu'est-ce que c'est que ça ? Ou Artifacts dans la version originale anglaise. C'est un outil qui est disponible quand on utilise Cloud, qui permet en fait d'ouvrir une fenêtre sur le côté lorsqu'on effectue une requête pour voir le résultat de cette requête en temps réel et interagir dessus. Par exemple, vous lui demandez de produire du code informatique, et bien dans la fenêtre artefact, vous pouvez aller modifier des petits bouts de code par-ci par-là et voir comment Claude réagit, s'adapte, etc. Idem, par exemple, pour des graphiques, vous lui demandez des schémas, de produire des schémas, et si vous allez modifier le schéma ou certaines données, vous verrez le truc et la réponse à votre requête s'adapter en temps réel. Voilà, c'est une manière pour Claude de rivaliser très sérieusement avec ChatGPT.
Monde Numérique :
[13:31] Si vous êtes fan d'IA et notamment d'IA générative pour fabriquer des images, vous serez heureux de savoir que Midjourney, l'un des pionniers dans la génération d'images, est disponible désormais en version web. Ça, c'est une bonne nouvelle parce que Midjourney, jusqu'à présent, on ne pouvait l'utiliser que via Discord. Alors Discord, tout le monde n'est pas sur Discord. Tout le monde n'utilise pas cet outil qui est assez particulier, qui vient du monde du jeu vidéo, etc. Ce n'était pas très convivial. Mais là, ça y est, depuis le 21 août, il y a le site midjournée.com qui est accessible à tous et qui permet de fabriquer des images avec de simples promptes, comme on peut déjà le faire sur Dali. Donc, une certaine démocratisation. Alors attention, il faut quand même avoir un compte Google ou un compte Discord pour se connecter. Et puis c'est payant 8 à 96 dollars d'abonnement, mais on peut quand même tester l'outil on peut générer jusqu'à 25 images gratuitement.
Monde Numérique :
[14:31] Et on termine par un nouveau venu, c'est un acteur chinois qui est désormais accessible en Occident, un générateur de vidéos par intelligence artificielle, il s'agit de Kling. Kling qui permet de faire des choses assez étonnantes, de créer des vidéos jusqu'à 10 secondes. On peut donc faire ça directement en ligne sur le site kling.ai, en un seul mot, .com. On peut tester l'outil gratuitement et puis ensuite, évidemment, il y a toutes sortes de formules payantes. Voilà pour ces quelques news concernant l'IA et des nouveaux services en matière d'intelligence artificielle générative. Vous aurez remarqué, si vous êtes un auditeur fidèle de Monde Numérique, que notre ami Nicolas, le journaliste virtuel, n'était pas là cette semaine. Je l'ai mis un peu au chômage là pour l'instant. Je sais que les avis sont partagés sur Nicolas, cette voix de synthèse pour faire l'actu. Il y en a qui aiment, il y en a qui n'aiment pas. On le met un peu en vacances et puis on verra si on fait un nouveau appel à lui dans les semaines qui viennent. Allez, il est temps de traverser l'Atlantique pour retrouver au Canada, à Montréal, mon camarade Bruno Guglielminetti qui nous attend de pied ferme.
Guest:
[15:42] Salut Jérôme !
Monde Numérique :
[15:43] Salut Bruno, comment vas-tu ?
Guest:
[15:45] Ça va bien, toi ? Comment te portes-tu ?
Monde Numérique :
[15:47] Écoute, moi tout va bien parce que c'est la reprise et j'aime reprendre le travail. Je suis un peu... Tu sais, moi je n'ai pas la chance de vivre en Amérique du Nord où on ne s'arrête jamais. mais nous, on est obligés de prendre des vacances l'été, d'aller bronzer sur la plage et tout. Donc, ce n'est pas facile. Et j'attendais cette reprise avec impatience.
Guest:
[16:06] Tu sais qu'ils sont en train de penser de faire des cagnottes à travers la planète pour encourager les Français à travers leurs vacances.
Monde Numérique :
[16:14] Oui, bon, allez, pas de mots.
Guest:
[16:16] Non, mais je pensais que tu étais heureux parce que c'est les para-olympiques qui commencent.
Monde Numérique :
[16:20] Ah, très belle cérémonie il y a quelques jours, ceux de l'ensemble d'ouverture. Oui, oui, la fête continue. C'est l'ambiance de fête à Paris qui continue. C'est assez agréable. Je crois que personne n'a envie que ça s'arrête, cette espèce de...
Guest:
[16:32] Oui, puis ça change de l'image qu'on avait de Paris. C'est revenu à la fête, à la belle époque.
Monde Numérique :
[16:38] Paris est une fête.
Guest:
[16:40] Ah, c'est beau. Partons de la musique.
Monde Numérique :
[16:43] De quoi on parle, Bruno?
Guest:
[16:46] Écoute, moi, je veux t'entendre. J'ai eu une bonne pensée pour toi cette semaine quand j'ai vu que Samsung annonçait qu'un peu comme pour leur téléphone, maintenant, ils allaient assurer à leurs clients une assurance de mise à jour pendant sept ans de leur téléviseur. C'est beaucoup plus que leur grand compétiteur LG. Et je me suis dit, tiens donc, ça, c'est le genre de sujet qui va intéresser Jérôme Colombin. Parce que quand on parle d'obsolescence programmée, la machine part.
Monde Numérique :
[17:14] Ah oui, moi, il ne faut pas me brancher là-dessus parce que j'ai le cuir sensible avec l'obsolescence programmée. Non, mais c'est une bonne nouvelle. C'est une bonne nouvelle. Ça prouve qu'ils sont sûrs de leurs produits. Ça prouve que, je ne sais pas, ils utilisent des composants et autres qui tombent vraiment beaucoup moins souvent en panne qu'avant. Et c'est vrai que venant de Samsung, c'est important parce qu'ils ont eu un bad buzz, on va dire ça comme ça, pendant des années. On les accusait d'obsolescence programmée. mais on les accusait vraiment de trafiquer leurs téléviseurs pour qu'ils tombent en panne à partir d'un certain âge, etc. En fait, il y avait des enquêtes qui avaient été faites, on s'est aperçu qu'effectivement, il y avait un défaut, notamment je crois que sur un modèle en particulier, il y avait un condensateur qui était mal placé et qui chauffait, et au bout, toujours de la même durée de vie, il se mettait à faire sauter le truc. Les réparations pouvaient coûter cher si on les faisait dans le circuit Samsung, mais si on allait voir un petit réparateur de quartier, il changeait le condensateur et ça coûtait 3 francs 6 sous.
Monde Numérique :
[18:12] Mais parce que moi l'obsolescence programmée pour moi c'est du complotisme je pense que c'est de la légende urbaine aucune marque, alors c'est très difficile effectivement de prouver qu'il n'y a pas d'obsolescence programmée mais c'est aussi difficile d'en prouver qu'il y en a vraiment et les constructeurs n'ont aucun intérêt à faire de l'obsolescence programmée parce que ça nuit à leur image de marque ça fait des mauvaises histoires et à la fin, eh bien, ça leur retombe dessus même si on a l'impression que ça va leur permettre de vendre plus de produits. Voilà. Je ne dis pas que ça n'existe pas dans certaines filières. Il y avait eu l'histoire des imprimantes, etc. Encore que ça pourrait se discuter. Mais voilà, arrête-moi quand tu veux mais moi, sur l'obsolescence programmée, je peux tenir deux heures et demie.
Guest:
[18:56] Écoute, je te laisse encore 5 minutes, mais après, t'arrêtes.
Monde Numérique :
[18:58] Non, non, mais voilà, il faut se méfier, il faut faire attention et tout, mais il ne faut pas tomber dans la psychose de « ouais, de toute façon, c'est sûr, c'est l'obsolescence ». Il y avait ça aussi pour les oreillettes Apple. On disait, mais on n'a jamais rien prouvé. S'il y avait eu vraiment un plan machiavélique au sein de ces entreprises, pour que les produits tombent en panne à date fixe, je veux dire, il y a des bonnes âmes, des lanceurs d'alerte et autres qui l'auraient porté sur la place publique depuis longtemps.
Guest:
[19:28] Non, mais sans être vraiment une opération montée de toutes pièces, quand même avec le temps. Évidemment, ça, on peut en parler beaucoup plus avec les appareils qui sont dans notre environnement depuis longtemps. Je pense aux machines à laver, aux sécheuses, aux trucs du genre. Les matériaux, la mécanique a changé avec le temps. Alors, ce qui durait pendant deux générations pour votre grand-mère et votre mère, aujourd'hui, ça dure quelques années. puis après, il faut changer ou investir dans le changement de l'électronique, même l'appareil, c'est tout.
Monde Numérique :
[19:57] Mais regarde les prix. Les prix ont été divisés par je ne sais pas combien, par 3 ou par 4. Avant, un lave-linge, effectivement, ça pouvait durer 15 ou 20 ans, mais tu le payais trois fois plus cher qu'aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'il a fallu faire des produits plus accessibles à tous les foyers, à toutes les couches de la population, etc. Et puis malgré tout, moi, je croise les doigts, Mais tu vois, j'ai des machines qui, j'ai pas dû payer une fortune et qui tiennent depuis des années. Donc, ça existe encore quand même.
Guest:
[20:27] Oui, puis on le voit, ton linge est propre.
Monde Numérique :
[20:28] Mon linge est propre, je sens bon, enfin, tu vois. Mais par contre, j'ai des souvenirs. Moi, je suis allé nettoyer au fin fond de la machine. Il faut le faire aussi de temps en temps.
Guest:
[20:37] Voilà, ça, c'est le petit conseil pratique de la semaine.
Monde Numérique :
[20:40] Oui, absolument. Et d'ailleurs, je fais des prestations à domicile, si ça intéresse, pour aller nettoyer les lave-linges et les sèches-linges.
Guest:
[20:46] Ça Jérôme, tu vas regretter d'avoir dit ça parce que tu vas recevoir plein de courriels. Mais bon, c'est toi, tu dois vivre avec tes propos. Autre information que tu as vu passer, moi aussi j'ai vu passer la chose, c'est la performance de X qui prend de l'aile.
Monde Numérique :
[21:02] Mais qu'est-ce qui se passe? Alors, c'est la fréquentation, l'engagement. C'est-à-dire qu'il n'y a plus assez de monde sur X, sur la plateforme d'Elon Musk, et les gens ne participent plus assez. Donc, il doit être un peu fâché, le brave Elon, non?
Guest:
[21:17] Bien oui, puis surtout qu'il n'arrête pas de dire que c'est la meilleure plateforme, puis que c'est la plateforme des réseaux sociaux la plus populaire, en tout cas dans le magasin américain où il habite. Mais là, les derniers chiffres qui sont sortis parlent d'une chute de 40 %. C'est énorme. C'est énorme. Au niveau de l'engagement, si on compare seulement à l'an dernier, pas à 2019, là. Et là, ce qu'on est en train de regarder, les gemmes ont diminué de 16 %, le repartage a diminué de 23 %, et les mentions de comptes ont diminué de 61 %. C'est donc dire que là, puis quand on regarde même la moyenne de publication, aujourd'hui, elle est passée à 3,5. L'an dernier, c'était 5,7. Donc, il y a même un désengagement par rapport à la publication. Et puis, dans le même contexte, ce qu'on apprend, c'est Alain Moss qui nous apprend par une publication cette semaine sur X, évidemment, qu'il allait faire du ménage dans l'algorithme et d'ici quelques jours, on va voir apparaître un nouvel algorithme. Parce que pour le moment, ce qu'on se rend compte, c'est que finalement, bien évidemment, si on a le petit certificat bleu, la vie est belle, on est décuplé dans notre visibilité.
Monde Numérique :
[22:27] Oui, mais ça, on pourrait en discuter parce que moi, j'ai le petit certificat, enfin, j'ai pris l'abonnement là et j'ai vraiment l'impression que, non, non, non, mes postes n'ont plus le même rayonnement qu'avant.
Guest:
[22:38] Et tu vis justement dans le désengagement ? C'est exactement ce que tu veux. Parce que moi, je te dirais qu'à l'opposé, je n'ai jamais rejoint autant de gens qui n'étaient pas intéressés dans ce que je publie qu'aujourd'hui. Et j'ai combien de gens qui n'apprécient pas les publications que je fais, parce qu'à l'occasion, je parle d'autre chose que de technologie. Je parle notamment de la politique américaine. Et c'est d'avoir les gens qui me tombent dessus à bras le corps en disant, mais pourquoi vous m'affichez ça? Je ne suis pas intéressé, je ne veux pas vous suivre. Parler à Ellen parce que c'est pas moi.
Monde Numérique :
[23:11] Bloquez-moi et c'est tout c'est pas de la faute de celui qui publie si, il faut rappeler aux gens qu'il y a deux onglets sur X il y a l'onglet de droite, l'onglet de gauche l'onglet de droite c'est vraiment les gens qu'on suit et c'est les abonnements et à gauche c'est pour vous, c'est ce qui est recommandé par le fameux algorithme mais là.
Guest:
[23:32] Ce qui va jouer et je termine là-dessus, c'est que Ellen Moss ce qu'il annonçait c'était qu'ils allaient prioriser les plus petits comptes. Alors, des gens qui ont des millions d'abonnés et qui ont vraiment la possibilité d'aller rejoindre tout le monde justement parce qu'ils sont gros, ils ont énormément de poids. Là, on va essayer de favoriser les gens qui ont dans 1 000, 10 000 et peut-être maximum la centaine de mille d'abonnés pour pousser un peu d'avance.
Monde Numérique :
[24:00] Écoute, très bien. Ça, ça peut effectivement aller dans le bon sens. Maintenant, on sait que la priorité aussi, elle était au contenu, c'est-à-dire que si tu postes des vidéos ou même des photos, t'es plus mis en avant par l'algorithme que si tu fais des tweets secs avec juste du texte, en fait.
Guest:
[24:16] Et même si tu pointes vers des médias, t'as un facteur qui augmente au niveau de la visibilité.
Monde Numérique :
[24:22] Et puis, en même temps, on sait que tout ce qui polarise aussi tous les contenus qui vont énerver les autres, eh bien, là, ils aiment bien les mettre en avant et ça, c'est franchement pas le bon côté des choses. Donc, est-ce qu'il n'est pas en train finalement de récolter ce qu'il a semé, Elon Musk, en faisant un peu des conneries à droite à gauche et avec cette baisse de l'engagement ? Mais je pense qu'il y a aussi une forme d'usure. Moi, je te l'avais dit, j'ai désinstallé X pendant les vacances et ça ne m'a pas manqué. Et là, j'ai fini par le remettre à la rentrée. Et il y a un côté quand même qui tape sur le système, qui en est reparti. Mais tout le monde est responsable. c'est à la fois l'algorithme les, bon la politique prend une tournure où c'est le mensonge et les plus les choses les plus avéantes donc c'est un peu énervant et puis alors les commentaires ça c'est alors les drires entre les trolls les idiots etc enfin bon c'est un tableau un peu noir mais il y a aussi des bonnes choses malgré tout.
Guest:
[25:23] Ça va ça va.
Monde Numérique :
[25:24] Bien Jérôme mais écoute ça va non mais tu vois je suis très zen je suis très très zen tout va bien je t'arrête.
Guest:
[25:32] Là parce que il y a une rumeur qui court Il y a une rumeur comme quoi Monde Numérique reviendrait à sa formule régulière cette semaine. Est-ce que c'est vrai?
Monde Numérique :
[25:41] C'est complètement vrai et confirmé. Monde Numérique est... J'ai des sources, moi. C'est dingue. T'écoutes, t'es abonné, non? Oui. Oui, oui, oui. Monde Numérique est un podcast quotidien maintenant. Je vais au charbon tous les jours, mon pote. Une chronique par jour, un sujet d'actu par jour, c'est un peu ce que je faisais sur France Info, plus l'hebdo dans lequel on se parle cette semaine, plus les interviews d'invités. Mais on n'arrête pas de bosser. Et toi, comment se porte 120 minutes, cette magnifique initiative?
Guest:
[26:13] Ben écoute, 120 minutes, je ne suis pas rendu là. Là, pour le moment, je suis rendu à seulement 120 secondes.
Monde Numérique :
[26:18] 120 secondes, 120 secondes. À chaque fois, je te fais le coup. Donc, c'est ce petit flash que tu fais toi aussi tous les jours. 120 secondes de tech.
Guest:
[26:25] Oui. Et moi, je suis heureux parce qu'il semble y avoir de l'intérêt. Écoute, je te dirais que je roule, en moyenne, pour les gens qui s'intéressent aux chiffres, je tourne autour de 63 000 écoutes par semaine, ce qui est vraiment bon. Je suis pas mal fier de ça parce que c'est tout neuf. Et là, il n'y a pas d'habitude de prix, mais ça rejoint son public. Et pour les gens qui aiment de la stratégie, je suis persuadé qu'il y a des gens qui nous écoutent. Sur les réseaux traditionnels de podcast, de distribution, c'est là, mais c'est pas encore là. Mais ce qui fonctionne le plus, c'est TikTok. Mais vraiment, on est dans la dizaine de milliers à chaque édition. Il faut croire que la formule intéresse, même si ce n'est pas de la vidéo.
Monde Numérique :
[27:08] Mais techniquement, c'est une vidéo. Mais en fait, on ne te voit pas. On n'a que de l'audio. Donc, toi, tu mises sur la diffusion sur les réseaux sociaux en priorité.
Guest:
[27:17] Exactement.
Monde Numérique :
[27:18] Et en priorité, TikTok.
Guest:
[27:20] Tu me connais. Moi, j'aime faire des tests avec ce que je fais comme production. Alors là, je trouve ça intéressant. Puis la formule, l'idée que c'est deux minutes, ce n'est pas encombrant dans l'horaire de quelqu'un.
Monde Numérique :
[27:30] C'est bien en réseaux sociaux. Bon, mais moi, je ne te parle plus. Alors, si tu fais des trucs sur TikTok comme ça...
Guest:
[27:36] Alors, quand même. Il me dit ça, celui qui fait des centaines de milliers de vues sur TikTok. Moi?
Monde Numérique :
[27:42] Non, je n'y suis plus allé depuis des mois.
Guest:
[27:45] C'est tes vidéos qui sont intéressantes?
Monde Numérique :
[27:47] Ce n'est pas trop mon copain, TikTok. Mais c'est vrai que c'est impressionnant pour tous les producteurs de contenu. C'est une machine de guerre, TikTok. Et justement, grâce à l'algorithme, les contenus ont une visibilité incroyable. De quoi parles-tu, Bruno, cette semaine dans mon carnet?
Guest:
[28:00] Heureux que tu me poses la question. Écoute, il y a trois sujets sur lesquels je vais attirer l'attention de tes auditeurs. Tim Boucher, j'avais fait un clin d'œil à l'auteur, l'artiste, la semaine dernière dans nos propos. C'est un artiste qui a écrit 120 livres à l'aide de l'intelligence artificielle. En entrevue, il m'explique comment ça fonctionne, c'est quoi sa démarche. Il y a un nouveau magazine qui s'intéresse à la science et à l'innovation. Ça s'appelle Les Connecteurs. Il y a autant de Français que de Québécois qui écrivent là-dessus. Je parle avec la rédactrice en chef. Est-ce que tu connais Dreamflare?
Monde Numérique :
[28:32] Pas du tout. Qu'est-ce que c'est que ça?
Guest:
[28:34] C'est une nouvelle plateforme. Non, j'ai découvert ça cette semaine. C'est une nouvelle plateforme de vidéos, uniquement des vidéos produites en IA. Et ils veulent devenir un peu le HBO ou le Netflix de la vidéo créée par IA. Alors, j'en parle avec une spécialiste d'intelligence artificielle dans les contenus, dans les outils, pour qu'on mette ça en perspective, cette nouvelle offre.
Monde Numérique :
[28:57] Intéressant. Écoutez, donc, dans mon carnet cette semaine, on se dit à la semaine prochaine, chaîne, mais surtout à ce dimanche pour le Grand Débrief avec François Sorel. Si tu es d'accord.
Guest:
[29:08] Je suis toujours d'accord. Et puis encore plus de rencontrer François Sorel. Je serais très heureux de l'avoir. Alors, bonne suite de podcast et puis on se retrouve donc dimanche.
Monde Numérique :
Salut Bruno, à bientôt.
[29:18] L'innovation de la semaine. Imaginez un petit assistant, un petit objet connecté qui vous suit partout, qui enregistre tout ce que vous dites et ce qui se dit autour de vous pour ensuite vous en faire un compte-rendu, structuré, bien comme il faut, grâce à l'intelligence artificielle. Par exemple, pour résumer une réunion de travail, un meeting avec un client, ou simplement des idées qui vous passent par la tête. Eh bien, ce petit joujou existe. C'est un appareil étonnant d'une start-up américaine qui s'appelle Plaud, P-L-A-U-D. Et c'est donc le plot de notes de la taille d'une carte de crédit. Ça peut se porter, se fixer derrière votre smartphone comme une batterie magnétique. Et on peut le solliciter à tout instant. Alors ce plot de notes est déjà sorti en réalité. Mais l'innovation de la semaine dont je veux vous parler aujourd'hui, c'est une nouvelle version de la même marque qui vient d'être annoncée et qui s'appelle, lui, le Note Pin. Pourquoi pin comme aiguille ? Eh bien parce qu'au lieu d'un format carte de crédit, ce nouveau joujou se présente sous la forme d'un tout petit objet, un petit cylindre que l'on peut porter sur soi.
Monde Numérique :
[30:31] En le pinçant au revers d'un vêtement, comme une broche, ou bien autour du cou, à l'aide d'un cordon, ou encore au poignet à l'aide d'un bracelet. Donc la nouveauté, c'est qu'il est encore plus transportable, ce nouveau Plaud, on peut l'avoir toujours sur soi pour l'utiliser en toutes circonstances. Ça rappelle un peu un autre objet connecté dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler dans mon numérique, qui était le AI-Pin, mais qui a fait, on peut le dire maintenant, un bide monumental, vendu trop cher, il ne fonctionnait pas bien, il faisait sans doute trop de choses. Là, on est sur une autre logique. Ce NotePin est censé enregistrer, comme je l'ai dit, tout ce dont on a besoin et surtout pouvoir le traiter facilement. Il ne fait que ça, mais a priori, il est censé pouvoir bien le faire. Évidemment, à condition de l'activer en appuyant sur le bouton et de prévenir les gens qui sont autour, par souci de respect de la vie privée, Un mini-enregistreur qui peut tourner en continu pendant 20 jours avec une seule charge, selon le constructeur, qui embarque deux micros présentés comme de haute qualité avec des algorithmes de beamforming pour optimiser la captation sonore. Et puis en termes de sécurité, les données sont chiffrées, paraît-il, de bout en bout. Il est destiné, ce produit, à toutes sortes de professionnels, si on en croit la marque, comme par exemple des agents immobiliers, des enseignants, des chercheurs, des médecins ou des professionnels de l'information.
Monde Numérique :
[31:53] La particularité, ce n'est donc pas tant l'appareil lui-même. Mais surtout le traitement logiciel qui est fait après par intelligence artificielle. En effet, le système est capable de produire des comptes-rendus de réunion, donc je l'ai dit, des synthèses d'entretien, des résumés, tout cela très structuré dans plusieurs langues. Il y a des modèles d'analyse, des templates qui sont proposés, avec certains qui vont même jusqu'à suggérer des actions à entreprendre. Par exemple, vous avez une réunion, on a décidé de faire ça, ça et ça. à la fin, on a une petite synthèse avec des points clés sur ce qu'il reste à faire. Enfin, avantage d'avoir un contenu écrit, une transcription écrite, c'est qu'il y a un assistant encore par intelligence artificielle qui permet d'aller faire des recherches, de poser des questions en langage naturel pour retrouver des informations. Ça fonctionne avec ChatGPT ou Cloud. GPT-4 ou Cloud 3.5, c'est l'utilisateur qui choisit le modèle d'intelligence artificielle qu'il souhaite utiliser. Voilà, cette innovation plutôt originale, qui en plus a la bonne idée de ne pas être trop chère. 169 dollars, ça fait environ 150 euros. Pour ce prix, on a 300 minutes de transcription par mois, et si on en veut plus, c'est sur abonnement.
Monde Numérique :
[33:11] Annoncé à 6,60 dollars par mois. Ce petit bijou, si ça vous tente et que vous hésitez à l'acheter, ne le faites pas, ne l'achetez pas tout de suite, car je l'ai fait pour vous, j'ai craqué, j'en ai commandé un. Je vais donc le tester et je vous raconterai tout.
Monde Numérique :
[33:39] Numérique, le meilleur de la tech. Avant de passer à la deuxième partie de cette émission et notamment les interviews, Interview, un petit mot concernant les commentaires que vous pouvez laisser sur ce podcast. Il y a eu des retours d'auditeurs qui me disaient qu'ils aimeraient bien laisser des commentaires, mais qu'ils ne trouvaient pas forcément comment faire. Et c'est vrai que ce n'est pas simple, car en réalité, laisser des commentaires ou des notes, les petites étoiles, tout dépend de la plateforme sur laquelle vous écoutez cette émission. Puisque le propre d'un podcast, c'est qu'on peut l'écouter à des tas d'endroits différents.
Monde Numérique :
[34:35] Podcast addicts ? Eh bien, c'est assez facile, vous pouvez laisser des notes et des commentaires pour le podcast. Mais je précise que les commentaires que vous déposez concernent l'ensemble de l'émission. Donc le problème, c'est que quelquefois, par exemple, un auditeur qui ne va pas aimer une chose qu'il entend dans un épisode, eh bien, va s'énerver et au lieu de mettre 5 étoiles, va mettre 3 étoiles et un commentaire rageur. Alors, c'est son droit le plus strict, mais il faut savoir qu'en réalité, ce truc-là est fait pour noter le podcast en lui-même, c'est-à-dire tous les épisodes d'une certaine manière. On ne peut pas noter un épisode en particulier sur Apple Podcast ou Podcast Addict. En revanche, sur Spotify, là, on peut. Oui, c'est nouveau. Depuis le mois de juillet, vous pouvez laisser un commentaire en dessous de chaque épisode. C'est le cas également sur YouTube et sur YouTube Music. YouTube Music, c'est ce qui remplace désormais Google Podcast. Donc là, vous pouvez noter l'épisode et le commenter. C'est intéressant. Intéressant.
Monde Numérique :
[35:33] Et puis, en revanche, pour les autres plateformes qui sont utilisées, alors il y en a plusieurs, il y en a plein en réalité. On peut citer Overcast, Pocketcast, Deezer, etc. Eh bien là, il n'y a pas de possibilité de déposer ni des notes, ni des commentaires. Enfin, en tout cas, à ma connaissance, je n'ai pas trouvé, à moins que je me trompe. Et puis, il y a encore une autre manière d'écouter ce podcast. Bien sûr, c'est sur le site mondenumérique.info ou même sur d'autres sites web qui reprennent le player de Monde Numérique. En fait, c'est le player fourni par l'hébergeur qui est la plateforme française Ocha. C'est un peu compliqué tout ça, mais c'est vrai que tout dépend de l'endroit où vous écoutez le podcast. Alors bref, sur Monde Numérique, là, vous pouvez laisser un commentaire pour chaque épisode. En bas de la page de l'épisode en question, il y a un petit espace pour discuter. n'hésitez pas. Voilà, je voulais faire cette précision parce que c'est vrai que le podcast a beaucoup d'avantages, mais a aussi quelques inconvénients. Ça manque parfois d'interactivité, de viralité. Et d'ailleurs, je suis en fait, pour tout vous dire, à la recherche d'une plateforme qui me permettrait vraiment de converser directement avec vous, auditeurs de monde numérique. Et j'avoue que je n'ai pas trouvé. Évidemment, il y a Discord, mais j'ai tenté le coup sur Discord et ce n'est vraiment pas mon truc, Discord. Discord, j'ai l'impression d'être sur un manège ou sur un arbre de Noël, ça clignote de tous les côtés, j'aime pas trop.
Monde Numérique :
[36:55] Il y a la possibilité d'ouvrir une chaîne WhatsApp, mais malheureusement, WhatsApp ne permet pas d'interactivité, c'est-à-dire que moi, je pourrais poster des choses, mais vous ne pourriez pas me répondre, donc ça n'a pas grand intérêt. Donc voilà, si vous avez une idée, je suis preneur. Bien sûr, il reste les réseaux sociaux, X principalement, Blue Sky où je ne suis pas très actif, je l'avoue, ou Facebook, où je suis encore moins actif, où là, on peut converser, mais c'est public. Donc, ce n'est pas la même chose. Voilà, donc je suis ouvert à toutes les bonnes propositions.
Monde Numérique :
[37:27] Allez, on passe aux interviews de la semaine de Monde Numérique. On va parler de cette bulle de l'intelligence artificielle. Y a-t-il une bulle de l'IA ? Alors, quand on parle de bulle, on parle d'argent, bien entendu. On ira voir dans la Silicon Valley. Et puis, on va s'intéresser aux paradoxes et aux idées fausses sur la protection des données personnelles avec une étude du spécialiste de la cybersécurité Kaspersky. Mais avant cela, on parle d'IA. Et comme toujours, les interviews qui vont suivre sont proposées en version intégrale si vous écoutez Monde Numérique, l'hebdo premium sur Apple Podcast. Sinon, retrouvez les interviews en épisodes séparés, long format, la semaine prochaine sur toutes les plateformes. Bonjour Laurent Ach.
Guest:
[38:06] Bonjour.
Monde Numérique :
[38:07] Vous êtes CTO, donc Chief Technical Officer chez Quant à Paris, en France, et grand spécialiste de l'IA. Vous avez beaucoup travaillé avec, pour et sur l'intelligence artificielle. Laurent Ach, les études concernant l'IA et leur impact sur les métiers se multiplient depuis de longues années. Dernièrement encore un baromètre d'IBM estimait que 44% des compétences professionnelles allait être impacté par l'IA d'ici à 2028. Et puis, il y a une petite déclaration qui a fait beaucoup de bruit du directeur de AWS, Amazon Web Services, qui estime que l'IA, dit-il, est en bonne voie pour remplacer les ingénieurs logiciels dans un avenir proche. Donc, alors qu'on incite par ailleurs les jeunes à aller vers les carrières du numérique et notamment à se former, à devenir des développeurs, des ingénieurs à tout niveau, d'ailleurs. Est-ce qu'il faut finalement complètement changer de cap ? Qu'en pensez-vous ?
Guest:
[39:11] C'est une idée qui est relativement répandue, surtout aux États-Unis, que l'IA est en bonne voie pour remplacer tous les humains, pratiquement, en fait. Tout ce qu'on fait, toutes les tâches intellectuelles des humains. Il y a beaucoup de... Périodiquement des annonces qui sont de cet ordre-là. Et la réalité, c'est effectivement qu'il semble y avoir des capacités dans l'IA générative qui sont incroyables. Donc tout le monde a été surpris par ça, à partir de tchats du Piti dans le grand public, et même les gens qui ont développé ces technos ont été surpris, et certains se sont fait peur eux-mêmes. Donc pour ce qui est du développement logiciel, du coding, C'est un domaine particulier où l'IA générative est très utile, mais je pense que les limites sont assez similaires à ce qu'on peut observer ou analyser dans d'autres domaines. Dans un dialogue, par exemple, avec l'IA générative, on a l'impression de parler avec quelqu'un qui a un savoir énorme, qui est intelligent, mais on se rend compte des limites assez vite, soit dans l'interaction, soit parce qu'on comprend comment ça fonctionne et que par principe, il y a des limites qui ne peuvent pas être dépassées. Mais bon, il y a des controverses autour de ça, tout le monde n'est pas d'accord à ce sujet-là.
Monde Numérique :
[40:32] Oui, est-ce que l'IA réfléchit ou pas ? La réponse est que c'est non, mais parfois c'est quand même troublant.
Guest:
[40:39] C'est ça. Donc dans le domaine du développement logiciel, je pense que la discussion peut être similaire. Enfin, la discussion sur à quel point ça peut remplacer les humains pour certaines tâches, c'est des discussions assez similaires. Est-ce qu'on peut remplacer certaines tâches faites par les médecins, par les avocats, par un CEO, par un premier ministre peut-être un jour ? À quel point on peut faire ça ? C'est une discussion compliquée.
Monde Numérique :
[41:03] Oui, ça pourrait rendre service en ce moment.
Guest:
[41:05] Oui, peut-être. Ça serait une solution, oui. Donc, il y a des limites qu'on voit aujourd'hui, qu'on ne peut pas nier. Et puis, il y a des limites qui peuvent être des limites de principe sur lesquelles, là, il y a des controverses, parce que les gens ne sont pas d'accord. Et c'est sûr que dans l'IA générative, il semble y avoir l'émergence de certaines capacités qui n'ont pas explicitement fait partie de l'apprentissage. Mais comme l'apprentissage, c'est de produire du langage.
Guest:
[41:33] Qui ressemble à ce qui aurait été dit par un être humain. Ça fait tellement bien cette imitation que ça doit prendre en compte une partie de la sémantique, des concepts qui existent dans notre pensée, dans une discussion entre humains. Il doit y avoir une partie de ces concepts ou certaines représentations qui s'en rapprochent, parce que sinon, ce ne serait pas possible de produire un langage si cohérent. Pareil pour la production de code. Mais comme il n'y a pas de concept explicite nulle part, on ne peut pas les observer et même on voit qu'ils n'existent pas parce que par exemple si on essaye de faire des multiplications ou même des additions, à un LLM il sait le faire s'il n'y a pas trop de chiffres donc il est flagrant qu'il n'a pas compris mais jusqu'à un certain point ça marche extraordinairement bien donc on voit les limites mais dans certains cas on ne les voit pas et on se laisse bluffer mais ce qui est certain c'est que c'est un outil d'automatisation extraordinaire et je pense que c'est dans la continuité, du développement technologique de l'informatique en général qui permet d'automatiser beaucoup de choses sauf que là on automatise des tâches qui sont considérées, réservées, des choses intellectuelles, réalisables seulement par des humains mais pour moi c'est encore de l'automatisation une partie d'automatisation.
Monde Numérique :
[42:50] Pour revenir au développeur en fait c'est pas au futur qu'il faut parler, c'est au présent parce qu'ils utilisent déjà l'IA générative.
Guest:
[42:59] Oui ça a été assez vite dans ce domaine-là et c'est déjà très utile aujourd'hui et ça commence à être bien intégré dans les environnements de développement logiciel. Donc, il y a plusieurs types d'usages, C'est rare qu'on écrive juste un prompt pour écrire un programme. Ça marche pour des petits scripts ou pour un noyau de programme, mais je pense que ce n'est pas un usage très répandu. Par contre, ce qui est beaucoup plus répandu, c'est de faire de la complétion automatique, de créer une fonction automatiquement, en tenant compte du contexte de différents fichiers qui constituent le programme. Donc ça, c'est déjà quelque chose qui commence à être utilisé. Ce n'est pas complètement généralisé, mais ça commence à être quand même assez très répandu et beaucoup de gens l'utilisent. Je pense que ce n'est pas encore complètement stabilisé comme usage. C'est quand même un outil encore nouveau. Suivant les sociétés et les développeurs, c'est devenu vraiment une habitude et quelque chose qui fait partie du travail et pour d'autres, c'est un peu plus un exotique.
Monde Numérique :
[43:56] Vous, chez Qwant, vous avez des développeurs parce que l'entreprise s'est vraiment recentrée sur le technique. Est-ce que vos développeurs utilisent ChatGPT ?
Guest:
[44:08] Oui, alors on utilise différents systèmes pour le code. On n'a pas encore standardisé et officialisé un usage homogène pour toutes les équipes. Donc on est encore en train d'évaluer ça et de tester et d'essayer encore un peu les gens à utiliser ce qui leur convient le mieux. Il y a un moment où on va homogéniser l'usage de ces outils, mais ce qui est sûr, c'est qu'ils commencent à être utilisés et on va même être en support pour que ça puisse être utilisé plus largement parce que ce sont des outils utiles.
Monde Numérique :
[44:41] Merci beaucoup Laurent Ach, sans H, je précise, et sans K, CTO de Quant.
Monde Numérique :
[44:55] Y a-t-il une bulle de l'intelligence artificielle et une bulle qui est en train d'éclater ? Quand on parle de bulle, on parle de l'aspect financier des choses, bien entendu. Eh bien, cette petite musique sur un hypothétique éclatement de la bulle, elle se fait de plus en plus entendre dans la Silicon Valley actuellement, qui est quand même le cœur du réacteur, du numérique, d'une manière générale, et de l'IA en particulier. Alors, pour en parler, on va se transporter directement à San Francisco pour retrouver des pros de la tech et de l'entrepreneuriat. Et en l'occurrence, c'est mon camarade et confrère podcasteur Carlos Diaz, animateur du podcast Silicon Carnet. Alors Silicon Carnet, c'est vraiment le podcast de référence en français consacré à la tech vu par les entrepreneurs, les investisseurs, les start-upeurs directement dans la Silicon Valley. Donc, vous avez déjà pu entendre Carlos Diaz dans un épisode précédent de Monde Numérique. Et cette fois, c'est lui qui m'a invité dans son podcast, dans un épisode qui sera diffusé lundi prochain, donc lundi 2 septembre, si mes calculs sont bons, où on parle notamment de cet éclatement de l'IA. Mais je vous propose, avec l'accord de Carlos, en avant-première, un petit extrait de cette conversation avec Carlos Diaz, mais également ses deux co-débatteurs qui sont tous les deux entrepreneurs aux États-Unis, Kevin Smuts à San Francisco et Angie Ismael à Miami.
Guest:
[46:20] Est-ce que la bulle est en train d'éclater ? Je vous pose cette question parce que quand on regarde les investissements des grosses boîtes comme Meta, Microsoft, Amazon, ces investissements sont titanesques. L'annonce, la Meta, prévoit d'investir plus de 40 milliards de dollars essentiellement en infrastructure. Microsoft, lui, 56 milliards. Google, 48 milliards. C'est colossal. Bref, tout le monde a ouvert son chéquier. Il y a même Snap qui investit dans l'IA. Bon, tout ça au grand bonheur de Nvidia qui fait grossir son carnet de commandes. Et puis, pour la première fois, on a eu cet été des analystes, des analystes financiers. Je pense que dans la Silicon Valley, les gens veulent continuer à y croire. Mais là, les analystes financiers, ils ont réagi essentiellement au discours de la CFO de Microsoft, Amy Hood, qui déclare, tous ces investissements qu'on fait, on n'attend pas un retour sur investissement avant 15 ans. Et alors là, moi, j'ai un mec, un pote à moi qui est trader et qui me dit, non mais attends, Carlotte, moi, je ne fais pas du venture. Moi, 15 ans, ce n'est pas possible. Moi, je n'attends pas 15 ans. Il faut que la machine à cash elle tourne tout de suite. Et là, tous les investisseurs de Wall Street se sont dit, non mais attends, est-ce qu'on a intérêt à investir dans ce truc-là ? Parce que le return, ce n'est pas la semaine prochaine en fait. Et je pense que c'est ça qui a créé le doute.
Guest:
[47:43] Un commentaire là-dessus ? Qui veut réagir à ça ? On en avait parlé, alors moi je vais juste refaire on avait fait les prédictions en 2024.
Guest:
[47:52] J'avais annoncé l'explosion de la bulle de l'IA en 2024 et le retour vers un AI Winter en 2024. Voilà. Donc, je vais pas me répéter, je vais préciser du coup. Parce que du coup, on s'était pris à l'époque, ouais, mais il y a plein de choses qui marchent, etc. sur ce sujet. Et je vais revenir, Jérôme, tu pourras nous en parler, mais la dot-com bubble, du coup, la question c'est, est-ce qu'au final l'Internet était overhyped ? Bah non, on voit bien aujourd'hui, en effet, toute la société est passée à Internet. C'est juste que ça a mis 20 ans et pas 2 ans. Donc, le retour sur investissement en 15 ans, il est là. Et ce qui s'est passé surtout, je crois que c'est Pete Gates qui disait ça, c'est le principe de la bulle. On s'en fout qu'elle explose. La question, c'est où l'argent a été dépensé pendant cette bulle et quelle infrastructure a été créée. Nvidia. Voilà, exactement. Mais du coup, on crée de l'excess capacity dans les data centers pour des machines qui vont pouvoir entraîner des algos pendant 15 ans derrière.
Guest:
[48:45] Et pendant la dotcom bubble, c'était quoi ? C'était de la fibre qu'on amenait partout, on connectait tout dans tous les sens, on a amélioré... Les hébergements de sites web aussi. Les hébergements, on avait fait des data centers, on a amélioré les technos de l'HTML, tout simplement, qui nous a amenés à terme sur le Web2 et tout ce genre de choses. Donc là, au final, qu'est-ce qui est en train de se créer ? Plein de choses, mais qui seront potentiellement utiles dans des prochaines générations d'AI parce qu'il y aura cet excess capacity où on va pouvoir dire on va réutiliser nos GPU qui ne nous servent plus à rien parce que les LLM, on les a fait tourner, on est arrivé au max. Par contre, on va pouvoir aller faire tourner les nouveaux algos nouvelle génération qu'on essaye de faire tourner depuis 2 ans et puis là maintenant on peut faire nos tests là dessus à l'échelle.
Guest:
[49:27] Donc là il y a de la valeur qui se crée il y a de la valeur locale parce qu'il est LLM ça a une utilité à certains endroits mais ça aura de la valeur aussi dans 15 ans mais en attendant on va avoir un trou où on n'avait pas l'intelligence générale, l'intelligence artificielle générale qu'on attendait et que tout le monde annonçait en disant demain vous n'avez plus de boulot parce que, vous avez des robots qui allaient faire tout votre boulot NG toi t'as une boîte d'IA ouais une boîte d'IA c'est pas nous on fait pas l'IA on fait un applicatif qui utilise l'IA ouais mais juste là il y a une des questions qui se pose là et qui est posée il y a 6 mois tu nous disais que t'avais une boîte d'IA mais du coup ah oui c'est le retour de bâton tu m'as rappelé tout à l'heure, complètement IA non non c'est une boîte d'IA parce que je t'en rappelle pas du tout ouais c'est ça on fait pas de modèle nous j'ai jamais fait d'IA J'ai jamais fait d'IA. Non, mais c'est... Non, parce que je te rappelle que tu as déjà... Je suis un investisseur chez toi. Moi, je pivote. Qu'est-ce qu'il y a ? Je pivote.
Guest:
[50:25] Donc, tu m'as fait pivoter du crypto de la Web3 vers l'IA, en fait, et maintenant... Alors, qu'est-ce que tu fais ? Du fromage de chèvre ou quoi ? Franchement, tu sais, quand je vois le prix du fromage de chèvre à Miami, je me dis, il y a peut-être un truc. Je ne sais pas, moi, mais fais un truc qui rapporte. Non, mais... Il y a un truc qui est très intéressant. c'est que tu as les investisseurs qui disent un truc... Les clients ont beaucoup acheté, et je ne parle pas d'infrastructures, mais de produits IA, notamment fin 2023. Il y a eu des budgets qui se sont créés, des bulles de budgets qui n'existaient pas, parce que les entreprises ont eu peur de louper quelque chose. Et la vraie question, c'est est-ce qu'elles vont renouveler ces licences ? Parce qu'elles les ont achetées en fin d'année 2023, donc on arrive là, on arrive à ce renouvellement de licences. Et je pense que c'est ça la question qui est en train de se poser. C'est est-ce qu'on a été suffisamment capable de montrer à ces entreprises qui ont dépensé finalement pas mal de pognon sur le plan applicatif, encore une fois, qu'il y a un vrai retour sur investissement, avec des produits d'IA comme ceux que tu fabriques chez Fint.
Monde Numérique :
[51:34] Voilà, si vous en voulez plus, rendez-vous le 2 septembre à l'écoute du podcast Silicon Carnet pour l'intégralité de cet épisode passionnant consacré à la bulle de l'IA. Mais pas seulement, on parle aussi de Google, on parle de Telegram et de l'arrestation de Parvel, d'Urof également. Êtes-vous suffisamment prudent avec vos données personnelles, avec votre vie privée sur Internet, sur les réseaux, etc. On en parle tout de suite en partenariat avec la société Kaspersky. Bonjour Robin Kiatkovki. Bonjour. Vous êtes chercheur en cybersécurité chez Kaspersky, qui publie une étude que vous avez intitulée « Mythe et réalité du monde numérique ». C'est une étude qui passe en revue tout un ensemble de risques auxquels nous sommes confrontés jour après jour, et puis des risques et aussi des paradoxes. En gros, elle révèle quoi cette étude Robin ?
Guest:
[52:29] Alors effectivement, comme je vous ai dit, c'est très juste. Elle révèle des grands paradoxes qui sont, sur certains aspects de la protection de la vie privée des protections des données les gens les utilisateurs ont conscience du risque on peut citer par exemple masquer sa caméra, il y a beaucoup de gens qui pensent que c'est une bonne pratique pour protéger sa vie privée ce qui est vrai mais en parallèle ils vont utiliser des réseaux sociaux ou ils vont mettre leurs images en vidéo ce qui est partagé par la webcam va probablement être partagé d'une autre manière sur d'autres réseaux sociaux cette fois-ci avec le consentement de l'utilisateur c'est une pattern qu'on retrouve un peu sur tous les aspects de la cybersécurité et si on peut faire une remarque là-dessus c'est l'utilisateur il a tendance pour pouvoir utiliser des services, échanger beaucoup de données donc si un service lui plaît, les réseaux sociaux, il aura tendance à beaucoup plus accepter de partager les données dans ces conditions-là Ben.
Monde Numérique :
[53:25] Ouais c'est un peu ce qu'on appelle la servilité numérique, enfin la servilité acceptée quoi, c'est tellement agréable que même si on sait qu'il y a des risques, on le fait quand même.
Guest:
[53:34] Tout à fait. Et quand on peut lire les conditions d'utilisation des différentes applications ou des différents services qu'on utilise, mais on ne peut pas faire grand-chose de plus qu'accepter ou ne pas utiliser. Donc, on n'a pas une marge de manœuvre.
Monde Numérique :
[53:47] Ce n'est pas nouveau, ce risque-là, Robin. Est-ce que ce n'est pas lié au fait aussi qu'en réalité, on ne sait pas exactement à quel risque on est exposé ? Quelles sont les conséquences, je veux dire ?
Guest:
[53:58] C'est vrai que pour l'utilisateur final, on peut se poser des questions quand on veut protéger la vie privée, c'est on veut la protéger de qui ? Donc on peut se dire, on veut être protégé, ça peut être par exemple de son gouvernement, mais ça peut être protégé de ses voisins. On ne veut pas que les voisins écoutent ton conversation. Donc c'est en fonction de qui on veut être protégé qu'il faudrait idéalement calibrer ses décisions sur à qui on fournit ses données. Et c'est quelque chose qui n'est, à mon avis, pas beaucoup fait par les utilisateurs, de réfléchir à quelle est la finalité de ce qu'on veut protéger.
Monde Numérique :
[54:30] Alors, il y a un autre élément qui est abordé par votre étude, qui est assez intéressant, et qui concerne les traces laissées par les personnes décédées, des traces notamment sur les réseaux sociaux, des profils de réseaux sociaux, etc. Avec un chiffre, 65% des Français se disent inquiets par rapport à ce phénomène. Ça veut dire quoi exactement ?
Guest:
[54:48] Il y a deux aspects qui peuvent inquiéter les gens. Ça serait l'utilisation des comptes par un tiers pour faire des actions malveillantes. Ça veut dire qu'on peut s'attirer des problèmes parce que l'identité d'un de nos proches a été utilisée pour faire un prêt ou quelque chose comme ça. Mais c'est aussi un autre problème qui est quand une personne est décédée et qu'on voit sur son fil d'actualité un message posté de sa part, en fait, ça fait un choc aux personnes qui sont aux proches. En fait, c'est un cas qui est arrivé chez un de mes proches où une personne décédée a eu son compte Facebook piraté et il y a eu des posts sur le compte Facebook et la personne, elle a pas été, elle a pas pris très, elle a été un peu choquée de voir une publication de sa mère décédée sur l'application. Donc ça, c'est quelque chose qui est problématique. Et c'est très compliqué, à la suite de ça, de faire fermer le compte. Parce qu'une fois que le compte a été usurpé, on ne peut pas essayer de reprendre la main sur le compte facilement si on n'a pas accès à tous les identifiants qui sont les mails pour les questions de sécurité. Ça devient compliqué. On peut faire une demande officielle de suppression du compte, mais c'est des démarches qui sont un peu longues et compliquées.
Monde Numérique :
[56:02] Donc ça, on va dire que le problème est du côté des plateformes, finalement, qui, encore aujourd'hui, en 2024, selon vous, ne sont pas assez conciliantes, enfin, ne font pas suffisamment d'efforts pour nous simplifier la vie ?
Guest:
[56:17] Alors, le problème, c'est s'ils font des efforts pour simplifier la vie, pour récupérer le compte d'une personne qui n'est pas à nous, ça va générer d'autres problèmes qui sont de l'autre côté. Ça veut dire que des gens vont pouvoir usurper les comptes plus facilement si des procédures sont simplifiées. Donc, c'est soit on met en jeu un peu plus en péril les comptes actifs des utilisateurs actuels, soit on bloque un peu cette partie sur les comptes des personnes qui ne peuvent plus accéder à leurs comptes parce qu'ils sont décédés. Donc, je pense que c'est pour ça qu'on préfère ne pas simplifier cet aspect-là et préserver un peu plus de sécurité au niveau des utilisateurs pour les comptes actifs.
Monde Numérique :
[56:52] Là aussi, il y a un paradoxe.
Guest:
[56:54] Effectivement. Voilà. Alors, la cybersécurité, c'est tout le temps ça. C'est faire des choix entre le pratique et accepter les risques qui découlent de certaines pratiques.
Monde Numérique :
[57:05] C'est-à-dire qu'on voudrait un monde idéal où tout soit simple et sécurisé, mais ce n'est pas possible parce que c'est l'un ou l'autre.
Guest:
[57:12] Exactement. Souvent. On n'a pas encore trouvé la solution parfaite.
Monde Numérique :
[57:15] Merci beaucoup, Robin Kiatkovki, chercheur en cybersécurité chez Kaspersky. Donc, à propos de cette étude qui s'intitule en français paradoxe du monde numérique et on met le lien vers l'étude détaillée en description de cet épisode évidemment.
Monde Numérique :
[57:41] Voilà c'est la fin de cet épisode de l'hebdo du 31 août 2024, la page estivale se referme, très bonne rentrée si vous reprenez le boulot, j'étais ravi de passer ce moment moins avec vous. Merci d'avoir écouté cette émission jusqu'au bout. Comme d'habitude, n'hésitez pas à laisser un commentaire et des petites notes sur votre plateforme d'écoute, mais à condition que ce soit possible. On se retrouve la semaine prochaine, samedi, pour un nouvel épisode de l'Hebdo. D'ici là, je le rappelle, chaque jour, désormais, Monde Numérique, c'est un épisode par jour consacré à un fait d'actualité dans la tech, plus les interviews en version intégrale, si vous ne avez pas écouté dans cet épisode, dans cette émission, que vous retrouverez dans le courant de la semaine prochaine, à écouter également, surtout à ne pas rater un nouvel épisode du grand débrief de Monde Numérique avec mes camarades François Sorel et Bruno Guglielminetti c'est Monde Numérique en date du 1er septembre 2024 on passe en revue les faits majeurs du mois d'août et puis on délire un peu, on parle même de politique, mais de politique version tech, bien entendu et puis lundi, l'épisode Silicon Carnet de Carlos Diaz Voilà, passez une bonne semaine pleine de tech, salut !