Monde Numérique :
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0:11] L'IA face aux droits d'auteur, chat GPT, Anthropic ou Perplexity ont-ils le
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0:16] droit d'aspirer tout et n'importe quoi sur le web pour entraîner leur modèle ? On dirait bien que oui. Décision étonnante cette semaine de la justice américaine. On en parle dans cet épisode de l'hebdo avec Bruno Guglielminetti dans un instant. Attention, petite annonce. Vieille entreprise de tech recherche jeune startup d'IA pour relations amicales, voire plus si affinités. Apple serait en train de faire son marché pour acquérir un chatbot d'IA. On parle de perplexity, mais aussi peut-être du français Mistral.
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0:53] L'IA rendrait-elle idiot ? C'est ce que semble dire une étude du MIT. Mais attention, on s'est visiblement un peu trop emballé sur cette histoire. On va essayer de tirer les choses au clair. Enfin, la bataille des lunettes connectées a bel et bien commencé. Après les annonces de méta, le chinois Xiaomi lance à son tour des lunettes qui enregistrent en vidéo et qui jouent les assistants par intelligence artificielle. Et puis dans la deuxième partie de cette émission, je vous emmène au siège de Snap à Paris pour découvrir justement les dernières lunettes Spectacles et tout ce qu'on peut faire avec de la réalité augmentée en matière de divertissement et de création artistique. On va parler aussi d'IA dans les entreprises au service de la création. Et enfin, avec Capgemini, vous saurez tout sur Iris Carré, ce projet de constellation de satellites européens présenté au récent salon d'aéronautique du Bourget. Bienvenue à l'écoute de Monde numérique, l'hebdo du 28 juin 2025.
Invité :
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1:51] Monde numérique, Jérôme Colombain.
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1:57] C'est parti pour un nouvel épisode de l'hebdo de Monde numérique comme chaque samedi. 50 minutes de tech, d'interview, de débrief. Le meilleur de la tech disponible sur toutes les apps de podcast, également sur YouTube, des vidéos aussi sur YouTube, même si là, on se parle uniquement en audio. D'ailleurs, on me demande parfois s'il n'existe pas une version vidéo de l'hebdo de monde numérique. La réponse est non, parce que malheureusement, pour tout vous dire, c'est un travail de production qui est trop lourd à faire, qui serait beaucoup trop lourd à faire en vidéo. Avec des news, des invités enregistrés à l'avance, etc. Beaucoup de montage. Et puis, rien ne remplace la magie de l'audio, bien sûr. 50 minutes donc pour la version classique, plus d'une heure si vous êtes abonné à la version premium de l'hebdo sur Apple Podcast ou Spotify.
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2:49] Et on commence par les lunettes connectées. C'est un peu mon dada en ce moment. La semaine dernière, on évoquait donc les nouvelles lunettes de Meta en partenariat avec Oxley. Eh bien, cette semaine, c'est la marque chinoise Xiaomi qui a présenté à son tour une paire de lunettes connectées, les AI Glasses. Ils ne se sont pas trop foulés pour le nom. Les premières lunettes connectées grand public. Alors, pas de réalité augmentée, mais une caméra pour filmer et de l'intelligence artificielle. On peut filmer des vidéos diffusées en direct, notamment sur TikTok. Selon la démo qui a été faite. On peut écouter de la musique, bien sûr, et puis surtout interagir avec un assistant vocal baptisé Super Ciao AI. On peut lui poser des questions, traduire de l'audio en direct, résumer des réunions, etc.
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3:34] On peut également, et ça, on n'avait pas vu ça jusqu'à présent sur les lunettes occidentales, payer dans les magasins, simplement en regardant avec ces lunettes un QR code et en validant le paiement à la voix. Bon, ça, ça se fait beaucoup en Chine, de payer avec des QR codes, beaucoup moins en Europe, donc il n'est pas dit que cette fonction arrive un jour sur notre continent.
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3:54] Et puis enfin, une option qui pourrait faire la différence, là encore, sur ces lunettes, des verres électrochimiques, ainsi qu'ils sont présentés, qui peuvent changer de teinte très rapidement pour passer de verres transparents à des verres solaires. L'autonomie de ces lunettes serait de plus de 8h30 selon Xiaomi, c'est à peu près autant que les futurs Oclet de META, mais c'est deux fois plus que les actuels META Ray-Ban. Alors, je ne les ai pas testées ces lunettes, pour tout vous dire. Elles ne sont pas du tout disponibles en France pour l'instant. Mais si vous allez en Chine, ne vous privez pas de les essayer, voire de les acheter. Elles sont déjà en vente au prix de 1999 yuan, soit environ 240 euros. Pour le moment, aucune commercialisation n'est prévue pour le reste du monde, malheureusement. En tout cas, voilà qui renforce l'idée que les lunettes seront certainement le produit tech des années, voire des mois à venir, car ça pourrait aller très vite, finalement, cette prolifération de lunettes connectées. On reparle de lunettes connectées tout à l'heure dans la deuxième partie de cette émission, même si c'est un autre concept de produit et je vous expliquerai ça. Je me suis rendu cette semaine au siège de la société Snap à Paris. J'ai pu essayer les lunettes de AR, donc réalité augmentée de Snapchat.
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5:06] Et j'ai rencontré notamment le directeur du AI Studio, qui est un endroit unique au monde, en fait, où Snap teste des applications de réalité augmentée au service du divertissement et de la culture.
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5:17] Et si Apple rachetait la start-up Perplexity ? C'est l'une des grosses infothèques de la semaine qui a fait couler pas mal d'encre déjà. Tout vient d'une indiscrétion du journaliste généralement bien informé sur Apple, Mark Gurman, journaliste à Bloomberg. La firme américaine serait en effet très intéressée par le rachat d'une entreprise d'intelligence artificielle et elle pourrait jeter son dévolu sur Perplexity. Alors Perplexity, qui est beaucoup moins connu que Chagipity, c'est un peu le petit poussé de la bande, C'est une entreprise basée à San Francisco, en Californie, qui compte environ 200 salariés, qui est valorisée actuellement à 14 milliards de dollars. C'est donc le prix qu'Apple pourrait être amenée éventuellement à payer. Et Perplexity est connue pour avoir été l'un des premiers chatbots spécialisés dans la recherche d'informations sur le web, comme un moteur de recherche, tout en se faisant un point d'honneur à toujours spécifier les sources des informations qu'elle donne, ce qui lui permet de se targuer d'un maximum de fiabilité. J'avais rencontré le fondateur de Perplexity, Aravind Srinivas, en février dernier au sommet de l'IA à Paris. Écoutez ce qu'il disait alors de son entreprise.
Invité :
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6:24] Perplexity est toujours fiable. Comme pour toute requête sur Perplexity, vous obtenez toujours des sources. Avec ChatGPT, vous en obtenez parfois, mais parfois vous n'en obtenez pas. Ce n'est pas fiable. Perplexity vous donne, dans le mode de raisonnement, comme une chaîne de pensée brute du modèle, que ChatGPT n'expose pas. Ainsi, Perplexity garantit que pour tout ce que vous faites, vous aurez toujours de la transparence et de la confiance. Les gens peuvent toujours avoir une expérience Perplexity gratuitement, à la fois pour le raisonnement et la recherche régulière. ChatGPT ne propose pas beaucoup de fonctionnalités pour les utilisateurs gratuits. Donc, tout cela doit nous permettre de garder une longueur d'avance. Et il y a beaucoup d'autres choses que nous faisons pour nous assurer que nos interfaces utilisateurs soient personnalisées pour chaque vertical, comme la finance, le sport, le shopping, les voyages et le local, et toutes ces choses que nous faisons beaucoup mieux. Et nous allons continuer à améliorer le produit.
Invité :
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7:22] Pour la recherche, nous sommes le numéro un. Pour les utilisations génériques d'un chatbot, les gens peuvent utiliser ChatGPT pour écrire leur e-mail et toutes ces choses. Mais je pense que nous restons en avance, notamment avec nos agents et notre assistant androïd que nous avons récemment introduit qui peut non seulement vous donner des réponses, mais aussi effectuer des tâches pour vous.
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7:42] Voilà, Aravind Srinivas, cofondateur de Perplexity, interview à écouter en intégralité si ça vous intéresse, sur le site mondenumérique.info et que vous pouvez retrouver également sur votre app de podcast sur le podcast Monde Numérique. Alors, Perplexity va-t-il être racheté par Apple ? Ça permettrait à la marque à la pomme de rattraper son retard en intelligence artificielle. Pour autant, ne nous emballons pas, rien n'est fait, rien d'officiel, aucune confirmation ni affirmation. Et surtout on dit qu'Apple en fait ne s'intéresserait pas seulement à Perplexity mais qu'en fait il ferait un peu le tour du marché et qu'il aurait même montré son intérêt pour la start-up française Mistral. Voilà, si ce thème vous intéresse, on ne va pas en parler plus en détail ici car on y revient en long, en large et en travers avec mes camarades François Sorel et Bruno Guilleminetti dans le débrief transatlantique émission mensuelle L'épisode du mois de juin est à retrouver en podcast en date du 27 juin 2025. Bonne écoute.
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8:43] Allez, toujours en matière d'intelligence artificielle, chat GPT rend-il idiot ? L'intelligence artificielle d'une manière générale réduirait-elle nos capacités cognitives ? Vous avez peut-être entendu parler ces derniers jours de cette étude scientifique estampillée du prestigieux MIT américain, étude selon laquelle l'usage des chatbots d'IA nous rendrait de plus en plus bêtes. Alors, je vous en parlais d'ailleurs moi-même la semaine dernière, mais uniquement dans la version premium de l'hebdo. Bref, cette affaire a fait pas mal de bruit parce qu'en fait.
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9:15] Certains visiblement se sont un peu emballés sur les réseaux sociaux et même dans certains articles de presse, pour en déduire que plus il y aurait de l'IA dans nos vies et plus on risquerait de devenir complètement débile sur le long terme. Mais les responsables de l'étude eux-mêmes se sont, face à tout cela, sentis obligés d'intervenir pour préciser que non, leur étude ne montre pas qu'on va tous devenir des légumes si on continue à utiliser ChatGPT, Claude, le chat ou Perplexity. Alors, qu'est-ce qu'il en est exactement ? Eh bien, sans reparler en détail du contenu de l'étude ni de sa méthodologie, ce qu'il faut retenir en gros, c'est que oui, l'étude en question montre que lorsque nous utilisons des chatbots pour faire certaines choses, nos capacités cognitives sont moins sollicitées comme en atteste des relevés par électroencéphalogramme. Par exemple, si vous devez résumer un texte, si au lieu de le faire vous-même, vous demandez à Chagipiti de s'en occuper, forcément, votre cerveau travaille moins. Et ça peut se détecter par le jeu des ondes cérébrales. Mais en fait, comme je l'évoquais déjà la semaine dernière, c'est un peu comme quand on demande à une calculatrice de faire des divisions ou des multiplications à notre place. Ben oui, forcément, on fait moins travailler son cerveau. Mais en revanche, l'étude ne dit pas du tout qu'il pourrait y avoir des effets sur le long terme. Rien ne prouve que cela altérerait nos capacités cognitives sur la durée, de manière irréversible, etc.
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10:38] Comme quelqu'un qui perdrait ses muscles, par exemple, parce qu'il ne fait jamais de sport. Sans être un spécialiste du cerveau, on sait que c'est un organe qui a une plasticité assez phénoménale, qui lui permet de s'adapter à des tas de situations. Et donc, il n'y a pas de conclusion sur les véritables effets à long terme. Il est vrai qu'une autre étude de Microsoft montrait qu'on avait tendance à perdre son esprit critique et à croire un peu trop facilement ce que dit l'IA, quand on l'utilise comme ça de manière un peu flémarde. Mais là encore, il ne faut pas en tirer des conclusions. En plus, la méthodologie de l'étude de Microsoft était apparemment discutable. Donc, les études sur les effets de l'IA sur notre cerveau, c'est intéressant, mais il ne faut pas les interpréter trop vite, parce que sinon, on va finir par croire que ce sont les études elles-mêmes qui ont peut-être un certain effet sur certains cerveaux un peu paresseux.
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11:31] À propos d'IA toujours, connaissez-vous Clouly ? Clouly, C-L-U-E-L-Y, c'est une startup californienne qui est assez particulière, car elle a lancé une appli qui vous aide à tricher dans tous les domaines. Tricher aux examens, tricher pour un entretien d'embauche. L'application est capable, lorsque vous êtes en difficulté, de répondre à votre place ou de vous aider à répondre. Par exemple, si c'est un entretien professionnel, elle peut vous souffler discrètement les bonnes réponses pour faire face à telle ou telle situation. Alors, cela dit, ça ne fonctionnerait pas très bien à tous les coups, selon des tests menés par des journalistes américains. Ce serait même un peu lent. Mais ça devrait s'améliorer, car cette start-up, en apparence quand même pas trop recommandable, eh bien, vient de lever 15 millions de dollars auprès du célèbre fonds d'investissement André Sanorovits. Clouly a été lancé par un jeune homme de 21 ans, du nom de Roy Lee, présenté comme un proche de Donald Trump, aimant les strip-teaseuses et les gros cigares. et l'application compterait déjà 80 000 inscrits, dont 700 payants. Donc apparemment des utilisateurs qui, eux, n'ont pas du tout envie d'utiliser leur cerveau eux-mêmes.
Monde Numérique :
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12:42] Si vous êtes utilisateur de l'application de messagerie WhatsApp, vous avez peut-être vu apparaître récemment un petit rond bleu sur votre écran, en bas à droite, dans l'appli. Eh bien, c'est l'assistant d'intelligence artificielle de méta qui fait enfin son apparition. Alors, je parle pour la version française, car cette fonction, en réalité, est déjà disponible depuis un an aux États-Unis et dans d'autres pays. Mais en Europe, ça bloquait pour des raisons réglementaires. Cette fois, ça vient d'arriver. Alors, à quoi ça sert, cet assistant IA ? Eh bien, il est là, évidemment, pour vous aider et vous rendre la vie plus belle, vous expliquera Meta. En gros, vous pouvez lui poser des questions et obtenir des informations venant de l'extérieur de l'application. Par exemple, pour organiser un voyage.
Monde Numérique :
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13:24] Vous pouvez aussi lui demander de vous suggérer des podcasts tech en français, par exemple. Si vous ne sors pas à Monde Numérique, à ce moment-là, je vous conseille de l'insulter. En gros, c'est une sorte de chat GPT intégré à WhatsApp. En revanche, il ne peut pas accéder à vos messages et à vos conversations privées, ce qui est plutôt rassurant. Toutefois, une nouvelle fonction d'IA est en préparation dans WhatsApp. Elle a été dévoilée cette semaine. Pour les utilisateurs américains, il s'agit du résumé automatique par IA des messages non lus. Alors en anglais, ça s'appelle Message Summaries, donc résumé de messages. Ça doit être activé volontairement par l'utilisateur dans les paramètres. Et ensuite, il suffit d'appuyer sur le bouton Message non lu d'une conversation pour que MetaEye la résume sous forme de listes de points importants. Ça fonctionnera aussi bien dans les conversations privées que dans les conversations de groupe, mais pour l'instant, je l'ai dit, ce n'est pas encore disponible pour les utilisateurs européens.
Monde Numérique :
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14:26] Avant de passer à la suite de Monde Numérique, un mot d'une technologie innovante, qui permet de diffuser du contenu d'une manière complètement nouvelle sur Internet. Il s'agit de Frogans, partenaire de monde numérique, qui permet de créer des sites graphiques légers, fonctionnants sur tous les appareils, quel que soit le système d'exploitation, ordinateur, tablette, casque de réalité virtuelle, etc. Frogans est une technologie libre et ouverte, qui repose sur un protocole technique entièrement nouveau, sécurisé et respectueux de la vie privée. Frogans fait actuellement l'objet d'une offre de titres qui vous permet d'acquérir, si vous le souhaitez, des parts de la société F2R2 à l'origine de cette innovation. Une opportunité unique d'investir dans une innovation française, porteuse d'un vrai changement de paradigme. Pour mieux comprendre à quoi ressemble Frogans, retrouvez mon interview du cofondateur Alexis Tamas, en audio sur le fil de ce podcast, ou en vidéo sur la chaîne YouTube de Monde Numérique. Et pour tout savoir sur Frogans, rendez-vous sur le site f2r2.fr. F2R2.fr,
Monde Numérique :
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15:32] Salut Bruno Guglielminetti à Montréal.
Invité :
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15:34] Salut Jérôme Colombain à Paris.
Monde Numérique :
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15:36] Ravi de te retrouver pour cette séquence partagée entre ton carnet et monde numérique. Bruno, il faut qu'on parle d'intelligence artificielle cette semaine, c'est pas très original. Mais de droit d'auteur aussi, et tu as suivi ça de très près.
Invité :
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15:51] Oui, cette semaine on a été gâtés. Il y a Perplexity et Anthropik qui étaient dans le viseur sur le sujet. D'une part, il y a la BBC qui a menacé de poursuivre Perplexity parce que Perplexity fait usage de son contenu sans autorisation.
Monde Numérique :
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16:05] Rôle vilain.
Invité :
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16:07] Exactement. Et là, la BBC exige, d'une part, l'arrêt immédiat du pillage, pour utiliser leurs mots, puis évidemment, la suppression de ce qu'ils ont été cherché à la BBC. Essaye de trouver ça dans une base de données. Et puis finalement, sans surprise, une compensation financière pour tout le mal qui a été fait. Question que les autres ne fassent pas la même chose. Alors, on veut marquer un pas. Mais de l'autre côté, de plus en plus, ce qu'on est en train de voir dans ce domaine-là, c'est des ententes, des licences qui sont prises. Notamment, certains joueurs maintenant de IA ont des ententes avec des joueurs français.
Monde Numérique :
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16:41] Oui, Open Air est toujours en conflit avec le New York Times aux États-Unis. Mais par contre, oui, ils ont trouvé un accord ici avec le monde en France. Leur perplexité qui se fait taper sur les doigts d'accord. Mais en revanche, Anthropique, lui, a réussi à obtenir une cause. à l'inverse.
Invité :
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16:55] Oui et non. C'est le genre de réponse d'avocat que je ne suis pas, je le mentionne. Et puis, c'est un procès, ça fait longtemps que ça dure. Moi, déjà, l'été dernier, j'en parlais, donc ça fait une bonne année que ça roule. Mais donc, en Californie, il y a un tribunal fédéral de San Francisco qui a dit, bon, bien, écoutez, l'utilisation qu'Anthropic a fait en utilisant des livres qui avaient déjà été publiés pour, apprendre à son IA ce que c'est essentiellement, c'est du fair use parce que c'est transformatif. On prend une information puis c'est pour aller plus loin. Alors ça c'est une chose.
Monde Numérique :
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17:29] Alors attends, mais le fair use, il faut dire un peu ce que c'est parce que c'est une notion américaine ça.
Invité :
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17:34] Oui, tout à fait, ça existe qu'aux États-Unis et c'est l'idée d'utiliser quelque chose dont on ne détient pas les droits pour être un ajout à une création qui est autre.
Monde Numérique :
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17:45] C'est un usage considéré comme juste en fait.
Invité :
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17:49] Exactement.
Monde Numérique :
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17:49] C'est une espèce de tolérance, une espèce qu'on accorde parce que c'est finalement pour un bénéfice collectif.
Invité :
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17:57] Et le mot « tolérance » est important dans ce que tu dis. Mais là, l'affaire, c'est que, donc ça, les gens d'Antropique étaient très heureux. Mais le problème, c'est qu'ils ont fait ce travail-là sur 7 millions de livres. Et où ils ont pris, ces livres-là? Sur des sites qui offrent des livres piratés.
Monde Numérique :
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18:16] Oh!
Invité :
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18:17] C'est drôle, le juge. Si le verdict était intéressant...
Monde Numérique :
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18:20] Ça aussi, c'est vilain.
Invité :
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18:22] Ben oui, alors méchant revirement. Et là, ils ont dit, ben écoutez, alors pour le premier volet, vous aviez le droit de l'utiliser.
Monde Numérique :
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18:28] OK, sur le principe, on est d'accord.
Invité :
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18:30] Oui, mais la source d'approvisionnement, ça ne fonctionne pas.
Monde Numérique :
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18:32] Il ne fallait pas faire comme ça.
Invité :
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18:33] Et donc, il va y avoir un autre procès qui va s'entamer dans quelques mois. Mais l'idée là-dedans, puis je le rappelle, c'est trois auteurs qui avaient mis à mal entre pics de prouver la source de son information. Et donc, ben voilà, là, c'est fait. Alors, ils arrivent, c'est mi figue, mi raisin comme jugement.
Monde Numérique :
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18:54] Mais en tout cas, c'est super intéressant comme sujet parce qu'on sait que cette problématique, elle est au cœur des LLM, des chatbots d'intelligence artificielle qui ont tous pillé un peu tout et n'importe quoi.
Invité :
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19:08] À la base, oui, c'est là-dessus qu'ils s'en font.
Monde Numérique :
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19:10] Exactement. Et c'est difficile d'avoir, je trouve, d'avoir un point de vue tranché parce qu'effectivement, il faut se ranger du côté du droit et dire, ben non, ce n'est pas bien, ils n'auraient jamais dû faire ça. Il faut passer des... Sauf que, sauf que, les amis, il faut que nous gardions un petit peu, Bruno, notre côté hacker, je pense. Non, mais c'est vrai. On ne doit pas, ce n'est pas parce qu'on vieillit qu'on doit avoir oublié un
Monde Numérique :
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19:31] peu notre côté hacker qu'on a quand on est fan de numérique.
Invité :
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19:35] Et la connaissance universelle, elle appartient à qui ?
Monde Numérique :
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19:38] Non, Ah non, mais c'est pas pareil, je ne suis pas d'accord. La connaissance universelle, si c'est le fruit de gens qui ont travaillé pour faire de l'information derrière, des journalistes, des écrivains, des encyclopédistes… Ah bah oui, mais ils ont travaillé, ils ont... Non, on peut pas...
Invité :
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19:55] Platon, il reçoit un...
Monde Numérique :
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19:56] Ah bah je suis pas d'accord, tu vois, moi je trouve que l'argument, il est pas là, c'est pas... Non, non, le truc de la connaissance universelle, il s'applique sur un tout petit nombre de choses.
Invité :
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20:06] Allez, allez, allez.
Monde Numérique :
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20:06] En revanche, moi je revendique le droit au piratage, qui est indéfendable parce qu'il est illégal, je suis d'accord, et il faut qu'à un moment on leur tape sur les doigts, mais s'ils n'avaient pas fait ça, on n'aurait pas les chatbots qu'on a aujourd'hui. C'est ça qu'il faut pas oublier. Si on avait confié ça à des Français ou des Européens, ils auraient commencé par faire un règlement, à demander l'autorisation, à remplir des formulaires SERFA et on n'aurait pas de chatbot.
Invité :
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20:33] Attention, il y aurait un chatbot, mais qui serait capable de te réciter par cœur les lois et règlements qui entourent son existence à lui.
Monde Numérique :
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20:40] Je pense qu'il n'y aurait que ça. Donc, voilà, moi, c'est mon côté un peu, tu vois, c'est une espèce de dualité. D'un côté, je suis contre parce que ce n'est pas légal et d'un côté, je suis pour parce qu'il fallait pirater, sinon il ne se serait rien passé.
Invité :
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20:51] Mais Jérôme, regarde que là, ça s'est fait. Ça s'est accompli. C'est la base de tous les LLM grand public qui existent. Maintenant, ce qu'on est en train de voir, c'est des LLM, donc des modèles de langage, donc les chat-GPT de nouvelle génération, qui sont en train d'apprendre, de s'entraîner sur des banques de données synthétiques qui sont créées par eux-mêmes. Et c'est ça que moi, je trouve plus affalant. Alors, c'est une IA qui va se référer à elle-même pour arriver à apprendre quelque chose puis par la suite, te servir ça à toi, l'humain.
Monde Numérique :
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21:27] Ah ben ça, moi, c'est le premier raisonnement que je me suis fait quand j'ai découvert le fonctionnement des LLM. Je me souviens, j'avais interviewé, je ne sais plus qui qui me parlait de ça. Je lui ai dit, mais attendez, ça veut dire que les IA vont produire du contenu, ça va être exponentiel, ça va inonder le web et demain, l'IA va se nourrir avec le contenu qu'elle a elle-même vomi, en fait.
Invité :
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21:43] Oui, oui.
Monde Numérique :
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21:44] Mais on sait qu'il y a des limites à ça parce qu'il y a des études qui ont montré que quand elles font ça… Avec les images.
Invité :
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21:50] Notamment.
Monde Numérique :
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21:50] Voilà, notamment les images. Il y a des distorsions et à la fin,
Monde Numérique :
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21:53] ça devient absolument n'importe quoi.
Invité :
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21:55] Oui, sauf qu'entre-temps, moi, je regarde, puis je le raconte souvent quand je fais des conférences, et c'est l'idée que, moi, le problème que j'ai avec ça, c'est qu'aujourd'hui, l'information qu'elle nous amène, c'est à partir de la fameuse connaissance universelle. Mais un jour, pas si lointain, à un moment donné, l'IA ayant fait son tri, pour ne pas mentionner CHGPT, Claude ou les autres, L'IA, ayant déjà fait son tri à travers toute cette connaissance pour nous offrir l'essentiel moelle, qu'est-ce qui va arriver? Dans deux ans, dans trois ans, elle ne va pas se faire chier à aller voir qu'est-ce qui s'est écrit à un moment donné, à l'époque, sur tel sujet. Non, non, non, je me souviens, le mois dernier, j'avais déjà résumé tout ça et c'était ça.
Monde Numérique :
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22:33] Et donc, tu n'as pas besoin de la source, en fait.
Invité :
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22:35] Non, il n'y a pas besoin de la source, mais t'imagines.
Monde Numérique :
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22:38] Il y aura la Joconde et on ne saura même pas, on ne s'intéressera même pas de savoir de quand elle date, qui l'a faite.
Invité :
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22:43] C'était une jeune femme sur une peinture, à un moment donné.
Monde Numérique :
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22:46] Qui était là, puis ça a été fait.
Invité :
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22:47] Mais c'est ça, donc il y a toute cette perte de connaissances. Non, mais c'est vrai. Et donc, il y a toute cette perte de connaissances, champ gauche, champ droit, qui va être perdue si on ne fait pas attention.
Monde Numérique :
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23:01] Non, mais là, effectivement, je pense qu'on s'arrêtera avant. On ne s'arrêtera pas, mais il y aura des heures de fou.
Invité :
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23:08] Je te prouverai...
Monde Numérique :
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23:09] C'est comme ce dont on parlait juste avant, c'est-à-dire sur les données d'entraînement. Ils ont scrappé, comme on dit, c'est le terme, c'est le scrapping. Et entre parenthèses, il y a plein de startups qui se montent comme ça. Elles commencent par scrapper les contenus des autres pour pouvoir soit entraîner, soit voir comment sont construites les bases de données, s'inspirer, etc. C'est un truc qui est assez répandu. Encore une fois, je ne dis pas que c'est bien, mais si on ne le faisait pas, la technologie n'avancerait pas. Mais c'est maintenant, je pense qu'on rentre dans la phase 2 où, effectivement, c'est l'heure de la justice, c'est l'heure de rendre des comptes, et quand tu gagnes des millions avec, les chatbots entraînés de cette manière, il faut rendre l'argent, si on peut dire, et il faut passer à la caisse, ça c'est normal. Ah, bon, enfin, en tout cas, tu as vu que ChatGPT cartonne et toujours est toujours en tête.
Invité :
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24:01] Il est de plus en plus populaire en Europe.
Monde Numérique :
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24:02] Ouais, c'est fou. Effectivement, il y avait une étude médiamétrie qui montrait que la fréquentation du site chat GPT augmente. Alors, je n'ai plus les chiffres, mais c'est phénoménal. Et c'est même plus, c'est au détriment d'autres plateformes, d'autres réseaux sociaux, des réseaux sociaux, notamment X, qui lui pique un peu du nez, et aussi des médias, des sites de médias. Et ça, j'ai l'impression que c'est un signal faible, qui montre que vraiment, il est en train de se passer des choses. Moi, j'ai posté une petite vidéo cette semaine. Je me suis amusé. En fait, je montrais comment je recueillais de l'information sur Tchadjipiti. En fait, j'ai tout simplement demandé à Tchadjipiti, en plus en mode vocal, de me dire quelles sont les news aujourd'hui. Donc, il me donne deux, trois news. Et puis après, je discute avec lui. Je dis, ah ouais, tiens, à propos de l'Iran et Israël. Mais alors, est-ce que ça veut dire ça ? Quelles sont les réactions dans le monde, etc. Et c'est magique.
Invité :
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24:54] Mais c'est comme si je parlais avec le lecteur de nouvelles.
Monde Numérique :
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24:57] Exactement. C'est-à-dire qu'au lieu d'écouter bêtement le présentateur de radio, tu discutes avec lui. Moi, je n'aime pas le sport. Je peux lui dire, tais-toi, parle-moi d'autre chose. Je n'aime pas le sport à la radio ou à la télé. Voilà. Donc, non, c'est un vrai phénomène.
Invité :
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25:13] Est-ce que tu as eu des réactions ?
Monde Numérique :
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25:15] Oui, oui, oui. Alors, moi, j'ai posté ça un peu provocateur en disant que c'était la fin des radios d'Information Continue. On m'a dit, mais pas du tout. mais non, les gens veulent de l'humain et tout, mais bien sûr, ils font encore des vrais humains pour faire des reportages, pour faire des décryptages, des analyses, c'est vrai. Mais l'info brute, le flash, ce qu'on appelle le flashman et tout, enfin c'est idiot de faire faire ça par des gens aujourd'hui.
Monde Numérique :
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25:42] Honnêtement, je ne citerai personne, je ne parlerai pas des radios que j'ai bien connues dans le passé, mais quand j'entends aujourd'hui des petits camarades que je connais en plus qui font ça, je me dis mais les amis, sortez-vous de ce guépier, c'est fini. Bref, bon, ça va le couper, non?
Invité :
[
25:59] Non, mais moi, c'est très intéressant, oui. Non, mais c'est ça, mais c'est quand même intéressant. Je comprends qu'il y a des gens qui vont aller pour le moins très fort et qui vont tout simplement allumer la radio, l'écouter sur Internet, mais quelqu'un qui veut aller plus loin ou qui veut être proactif dans sa consommation d'informations, c'est intéressant de pouvoir interrompre. Il y a un sujet qui t'intéresse, tu restes plus longtemps avec l'IA ou l'animateur, pour aller plus loin dans l'information.
Monde Numérique :
[
26:25] C'est ça le sujet.
Invité :
[
26:26] Tu vas être capable d'aller chercher un peu partout.
Monde Numérique :
[
26:27] Dans les commentaires, on m'a dit, oui, mais l'IA se trompe, elle hallucine. Alors, on précise, on ne va pas creuser le sujet là, mais qu'elle se trompe de moins en moins. Elle est de plus en plus précise. Et puis, on peut l'entraîner sur ses propres datas. Et deuxièmement, mais cela dit, tu as raison, c'est vrai qu'on m'a fait la remarque en disant, mais la majorité des gens ne veut pas de ça. La majorité des gens veut écouter un truc sans se poser de questions et donc quelqu'un qui récite. donc voilà les présentateurs de flash d'info ont peut-être encore un petit peu d'avenir novantueux.
Invité :
[
26:56] Et c'est pour ça que Netflix fonctionne très bien. Les gens se soient dans leur salon, tranquilles, allument la télé, choisissent le film et regardent ça.
Monde Numérique :
[
27:04] Mais oui, tout à fait. Bon, enfin voilà. Et puis, de toute façon, tout ça, c'est des technologies américaines. Donc, on va arrêter de les utiliser pour la question de souveraineté.
Invité :
[
27:15] Mais c'est bien que tu dises ça parce que ça fait un excellent pont vers le sujet dont je voulais te parler cette semaine.
Monde Numérique :
[
27:20] Mais oui, ce n'est pas du tout fait exprès.
Invité :
[
27:21] Non, pas du tout. Ben non, mais c'est là qu'on voit le professionnel en toi. Je voulais te parler de Gander. Est-ce que ça dit quelque chose, Gander?
Monde Numérique :
[
27:29] Gander, je crois que c'est dans le domaine des réseaux sociaux et c'est chez vous que ça se passe.
Invité :
[
27:34] C'est très fort. Mais avant d'être les réseaux sociaux, Gander, c'est une ville qui est située sur Terre-Neuve, qui est la province canadienne. Et Gander, ça a été longtemps un aéroport important parce que les avions qui venaient de l'Europe devaient arrêter à Gander pour refaire le plein et poursuivre en Amérique. Et puis, quand il y a eu l'attaque du 11 septembre, tous les avions qui arrivaient vers la côte est américaine étaient détournés sur Gander. Et c'était fou, là. Il y a des images, vous faites la recherche sur Google, vous allez voir des images impressionnantes.
Monde Numérique :
[
28:13] Comment t'écris ça?
Invité :
[
28:14] G-E-N-D-E-R? G-E-N-D-E-R.
Monde Numérique :
[
28:16] G-E-N-D-E-R, OK.
Invité :
[
28:17] Gander, c'est un symbole au Canada. Et donc, Gander, c'est aussi le nom d'un nouveau réseau social pour les Canadiens, fait par des Canadiens, qui est en train d'être mis au rodage. Je pense qu'il y a quelque chose comme 10 000 personnes qui sont déjà en train de roder la machine. Ça va probablement être lancé à l'automne et donc ils commencent à faire lever un peu de poussière autour de ce sujet-là. Et l'idée là-dedans, c'est justement, c'est pour faire un pied-nei au Facebook, au LinkedIn, aux Threads et autres réseaux sociaux américains. Exactement.
Monde Numérique :
[
28:54] Donc, c'est une volonté de souveraineté numérique.
Invité :
[
28:57] Justement, et là, le lien avec ton propos, c'est d'être entre Canadiens, mais avec des données qui vont rester au Canada, qui ne seront pas vendues à l'extérieur. Et je trouve l'initiative intéressante. Maintenant, il existe des trucs comme ça à l'heure actuelle au Québec. Club en est un.
Monde Numérique :
[
29:14] Oui, il y en a plusieurs. Ce n'est pas le premier.
Invité :
[
29:16] Oui, c'est ça. Il y en a quelques-uns qui sont encore en rodage. Mais Gander Social, donc Gander tout court, ça semble prometteur. Ça va fonctionner encore sur le même principe que Blue Sky.
Monde Numérique :
[
29:29] Et on aura le droit de venir, nous, les Français ou pas?
Invité :
[
29:32] Je pense qu'on acceptera les touristes, oui, avec un visa.
Monde Numérique :
[
29:36] Vous allez être pire que les Américains.
Invité :
[
29:38] L'idée là-dedans, c'est d'être dans la bonhomie canadienne. Et puis, comme on est très accueillants, probablement que les étrangers pourront venir faire leur tour. Mais ça sera toujours sur sol canadien. avec le savoir-vivre canadien.
Monde Numérique :
[
29:51] Ça va être super. Il y aura Poutine à tous les étages.
Invité :
[
29:56] Arrêtez, c'est bon. Je ne te parle pas de baguette.
Monde Numérique :
[
29:59] Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet?
Invité :
[
30:02] Écoute, je te parle d'un sujet qui va probablement intéresser tes auditeurs. Il y a plusieurs sujets, mais écoute, ne demande-moi pas pourquoi, mais j'ai eu un flash. Je me suis dit, pourquoi je n'allais pas à la recherche de gens qui étaient là au départ des guichets automatiques?
Monde Numérique :
[
30:19] Oh là!
Invité :
[
30:20] C'est ce qu'on appelle en France...
Monde Numérique :
[
30:21] Comme ça, tu t'es réveillé le matin, tu t'es dit, tiens, allez, intéressons-nous au guichet automatique.
Invité :
[
30:26] Oui, parce qu'en France, on appelle ça des ATM.
Monde Numérique :
[
30:29] Non.
Invité :
[
30:29] Non?
Monde Numérique :
[
30:30] Non, on appelle ça des distributeurs de billets.
Invité :
[
30:34] Ah, des distributeurs de cash. C'est comme ça qu'on les appelle en France, oui.
Monde Numérique :
[
30:37] Cash machine, oui.
Invité :
[
30:38] Mais donc, alors je me suis tourné du côté des gens de chez Desjardins, qui est une institution, je ne serais pas millénaire, parce qu'il ne faut pas exagérer.
Monde Numérique :
[
30:47] Même moi, je connais.
Invité :
[
30:47] Bon, tu vois, même toi, tu connais ce que je te dis. Et donc, j'ai été voir, je me suis entretenu avec leur historien. Et puis, il m'a raconté l'histoire des guichets automatiques au Québec, mais aussi au Canada. Et c'est fort intéressant. Et je me suis dit, j'avais presque l'impression d'écouter d'une de tes émissions de série d'été avec les propos intelligents. On sort de cette entrevue-là et on se dit, ah, tu vois, quand même, j'ai appris quelque chose.
Monde Numérique :
[
31:09] J'ai appris ça, c'est gentil.
Invité :
[
31:11] Alors, c'est ça. Alors, c'est un des éléments de cette semaine. Sinon, on va faire un tour en Afrique avec Muriel Edjo, pour aller prendre des nouvelles de l'actualité africaine. Ça, c'est un segment que j'aime beaucoup. Après notre rencontre, je pense que c'est mon segment préféré.
Monde Numérique :
[
31:28] Écoute, je te comprends.
Invité :
[
31:30] Jérôme, je te laisse retourner à ton balado. Et puis moi, je vais faire la même chose de mon côté. Et puis, je salue tes auditeurs.
Monde Numérique :
[
31:36] Allez, on retourne chacun à nos balados. Je n'arrive pas à le dire, désolé. Allez, ciao, ciao. À la semaine prochaine.
Invité :
[
31:54] Monde numérique, le meilleur de la tech.
Monde Numérique :
[
32:05] Ce ne sont pas vraiment des lunettes, c'est plutôt un casque de réalité augmentée, miniaturisé. Du coup, c'est quand même assez gros, mais ça offre des fonctionnalités que ne proposent pas d'autres lunettes comme celle de Meta, par exemple. C'est-à-dire une véritable expérience de réalité augmentée, avec des images en surimpression dans le champ de vision. Je veux parler de la dernière version des lunettes Spectacles de Snap, maison mère de Snapchat. Snap, il faut le rappeler, avait été la première marque de tech à sortir des lunettes connectées, appareils photos. C'était en 2016, on ne parlait pas encore de réalité augmentée. Et aujourd'hui, ils sont engagés dans une démarche assez intéressante d'applications de réalité augmentée au service du divertissement dans le prolongement de l'application Snapchat et de ses innombrables filtres. Je me suis rendu au tout nouveau siège de Snap à Paris, où se trouve l'AR Studio, un endroit unique au monde pour cette entreprise, consacré à la recherche dans le domaine de l'AR au service de la culture et du divertissement. J'ai pu essayer ces fameuses lunettes. D'ailleurs, j'ai été assez séduit par les performances, la qualité d'image, la réactivité. On a discuté également du prochain modèle qui sortira en 2026. C'est tout de suite dans Monde Numérique avec mon premier invité. Avant de parler ensuite de l'IA au service de la création dans les entreprises, puis de revenir sur le salon aéronautique et spatial du Bourget. C'est la séquence interview de Monde Numérique l'hebdo.
Monde Numérique :
[
33:30] Bonjour Antoine Gilbert, vous êtes directeur du AR Studio chez Snap. On est au milieu des lunettes connectées, les fameux Spectacles avec plusieurs modèles. Alors où en sommes-nous aujourd'hui de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée plus exactement et des lunettes connectées chez Snap ?
Invité :
[
33:48] On a lancé notre première version de lunettes en 2016 et depuis 2016, on a fait évoluer cette technologie pour arriver aujourd'hui en 2024 avec des vraies lunettes de réalité augmentée qui sont en ce moment dans les mains des développeurs.
Monde Numérique :
[
34:03] Qu'est-ce qu'on peut faire exactement avec ces lunettes ?
Invité :
[
34:05] Par exemple, dans la catégorie jeux, on a des jeux de ballons qui sont assez puissants puisqu'on peut jouer avec un vrai ballon de basket, avec un vrai ballon de foot qui sont traqués par les lunettes. Et donc, on est dans la vie réelle, sauf qu'il y a évidemment du digital qui se superpose comme la vitesse du ballon, la trajectoire, etc. Donc, notre jeu de ballon devient augmenté. Ça, c'est un exemple dans le jeu, le sport, parce qu'on est presque dans le sport vu qu'on joue physiquement et on se fatigue physiquement sur ces ballons. Dans l'éducation, il y a par exemple une expérience qui permet d'apprendre le corps humain et donc on a un mannequin qui apparaît et grâce à ces gestes, on va pouvoir rentrer dans le système nerveux, dans le système sanguin, dans le système musculaire et avoir des détails, des informations sur chaque organe, etc. Pour apprendre la médecine ou en tout cas l'anatomie, c'est déjà très bien. Pour le piano, c'est aussi très intéressant d'être face à un vrai piano et d'avoir ces mains qui sont traquées pour pouvoir interagir directement sur les touches qui sont concernées, etc. Il y a énormément de lents qui ont été mises sur l'App Store. Ce n'est pas une App Store qu'on appelle ça, mais on appelle un Lens Explorer. Ça permet d'explorer les lents qui sont disponibles.
Monde Numérique :
[
35:17] Donc, beaucoup d'applications ludiques. Et quelle est la stratégie de Snap derrière tout ça ?
Invité :
[
35:24] Depuis toujours, Snap est là pour connecter la famille et aux amis. Et donc, les lunettes, ça va dans la réalité augmentée sur laquelle on a investi depuis plus de dix ans dans la caméra de Snapchat. Quand vous êtes sur l'application de Snapchat, ce qu'on vous propose en premier, c'est de vous prendre en photo ou de prendre en photo le monde qui vous entoure pour le partager avec vos amis. Et c'est grâce à cette technologie qui augmente ce que vous voyez en vous transformant vous, en vous transformant le monde qu'on a déployé cette même technologie dans des lunettes, qui fait du sens puisqu'aujourd'hui notre champ de vision, il est Il vient de nos yeux, donc avoir des lunettes et avoir les mains libres, c'est bien plus intéressant. Donc nous, tout l'enjeu de Snapchat, c'est de continuer à déployer cet écosystème technologique qui comporte un OS, un logiciel de développement, des applications, un écosystème de développeurs et que l'ensemble de ces communautés-là puissent s'en servir aussi bien sur leur téléphone que bientôt dans des lunettes.
Monde Numérique :
[
36:19] Je les ai essayées, elles sont assez étonnantes en termes de réactivité, de luminosité, la qualité sonore est bonne. La perception des mouvements aussi pour l'interaction est très, très précise. Mais ce sont des objets qui sont très gros. Franchement, on ne s'imagine pas porter ça tous les jours.
Invité :
[
36:37] Aujourd'hui, l'étape dans laquelle on est, c'est un device qui permet de faire la démonstration de la puissance de cette technologie dans un objet qui est destiné aux développeurs pour qu'ils puissent eux-mêmes les essayer, les tester, etc. Mais il y a quelques semaines, on a annoncé qu'en 2026, il y a un modèle grand public qui sera disponible et qui, bien évidemment, corrigera ce côté un petit peu bulky qu'on dit aujourd'hui d'un modèle qui est destiné aux développeurs.
Monde Numérique :
[
37:02] Donc, Snap, qui était le premier à sortir ce type de lunettes, mais vous avez des concurrents. Il y a Meta, il y a Google aussi, je crois. Est-ce que 2026, ce sera l'année des lunettes connectées, des lunettes de réalité augmentée ?
Invité :
[
37:15] Ça fait des années qu'on a ce genre de prédiction et qu'on essaye de se dire est-ce que ça sera la bonne année. Il est vrai que l'ensemble de l'industrie, et c'est un bon signe, investit massivement sur ces technologies parce que je pense que l'ensemble des boîtes tech savent que la spatialisation du digital est une étape évidente de l'évolution du numérique. Aujourd'hui, on consomme les contenus sur des écrans plats. Les capacités permettent de les consommer dans le monde réel et des entrelacés. Donc, qui va avoir la bonne technologie au bon moment ? Tout ça, ça reste des prédictions. En tout cas, nous, on est très confiants parce qu'on voit l'effet, comme on l'a fait ensemble tout à l'heure, l'effet que ça a et que la technologie, elle est vraiment robuste aujourd'hui. Elle fonctionne, elle est réactive. Et c'est ça qui nous intéresse, c'est de savoir qu'aujourd'hui, dans différents domaines, on est prêt à lancer des expériences qui vont avoir du sens et de la valeur pour les gens.
Monde Numérique :
[
38:10] Merci beaucoup Antoine Gilbert, directeur du AR Studio de Snapchat.
Invité :
[
38:14] Exactement, merci à vous.
Monde Numérique :
[
38:22] L'intelligence artificielle est de plus en plus utilisée dans les entreprises pour la création. La création de nouveaux produits, notamment dans le luxe, la parfumerie ou encore la parapharmacie, la pharmacie, mais aussi bien sûr pour le marketing et la publicité grâce à l'IA générative. On en parle dans un épisode spécial de Monde Numérique en partenariat avec l'événement One to One IA Experience Client qui se déroulera à Biarritz du 30 septembre au 2 octobre 2025. Avec deux invités, Tom El-bez, Chief Digital Officer du groupe de dermocosmétiques Pierre Fabre et Sonia Mamin, directrice de One to One IA Experience Client. Voici un extrait de cette émission. Sonia Mamin, dans ces entreprises que vous allez réunir à Biarritz, l'IA est déjà partout en fait.
Invité :
[
39:09] Ce que l'on voit, c'est que l'IA est partout. Ça, c'est la première chose. On le voit bien sûr sur la créativité, notamment au niveau des marques de mode et de cosmétiques, mais pas que. Donc, en fait, il y a l'IA qui peut être utilisé, si je prends l'exemple de location, entre guillemets, de studio ou de voyage à l'étranger, de prendre des top modèles, etc. Il y a des solutions d'IA aujourd'hui qui permettent finalement de tout gérer vulgairement en un clic et qui permet finalement aux marques, un, de réduire les coûts. Deux, d'être beaucoup plus rapide et surtout d'avoir une variété de scénarios ou de pack shots, par exemple, beaucoup plus large.
Monde Numérique :
[
39:50] Tom El-bez, au sein du groupe Pierre Fabre, qui est spécialisé dans les produits de dermocosmétiques, de quelle manière est-ce que vous utilisez l'IA générative pour la publicité et le marketing ? Chez Pierre Fabre, on utilise l'IA, on l'utilise surtout pour.
Monde Numérique :
[
40:08] Une source originelle qui va être un shoot classique, un film. Donc, des vrais gens filmés. Des vraies personnes qui vont être filmées. Et l'IA va nous servir justement à adapter ces contenus aux différentes plateformes sur lesquelles on va les utiliser dans les différentes langues, avec les différents produits. Le packaging d'un produit en France n'est pas le même que celui des US. C'est le même produit à l'intérieur, mais obligé pour des contraintes légales et réglementaires d'avoir différents claims, différents ingrédients. On n'est pas obligé de mettre toute la liste dans certains pays, alors que dans d'autres, on est obligé de le faire. Donc, on doit s'adapter. Et donc, je vous laisse imaginer la production qu'il y a derrière. On ne va pas forcément shooter un film télé avec quatre versions du produit. En revanche, l'IA va nous permettre effectivement d'aller adapter ça beaucoup plus rapidement. Sur des éléments statiques, par exemple, il y a l'enjeu de la traduction. Ça paraît tout bête, mais on utilise tous depuis très longtemps des outils de traduction. Sur la traduction, alors en général, la traduction est quand même validée par nous et par la marque. qui claiment. En tout cas, il y a des éléments réglementaires sur les packs, donc on ne peut pas le laisser l'IA faire toute seule. Néanmoins, elle peut traduire une fois qu'on lui a donné les bons éléments. Oui, parce que les mots ne sont pas forcément... On est obligé d'avoir des mots... Une crème, ça se dit crème dans tous les pays, non ? Oui, ça se dit crème dans tous les pays, mais certaines.
Monde Numérique :
[
41:29] Actions de la crème vont être décrites différemment selon les pays. Dans certaines, on va dire hydratation, et dans d'autres, on va utiliser un autre terme, par exemple. D'accord. Donc, cela dépend. Ça, c'est une orientation au key marketing qui est donnée par le chef de produit, la direction de la marque qui va donner ça. Nous, on va la donner à l'IA qui, elle, va faire toutes les déclinaisons. Donc, en fait, on va paramétrer l'IA pour qu'elle, ensuite, elle décline. Mais c'est un gain de temps et de productivité colossal. Les budgets de traduction, c'était des humains avant. Aujourd'hui, il y en a moins. Il y en a toujours un petit peu parce qu'il y a toujours ce qu'on appelle du copywriting ou quelqu'un qui va aller vérifier quand même que l'intonation est la bonne, etc. En tout cas, que le champ sémantique de la marque est bien utilisé, parce qu'on ne va pas tous adresser le terme Acne de la même façon, par exemple. Et donc, l'IA va nous servir... Ça se dit comment en chinois, Acne ? Je ne sais pas.
Monde Numérique :
[
42:21] Et donc, l'IA va nous permettre, en tant que marque et siège d'une entreprise, d'aller développer des assets, des contenus de marque, beaucoup plus rapidement, dans plus de langues. Et en limitant du coup la charge de nos équipes locales qui passaient avant énormément de temps à recevoir un contenu en anglais, le traduire, le dupliquer. Mais vous n'utilisez pas des outils comme, je ne sais pas, VO de Google ou les outils de ChatGPT qui permettent, ou Sora, etc. Pour créer de toutes pièces, par exemple, des clips vidéo ?
Monde Numérique :
[
43:05] Pourquoi ? Parce que nous attachons une grande importance à présenter des visuels de peau réels, notamment quand on vend des solutions de peau et qu'il y a un résultat qui doit être visible. C'est pour ça que, sans hésiter, nous nous sommes fixés cette contrainte lorsqu'il s'agit de peau. Maintenant, lorsqu'il s'agit de représenter un packshot de produits, donc la visualisation d'un produit, là nous pouvons utiliser de l'IA, puisqu'on va juste ajouter un fond, on va effectuer une vidéo qui fait le tour du produit, par exemple, sur les fiches produits de certains sites. Il est fortement, je pense à des géants de l'e-commerce, il nous recommande de leur livrer des visuels où on fait le 360, le tour du produit. Donc ça, ce sont des vidéos qui sont générées par l'IA. D'ailleurs, si vous ne le faites pas, ils le feront pour vous maintenant. Exactement. Donc ça, nous préférons le faire. On ne parle pas du tout d'Amazon. Non. Nous préférons le faire pour avoir la main sur le visuel qui va être fourni. Mais pour ce type de visuel, oui, nous pouvons utiliser l'IA et des IA génératives. On peut utiliser celles qui ont été mentionnées et celles aussi des grandes plateformes comme Meta ou Google qui proposent leurs IA aujourd'hui qu'on utilise pour des formats publicitaires, notamment. Sonia Mamin, l'IA générative, ça révolutionne la communication, le marketing, les publicités, etc.
Invité :
[
44:22] Ça révolutionne la créativité. Ça booste la créativité. En revanche, ça ne remplace pas l'humain sur le choix final de la créativité. C'est ça qui est assez intéressant. Pour moi, c'est source d'inspiration. Ça, c'est indéniable. En revanche, je suis capable, moi, Sonia, de pouvoir arbitrer sur ce qui convient, ce qui génère les émotions, quel peut être l'impact de tel ou tel créateur.
Monde Numérique :
[
44:51] Retrouvez la version complète de cette émission spéciale consacrée à la création par intelligence artificielle dans les entreprises. Sur le fil du podcast Monde Numérique, épisode en date du 2 juillet 2025, et la vidéo sur la chaîne YouTube de Monde Numérique.
Monde Numérique :
[
45:10] Bonjour Patrice Duboé.
Invité :
[
45:12] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[
45:13] Directeur de l'innovation de Capgemini pour l'Europe du Sud. Ravi de vous retrouver comme chaque mois pour ce rendez-vous en partenariat avec Capgemini. Et on fait le point ce mois-ci sur le récent salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, avec beaucoup d'innovations présentées dans de nombreux domaines, dans la défense aussi, mais en particulier ce projet de constellation satellitaire européen qui n'est pas très connu encore. Est-ce que vous pouvez nous parler de ce fameux Iris Carré ?
Invité :
[
45:42] Alors, c'est quoi ? Qu'est-ce qu'Iris Square ? Qu'est-ce qu'Iris Carré ? En fait, c'est le concurrent, on va dire, à Starlink. Aujourd'hui, si vous voulez avoir accès à Internet partout dans le monde, tout le monde pense à Elon Musk, à Starlink, à SpaceX, qui a déployé plus de 6-7 000 satellites pour fournir un Internet sur la planète entière. En France, nous avons OneWeb, qui est une constellation basée sur des technologies Airbus, entre autres, et qui permet pour les professionnels d'avoir ce service-là. Mais l'Union européenne devait réagir pour pouvoir avoir son propre réseau souverain. Et donc, c'est le projet Iris Carré qui a été enfin signé par l'Europe et qui va déployer par des grands du spatial européen. On pense à Eutelsat, à SES, à Ispasat, bien entendu, Airbus, Thales, mais il y aura également 30% de startups dans ce nouvel écosystème. Non, ça, c'est quelque chose qui est intéressant.
Monde Numérique :
[
46:45] Il s'agit de rattraper un retard, en fait, clairement.
Invité :
[
46:48] Exactement, et un grand retard. Donc, on a déjà eu ça par le passé. Si vous vous souvenez du GPS, dans la fameuse géologie par satellite, le GPS, c'est le système américain. Et l'Europe avait réagi avec Galiléo pour ne pas être pied et main lié à un opérateur américain. Donc là, on a vu défense.
Monde Numérique :
[
47:09] Pardon, c'est intéressant, ça, parce que l'exemple de Galiléo, finalement, quelque part, est rassurant. C'est-à-dire que, oui, on arrive après, on est en retard, mais on a réussi à rattraper le retard, parce qu'aujourd'hui, Galiléo est très utilisé, notamment par l'armée, vous me le confirmez ?
Invité :
[
47:25] Tout à fait, en fait, aujourd'hui, même vous, lorsque vous avez un téléphone, une montre, si vous regardez les spécifications de votre montre, de votre téléphone, vous verrez qu'il y a au moins trois ou quatre réseaux GPS utilisés. Vous avez le GPS américain, vous avez le Galiléo européen, Vous avez le Baidu chinois et le Glonass russe. Donc aujourd'hui, chacun a trouvé sa part et Galiléo est très utilisé. Et il est même un peu plus puissant que le GPS. Il faut savoir qu'il y a des organismes comme l'ESSP qui va fournir une qualité de signal encore plus supérieure, basée sur Galiléo, utilisée par tous les avions sur les aéroports pour faire un atterrissage-décollage par temps de brouillard, par exemple. Donc on voit un exemple très concret de ses avantages et on se doit d'être positif bien entendu on part avec beaucoup de retard mais il n'est jamais trop tard pour réussir.
Monde Numérique :
[
48:20] Donc, ça veut dire qu'aujourd'hui, je reste sur le GPS, ça veut dire que si aujourd'hui, les Américains, pour une raison X ou Y, décidaient de nous couper le GPS, ce ne serait pas dramatique parce qu'il nous resterait Galiléo qui marche bien.
Invité :
[
48:33] Exactement. Donc, ça a été la principale raison. Vous savez très bien que si vous utilisez Google Maps, par exemple, il y a des endroits qui sont brouillés. Là, c'est pour la partie image, mais c'est pareil sur la partie GPS. Dans certains endroits, vous n'arriverez pas à avoir une bonne position GPS, parce qu'il y a des brouillages qui sont réalisés pour protéger certains sites.
Monde Numérique :
[
48:56] Alors ça, c'est la partie géolocalisation par satellite. Revenons à la partie communication. Iris Carré, on en est où ? On est quand même bien avancé.
Invité :
[
49:07] En fait, la première étape, c'est signer le contrat. Donc, il y avait une première ébauche qui était aux alentours de 14 milliards, qui a été refusée par l'Union européenne. Et donc, il y a eu une deuxième tour, qui avait un investissement plus faible de la part des institutions. Et donc, là, l'accord a enfin été signé. Et maintenant, les acteurs travaillent sur l'architecture du système qui doit être validée avant qu'on puisse passer en production. Donc, on attend une mise en exploitation vers 2030. Il y a des risques que ça dérape un petit peu. C'est plus de 400 satellites qui vont être envoyés. Il faut les produire, les délivrer, prendre les slots de tir sur les fusées. Donc forcément, ça prend un petit peu de temps.
Monde Numérique :
[
49:57] Et ce serait comme Starlink ? Ce serait des constellations de petits satellites en orbite basse ? Ou c'est un autre système ?
Invité :
[
50:02] Starlink, c'est de l'orbite basse. Et Iris Square, ça va être un mélange. C'est-à-dire qu'on va avoir une majorité de satellites en orbite basse. Ça, ça va être le rôle de OneWeb, qui a été racheté par E-Telsat. E-Telsat va s'occuper de cette orbite basse, avec l'évolution de leur constellation actuelle. Et il y a également quelques satellites en MEO et GEO, donc MEO pour Middle Earth Orbit, dont des satellites qui ne sont pas entre 400 et 1000, mais plutôt vers quelques milliers de kilomètres. Et puis SES qui va fournir la partie géostationnaire, donc là des satellites qui sont à 36 000 km pour avoir une complémentarité sur différents types de services.
Monde Numérique :
[
50:47] Mais bon, on comprend que ce n'est pas demain la veille qu'on pourra acheter sa petite antenne pour avoir sa connexion Internet par satellite.
Invité :
[
50:54] Il faut patienter un petit peu.
Monde Numérique :
[
50:56] N'importe où en France. Merci Patrice Duboé, directeur de l'innovation pour l'Europe du Sud et pour l'industrie aérospatiale et défense chez Capgemini.
Monde Numérique :
[
51:15] C'est fini pour cet épisode de l'hebdo de Monde Numérique en date du 28 juin 2025. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout et merci pour votre fidélité à ce podcast. Vous êtes de plus en plus nombreux. Alors, continuez, y compris pendant l'été. Je serai avec vous tout l'été. Je suis en train de vous préparer quelques petites surprises. On en parlera un peu plus tard. Vous le savez, vous pouvez retrouver les versions longues des interviews la semaine prochaine sur le fil du podcast Monde Numérique, à moins que vous les ayez déjà écoutés, via l'épisode de l'hebdo premium disponible sur abonnement sur Apple Podcast et sur Spotify. N'oubliez pas de noter ce podcast, 5 étoiles sur Apple Podcast, des commentaires également sur Spotify, sur les autres applis qu'ils permettent. Elles ne le permettent pas toutes, malheureusement, y compris sur YouTube. YouTube Musique pour l'audio seul et YouTube pour quelques vidéos. Voilà, vous savez tout. Et puis de toute façon, pour en savoir plus, une seule adresse, montenumérique.info. Je vous souhaite une très bonne semaine, pleine de tech. Salut !