📆 L'HEBDO 12/04 - Meta obligé de lâcher Instagram et WhatsApp ?
12 avril 202553:46

📆 L'HEBDO 12/04 - Meta obligé de lâcher Instagram et WhatsApp ?

Cette semaine dans L’Hebdo, on s’intéresse au possible procès de Meta pour abus de position dominante, à Apple qui tente de limiter la hausse des prix des ses produits, au plan européen pour l'IA, aux annonces Google en IA agentique, à une course de robots humanoïdes en Chine et à la transformation numérique des entreprises.

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Cette semaine, la tech souffle à nouveau le chaud et le froid avec Meta qui pourrait devoir se séparer de WhatsApp et Instagram (gloups), Apple qui affrète des cargos d’iPhones pour éviter la crise douanière, et l’Europe qui rêve de devenir le QG mondial de l’IA, sans oublier des robots qui courent, de l’IA qui “starterpackise” vos potes, et des documents officiels enfin dématérialisés en masse… Bonne lecture et bonne écoute !

Meta menacée de démantèlement

Mark Zuckerberg face à un risque de procès historique qui pourrait contraindre Meta à se séparer de WhatsApp et d’Instagram. L’entreprise est accusée d’abus de position dominante par la FTC et plusieurs États américains.


Apple face aux droits de douane américains

Apple relocalise sa production en urgence et expédie massivement des iPhones aux États-Unis pour anticiper une hausse des tarifs douaniers. La firme tente de préserver ses marges sans répercuter immédiatement les hausses sur les consommateurs.


Faire de l’Europe le “continent de l’IA”

La Commission européenne annonce un plan massif pour faire de l’Europe un continent moteur de l’IA, avec 200 milliards d’euros investis dans des infrastructures comme les AI Factories. Le projet vise à renforcer la souveraineté technologique de l’UE et attirer les talents IA.


Après la folie Ghibli, la mode des “Starter Packs” générés par IA

Après la mode des images façon Ghibli, les “Starter Packs” générés par ChatGPT envahissent les réseaux sociaux. Ces avatars humoristiques soulèvent aussi des questions sur l’usage des données personnelles et la consommation énergétique de l’IA.


La carte grise bientôt dématérialisée

La France prépare l’intégration de la carte grise dans l’application France Identité à partir de juin, avec une généralisation prévue pour 2026. Cette évolution vers les documents 100 % numériques nécessite de posséder une carte d’identité électronique.


Agents IA “interopérables” chez Google

Google présente “Agent2Agent”, un protocole qui permet aux agents IA de communiquer et coopérer entre eux. Cela ouvre la voie à des synergies entre systèmes d’entreprises comme Salesforce, SAP ou Gemini.


Shadow AI : l’IA “honteuse” en entreprise

Beaucoup de salariés utilisent l’IA sans en informer leurs managers, une pratique appelée “shadow AI”. Cela témoigne d’une adoption rapide mais encore honteuse ou non officielle des outils d’IA dans certaines entreprises.


Samsung va enfin lancer son robot Ballie

Après cinq ans d’attente, Samsung commercialisera l’été prochain son robot domestique Ballie, désormais boosté à l’IA Gemini. Ce robot interagit vocalement, gère les objets connectés et peut même donner des conseils de style.


Course de robots humanoïdes à Pékin

Pekin Semi Marathon Robot Humanoide

La Chine organise un semi-marathon inédit opposant humains et robots humanoïdes, vitrine des avancées robotiques du pays. Les participants robots devront gérer l’autonomie, la stabilité et les obstacles du parcours.


Comment les entreprises traditionnelles s’adaptent au changement grâce à la tech [PARTENARIAT]

En prévision de Ready for IT 2025, on évoque la question de la modernisation des entreprises, notamment les ETI, face à la concurrence numérique et à l’évolution des attentes clients. La transformation digitale passe par des outils adaptés, mais surtout par une conduite du changement efficace et humaine.

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Monde Numérique : [0:10] Mark Zuckerberg a tendu lundi au tribunal un procès historique en perspective pour Meta qui pourrait être obligé de se séparer de WhatsApp et d'Instagram. Monde Numérique : [0:22] De son côté, Apple se démène pour échapper à la hausse des droits de douane américains et éviter une flambée des prix. La marque à la pomme délocalise sa production et rapatrie en catastrophe des tonnes d'iPhone aux Etats-Unis. Faire de l'Europe le continent de l'IA, C'est l'ambition de la Commission européenne qui dégaine son plan intelligence artificielle pour l'Europe, avec notamment des investissements massifs dans les data centers. On va en parler en détail. Avec Bruno Guglielminetti, dans le débrief transatlantique, on va revenir sur les annonces de Google en matière d'intelligence artificielle, avec notamment des agents IA de différentes origines qui pourront bientôt communiquer entre eux et agir ensemble. Et puis, on va parler de l'utilisation de l'IA en entreprise. Ça progresse, mais certains ont l'IA honteuse et ils se cachent. Monde Numérique : [1:13] Dans la deuxième partie de cette émission, les interviews de la semaine, on ira en Chine, à Pékin, où doit avoir lieu une course historique dans quelques jours, un semi-marathon entre des humains et des robots humanoïdes. On retrouvera sur place la journaliste Shanhuin. Et puis on va parler de transformation numérique des entreprises, Comment des sociétés parfois centenaires utilisent les technologies pour se moderniser ? Monde Numérique : [1:45] Bienvenue à l'écoute de Monde Numérique, l'hebdo du 12 avril 2025. Invité : [1:52] Monde Numérique, Jérôme Colombin. Monde Numérique : [1:57] Salut, salut, j'espère que vous allez bien. C'est parti pour l'hebdo. Comme chaque samedi, 50 minutes de news et d'interviews consacrées aux meilleurs de la tech sur toutes les plateformes de podcast et sur YouTube. Plus d'une heure si vous êtes abonné à la version premium de Monde Numérique sur Apple Podcast et Spotify. Un mot justement à ce sujet, l'hebdo premium s'améliore avec toujours les interviews et le débrief transatlantique en version intégrale, sans attendre les épisodes séparés la semaine suivante, pour ceux qui en veulent plus, tout de suite, l'émission disponible dès le vendredi soir au lieu du samedi matin, zéro pub ni sponsoring dans cette version premium, alors sauf les interviews en partenariat, car ça c'est du vrai contenu informatif, dont il serait dommage que vous soyez privés, et puis même des news supplémentaires qui ne sont pas disponibles dans la version normale. En contrepartie, le prix de l'abonnement à Monde Numérique Premium augmente légèrement cette semaine. Il passe de 2,99€ par mois à 4,99€ par mois. Voilà, c'est vous qui choisissez ce qui vous intéresse le plus. Et en ce qui concerne la version 100% gratuite de Monde Numérique, je rappelle que les différents partenariats actuels et futurs, vous l'avez compris, Oui, c'est ce qui permet à ce podcast de continuer à exister et de se développer. Monde Numérique : [3:14] À ce sujet des nouvelles de Froganz, partenaire de monde numérique, Froganz, c'est cette technologie française innovante de diffusion de contenu sur Internet, un peu comme des widgets, mais compatibles avec toutes les plateformes et beaucoup plus interactifs. La particularité de Froganz, c'est qu'il s'agit d'un véritable web alternatif sous forme de standards ouverts, utilisables gratuitement par tous. Froganz est déjà implanté en France, aux Etats-Unis et en Chine, et pour aller plus loin dans son développement, la société F2R2, qui est au cœur de cette innovation, lance actuellement une offre de titres ouverte au public. Ça veut dire que si vous souhaitez investir vous-même dans une innovation française unique en son genre, vous pouvez acquérir des actions F2R2. Pour souscrire, c'est simple, il suffit d'aller sur le site f2r2.fr. Et pour en savoir plus sur Froganz, Retrouvez l'interview du fondateur Alexis Tamas sur le site mondenumérique.info ou sur la chaîne YouTube de Monde Numérique. Monde Numérique : [4:15] La semaine sera chaude pour Mark Zuckerberg. Début des hostilités, lundi 14 avril. La compagnie Meta est menacée de procès pour abus de position dominante. C'est sans doute la plus grosse affaire, la plus grosse difficulté qui touche la maison mère de Facebook depuis sa création et qui pourrait carrément l'obliger à se séparer de WhatsApp et Instagram. L'affaire remonte à il y a cinq ans avec une plainte déposée sous le premier mandat de Donald Trump par le gendarme américain de la concurrence, la Federal Trade Commission, appuyé par une cinquantaine d'États américains. Meta, lorsqu'il s'appelait encore Facebook, avait racheté Instagram en 2012 pour moins d'un milliard de dollars, puis WhatsApp en 2014 pour 19 milliards, et le groupe est accusé d'avoir alors voulu étouffer ses concurrents potentiels avec ses acquisitions. Ça va sans doute se juger cette semaine, si le procès a lieu, parce que Meta ne perd pas espoir d'obtenir éventuellement un sursis ou une forme de grâce de la part de l'administration américaine. Et voilà qui expliquerait d'ailleurs, selon les observateurs, que Mark Zuckerberg fasse littéralement la danse du ventre devant Donald Trump depuis plusieurs semaines, à la fois à travers sa déclaration publique et aussi en se déplaçant en personne à Mar-a-Lago, la résidence de Trump en Floride. Donc voilà, c'est l'affaire à suivre en 7 mi-avril, car en plus elle soulève plein de questions sur l'hégémonie des géants de la tech et aussi sur la question des données personnelles et de la vie privée. Monde Numérique : [5:44] Du côté de chez Apple, c'est le branle-bas de combat et d'une manière générale dans le monde de la tech, en raison de l'affaire des droits de douane et de l'augmentation des droits de douane décrétée récemment par toujours le président américain. Alors, même si Donald Trump a mis de l'eau dans son vin en fin de semaine, en renonçant temporairement à certaines augmentations, les entreprises de technologies américaines qui font fabriquer leurs produits dans les pays visés par ces nouvelles taxes tente quand même, malgré tout, de sauver les meubles pour éviter d'avoir à subir des hausses de tarifs importantes. Et en premier lieu, Apple. Apple, qui pour éviter ses droits de douane prohibitifs sur ses produits fabriqués en Chine, a commencé déjà à transférer ses capacités de production dans un autre pays, en l'occurrence l'Inde, qui est moins taxée. Par ailleurs, Apple a commencé à rapatrier en catastrophe des millions d'iPhone déjà produits afin de faire des stocks aux Etats-Unis, là encore pour passer à travers l'augmentation des droits de douane. Ils ont affrété des vols cargo pour transporter 600 tonnes d'iPhone, soit environ 1,5 million d'appareils de l'Inde vers les Etats-Unis. Monde Numérique : [6:48] Donald Trump voudrait que l'iPhone soit fabriqué entièrement aux Etats-Unis, mais actuellement Apple estime que ce n'est pas possible, en raison du coût du travail évidemment. Un iPhone made in USA pourrait coûter, selon des estimations, jusqu'à 3500 dollars. En tout cas, les consommateurs américains voient arriver le danger, et ils sont en train, apparemment pour certains, de se précipiter, notamment dans les Apple Store, à minima pour avoir des informations, mais même pour acheter des produits avant une possible hausse des prix. Pour l'instant, Apple espère pouvoir maintenir ses prix actuels, tout en maintenant ses marges, malgré les menaces de Donald Trump. Ça pourrait tenir encore pendant quelques mois, mais il n'est pas impossible qu'ensuite les prix s'envolent, surtout aux États-Unis, éventuellement aussi dans d'autres pays, s'il y avait des mesures de rétorsion, et notamment en Europe. On verra si Apple toutefois choisit de répercuter l'intégralité des hausses de taxes sur les prix de ses produits ou s'il accepte de réduire ses marges pour absorber cette hausse des droits de douane. Tandis que les Etats-Unis se replient sur eux-mêmes, l'Europe, elle, sort les crocs en matière d'intelligence artificielle, avec cette semaine la présentation par la Commission européenne d'un vaste plan pour faire de l'Europe le continent de l'IA, selon les mots de la commissaire européenne chargée de la souveraineté technologique Ena Vikounen. Un plan qui s'inscrit dans la continuité des annonces lors du sommet de l'IA, c'était en février dernier. Et pour en parler, j'accueille une nouvelle voix dans le monde numérique. En la présence d'un jeune journaliste fan de tech, salut Lino Tovna. Invité : [8:16] Bonjour. Monde Numérique : [8:17] Alors Lino, tu as planché sur cette question, parle-nous de ces annonces de la Commission européenne qui prévoit de très gros budgets pour l'IA en Europe. Invité : [8:25] Eh oui, un très gros budget, 200 milliards d'euros. C'est l'enveloppe que l'Europe mobilise pour faire de l'intelligence artificielle un levier majeur de puissance. Ce plan baptisé AI Continent Action Plan repose d'abord sur des infrastructures, les AI Factories et les AI Gigafactories. 13 usines sont déjà opérationnelles sur le continent, notamment en France, pour accompagner les startups, les chercheurs et les industriels pour le développement de l'IA. Les giga-usines, elles, seront encore plus ambitieuses, jusqu'à 100 000 puces IA de pointe par site, avec une interconnexion au réseau EuroHPC, un réseau censé favoriser un partage efficace des ressources et des connaissances. Autre chantier important, c'est les data centers, évidemment. L'UE veut combler son retard face aux géants américains et chinois. Enfin, le plan prévoit un meilleur accès à des données massives et de qualité, un soutien ciblé au secteur industriel stratégique et un effort massif en formation. La commission veut renforcer l'attractivité du continent auprès des talents IA, tout en aidant les PME à intégrer ces technologies. Monde Numérique : [9:27] Voilà, une giga usine, c'est un truc pour entraîner notamment des modèles d'intelligence artificielle avec des milliers de processeurs. Et en France, on n'a pas forcément attendu le lancement de ce plan européen, l'INO. Il y a déjà des initiatives qui viennent d'être lancées. Invité : [9:40] Alors oui, et les ambitions sont claires. Le 7 avril, l'université Paris-Saclay a inauguré le Data AI Cluster, un des neuf pôles d'excellence IA labellisé pour le plan France 2030. L'objectif étant de faire de la France un leader mondial, multiplier les formations, connecter plus étroitement la recherche et l'innovation et rester agile face à l'évolution du secteur. Le cluster est piloté par l'institut Data AI et soutenu au plus haut niveau avec la présence de la ministre déléguée à l'intelligence artificielle, Clara Chappaz. Mais le temps presse, car les géants américains annoncent aussi des investissements colossaux. Apple, par exemple, parle de 500 milliards de dollars à venir dans l'IA. Pour la France comme pour l'Europe, la fenêtre d'action est étroite, mais reste encore ouverte. Monde Numérique : [10:21] Merci Lino Tavena. C'est pas mal pour un début, Lino. Écoute, on se retrouve dans les prochaines semaines, certainement. À propos d'intelligence artificielle, justement, un effet de mode tout nouveau qui vient de sortir. On parlait la semaine dernière dans cette émission de la folie Ghibli. Vous savez, le fait de générer des images à la manière du studio japonais de manga Ghibli, à partir de photos de soi-même ou d'autres personnes. Eh bien, cette semaine, c'est un autre phénomène qui a pris une ampleur démesurée, celui des Starter Pack. Les Starter Pack, ce sont des images générées par Chajipiti qui représentent des figurines en 3D avec des accessoires et ça représente des personnalités connues ou bien ça peut être vous-même ou vos amis. En fait, c'est simple. Vous prenez une photo, par exemple, de votre cousin fan de football. Monde Numérique : [11:12] De bière et de pizza et vous demandez à Chajipiti d'en faire un petit bonhomme qui sera hyper ressemblant et à côté, vous aurez un accessoire, par exemple, un ballon de foot, un verre de bière et une part de pizza. Le tout comme si c'était un jouet qu'on trouvait en magasin présenté sous blister. Monde Numérique : [11:30] C'est criant de réalisme. C'est amusant parce que ça permet de mettre en image des caractéristiques personnelles qui sont symbolisées par les petits objets associés à la figurine. On voit circuler sur les réseaux sociaux toutes sortes de personnages. Bon, c'est pas vraiment nouveau, mais ça a pris de l'ampleur ces derniers jours. Après, la diffusion très large de promptes qui permettent de réaliser ces images. Ce sont des promptes assez sophistiqués, une longue liste d'instructions qui permet donc à ChatGPT de générer ces images. En tout cas, voilà qui va encore énerver notre ami Luc Julia qui expliquait la semaine dernière justement dans Monde Numérique que ce genre de phénomène présente quand même selon lui des désagréments, des problèmes. D'abord ça consomme énormément d'énergie pour des trucs pas très sérieux, il faut bien le dire. Et ensuite, ça revient à donner à OpenAI des photos de soi-même avec son accord tacite pour finalement en faire on ne sait pas trop quoi peut-être dans le futur. Monde Numérique : [12:26] En France, Bonne nouvelle pour tous ceux qui, comme moi, rêvent de ne plus être obligés d'avoir des documents officiels en version papier dans leur poche, mais uniquement en version dématérialisée dans leur smartphone. Eh bien, après la carte d'identité, après le permis de conduire, c'est la carte grise automobile qui devrait prochainement rejoindre l'application France Identité dans votre mobile. Une expérimentation va avoir lieu à partir du mois de juin. Et ensuite, si tout fonctionne bien, eh bien, ce sera généralisé pour tout le monde en 2026. Alors, c'est pas mal parce qu'en plus, la carte grise, elle a un format allongé, rectangulaire, carrément pas pratique. On l'a tort, on la perd, etc. Donc, on n'aura plus besoin de l'emporter avec soi. A noter, condition sine qua non, pour dématérialiser les documents officiels, il faut posséder la carte d'identité électronique française au format carte bancaire, celle qui intègre une puce, parce que c'est cette puce qui permet de s'authentifier sur son smartphone pour ensuite ajouter d'autres documents dans l'appli France Identité. Invité : [13:26] Le débrief transatlantique. Jérôme Colombain à Paris, bonjour. Monde Numérique : [13:30] Bonjour Bruno Guglielminetti, tiens à Montréal, comment vas-tu ? Invité : [13:34] Oh, ça va bien, heureux de te voir. Monde Numérique : [13:36] Ravi également. On va parler d'IA cette semaine encore, Bruno. Invité : [13:40] Et que oui, parce qu'il y a énormément d'actualités. Monde Numérique : [13:44] C'est notamment ce qui s'est passé à Las Vegas, que tu as suivi de près, puisque c'est normal, tu es plus près que moi en fait, tu es déjà sur le continent nord-américain. Donc, c'est Google qui faisait sa grande Fiesta avec pas mal d'annonces en matière d'intelligence artificielle. Invité : [14:00] Écoute, j'aime bien l'utilisation de Fiesta parce que c'est vraiment un festival des annonces. Moi, j'ai l'impression qu'il y a au moins une trentaine, mais j'aurais peut-être plus jusqu'à une cinquantaine d'annonces. Monde Numérique : [14:14] Alors, détaille-nous tout ça, une par une, premièrement. Invité : [14:18] Non, parce qu'on va perdre tout le monde. Mais si je résume, évidemment, c'est important de dire, parce que les gens qui y ont déjà été vont imaginer l'endroit. Ça se passait à Las Vegas, c'était dans la sphère, et on a vraiment habillé l'endroit pour les circonstances avec plein d'images qui ont fait que les gens qui étaient là en ont eu plein les yeux. Mais l'important, somme toute, une fois que tout a été présenté, c'est de voir comment maintenant, puis ça, on l'a déjà dit l'année passée, puis je pense peut-être même l'année d'avant, Invité : [14:51] mais cette année encore, Google mise le tout pour le tout sur l'intelligence artificielle. Il a présenté de nombreuses variations sur le même thème, mais l'idée, c'est d'investir le monde des entreprises avec l'IA. Et je pense qu'il y a deux choses qui illustrent bien cette chose-là. C'est que d'une part, ils ont une des annonces, c'était concernant leur protocole qu'ils ont développé, A2A, ou sinon vous allez l'entendre dans les jours qui viennent, Agent2Agent. Et ça, c'est un protocole qui permet, et ça c'est une bonne nouvelle, de faire parler les agents. Donc, les agents IA ou quand on parle d'agent TIC, c'est la possibilité d'utiliser un agent de Salesforce, par exemple, qui pourrait fonctionner avec un agent de SAP. Invité : [15:43] Puis, ces deux-là pourraient fonctionner avec quelque chose qui serait développé par un agent possible de développer par Gemini. Et donc, auparavant, ça ne se parlait pas tout ce monde-là. Il fallait vraiment se voir quelqu'un. Monde Numérique : [15:54] L'interopérabilité des agents IA, en fait. Invité : [15:57] Qu'est-ce que c'est bien dit? C'est exactement la chose. Et donc, à partir de là, c'est bien parce que le protocole permet de découvrir les tâches que l'agent, il y a, est capable de faire. Et donc, vraiment de voir le maximum de leur collaboration possible entre eux. Puis après, de suivre ce travail-là. Alors, l'agent ou l'agent, moi, j'avoue que de toutes les annonces, c'est ce qui m'a le plus bluffé. Et autre information qu'il y avait dans la présentation, et ce n'est pas banal, Il y a Google qui a candidement laissé couler l'information que maintenant, 25 % de son code est maintenant généré par IA. Si tu étais développeur, analyste ou programmeur chez Google, je dirais quand même un petit vent d'air frais dans le dos. Monde Numérique : [16:42] Oui, mais ça, c'est amusant que tu ouvres ce dossier-là. Invité : [16:45] J'essaie toujours de t'amuser, Jérôme. Monde Numérique : [16:46] Oui, mais on peut partir très loin, Bruno, avec ça. Et je pense qu'il y a des erreurs à ne pas commettre. Je ne dis pas ça pour toi. Non, mais moi, j'en ai discuté un peu avec des développeurs qui me disent, mais attends, il ne faut pas s'exciter. Évidemment qu'on utilise l'intelligence artificielle. Évidemment qu'aujourd'hui, l'IA génère du code. Mais le métier de développeur, ce n'est pas juste de pisser du code. De toute façon, il y a toujours eu une part de copier-coller dans le métier de développeur. Invité : [17:17] Oui, on s'entend à aller chercher des recettes qui fonctionnaient sur un pour... Monde Numérique : [17:20] Exactement. Sauf que, un, après, il faut vérifier ce code. Parfois, il faut même carrément le débugger parce qu'il n'est pas propre et il ne marche pas bien. Invité : [17:29] Ou demander à une IA de le débugger. Monde Numérique : [17:31] Ou demander à une IA de le débugger, tout à fait. Et puis, surtout, le métier de développeur, c'est simplement qu'il va cranter vraiment les petites mains qui, entre guillemets, qui simplement produisent du code. Bon, eux, ils ont peut-être du souci à se faire, mais le vrai métier de développeur qui consiste à analyser une situation, s'insérer dans un projet, dans une entreprise. Invité : [17:51] Ah non, mais lui, il est tranquille. Monde Numérique : [17:52] Alors lui, il est tranquille parce qu'au contraire, c'est toute la force. Invité : [17:55] Mais lui, il est l'interface humaine entre les besoins du client et l'IA et les petites mains dans certains cas. Monde Numérique : [18:03] Voilà. Invité : [18:04] Et ça, c'est certain. Mais il ne faut pas dire aux développeurs. Monde Numérique : [18:06] Ils le savent d'ailleurs, il ne faut pas dire aux développeurs, vous allez tous disparaître à cause de l'IA, ce n'est pas vrai. Invité : [18:10] Non, mais il faut s'en tirer avant dans le coup. Monde Numérique : [18:13] Tu as vu d'ailleurs Bill Gates, alors après on peut penser ce qu'on veut des prédictions de Bill Gates, mais il dit que c'est le premier métier qui ne disparaîtra pas à cause de l'intelligence artificielle développeur. Il parle aussi des énergéticiens et des biologistes, mais le premier, c'est développeur. Invité : [18:29] Mais tu vois ça, cette discussion-là, ça me fait penser à ce que le patron de Shopify a dit récemment à ses employés. Il faisait une présentation et à un moment donné, il a dit que chez Shopify, il y avait une chose qui était claire, c'est que maintenant, avant d'embaucher quelqu'un, il fallait que la personne qui demandait de l'aide supplémentaire puisse prouver que le travail pour lequel la personne sera embauchée ne pouvait pas être fait par une intelligence artificielle. Monde Numérique : [18:55] C'est incroyable. Invité : [18:55] C'est pour te montrer dans le monde du travail où on est rendu. Monde Numérique : [18:58] C'est une déclaration qui n'est vraiment pas passée inaperçue parce qu'elle est hyper révélatrice de ce qui se passe aujourd'hui dans les entreprises. Mais c'est étonnant parce que, bien sûr, que l'IA peut, dans certains cas, remplacer, peut-être pas des métiers entiers, mais en tout cas, certaines tâches et tout. Mais moi, ça m'a fait penser à autre chose. Il y avait un sondage, il y a quelque temps en France, il n'y a pas très longtemps, à propos de l'utilisation de l'IA dans les entreprises. Et en fait, ce sondage montrait que, déjà, il y a beaucoup de professionnels, des collaborateurs dans des grosses boîtes qui utilisent l'IA, mais souvent, et parfois, elles ne le disent pas. C'est ce qu'on appelle le shadow AI c'est-à-dire que c'est pas leur manager qui leur demande d'utiliser l'IA mais au contraire ils le font sans qu'on leur demande et alors c'est un peu l'IA honteuse parce que certains se sont aperçus que ça leur faisait gagner du temps, Et au point que, sur certains métiers, notamment sur ce qu'on appelle, tu sais, les bullshit jobs. Invité : [19:55] Des boulots qui sont… Qu'est-ce que c'est, ça ? Monde Numérique : [19:57] Ah, les bullshit jobs, c'est un grand truc. C'est une expression qui est assez employée en France, même si c'est un terme anglais. C'est pour dire, c'est des métiers dans des grandes entreprises. Tu es planqué dans un coin, tu fais des trucs, on ne sait pas trop ce que tu fais. Tu es présent aux réunions, tu fais des rapports, tu fais des trucs. Mais franchement, ta productivité est proche de zéro, en réalité. Et si tu mets de l'IA là-dedans, mais alors, là, ils n'ont plus rien à faire. Ils ont juste à faire un prompt le matin et ensuite, ils jouent aux dames sur leur écran d'ordi. Invité : [20:29] Aïe, aïe, aïe, OK. Monde Numérique : [20:31] Bon, certes, pour ces métiers-là, oui, voilà. Donc, ça, c'est aussi une vraie, vraie tendance. Il n'en reste pas moins que l'IA, on ne peut pas s'en passer. Invité : [20:39] Ah ben non. Ben, la preuve, c'est ce qui a été raconté en Europe de ton côté, avec ces méga-investissements qu'ils vont se faire pour des centres de données, ça va servir notamment à faire gronder l'IA, ça. Monde Numérique : [20:52] Oui, ça va vraiment gronder parce qu'on va devenir le continent de l'IA, mon cher Bruno. Oui, l'Europe va devenir le continent de l'IA. C'est la Commission européenne qui a dit ça. Invité : [21:02] Ah, tu me rassures, c'est pas toi qui dis ça. Monde Numérique : [21:04] Non, c'est pas moi. Invité : [21:05] Parce que j'ai des doutes. Monde Numérique : [21:06] Non, mais moi, écoute, je dis pourquoi pas. Invité : [21:09] Mais donc, pardon, je t'ai coupé. Qu'est-ce qu'ils annoncent? Monde Numérique : [21:12] En fait, ils ont annoncé un véritable plan pour l'intelligence artificielle qui est complètement dans la continuité du sommet de l'IA, dont on avait parlé ensemble au mois de février, où il y avait déjà des investissements massifs qui avaient été annoncés. Alors, quand on dit investissement, c'est essentiellement pour des data centers, parce que, mine de rien, c'est la base, c'est les usines à IA. Et là, ils vont notamment, le projet est notamment de construire 5 gigas usines à IA qui seront équipés d'environ 100 000 GPU. Donc, NVIDIA, évidemment, va pouvoir sortir le carnet de commandes, à moins qu'on ait des challengers. Et alors ça, des challengers à NVIDIA, mais je n'en connais pas vraiment. Monde Numérique : [21:53] Donc, ce qui veut dire quand même qu'il y a encore une bonne part de cette force de frappe qui sera américaine. Parce que derrière tout ça, ça s'inscrit bien sûr dans le contexte actuel de protectionnisme américain, qui oblige à un protectionnisme européen en réaction, pour aller vers plus de souveraineté. Donc, l'idée, c'est arrêtons de dépendre des data centers américains, même ceux qui sont construits sur le continent européen, mais par des boîtes américaines, et créons des espèces de data centers souverains. Bon, c'est des annonces, pour l'instant, c'est de la politique, on balance des chiffres, etc. Maintenant, il faudra voir exactement par quoi ça se traduit. Mais enfin, il y a quand même un vrai plan, si tu veux, qui consiste à vouloir construire des usines d'IA, un peu partout sur le territoire pour essayer de faire de l'Europe le continent de l'IA. Invité : [22:44] Comme dirait l'autre français, il y a des plans, maintenant il faut voir s'ils seront réalisés. Monde Numérique : [22:49] Il y a un truc qui me fait beaucoup rire et ça va te faire rire, ça je suis sûr que tu vas adorer. Parmi les mesures qui sont envisagées, tiens-toi bien, il y a la simplification de l'AI Act. Tu sais ce que c'est que l'AI Act? C'est-à-dire que, voilà mon cher Bruno, c'est ça l'Europe. On passe des années à accoucher d'un règlement sur l'intelligence artificielle. Et quand il est là, eh bien, on va faire des trucs pour le simplifier parce qu'en fait, on s'est aperçu qu'il était trop restrictif et qu'il freinait l'innovation et il freinait... Invité : [23:18] Mais tu sais qu'il y a un haut fonctionnaire sûrement qui nous écoute. Non, mais il y a sûrement un haut fonctionnaire qui nous écoute et à qui on peut lui dire utiliser ChatGPT. Monde Numérique : [23:31] Pour simplifier le AI Act? Invité : [23:34] Ou encore mieux, aller avec Mistral, ça fera un local. mais utilisez-le pour demander à avoir une simplification du document ça serait intéressant de voir qu'est-ce qu'il vous offrirait à la fin. Monde Numérique : [23:45] Enfin je trouve ça. Invité : [23:46] Fou quand même on fait un. Monde Numérique : [23:47] Règlement on est super fiers de ce règlement c'est génial, il va nous protéger tiens mais au fait il est un petit peu trop puissant donc on va un peu le nettoyer, bon allez on fera pas de commentaires on est d'accord sinon. Invité : [24:02] Donc, avant de passer à ton contenu de la semaine, je veux absolument avoir ta réaction. Quelle belle nouvelle. Après cinq ans d'attente, finalement, Samsung confirme que son petit robot domestique, Bali, sera en vente cet été. Monde Numérique : [24:17] Ah, mais je sais que cette info te fait frétiller. Invité : [24:22] Ah, c'est une obsession chez moi. Monde Numérique : [24:23] Mais bien sûr, on en parlait déjà en janvier au CES de Las Vegas où il avait été ressorti. Invité : [24:27] Oui, on en parlait il y a cinq ans quand il est sorti. Monde Numérique : [24:29] Oui, exactement. Écoute, oui, moi, je ne sais pas. J'ai l'impression qu'il est prévu qu'il arrive l'été prochain, mais j'ai l'impression que quand il va arriver, il sera déjà passé de mode, ce truc-là. Invité : [24:39] Non, parce que ça, c'est vraiment l'ajout. Il est équipé de la dernière IA génération modèle de Gemini. Monde Numérique : [24:48] Oui, alors ça, c'est pas mal. Invité : [24:48] Ça, c'est déjà une bonne nouvelle. Monde Numérique : [24:49] Oui, parce que quand ça avait été annoncé, on ne parlait pas d'IA, on ne parlait pas de Gemini. Invité : [24:53] Non, mais bon, le temps a fait que. Et donc, il va être capable de traiter des données vocales, des données sonores et visuelles avec ses capteurs, mais vraiment de les traiter et donc d'arriver à nous proposer quelque chose avec ça. Et puis, il va être capable de gérer les appareils de domotique et même faire du conseil beauté. Ça peut être utile ou sinon en style. Nous, on n'en a pas besoin, mais… Non, non, mais les autres, là. Monde Numérique : [25:17] Oui, les autres. Toi, moi, non. Invité : [25:18] Mais imagine le petit bali qu'il vient de voir, puis bon, est-ce que ça va ensemble? Oui, c'est beau. OK, merci. Monde Numérique : [25:24] Ah, c'est pas mal. C'est vrai. Tu vois, pour les gens qui vivent seuls et qui, en plus, ne s'habillent pas. Invité : [25:31] Oui, ou les gens qui n'ont pas de goût. Mais là, je ne parle pas de nous. Monde Numérique : [25:34] Non, bien sûr que non. Invité : [25:35] Mais le seul problème, c'est que pour le moment, son prix reste inconnu parce qu'avec la guerre des tarifs, disons que Samsung ne veut pas s'avancer nécessairement. On aura le prix probablement à quelques semaines de son lancement. Oui, tout de même. Monde Numérique : [25:49] Puis tu rajoutes là-dessus quelques droits de douane. Invité : [25:51] Oui, bien, c'est justement, c'est ça. Monde Numérique : [25:54] Bon, bien, écoute, donc tu vas l'acheter. Je le sais. Invité : [25:57] Oui, c'est sur ma liste en 2025. Monde Numérique : [26:00] Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet? Invité : [26:05] Écoute, je vais te dire que je ne suis pas peu fier. Tu sais qu'on a beaucoup entendu l'organisateur de la cérémonie d'ouverture et de fermeture des Jeux olympiques de Paris. Mais quelqu'un qui est aussi important que lui, dont on n'a pas entendu grand-chose jusqu'à maintenant. Tu parles de qui aussi. Monde Numérique : [26:22] De Tony Estanguet, c'est ça? Invité : [26:24] Oui. Monde Numérique : [26:24] Oui, oui. Invité : [26:26] Mais là, imagine, entrevue exclusive, j'ai cette semaine Franz Regul, qui lui était le patron de la cybersécurité au GIO de Paris. Monde Numérique : [26:37] Pas mal, pas mal. Invité : [26:38] À grosse entrevue avec lui, on parle des attaques, des tentatives, des systèmes de protection. C'est quatre ans de travail pour mettre ça en place. C'est évidemment une folie furieuse de 24-7 en permanence un peu avant les Jeux et puis un peu après, question de fermer. C'est vraiment fascinant. Alors, on lève le capot. Il a été bon joueur. Il nous raconte plein de trucs. C'est vraiment intéressant. Monde Numérique : [27:02] En plus, ça s'est hyper bien passé parce qu'il y avait beaucoup de crainte et le résultat, c'est un sans-faute. Ils ont essuyé plein d'attaques, mais il n'y a rien eu de majeur. Invité : [27:10] Exactement. Puis on parle... Oui, puis j'ai parlé avec lui de l'anecdote du fameux ingénieur qui s'était fait voler sa sacoche avec son laptop et ses clés. C'est assez intéressant. Monde Numérique : [27:23] Il l'a retrouvé ? Invité : [27:25] Oui, ils l'ont retrouvé, mais ils ne travaillaient pas pour les JO, ils travaillaient pour la Ville de Paris. Mais ça a permis, sauf que ça a été intéressant parce que ça a permis justement de montrer l'importance, de faire attention. Alors, tous ceux qui trouvaient qu'ils en faisaient trop, ils ont dit, oui, quand même, vous jouez juste. Donc, il y a ça. Sinon, tu parlais des entreprises et de l'IA. J'ai PricewaterhouseCoopers, toujours difficile à dire ce nom-là. Monde Numérique : [27:50] PCW. Invité : [27:51] Oui, moi, je n'aime pas, j'aime plus que l'on. Monde Numérique : [27:53] PCW. Invité : [27:54] Exactement. C'est Annie Veillette qui vient de signer une étude sur le retard que les entreprises canadiennes prennent avec l'utilisation de l'IA. Et puis, il y a Martin Patrickin qui est du site américain The Logic qui vient de faire une enquête sur une vaste campagne. Tu sais qu'au Canada, on est en campagne électorale. Donc, il y a une vaste campagne de désinformation par rapport aux élections. Et donc, je l'ai en entrevue pour nous parler de ça. C'est une belle grosse émission cette semaine. Monde Numérique : [28:26] Magnifique. On ira écouter ça alors avec attention. Invité : [28:29] Et il ne manque que la Chine, mais bon, il faudra écouter ton podcast pour avoir le tour complet de la planète. Monde Numérique : [28:34] Ce qui prouve qu'une fois de plus, mon numérique et mon carnet sont extrêmement complémentaires. Invité : [28:39] Tu m'enlèves les mots de la bouche. Bruno, je te souhaite... Monde Numérique : [28:42] Une bonne fin de podcast et une bonne semaine et je te dis à la semaine prochaine. Invité : [28:48] Ben, bonne suite à toi et tes auditeurs et puis à la semaine prochaine. Salut. Invité : [29:01] Monde numérique, le meilleur de la tech. Monde Numérique : [29:18] On passe aux interviews de la semaine de Monde Numérique. Dans un instant, on va s'intéresser aux entreprises. On va parler de transformation numérique des entreprises en prévision d'un événement qui aura lieu en mai prochain, l'événement Ready for It. Si vous êtes DSI, RSI, CTO, directeur innovation, ça va vous intéresser, écoutez. Mais avant cela, direction Pékin. Pékin aura lieu dans quelques jours un événement exceptionnel, la première course humain-robot le semi-marathon de Pékin à Beijing donc ouvert à des robots humanoïdes les interviews qui vont suivre sont proposées en version intégrale si vous écoutez Monde Numérique Lebdo Premium sur Apple Podcasts et Spotify sinon vous trouvez-les en épisode séparé long format la semaine prochaine sur toutes les plateformes de podcast, Bonjour Shanhui Zhang. Invité : [30:19] Bonjour Jérôme. Monde Numérique : [30:20] Journaliste à China Global Television Network. Alors c'est vraiment un événement hors du commun qui se prépare à avoir lieu à Pékin, en Chine. Cette course semi-marathon entre des humains et des robots. Alors ça devait avoir lieu le 12 avril, c'est ça ? Mais ça a été reporté en principe au 19 avril 2025 en raison de la tempête qui va sévir à l'heure où on enregistre, qui est attendue à Pékin. Mais il n'empêche que l'événement devrait avoir lieu. Est-ce que vous pouvez nous présenter un petit peu cette course d'un tout nouveau genre ? Invité : [31:03] Bien sûr. Bonjour depuis Beijing, la capitale chinoise. Et cette fois-ci, aujourd'hui, on s'intéressait au semi-marathon de Beijing Yijuan 2025 et aussi le semi-marathon des robots humanoïdes. En fait, ce sont les deux marathons qui sont combinés ensemble en un seul événement. D'ailleurs, il s'agit aussi de la première de ce genre à l'international. Et donc, quelques informations de base de cet événement. D'abord, le temps limite pour les robots de cette course est fixé à environ 3h30. Minutes, et puis au niveau des règles du jeu, au cours de la course, les robots peuvent changer de batterie, et ils peuvent également participer à la course en équipe par relais en changeant de robot. C'est-à-dire qu'en fait, il y a plusieurs manières, c'est-à-dire soit vous emmenez un seul robot avec vous, soit vous pouvez faire venir plusieurs robots en même temps, et l'évolution sera faite en fonction du temps de finition et du nombre de changements de robots. Et donc, chaque changement de robot entraînera une pénalité de 10 minutes. Parce qu'en fait... Aujourd'hui, quand on regarde ces robots, les conceptions de cette règle, en fait, c'est basé sur les limitations actuelles de l'autonomie et de la stabilité des robots humanoïdes. Et actuellement, l'autonomie des batteries des modèles de robots participants est généralement entre 1h ou 2h. Donc, en fait, ça ne suffit pas pour une course de 3h30 à peu près. Invité : [32:26] Donc, il faut bien sûr changer de robot ou encore changer de batterie. Et puis, lors de cette course, les prix du premier, deuxième et troisième classés seront respectivement de 5 000 yuans, 4 000 yuans et 3 000 yuans, ce sera environ équivalent de 900 euros, 800 euros ou encore 700 euros, quelque chose comme ça. Monde Numérique : [32:50] Ils seront contents les robots de gagner 900 euros. Shanhui, c'est ouvert à tous les robots de toutes les marques chinoises ? Invité : [32:59] Exactement, c'est ouvert à toutes sortes de robots. Et après, ce qui pourrait être intéressant... Monde Numérique : [33:05] Mais il faut que ce soit des robots humanoïdes, c'est ça. Il faut que ce soit des robots qui courent sur deux pattes. Invité : [33:09] Exactement. Et donc, ce qui est important, c'est de voir aussi quels seront les nouveaux modèles de robots qui vont être dévoilés au monde, qui vont être dévoilés aussi par les médias, parce que ce sera un événement très médiatisé en Chine. Invité : [33:23] Par exemple, il y a déjà quelques pistes qu'on pourra suivre. Il y a un robot humanoïde qui s'appelle Voyageur 2. Invité : [33:30] Donc, une fois qu'il entre en compétition, en fait, il montre que toute l'équipe derrière, donc l'équipe d'ingénierie, utilise les algorithmes nouveaux. Et ce qui fait que son athéissage de ce robot est très doux. Et aussi la structure d'entraînement des tendons dans ses jambes est aussi une innovation de ce genre, dans la continuité de l'innovation chinoise qui permet d'avoir une démarche plus efficace. Et puis, encore, je pense qu'au niveau des sujets qui vont être abordés durant plusieurs jours, c'est comment concevoir un robot. Par exemple, ce robot Voyager 2 pèse moins de 30 kilos. Et il est en fait très pratique à courir, à faire de différents mouvements. Et puis la partie centrale qui lui répond au cœur, c'est en fait le groupe de batterie qui fournit l'énergie au Voyager 2. Et donc la conception des articulations intégrées lui permet d'allouer ou de gérer plus scientifiquement l'énergie. Invité : [34:27] Ce sont peut-être quelques hautes technologies où en Chine, on dit de temps en temps de technologies noires. Ce sont des technologies qui sont vraiment de front, qui pourraient intéresser un public très jeune. Et puis de l'autre côté, il y a aussi le directeur exécutif de l'Institut d'intelligence artificielle des machines de l'Université de Shanghai pour la science et la technologie. Il s'appelle Li Qingdu. Et il a dit qu'il n'y a pas de moteur spécifique dans les jambes, donc c'est plus léger. et donc l'énergie perdue à chaque oscillation est moindre qui contribue beaucoup à l'autonomie du robot voilà donc ça c'est une possibilité. Invité : [35:05] Avec ce robot Voyager 2 qui va être dévoilé. Et après, les robots comme Voyager 2, il y en aura beaucoup, beaucoup, beaucoup. Donc avec de différentes technologies, que ce soit des technologies d'articulation, de l'efficacité de l'énergie ou encore tout ce qui est en lien avec de différentes nouvelles marques de robots qui vont participer dans cet événement. Donc ça, ça pourrait être un sujet important à regarder quelles sont les nouvelles technologies qui vont être dévoilées au monde. Et puis, il s'agit aussi, comme j'ai dit tout à l'heure, la première semi-marathon mondiale pour les robots humanoïdes. Et donc, ça veut dire que vous pouvez en effet voir beaucoup de robots et qui vont courir en même temps que les êtres humains, ils vont partir ensemble. Et finalement, t'arriver à un endroit pour voir qui va gagner, est-ce que c'est plutôt les hommes ou c'est plutôt les robots ? Monde Numérique : [35:57] Ça, c'est la grande question. Donc, c'est une véritable vitrine, en fait, pour toute l'industrie robotique chinoise, qui est une industrie très active. Il y a beaucoup d'entreprises qui sont sur ce marché des robots humanoïdes aujourd'hui. Invité : [36:12] Exactement. En Chine, il existe déjà plus de 800 000 entreprises liées aux robots. À ce jour. Donc, plus de 800 000, c'est un chiffre énorme. Monde Numérique : [36:22] 800 000 entreprises différentes ? Invité : [36:24] Exactement. 800 000 entreprises différentes. Et la plupart de ces innovations se passent où ? La plupart des innovations se passent dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine, dans la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine, et dans la province du Shandong, dans le nord-est de la Chine, dans la péninsule. Et il y a aussi de grands nombres d'entreprises liées aux robots, avec à peu près, là j'ai reçu un chiffre, Et c'était 163 000 entreprises. En fait, ça veut dire que là, tu peux avoir 665 000 entreprises qui sont liées aux robots. Et après, il y a aussi un grand nombre d'entreprises qui sont liées à ces entreprises-là pour soutenir toute l'innovation, articulation. Monde Numérique : [37:10] Bien sûr, il y a des sous-traitants. En fait, c'est comme l'industrie automobile. Il y a la marque du véhicule et puis il y a tous les sous-traitants qui produisent les technologies utilisées dans les équipements, dans les robots. Invité : [37:22] Et surtout, sur ces 865 000 entreprises, plus de 70% des entreprises concernées ont été fondées dans les cinq dernières années. Et surtout l'année dernière, à peu près 20% de ces entreprises ont été fondées. Donc, l'année 2024, ça a été d'une certaine manière un grand point pour l'innovation robotique en Chine. Et peut-être qu'à partir de 2025, il va y avoir davantage d'entreprises robotiques de ce genre paraître sur le marché chinois. Et puis, bien sûr, encore aujourd'hui, il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à améliorer parce que nous n'avons pas encore vu un robot humanoïde qui peut courir comme un homme, à la vitesse d'un homme. Et donc, par exemple, en détail, pour terminer la course, les robots doivent d'abord être équipés de joints intégrés à haute densité et aussi le corps de machine doit être adapté à la course de longue distance et aussi adapté à des différentes situations de route. Invité : [38:22] Donc là-dessus, ça demande beaucoup de préparation à l'avance pour des équipes, pour des équipes de recherche, pour prendre conscience de la situation des routes et puis aussi d'adapter de leurs robots dans leurs meilleures conditions pour qu'ils puissent en fait participer dans cette course. Et puis les robots doivent aussi être capables de contrôler avec précision la coordination des mouvements de chaque joint pour réaliser des fonctions comme la course, et puis aussi la géolocalisation, de se trouver où il est pour pouvoir indépendamment mener cette course, et puis aussi d'éviter des obstacles devant lui. Donc en fait, ça demande beaucoup de calculs et beaucoup d'algorithmes derrière. Invité : [39:03] Et puis la course de semi-marathon cette fois-ci, c'est aussi une preuve de stabilité, de fiabilité et de l'autonomie des robots. Est-ce qu'il peut se diriger tout seul ? Pour une distance déjà prédéfinie. Et puis, les conditions de route complexes aussi. S'il y a des virages, s'il y a des montées, s'il y a des descentes, ça pourrait effectivement changer les performances de ces robots. Monde Numérique : [39:30] Oui. Et puis, on sait qu'en fait, pour un robot humanoïde, marcher, c'était déjà un défi il y a quelques années. C'était quasiment insurmontable comme défi technologique. Aujourd'hui, les robots savent marcher. Donc, en fait, c'est une nouvelle étape en termes de robotique. C'est extrêmement difficile, en fait, parce que c'est une perte d'équilibre permanent. C'est ça, un peu la difficulté aussi pour ces machines. Invité : [39:57] Ces machines, effectivement, mais c'est aussi, ça offre une opportunité d'une certaine manière de montrer les muscles de chaque entreprise durant cet événement. Parce qu'en fait, le plus que tu as tes problèmes à surmonter, le plus qu'il y a ces opportunités pour les entreprises chinoises de montrer leur innovation. Et du coup, finalement, là, ce qui va se passer à Péting d'ici une semaine à peu près, donc le 19 avril, ça va être... D'ailleurs, je ne sais même pas si le jour, est-ce qu'il va pleuvoir ou s'il fera beau. Donc, si ça se déroule, ça va se dérouler à Péting. Et je pense que ça va être un événement très fortement météorisé en Chine. Donc, je pense que d'une certaine manière, c'est aussi de servir Beijing, comme la capitale chinoise, comme une vitrine de la haute technologie chinoise. Et aussi, encore une fois, de montrer au monde entier, c'est qu'aujourd'hui, la Chine est capable d'avoir une place importante dans le robot humanoïde sur le marché mondial. Donc, je pense que ça va, en effet, créer davantage de confiance dans le marché chinois et dans la haute technologie chinoise. Monde Numérique : [41:04] Merci beaucoup Shanhui Zhang de China Global Television Network. On va attendre cette course prévue normalement pour le 19 avril 2025. Invité : [41:13] Merci Jérôme. Monde Numérique : [41:22] Comment les entreprises traditionnelles, notamment de taille intermédiaire, ce qu'on appelle les ETI, s'adaptent-elles au monde d'aujourd'hui grâce au numérique ? Bonjour Frédéric Charles. Invité : [41:32] Bonjour Jérôme. Monde Numérique : [41:32] Vous êtes directeur portail collectivité Smart City chez Suez Digital Solutions et vous êtes surtout intervenant à l'ESSEC Business School, où vous accompagnez des professionnels sur le thème de la transformation numérique. Bienvenue dans cet épisode spécial en partenariat avec Ready for It, qui aura lieu à Monaco du 20 au 22 mai. Mais Frédéric Charles, cette mutation que j'évoque, c'est ce qu'on appelle la transformation numérique, la transformation digitale des entreprises. Pourquoi est-ce une nécessité aujourd'hui ? Invité : [42:02] C'est clairement une nécessité parce que le monde économique n'est pas figé. Donc, on peut être un distributeur dans le monde professionnel du bricolage comme le Galet basé en Normandie. Et on a des Mano-Mano qui arrivent en quelques années à développer des plateformes Internet de vente en direct, alors qu'eux, ils étaient plutôt dans un autre mode de vente avec des commerciaux, on pourra y revenir. Monde Numérique : [42:22] Oui, il y a plein de secteurs comme ça, des mobiliers de bureaux, etc. Invité : [42:26] Et puis, il y a une deuxième réalité aussi, ça c'est la réalité économique, mais il y a une deuxième réalité qui est la réalité du système d'information. Un système d'information, ça a une durée de vie, 7 ans, 10 ans, l'application, elle est qui marche le mieux. Et donc, avec le temps, il faut le faire évoluer. Et en fait, on accumule surtout souvent une dette technique parce que les technologies, les couches évoluent. Il y a de nouveaux besoins de sécurité, cybersécurité et autres. Donc, en fait, il y a forcément une évolution de faire un grand saut, d'aller en avant et de continuer à avancer. Et c'est aussi autant vrai pour une ETI que pour une grande entreprise. Et peut-être que l'ETI, justement, elle a besoin d'être plus maligne, plus agile, de mieux optimiser, parce qu'il y a peut-être moins de moyens à dépenser pour cette transformation. Monde Numérique : [43:13] Donc s'adapter, ce n'est pas juste pour le plaisir d'être à la mode, c'est parce qu'il y a une demande client. La demande change et évidemment, il y a une nécessité de pouvoir répondre à cette demande. Invité : [43:25] Absolument. La concurrence dont on parlait au départ pour dire pourquoi se transformer, pourquoi rentrer dans la transformation digitale, c'est aussi parce que les autres avancent. Et c'est aussi parce que le client, on l'éduque, ou d'autres, les autres éduquent le client à un certain niveau. Et c'est vrai que des choses aussi basiques que je viens de passer, une commande sur peut-être une entreprise implantée depuis 150 ans, mais je n'ai pas d'email pour me récapituler, ma commande et me dire que, ok, c'est bien passé, ne vous inquiétez pas, on va travailler. On commence à avoir plus confiance alors qu'en fait la société elle est là depuis 150 ans c'est paradoxal. Monde Numérique : [43:59] Vous commandez un truc à 10 euros sur un site chinois, vous avez un mail par jour on a un mail par jour. Invité : [44:03] On sait qu'on a un et ça se trouve c'est celui-là qui va pas arriver donc, il y a effectivement une inversion des valeurs, de ce point de vue là on est tiré par un certain niveau, de confort je vais dire en tant que client alors après on peut le remettre en cause en tant que client et se dire, ok, là, je sais que j'achète mes épices sur un endroit où je suis sûr que mes épices sont bio, ils viennent d'ici, alors que là, je ne sais pas d'où ils viennent. Monde Numérique : [44:31] Donc, je vais accepter, je ne vous retrouve pas ailleurs. Invité : [44:35] Etc. Monde Numérique : [44:36] Mais bon, il n'y a pas que ça. Il y a aussi un univers parfois très concurrentiel. Les outils pour améliorer tout ça, ils existent. C'est quoi ? C'est du sur-mesure, c'est sur-étagère, c'est... Une entreprise qui a besoin de faire évoluer son CRM ou son ERP comment ça se passe. Invité : [44:56] Alors, le paradoxe, c'est que, en fait, les outils, alors les outils, ils peuvent exister sur étagères. Il y a beaucoup de vendeurs très habiles qui vont vous expliquer qu'une fois que vous l'avez acheté, c'est bon, ça va fonctionner. Monde Numérique : [45:06] C'est souvent des produits français, pour le coup, non ? Invité : [45:08] Non, c'est quoi ? Non, malheureusement. Alors, il y a des produits français, des produits open source, il y a des produits français qu'on va trouver, parce qu'on est sur des applications plus petites, plus réduites. Donc, on n'a pas besoin d'avoir, effectivement, des choses qui sont plutôt dompiles. Monde Numérique : [45:20] Il y a quand même des solutions qui ne sont pas du tout. Invité : [45:22] Dans les solutions métiers, c'est très, très vrai. Il y a par exemple, il y a 2-3 spécialistes dans le domaine que je connais, de logiciels aux collectivités locales, qui n'utilisent aucun des acronymes anglais qu'on connaît. Monde Numérique : [45:34] C'est pas plus mal pour les temps qui courent. Invité : [45:36] Absolument, et d'ailleurs, il y en a un qui a démarré, il vendait au départ, en fait c'est lui qui faisait imprimer les codes civils, les codes des commerces, les codes des marchés, donc il avait la relation, et après il a commencé à mettre du... Les logiciels sont du CD-ROM, et après il a commencé à mettre du logiciel, et aujourd'hui c'est une société de logiciels. Au début, ils distribuaient juste des ouvrages. Monde Numérique : [45:57] C'est une solution développée pour des besoins internes. Invité : [45:59] Ils connaissent leurs clients, le besoin évolue et ils ont évolué avec leurs clients. Donc c'est vrai qu'on va rencontrer des marques plus... À une époque, on cherche la souveraineté un peu partout. On va rencontrer des marques plus françaises. Mais le point clé, ce n'est pas la solution technologique. Le point clé, c'est la capacité à transformer les organisations. Et donc, c'est les aspects de conduite des changements. Et là la conduite des changements c'est un peu le paradoxe parce que dans les projets numériques, on pense à la formation, vague banque, il y en a, et puis c'est tout. C'est un paradoxe, parce qu'en fait, il y a un retour sur investissement associé aux investissements qu'on dit des changements, je vais vous l'expliquer. En fait, ce qu'on n'accepte pas ou qu'on ne veut pas regarder, c'est que quand on met en place un nouvel outil, une nouvelle solution, il va forcément y avoir un impact sur la performance. Et cet impact, il va donc dégrader la performance. C'est un impact positif. Un impact négatif au début sur la performance. Le temps qu'on retombe sur un niveau d'équilibre et que tout le monde les intégrer. Monde Numérique : [46:58] C'est comme Donald Trump, d'abord ça va être dur, vous allez voir, après ça va être génial. Invité : [47:02] C'est un peu pareil, la bourse tombe d'un coup, et après ça va remonter. Et quand ça tombe, c'est de la perte de performance. Finalement, si j'avais pu empêcher de le faire tomber, et donc si j'avais pu investir dans la communication, dans l'évolution des métiers, dans des notes d'organisation pour bien l'expliquer, communication interne, préparer, faciliter le terreau de communication pour le lancement du projet, en fait, j'aurais pu peut-être atténuer, voire carrément supprimer cet effet, cet impact. Les gens, ils arrivent, ils changent et en fait, c'est juste normal. Ils l'attendaient finalement. Ils vont se l'approprier beaucoup plus vite. Et donc, tout ça, c'est de la performance qu'on n'a pas perdue et qui vient compenser les coûts associés à la formation qu'on a pu mettre derrière. Et donc, en fait, il y a un retour sur investissement. Quand c'est fait dans les projets, qui est de l'ordre de 15 %, ça veut dire qu'en fait, on n'investit pas à perte à faire de la communication, à faire du développement des compétences et à former les gens dans les entreprises. Monde Numérique : [47:59] L'étude qui a été réalisée justement en prévision du Ready for It 2025 de Monaco au mois de mai, s'intitule le grand saut. C'est ça, il faut se jeter à l'eau, il faut y aller. Et donc le grand saut, c'est à la fois plein de perspectives, mais c'est aussi un peu angoissant. Donc, est-ce qu'il n'y a pas des refus d'obstacles quelquefois ? Invité : [48:24] Il faut s'y préparer, il faut l'accepter. Alors, ce qui est assez intéressant dans la notion de nos grands sauts, finalement, c'est que quand on regarde dans la conduite des changements dont on a parlé, en fait, la première étape où on avance dans cette démarche de conduite des changements, certains auteurs vont parler de cette étape différente. La première, c'est le refus, en fait. Parce que refuser, c'est déjà accepter l'idée que ça va passer, donc je dépense de l'énergie pour le refuser. Alors qu'au contraire, si je ne fais rien, ça veut dire que j'ignore et donc, en fait, je ne rentre pas dans cette démarche. Voilà, donc le côté du grand saut, c'est un peu ça. Quand vous êtes devant un obstacle, vous avez donc un grand trou à passer devant vous, un saut de loup, un saut de loup a passé, vous êtes à cheval voilà, il va falloir vous mobiliser pour dire ok, là il va falloir le faire et je vais devoir il va falloir se donner l'impulsion de le faire et si on ne se la donne pas, mentalement en fait, on va partir trop au cours et on va tomber dans le trou, c'est cette idée qui est intéressante que je trouve dedans et dans la conduite des changements, c'est un peu ça c'est se donner cette impulsion pour dire oui, on y va on a la vision, on y va, et oui, et demain on aura un modèle, qui sera à la fois avec des ventes à téléphone, des ventes en ligne et des commerces sur le terrain et ça, on va le faire fonctionner et ça sera mieux qu'Amazon et tous les autres parce que eux, ils n'auront pas cette complémentarité. Et c'est cette impulsion au départ qu'il faut arriver à donner. Donc, plus que le saut, c'est l'impulsion initiale qui est essentielle pour s'engager dans cette transformation. Monde Numérique : [49:50] Alors, vous, vous formez des managers, je l'ai dit, donc vous les aidez à franchir et à faire ce grand saut. Quelles sont les qualités, les compétences qu'ils doivent développer et qu'ils doivent avoir ? Invité : [50:03] Donc, la première donnés aux chiffres qu'on pourrait voir sur la transformation d'échelle, c'est qu'en fait 70% des transformations échouent ou ne réussissent que partiellement. C'est pas très vendeur. Monde Numérique : [50:20] Non, c'est pas très encourageant. Invité : [50:23] Donc ça, c'est un point qui est important. Ça veut dire, quand on dit partiellement, ça veut dire qu'on a peut-être effectivement investi, on a moins de retours que ce qu'on attendait, on n'a pas eu tout le développement des ventes qui était attendu. Donc ça, ça peut être un élément, mais ça peut être aussi carrément un échec. Au niveau des managers, en fait, ils réalisent qu'en fait, il y a une complémentarité qu'ils ne vont pas pouvoir avoir tout seuls. Donc, ils vont très vite comprendre qu'il va falloir qu'ils travaillent en groupe. D'ailleurs, dans les ETI, on a souvent un terreau collaboratif, parce que des structures plus petites, parce qu'un lien peut-être plus fort avec un comité de direction, des structures collaboratives qui marchent et qui sont un terreau très, très fertile, justement, pour l'agilité. Donc, ils vont comprendre, finalement, l'intérêt de l'agilité dans leur mode de management, c'est-à-dire comment minimiser le risque, comment démarrer par quelque chose de simple en ayant une vision globale, y avancer progressivement, comment conduire le changement qui est derrière. Donc, en fait, ils vont réaliser que là où avant, on leur expliquait peut-être que grâce aux outils, tout allait se faire tout seul et à la limite, ça les déresponsabilisait totalement. Là, c'est leur responsabilité qui est clairement engagée en tant que manager. Invité : [51:32] Pour guider, pour accompagner et pour faire cette transformation. Et je crois que c'est ça le point le plus important. On n'y va pas par procuration. Transformer, c'est changer de forme. On doit le faire. On ne peut pas se faire aider par des consultants, on peut se faire aider par des solutions logicielles, mais à la fin, c'est bien la transformation de l'ETI qui est là, qui a changé de forme et qui a un nouveau modèle économique, qui est assis sur un nouveau système d'information, qui est l'évolution de ce qu'elle avait, plus des choses nouvelles. Et c'est ça qui va lui permettre de performer. Monde Numérique : [52:00] Merci beaucoup Frédéric Charles du groupe Suez et de l'ESSEC Business School. Et on rappelle pour les professionnels qui veulent en savoir plus, c'est bien la tenue de Ready for It 2025 à Monaco, du 20 au 22 mai. Monde Numérique : [52:22] C'est la fin de cet épisode de Monde Numérique, l'hebdo du 12 avril 2025. Merci infiniment de l'avoir écouté jusqu'au bout, car si vous écoutez, si vous entendez cette annonce, c'est que vous êtes arrivé jusque-là. Bravo, merci pour votre fidélité. N'hésitez pas surtout à noter ce podcast. 5 étoiles sur Apple Podcast, c'est très important pour la visibilité de cette émission et de tous les autres épisodes. Et puis, envoyez-moi vos commentaires, vos messages. N'hésitez pas, soit via les réseaux sociaux, soit via le site mondenumérique.info. Je vous lis avec attention et je vous répondrai. Monde Numérique, c'est aussi une newsletter à laquelle vous pouvez vous abonner. Et puis, des vidéos sur la chaîne YouTube, de plus en plus de vidéos. Vous pouvez retrouver un certain nombre d'interviews. Il y a même des shorts qui se promènent à droite à gauche sur les réseaux sociaux. Allez-y, partagez-les, likez-les et abonnez-vous à la chaîne YouTube de Monde Numérique. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de l'hebdo. D'ici là, portez-vous bien. Passez une bonne semaine, pleine de tech. Salut !
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