📆 L'HEBDO 05/04 - Apple Intelligence (enfin) disponible en France
05 avril 202556:16

📆 L'HEBDO 05/04 - Apple Intelligence (enfin) disponible en France

Au sommaire : Apple Intelligence en France, Elon Musk qui revend Twitter... à lui-même, une nouvelle IA "émotionnelle", les 50 ans de Microsoft, l'impact des nouveaux droits de douane américains sur la tech, Vivatech 2025, énergies renouvelables au service des gigas centres de données. Avec : Pierre Louette, Luc Julia et Julien Villeret.

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🍏 Apple Intelligence arrive en France

Apple déploie enfin Apple Intelligence sur iPhone et iPad en Europe, mais les fonctionnalités restent limitées. Siri évolue légèrement, notamment avec une nouvelle interface et une meilleure intégration de ChatGPT. Bilan : quelques progrès appréciables, mais toujours pas de révolution.


💸 Apple sanctionné en France

Dans le même temps, Apple écope d’une amende de 150 millions d’euros pour abus de position dominante concernant sa fonction ATT (App Tracking Transparency). L’autorité de la concurrence dénonce une mise en œuvre déséquilibrée qui contrevient au RGPD.


🧠 OpenAI : levée de fonds record

OpenAI poursuit sa croissance fulgurante avec une levée de fonds de 40 milliards de dollars, portant sa valorisation à 300 milliards. Malgré la concurrence chinoise (DeepSeek notamment), l’entreprise reste en tête de la vague IA.


🐦 Elon Musk "revend" X… à lui-même

Musk a officiellement transféré X (ex-Twitter) à sa société d’IA xAI, dans une opération interne visant à fusionner le réseau social avec l’IA Grok. Un moyen aussi, peut-être, de se désengager partiellement d’un gouffre financier. Mais X reste sous pression : l’Europe envisage une amende d’1 milliard pour absence de modération.


🗣️ Innovation de la semaine : une AI “émotionelle”

L’IA Maya de la start up Sesame fait sensation : cette intelligence artificielle émotionnelle est capable de simuler des conversations humaines très naturelles, avec émotions, intonations… et même mauvaise humeur si vous l’énervez ! Une version open source existe déjà, et la startup prépare des lunettes audio connectées sans écran.


🧓 Microsoft fête ses 50 ans

C’est l’événement symbolique de la semaine : Microsoft a 50 ans. Avec Bruno Guglielminetti, on revient sur l’histoire fascinante du géant de Redmond, de MS-DOS à Copilot, en passant par Windows Phone et Satya Nadella. Microsoft, une entreprise qui a su apprendre de ses erreurs et se réinventer.


🇺🇸🌍 Droits de douane US : hausse des prix en vue pour les produits numériques ?

Donald Trump relance une guerre commerciale en relevant les droits de douane, impactant notamment la tech. Les produits venant de Chine et du Vietnam pourraient coûter bien plus cher, y compris les appareils Apple. Des inquiétudes pèsent aussi sur les licences logicielles (Microsoft, Adobe…), avec un risque d’augmentation en Europe.


🎤 A quoi va ressembler VivaTech 2025 ?

Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos - Le Parisien, co-organisateur de VivaTech, dévoile les grandes tendances de l’édition 2025 (du 11 au 14 juin), placée sous le signe de l’IA. Le Canada est le pays invité d’honneur, en raison de son écosystème IA florissant. VivaTech se positionne comme un événement mondial incontournable pour voir la tech "en action" et faire du business.


🎨 L'humeur de Luc Julia

Le co-inventeur de Siri s’agace contre le phénomène Ghibli sur ChatGPT (génération d’images stylisées à partir de photos personnelles). Il alerte sur les dangers pour la vie privée et l’environnement : ces usages massifs génèrent de vastes bases de données et consomment énormément d’énergie (et d’eau !). Il revient aussi sur le retard d’Apple en IA, qu’il qualifie de « diesel ».


🏭 Data centers : l’enjeu de l’électricité décarbonée

[PARTENARIAT] Julien Villeret (EDF) explique comment les géants du numérique veulent atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, malgré l’explosion énergétique liée à l’IA. Objectif : alimenter les data centers avec de l’électricité décarbonée 24h/24, grâce à des technologies de pilotage avancées et des outils comme Electricity Map.


Chapitres

0:13 Sommaire
3:35 Nouvelles fonctionnalités de Siri
06:10 Amende salée contre Apple
07:38 Elon Musk revend X
10:27 Levée de fonds record d'OpenAI
14:18 L'innovation de la semaine
27:16 Débrief transatlantique avec Bruno
28:18 Vivatech 2025
36:55 L'humeur de Luc Julia
47:01 La transition énergétique des data centers avec EDF


Monde Numérique : [0:06] Apple Intelligence, enfin disponible en France, ça y est, les nouvelles fonctions Monde Numérique : [0:11] d'intelligence artificielle arrivent sur iPhone, sur iPad. Mais bon, ce n'est pas transcendant, on va en parler cette semaine. Elon Musk revend Twitter et il est malin, il se le revend à lui-même. Et puis OpenAI qui fait une nouvelle levée de fonds record, décidément, il y a toujours au sommet de la vague. Et puis cette semaine, l'événement, c'est aussi un anniversaire, les 50 ans de Microsoft. Une étape pour cette entreprise mythique dont l'histoire se confond avec l'histoire de l'informatique elle-même. Tiens, on va en parler avec mon camarade Bruno Gugliel-Minetti à Montréal, puisqu'on observe ça, lui et moi, depuis des années. Et puis on évoquera également l'impact de l'augmentation des droits de douane aux Etats-Unis sur l'univers numérique. Vous allez voir, il y a peut-être des mauvaises surprises qui nous attendent. L'innovation de la semaine, je vous ferai découvrir une nouvelle IA dont on parle beaucoup en ce moment. C'est normal puisque c'est une IA qui parle, il s'agit de Sésame. Dans la deuxième partie de cette émission, les interviews, je reçois le co-organisateur du salon Vivatech qui se profile. Pierre Louette nous dira en avant-première ce qui nous attend pour ce Vivatech 2025. Monde Numérique : [1:23] Invité également, notre chroniqueur haut de gamme, Luc Julia, avec un coup de gueule contre le phénomène Ghibli, ces images générées par intelligence artificielle. Et puis Luc Julia nous donnera aussi son avis sur le retard d'Apple en matière d'IA, notamment concernant Siri, il faut dire qu'il y connaît un rayon. Enfin, Julien Villeret d'ODF nous dira comment les géants de la tech espèrent atteindre leur objectif de neutralité carbone grâce au pilotage des énergies renouvelables. Bienvenue à l'écoute de Monde numérique, l'hebdo du 5 avril 2025. Invité : [1:53] Monde numérique, Jérôme Colombin. Monde Numérique : [1:58] Très heureux de vous retrouver pour ce nouvel épisode de l'hebdo de Monde Numérique. L'hebdo, c'est chaque samedi, 50 minutes de news et d'interviews consacrées aux meilleurs de la tech, disponibles sur toutes les applis de podcast et sur YouTube. Pour les nouveaux venus, sachez qu'il y a également une version premium sur abonnement, sur Apple Podcast et sur Spotify exclusivement, qui vous donne droit à un hebdo un peu allongé avec parfois quelques news supplémentaires et puis surtout les interviews en version intégrale dès le samedi. Monde Numérique : [2:27] Sinon, il faut attendre les jours de la semaine suivante pour les retrouver en épisodes séparés. Le lien est en description de cet épisode. Avant d'aller plus loin, un mot de notre partenaire, Frogans. Frogans, c'est cette technologie française innovante de diffusion de contenu sur Internet sous forme de mini-sites, un peu comme des widgets, mais qui fonctionnent sur toutes les plateformes. Ordinateurs, smartphones, tablettes et même casques de réalité virtuelle. La particularité de Frogans, en effet, c'est qu'il s'agit d'un véritable web alternatif sous forme de standards ouverts, utilisables gratuitement par tous. Frogans est déjà présent en France, aux Etats-Unis et en Chine. Et pour aller plus loin dans son développement, la société F2R2, qui est au cœur de cette innovation, lance une offre de titres ouverte au public. Donc si vous souhaitez investir dans une innovation française unique en son genre, vous pouvez acquérir des actions F2R2. Pour souscrire, c'est simple, il suffit d'aller sur le site f2r2.fr. Et pour en savoir plus sur Frogans, retrouvez l'interview du fondateur Alexis Tamas en audio sur le fil du podcast Monde Numérique ou en vidéo sur la chaîne YouTube ou sur le site mondenumérique.f. Monde Numérique : [3:35] Vous possédez un iPhone, si possible pas trop ancien, un iPhone 16 ou un iPhone 15 Pro, alors vous devez faire la mise à jour du nouvel iOS 18.4 pour bénéficier enfin du fameux Apple Intelligence qui est donc désormais disponible officiellement en Europe. On en a déjà parlé, Apple Intelligence, qu'est-ce que ça change ? Sachant que toutes les fonctions promises par Apple ne sont pas encore disponibles, il y a quand même du neuf et on va les rappeler rapidement. D'abord un nouveau design pour Siri, une espèce d'auréole rose qui entoure désormais l'écran. Monde Numérique : [4:09] Et puis Siri, cet assistant soi-disant intelligent que l'on peut convoquer oralement, bénéficie de nouvelles voix en français. On peut également lui parler par écrit, d'ailleurs en tapotant deux fois le bas de l'écran. Pour autant, Siri est-il plus intelligent ? Eh bien, pas vraiment. C'est un peu là que le bas blesse. Mais quand il ne sait pas répondre à une question existentielle ou autre, il s'en remet à ChatGPT. D'ailleurs, ça permet d'interpeller vocalement ChatGPT via Siri en lui demandant « Demande à ChatGPT », y compris pour des requêtes complexes. Voilà, ça, c'est plutôt pas mal. C'est une manière de compenser, de contourner le système. On va en reparler tout à l'heure avec Luc Julia qui va nous expliquer exactement ce qui se cache derrière cette association. Rapidement, les autres fonctions liées à Apple Intelligence sur votre iPhone peut-être. La synthèse et le résumé des notifications, des réponses toutes prêtes suggérées pour vos messages, vos emails. La fonction Visual Intelligence qui permet d'analyser une image pour savoir de quoi il s'agit. On peut générer un résumé d'une page web également, mais uniquement avec le navigateur Safari. Et d'ailleurs, pas mal de fonctions sont en fait réservées aux applications Apple, Safari, Mail, etc. Monde Numérique : [5:18] Et puis, bien sûr, il y a cette fonction incroyable que tout le monde attend, la possibilité de réaliser des caricatures et des images animées de vos amis à partir de leurs photos. D'ailleurs, côté photo, on trouve de nouveaux outils de retouche, de suppression d'objets ou de personnes dans une image. On peut également faire des recherches complexes dans l'album photo. Ça, c'est plutôt pas mal. On en parle aussi d'Apple Intelligence dans le grand débrief avec François Sorel et Bruno Guglielminetti, dernier épisode du mois de mars à retrouver en remontant un peu le fil de ce podcast. A noter qu'Apple Intelligence fonctionne aussi sur certains iPads et sur certains MacBooks, à condition qu'ils soient équipés du processeur M1. Alors, est-ce que ça peut changer la face du monde, cette Apple Intelligence ? Certainement pas en l'état. Malgré tout, les apports, même limités, sont quand même des petites améliorations appréciables au quotidien. Monde Numérique : [6:10] Apple, encore avec un gros coup de massue pour la marque à la pomme, sous la forme d'une amende plutôt salée qui vient d'être infligée par l'autorité de la concurrence en France. Ça date du 31 mars dernier, une amende de 150 millions pour abus de position dominante concernant la publicité qui apparaît dans iOS, c'est-à-dire sur iPhone et iPadOS, c'est-à-dire sur iPad. Alors, de quoi s'agit-il ? Eh bien, plus particulièrement, il s'agit du dispositif ATT, c'est-à-dire App Tracking Transparency. C'est une fonction qui est en place depuis quatre ans sur les appareils Apple et qui permet aux utilisateurs de demander à ce que telle ou telle appli tierce ne suive pas nos activités à travers le web. Ce qui permet normalement aux annonceurs publicitaires de faire des portraits robots de consommateurs pour adresser de la publicité ciblée. Alors en soi, cette espèce de protection contre la pub mise en place par Apple est plutôt louable. Et d'ailleurs, la firme en avait fait un argument commercial sur l'ère de la protection de la vie privée. Mais pour l'autorité de la concurrence et bien ce n'est pas d'ailleurs ce principe de l'ATT qui pose un problème mais c'est la manière dont ça a été mis en place parce qu'il y aurait un déséquilibre en fait il faut un clic pour refuser d'être suivi et deux clics pour accepter et donc ce qui compliquerait l'expérience utilisateur et ne serait pas conforme au RGPD voilà 150 millions d'amendes pour ça, pour un clic de trop si on comprend bien, Apple a fait part dans un communiqué de sa déception face à cette décision. Monde Numérique : [7:39] Encore un coup d'éclat d'Elon Musk cette semaine. En fait, c'était vendredi dernier, 28 mars. Tranquilou, le milliardaire américain a annoncé qu'il avait revendu le réseau social X. Alors, revendu, oui, mais à lui-même, en quelque sorte. Car X, X Twitter, a été cédé à XAI, une autre entreprise cofondée par Elon Musk, précisément pour concurrencer OpenAI et pour se spécialiser dans les intelligences artificielles. Parce qu'on refait le film rapidement. Donc, rappelez-vous, octobre 2022, Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars. Il le transforme en X et au passage lâche l'abrite de la modération, faisant de la plateforme le paradis des complotistes et des extrémistes de tout poil. Au passage également, l'entreprise pique un peu du nez financièrement, car les annonceurs s'en vont. Moins de deux ans et demi plus tard, fin de l'aventure, enfin presque, puisque Elon Musk lâche l'affaire. Officiellement, cette opération vise à fusionner les capacités de X avec celles de XAI pour créer une synergie entre le réseau social et l'intelligence artificielle qui se concrétisera dans le chatbot Grok. Grok est déjà en service sur X. Il fonctionne d'ailleurs de mieux en mieux pour aller chercher de l'information, pour expliquer aussi des sujets qui sont traités sur X. Bref, Musk a expliqué que cette combinaison allait permettre de proposer des services plus intelligents, plus rentable, en exploitant évidemment les données massives de X. Monde Numérique : [9:06] Mais Grock, cela dit, ne va pas chercher ces données que sur X. C'est ça qui est intéressant. En tout cas, ça va lui permettre de se désengager financièrement de la plateforme qui était devenue pour lui un gouffre financier. Peut-être aussi un peu de redorer l'image de marque du réseau X Twitter. Qui est fortement associé à l'image sulfureuse de Musk. Et puis à ce sujet, il faut préciser que X, par ailleurs, pourrait se trouver prochainement confronté à une action en justice européenne qui pourrait faire mal avec une amende pouvant atteindre 1 milliard de dollars. C'est ce que prévoit l'Union européenne. Motif, absence de modération des contenus sur X. On sait que c'est là qu'il y a un problème ciblé dès le départ par les instances européennes, Thierry Breton en tête. Voilà, absence de modération conduisante à de la désinformation massive, ce qui est en infraction avec les nouveaux règlements européens sur les services numériques. Monde Numérique : [10:01] Toujours du côté de la vie des grands groupes, OpenAI, la maison mère de Chagipiti, continue de grossir. La start-up dirigée par Sam Altman a annoncé le 1er avril une nouvelle levée de fonds record de 40 milliards de dollars, soit environ 37 milliards d'euros. C'est presque un doublement par rapport aux 150 milliards du dernier tour de table en octobre 2024. Monde Numérique : [10:21] Et cela valorise la start-up OpenAI à hauteur de 300 milliards de dollars. Des chiffres qui donnent le tournis, même si OpenAI n'est pas pour autant à l'abri de toutes les secousses, car elle est soumise à une forte concurrence et à de vrais défis, à la fois venant des États-Unis et aussi de Chine, comme on l'a vu récemment avec DeepSeek. Monde Numérique : [10:50] On va terminer cette séquence actue par une innovation, l'innovation de la semaine. C'est une nouvelle IA, une de plus, qui fait parler d'elle. Et pour cause, je l'ai dit, car c'est une IA qui parle. Voici donc SESAM AI. SESAM, c'est une IA présentée comme émotionnelle, une IA encore plus réaliste que quasiment tout ce qu'on a vu et entendu jusqu'à présent. Alors, à l'origine de cette innovation, qui a été présentée publiquement il y a environ une semaine, Il y a une start-up américaine, donc Sésame, qui entend réinventer la voix grâce au LLM, les grands modèles de langage. Leur produit phare s'appelle Maya. Il est présenté comme un compagnon numérique capable de parler comme un humain, c'est-à-dire avec des intonations, des silences, des émotions. Si vous lui parlez méchamment, elle répond sur le même ton, etc. Techniquement, Maya repose sur un CSM, un Conversational Speech Model, une IA entraînée spécialement pour simuler les subtilités de la parole humaine. Le moteur est nourri par des réseaux neuronaux profonds et c'est ainsi qu'il apprend et qu'il parvient à construire une personnalité vocale crédible. On est loin des voix assez monocordes de Siri ou d'Alexa. Ça ressemble un peu au mode vocal de Chagipiti. Et pour avoir une idée précise, écoutez ce que ça donne, cette démonstration faite par Luc Julia, qu'on va retrouver un peu plus tard dans le courant de cette émission, car c'est lui qui m'a fait découvrir Maya, pour tout dire. Invité : [12:18] Hey there, welcome to the wild world of my headspace. Ok, stop, stop, don't start me there, let's talk about, you know, I'm in Paris right now, so can you tell me more about Paris ? Paris, huh? Oh la la la. So, you're indulging in croissants? I don't like the way you talk. I don't like the way you do the stuff. So, let's talk about Berlin. Berlin, yeah, I like Berlin. Berlin it is. Gritty, cool, and always evolving. What brings you to the German capital? Actually, I'm not there. I'm just trying to know where I can drink some good beer. Ah, a beer connoisseur. Okay, Berlin's your oyster. What kind of vibe are we going for? Dive barred? Try new microbeer? You know, beer with sausage. You know, big sausage with scent, mustard. I mean, I like that. Ah, you want the full Bavarian experience in Berlin. I get it. Scent, eh? You've got me picturing those smoky... Bon, on t'a compris. Monde Numérique : [13:23] Voilà, Maya, LIA, conversationnel, émotionnel. On entend effectivement qu'alimée du sentiment. C'est parfois troublant. La particularité aussi, c'est qu'il existe une version de Maya un peu allégée qui est disponible en open source. Et puis, Sésame AI, la startup derrière cette innovation, a de grands projets, car elle prépare également des lunettes connectées. Des lunettes qui permettraient d'interagir avec l'assistant continu toute la journée à la voix. Pas d'écran, pas de bouton, juste le son. Un produit concurrent des futures lunettes Orion de Meta, par exemple. L'idée derrière tout cela, c'est de faire oublier la technologie, de rendre l'assistant aussi naturel qu'un ami, encore plus convivial, encore plus chaleureux. On n'a pas fini de prendre ces créatures virtuelles pour des êtres humains et de tout confondre dans le monde qui vient. Invité : [14:18] Le débrief transatlantique. Monde Numérique : [14:20] Entre Montréal et Paris. Salut Bruno Guilherme Minetti. Invité : [14:25] Salut Jérôme Colombin. Monde Numérique : [14:27] Ravi de te recevoir dans Monde Numérique et merci de m'accueillir dans ton carnet, comme d'habitude, comme chaque semaine. Invité : [14:32] C'est tellement bien dit. Monde Numérique : [14:34] Bruno, cette semaine, on fête un anniversaire et alors les vieux observateurs de la tech que nous sommes, forcément, ça nous fait un petit pincement au cœur. Enfin, déjà 50 ans pour Microsoft, cette entreprise qui a vraiment marqué l'histoire de la tech. Moi, j'ai fait un édito sur ma chaîne ce vendredi. Toi, tu as fait un papier sur ton site, un papier intéressant intitulé d'ailleurs 50 ans d'héritage, d'erreur et de réinvention. C'est vraiment comme ça que tu vois l'aventure Microsoft. Invité : [15:06] Oui, parce qu'ils arrivent avec, évidemment, quand on regarde les dernières 50 années, c'est énormément de choses qu'ils ont apportées à la société, aux particuliers comme nos entreprises. C'est aussi des erreurs, et ça, c'est important de le dire, mais des erreurs à partir desquelles je pense qu'ils ont appris. D'ailleurs, je reviens sur, je trouvais ça tellement intéressant, je suis tombé là-dessus, sur Bill Gates qui parle de l'histoire de Windows Phone et d'Android et comment pour lui, c'est le moment le plus difficile de sa carrière quand il regarde les 50 ans, d'avoir raté. Oui, d'avoir raté. Et donc, la réinvention, parce qu'il y a eu des passages, je ne dirais pas à vide, mais il y a quelques années encore, on se demandait où était passé Microsoft. Et puis, un jour, je pense que c'est 2014, il y a un bonhomme qui arrive, Satya Nadella, et qui remet de l'ordre dans Microsoft. et puis c'est devenu l'entreprise que c'est devenu. Deuxième entreprise au monde. Et je ne sais pas si tu as été faire un tour sur le blog de Bill Gates, mais il a publié, j'avoue que je l'ai téléchargé parce qu'on est dans l'ordre de pièces archéologiques, le code source original de Windows. Monde Numérique : [16:24] Ah oui? Invité : [16:24] Oui, alors il l'a publié, tu peux le télécharger en PDF. D'ailleurs, dans l'article à la fin, il y a un lien pour aller le télécharger. Tu peux le faire imprimer, mettre ça sur le mur. Ah, c'est génial. C'est une œuvre d'art. Monde Numérique : [16:36] Ça devait être moins long que les dernières versions. Ça devait être moins chargé. Invité : [16:41] Ça tenait sur une ou deux grosses disquettes, cinq points. Mais toi, ça signifie quoi à 50 ans de Microsoft? Monde Numérique : [16:48] Écoute, moi, j'ai l'impression d'avoir grandi quasiment avec cette entreprise, en fait, parce que j'ai découvert Microsoft au début où je m'intéressais à l'informatique. Microsoft, c'était, MS-DOS, c'était le basique c'était un des basiques et puis ensuite Windows et, il y a eu toutes ces aventures donc Je ne peux pas dire que j'étais en admiration totale, mais ça faisait partie de mon environnement. Je me souviens d'ailleurs d'être allé sur le campus de Microsoft à Redmont. Invité : [17:19] Ça, c'est un pèlerinage. Monde Numérique : [17:21] C'est un pèlerinage. Mais j'étais comme un fou. J'étais comme un gamin à Disneyland. Invité : [17:26] As-tu visité la boutique ? Monde Numérique : [17:29] Oui, absolument. Oui, bien sûr, la boutique. Un truc de fou. J'ai vu le premier ordinateur sur lequel j'ai commencé, qui était un TRS 80, et qui était là comme une pièce de musée déjà. Alors que cette visite dont je te parle ça date d'il y a déjà un paquet d'années, mais voilà il s'est passé toute cette évolution et c'est vrai qu'on ne peut pas s'empêcher d'être admiratif, il y a une espèce de côté sombre à Microsoft, il y a eu toute une période assez noire au début des années 2000 où c'était le mal absolu ils ne représentaient. Invité : [18:00] Tout ce qu'on pouvait détester. Monde Numérique : [18:02] Exactement ils étaient trop puissants en fait moi j'avais un petit peu de mal du coup à être véritablement critiques par rapport à ça, pour les raisons que j'évoquais juste avant. Et puis aujourd'hui, je pense qu'il faut... C'est plus une aventure industrielle que technologique, en fait. Et on s'aperçoit, comme tu le dis, qu'ils ont à chaque fois su tirer parti de leurs erreurs, s'adapter. C'est un énorme paquebot et qui, malgré tout, arrive à manœuvrer. Voilà, on peut dire plein de choses. Je ne sais pas quoi. Windows est devenu une usine à gaz. Ils nous ont emprisonnés dans leur écosystème. On en paye les aujourd'hui avec toutes ces questions de souveraineté. Ça devient un vrai, vrai sujet qui est un peu inquiétant. On est prisonniers de l'écosystème Microsoft. Invité : [18:48] Mais tu sais, quand on parle de savoir se réinventer, c'est de regarder les trois dernières années, comment ils ont investi dans l'intelligence artificielle, avec leur placement dans OpenAI au début. Ce n'est pas évident de mettre plein de milliards là-dedans, puis finalement, bien, regarde, ça a porté fruit. Monde Numérique : [19:07] Oui. Voilà, c'est une date importante. J'espère qu'on sera là pour les 100 ans. Invité : [19:12] Je te confirme que je n'y serai pas. Je vais vérifier. Monde Numérique : [19:15] Moi, je ne vérifie pas ce genre de choses. Invité : [19:18] Mais si vous voulez le mettre dans votre agenda, donc le 4 avril 1975, c'était ce moment où deux petits jeunes, qui ont vraiment l'apparition ou le portrait de l'époque qui décide de révolutionner, de rendre l'informatique personnelle accessible à tous. Un peu comme Steve Jobs a essayé de le faire de son côté et on peut dire que les trois ont réussi. Monde Numérique : [19:44] Exactement. Bon, Bruno, plus récemment, et pour revenir à l'actualité chaude du moment, il y a ce tremblement de terre économique décrété par ton ami Donald Trump. Je dis ton ami parce que tu es plus proche de lui que moi, géographiquement seulement. Invité : [20:06] Merci. Monde Numérique : [20:08] Donc, cette histoire de droit de douane qui est un problème économique, politique, etc., mais qui concerne la tech parce que ça pourrait bien avoir un impact sur toute l'économie de la technologie. Invité : [20:21] Oui, c'est ça qui est intéressant. Puis, il y a comme deux aspects parce que la technologie qu'on utilise, mais physique, donc les ordinateurs, les microprocesseurs qui sont à l'intérieur, les téléphones et compagnie, ça, c'est une chose. Mais il y a aussi les services en ligne. Et ça, c'est un autre pan où là, on est en train de voir à quoi ça va ressembler. Mais si je reviens à la technologie physique en tant que telle, moi, j'avais une bonne pensée hier soir en voyant les tarifs qui étaient lancés par l'administration Trump. Quand je voyais, bien évidemment, on savait que la Chine allait y goûter. Ça, ils prennent cher. Oui, bien, ils prennent cher. Et là, c'est drôle parce qu'il y avait des joueurs qui disaient, et il y avait un mouvement, je pense à Apple, mais il y en a d'autres qui ont fait le déplacement latéral. Ils ont dit, on va sortir notre fabrication de Chine pour la faire dans les pays voisins, toujours en restant dans l'Asie du Sud-Est. Et puis, ils ont été notamment au Vietnam. Et là, quand tu regardes les tarifs qui sont mis sur les droits d'exportation des produits qui sont fabriqués à partir de Vietnam… 46 %. Tu te dis, Apple, qu'est-ce qu'ils vont faire avec ça? Est-ce qu'ils vont se mettre à hausser tout le prix de tout leur équipement, alors qu'une bonne partie de leur fabrication vient de là maintenant? Monde Numérique : [21:35] Oui, oui, c'est énorme. 46 % pour le Vietnam. En ce qui concerne la Chine, dont tu parlais, parce qu'ils ont encore quand même des choses qui sont fabriquées en Chine, ils étaient à 20 %, ça va passer à 34 %. Donc ça, concrètement, ça va se traduire par une augmentation des prix des produits Apple, incontestablement. On parle d'Apple parce que c'est le plus emblématique, mais ça risque de concerner tous les fabricants, toutes les marques. Ça, c'est pour la partie matérielle, tu l'as dit, des produits de marques américaines qui vont ensuite importer en Europe. Et sur les logiciels, j'ai vu passer beaucoup de messages de personnes inquiètes ici en France qui disent, nous, on est tellement dépendants des logiciels américains, outre les questions de souveraineté technique, etc. Est-ce qu'on va aussi devoir en payer, en faire les frais ? Est-ce que ça va, augmenter le prix des licences Microsoft, précisément ? Invité : [22:30] Oui, de bien, tout de suite. Monde Numérique : [22:31] Oui, ou Adobe ou autre, bien sûr. Alors ça, en fait, ce n'est pas impossible, même si ce n'est pas mécanique, puisqu'il n'y a pas les mêmes taxes sur les produits dématérialisés que sur les produits physiques. Mais ce qui peut se passer, c'est que Microsoft ou Adobe ou autre, peut-être vont devoir s'approvisionner auprès d'autres pays. Et donc, ça va, eux, leur coûter plus cher. À ce moment-là, ils risquent d'augmenter leur prix. Et si, en plus, face aux mesures de Donald Trump, l'Union européenne ou chaque pays européen décide de contrer, enfin, de les énerver en imposant des droits de douane en retour, des augmentations de droits de douane, là aussi, ça fera augmenter les prix des licences. Mais pour l'instant, il ne faut pas effrayer tout le monde. Pour l'instant, il n'y a rien de joué dans ce domaine. Mais c'est un scénario possible. Invité : [23:20] Oui, mais ton mot est tellement juste si on veut les énerver. Parce que je voyais, c'était dans un quotidien parisien, mais je ne me souviens plus lequel, qui disait, ben ouais, nous, on va les attaquer sur le numérique, sachant que c'est hyper présent maintenant en Europe. Mais bon, de l'autre côté, les bons vieux Américains, eux, ils disent, ben, on va taxer les bouteilles de vin. C'est comme le symbole français. Monde Numérique : [23:40] Oui, ça, c'est toujours. À chaque fois, ils nous ressortent les bouteilles de vin. Écoutez, les mecs, vous ne boirez plus de faim français. Tant pis pour vous. Invité : [23:46] C'est ça. Prenez votre Californien, puis ça suffira. Monde Numérique : [23:49] Oui, tant pis pour vous. Il est pas mal. Invité : [23:50] J'ai vraiment hâte de voir ça va être quoi. Là, on va laisser passer les jours, mais de voir qu'est-ce que ça va être la réaction. Mais j'avoue que moi, je suis très surpris parce qu'évidemment, du point de vue du Canada. Monde Numérique : [24:02] Vous êtes concerné aussi. Invité : [24:04] On était les premiers attaqués avec le Mexique et c'était toujours 25 %, 25 %, 25 %. Finalement, lorsqu'on dépose les bulletins, on s'est rendu compte que là, tout ce qui est couvert par l'entente de commerce, déjà existant entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, ça reste la même chose, donc ils ne sont pas touchés par ces tarifs-là. Et puis, l'aluminium et l'acier, c'est 25 %, mais si on le savait, mais le reste, c'est seulement 10 %. Alors qu'on s'attendait à avoir 25, peut-être 35, peut-être 50 %. Mais là, finalement, ils se sont calmés par rapport au Canada, alors qu'ils ont décidé d'aller parsemer la planète de cette nouvelle guerre de tarif douanier. Monde Numérique : [24:51] On n'est pas sortis de l'auberge, moi, pas Bruno. À part ça… De quoi penses-tu dans ton carnet cette semaine? Invité : [24:59] Écoute, c'est drôle que tu me poses la question parce que je me posais moi-même cette question-là jusqu'à ce matin quand j'ai fait le tour de mon sommaire. Non, non, je fais des blagues. Mais notamment, je parle d'une norme qui va peut-être t'intéresser, c'est la Badge AI. Alors, imagine-toi qu'il y a quelqu'un qui, de chez lui, a pensé à développer une norme qui permet de savoir le degré d'utilisation de l'IA dans la création d'un texte, d'une vidéo, une photo ou d'une musique. Et donc, ça va de 1 à 4 selon le niveau d'utilisation de l'IA. Donc, si c'est légèrement ou si c'est totalement créé par l'IA. Et je trouve ça intéressant. Alors, je parle aux créateurs de cette norme. Évidemment, lui, il souhaite que ça soit adapté par les créateurs. Sinon, je parle beaucoup d'intelligence artificielle, mais d'encadrement, notamment avec des gens qui représentent des spécialistes des ressources humaines. Monde Numérique : [25:57] C'est dans les entreprises. Invité : [25:58] C'est l'ordre professionnel des conseillers. Exactement. Alors, je parle, ils viennent de déposer un mémoire sur le sujet au gouvernement qui est en train de se faire une tête là-dedans. Alors, on va voir. Puis sinon, j'ai une entrevue avec Martin du tout. Et lui, c'est un spécialiste de l'achat et de la vente d'entreprises. Et on parle parce que là, c'est une situation où il y a bien des gens qui se disent, dans quoi devrions-nous investir dans cette ère plus ou moins stable? Ben justement alors il me parle du monde du numérique et comment il aide des entreprises et des investisseurs à acheter et vendre dans ce contexte-là et c'est fort intéressant on se tient si tu as des auditeurs qui veulent investir au Québec et bien je te les envoie dès que. Monde Numérique : [26:43] J'en entends parler. Invité : [26:44] Merci beaucoup je. Monde Numérique : [26:45] Te souhaite bonne route et bonne fin de podcast mon cher Bruno et puis à la semaine prochaine. Invité : [26:49] Pareil salutations à tes auditeurs ciao ciao, Monde numérique, le meilleur de la tech. Monde Numérique : [27:16] Le meilleur de la tech avec, tout à l'heure pour la suite de l'hebdo, les géants du numérique à la recherche d'énergie décarbonée pour alimenter leur data center géant. C'est un enjeu environnemental et on en parle avec Julien Villeret, directeur de l'innovation d'EDF. Avant cela, on va retrouver Luc Julia pour L'Humeur de Luc Julia, un rendez-vous mensuel dans Monde Numérique. Le co-inventeur de Siri va nous parler de Siri justement le retard d'Apple en matière d'intelligence artificielle et puis aussi de la folie Ghibli sur chat GPT mais avant cela, direction VivaTech vous savez le rendez-vous tech à Paris ce sera début juin et je reçois Pierre Louette des Echos le parisien co-organisateur du salon, Les interviews qui vont suivre sont proposées en version intégrale si vous écoutez Monde numérique l'hebdo premium sur Apple Podcast ou Spotify. Sinon, retrouvez-les en épisodes séparés. Long format, la semaine prochaine sur toutes les plateformes de podcast. Bonjour Pierre Louette. Invité : [28:20] Bonjour. Monde Numérique : [28:20] PDG du groupe Le Parisien Les Echos et co-organisateur du salon VivaTech 2025 qui aura lieu donc du 11 au 14 juin. Cette édition 2025 de VivaTech, Pierre Louette est, je crois que c'est intitulé Nouvelles Frontières, et l'invité d'honneur, c'est le Canada. Pourquoi ce choix ? C'est quoi ? C'est un choix politique ou c'est purement technologique ? Invité : [28:43] Non, c'est un choix, on va dire, technologique. C'est aussi les rencontres. Il faut préciser, à la lumière de l'actualité la plus récente, que le choix a été effectué plutôt en septembre-octobre dernier, donc avant les nouveaux soubresauts que l'on connaît. Monde Numérique : [28:59] Oui, nord-américains. Invité : [29:00] Nord-américains, voilà. Moi, il se trouve, d'ailleurs, c'est un élément parmi d'autres, mais moi j'étais il y a un an exactement au Canada et aux Etats-Unis pour rencontrer toute une série d'acteurs des médias et de l'IA, et j'avais été à Toronto et j'ai vu la plateforme, l'espèce de cluster, de hub d'IA Vector à Toronto, qui a produit énormément d'entreprises et de scientifiques, et d'ailleurs prix Nobel dans ce domaine-là. Donc voilà, le Canada est vraiment un des grands pays de l'IA. Et par ailleurs, on a chaque année un country of the year, un pays de l'année mis à l'honneur on a eu l'Inde on a eu la Corée du Sud puis le Japon qui voulait montrer qu'il était un pays de la tech et qu'il voulait le redevenir et là le Canada qui a beaucoup à raconter ça se passe comme ça, peut-être qu'un jour on aura le Brésil par exemple qui est lui aussi un pays qui veut se montrer sur la scène de la tech on ne sait pas encore mais chaque année on fait ce choix. Monde Numérique : [29:54] Bien sûr. Bon, je vais vous poser la question bateau. Alors, quelles vont être les tendances, les grandes thématiques cette année à Vivatech ? Invité : [30:03] Alors, j'ai l'impression qu'on approfondit des tendances qu'on a forcément déjà un peu esquissées les années précédentes. D'abord, au-delà des tendances thématiques sur lesquelles je vais revenir, on a un esprit global à Vivatech, c'est de donner à voir la tech du monde. Donc, il y a 160 nationalités qui seront là, plus de 50 pavillons, plein de pays d'Afrique, des pays du monde entier. Invité : [30:31] Je dis ça souvent parce que je l'ai vécu. Jadis, on devait aller à Las Vegas, au CIS, pour voir la tech, et notamment pour voir la tech française. Aujourd'hui, on voit à Vivatech la tech française et la tech du monde. Donc, les pays rivalisent souvent d'envie de se présenter. Donc, c'est global, ce qui est bien dans une époque où on parle à nouveau de frontières, de frontières tarifaires. de, voilà, nous, on est absolument à la tech, c'est global, et Viatek, c'est global. Après, les tendances, ça sera encore plus que l'an dernier, vraiment, la grande année de l'IA. Je ne sais pas s'il n'y aura pas plusieurs grandes années de l'IA. L'IA, on le voit bien, elle est absolument partout. Elle était déjà à Vivatek les années précédentes, mais là, chacun veut montrer ce qu'il en fait, comment il s'en sert, comment il la domine, comment il la développe. Et puis, c'est toutes les nouvelles frontières du business, et notamment l'utilisation de l'IA dans les domaines qu'on a tracé depuis longtemps, donc les mobilités, la santé... Mais l'extension des capacités de l'homme à faire des travaux complexes, la robotique, il y a des sous-ensembles qui sont montrés. Invité : [31:35] Et la géopolitique, effectivement, est un peu une nouvelle dimension là-dedans. On aura des startups qui interviennent dans le domaine de la défense. Ce n'est pas incompatible avec les domaines de la responsabilité environnementale. C'est vraiment, comme on le sait, souvent de la défense que viennent des innovations qui ensuite sont utilisées dans le monde civil. Et puis malheureusement, le monde a remis à l'ordre du jour ce genre de questions-là. Ce n'est pas Vivatec qui l'a fait, mais on est au milieu du monde dans lequel nous vivons. Monde Numérique : [32:03] Pour ceux qui ne sont jamais venus à Vivatec, comment est-ce que vous le définissez ? À quoi sert Vivatec ? Qu'est-ce que c'est et à quoi ça sert ? Invité : [32:10] Alors Vivatec, c'est d'abord un événement. Ce n'est pas un salon, pour le définir négativement. C'est un événement, c'est-à-dire qu'à VivaTech, on va faire l'expérience concrète pendant quatre jours, trois jours B2B plutôt pour les professionnels, et un jour grand public le samedi, où là on voit des familles avec des landos, faire l'expérience de la tech. On la voit déployée pour de vrai. Ce n'est pas des, comme on dit, des slides, des transparents, on disait jadis, ou des feuilles de papier sur lesquelles il y aurait des concepts décrits. On voit les choses. Moi, c'est à VivaTech que j'ai vu. D'abord, j'étais à l'époque chez Orange, donc j'étais un peu consommateur ou sponsor de bibliothèque et on voyait le futur on se disait ah il y aura des taxis volants moi j'en ai vu dans Blade Runner il. Monde Numérique : [32:53] N'y en a pas encore beaucoup. Invité : [32:54] Alors ils n'ont pas décollé complètement mais non ils ont été interdits je crois certains mais en tout cas bon alors je prends un deuxième exemple que vous avez vous fait rire aussi mais il y avait des taxis, qui survolent la Seine bon ça n'a pas été complètement autorisé non plus, mais par contre on a vu les premiers par exemple des robots quadrupèdes qui ressemblent un peu à des chiens robots on sait que certains maintenant sont utilisés pour faire de la livraison dans des endroits compliqués voilà donc, C'est quand même une vision du futur qui va advenir. Ce n'est pas un futur hyper lointain quand même. Et d'ailleurs, les premières sociétés qu'on a pu accueillir à VidaTech ou qu'on a vues comme exposants, entre-temps, une partie d'entrée sont devenues des licornes, sont devenues des nantes sociétés qui ont des noms importants. Donc, c'est voir le futur de la tech, voir la tech en action et voir... Et puis alors, pour les milliers de startups qui viennent, on parle de 13 000 startups, 14 000 peut-être cette année qui viendront, du business. Donc, c'est assez concret. C'est un chiffre que je cite souvent. On pense que pour la plupart des startups qui viennent, 40% de leurs contacts commerciaux de l'année sont faits à Vivatel. Un peu moins de la moitié de tout ce qui est génération de contacts pour des distributeurs, des acheteurs, des partenaires, des gens qui vont financer. Donc, c'est vraiment une sorte de foire aussi, très intense du commerce. Monde Numérique : [34:20] Oui, il y a du concret. Alors, malgré tout, vous dites on voit le futur, c'est vrai, mais, et puis malgré l'importance et l'aura que Vivatec a réussi à acquérir au fil des années, c'est vraiment un rendez-vous qui s'est imposé, en tout cas en France et aussi, à l'échelle internationale, c'est vrai qu'on commence un peu à parler à l'étranger. Malgré tout, c'est pas là par exemple que les grandes entreprises de technologie font leurs annonces et présentent leurs nouveaux produits, c'est-à-dire que On peut voir parfois des implémentations de choses qui ont été annoncées ailleurs, mais on a l'impression que ce n'est pas encore le rendez-vous attendu par les marques pour dévoiler des nouvelles choses. Invité : [35:03] Ce n'est pas tout à fait vrai, en fait, parce que depuis des années, on a à Vivatech, c'était particulièrement le cas dans le domaine de l'automobile, c'est-à-dire que Audi a montré la première version d'un véhicule futuriste. Il y a des, j'ai le souvenir en tête, mais il y en a beaucoup d'autres à citer, si, si, il y a vraiment des sociétés qui attendent Vivatech pour montrer quelque chose qui n'a pas été montré ailleurs. Moi je peux comparer j'étais au CIS et à la Zegas quelquefois dans ma vie le CIS c'est vraiment une sorte d'énorme barnum foire, avec y compris des tout petits fabricants de boulons ou d'éléments informatiques, je ne sais pas si vous avez été dans les à-côtés donc ça mélange vraiment le très grand et le très petit c'est un petit peu comment dire. Invité : [35:46] Surdéveloppé on va dire mais il n'y a pas tellement plus de visiteurs et il n'y a pas tellement plus de business qui s'y fait donc si il y a des gens qui réservent des lancements à VivaTech. Et il y a surtout beaucoup de gens qui viennent, beaucoup de pays qui viennent montrer en quoi leurs régions, leurs industries sont en avance ou d'ailleurs méritent de s'exporter. Il y a un certain nombre de pays dans le monde. C'est peut-être une chose aussi qui est importante à dire pour le Canada. Et au fond, je faisais ce parallèle assez inattendu avec Israël parce que ce sont deux pays de taille assez violemment différente. Ça, vous l'aurez pressenti. Mais dans les deux cas, ce sont deux pays qui n'ont pas un marché intérieur énorme. Et donc, ce sont des pays pour lesquels, quand on crée une boîte, l'avenir, c'est quand même l'international. L'avenir, c'est le monde. Et la tech, elle permet ça. Voilà, donc, on a des innovations qui sont dévoilées, mais on a surtout beaucoup de gens qui veulent se rencontrer et se frotter les uns aux autres et montrer tout ce qu'ils peuvent apporter au monde de la tech. Monde Numérique : [36:41] Merci beaucoup, Pierre Louette, PDG du groupe Le Parisien Les Echos. Et donc, on se retrouve à Vivatech à partir du 11 juin 2025. Invité : [36:48] Volontiers. Merci. Monde Numérique : [36:56] Bonjour Luc-Juliat, co-inventeur de Siri, directeur scientifique de Renault, expert, docteur en intelligence artificielle, il faut le rappeler quand même. Très heureux de te retrouver comme chaque mois dans le monde numérique pour que tu nous livres un peu ton regard, ton humeur sur l'ActuTech. Et ce mois-ci, ça ne t'a pas échappé, Luc, qui a eu en quelques jours cette espèce de phénomène incroyable, ce déferlement sur le générateur d'images de Chajipiti, nouvelle version, encore plus puissant, et qui est donc capable maintenant de fabriquer des images, et notamment à la manière du studio Ghibli, du studio japonais, très célèbre dans le domaine des mangas, etc. Et alors, tout le monde s'y est mis, mais je crois que ça t'a un petit peu énervé, toi. Invité : [37:42] Moi aussi, je suis un énervé permanent. Mais là, je suis énervé pour deux choses. Avec Ghibli. Alors déjà, moi, je ne connaissais pas le manga. Je ne suis pas fort là-dedans. Mais par contre, évidemment, comme tout le monde, j'ai vu comment les gens l'utilisaient. Et ils utilisent ça n'importe comment. Et en fait, c'est grave. C'est très, très grave. Parce qu'ils filent des images. Des images de famille, en général. Des images d'eux-mêmes. Tous les gens font des selfies depuis très longtemps. Ça fait longtemps qu'ils filent leurs images au Facebook et autres réseaux sociaux. Mais là, ça en devient grave parce qu'on a envie de faire toute ta famille parce que c'est cute, c'est mignon, c'est sympa. Et donc, tu te retrouves avec des images qui sont aspirées complètement par OpenAI, qui, du coup, créent une base de données absolument gigantesque de gens, de vrais gens qui seront modifiés, transformés pour pouvoir créer ou générer d'autres vrais gens. Mais le problème, c'est qu'il y en a qui vont ressembler beaucoup à des vrais gens. Et donc, du coup, cette base de données d'images, de photographies de vrais gens, elle va être utilisée certainement à mauvais escient, à un moment donné. Ça veut dire pour générer les trucs qui sont dans des situations où tu ne veux pas forcément te retrouver. On connaît les trucs de porno qui sont faits, les trucs pédophiles, etc. Et là, avec le nombre d'images qui sont. Invité : [39:11] Aspirées, il y a eu d'énormes chances que des choses vont être générées très mauvaises. Et certains vont se reconnaître, même si c'est, encore une fois, si c'est censé modifier, les images génératives, ça ne prend jamais l'image exacte. Mais là, il va y avoir tellement d'images, il y a tellement de choses, il y a des probabilités non négligeables pour que ces images se retrouvent dans des situations où on n'a pas envie de se retrouver. Donc ça, c'est très embêtant parce que... Monde Numérique : [39:45] Est-ce que ça veut dire que notre propre image risque vraiment d'être utilisée ? Mais c'est déjà le cas. Je veux dire, aujourd'hui, tu peux aller piquer des images, même des vidéos sur Internet. Invité : [39:55] Normalement, il y a des copyrights, normalement. Même si tu ne donnes pas... Il faudrait que tu donnes ton consentement. Monde Numérique : [40:02] Mais OpenAI, il ne sait pas trop ce que c'est, les copyrights. Invité : [40:04] Oui, je sais bien. Mais là, tu donnes ton consentement implicite, parce que tu la files, tu donnes ta photo. Donc, tu ne peux pas aller après dire, « Attends, les gars, tu m'as piqué ma photo. » Non, c'est toi qui lui donnes la photo. Sur Internet, tu peux toujours dire j'avais une photo sur Internet, je n'avais pas donné les droits à quelqu'un pour l'utiliser. C'est ce qui s'est passé d'ailleurs dans les procès actuels qui se passent avec Stable Diffusion et Getty Image, par exemple. Getty Image dit qu'on n'a pas donné les droits explicites pour que vous alliez sucer toutes nos données qui sont sur Internet disponibles. Mais il y a le watermarking qui dit que c'est... Donc ça, c'est embêtant. Le deuxième problème, Le deuxième problème, c'est que ça prend énormément d'énergie, ce truc. Donc là, il y a des millions de personnes, comme tu as dit, qui ont utilisé depuis que c'est sorti, qui l'ont utilisé. Mais c'est un trou énergétique absolument extraordinaire. Donc non seulement en électricité, on en a déjà parlé, mais aussi en flotte. Il faut toujours se rappeler que l'eau est une ressource qui est beaucoup utilisée dans les data centers pour refroidir ces data centers. Et ces millions de générations d'images utilisent des millions de litres d'eau, gâche, l'on dit trop d'eau. Monde Numérique : [41:21] Luc, autre sujet dans l'actualité en ce moment, c'est l'arrivée, alors c'est quelque chose que tu connais très très bien, c'est un sujet que tu connais, enfin tu connais très bien ce sujet-là, c'est donc l'arrivée en France maintenant d'Apple Intelligence, désormais disponible, et Apple Intelligence, la promesse d'Apple, c'était de nous offrir un Siri un peu plus intelligent. Bon, ben Siri, c'est ton bébé, à l'origine, et je sais que tu n'es plus dans la boucle, mais le Siri promis par Apple, n'est pas au rendez-vous. Siri, il y a la ramasse. Invité : [41:53] Déjà, juste un mot marketing de génie. On en a peut-être déjà parlé, je ne m'en rappelle plus, mais AI, Apple Intelligence, c'est du génie. Ils se sont réappropriés l'AI. Donc ça, c'était fort. Artificial Intelligence, Apple Intelligence, AI, magnifique. Donc ça, coup de génie quand même d'Apple une fois de plus en marketing. Maintenant, en exécution, c'est à pleurer. Effectivement, ils sont à la ramasse complète. On a dit que Google était à la ramasse par rapport à OpenAI, etc. Eux, ils sont à la ramasse complète depuis longtemps sur les IA génératives. Mais il y a un petit coup de génie quand même qu'il faut noter parce que comme ils savent très bien qu'ils sont à la ramasse, ils ont quand même réussi à intégrer OpenAI, justement. Donc, Chagipity dans le machin où c'est Chagipity qui porte tout le coup. C'est-à-dire que eux, Apple, ils payent zéro. Invité : [42:48] Et qu'est-ce qu'ils font ? Ils apprennent. Donc, ils apprennent ce que les gens sur leur téléphone vont faire et donc ce qui va être dirigé le plus vers OpenAI, quelles sont les requêtes les plus souvent demandées et tout ça. Et ça, je peux t'annoncer officiellement, même si j'en sais rien, que dans quelques mois, ces trucs-là, ça va rentrer dans Siri, ça n'aura plus dans OpenAI. OpenLight aura essuyé les plâtres et Apple va récupérer les lauriers là-dessus. Mais bon, pour ça, il faut effectivement qu'ils travaillent un peu. Invité : [43:21] C'est pas nouveau. Si tu te rappelles, Siri est sorti en 2011. En 2013-2014, Siri ne gagnait plus. Siri n'était plus numéro 1, même si pendant deux ans, ça a été des trucs extraordinaires. Mais en 2013-2014, c'est quand il y a eu le deep learning qui est arrivé. C'était tout basé sur le machine learning, les trucs qui était avant. Donc, le deep learning arrive en 2013-2014 et Amazon arrive aussi à ce moment-là avec Alexa. Et Alexa est une révolution. Encore une fois, il faut faire attention à la révolution. Mais elle est une révolution dans la qualité. Alexa est en train de battre Siri en 2014 parce que c'est bien meilleur, ça réagit mieux, ça a l'air mieux comme ça. Et c'était mieux parce qu'ils utilisaient effectivement du deep learning, ce que Siri a mis 3 ans à prendre comme virage. C'est-à-dire que c'est qu'en 2017 que Siri a rattrapé un peu Alexa, a recommencé à rattraper Alexa et Google d'ailleurs aussi, qui faisait Google Home à l'époque. Donc. Invité : [44:20] C'est un diesel, Apple. C'est-à-dire qu'ils ont du mal à vraiment innover dans ces machins-là. Ils vivent sur leur laurier, et ils en ont beaucoup. Invité : [44:36] Et donc, prendre une nouvelle technologie, l'intégrer, c'est compliqué. Parce que ce qu'on a, ça marche bien. Pourquoi s'emmerder à faire quelque chose qui va être potentiellement, qui ne va pas marcher ? Mais on voit que le marché est en train d'adopter le machin, c'est ce qui est passé avec Alexa. Et bon là on se pousse à faire le truc et donc c'est quand encore une fois 2017 que Siri est devenue à peu près au même niveau qu'Alexa à nouveau et puis là bon 2022. Invité : [44:59] Arrivent ces idées génératives bon on va attendre un peu comment ça se passe, on va regarder 2025, 3 ans plus tard, on commence à se sortir un peu les doigts, et on dit bon ben voilà on va piquer un peu les trucs d'Open&A et on va voir comment ça marche et on va prendre encore un an avant de faire des trucs et là les machins, les features Les features qui arrivent en Europe ne sont pas les mêmes que celles qu'on a nous ici aux Etats-Unis. Nous, on a un peu plus de features parce qu'il y a la peur des DMA, DSA, des RGPD, tous vos AI act et tous les machins que vous avez en Europe. Donc, effectivement, toutes les features ne sont pas déployées. Et les features qui sont déployées en Europe font un peu pleurer. Ça ne sert pas à grand-chose. Il y a un peu... Il y a un générateur d'images, Il y a un peu de résumé, résumé des e-mails. Bon, voilà. Donc, c'est un peu triste par rapport à ce qu'on a vécu dans les trois dernières années, d'accord, avec tout le reste. Mais encore une fois, c'est un diesel et je prédis que l'année prochaine. Invité : [46:04] En septembre, ils vont annoncer deux, trois trucs encore. Et puis, en juin, en septembre. Et puis, en 2026, on va avoir quelque chose qui sera beaucoup plus intégré, un Siri qui sera un peu musclé à l'intelligence artificielle générative qui va être beaucoup plus dans les dialogues ça va profiter des avancées aussi là-dedans et on va pouvoir la couper elle va être beaucoup plus sympa mais il va falloir attendre au moins un an et on va voir disparaître OpenAI de son spectre parce qu'ils auront bien essoré et bien utilisé Merci. Monde Numérique : [46:45] Luc, Julia, ravi, comme d'habitude, et c'est un plaisir de vous écouter. Et si tu es d'accord, on se retrouve le mois prochain. Invité : [46:53] Avec plaisir, on aura plein de trucs nouveaux, je suis sûr. Monde Numérique : [47:01] Bonjour Julien Villeret. Invité : [47:03] Bonjour Jérôme. Monde Numérique : [47:04] Directeur de l'innovation d'EDF, ravi de vous retrouver comme chaque mois dans Monde Numérique en partenariat avec EDF. Julien, c'est la course en intelligence artificielle, je n'apprendrai rien à personne. Derrière l'IA, on le sait, il y a les data centers, avec beaucoup d'annonces d'ailleurs à ce sujet, mais les data centers, ce sont des gouffres énergétiques. Et pourtant, les opérateurs du numérique ont promis d'aller vers moins de consommation énergétique, ou en tout cas moins d'émissions de gaz à effet de serre. Alors, comment est-ce qu'on résout cette équation ? Est-ce que c'est possible ? Invité : [47:36] Alors, c'est très compliqué, mais il y a une voie, c'est possible. Et évidemment, le sujet est très technique, mais je vais essayer d'être vraiment le plus simple possible parce que c'est un sujet absolument fondamental pour notre avenir à tous, surtout les passionnés de la tech. Si on veut pouvoir continuer d'utiliser tous nos devices et toute cette intelligence artificielle sans trop mauvaise conscience, c'est vraiment quelque chose d'absolument clé. Alors, je ne sais pas si vous vous souvenez, mais dans les années 2020. Invité : [48:03] 2015, 2020, tous les grands de la tech, les Microsoft, les Amazon, les Apple, ont tous dit qu'ils allaient être neutres en carbone en 2030. 2030, en fait, c'est dans cinq ans. Donc, on y est là. C'est vraiment tout de suite. Et ils y croyaient, en particulier en décarbonant leur data center. Mais l'arrivée de l'IA, les consommations énormes de ces nouveaux data centers dits hyperscalers, c'est-à-dire des data centers qui consomment une énergie en particulier absolument colossale, fait qu'ils se disent qu'on ne va peut-être pas y arriver. Et donc, c'est Google en particulier qui a fait ce constat en 2020 et qui s'est dit « Eh bien, moi, je vais essayer de faire émerger sur le marché des offres de fournitures d'électricité qui seront décarbonés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On appelle ça dans notre jargon les CFE 24-7, donc les Carbon Free Energy 24-7. En gros, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que jusqu'à présent, quand on disait mon data center est alimenté en électricité décarbonée, ce que tous les grands de la tech font déjà ou annoncent déjà, en fait, on fait un rapport, mais annuel, entre la consommation et la production. Mon data center consomme 100. Invité : [49:16] Donc, je vais m'assurer que dans le pays où je suis, il y a au moins 100 de production d'électricité décarbonée. Donc, décarbonée, ça veut dire renouvelable, nucléaire, donc des éoliennes, des panneaux solaires, du nucléaire, je l'ai dit, de l'hydraulique, etc. Et ça, évidemment, ça marche dans des pays où l'électricité est déjà largement décarbonée. Donc, en France, vous le savez, 97% d'électricité décarbonée, mais en Suède aussi, où il y a beaucoup d'hydro, ou au Québec, où il y a beaucoup, beaucoup d'hydraulique aussi. Enfin, cette logique, elle est quand même très, très bancale parce que... Qu'en fait, on fait une moyenne annuelle, mais il y a quand même un grand nombre d'heures où l'électricité, elle est produite en fait à base de charbon ou de gaz, y compris dans ces pays. Donc, Google, d'ailleurs, le disait dans un papier qui date de 2020, dans un article, son électricité consommée réellement, en fait, elle est décarbonée à 96% dans certains pays, mais seulement à 3% dans d'autres. Donc, dit autrement, il y a des pays où ils ont seulement 3% d'électricité propre, ce qui est quand même pas tout à fait à la hauteur des engagements qu'ils ont pris. Monde Numérique : [50:16] On peut les citer sans les marquer au fer rouge ? Invité : [50:20] Oui, alors, non, mais par exemple, pour prendre des pays qui peuvent paraître, ça peut paraître un peu caricatural, mais tous les pays en ce temps, dont le nom se termine en ce temps, en Europe, clairement, sont des pays très, très carbonés. La Pologne est un pays très, très carboné. L'Allemagne est un pays très, très carboné, qui produit principalement à base de charbon et de gaz. Les États-Unis sont assez carbonés, puisqu'il y a beaucoup de centrales thermiques également aux États-Unis. Donc, en fait, c'est vraiment dans tout type de pays et de géographie, et là je ne parle pas de la Chine, je ne parle pas de l'Inde, etc., qui sont des pays qui se décarbonent vite, mais qui gardent encore une production carbonée extrêmement importante. Donc l'idée de cette décarbonation complète de l'électricité des data centers, elle réclame de la tech, elle réclame vraiment une révolution technologique pour pouvoir, au lieu de regarder le sujet à un pas annuel, le regarder chaque heure. C'est-à-dire, chaque heure, on regarde, jour comme nuit, hiver comme été, on regarde s'il y a bien du solaire, de l'éolien, du nucléaire, de l'hydraulique, de la géothermie, etc., qui vient répondre aux besoins de mes data centers. Invité : [51:23] Et donc, pour arriver à ça, évidemment, cet objectif de 100% d'électricité décarbonée en 2030, qui est donc cette ambition de Google, de Microsoft et de tous les autres, Ça veut dire qu'il faut être capable de suivre, heure par heure, à la fois la consommation de chaque data center, mais aussi les moyens de production qui sont mis en route en face. Et donc, ça, c'est évidemment quelque chose qui est assez compliqué, mais on a des solutions techniques et technologiques. Et par exemple, il y a une solution qui est très connue. Il y a une startup danoise qui s'appelle Electricity Map, qui est très connue des connaisseurs, qui couvre 230 régions dans le monde. Parce qu'un pays, en fait, peut correspondre à plusieurs régions, par exemple aux USA. Et vous pouvez tous l'utiliser sur votre smartphone, Electricity Map vise à justement donner en temps réel l'émission de CO2 des moyens de production, de chaque moyen de production. Invité : [52:15] En l'occurrence des pays où ils sont présents, pour pouvoir faire ce matching. Donc, c'est vraiment quelque chose, qui est très fin, qui est très technique, parce qu'il faut que je puisse savoir à n'importe quel moment, combien j'ai d'éoliennes qui tournent et quelle électricité elles produisent, combien j'ai de panneaux solaires qui reçoivent les rayons lumineux et combien ils produisent, et etc., etc., pour chacun des actifs, finalement, de production, et pas l'ensemble agrégé de toutes les centrales. Monde Numérique : [52:47] Et alors, question, là, on parle au futur, on parle au présent, il y a déjà des data centers qui sont pluggés sur ces installations ? Invité : [52:55] Exactement, et il y a déjà des data centers qui font ce travail de modulation finalement de leur consommation en fonction du moment et du type d'électricité disponible sur le réseau, mais il y a aussi surtout des contrats d'approvisionnement qui sont passés. Par exemple, il est public, donc je peux le dire, Microsoft l'a annoncé, Microsoft a fait un grand appel d'offres européens pour justement que des fournisseurs d'électricité comme EDF et comme beaucoup d'autres en Europe soient capables de lui fournir cette électricité garantie 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, zéro carbone. Et c'est quelque chose de très complexe. Je crois qu'on l'a compris avec mon explication. Donc, ça demande beaucoup de travail. Mais on est tous, tous les opérateurs et les fournisseurs d'énergie et les producteurs d'énergie sont en train de travailler à ces offres. Donc, c'est une réalité ici et maintenant. Mais comme je l'ai dit, tous les grands de la tech se sont donnés jusqu'à 2030 pour réussir ce pari. Donc, il nous reste 5 ans pour finalement réussir d'un point de vue mondial. Donc, c'est vraiment quelque chose qui est pour tous les opérateurs et les producteurs et les fournisseurs d'énergie d'être capable de fournir ces contrats très spécifiques, garantis, électricité verte, tout le temps, toute l'année, chaque heure, quel que soit le temps, quelle que soit la consommation, même quand il fait très froid, même quand il fait très chaud. Bref, c'est un enjeu assez extraordinaire. Monde Numérique : [54:10] Merci, Julien Villeret, directeur de l'innovation d'EDF. C'est fini pour Monde Numérique, l'hebdo du 5 avril 2025. Merci d'avoir écouté cette émission jusqu'au bout. Merci pour votre fidélité. Merci pour vos dons à vous qui avez contribué, car vous pouvez soutenir financièrement, si vous le souhaitez, Monde Numérique. Monde Numérique : [54:40] Et vous êtes déjà plusieurs à participer de manière régulière, d'ailleurs. Sachez qu'évidemment, c'est un geste qui est très, très apprécié. Alors, sans mettre la main au porte-monnaie, n'hésitez pas à mettre des petites étoiles sur Apple Podcast principalement pour ce podcast qui contribue à son référencement, à sa visibilité. Vous pouvez m'envoyer des messages sur les réseaux sociaux, sur les plateformes de podcast éventuellement, sur le site mondenumérique.info. Je serai ravi de vous lire et de vous répondre. On se retrouve samedi prochain. D'ici là, ne ratez pas, si vous ne les avez pas entendus, les interviews en version intégrale. Disponibles en épisodes séparés sur le fil du podcast Monde Numérique. Et puis, des vidéos sur la chaîne YouTube de Monde Numérique. Vous pourrez retrouver notamment ce week-end mon édito sur les 50 ans de Microsoft ou encore l'interview de Benoît Grinemwald sur la sécurité des messageries instantanées. C'est donc sur la chaîne YouTube de Monde Numérique. Vous pouvez vous y abonner. Monde Numérique : [55:44] Voilà, passez une très bonne semaine, pleine de tech. Salut !
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