Cette semaine : Sora 2, le nouvel outil de génération vidéo d'OpenAI, pousse les limites du réalisme… et donne naissance à un réseau social de deepfakes. À Hollywood, une actrice virtuelle affole les professionnels du cinéma. Et pendant ce temps, un rapport du Shift Project alerte sur l’explosion énergétique liée à l’IA.
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📰 L'actu
Sora 2, le TikTok des deepfakes
OpenAI dévoile Sora 2, une IA de génération de vidéos d’un réalisme saisissant, et crée pour l’occasion une plateforme de partage dédiée, accessible uniquement sur invitation. Une sorte de TikTok des vidéos générées par IA, où chaque contenu est artificiel mais spectaculaire. Un basculement culturel majeur est en marche.
Tilly Norwood, l’actrice IA qui scandalise Hollywood
Elle s’appelle Tilly Norwood, elle est talentueuse, médiatisée… et n’existe pas. Entièrement générée par intelligence artificielle, cette actrice virtuelle soulève une vague de colère à Los Angeles. Les syndicats d’acteurs dénoncent une menace directe sur leur métier, tandis que certains producteurs misent déjà sur elle.
Alexa+ et Gemini Home : assistants vocaux sous stéroïdes
Amazon et Google présentent leurs nouveaux assistants domestiques boostés à l’intelligence artificielle. Avec Alexa+ et Gemini Home, les interactions deviennent plus fluides, naturelles… mais restent encore très limitées en Europe, en raison des régulations locales.
Grokipédia : Elon Musk s’attaque à Wikipédia
Fidèle à lui-même, Elon Musk veut réécrire la connaissance à sa sauce. Son projet : une encyclopédie "corrigée" par son chatbot Grok. Une initiative qui illustre la fragmentation croissante de l’information à l’ère des IA.
Alter Ego : la parole sans voix
L’innovation de la semaine, c’est Alter Ego, un dispositif imaginé par le MIT qui capte les signaux musculaires du visage pour permettre de "parler" silencieusement. Une avancée prometteuse pour les personnes atteintes de troubles de la parole, mais aussi un pas vers une interaction numérique invisible.
🎤 Interviews
L'impact écologique de l’IA : une urgence sous-estimée
L’IA ne se contente pas de bousculer les industries créatives : elle consomme aussi une énergie colossale. Ludovic Moulard, du cabinet 55, partenaire du Shift Project, explique comment les data centers menacent l’équilibre énergétique européen. À ce rythme, l’IA pourrait peser lourd dans les émissions carbone mondiales.
IA & santé : soulager les soignants avant de diagnostiquer
Frédéric Vallette présente Markus Santé, une IA française conçue pour délester les praticiens des tâches administratives. Objectif : leur faire gagner du temps, améliorer la qualité des soins… et offrir aux patients un lien continu avec leur soignant, via un assistant intelligent sécurisé.
Monde Numérique :
[0:10] L'intelligence artificielle explose littéralement toute la création et l'industrie de l'image. D'abord avec des vidéos générées par IA encore plus réalistes, grâce à Sora 2, lancée cette semaine par OpenAI. Et le plus étonnant, c'est qu'OpenAI crée pour l'occasion son propre réseau social où l'on ne trouvera que des deepfakes. Pendant ce temps, à Hollywood, une actrice virtuelle déchaîne les passions, Tilly Narwood, la comédienne qui n'existe pas. Mettez en émoi toute l'industrie du cinéma. Attention, tout cela a un coût environnemental. Un nouveau rapport confirme
Monde Numérique :
[0:50] que l'IA est un gouffre énergétique. Comment va-t-on faire dans les années à venir ? On en parle avec un expert, Ludovic Moulard.
Monde Numérique :
[1:02] Mais heureusement, l'IA a de bon côté, notamment pour la santé. Non pas pour faire des diagnostics, mais pour rendre temps aux professionnels. En les déchargeant des tâches administratives et autres. C'est le pari d'une start-up française, Markus Santé. Je reçois son cofondateur. Avant cela, l'actu de la semaine, c'est Amazon et Google qui mettent enfin de l'IA dans leurs assistants pour la maison et sortent de nouveaux appareils connectés. La première loi sur l'IA aux Etats-Unis. Et Elon Musk qui veut lancer un concurrent de Wikipédia. Enfin, l'innovation de la semaine, un système qui rend la parole à ceux qui l'ont perdu, mais sans lire dans les pensées, vous allez tout comprendre. Bienvenue à l'écoute de Monde numérique, l'hebdo du 4 octobre 2025.
Invité :
[1:52] Monde numérique, Jérôme Colombain.
Monde Numérique :
[1:57] Ravis de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Monde numérique. Chaque samedi, 50 minutes de news, de talk, d'interview consacré aux meilleurs de la tech. plus d'une heure et sans pub si vous êtes abonné à la version longue sur Apple Podcast ou Spotify. Et sinon, retrouvez bien sûr les interviews en version intégrale ainsi que des éditos, des actus sur le fil du podcast Monde Numérique et aussi des vidéos sur la chaîne YouTube.
Monde Numérique :
[2:18] Merci pour vos petites étoiles, vos commentaires sur votre plateforme d'écoute. Et puis encore un merci aux nombreux auditeurs qui ont répondu au sondage de Monde Numérique. Énormément de réponses, c'est très intéressant, au point que j'y consacrerai un épisode spécial et on passera en revue toutes vos impressions, vos commentaires recueillis à travers ce sondage, d'ici là, il reste encore en ligne quelques jours, profitez-en il y a un petit cadeau à la clé et puis après on va arrêter parce que sinon j'aurai plus de cadeau à vous envoyer, voilà enfin n'oubliez pas si vous le souhaitez de télécharger l'application officielle de Monde Numérique une vraie app mobile qui permet de retrouver au même endroit à tout l'univers de monde numérique, les épisodes audio du podcast, les vidéos, le blog, la newsletter. Une appli créée avec GoodBarber, qui est un service français de création d'applications mobiles no-code. C'est-à-dire qu'on n'a pas besoin de savoir programmer. En quelques clics, on peut créer sa propre appli iOS, Android ou Progressive Web App. Il y a plein de modèles de base à personnaliser. C'est ultra simple. Vous pouvez créer la vôtre en allant sur goodbarber.com.
Monde Numérique :
[3:29] Allez, on commence par un peu de domotique, ou plutôt de maison connectée, ça fait plus chic, avec des annonces cette semaine du côté d'Amazon. Si vous êtes fan d'Alexa, l'assistant intelligent d'Amazon, vous serez heureux d'apprendre que la marque a présenté cette semaine de nouveaux modèles d'appareils connectés. C'était le 30 septembre à New York. Alors, il y a deux nouveaux échos shows, c'est-à-dire les enseignes connectées avec écran, 8 échos. 11 pouces, un peu amélioré au niveau du design, des caractéristiques techniques, etc. Entre 200 et 240 euros, ça va arriver en France à partir du mois de novembre. Également une nouvelle enceinte Ecodot, c'est-à-dire une petite boule. C'est la Ecodot Max, elle a un nouveau design, elle a un meilleur son, paraît-il, plus de basse, sortie en octobre également, et puis un EcoStudio. Ça, c'est une enceinte haut de gamme pour home cinéma compatible Dolby Atmos. Voilà. Alors, en réalité, pas de grosses, grosses innovations majeures, si ce n'est que ces enceintes sont dotées de processeurs plus puissants, prêts à accueillir la nouvelle version du moteur d'intelligence artificielle Alexa+. Et ça, c'est le plus intéressant, en fait. On connaît l'Alexa actuelle qui rend plein de services, mais qui est encore assez basique au niveau de la compréhension et du dialogue, parce qu'elle sait seulement reconnaître des phrases clés, et on n'a pas intérêt à se tromper, parce que sinon, nos réponses sont traditionnelles désolées, je ne sais pas, ou je ne sais pas comment vous aider.
Invité :
[4:51] Je ne sais pas comment vous aider.
Monde Numérique :
[4:53] Et donc, la nouvelle version Alexa Plus est censée être aussi intelligente que ChatGPT. À la fois pour la reconnaissance vocale, on pourra vraiment dialoguer avec elle, comme on le fait avec, par exemple, le mode vocal de ChatGPT. Et puis, elle saura également répondre à des requêtes plus complexes. Elle ne se contentera pas de renvoyer sur Google ou Wikipédia, comme elle le fait aujourd'hui. Alexa Plus est en cours de développement, mais ça prend du temps. Pour l'instant, seulement aux États-Unis. En Europe, comme d'habitude, ça bloque, ça devrait arriver si tout va bien sur le vieux continent à partir de cette fin d'année, mais on n'a absolument aucune visibilité, aucune date. A savoir, enfin, si vous possédez déjà un appareil Alexa, Alexa Plus nécessitera une mise à jour, mais attention, les produits les plus anciens ne seront pas compatibles.
Monde Numérique :
[5:39] Si l'on parle d'Alexa, Google Home n'est jamais très loin, ou plutôt Nest, c'est-à-dire la gamme d'appareils connectés pour la maison de Google. Et là aussi, l'IA arrive en force, en l'occurrence l'IA de Gemini, Gemini avec Gemini Home, qui va donc remplacer Google Assistant sur tous les appareils connectés de la marque. Plusieurs nouveaux produits connectés ont été lancés, présentés par Google, notamment des sonnettes connectées et une petite enceinte boostée à Gemini, la Google Home Speaker, qui sera commercialisée au printemps 2026, donc ce n'est pas pour tout de suite, au prix d'une centaine d'euros environ. Un petit appareil au design en tissu qui ressemble fortement au HomePod mini d'Apple. Voilà Gemini for Home qui sera déployé sur la quasi-totalité des produits Nest existants jusqu'à 2016 via une simple mise à jour logicielle. Et comme Alexa+, ça permettra des interactions beaucoup plus naturelles et beaucoup plus poussées avec les appareils connectés de Google.
Monde Numérique :
[6:36] On n'y croyait plus depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, mais aux surprises, les États-Unis viennent finalement de se doter d'une loi sur l'intelligence artificielle. Elle s'appelle la Transparency and Frontier Artificial Intelligence Act, plus simplement SB53. Un texte qui a été promulgué cette semaine, le 29 septembre, et qui vise à établir des garde-fous de bon sens pour l'IA, tout en préservant l'innovation. Alors attention, ce n'est pas une loi fédérale, donc elle ne s'applique pas à tout le territoire américain, mais seulement à la Californie. Cela dit, ça tombe bien puisque c'est en Californie que se trouvent la plupart des entreprises d'IA comme OpenAI, Google, Meta, Anthropik, etc.
Monde Numérique :
[7:15] Mais cette loi ne concerne pas toutes les compagnies, seulement celles qui génèrent un chiffre d'affaires d'au moins 500 millions de dollars. Alors qu'est-ce qu'elle dit cette loi ? Eh bien, elle va obliger les développeurs d'IA à rendre public leur protocole de sécurité avant de déployer leur modèle, à signaler les comportements trompeurs de leur modèle d'IA, à informer l'administration dans les 15 jours de tout incident de sécurité majeur et aussi à protéger les lanceurs d'alerte qui signalent des risques critiques. Donc, c'est un gros effort de transparence. Le sénateur à l'origine de cette loi, le démocrate Scott Wiener, estime que les modèles de langage aujourd'hui peuvent contribuer aux risques liés aux armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires. Ce qui justifie ce type de texte. Alors, certains groupes de lobbying se sont opposés à cette loi, craignant que ça ait un impact négatif sur l'innovation en Californie. Mais les grandes firmes comme Anthropik, Meta, Google, OpenAI, etc., sont plutôt favorables à ce texte. Et elles s'étaient d'ailleurs engagées déjà à mettre en place des protocoles de sécurité.
Monde Numérique :
[8:20] Maintenant, au-delà des mots, ils seront tenus de le faire dans un cadre juridique contraignant. A l'inverse, X&A est par exemple la firme d'Elon Musk, qui est implantée désormais au Texas et non plus en Californie, ne devra pas être concernée. Mais les promoteurs de la loi espèrent que ça fera école dans d'autres États.
Monde Numérique :
[8:37] Elon Musk, justement, on le sait, n'aime pas Wikipédia. Tout comme il n'aime pas, d'ailleurs, Chajipiti ni Netflix, car il juge tous ses services trop woke. Le vrai wokeisme américain, radical, pas la vision qu'on en a de ce côté-ci de l'Atlantique. On jette souvent ce mot comme une attaque contre les idées progressistes en général. Bref, comme Wikipédia ne correspond pas à son idéologie, et bien Musk a une idée cette semaine. Il va faire sa propre encyclopédie en ligne. Et devinez comment elle s'appellera. Grokipédia. Et oui, car elle s'appuiera sur Grok, le chatbot d'intelligence artificielle de XAI. Grok va analyser, évaluer et réécrire les contenus existants pour corriger les supposées erreurs et biais de Wikipédia. Bienvenue dans l'ère de la post-réalité. Voilà, c'est la dernière lubie, la dernière mosquerie annoncée cette semaine. Alors, ça pourrait faire sourire, mais on sait qu'à chaque fois, ce garçon ne cesse de nous surprendre et donc il ne serait pas étonnant que cette encyclopédie Groquipédia voit le jour prochainement.
Monde Numérique :
[9:42] À propos d'intelligence artificielle toujours, c'est Anthropik, principal concurrent de OpenAI qui a lancé cette semaine deux nouveaux modèles d'intelligence artificielle. Il s'agit de Claude Sonnet 4.5 et Claude Sonnet 4.5 Thinking. Cette version 4.5 serait, selon un billet de blog publié par Anthropik, le meilleur modèle pour coder. Il n'est donc pas franchement destiné au grand public, mais d'abord aux développeurs. On sait en effet que Claude est très utilisé pour la programmation informatique. Il serait particulièrement bon dans ce domaine, voire meilleur que ChatGPT 4 ou même la toute dernière version GPT-5.
Monde Numérique :
[10:21] Elle s'était fait connaître en étant la CTO, la directrice technique d'OpenEye, mais elle a quitté le navire après les soubresauts entre OpenEye, Sam Altman, Microsoft, etc. Mira Murati est donc partie créer sa propre startup il y a déjà quelques temps. Ça s'appelle Thinking Machines Lab. Elle est partie avec d'anciens chercheurs d'OpenEye. Et cette semaine, elle vient de dévoiler son premier produit. Ça s'appelle Tinker. Alors, c'est assez pointu comme outil. Ça sert à automatiser la création de modèles d'IA personnalisés.
Monde Numérique :
[10:52] C'est-à-dire de les affiner, de les fine-tuner, comme on dit, à partir de modèles open source comme Lama de Meta ou Kuen de Alibaba, modèle chinois. L'objectif est de rendre ce processus d'affinage qui est très courant dans l'utilisation des modèles d'IA plus accessible aux développeurs, aux chercheurs, aux entreprises, etc. La start-up de Mira Murati a levé 2 milliards de dollars en financement initial et elle est valorisée actuellement à 12 milliards de dollars. Voilà, c'est ça la course à l'IA. Même en étant une startup de second plan, on est tranquillement valorisé à 12 milliards de dollars. Tiens, j'en profite pour dire un mot de la valorisation de OpenAI, qui cette semaine suite à une vente d'actions, s'est retrouvée propulsée à hauteur de 500 milliards de dollars. En toute simplicité, ça fait d'elle la société privée non cotée la plus valorisée au monde, dépassant même SpaceX d'Elon Musk, valorisée à 400 milliards de dollars. Après ça, il ne faut pas s'étonner qu'on parle d'une bulle de l'intelligence artificielle et donc d'un risque d'éclatement, on l'évoquait déjà la semaine dernière.
Monde Numérique :
[12:01] L'innovation de la semaine, c'est un système étonnant permettant de parler même quand on a perdu l'usage de la parole. Un système de traduction de la parole silencieuse, en quelque sorte. Une innovation développée aux Etats-Unis par le MIT, ça s'appelle Alter Ego. Explication par notre ami l'IA, notre bocalème de Google.
Invité :
[12:20] Alors voici l'essentiel sur Alter Ego. Alors imaginez un peu, pouvoir discuter avec une IA, chercher une info ou même envoyer un message. Tout ça sans dire un mot, sans même remuer les lèvres. C'est ça la promesse d'Alter-Ego. C'est une technologie portable qui nous vient du MIT et elle est conçue pour une communication totalement silencieuse et invisible. Comment ça marche concrètement ? Alors, Alter-Ego, c'est un petit appareil assez discret, un comporte près de la mâchoire. Non, non, ça ne lit pas dans les pensées. En fait, ça capte des micro-signaux, ceux des muscles, quand vous articulez des mots dans votre tête. Vous voyez ? Comme si vous vous parliez à vous-même, mais sans faire de bruit.
Invité :
[12:57] Ce n'est pas invasif du tout, c'est capte juste votre intention de parler. Et pour vous, l'utilisateur, ça donne quoi ? Eh bien les réponses, par exemple le résultat de votre recherche, vous les recevez direct dans l'oreille interne. Comment ? Par conduction osseuse. Le son, hop, il passe par les os du crâne, et ça, ça laisse vos oreilles libres pour entendre ce qui se passe autour. Du coup, l'interaction, on la ressent comme totalement privée, vraiment interne. Vous pourriez demander l'heure à votre assistant, personne autour ne s'en douterait. Super discret et ça ne vous coupe pas du monde. Le potentiel derrière tout ça. Bon, à la base, l'idée, c'est surtout d'aider les gens qui ont des troubles de la parole, vous savez, à cause de certaines maladies. Mais franchement, le potentiel est bien plus large. Imaginez une intégration super fluide entre nous et la technologie, au point qu'elle devienne presque une extension de notre esprit. Ce projet du MIT, maintenant, c'est une entreprise qu'il développe. Si ça vous intrigue, allez voir sur alterego.io pour les détails actuels. Donc voilà, Alter Ego, ça nous dessine un futur où notre lien au numérique pourrait devenir silencieux, privé et hyper personnel.
Monde Numérique :
[13:59] Avant de passer à la suite de cette émission, savez-vous que le World Wide Web a été inventé en Suisse dans les années 80 par un seul homme, Tim Berners-Lee, et au début, personne n'y croyait ? Eh bien, 40 ans après, une équipe d'ingénieurs français a l'ambition de créer un nouveau web. Complémentaire de ce qu'on connaît aujourd'hui, il s'agit de Frogans, partenaire de monde numérique. Un pari ambitieux, sans doute aussi fou que l'invention du web. Alexis Tamas, co-créateur de Frogans.
Invité :
[14:24] C'est un système qui est basé sur des standards ouverts, qui va en fait être un complément des sites web que l'on connaît depuis des dizaines d'années. Les sites Frogans n'ont plus deux bords, je dirais, imposés, rectangulaires, mais ils peuvent exister visuellement avec n'importe quelle forme sur l'écran.
Monde Numérique :
[14:39] Frogans fait actuellement l'objet d'une offre de titres qui permet d'acquérir, si vous le souhaitez, des parts de la société F2R2 à l'origine de cette initiative. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site f2r2.fr ou bien cliquez sur le lien en description de cet épisode. Sous-titrage ST' 501.
Invité :
[15:00] Jérôme Colombain à Paris, bonjour.
Monde Numérique :
[15:02] Salut Bruno Guglielminetti à Montréal, ravi de te retrouver.
Invité :
[15:05] Pareillement. Jérôme, je pensais tellement à toi cette semaine quand j'ai vu cette annonce arriver d'OpenAI qui proposait maintenant aux chanceux, je pense que le mot est juste, de pouvoir essayer leur nouvel appareillage d'édition et de création de vidéos par l'IA. Là, je parle de Sora 2. On connaît déjà Sora 1. Ça fait quelque temps maintenant. Mais là, donc, Sora 2, c'est à la fois un outil qui permet, à partir d'une requête, de créer de la vidéo. Mais c'est aussi une application disponible aujourd'hui uniquement dans l'univers Apple. Mais Android est en train d'être développé. Alors, c'est sous peu très bientôt. Et donc, ça permet aux gens qui sont présents, qui ont accès pour le moment, parce que c'est un accès restreint. Tu as besoin d'un code d'une invitation. Donc, de faire des requêtes et de pouvoir générer des vidéos. Et ce qui est un peu intéressant avec cette histoire-là, ce qui est intéressant avec cette histoire-là, c'est que sur le modèle un peu de TikTok, les gens qui génèrent des vidéos, par la suite, peuvent les rendre disponibles et donc les partager à tout le monde. Alors là, c'est carrément OpenAI qui lance son réseau social de courtes vidéos. Et puis, j'étais un peu curieux de t'entendre là-dessus, d'abord sur le fait qu'OpenEye se lance dans les réseaux sociaux.
Monde Numérique :
[16:29] Écoute, comme tu dis, c'est un sacré appareillage. D'abord, il y a l'aspect technique qui est qu'on franchit un nouveau cap en matière de réalisme pour ces vidéos générées par IA. Rappelle-toi, la dernière fois qu'on s'est extasié, c'était Google VO3. On se disait, c'est fabuleux, c'est génial. Ça enterrait déjà le premier Sora. Et là, voilà Sora 2, qui est ultra réaliste. On a vu les premières vidéos inonder les réseaux sociaux. Beaucoup de mèmes, déjà, on peut en parler de mèmes, avec en vedette Sam Altman lui-même, le patron d'Open AI, qui s'est mis en scène et qui, du coup, est repris par beaucoup d'autres. Et comme tu le dis, je pense qu'au-delà de cet aspect technique, ont franchi un nouveau pas, les vidéos sont encore plus réalistes, elles sont encore plus dingues, ça crée encore plus de confusion. Le son est meilleur aussi, parce que je trouve sur les premières vidéos, notamment du côté de Google, le son n'était pas bon, en fait. Mais ce qui est intéressant, c'est ce réseau social, je suis entièrement d'accord, ils font un truc, une application qui est un peu concurrente de TikTok, c'est assez malin, c'est assez audacieux, c'est assez iconoclaste, parce que finalement, c'est quoi ? C'est le premier, c'est un TikTok de deepfake.
Monde Numérique :
[17:52] Cette appli, qui est une appli qui diffuse que des petites vidéos, ne fonctionne qu'avec des vidéos créées par l'intelligence artificielle. Certes, c'est un peu encadré, parce qu'on ne peut pas mettre en scène des célébrités, par exemple, mais on peut soi-même prendre son vidage et en faire ce qu'on veut, le mettre dans des extraits de films, dans des tas de situations improbables. On ne peut pas non plus aller genre faire des choses, créer des vidéos violentes ou sexuelles, etc. Mais sinon, ça va être un formidable champ de création. Ça va être un grand champ de n'importe quoi. Et en fait, c'est complètement paradoxal, je trouve. Pendant très longtemps, on a dit « Attention, les deepfakes arrivent, c'est horrible, c'est la fin du monde, etc. » Et là, qu'est-ce qu'ils font ? Ils lancent un réseau social de deepfakes qui va être bourré deux vidéos totalement fausses, mais ultra réalistes.
Invité :
[18:50] Incroyable. Juste pour faire une parenthèse sur la mécanique, la façon que ça fonctionne, c'est que quand on s'enregistre, une fois qu'on a eu le code et qu'on a accès, on s'enregistre.
Monde Numérique :
[18:58] Et en plus, il faut être au Canada ou aux États-Unis.
Invité :
[19:02] Oui, ça c'est sûr.
Monde Numérique :
[19:03] Nous, on ne l'a pas. Pour l'instant, ça sera de, comme d'habitude.
Invité :
[19:07] Tu ne veux pas ouvrir cette porte-là. On la laisse fermer. Qu'est-ce que vous avez en France? On laisse la porte fermer.
Monde Numérique :
[19:14] On a du bon vin. On n'a pas d'IA, mais on a du bon vin.
Invité :
[19:17] Non, mais vous avez des lois.
Monde Numérique :
[19:18] Oui, oui, je te confirme.
Invité :
[19:20] Alors, mais on ne va pas dans cette porte-là. Non, mais je veux revenir sur la mécanique et que je trouve très habile. Quand on veut accéder, quand on veut utiliser cette plateforme-là et qu'on a le code d'invitation, alors une fois qu'on entre, on nous demande de carrément numériser notre visage et on demande d'enregistrer notre voix. Et donc, c'est à partir de là qu'on arrive à créer des hyper-trucages, mais vraiment réalistes, parce que c'est vraiment notre visage qui a été scanné et c'est notre voix qu'on a offerte comme ça. Après, on a le choix de donner accès à notre visage et notre voix au reste des utilisateurs ou à des personnes en particulier. Par exemple, lorsqu'un jour ça arrivera en France, je pourrais demander, Jérôme, est-ce que tu me permets d'utiliser ton visage? Et là, à partir de là, on pourrait créer des scénettes. On pourrait faire notre débrief transatlantique là-dessus de n'importe où dans le monde, ou n'importe où dans l'univers, si on veut.
Monde Numérique :
[20:18] Avec nos avatars.
Invité :
[20:19] Exactement, avec nos avatars. Et c'est là où je trouve ça intéressant. Évidemment, ce que ça fait, c'est qu'un peu comme le métavers de Mark Zuckerberg nous amenait dans un monde parallèle, mais dans le sens virtuel de la chose, pas psychologique ou philosophique.
Invité :
[20:34] Ben, eux, OpenAI, en lançant ce réseau social-là, c'est le réseau de tous les possibles. Et je voyais circuler ce matin, c'était assez amusant, une grosse publicité qu'on a fait pour le prochain iPhone qui va sortir, donc le iPhone 18, qui n'a plus de caméras. Parce que maintenant, avec toutes ces applications qui permettent de se mettre en scène n'importe où, bien, tu n'as plus besoin de prendre de photos. Et donc, tu as cette personne-là qui utilise le nouveau iPhone et qui se la joue. Il nous présente, lui, en voyage. Il n'y a jamais été. Il fait partie de son fauteuil dans le salon. Et il nous présente son mariage. Et il nous présente son premier enfant. Et tout ça à partir de chez lui, tout simplement en faisant des pauses vidéo. Et c'est ça qui est intéressant. Avec les réseaux sociaux, quand ça a commencé dans les 2010, on se disait, mais les gens sont en train de s'inventer une vie sur les réseaux sociaux, les influenceurs aussi. Mais là, c'est à la portée de n'importe qui, une fois qu'on a accès à ce type d'outil-là. Et ça, je trouve ça fascinant. Mais c'est sûr que là, on ouvre, toutes les portes sont ouvertes. Quand on voit une vidéo en ligne, j'ai vu ça plus tôt cette semaine, de Sam Altman, ça a été fait avec son application, où tu le vois dans un genre de club vidéo en train de voler des boîtes de CPU.
Invité :
[22:03] Mais tu as l'impression de regarder une image de caméra de sécurité. C'est pas vrai, c'est jamais arrivé. Mais c'est un truc de pub en disant, ça fonctionne tellement, il y a tellement de grosses demandes pour son service qu'il a été volé des cartes graphiques pour être capable de faire marcher son truc. Mais c'est ça, on va ailleurs avec cet univers-là.
Monde Numérique :
[22:25] Bruno, des hyper-trucages générés par IA aux actrices de cinéma générées par IA, il n'y a qu'un pas. Et cette semaine aussi...
Invité :
[22:34] Il a été franchi.
Monde Numérique :
[22:34] Il a été franchi cette semaine avec cette nouveauté qui a fait beaucoup de bruit. Je ne sais pas comment c'est perçu chez toi au Canada et au Québec, mais chez nous en France, il y a eu plein d'articles dans la presse, des reportages à la radio, à la télé, etc. Tilly Norwood, la première actrice entièrement créée par IA et qui a des prétentions parce qu'elle veut faire carrière et elle va être considérée comme une vraie actrice de cinéma. Sauf que ça ne fait pas plaisir à tout le monde.
Invité :
[23:03] Notamment à Hollywood, où elle est vraiment mal accueillie, notamment par le syndicat qui représente les acteurs. Le même syndicat qui avait organisé il y a deux ans, trois ans, des protestations dans les rues pendant tout un été. Ils avaient fait grève pour ça, justement, pour s'assurer que le virtuel n'allait pas les tasser tranquillement, pas vite. Et là, ils sont en train de voir une actrice virtuelle qui arrive. Alors, elle est très jolie. Oui, oui, oui. Elle préfère une belle carrière. D'ailleurs, elle a commencé. Il y a déjà certaines compagnies qui veulent travailler avec elle. Mais où le bas blesse...
Monde Numérique :
[23:39] Oui, parce qu'elle est un agent et tout.
Invité :
[23:41] Oui, elle a tout son entourage, qui est lui bien réel, pour la représenter. Mais où le bas blesse, c'est qu'elles ne vont pas travailler avec beaucoup d'acteurs humains, parce que là, il y a une levée de boucliers, en tout cas, de ce côté-ci d'Atlantique, en disant, non, nous, on ne va pas travailler avec une… même, ils ont de la difficulté à dire une actrice virtuelle, alors avec une IA.
Invité :
[24:03] Et c'est pour ça que c'est intéressant. Mais qu'est-ce qu'on dit du côté de la France ?
Monde Numérique :
[24:07] D'abord, c'est un peu l'étonnement et la fascination. Tout le monde est un peu scotché. Je pense qu'il y a beaucoup de curiosité. Du côté des professionnels, évidemment, ça doit s'inquiéter. Mais après, c'est toujours pareil. Ce n'est pas la première fois. C'est toujours l'histoire qui se répète quand les effets spéciaux numériques sont arrivés vers la fin des années 90. Ça a été une levée de boucliers contre les trucages traditionnels. Et puis on pourrait remonter encore plus loin avec l'avènement du cinéma parlant, de la couleur, etc. Il y a beaucoup de conservatisme dans beaucoup de secteurs, y compris dans le cinéma. Donc là, il y a une espèce de rejet absolu, parce que tout de suite, on se dit « oh là là, mais ça va nous voler notre métier », etc. Et puis ne parlons même pas des acteurs et actrices, des comédiens de doublage, mais qui, eux, ont un vrai, vrai problème, c'est sûr, un problème immédiat. Après moi je pense que cette levée de bouclier elle n'est pas forcément justifiée parce que il faut s'adapter aux innovations technologiques, encore une fois les effets spéciaux et même avant les marionnettes, les trucs d'animation.
Monde Numérique :
[25:16] Ça s'est installé, ça n'a pas supprimé complètement l'industrie traditionnelle du cinéma mais il y a des arguments je trouve qui sont tout à fait entendables le premier c'est que, il y a une actrice qui dit, une actrice d'Hollywood qui dit ils ont volé les visages de centaines de jeunes femmes pour fabriquer cette actrice virtuelle. Ce qui est vrai. Donc il y a un peu un côté, voilà, déjà il y a un vol un petit peu de personnalité. Mais après, qu'est-ce qu'on aurait pu faire ? À part éventuellement identifier les visages qui ont servi à fabriquer ça et les dédommager, ça n'aurait pas empêché pour autant la création de cette actrice virtuelle. Et puis après, tu disais, ce ne serait pas facile de travailler avec elle parce qu'il y a des gens qui ne vont pas vouloir travailler avec elle. Mais apparemment, il y a aussi, pour l'instant en tout cas, des difficultés techniques parce qu'il y a un acteur qui apparemment essaye de faire déjà des scènes avec cette actrice virtuelle et alors elle ne sait pas se positionner sur le plateau, elle arrive en retard parce qu'il y a plein de réglages techniques à faire, etc. Donc, ce n'est pas la meilleure partenaire professionnelle visiblement. Mais bon, ça, on peut penser qu'évidemment, ça va s'arranger. Après sur le principe je pense qu'on n'arrêtera pas ce phénomène c'est évident, de là à créer un vrai personnage jusqu'où ils vont aller dans le gag d'essayer d'inventer une personnalité, c'est ça la question parce que qui va faire des interviews à Cannes ça va être qui, ça va être.
Invité :
[26:43] Une IA à distance je fais appel à ta mémoire Max Edroom en Angleterre ça va bien marcher, puis il était venu même travailler aux Etats-Unis.
Monde Numérique :
[26:53] Qui ça?
Invité :
[26:53] Max Edroom.
Monde Numérique :
[26:55] Ah oui, c'était un présentateur...
Invité :
[26:57] Oui, c'était un présentateur virtuel.
Monde Numérique :
[26:59] Oui, oui, oui.
Invité :
[26:59] Et donc, là, on parle des années 90, si je ne me trompe pas. Mais bon, ça avait commencé... Non, mais c'est amusant. Non, non, mais attends, quand même. Ça avait commencé en Angleterre. Par la suite, il avait eu son émission aux États-Unis. Coca-Cola était un des commanditaires qu'il avait acheté. Il était devenu un porte-parole de la marque. Ils ont vraiment fait de la marche. Il a vraiment, en guillemets, virtuellement existé dans la culture populaire. Ça, c'est probablement le premier exemple d'un personnage virtuel qui est arrivé comme ça.
Monde Numérique :
[27:27] Non, mais tu as raison. C'est amusant. J'ai l'impression que pour l'instant, c'est plus un phénomène de… Mais tu vois.
Invité :
[27:33] Ça, c'est en Occident. Parce que si tu te tournes du côté, tu demanderas ça à ta correspondante en Chine. En Chine, puis en Corée du Sud, même au Japon, des personnages virtuels, ils en ont. Des pop stars virtuels, ils en ont. Et il y a des entrevues, il y a des mini-reportages qui sont faits là-dessus. Il leur crée carrément un aura, une histoire à ces personnages-là. Alors, tu sais, c'est ça. Ça fait partie. Là, ça commence à toucher l'Occident et puis tout le monde s'accepte.
Monde Numérique :
[28:02] Tu as raison. Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet?
Invité :
[28:06] Excellente question de ta part, comme toujours. Écoute, deux sujets, je pense, qui vont intéresser tes auditeurs. D'une part, je reviens sur cette histoire. Tu sais que Netflix s'apprête à avoir un gros compétiteur. Il y a Warner qui est à vendre. Et il y a Paramount qui vient tout juste d'un gros cire avec Skydance. Et donc, Paramount acheterait Warner. Imagine le catalogue que ça va faire. Catalogue, mais aussi présence en ligne. Alors, je pense que Netflix doit commencer à regarder. Tu sais, il y a une petite image qui dit les objets dans votre rétroviseur, vous pourrez être plus près que ce qu'ils ont l'air. Bien là, c'est ça. Ils sont en train de les voir arriver. Alors ça, j'en parle avec Luc Dupont, qui est prof en communication à l'Université d'Ottawa. Et puis, sinon, je fais un coup de chapeau aux gens de Cybercap. Cybercap, c'est une organisation qui est là depuis plus de 25 ans pour aider les jeunes en réinsertion, mais en utilisant l'outil du numérique. Et c'est vraiment intéressant de les voir parce qu'ils sont branchés sur le marché et donc, ils s'assurent de former des cohortes d'étudiants, mais avec le besoin du marché. Donc, il y a quelques années encore, c'était la cybersécurité qui était hyper importante. Là, évidemment, ils sont en train de les former à l'intelligence artificielle. Alors, vraiment, une belle histoire, CyberCap. Alors, je voulais leur faire mon coup de chapeau. Et sinon, il y a d'autres entrevues, mais bon, il faudra venir écouter pour savoir.
Monde Numérique :
[29:31] Bien sûr. Merci, Bruno.
Invité :
[29:33] Bye. Monde numérique, le meilleur de la tech.
Monde Numérique :
[29:53] Les interviews de la semaine de Monde numérique, on va parler de l'impact environnemental et surtout énergétique de l'intelligence artificielle. On va parler aussi de l'IA au service de la santé, notamment des professionnels de la santé, mais donc des patients que nous sommes tous grâce à une innovation française. Mais avant cela, je voudrais revenir un instant sur un sujet qui a été traité dans ce podcast et qui a fait réagir plusieurs auditeurs.
Monde Numérique :
[30:19] Vendredi, le 3 octobre, j'ai fait un édito pour dire que l'Europe se retrouvait de plus en plus privée de certaines innovations américaines à cause de notre réglementation. On a suivi les différents épisodes, Meta, Apple, etc.
Monde Numérique :
[30:34] Et cet édito a fait pas mal réagir. J'ai reçu différents commentaires et je pense que ça vaut le coup de prendre une minute ou deux pour y répondre. Alors, c'est vrai que dans cet épisode, j'avais un peu forcé le trait, ce qui a pu donner l'impression que j'étais carrément vent debout contre la réglementation européenne par principe. En réalité, ce n'est pas le cas et j'ai un point de vue beaucoup plus nuancé. Alors, par certains côtés, c'est vrai que cette réglementation est très utile, elle nous protège, on le voit. Parfois, elle peut conduire à freiner les appétits des GAFAM, bien sûr, Mais malheureusement, ça rentre dans un contexte un peu plus global. Et aujourd'hui, on le voit bien, des géants de la tech se sentent beaucoup plus libres pour ferrailler avec les institutions européennes. Donc, c'est là où nous, pauvres consommateurs au milieu, si je puis dire, on en fait les frais. On est privé du système de traduction d'Apple ou de l'intelligence artificielle d'Alexa, etc. Alors, certains auditeurs m'ont fait remarquer que ce n'était pas forcément un problème, qu'il ne fallait pas jouer les enfants gâtés, qu'il y avait des trucs dont on pouvait se passer. Bon, dans un podcast de tech, évidemment, j'aurais tendance à adopter la position inverse et à dire que non, il n'y a pas de raison pour qu'on soit privé de certaines innovations technologiques, même en apparence parfois futiles. Et puis, au-delà de ça, j'ai reçu un message d'un auditeur en particulier, il se reconnaîtra, qui me fait remarquer à très juste titre que, par exemple, la Chine, qui avait été boycottée par les États-Unis pour certaines technologies, a fini par développer ses propres solutions.
Monde Numérique :
[32:00] Donc, c'est peut-être un mal pour un bien. Alors peut-être qu'à long terme, cette réglementation européenne très stricte nous sera bénéfique, mais le problème c'est qu'avec le numérique, ça va à une vitesse extraordinaire, donc on n'a pas le temps de tergiverser. Quant à savoir si ça pourrait provoquer un sursaut européen pour nous inciter à développer des solutions technologiques aussi bonnes, etc., j'aimerais le croire, mais ça paraît difficile, on le sait très bien, il sera impossible de rattraper le temps perdu. Donc, il serait peut-être bon de trouver dès à présent un arrangement avec ces géants américains sans renoncer à nos impératifs et à nos principes, mais en se montrant peut-être un peu moins rigoriste. Voilà, en tout cas, c'est un sujet qui est super intéressant, qui mérite vraiment de débattre. Et merci à vous pour vos messages sur ce thème. On le sait, l'intelligence artificielle a un impact environnemental non négligeable. C'est notamment un gouffre énergétique. Bonjour Ludovic Moulard.
Invité :
[33:04] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[33:05] Vous êtes directeur développement durable chez 55, un cabinet de conseil spécialisé dans la data, partenaire du Shift Project, cette association française qui vient de rendre un rapport très alarmant sur l'impact de l'IA et notamment sa consommation électrique. Alors, c'est quoi le problème ? Principalement, les fameux data centers ?
Invité :
[33:25] Oui, effectivement, lorsqu'on regarde l'impact de l'IA en général, aujourd'hui, tel qu'il est déployé, tel que la technologie est déployée, c'est essentiellement les data centers qui pèsent dans l'empreinte carbone en particulier. Je vais prendre le cas de l'Europe. Ce qu'on constate, c'est qu'on a 100 TWh, par exemple, qui sont utilisés, donc en termes de consommation électrique par les data centers. Mais la difficulté, c'est que dans les prévisions que l'on constate, dans les différents rapports qui ont été publiés sur ce sujet, et aussi dans les travaux de prévision qui ont été faits par le SHIFT, avec une méthodologie certes un peu différente, on voit une tendance très forte d'accélération qui conduirait d'ici 2030 à un doublement de cette consommation électrique.
Invité :
[34:13] Et si je vais encore plus loin et qu'on va jusqu'en 2035, on risque d'arriver même à un x4 sur la consommation électrique des data centers. L'autre aspect, c'est qu'au-delà de l'électricité, pour alimenter ces data centers, c'est qu'évidemment, il y a tout un tas de matériel, en particulier le matériel informatique, pas seulement, mais en particulier celui-là, qui représentent une part non négligeable de l'impact de ces data centers et qu'il faut ajouter à ça. Et qui a évidemment une empreinte carbone assez élevée. On sait que c'est des matériaux qui sont essentiellement transformés d'ailleurs en Chine aujourd'hui et qui demandent en plus pour l'intelligence artificielle encore davantage de ressources, encore davantage d'énergie pour l'extraction que ce qu'on utilisait jusqu'à maintenant avec des processeurs classiques.
Monde Numérique :
[35:10] Pour ce qui est de la consommation énergétique, alors, au fond, quel est le problème ? Parce que de l'énergie, on en a malgré tout. EDF en produit beaucoup, elle peut même en exporter. En France, 70% nucléaire, on est plutôt les bons élèves de la classe. Notre énergie, à nous, elle n'est quand même majoritairement pas si polluante que ça. Donc, finalement, en quoi c'est un problème ?
Invité :
[35:35] C'est la bonne question. Alors, effectivement, la France est légèrement exportatrice d'électricité aujourd'hui, donc ça, c'est plutôt une bonne nouvelle. On pourrait se dire, finalement, pourquoi pas mobiliser cette électricité et s'en servir pour l'intelligence artificielle, sauf qu'évidemment, cette électricité, on va en avoir besoin pour un paquet d'autres choses, notamment la transition énergétique, notamment la réindustrialisation. On a besoin quelque part parce que justement on n'est pas nous un pays avec des énergies fossiles en grande quantité disponible sur notre territoire on va avoir besoin d'avoir recours à cette électricité pour décarboner mais aussi pour faire pour développer notre propre économie tout simplement au travers de cette réindustrialisation donc si on veut pouvoir faire tout ça si on veut pouvoir aussi alimenter demain nos véhicules électriques etc. On va avoir besoin de cette électricité donc tout cet enjeu là de dire je mobilise cette électricité pour mon intelligence artificielle ça poserait problème et puis l'autre aspect c'est que quand on regarde, la consommation électrique pardon la quantité d'électricité qui est exportée aujourd'hui elle reste insuffisante par rapport à l'augmentation que je viens de décrire donc c'est combattant les.
Monde Numérique :
[36:54] Big tech américaines justement les Google, Microsoft, Amazon, tout ça ils en sont presque à produire leur propre énergie aujourd'hui avec notamment les mini réacteurs nucléaires finalement est-ce qu'ils ne vont pas petit à petit se détacher du réseau de, monsieur et madame tout le monde ?
Invité :
[37:11] Oui vous avez raison, il y a des innovations qui sont faites sur ces sujets, mais c'est encore une fois un problème d'ordre de grandeur, c'est-à-dire que, développe effectivement des solutions formidables, que ce soit d'ailleurs sur la production d'électricité ou sur l'optimisation énergétique. Sauf que quand on met bout à bout tous ces sujets, en réalité, on n'arrive pas du tout au niveau de la demande en électricité. Et c'est ce que montre très bien ce rapport du Shift. Il y a tout un chapitre là-dessus qui montre que, malgré toutes ces optimisations, en fait, on a une augmentation drastique de la demande en électricité. Donc, on ne peut pas compter là-dessus. Et puis, il y a un autre aspect, c'est le côté court terme. En fait, on en a besoin. maintenant, la capacité en électricité pour ces choses-là. Et donc, développer même un mini-réacteur, ça ne se fait pas en six mois. Ça prend un petit peu de temps. Et donc, aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont avoir recours aux fossiles. Et une fois qu'on a installé ces capacités fossiles, on n'aura peut-être pas envie de les enlever. Ça va être plus compliqué de rebasculer sur autre chose.
Monde Numérique :
[38:07] Qu'est-ce qu'ils consomment le plus aujourd'hui ? On assiste à un boom de la génération d'images, et notamment d'images vidéo par intelligence artificielle. C'est ça aujourd'hui qui pose problème ?
Invité :
[38:19] Alors là, je peux parler un tout petit peu de 55, parce que nous, c'est un sujet sur lequel on est en train de travailler, en particulier la génération de vidéos, pour essayer de comprendre derrière les différents cas d'usage de génération de vidéos, de quoi on parle en termes de consommation énergétique, empreinte carbone, consommation d'eau, mais aussi, quelles sont les bonnes pratiques. Parce que un des points dont je n'ai pas parlé, c'est qu'aussi, en tant qu'utilisateur, il y a beaucoup de choses qu'on peut faire pour limiter ses impacts environnementaux. La première chose, c'est évidemment le lieu où se situent les data centers parce qu'en fonction de l'endroit, l'électricité n'est pas produite de la même manière. J'en ai parlé de cet endroit. S'il est produit au gaz, au charbon, ce n'est pas la même chose que si elle est produite au nucléaire ou au renouvelable. A fortiori. Donc déjà, lorsqu'on peut choisir le lieu où va être traité la donnée, on va pouvoir réduire considérablement son impact.
Monde Numérique :
[39:13] Oui, vous ne faites pas un métier facile, parce qu'on va tourner le problème dans tous les sens. Vous êtes en train de nous dire que de toute façon, en gros, il faut se contenir et il faut compter moins. Mais c'est irréaliste, parce que c'est le contraire qui est en train de se produire.
Invité :
[39:29] Tout à fait. Après, la transition, ça ne va pas se faire en un jour. Il faut aussi apprendre sur ces solutions.
Monde Numérique :
[39:35] Et puis, il y a et il va y avoir de plus en plus d'utilisateurs des outils d'intelligence artificielle.
Invité :
[39:42] Tout à fait.
Monde Numérique :
[39:42] Bon, alors, ça veut dire quoi ? On a culpabilisé avec Internet, on a culpabilisé avec la 5G, avec le streaming. Il faut aussi culpabiliser avec l'IA, Ludovic Moulard ?
Invité :
[39:51] La culpabilité, ce n'est pas un sentiment très positif. Moi, ce qui m'intéresse, c'est plutôt l'enthousiasme qu'on peut avoir dans le fait de construire des modèles frugaux, dans le fait de savoir bien utiliser une technologie de manière efficace, trouver des astuces, des moyens d'être beaucoup plus efficace dans ce qu'on fait, sans pour autant avoir recours à davantage de ressources. Et ça, je trouve ça vraiment très intéressant. Ça, ça amène beaucoup d'enthousiasme dans les équipes quand on aborde le sujet par ce moyen-là. Et accessoirement, ça demande un peu plus de technicité, ça demande de connaître davantage et donc ça crée des personnes plus smartes sur ces sujets-là.
Monde Numérique :
[40:29] Sans qu'on redevienne des amis pour autant.
Invité :
[40:32] Sans redevienne des amis. Non, mais l'enjeu, c'est pas... C'est pas ça.
Monde Numérique :
[40:37] Vous, vous avez mauvaise conscience quand vous utilisez ChatGPT ?
Invité :
[40:44] Je sais pas si on peut appeler ça mauvaise conscience, mais en tout cas je fais attention à ce que je fais.
Monde Numérique :
[40:51] Donc les gens comme moi qui ont trois onglets ou le chat GPT ouvert simultanément 24h sur 24 c'est pas bien quoi.
Invité :
[40:59] Forcément ça veut dire que vous faites beaucoup de promptes après, les mettre comme un jugement de valeur je le donnerai je ne passera pas comme ça.
Monde Numérique :
[41:10] Merci beaucoup Ludovic Moulard, directeur développement durable chez 55, cabinet de conseil spécialisé dans la data et partenaire du Shift Project. Bonjour Frédéric Vallette.
Invité :
[41:29] Bonjour.
Monde Numérique :
[41:30] Vous êtes cofondateur de Markus Santé, une start-up basée à Aix-en-Provence, dans le sud de la France. Alors, on sait que l'intelligence artificielle est de plus en plus utile en santé, notamment pour faire des diagnostics. Mais l'IA au service de la santé, ce n'est pas seulement ça.
Monde Numérique :
[41:46] C'est aussi l'IA pour aider les soignants à faire mieux leur travail. Et c'est ce que vous avez voulu faire avec Markus Santé, si je comprends bien. De quoi s'agit-il exactement ?
Invité :
[41:55] Tout à fait. Alors, en fait, c'est parti d'un constat. Et pour tout vous dire, lors d'un dîner, il y a quelques temps, chez des amis, un kiné était présent et il expliquait qu'il passait sa journée à soigner et toutes ses soirées à taper des rapports tout seul dans son coin. Et en fait, on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose pour les idées. Alors, en fait, on le sait quasiment tous. On a tous des soignants autour de nous. Les soignants sont à bout. Plus de 10 heures d'administratif par semaine, trop de patients, des erreurs médicales, une baisse de la qualité des soins, une surcharge mentale importante. Un certain nombre d'éléments ont des éléments facturés connus. Et nous nous sommes rapidement dit qu'avec la technologie que l'on développait, il y avait certainement des solutions à trouver. Donc Markus Santé, c'est quoi ? C'est une super secrétaire qui va décharger le praticien de santé de tous les aspects qui ne sont pas directement liés aux soins. C'est la rédaction d'un bilan, c'est l'envoi de ce bilan au médecin référent du patient, etc. Donc, c'est tous ces aspects que Markus Santé va prendre en charge prioritairement pour que le praticien de santé retrouve du temps de soins, ce pour quoi il a signé.
Monde Numérique :
[43:07] Donc, ça consiste en quoi ? Comment ça marche concrètement ?
Invité :
[43:10] C'est tout le travail que l'on a fait d'éduquer Markus pour que le praticien, n'ait juste qu'à échanger avec lui. Donc, le praticien se connecte sur l'interface qui est comme ChatGPT. Donc, en fait, c'est un chatbot qui s'appelle Markus. Et quand le praticien arrive, ben bonjour, peux-tu me créer une fiche patient ? Peux-tu me proposer un modèle de bilan pour tel patient ? Peux-tu préparer un courrier type ? Et donc, il y a en fait un apprentissage qui se fait entre Markus et le praticien pour que Markus connaisse les pratiques, les goûts, le style, même pour la rédaction des courriers du praticien, et pour qu'il l'aide à rédiger tout ça et lui facilite ce travail. Et effectuer ce travail. C'est-à-dire que quand le praticien arrive, il lui dit « rédige-moi un courrier, envoie-le au médecin référent », Markus va s'occuper de tout. En fait, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui juste un mot technique lié à agentique, contrairement à l'IA générative il y a deux ans. C'est vrai qu'en fait, c'est une intelligence artificielle qui est capable de lancer des processus complexes et des actions.
Monde Numérique :
[44:09] Elle peut aller se connecter, elle peut sortir du cadre, aller se connecter, mener des actions, etc.
Invité :
[44:16] Elle fait passer des appels. On est en train de lancer tout ça. Ça, c'est vraiment la deuxième phase de l'IA générative. Du coup, qui va faire véritablement gagner du temps. Tout ça est dans un cadre, et c'est important, sécurisé, respectant les RGPD, les données de santé. Ça, je le précise parce qu'on a beaucoup trop de praticiens aujourd'hui, même professionnels, je ne parle même pas à titre personnel, privé, qui commencent à utiliser ces IA alors qu'elles sont non conformes, non sécurisées, non médicales. Donc, très dangereux.
Monde Numérique :
[44:41] Oui, de livrer des informations médicales sur Tchad GPT, évidemment, ce n'est pas recommandé.
Invité :
[44:47] Bien évidemment. Donc, tout ça, bien sûr, Société française, l'Agence France, respectant tout ça. Donc, on met à disposition des praticiens un cadre bien borné, qui respecte l'étagisation. Et tout le travail qu'on a fait était pour consister à faciliter l'accélisation à cet assistant, aux praticiens, pour vraiment gagner du temps et retrouver du temps de soin, en fait.
Monde Numérique :
[45:07] C'est uniquement par écrit ou vous avez également une version vocale ?
Invité :
[45:11] Bien sûr, vous pouvez lui parler, lui écrire ou lui parler. En fait, au début, on était hyper fan du côté vocal parce que c'est tellement bluffant, c'est tellement facile. Et en fait, l'environnement dans lequel évoluent les praticiens ne permet pas, dans certaines conditions, de faire du vocal. Ont des collègues à côté, parce qu'il peut y avoir également le patient en face, ils ne veulent pas, dans un bilan, éventuellement exprimer l'ensemble des détails de ce qui est dit sur le bilan, donc paraît que c'est quand même pas mal. Mais aujourd'hui, le vocal est une commodité en intelligence artificielle. La reconnaissance de la voix, la retranscription, ça fonctionne parfaitement bien depuis quelques temps déjà.
Monde Numérique :
[45:52] Et ce qu'il faut dire, c'est qu'en plus, j'imagine, dicter un compte rendu médical à une IA, ce n'est pas comme simplement la dicter à un système de reconnaissance vocale. Parce qu'à la reconnaissance vocale, il faut faire du mot à mot, il ne faut pas se tromper. L'IA, vous avez le droit à l'erreur. Finalement, on peut lui dire « Ah non, ce n'est pas ça, corrige, etc. » Oui, exact.
Invité :
[46:09] C'est ça qui est assez bluffant. Et puis, vous pouvez parler dans un langage tout à fait naturel, avec votre propre rythme. Là aussi, il y a un apprentissage de Markus par rapport à vous, qui va se faire et il va optimiser forcément sa compréhension. Il peut ne pas comprendre, mais je dirais comme une incompréhension qu'il y aurait entre deux humains. Vous parlez trop vite un mot qui est inconnu vous avez un interlocuteur qui va dire attends je comprends pas tu peux me dire en fait Marc c'est la même chose parfois il va dire, alors ce mot il va interpréter différemment il va se tromper parce que en fait et c'est souvent le cas on a des prétendus mais ça marche pas votre outil mais non pas du tout réfléchissez parce que nous on enregistre tout dans toute cette période de test, et le mot vous l'avez mal exprimé regardez et c'est ça qui est assez amusant.
Monde Numérique :
[46:52] Ah oui mais bon il faut aussi que ce soit l'outil qui puisse s'adapter un minimum oui.
Invité :
[46:57] De toute façon, au final.
Monde Numérique :
[47:00] Vous l'avez dit, c'est en cours de lancement. C'est quoi votre modèle économique ? La tarification, cette calharde, c'est quoi ? Combien ça compte ?
Invité :
[47:09] Bien sûr, c'est comme un logiciel dit en SaaS, c'est-à-dire un logiciel que vous utilisez sous forme d'abonnement mensuel, sans engagement. Vous l'utilisez, vous payez un mois et puis si vous ne voulez plus l'utiliser, vous arrêtez. Et la tarification sera de 49 euros par mois pour l'utilisation de l'assistant. Et là, vous avez un scoop, puisque vous êtes les premiers à avoir le tarif qui sera en live, puisqu'on l'a défini pas plus tard qu'hier.
Monde Numérique :
[47:39] Ah bah écoutez, parfait. Frédéric Vallette, on sait qu'aujourd'hui, on utilise de plus en plus l'IA pour avoir des conseils médicaux. Est-ce que c'est une direction dans laquelle vous pensez aller également ?
Invité :
[47:53] Alors, oui, forcément, parce qu'il y a de plus en plus d'études qui démontrent la pertinence des réponses qui sont apportées.
Monde Numérique :
[48:03] Surtout quand on a de plus en plus de mal à trouver des médecins ou autres.
Invité :
[48:08] On pourrait passer beaucoup de temps à parler du sujet, qui est un sujet brûlant.
Monde Numérique :
[48:12] Un vrai sujet de société.
Invité :
[48:14] Oui, bien sûr, tout à fait. Mais moi, je dirais que, en ce qui concerne notre conviction, chez Markus Santé.
Invité :
[48:22] L'IA doit rester à sa place et dans son rôle. Le plus important, c'est le praticien. Le plus important, c'est que le praticien puisse soigner. D'accord ? Et pour soigner, le praticien, il a besoin d'être en face de son patient. Il a besoin, et dans le cas des clinothérapeutes, vous allez comprendre que c'est encore plus parlant, il a besoin de le toucher, de le manipuler. Il va interpréter des signaux faibles, parfois, quand il est avec son patient. Tout ça, l'IA, elle ne sait pas faire un, dans l'état des connaissances. Donc, elle vient en supplément, elle vient en aide du travail du quotidien du soignant. Et ça, c'est quelque chose qui est important. Donc, nous, on n'est pas des ayatollahs de l'intelligence artificielle. On connaît ses limites. Et là, vous voyez, je le présentais en début de l'entretien, mais on connaît ses limites et on ne veut l'utiliser pour ce qu'elle sait bien faire et dans l'idée de soulager le patient et à n'importe quel cas de le remplacer. Elle doit pouvoir et même moi c'est une production que j'ai personnelle, c'est ce qui me motive dans le projet Markus Santé, en faisant en sorte que le praticien gagne du temps on espère même, que le praticien pourra mieux soigner et qu'il pourra plus soigner plus de patients et peut-être qu'on va continuer même à régler une partie de la problématique des désirs médicaux avec ce genre de technologie.
Monde Numérique :
[49:46] Parfois ça peut être pratique de poser juste une petite question à son médecin habituel, à son praticien habituel, sans forcément prendre rendez-vous. Et puis, ce n'est pas toujours facile de le contacter pour ça, si c'est le week-end, si c'est à des heures indues, etc. Est-ce qu'on peut imaginer dans le futur une espèce d'avatar du médecin qui répondrait à sa place pour un certain nombre de questions à ses patients ?
Invité :
[50:16] Écoutez, ce n'est pas le futur, c'est le présent, puisque avec Markus Santé, je vous l'ai rapidement décrit, il y a un lien qui est créé entre le praticien et le patient. Donc le patient aura en permanence 24 heures sur 24, son praticien sous la main, et il pourra justement lui poser des questions. Et donc Markus va veiller sur chacun des patients 24 heures sur 24 sur son bien-être, sur éventuellement un suivi d'exercice que le praticien aurait donné à réaliser et en cas de soucis de douleur, etc. Le praticien sera prévenu Markus va jouer ce rôle d'intermédiaire toujours sous le contrôle du praticien et jamais en dépassant les interrogatives qui auraient été donné comme cadre par le praticien mais le patient sera suivi et il pourra justement en permanence avoir ce lien privilégié et cette assurance d'être en relation avec les praticiens au quotidien. Donc, c'est déjà une réalité.
Monde Numérique :
[51:10] Merci beaucoup, Frédéric Vallette, cofondateur de Markus Santé. Markus, avec un K.
Monde Numérique :
[51:24] Je sais, c'est triste, c'est déjà terminé pour cet épisode de l'hebdo de Monde Numérique du 4 octobre 2025. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout, merci pour votre fidélité. N'hésitez pas à noter cet épisode sur votre plateforme d'écoute, si celle-ci le permet, à poster un commentaire aussi, surtout.
Monde Numérique :
[51:43] Très important, les commentaires. Je les lis tous, même si je ne peux pas répondre à tous. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de l'hebdo. D'ici là, ne manquez pas tous les numéros de Monde Numérique. Jour après jour, abonnez-vous à la newsletter.
Monde Numérique :
[51:56] Téléchargez l'application Monde Numérique, signé Good Barber, si vous le souhaitez. et pour en savoir plus, rendez-vous sur le site mondenumérique.info je crois que je vous ai tout dit, voilà, passez une bonne semaine, pleine de tech, salut !













