Comment les opérateurs français se préparent-ils aux Jeux Olympiques ? Ilya Sutskever, ancien d'OpenAI, pourra-t-il développer une “super intelligence sûre” (Extrait de L'Hebdo du 22 juin 2024)
Jérôme et Bruno discutent de la préparation des opérateurs télécoms en France pour les Jeux Olympiques, avec des offres spéciales sur la 5G. Ils abordent également le départ d'un cofondateur d'OpenAI pour créer sa propre entreprise axée sur une "super intelligence sûre", débattant des enjeux de sécurité en IA. Bruno partage des publications sur l'IA et YouTube, tandis que Jérôme évoque les ingérences étrangères et l'impact de l'IA sur la cybersécurité.
Jérôme :
[0:05] Et oui, c'est l'heure de la téléportation. Je me téléporte à Montréal et mon camarade Bruno Guglielminetti se téléporte ici en France. Salut Bruno.
Bruno :
[0:13] Salut Jérôme.
Jérôme :
[0:15] C'est le débrief transatlantique. Chaque semaine, on se retrouve pour évoquer ensemble quelques sujets d'actu tech. Ça va ?
Bruno :
[0:22] Ça va très bien, toi ?
Jérôme :
[0:23] Oui, très bien. Nous ici, on est à fond dans la préparation de The Event, les Jeux Olympiques qui arrivent à grand pas.
Bruno :
[0:31] Oui, semble-t-il qu'il va y avoir un match de quelque chose. Non, non, sérieusement. Je me faisais du mauvais sens à ton sujet, mais aussi à ceux de tes comparses, parce que déjà, quand il y a des grands événements à travers le monde qu'on couvre, toi et moi, de temps en temps, on peine à utiliser notre téléphone cellulaire, pas pour faire des coups de fil, mais quand il y a du matériel à envoyer. Puis je me disais, mais ça va être l'enfer cet été en France pour les gens qui veulent utiliser leur téléphone, leur ordinateur sur les réseaux Wi-Fi. Comment ça va fonctionner? Est-ce qu'ils ont déjà commencé à trouver des solutions?
Jérôme :
[1:05] Eh bien, tu ne crois pas s'y bien dire parce qu'absolument, c'est vrai que non seulement tout le monde ne parle plus que des Jeux olympiques en ce moment, enfin surtout en région parisienne. D'abord, ceux qui sont bloqués dans les bouchons, mais il n'y a pas que ça. On ne va pas faire le râleur de base. Voilà, on va dire que c'est super tout ça, machin. Mais en ce qui concerne les télécoms oui oui oui les opérateurs apparemment sont un peu inquiets et en tout cas ils ont pris les devants parce que la saturation des réseaux c'est vraiment un risque tout à fait possible alors ils ont fait une chose notamment, ils ont décidé d'ouvrir les vannes sur la 5G par exemple et de permettre à de plus en plus de gens d'utiliser la 5G et c'est comme ça que, Orange, SFR etc. Ont décidé d'offrir carrément la 5G aux gens qui payent déjà un abonnement 4G. On leur dit, ben voilà, pour zéro euro, vous avez la 5G. Alors, ben, c'est plutôt pas mal. Alors, comme je suis un râleur, parce que je suis un français, bien entendu, moi, j'ai rencontré des gens d'Orange, je leur ai dit, ouais, c'est super, mais les gens qui payent déjà la 5G plein pot depuis deux ans, vous leur faites quoi comme cadeau ?
Bruno :
[2:10] Ça a été quoi la réponse ?
Jérôme :
[2:12] Ah ben non, on n'avait pas pensé.
Bruno :
[2:16] Attendez à la 6G.
Jérôme :
[2:18] Voilà. Bon, c'est pas grave, on est content, tout le monde aura à la 5G ou presque. Enfin, en tout cas, la 5G va vraiment être mise à profit pour essayer de compenser les problèmes de saturation. Ça, c'est un vrai truc. Mais il y a un autre phénomène aussi là-dessus, Bruno, c'est que tu sais qu'il va y avoir beaucoup de touristes, évidemment, à Paris. Et donc, chacun essaie d'en profiter. Donc, tout le monde est dans les starting blocks. Les restaurateurs ouvrent des restaurants. Les cafetiers ouvrent des cafés. Des particuliers voulaient louer leur appartement. Apparemment, ça ne se passe pas avec les restaurants comme prévu.
Bruno :
[2:51] Mais donc, qu'est-ce qui arrive pour les touristes qui veulent avoir une petite carte pour utiliser le réseau français ?
Jérôme :
[2:58] Ils pourront acheter des forfaits, évidemment, auprès de nos chers opérateurs. Et là, c'est pareil, il va y avoir des espèces d'offres spéciales JO, en quelque sorte, qui seront des forfaits assez puissants avec du 200 gigas, 250 gigas pour 10, 20 euros. Donc, c'est pas mal. Mais attention, amis touristes qui seraient de passage en France à ce moment-là, parce que ça, ce sera pour le trafic local. Locales, mais il y aura des, apparemment, pour les communications internationales, notamment les appels internationaux, là, ils vont se faire un peu ratatiner. Et il y a déjà des comparatifs qui circulent pour expliquer que les forfaits, on sent que les opérateurs ont décidé de vraiment bien, bien profiter de la manne des Jeux olympiques.
Bruno :
[3:44] Donc, tout ce qui est frais d'itinérance, le fameux roaming, c'est là où ils vont commencer à tartiner.
Jérôme :
[3:49] Ben oui, voilà. Alors, le roaming à l'intérieur de l'Union européenne, il a été supprimé. il a été.
Bruno :
[3:54] Supprimé depuis longtemps mais là c'est pour l'extérieur je pense à mes pères les États-Unis mais voilà tes pères alors voilà on peut le dire.
Jérôme :
[4:03] À nos amis canadiens qui vont venir en France pour les JO.
Bruno :
[4:06] Attention ça.
Jérôme :
[4:06] Risque de vous coûter cher.
Bruno :
[4:07] Les communications il a un opérateur français mais bon c'est de bonne guerre business.
Jérôme :
[4:11] Is business ben.
Bruno :
[4:12] Ouais mais sinon nonobstant cette chose-là je ne sais pas si ça t'a frappé ou si il y avait l'annonce cette semaine on va tomber plus dans l'actualité quoique le téléphone c'est pas mal ça Il y a un des cofondateurs d'OpenAI qui a décidé de quitter le bateau. D'ailleurs, il faisait partie des gens qui avaient voulu foutre Sam Hartman dehors. Et lui, donc, c'est lui qui est parti.
Jérôme :
[4:35] Par-dessus bord.
Bruno :
[4:36] Exactement. Et donc, c'est lui qui est parti créer sa propre boîte.
Jérôme :
[4:40] Oui, alors moi, j'en parle d'ailleurs. J'en ai parlé en actu cette semaine dans Monde numérique. Mais écoute, c'est intéressant quand même cette histoire-là. C'est un peu la bataille des anciens et des modernes, des puristes et des mercantiles. Comment tu vois ça?
Bruno :
[4:57] C'est un peu ça. On parle d'Ilias Succekev ou quelque chose comme ça.
Jérôme :
[5:03] Ilias Succekev.
Bruno :
[5:04] Merci beaucoup. À tes souhaits. Ça me fait plaisir. Mais donc, c'est ça. Alors, ce bonhomme-là, lui, s'en va vers un système d'intelligence artificielle qui va être très puissant. C'est clair, on regarde de devant, on ne fait pas le statu quo. Mais lui, quand il parle du produit qu'il veut développer, il parle d'une super intelligence sûre. Alors, évidemment, si on rajoute le sûr, ça veut dire que d'où il vient, il y a l'impression que ce n'est pas tellement sûr. Et c'est là où ça rejoint un peu ce que tu disais. On a vraiment l'impression qu'il y a deux camps qui sont... D'ailleurs, c'était ça la prémisse de la chicane.
Jérôme :
[5:42] De la bataille avec...
Bruno :
[5:43] Chez Open AI, là, on a vraiment l'impression qu'il y a des gens qui veulent y aller, mais de façon sécuritaire avec la pédale douce. Et de l'autre côté, il y a des gens qui sont très mercantiles et qui disent, non, là, nous, on va demeurer leader devant la parade et on va sortir des outils
Bruno :
[6:00] qui sont toujours plus puissants. Et un peu avec l'approche de Mark Zuckerberg, alors si on doit briser, on brisera, mais on arrangera après. Et puis, là, quand on parle de l'intelligence artificielle générale, parce qu'on est presque dans ce concept-là, avec ce qui est en train d'ouvrir de son côté, ça pourrait faire des dégâts pas mal plus importants que Meta a pu en faire jusqu'à maintenant.
Jérôme :
[6:23] Écoute, moi je ne sais pas parce que c'est très bien, la démarche est tout à fait respectable, mais je demande à voir, parce que d'abord dire qu'il va faire une super IA, ok, il faut la faire, tout le monde veut la faire, le pionnier dans ce domaine c'est quand même OpenAI, on peut penser que c'est à ce jour le plus avancé, et on sait que ce n'est pas facile à faire, ça ne se fait pas d'un claquement de doigts, c'est encore des années de recherche, d'investissement surtout, ça veut dire aussi beaucoup d'argent, donc il a intérêt à lever des fonds le jeune homme, alors certes il a, un nom maintenant, il est connu du coup et il va l'être peut-être de plus en plus mais il y a cette première barrière et après sur la sûreté, bien sûr c'est très intéressant de se poser ces questions là, il ne faudrait pas que ça devienne juste un argument marketing si tu veux de dire bah oui alors moi j'étais avec les méchants mais je vais faire un truc gentil parce que ce serait à mon avis un peu simpliste parce que, pour plusieurs raisons parce que ce n'est pas tout à fait vrai. Je pense que même OpenAI, malgré tout ce qu'on peut leur reprocher, réfléchissent aussi beaucoup à ces questions-là. Ce qui me permet d'ailleurs de glisser très brièvement, si tu me le permets, l'annonce d'une interview que je vais diffuser non pas cette semaine, mais la semaine prochaine, et qui est une interview exceptionnelle d'un responsable, d'un ingénieur.
Jérôme :
[7:44] De haut niveau d'OpenAI, qui est un Français, qui s'appelle Romain Huet, avec qui je me suis entretenu pendant très longuement et qui m'expliquent tout le fonctionnement à la fois de ChatGPT, d'Open et de GPT, de l'API et qui me fait même une démonstration spectaculaire mon ami, de, ChatGPT, GPT 4O, tu sais celui qui parle et qui réagit très rapidement. Voilà, donc pour en savoir plus, je renvoie à mon numérique de la semaine prochaine. Fin de la page de pub.
Bruno :
[8:17] On se prend l'avancement. Mais tu vois peut-être que le Chief Scientist, parce que c'est de lui dont on parle, qui vient de quitter OpenAI, peut-être que s'il écoute l'entrevue, il va vraiment savoir comment ça fonctionne et il pourra aller partir la sienne. Parce que c'est ça aussi.
Jérôme :
[8:30] Bien sûr, c'est sûr.
Bruno :
[8:31] Tu vois, t'es encore dans le service public malgré toi. C'est formidable. Mais tu parlais de plug. Moi aussi, j'ai un truc à pluguer et c'est parce qu'on parle d'intelligence artificielle. La semaine dernière, j'ai publié, puis c'est disponible sur moncarnet.com. C'est une entrevue avec un auteur français qui vient de sortir un livre et ça parle du billet de l'IA, mais, les fameux billets de l'IA, mais c'est de faire un lien avec nous, notre billet à nous, parce que finalement, on se rend compte, plus on fait de la recherche sur le sujet, que les billets dont on collait sur les algorithmes, ceux qu'on collait sur l'intelligence et qu'on colle toujours sur l'intelligence artificielle, mais dans le fond, c'est le reflet de qui nous sommes depuis si longtemps temps, et que si on veut arriver à les corriger, il va falloir d'abord se corriger à soi. Et d'ailleurs, dans l'entrevue que je faisais avec cet auteur-là...
Jérôme :
[9:26] Ah oui, c'est philosophique, carrément, comme approche.
Bruno :
[9:29] Oui, oui, parce que là, ça va prendre combien de générations pour arriver à avoir une IA qui va être mieux balancée, si on veut prendre cette appellation-là? Ça va en prendre plusieurs, parce que nous, on va devoir changer pour que l'IA arrive à refléter quelque chose qui est meilleur ou mieux.
Jérôme :
[9:45] Et comme, en plus, on ne va que vers le mieux, bien sûr. Au fil des années, on le voit. L'humain se bonifie. Tu es d'accord avec moi? Il suffit d'aller sur Twitter pour s'en rendre compte, par exemple.
Bruno :
[9:56] – Oui, ben non. Moi, je vais plus sur Twitter. Je vais sur X, voyons donc. Tu t'es fait prendre encore à ce genre-là. T'as remarqué, hein? Twitter.com, ça n'existe plus. C'est X.com maintenant.
Jérôme :
[10:05] – Ah non, je ne savais pas.
Bruno :
[10:06] – Oui, si tu vas faire un petit tour. En tout cas, de ce côté-ci de l'Atlantique, maintenant, on a eu un beau message cette semaine en disant « Maintenant, vous êtes sur X.com ».
Jérôme :
[10:15] Ah, OK. Écoute, j'irai voir si c'est la même chose chez nous en France. Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton émission Mon Carnet?
Bruno :
[10:22] Je suis tellement content que tu me poses la question. Écoute, cette semaine, je reviens, ça, ça va probablement intéresser tes auditeurs. Il y a une grosse étude internationale qui est sortie, qui a été publiée cette semaine, qui s'appelle le Digital News Report. Ça a été fait, c'est à la grandeur de la planète, mais bon, tous ont leur chapitre. Et moi, je décortique avec un prof de communication de l'Université du Québec.
Bruno :
[10:44] On fait un survol pour voir ce que ça donne. C'est intéressant parce qu'on voit que YouTube est en train de prendre une place importante dans l'information. Pas seulement dans le divertissement, mais c'est en train de prendre sa place. Et puis, bon, c'est un mouvement des plaques tectoniques, mais c'est intéressant de voir. Sinon, il y avait un gros événement. Vous avez le Vivatech. Nous, on a le Collision au Canada. Et comme dans Collision, c'est prêt.
Bruno :
[11:08] Donc, Collision à Toronto cette année. L'an prochain, ce sera à Vancouver. Alors, on fait un débrief avec Stéphane Berthomet, qui a passé toute la semaine là-bas. Et puis aussi, un truc intéressant, discussion philosophique, tiens, au niveau des relations publiques à l'ère de l'IA, avec tous les hyper-trucages, les fakes, entre parenthèses, les voies de synthèse, donc toutes ces possibilités d'altérer la réalité. Comment se retrouve un stratège en communication qui fait dans l'actualité, mais aussi dans le monde politique et comment il se prépare à cette nouvelle réalité? On le voyait cette semaine, il y a la secrétaire de la Maison-Blanche qui disait que le président américain avait été victime de deepfake dans une vidéo qui se promenait sur les réseaux sociaux. Bien, c'est devenu une réalité. Alors, puisque cette année, la moitié de la planète passe au vote et vous, avant même les JO, bien justement, alors dans ce contexte-là, comment ça se passe au niveau de la gestion de cette perception virtuelle,
Bruno :
[12:10] fausse perception dans certains cas, et comment ils se dépatouillent avec ça? Alors, ça fait partie des sujets de l'émission de cette semaine.
Jérôme :
[12:17] Superbe.
Bruno :
[12:18] Sinon, toi, tu parles de quoi ?
Jérôme :
[12:20] Alors moi, cette semaine, j'aborde un sujet qui est super sensible. C'est la question des ingérences étrangères dans l'espace numérique européen, français, on va dire. Comment principalement la Russie et la Chine sont à la manœuvre pour vraiment essayer d'influencer les opinions. Et notamment en ce moment où on est en période de campagne électorale. Donc c'est hypersensible, c'est assez violent, et c'est Bernard Benhamou qui connaît ça parfaitement, qui est une personne qui depuis très très longtemps étudie ces phénomènes-là, qui décrypte comment ça se passe. Et puis sinon je parle encore et toujours d'intelligence artificielle, mais dans le domaine de la cybersécurité, comment l'IA bouleverse la cybersécurité et la cybercriminalité, c'est-à-dire que l'intelligence artificielle, et tu le sais, est utilisé de plus en plus par les méchants et aussi par les gentils. Donc, de quelle manière on voit ça cette semaine dans le monde numérique?
Bruno :
[13:25] Ça ferait un bon sujet de film. Ça, les bons et les méchants.
Jérôme :
[13:28] Oui, c'est vrai. Comment, à qui on pourrait confier ça? Je ne sais pas.
Bruno :
[13:33] Pensons-y. Invitons les auditeurs à nos sujets. Sugérez des noms de cinéastes.
Jérôme :
[13:38] Au cas où ça n'aurait pas déjà été pris, bien sûr. Oui, exactement.
Bruno :
[13:41] Même si il y avait un film français qui abordait ça. Tout le monde est gentil. Tout le monde est bon. Bon, tout le monde...
Jérôme :
[13:46] Ah, ça, c'était génial, ce film, avec Jean-Yann. Ah, c'était bon. Ah, c'était excellent.
Bruno :
[13:50] Qu'est-ce que ça nous rajeunit. Oui, ça date. Bon. Hé, Jérôme, je te souhaite une bonne suite de podcast.
Jérôme :
[13:58] Pareillement.
Bruno :
[13:59] Et puis, on se retrouve la semaine prochaine.
Jérôme :
[14:00] À la semaine prochaine, Bruno. Ciao, ciao.