André Loesekrug-Pietri, président et directeur scientifique de JEDI (Joint European Disruptive Initiative), partage sa vision sur l'avenir technologique de l'Europe et les défis de l'innovation.
Interview
André Loesekrug-Pietri, président et directeur scientifique de JEDI (Joint European Disruptive Initiative)
Votre organisation finance des projets avancés et stratégiques pour l’Europe. Pourquoi vous intéressez-vous notamment à l’IA et à l’énergie ?
L’IA nécessite des quantités énormes d’électricité. On voit Microsoft rouvrir une ancienne centrale nucléaire aux États-Unis ou Google s’équiper de petits réacteurs SMR. C’est aujourd’hui devenu un sujet énergétique majeur. Dans ce contexte, l’Europe doit absolument innover pour obtenir des résultats équivalents en consommant bien moins d’énergie.
Que devrait faire l’Europe ?
Un autre enjeu est l’accès aux matériaux critiques pour la transition énergétique, aujourd’hui dépendants de la Chine. À JEDI, nous explorons des alternatives, notamment en utilisant des matériaux synthétisés biologiquement. Il est essentiel que l’Europe ne se limite pas à rattraper son retard mais trouve des ruptures technologiques.
L’isolationnisme annoncé des États-Unis avec la réélection de Trump est-il une menace ou une opportunité de sursaut pour l’Europe ?
Cela dépendra de notre capacité à réagir. Chaque crise pourrait être un « wake-up call » pour l’Europe, mais jusqu’à présent, nous avons souvent manqué l’occasion de nous unir pour des initiatives majeures. L’Europe a besoin de projets de société qui mobilisent non seulement l’innovation technologique, mais aussi les citoyens, comme les Américains l'ont fait avec la mission Apollo. Nous avons des talents, mais il faut une vision claire et des objectifs ambitieux pour avancer.
Guest:
[0:01] Aujourd'hui, de plus en plus, le sujet IA, c'est un sujet énergétique. Pour l'Europe, c'est le sujet.
Monde Numérique :
[0:10] Bonjour André Loesekrug-Pietri.
Guest:
[0:12] Bonjour Jérôme Colombain.
Monde Numérique :
[0:13] Président, directeur scientifique de JEDI, ça veut dire Join European Disruptive Initiative. Qu'est-ce que c'est exactement JEDI, avant toute chose ?
Guest:
[0:25] JEDI, c'est une organisation de recherche. On lance et on finance des programmes de recherche avancés. dans trois grands domaines, le domaine de l'énergie et de l'environnement, le domaine des sciences de la vie et le domaine du computing, qui regroupe l'IA, la cyber, le quantique, les semi-conducteurs. Et dans ces domaines-là, on lance des programmes sur des sujets avec un impact stratégique ou sociétal majeur, mais qui sont aujourd'hui trop risqués ou trop long terme pour le secteur privé. C'est-à-dire où il n'y a pas vraiment de business model. On les finance sous forme de subventions. Et on les finance, et c'est ça le plus important, avec une méthodologie qui est radicalement différente de ce qu'on connaît aujourd'hui habituellement dans la recherche publique, qui sont les appels à projets. Et ça s'inspire d'une agence américaine qui s'appelle la DARPA, qui a été créée lorsque les États-Unis ont été créés. Ont connu le fameux choc Spoutnik.
Monde Numérique :
[1:24] Et qui a inventé Internet.
Guest:
[1:25] Et qui a inventé Internet, enfin qui était à l'origine de la quasi-totalité de ce qu'on appelle, plutôt un mot-valise, les innovations de rupture. Internet, c'était appelé Arpanet à l'origine. Mais plus près de nous, on a les mémoires flash, on a l'absorptivité, on a, début des années 2000, les premières interfaces homme-machine, ce qui donnera Siri. On parle aujourd'hui beaucoup des véhicules autonomes qui se promènent dans les rues de San Francisco ça c'est un challenge DARPA sur la mobilité autonome et le paradoxe en plus c'est que ces deux dernières choses c'est les Européens qui ont été financés par la DARPA aux Etats-Unis on se dit on devrait quand même être capable de faire ça chez nous et en premier lieu pour l'Europe.
Monde Numérique :
[2:15] On comprend à travers ce que vous dites André que vous lancez des programmes et puis vous essayez d'initier des actions. On peut vous lire très souvent dans différents journaux, dans des tribunes par lesquelles vous appelez, les pouvoirs publics, les responsables politiques à agir dans tel ou tel sens, etc. Bon, merci d'être là dans le monde numérique. Je suis content, je vous attrape entre deux rendez-vous. C'est pour ça que le son n'est peut-être pas génial, génial, mais en tout cas, je suis ravi de vous avoir. Et j'aimerais bien vous entendre sur, on va dire, l'actualité du moment qui est de manière très générale, la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui l'innovation, la technologie à la fois française, européenne. On a l'impression qu'on est passé par beaucoup d'enthousiasme il y a quelques années, c'était les grandes heures de la French Tech, et puis après en ce moment on est un peu dans le creux de la vague pour la French Tech, et c'est même pire que ça. On a l'impression qu'on est à la ramasse en ce qui concerne l'intelligence artificielle et tout le reste. Là-dessus, changement politique majeur à venir aux Etats-Unis, ça vous inspire quoi ? tout ça on va dans le mur où on a encore des cartes à jouer.
Guest:
[3:24] Alors, deux choses. Un, on est dans le mur, et ce n'est pas du pessimisme. Je pense que la grande erreur aujourd'hui des Européens, c'est qu'ils ne sont pas réalistes, et quand on n'est pas réaliste sur la situation présente, on ne peut pas prendre les bonnes décisions. Et à la fois terriblement optimiste parce qu'on voit bien, vous parliez de l'IA, qu'en fait les cartes, grâce à la science, grâce à la technologie, peuvent être en permanence rebattues. On a bien vu ça dans le cas du Covid, où en fait ce ne sont pas les acteurs traditionnels des vaccins qui nous ont sauvés. C'est cette approche radicalement nouvelle avec l'ARN messager. Je rappelle que ça fait dix ans et des centaines de millions, voire pendant des milliards d'euros, qui ont été investis en Europe pour créer un Google européen. Eh bien, il ne fallait pas faire quelque chose qui était à nouveau de la recherche par mots-clés et faire une espèce de copie conforme de Google parce que ma conviction aujourd'hui, c'est que la stratégie de rattrapage ne sert à rien et est extrêmement coûteuse. Par contre, il y a en permanence l'opportunité de rebattre les cartes et on a OpenAI qui arrive avec finalement, en sursimplifiant, il recherche plus par langage naturel, par prompt, et qui rend même une entreprise comme Google pas has-been, mais quand même aujourd'hui plus en rattrapage avec son modèle Gemini.
Monde Numérique :
[4:43] Oui, presque en danger.
Guest:
[4:45] Presque en danger. Et la vraie question et la seule question qu'aujourd'hui on ne se pose pas, c'est en Europe, parce que ça veut dire se poser des questions délicates, douloureuses et difficiles, c'est pourquoi cette approche n'est pas venue d'Europe. Vous parliez de Trump, de la récente élection de Trump. C'est quand même incroyable à quel point la France et l'Europe sont... Enfin, l'Europe surtout est devenue le continent de la surprise stratégique. On a été surpris par le Covid, on a été surpris par l'Ukraine.
Guest:
[5:19] On a presque l'impression que les gens sont surpris par l'élection de Trump. Et le problème quand on est surpris, c'est qu'on est en réactif, et l'Ukraine à nouveau nous montre bien qu'un combat ne se gagne jamais en défense, et il faut être dans l'offensive, sinon d'autres vont créer le futur à votre place. C'est à nous, Européens, c'est à nous, Démocratie, parce que c'est un vrai projet démocratique qu'on porte, c'est comment est-ce qu'on réinvente, comment est-ce qu'on fait en sorte qu'on soit quand on invente notre futur. Ça, c'est point numéro un sur cette nécessité d'anticipation. Donc, chez Jedi, on passe 50% de notre temps dans une quarantaine de domaines qui vont de la fusion nucléaire en passant par les nouveaux matériaux, en passant par l'antibiorésistance, l'avenir des semi-conducteurs, à se poser la question où en est l'accent de la technologie et quelles sont les ruptures possibles à 3 ou 10 ans. Donc, on ne fait pas la science-fiction, mais on dit que c'est quoi les sujets qu'il faut préparer aujourd'hui pour ne pas être à nouveau surpris demain. Et quels sont les sujets, avec un effort un peu concerté, qu'on pourrait débloquer, qui nous permettrait d'inventer le futur ?
Monde Numérique :
[6:32] Justement, c'est quoi ces sujets ?
Guest:
[6:33] J'en donne quelques-uns. On voit aujourd'hui, je reviens sur le sujet IA que vous mentionniez, qu'aujourd'hui, de plus en plus, le sujet IA, c'est un sujet énergétique. C'est des quantités d'énergie phénoménales. les grands acteurs de l'IA réouvrent des centrales nucléaires, on l'a tous entendu et on a été absolument stupéfaits de l'annonce de Microsoft de réouvrir cette fameuse centrale américaine à la branche de Trimal Island qui récolte un accident nucléaire en 79, Google qui achète ses propres ephémères, Donc, est-ce qu'aujourd'hui, on peut avoir les mêmes résultats en termes de puissance et d'intelligence artificielle, mais en consommant un million, un milliard de fois moins d'énergie ? Pour l'Europe, c'est le sujet. C'est le sujet, parce que sinon, comme on est un continent qui manque d'énergie, certes notre pays est un peu mieux placé que d'autres, mais même nous, on n'a pas un excédent phénoménal. Il va y avoir de plus en plus des arbitrages entre qu'est-ce qui est fourni à l'industrie, qu'est-ce qui est fourni au data center, qu'est-ce qui est fourni à la population. Des sujets politiques extrêmement sensibles. À nous de nous dire, est-ce qu'on continue à garder les data centers chez nous pour aussi inventer le futur ? Parce qu'on voit bien qu'on va dans le mur en termes de consommation énergétique. On ne peut pas continuer à avoir ce genre de progression telle qu'on la voit aujourd'hui par les grandes liars.
Monde Numérique :
[7:55] Les data centers, c'est une direction qui a été prise. D'ailleurs, Emmanuel Macron a insisté lourdement là-dessus en disant qu'il nous fallait des data centers en Europe, en France, etc.
Guest:
[8:04] Oui, absolument. Sauf que si on veut véritablement que les gens prennent la décision de les mettre chez nous, il va falloir qu'on fournisse à ces data centers soit énormément d'énergie. vie. Donc là, nos efforts sur la fusion, alors on n'est pas en train de construire un réacteur nucléaire, mais on a par exemple l'identique sur la fusion. Un sujet qui concerne toute l'industrie, c'est ce qu'on appelle les matériaux qui englobent les réacteurs, parce qu'on dit souvent qu'un fusion ne dégage pas de radioactivité. Il n'y a pas le même risque nucléaire du tout avec la fission. Risque, faible, mais toujours réel. Mais il y a un feu de radioactivité qui fait qu'aujourd'hui, on a beaucoup de mal à, finalement, avoir le contenant parce qu'il est très vite dégradé par les rayonnements alpha, notamment, qui se dégagent d'une opération de fusion. Donc ça, c'est un sujet qui est majeur. On a un troisième sujet, c'est aujourd'hui, avec le changement climatique, on a potentiellement un risque d'incendie et de feu de forêt. Ça semble être un thème un peu qui fleurbont l'été, la Méditerranée, etc. On l'a bien vu en Espagne, on a aujourd'hui un risque sur un peu du changement climatique d'événements majeurs.
Guest:
[9:14] Demain, on a un feu en forêt de Fontainebleau ou dans la forêt du Brandebourg, il n'y a pas du tout les mêmes équipements. On est à une heure de vol aller-retour pour un Canadair. On peut avoir des risques, comme ce qui s'est passé au Canada il y a quelques années, de villes entières rasées, de milliards de dégâts. Donc on a un troisième programme sur est-ce qu'on peut détecter en moins de 15 minutes tout feu naissant.
Guest:
[9:36] Donc ça, ça va être, et c'est un point qui est important pour nous, à l'intersection entre l'IA, l'observation spatiale, les nouveaux capteurs, l'IoT, etc. C'est un point important, c'est qu'aujourd'hui, on prend en compte que beaucoup des recherches qui sont faites, on va dire, dans le monde traditionnel, sont assez compartimentées, alors qu'on voit bien que les ruptures sont de plus en plus, et c'est ça qui leur rend très difficile, à l'intersection entre différentes disciplines. On l'a vu avec le récent prix Nobel de chimie, qui a été attribuée à trois chercheurs, dont deux de DeepMind, qui ne sont pas du tout des chimistes, mais qui arrivent avec justement une approche computationnelle pour identifier de nouvelles molécules. Et c'est un quatrième point. Nous, on a un très gros programme sur est-ce qu'on peut trouver des alternatives à ces fameux métaux critiques pour la transition énergétique ? Parce que ce qu'on ne sait peut-être pas assez, c'est que quand on installe une éolienne short, qui est censée représenter 30% de notre électricité en Europe d'ici moins d'une dizaine d'années, eh bien on a besoin de ce qu'on appelle des aimants permanents, et 92% de ces aimants sont raffinés, je vous laisse deviner, en Chine. Donc on est en train de créer une dépendance énergétique, donc on a pris ce sujet-là et on s'est dit, si on arrive à trouver des alternatives, que ce soit d'autres métaux, ou que ce soit par exemple des nouveaux matériaux créés par la biologie de synthèse, voilà les approches possibles, et il y en a sûrement d'autres.
Guest:
[11:01] On pourrait résoudre cet enjeu d'accès aux minéraux, de faire cette transition énergétique, et d'éviter de passer d'une dépendance au gaz russe à une dépendance aux minerais chinois, et je crains que la dépendance aux minerais chinois soit beaucoup plus lourde de conséquences pour nous que ce qu'a pu être le gaz russe.
Monde Numérique :
[11:18] L'arrivée de Trump aux États-Unis apparemment laisse entendre que les États-Unis vont aller vers plus d'isolationnisme et vont un peu lâcher l'Europe d'une certaine manière. Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour nous parce que ça va faire comme un catalyseur et on va se ressaisir et on va tous enfin aller dans le même sens ou au contraire ça va être chacun pour soi du bilatéral et sauf qui peut ?
Guest:
[11:40] Alors je fais la prédiction qu'on va voir tous les grands chefs d'État aller voir Trump en bilatéral ou au moins lui passer un coup de fil en bilatéral, ça a déjà commencé depuis 48 heures.
Guest:
[11:52] Donc, feu, la solidarité européenne. Alors moi, je reste un décretable optimiste dans le sens où l'Europe, on dit souvent, ne s'est construite que par des crises. Alors le problème, c'est que le Covid aurait dû être ce wake-up call.
Guest:
[12:05] Ça n'a pas été le cas. L'Ukraine aurait dû être ce réveil, ce sursaut. On voit bien aujourd'hui la terreur, la peur sur la ville, la peur sur le continent européen, parce qu'on n'est pas du tout prêts à défendre notre continent si jamais la Russie avait des ambitions qui allaient au-delà de l'Ukraine. Et déjà, l'Ukraine, c'est dramatique. J'ai quand même l'espoir que Trump soit un tel choc. Le problème, c'est que les Européens, face à des chocs, ont plutôt tendance à se recroquer dans leurs coquilles, plutôt qu'à se dire maintenant il est temps d'être un peu révolutionnaire. Le temps des petits pas est terminé. Nous sommes dans un monde de grands paris. Aujourd'hui, les paris sont faits. Le pari de Microsoft dans OpenAI est un pari immensément gagnant. Ils ont gagné 1 000 milliards d'euros de valorisation. Microsoft est redevenu la société la plus valorisée, la plus dynamique. Le pari de Mark Zuckerberg sur la réalité virtuelle et le métaverse étaient probablement un tout petit peu crottos. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que si on ne fait pas de pari, on est sûr de perdre. Aujourd'hui, je ne vois pas les paris. Et donc, c'est à l'Europe maintenant d'imaginer ces paris à nouveau sur les matériaux, sur le cancer, sur l'avenir de l'énergie, sur le spatial. Il ne s'agit pas de faire un SpaceX.
Guest:
[13:26] Starship, on a toujours été impressionné par ces images de Starship qui reviennent. Mais si on veut réprimer la même chose, j'entends qu'il y a un projet de constellation qui sera dans six ans, ce qu'aujourd'hui fait Elon Musk. Dans six ans, Musk, peut-être que l'opportunité, c'est qu'il devient membre du gouvernement américain, il se coupera un petit peu moins de ses affaires. Ce n'est pas bon pour l'humanité au sens scientifique, c'est bon pour la compétitivité européenne. Donc une chose, c'est le sursaut, je l'espère, en tout cas c'est ce qu'on appelle, et nous on est prêts, aujourd'hui, les gens disent qu'il faut créer une DARPA européenne, mais elle existe, c'est un précurseur, c'est aujourd'hui un outil que l'on attend des hommes politiques éclairés qui disent, il y a cet outil qui a été créé, il y a 6 000 personnes, c'est dans 29 pays européens, ça a une dizaine de programmes managers, la DARPA en Afro-Saint-Foundé, passons-le à l'échelle. J'attends encore aujourd'hui ces hommes politiques qui ne sont pas juste dans le discours mais qui font, j'espère que vous nous écoutez et c'est sûr qu'ils écoutent votre podcast.
Guest:
[14:26] Jérôme, ça c'est point numéro 1 le sursaut, point numéro 2 il y a une opportunité sur les talents on voit bien aujourd'hui sur la biologie la clé tous les chercheurs ne se valent pas, il y a quelques chercheurs stars, on parle souvent des 1% de paquet scientifique les plus cités, c'est ceux qui vivent c'est ceux qui mènent la danse c'est ceux qui orientent un secteur, Peut-être qu'on va pouvoir, on l'avait fait dans la première présidence Trump, ça s'appelait Make Europe Great Again, un programme où on attirait les talents américains qui peut-être étaient moins à l'aise avec la première présidence Trump. Il faut utiliser ça de manière intelligente. Et la troisième chose, il faut surtout se dire qu'aujourd'hui la technologie américaine, et je ne suis pas du tout un anti-américaniste primaire, va être un outil de plus dans ce monde géopolitique. Donc, la souveraineté n'est pas juste un objectif idéologique.
Guest:
[15:20] Aujourd'hui, c'est une question de survie. Il ne s'agit pas d'être isolationné. Il ne s'agit pas de ne pas utiliser, au contraire, il faut utiliser les technologies américaines, mais l'utiliser comme une béquille pour aller très vite sur la génération d'après. Et là où je suis confiant, c'est qu'on a encore des talents extraordinaires, mais il faut leur donner cette vision. Je veux terminer par cette image-là. En Kennedy, en 1962, c'est son premier discours.
Guest:
[15:45] Nous choisissons d'aller sur la ligne d'abord c'est un choix, Ils donnent un objectif précisé, c'est la fin de la décennie, il y aura un homme sur la Lune et il reviendra en bonne santé. Enfin, ça il sauve. Ils n'ont aucune idée de comment ils vont y arriver. Et sur ce programme qui, en sept ans, a déclenché des milliers de programmes dans la santé, dans les matériaux, dans la propulsion, etc. Et donc ça, c'est mon troisième espoir, c'est que, est-ce qu'on a cette capacité à se toucher des objectifs, mais en prenant bien garde du côté de l'État, du côté des administrations de ne pas être dans le micro-management c'est pas à telle ou telle direction générale de dire voilà l'avenir des batteries, c'est ça la technologie, ce qu'on a fait trop souvent dans l'hydrogène, dans les batteries, dans le spatial, donc il faut se fixer les bons objectifs, l'encassoirement et principalement ça entraînera toute notre société avec nous et oui je pense que la plupart des concitoyens, les plans IA, les plans cyber C'est un outil ça. L'IA pour l'IA n'a aucun intérêt. Est-ce que grâce à l'IA on va régler les grands enjeux de notre temps, le climat, la santé, l'égalité, la paix, la défense, etc. Ça c'est des projets de société. Je crois qu'aujourd'hui l'Europe manque cruellement de projets de société. Je pense que la science et la technologie peuvent être la seule.
Guest:
[17:08] Mais en tout cas une partie de la solution. Donc là, c'est ce qu'on espère et c'est peut-être ça qui pourrait sortir de cet électrochoc. Dans tout cas, Trump va être « America first » au carré. Et donc, je pense qu'on essaie de plus bien attendre en termes de soutien.
Guest:
[17:24] On est vraiment livrés à nous-mêmes.
Monde Numérique :
[17:26] André Loesekrug-Pietri, merci beaucoup, président et directeur scientifique de JEDI, Joint European Disruptive Initiative.