Entretien avec Laurent Glaser, de Leroy Merlin, qui lance sa nouvelle plateforme pour maison connectée, conçue en collaboration avec Luc Julia.
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Interview : Laurent Glaser, Directeur de la Stratégie et Prospective pour la Maison Connectée chez Leroy Merlin.
Quelles nouveautés apporte la plateforme Enki 2.0 ?
La nouvelle version d’Enki se concentre beaucoup sur la gestion de l’énergie avec des fonctionnalités comme le "coach énergie" qui aide les habitants à optimiser leur consommation. Nous avons aussi élargi notre gamme de produits pour inclure, par exemple, des têtes thermostatiques pour les radiateurs à eau, en plus de l’électricité. Tout cela reste très abordable, car notre but est d’offrir des solutions accessibles à tous.
La maison connectée s’est-elle vraiment imposée dans les foyers ?
Il est vrai qu’on attend toujours cette généralisation, et cela fait huit ans qu’on en parle. Mais en réalité, la connectivité s’installe là où elle a une vraie utilité pour les habitants, comme dans la gestion de la sécurité ou l'énergie, et non pas dans une approche gadget. Ce qu’on constate, c’est que les gens adoptent ces technologies lorsque cela répond à un besoin concret.
Quel a été l'apport de Luc Julia dans le développement de la plateforme Enki ?
Luc Julia, qui est un expert mondial de l'intelligence artificielle et des objets connectés, nous a apporté une véritable exigence en challengeant nos choix techniques et technologiques. C’est quelqu’un qui utilise intensivement ces technologies, donc il sait de quoi il parle. Son expérience et sa passion nous ont aidés à valider nos orientations et à nous pousser à développer des solutions concrètes et utiles. C'est un partenariat très enrichissant pour nous, car il ne se contente pas de théories, il est ancré dans la réalité des usages.
Laurent Glaser :
[0:01] La connectivité s'installe là où il y a une véritable utilité pour l'habitant, c'est-à-dire qu'on n'est pas dans l'aspect gadget.
Monde Numérique :
[0:11] Bonjour Laurent Glazer. Bonjour. Vous êtes directeur de la stratégie et prospectif pour la maison connectée chez Leroy Merlin qui lance aujourd'hui la nouvelle version de sa plateforme Enki. Alors rappelez-nous un peu ce Est-ce que c'est que Enki, d'où ça vient, ça vit son œuvre, etc. ?
Laurent Glaser :
[0:29] Alors Enki, en fait, est une solution domotique qui a été lancée il y a huit ans maintenant. Laurent Merlin s'était rendu compte qu'il y avait de plus en plus de connectivité qui arrivait dans les produits. Et donc l'idée à l'époque était de dire, on voit que les maisons vont avoir de plus en plus de connectivité. Et donc l'idée était d'apporter une solution qui était à la fois globale pour pouvoir gérer tout l'habitat, Et en même temps, accessible en prix parce que c'est le positionnement de Laurent Merlin.
Monde Numérique :
[0:59] Donc, il y a une histoire qui a déjà commencé à s'écrire. Au début, on ne vous attendait pas forcément sur ce créneau-là. Maintenant, vous êtes en train de vous positionner comme un acteur important de la Maison Connectée.
Laurent Glaser :
[1:10] Oui, tout à fait. Alors, c'est vrai qu'on ne nous attendait pas forcément. Il y a eu une intuition par rapport au fait que la domotique allait arriver. On ne savait pas finalement très bien comment ça allait tourner. Mais ce qui a été très intéressant, c'est que comme nous sommes présents depuis longtemps, nous voyons en fait l'évolution et les attentes des habitants. Et on voit que finalement, les choses ont quand même relativement évolué.
Monde Numérique :
[1:35] Est-ce que vraiment la maison connectée, ça prend ? Le smart home,
Monde Numérique :
[1:38] les objets connectés pour la maison ?
Laurent Glaser :
[1:39] Alors, c'est une bonne question parce que finalement, on se dit toujours, mais ça va arriver.
Monde Numérique :
[1:46] Ça va se généraliser. On parle seulement au futur.
Laurent Glaser :
[1:48] Exactement. Et puis, nous, ça fait 8 ans qu'on le dit. en tout cas avec beaucoup d'industriels, français ou étrangers nous ce que l'on a constaté c'est que l'intuition qu'il y avait il y a quelques années et qui était de dire, finalement l'appétence des habitants va aller vers une maison qui va être complètement connectée ça va être la maison du futur ça va être Star Trek, 2001 l'Odyssée de l'espace etc, amplifiée probablement par l'arrivée de tout ce qui était vocal, c'est à dire avec les Alexa, les Google Home faisait que finalement ça allait devenir une évidence dans l'intégralité des habitats. Je pense, à titre personnel, qu'on aura toujours 5% de geeks dans la population qui vont vouloir avoir un maximum de connectivité dans l'habitat. En revanche, ce que l'on constate concrètement, c'est que la connectivité s'installe là où il y a une véritable utilité pour l'habitant, c'est-à-dire qu'on n'est
Laurent Glaser :
[2:44] pas dans l'aspect gadget. Et ce qui est intéressant pour nous, c'est que comme nous sommes là depuis de nombreuses années, et on a accompagné, on travaille aussi avec beaucoup d'industriels, on a vu ce qu'on appelle les verticales d'usage, là où les habitants avaient une véritable appétence là-dessus.
Monde Numérique :
[3:03] Par exemple, qu'est-ce qui intéresse le plus les utilisateurs ?
Laurent Glaser :
[3:08] Ce qui intéresse vraiment, il y a deux gros axes. Il y en a un qui est autour de la sécurité, parce que là, pour le coup, et notamment quand on parle des caméras, une caméra, si elle n'est pas connectée, ça n'a pas de sens, ça ne fonctionne pas. Donc, la gestion des ouvrants, Elle est très intéressante pour les habitants qui veulent mieux vivre chez eux. Je pense que c'est quelque chose qui va se déployer fortement sur les habitants qui veulent rester dans leur habitat. Il va falloir avoir un habitat qui s'adapte aux seniors. Et là, on va avoir besoin d'une maison qui va être beaucoup plus confortable. Donc, tout ce qui est autour de la gestion des ouvrants, que ce soit dans le confort pour ces populations ou en termes de sécurité, Là, il y a concrètement un usage qui est vraiment demandé et qui va continuer à s'intensifier. Là où c'est nouveau, je veux dire, enfin nouveau, oui et non, mais en tout cas, ça devient un véritable sujet, c'est tout ce qui est autour de la gestion de l'énergie.
Laurent Glaser :
[4:06] Concrètement, le coût de l'énergie du fait de l'inflation, du fait des problématiques de contexte internationaux qui fait qu'il y a une raréfication de l'énergie, une augmentation des coûts, ça devient un vrai problème. Nous, chez Laurent Marlin, on a beaucoup de gens qui viennent nous voir souvent au mois d'août, septembre, pour nous dire, bon, voilà, la facture va augmenter. Est-ce qu'il y a des solutions qui existent ? Et là, réellement, on n'est pas du tout dans le côté gadget qu'on pouvait imaginer il y a quelques années. On est sur quelque chose de très concret, accessible en prix, qui permet d'impacter sa facture et d'avoir un retour sur investissement qui est direct. Donc, finalement, ce que l'on constate chez Laurent Merlin et avec Enki, c'est que là, on voyait une solution qui était complètement globale pour tous. Elle est plutôt en train de se rediriger vers la connectivité est une fonction dans un certain nombre de familles et qui est utile et pour lesquelles on comprend vraiment à quoi ça sert et où l'investissement peut avoir un retour sur investissement assez rapidement. Donc, il se dirige selon moi d'une solution qui se voulait plutôt globale à une solution qui est relativement ciblée.
Laurent Glaser :
[5:15] Aujourd'hui concrètement autour de la sécurité et gestion des ouvrants. Et aujourd'hui et demain encore plus, et on pense que c'est là où il y a le véritable enjeu, autour du management de l'énergie.
Monde Numérique :
[5:25] Alors pour tout ça, il faut évidemment des équipements connectés un peu partout.
Monde Numérique :
[5:31] Donc parlons concrètement de cette nouvelle version de votre plateforme Enki. Enki 2.0, qu'est-ce qu'elle apporte ? Quoi de neuf ?
Laurent Glaser :
[5:40] On a une application qui est beaucoup plus tournée autour du management de l'énergie avec le coach énergie qui permet un accompagnement de tous les habitants pour avoir une maison qui est plus saine, qui consomme moins.
Monde Numérique :
[5:52] Donc c'est quoi ? C'est des conseils, un contrôle des températures en temps réel ?
Laurent Glaser :
[5:55] Absolument, pièce par pièce, des conseils en permanence et qui vont évoluer. On est vraiment au tout début de l'histoire. donc je ne vais pas parler de l'ergonomie qui est évidemment beaucoup plus modernisée, beaucoup plus agile et puis derrière autour des produits parce que c'est ça que les clients vont aussi chercher, on élargit notre offre puisqu'on avait une offre qui était uniquement centrée sur l'électricité et aujourd'hui tout ce qui est chauffage à eau avec des têtes thermostatiques arrivent, c'est quand même les deux tiers du marché donc il était impératif qu'on y soit.
Monde Numérique :
[6:27] Donc j'ai des radiateurs traditionnels à eau, je peux enlever la tête, la vieille tête, on va dire, la poignée, pour la remplacer par une tête thermostatique qui sera connectée ?
Laurent Glaser :
[6:39] Absolument.
Monde Numérique :
[6:40] Qui coûte combien, pour donner un exemple ?
Laurent Glaser :
[6:42] C'est moins de 40 euros.
Monde Numérique :
[6:44] Donc un positionnement prix qui est assez agressif, parce que d'une manière générale, ça coûte super cher.
Laurent Glaser :
[6:48] Oui, oui, oui, tout à fait. En fait, on a voulu qu'il soit agressif d'abord parce qu'on est cohérent avec ce qu'est la marque de l'enseigne. Et ça, c'était important. Et puis ensuite, parce que si on veut permettre au plus grand nombre de réduire sa consommation d'énergie, on ne peut pas demander aux habitants de changer systématiquement leur radiateur vers un radiateur nouvelle génération qui va plutôt coûter aux alentours de 400 euros quand il est connecté. Alors ça dépend, il y en a qui sont plus accessibles. Mais pour autant, sachant qu'il y a au moins 2,5 radiateurs en moyenne dans les habitats des Français, l'idée c'est de dire on peut agir immédiatement sur sa consommation grâce à la connectivité pour une centaine d'euros si on en a deux.
Laurent Glaser :
[7:33] Alors que sinon, on devrait être à 1 000 ou 1 500 euros si on voulait changer ses radiateurs.
Monde Numérique :
[7:37] Donc, je peux rendre connectés mes radiateurs traditionnels à eau, également les radiateurs électriques ?
Laurent Glaser :
[7:44] Tout à fait.
Monde Numérique :
[7:45] On rajoute des petits boîtiers qui vont se connecter au fil pilote du radiateur ?
Laurent Glaser :
[7:48] Oui. Alors, en fait, ces boîtiers que l'on a passés en Zigbee récemment… On va parler finalement des standards.
Monde Numérique :
[7:55] C'est intéressant ça.
Laurent Glaser :
[7:56] Voilà, donc sur la partie des modules, on reste, ça fait partie vraiment de nos meilleures ventes, puisque là aussi on est à moins de 40 euros. Et disons que ce que l'on sort maintenant, ce sont des sorties de câbles qui sont connectées, des prises qui sont connectées.
Monde Numérique :
[8:14] Donc c'est la partie qui est fixée au mur ?
Laurent Glaser :
[8:15] Exactement. Parce que certains n'ont pas envie, soit par un choix esthétique, soit parce qu'ils n'ont pas envie de rentrer dans leur boîtier d'encastrement, de mettre un module. Donc ça permet d'être une solution complémentaire pour permettre au plus grand nombre de pouvoir accéder aux bénéfices de la connectivité sans avoir à changer
Laurent Glaser :
[8:33] le produit principal Vous.
Monde Numérique :
[8:34] Avez beaucoup travaillé avec Luc Julia je crois pour cette nouvelle version qui est un, bon Luc on le connait, pour l'intelligence artificielle mais aussi pour les objets connectés, c'est un fou d'objets connectés je crois qu'il y a des centaines d'objets connectés je crois qu'il y en a 300 Qu'est-ce qu'il vous a apporté ?
Laurent Glaser :
[8:50] En fait ce qu'il nous apporte c'est de nous challenger ce qui nous a apporté c'est une exigence et puis aussi de valider des choix, techniques et technologiques donc voilà c'est quelqu'un qui est absolument passionné c'est un des leaders mondiaux de l'intelligence artificielle et ce qui est c'est un des leaders je dirais un niveau d' expertise qui est assez unique au monde sur un parti domotique et ce qui est génial avec quelqu'un comme luc c'est que je veux dire on va pas on va pas rappeler ce qu'il y a eu, ce qu'il a pu apporter au niveau technologique, mais c'est un utilisateur vraiment assidu.
Monde Numérique :
[9:28] Il sait de quoi il parle.
Laurent Glaser :
[9:29] Voilà, il sait de quoi il parle et puis c'est pas du bullshit. Et donc voilà, c'est ce qu'il va nous apporter, c'est ce qu'il nous apporte à chaque fois qu'on le rencontre et nous, ça nous fait du bien.
Monde Numérique :
[9:41] Laurent Glazer, parlons un petit peu justement de... Allez, on va mettre un peu les mains dans le cambouis, parlons un peu de technique. Vous avez opté principalement pour deux standards technologiques qui sont le ZigBee et le Wi-Fi. Ça veut dire que vous laissez tomber tout le reste des vieux protocoles. Alors là, je parle pour les initiés, mais il y en a qui nous écoutent. Du Z-Wave, du N-Océan, tout ça, c'est terminé. C'est l'ancienne maison connectée.
Laurent Glaser :
[10:07] Alors, en tout cas, nous, c'est notre choix. Et je dirais qu'on suit un peu les grandes tendances du marché. Et la première approche, c'était vraiment de dire, comme on veut... Il n'y avait pas de standard un peu dominant à l'époque. Et notre idée, c'était soit en fait, on démarre petit à petit. C'était ça, il y a huit ans, il y avait deux voies qui étaient proposées. Il y en avait une, c'était on démarre petit à petit. On va démarrer avec NHN, on va voir la typologie des produits qu'on peut mettre derrière et puis on va apprendre. Il y en avait une autre qui disait, mais finalement, est-ce que la connectivité est en train de s'installer ? Oui. qui est la principale problématique c'est qu'il y avait une flottitude de standards donc on apporte une réponse, avec une box qui est multi-protocole le problème derrière c'est que c'est sympa parce qu'on peut couvrir plus d'usages mais le problème que l'on avait c'est que en fait on avait un prix qui était, très accessible en prix mais à la fin, vous aviez une box qui était à plus de 100 euros et si vous voulez connecter un module dont on parlait qui vaut 29 euros, 39 euros selon les modèles, ou une ampoule à 10 euros, ça, ça n'a pas de sens. Donc, on a vraiment observé ce qui se passait. Nous, on pense que le Wi-Fi, évidemment, est un incontournable. Notamment, de ce sens, si vous voulez faire des caméras, il faut du Wi-Fi.
Monde Numérique :
[11:28] Et là, du coup, le Wi-Fi, il n'y a pas besoin de box dédiée, puisque ça passe par la box Wi-Fi de la maison.
Laurent Glaser :
[11:33] Absolument. Donc, concrètement, vous êtes directement reliés, alors que ce soit avec notre borne de recharge électrique Lexman pour les véhicules ou que ce soit avec une caméra donc en caméra c'est pour les objets.
Monde Numérique :
[11:47] Connectés un peu plus gros on va dire.
Laurent Glaser :
[11:48] Voilà mais.
Monde Numérique :
[11:49] Les petits les interrupteurs.
Laurent Glaser :
[11:51] On essaie là c'est autre chose en fait ce qu'on essaie c'est un d'être sur une technologie qui est la plus standardisée même si on ne peut pas dire qu'il y a de standard aujourd'hui sinon il n'y aurait pas Mater on attend toujours, voilà Mater Thread voilà donc nous aussi on observe on ne va pas être les générateurs de standard. C'est-à-dire qu'on observe, on suit. Nous, ce qu'on veut, c'est généraliser, démocratiser. Donc, on ne va pas faire une révolution là-dessus.
Monde Numérique :
[12:18] Mais vos produits ne sont pas mateurs ?
Laurent Glaser :
[12:20] Non, à ce stade, non. Ce n'est pas un problème.
Monde Numérique :
[12:21] Ça ?
Laurent Glaser :
[12:22] Non, ce n'est pas un problème. En tout cas, dans nos magasins, ce que l'on constate, c'est qu'on fait partie du CSA. Donc, on observe, on suit toutes les conférences. On teste des choses aussi de notre côté.
Monde Numérique :
[12:35] C'est le comité qui essaie de gérer un peu tout ça.
Laurent Glaser :
[12:37] Voilà, c'est ça.
Monde Numérique :
[12:38] Parce que Matheur, rappelons-le, la promesse, c'était qu'on ne se soucie plus de ces histoires de protocoles et que tout marche avec tout, en fait. Mais on n'y est toujours pas.
Laurent Glaser :
[12:46] Non, pas à ce stade. En tout cas, c'est ce qu'on en constate. Et c'est vrai que, de toute façon, depuis la nuit des temps, on se disait, bon, un, il faut qu'il y ait une utilité sur la connectivité. Deux, il faut qu'il y ait une évangélisation, c'est-à-dire qu'il faut encore que les gens comprennent en quoi ça peut être utile pour eux. Et trois, il faut quelque chose où les gens n'ont pas à se poser des questions métaphysiques en termes de technologie. La techno, finalement, s'efface au profit de l'usage. Donc, cette intention, elle est marquée, notamment à Terre Hermateur. Après voilà on regarde on n'est pas encore en tout cas on n'a pas encore énormément de clients qui nous disent.
Monde Numérique :
[13:23] Je veux du mater je veux du mater je veux du mater donc ils rentrent pas dans mon magasin mais en revanche à partir.
Laurent Glaser :
[13:28] Du moment où il y aura cette demande nous toute façon on sera prêt.
Monde Numérique :
[13:32] Ouais bon mais j'espère qu'on aura pas en tant qu'utilisateur à changer tous nos produits non plus non il n'y a pas un peu de déception par rapport à tous ces produits connectés ça marche pas, ça coûte cher, le bénéfice finalement est minime parce qu'en fait dans les familles aujourd'hui vous avez en général il y a un geek qui va installer tout ça, qui va gérer, qui va mettre en place, puis les autres sont des utilisateurs, ils sont fous de savoir comment ça marche. Il faut que ça marche.
Laurent Glaser :
[13:59] C'est vrai. Alors je veux pas dire qu'il y a de la déception, mais ce qui est sûr c'est qu'on en est encore au stade où parfois il faut expliquer des choses, relativement simple donc moi je parle à beaucoup de journalistes où il ya une vision qui est très haute et avec des gens très très impliqués et excité quoi par rapport à ça et puis après il ya la réalité tous les jours des clients qu'on voit chez nous quoi et donc c'est pour ça que je parle souvent de les marchés où ça va où c'est en train d'évoluer de manière continue ce sont les marchés où on comprend à quoi ça sert, c'est utile et il n'y a pas d'effet gadget. Et c'est pour ça qu'en revanche, quand on est sur la partie des radiateurs et des chauffages, de plus en plus, les clients vont être demandeurs. Déjà, et ça peut paraître étonnant, mais les gens qui veulent des radiateurs connectés, un des premiers bénéfices, c'est que ça leur permet de programmer de manière très simple et intuitive à partir de leur iPhone et pas sur un tout petit écran qui qui fait 2 centimètres.
Monde Numérique :
[15:04] Alors, vous n'avez pas trop parlé. Justement, parlons un petit peu de l'appli. Elle permet différents types d'interactions avec les produits connectés.
Laurent Glaser :
[15:12] Oui, oui, tout à fait. Tout à fait. C'est-à-dire qu'on est sur quelque chose qui va être beaucoup plus ergonomique. On va être sur quelque chose qui va beaucoup plus s'adapter à ce que souhaite l'utilisateur. C'est-à-dire qu'un utilisateur de l'application, un utilisateur A, pourra avoir une configuration qui sera différente de l'utilisateur B.
Monde Numérique :
[15:30] Pourtant, je suis obligé de dire, dans telle pièce, je veux telle température, de telle heure à telle heure, etc.
Laurent Glaser :
[15:34] En fait vous pouvez le faire par pièce, vous pouvez le faire par radiateur vous pouvez faire des groupes on a quelque chose qui est beaucoup plus dynamique beaucoup plus adaptable il y a des modes.
Monde Numérique :
[15:43] C'est ça ?
Laurent Glaser :
[15:44] Tout à fait et ce qui est intéressant dans notre cas c'est que maintenant que nous avons des outils qui sont beaucoup plus agiles on est capable de faire évoluer en fonction de l'appétence des habitants, de manière beaucoup plus rapide moi j'ai des applications domotiques où je n'ai pas vu eu la moindre évolution depuis 4-5 ans. Là, voilà, on va pouvoir agir au plus près, comprendre ce que les habitants veulent, corriger peut-être ce qu'on n'a pas bien fait, et puis aller vers là où il y a le plus d'utilité.
Monde Numérique :
[16:15] Il faut dire quand même, pour rassurer aussi, c'est que ça s'est quand même beaucoup amélioré. L'apérage est beaucoup plus rapide, beaucoup plus simple aujourd'hui. Mais il reste la question du coût. Par exemple, j'ai, je ne sais pas, 4 radiateurs chez moi. Je veux les connecter pour faire des économies d'énergie. ça va me coûter combien ?
Laurent Glaser :
[16:34] Je pense que le premier point c'est de se dire si aujourd'hui j'avais acheté 4 radiateurs connectés ça coûterait combien ?
Monde Numérique :
[16:40] Ça coûterait très cher.
Laurent Glaser :
[16:41] Ça coûterait cher oui, alors ça dépend évidemment mais je dirais que 90% de la technologie va plutôt être, et si vous voulez avoir une couverture totale dans l'habitat vous allez plutôt avoir des produits un peu sérieux qui vont être plutôt aux alentours des 400 euros donc ça veut dire que 4 radiateurs connectés vous allez être à 2000 euros facile mais si.
Monde Numérique :
[17:02] J'ai déjà des radiateurs.
Laurent Glaser :
[17:03] Mais si vous avez les radiateurs alors vous allez être pour une quarantaine d'euros par radiateur pour le connecter plus une box mais le prix de la box est devenu, je vais pas dire que ça n'a pas de valeur on est à 29 euros donc ça devient sur 4 radiateurs vous allez avoir une quarantaine d'euros si vous voulez être sur des modules ou alors si vous voulez être sur des sorties de câbles plus 29 euros vous voyez que vous divisez c'est un impact J'arrive à rendre les cartes pour radiateurs Exact. Et une application qui est gratuite et une ergonomie qui est top. Franchement, de toute façon, moi, je pense que l'impact de l'énergie va être de plus en plus important en France.
Laurent Glaser :
[17:44] Je parlais hier sur des salons comme BATIMAT avec différents experts ou industriels espagnols. On voit que le coût d'énergie est beaucoup plus important en termes de classement des dépenses au sein de leur habitat en France c'est évidemment toujours trop cher mais j'ai l'impression qu'ailleurs ça l'est encore plus et en fait on voit que plus l'énergie est chère plus le taux de connectivité augmente donc le sujet ça va pas être de dire on va changer tous les radiateurs il y a des enjeux qui sont très forts et que l'on mène chez Leroy Merlin et chez ADO autour de la rénovation énergétique et la connectivité est une débrieque naturelle de la rénovation énergétique. Mais le sujet, si on veut adresser les 27-29 millions de foyers français, c'est comment je rends connecté un produit qui n'est pas à la base au moindre coût. Et nous, c'est ce qu'on essaye de faire.
Monde Numérique :
[18:33] On comprend que des clients viennent chez vous acheter ce type de produit, quoiqu'au début, ce n'était pas forcément très intuitif, parce que vous êtes une boîte où on achète, c'est des magasins où on achète des tournevis, des planches, etc. Mais au début, on n'achetait pas tellement des boxes domotiques, on est d'accord ? Comment est-ce que vous voyez aujourd'hui malgré tout, même si vous avez réussi à faire votre trou dans ce domaine, la concurrence de produits chinois disponibles sur internet, qui font beaucoup de choses pour pas très cher, etc.
Laurent Glaser :
[19:03] Ben, on le vit comment, c'est de toute façon, c'est un état de fait. Voilà. La digitalisation...
Monde Numérique :
[19:11] C'est quoi vos clients ?
Laurent Glaser :
[19:13] Moi, je pense qu'une des réponses, c'est qu'on est en train de toucher... Nous, on essaie vraiment de spécialiser sur la partie économie d'énergie donc on est sur des segments qui sont lourds qui touchent l'électricité je pense que quand on interroge les clients et qu'on leur dit, pourquoi est-ce que vous n'allez pas sur des éléments domotiques d'abord 1. Il faut comprendre ce que ça a vraiment apporté à soi et 2. Il y a des grands enjeux en termes de sécurité la particularité d'Enki finalement, s'il y en a une Une, c'est que nous développons tout à Lille. Ça fait depuis huit ans qu'on est à Lille. Nos plateformes, elles, sont en France. Les éléments qui peuvent être développés, ça peut être en Europe. Mais en tout cas, les enjeux autour de la sécurité, de la vie privée sont vraiment garantis.
Monde Numérique :
[20:09] Et encore une question, comment tous ces produits s'interfacent avec nos meilleurs amis du moment, les assistants connectés Alexa, Google, etc. Est-ce que je peux piloter mes objets connectés Enki avec Alexa ou Google ?
Laurent Glaser :
[20:22] Tout à fait. Tout ce qui est vocal, c'est un élément de pilotage d'Enki et que l'on a fait relativement rapidement.
Monde Numérique :
[20:29] Mais du coup, est-ce que ce n'est pas pour vous des concurrents ou des concurrents potentiels parce qu'il y a aujourd'hui des prises électriques, des ampoules connectées qui n'ont pas besoin de passer par une box ou une appli comme la vôtre qui peuvent se connecter directement aux assistants.
Laurent Glaser :
[20:45] Je pense que plus on offre des produits qui sont relativement basiques, ce que j'appelle basique, il n'y a vraiment rien de péjoratif dans ce que je veux mettre derrière. C'est en fait, le produit répond à un usage simple. Vous êtes forcément dans des contextes concurrentiels qui sont très forts. À partir du moment où vous êtes sur l'énergie et que le produit finalement sera probablement un moyen pour obtenir des services, alors vous êtes différentiel.
Monde Numérique :
[21:12] Merci beaucoup Laurent Glazer, directeur de la stratégie et prospectif pour la maison connectée chez Leroy Merlin.