[ITW] Des processeurs à base de neurones humains pour une IA moins énergivore (Fred Jordan, FinalSpark)
18 décembre 202417:21

[ITW] Des processeurs à base de neurones humains pour une IA moins énergivore (Fred Jordan, FinalSpark)

L'idée paraît folle : créer des processeurs à partir de neurones humains afin de répondre aux besoins en puissance de l'intelligence artificielle ! C'est le projet de l'entreprise suisse FinalSpark.

Plateforme Neuroplatform de FinalSpark : accès en ligne à des neurones  biologiques. Reduisons la consommation d'énergie informatique.

Interview

Fred Jordan, co-fondateur de FinalSpark

Qu’est-ce qu’un bioprocesseur ?

Un bioprocesseur est un système de calcul qui utilise des neurones biologiques pour traiter des informations, contrairement aux processeurs traditionnels à base de transistors. Chez FinalSpark, nous cultivons des cellules souches neurales obtenues, par exemple, à partir de cellules de peau. Ces cellules sont ensuite multipliées et connectées pour former des organoïdes cérébraux, des petites structures sphériques contenant environ 10 000 neurones. Grâce à des électrodes, nous pouvons communiquer avec ces neurones de manière bidirectionnelle, c’est-à-dire envoyer et recevoir des signaux.

Quel est l’intérêt de cette technologie ?

Notre objectif à long terme est de concevoir des bioserveurs capables d’exécuter des calculs similaires à ceux utilisés pour l’IA aujourd’hui, qui consommeraient entre 1000 et 10 000 fois moins d’énergie que les serveurs traditionnels. En effet, les neurones biologiques ont une efficacité énergétique incroyable : là où le cerveau humain fonctionne avec 20 watts, une simulation équivalente nécessiterait une petite centrale nucléaire.

Où en êtes-vous aujourd’hui dans vos recherches ? Cela relève-t-il encore de la science-fiction ?

Pendant longtemps, ce sujet appartenait à la science-fiction, mais aujourd’hui, il s’agit d’une réalité scientifique. Bien que nos résultats soient encore embryonnaires, comme les premiers transistors dans les années 1950, nous parvenons déjà à des avancées concrètes, comme stocker un bit d’information ou modifier la manière dont les neurones répondent. Le plus grand défi réside dans l’apprentissage : il faut trouver comment faire apprendre quelque chose d’utile à ces réseaux biologiques, un peu comme ce qui a été fait avec l’intelligence artificielle il y a 30 ans.

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