Dans le premier "Grand Débrief" de 2025, on revient sur le CES de Las Vegas et on passe en revue la montée en puissance de la tech chinoise.
Chaque mois, écoutez le Grand Debrief avec Jérôme Colombain, François Sorel et Bruno Guglielminetti.
[Avec le soutien de Free Pro]
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Au sommaire :
Retour sur le CES 2025 : entre innovations et déceptions
Si le salon reste un rendez-vous incontournable de la tech, il s'impose plus comme une vitrine d’applications que comme le lieu des grandes annonces. Parmi les tendances marquantes : la sphère immersive de Las Vegas, les écrans transparents de Samsung et LG, les robots domestiques chinois de plus en plus performants, et un foisonnement d’innovations autour de l’IA.
DeepSeek, le séisme venu de Chine
Le lancement de DeepSeek, une IA générative chinoise, change la donne. Moins gourmande en ressources que ChatGPT et open source, elle a été conçue pour seulement quelques millions de dollars contre plusieurs milliards pour ses concurrents américains. Ce bouleversement remet en cause la course effrénée à la puissance de calcul et pose la question d’une IA plus frugale et accessible.
L’Europe peut-elle suivre ?
Mistral AI, souvent comparé à DeepSeek, peine à se faire entendre. Pourquoi les innovations européennes ne parviennent-elles pas à s’imposer face aux américaines et chinoises ? Problème de communication, stratégie trop prudente ou manque de soutien politique ? Pendant ce temps, la conférence mondiale sur l’IA à Paris va tenter d’imposer un modèle européen plus responsable et durable.
L’IA au service des médias et de la création
Nous évoquons l’utilisation de l’IA pour la production de contenus journalistiques. Une véritable révolution pour les médias indépendants. Dans un autre registre, l’IA vocale redonne une voix à Charles Biétry, offrant un espoir aux personnes privées de la parole.
Transcription :
François :
[0:01] C'est vraiment le réveil de la Chine en 2025. Ils sont bons partout aujourd'hui.
Jérôme :
[0:07] Fais gaffe, on va te prendre pour un agent d'influence chinois, toi.
Bruno :
[0:10] Votre problème, les gens qui font la communication, vous les avez castrés.
Jérôme :
[0:15] Tu penses que ça manque de masculinité, Marc ?
Bruno :
[0:18] Non, ça n'a rien à voir avec ça.
Jérôme :
[0:22] Alors Lucie, donc c'est cette IA française.
François :
[0:26] Ne parle pas de ce truc-là parce que vraiment… Monde numérique.
Bruno :
[0:30] Le grand débrief.
Jérôme :
[0:34] Bienvenue dans le grand débrief de Monde Numérique. Cette émission est parrainée par FreePro, le meilleur de Free pour les entreprises. FreePro est un opérateur spécialisé pour les pros qui s'adresse à toutes les entreprises, les TPE, PME, mais aussi les grandes entreprises à travers les solutions experts, des solutions IT, cloud, télécom et cybersécurité spécifiques pour les directions techniques et informatiques. FreePro dispose d'experts de la connectivité et de la donnée. Là où ils mettent le paquet, c'est dans l'accompagnement personnalisé des clients via des équipes dédiées présentes dans une dizaine de villes. FreePro, c'est un peu comme ce podcast, sérieux sans se prendre au sérieux. Leur objectif, c'est de bousculer l'ordre établi sur le marché du B2B comme ils l'ont fait dans le grand public, avec un crédo, simplicité et innovation. Pour en savoir plus, rendez-vous sur freepro.com. Merci à FreePro de soutenir Monde Numérique. Et c'est parti pour le Grand Débrief édition 2025. Bienvenue, c'est le premier épisode de cette nouvelle année, enfin qui a déjà bien commencé. Je suis donc ravi de recevoir, comme d'habitude, mes acolytes. François Sorel, salut François, es-tu là ?
François :
[1:45] Comment ça va les amis ? Très heureux de vous retrouver, bonne année !
Bruno :
[1:49] Bonne année !
Jérôme :
[1:50] Il est jamais trop tard.
François :
[1:52] Ouais, on commence à en avoir tous marre des bonnes années, mais bon, on ne vous l'a pas dit, donc il faut le dire maintenant.
Jérôme :
[1:57] Il fallait y passer. Et Bruno Guglielminetti de l'autre côté de l'Atlantique à Montréal. Salut Bruno.
Bruno :
[2:02] Ça va bien.
Jérôme :
[2:03] Ça va bien ? Ça va bien, oui. Il est très tôt chez toi à l'heure à laquelle on enregistre. Il est très, très tôt. En début de l'après-midi, toi, tu es au petit déjeuner. Tu en es au bacon, à la poutine.
Bruno :
[2:14] Je viens de finir. Mes oeufs, bacon, jambon.
François :
[2:18] Ça, c'est beau. Oh là là. Mais c'est pour ça qu'il est si beau, Bruno. Il est levé à la bonne nourriture.
Bruno :
[2:24] Et voilà.
Jérôme :
[2:25] Les bons sandwichs.
François :
[2:26] Le matin avec de la dinde du bacon et du fromage.
Jérôme :
[2:30] Ça c'est bien du steak d'élan et de et ça c'est quand je mange.
Bruno :
[2:35] Pas de la poutine pour des jeunes.
Jérôme :
[2:37] Le grand débrief les amis c'est la deuxième année donc je suis ravi d'entamer avec cette deuxième année puisqu'on a commencé rappelez-vous en janvier 2024, voilà on a tenu l'année entière grâce à vous bon alors il faut dire qu'on s'invite tous les uns les autres c'est un peu voilà Ce soir, tout à l'heure, dans quelques heures, je vais enregistrer chez François. Enfin bon, ça n'en finit pas.
Bruno :
[2:58] Jamais, on va t'entendre sur mon carnet.
François :
[3:00] Tu n'enregistres pas, tu es en direct, monsieur.
Jérôme :
[3:02] Ah oui, je suis en direct, exact.
François :
[3:03] Donc, fais attention à ce que tu racontes.
Jérôme :
[3:05] Bon, ce mois-ci, ce mois de janvier a été encore une fois assez dense et on va jeter un coup d'œil ensemble sur les principales choses qu'on retient. Vous, vous êtes vraiment au cœur de l'actu, vous suivez l'actu au jour le jour. Donc, on va voir ça ensemble, les amis, c'est parti. Bon, est-ce que vous êtes bien rentré du CES de Las Vegas ?
François :
[3:25] Oh là, là, cette belle casquette.
Bruno :
[3:26] Oh, la belle casquette du CES.
Jérôme :
[3:29] C'est la casquette officielle que j'ai achetée sur place. On ne te donne plus grand-chose au CES.
François :
[3:34] Non.
Jérôme :
[3:34] Il faut tout acheter maintenant.
François :
[3:36] Ah bah oui, bien sûr. Oui, oui, oui. Bientôt, on va acheter l'air qu'on respire à Las Vegas.
Bruno :
[3:41] Ça ferait déjà mieux. Il y aura moins de microbes. C'est déjà ça.
François :
[3:44] Oui, c'est vrai.
Jérôme :
[3:46] Vous êtes revenu malade aussi, vous ? Tous les gens.
Bruno :
[3:49] Les deux, François, que je connais.
François :
[3:51] Moi, je suis revenu des amis. mais j'étais une loque. Ça a commencé dans l'avion du retour. Je suis arrivé à Paris. J'ai passé la douane. J'ai pris un taxi. Je suis arrivé chez moi. Je me suis couché pendant 48 heures. Les rideaux baissaient. Il n'y avait plus personne à la maison. Mais vraiment, la grippe, comme il faut. Les frissons, la température. Magnifique. C'était super.
Jérôme :
[4:15] Magnifique. C'est vrai, je t'en voyais à mettre ça.
Bruno :
[4:16] Et pour l'anégoire, je m'as rendu à l'avance à l'aéroport parce que je savais que ça n'allait pas bien. j'ai regardé ma montre j'ai dormi 5h sur mon banc.
Jérôme :
[4:26] À l'aéroport.
François :
[4:28] De Las Vegas.
Jérôme :
[4:30] Mon dieu c'était.
Bruno :
[4:32] Affreux cette grippe.
Jérôme :
[4:34] Là non non non c'était terrible il m'envoyait des petits messages Bruno me disait oh la la j'ai 5 épaisseurs de manteau je grelotte je dors il m'a envoyé son, comment dire les écrans de sa montre connectée qui disait combien de temps il avait dormi De temps en temps.
Bruno :
[4:50] Jérôme, tu es toujours vivant ? Tu es toujours vivant ?
Jérôme :
[4:53] Oui, parce que moi, j'étais aussi en transit. Je n'étais pas malade. J'étais beaucoup moins malade. J'étais un petit peu enrhumé à Las Vegas et un peu en rentrant à Paris, mais c'était raisonnable. Mais en revanche, j'ai eu un gros délai d'avion. J'étais à Atlanta, j'étais bloqué.
Bruno :
[5:09] C'est une autre journée, ce n'est plus un délai.
Jérôme :
[5:13] Je m'inquiétais pour toi et je rentre à Paris. Deux jours après, je demande à François. Il était au fond de son lit. bref c'est la quête et on n'est pas les seuls il y avait vraiment une grosse saloperie pourtant François et moi on s'est croisé.
Bruno :
[5:23] Que sur son plateau.
Jérôme :
[5:26] Bon ça dit c'est pas forcément ce qui intéresse le plus nos auditeurs de savoir qu'on a été malade oui c'est vrai si on a des médecins qui nous écoutent vous êtes des épidémiologistes.
François :
[5:37] Voilà mais rassurons-les rassurons tout le monde on va beaucoup mieux maintenant voilà bon ben voilà merci pour ce podcast c'était bien c'était super.
Jérôme :
[5:45] Ça commence 25 c'est pas facile non mais franchement il faut le dire aux gens qui nous écoutent c'est pas facile de vous driver là tous les deux non c'est clair c'est.
François :
[5:52] Ce qu'on appelle un programme de flou finalement sans mauvais jeu de mots vous avez compris ou pas ?
Jérôme :
[5:58] Oui ah oui d'accord de flou la fièvre tu veux dire ?
François :
[6:03] Il y a un programme de flou flou ah ok le flux dites donc je peux commencer à vous dire un truc ou pas ?
Jérôme :
[6:09] Ouais bah vas-y c'est open bar.
François :
[6:12] C'est freestyle puisqu'on était au CES avant qu'on soit malade et tout et tout, moi j'ai vécu une nouvelle expérience à la sphère.
Jérôme :
[6:21] Ah oui, c'est vrai.
François :
[6:24] Et franchement, ça a été vraiment l'une des claques encore de la sphère de cette année 2025 pour moi. Parce que cette année, alors on y était allé l'année dernière, rappelez-vous. On avait vu ce documentaire, etc. sur la nature, etc. qui ne va pas bien.
Jérôme :
[6:42] Donc la sphère, vous vous rappelez, c'est ce grand cinéma sphérique, complètement immersive à Las Vegas.
François :
[6:48] Bulle qui illumine Las Vegas et qui, à l'intérieur, est une immense salle de spectacle à 180 degrés, on va dire, peut-être plus, parce que c'est au-dessus aussi. Je ne sais pas combien, mais c'est énorme.
Jérôme :
[6:59] Dans les 200, moi, je pense, 200 degrés.
François :
[7:01] Oui, à peu près à la température. T'as pris ton maître.
Jérôme :
[7:04] Oui, absolument, je lui reçois.
François :
[7:05] Regardez un peu ce que ça donnait. Non, pour vous dire que j'ai été bluffé par la retransmission d'un concert de U2 que je suis allé voir et j'y allais un peu à reculons parce que...
Bruno :
[7:18] C'était la retransmission, c'était même pas le concert.
François :
[7:21] Non, c'était un replay. C'était un replay. C'est pour ça que je voulais vous raconter l'histoire. Parce que tu arrives dans ce truc-là, tu t'installes et tout, et puis là, d'un coup, paf, ça commence. T'as une ambiance de concert de dingue, et d'un coup, tout s'éteint, et là, tu vois la scène de U2, qui a été filmée avec les membres du groupe qui apparaissent devant toi sur les écrans de la sphère. Et c'est tellement bien fait, la mise à l'échelle est tellement bien faite que tu as l'impression qu'ils sont là. Et la qualité des écrans, en fait, c'est ça, moi, qui me bluffe, c'est la qualité de captation, de retransmission, d'affichage des images qui est dingue. Et à un moment, je me disais mais waouh, je suis en train de vivre un truc, c'est une révolution parce que tu as l'impression vraiment d'assister au concert de YouTube en direct parce qu'en plus, ils interagissent avec toi, t'entends un public parce qu'évidemment, ça a été tourné en public. ça a été tourné dans la sphère.
François :
[8:20] Exactement c'est ça qui est intéressant ils ont tourné un concert dans la sphère qu'ils retransmettent après dans la sphère tu vois donc t'entends le public, enregistré qui réagit et ça se mêle au public qui est là à côté de toi et qui applaudit, qui chante et tout et franchement tu rajoutes en plus de ça tous les effets spéciaux que tu peux ajouter, vidéo parce qu'il y a plein de chansons évidemment il y avait tous les tubes de Youtube il y avait des illustrations en 3D qui tournaient dans la sphère c'était incroyable je suis sorti de là et je me suis dit, En fait, j'ai l'impression d'avoir assisté à un vrai concert de U2.
Bruno :
[9:06] François.
François :
[9:06] Et je me suis... Pardon, excuse-moi. Oui, je t'écoute, Bruno.
Bruno :
[9:09] Il y a 30 ans, j'ai vécu la même chose quand les Rolling Stones ont offert leur spectacle sur IMAX. Ah, ouais. La même chose. J'ai l'impression de les avoir vus en spectacle à tel point que j'ai même acheté la version DVD. Un jour, il est sorti. Évidemment, ce n'est pas le même effet que de voir sur IMAX.
Jérôme :
[9:28] Ce n'est pas pareil à la maison.
Bruno :
[9:29] Mais je comprends tout à fait ce que tu dis.
François :
[9:31] Et après, tu te dis, mais c'est incroyable parce que finalement, je ne sais pas si vous vous souvenez, mais l'année dernière, on se posait des questions sur le modèle économique de la sphère. Mais le modèle économique de la sphère, il y est tout trouvé. Tu vas te retrouver. Là, il y avait, je crois, fin janvier, les Eagles qui étaient en concert à la sphère.
Jérôme :
[9:50] Ils existent encore, les Eagles ?
François :
[9:51] Ben écoute, j'ai été surpris comme toi. Je me disais, waouh, est-ce qu'ils sont encore, est-ce qu'ils arrivent à tenir debout ? visiblement, bon, à mon avis, ils volent un peu moins haut quand même, les Eagles, mais ils sont toujours là, et ils font des concerts là-bas qui, à mon avis, vont être captés et retransmis en replay, et ça doit être incroyable. Et je pense qu'après, tu peux même imaginer un modèle économique derrière tout ça, parce que, demain, on pourrait très bien avoir des sphères un peu partout dans le monde qui retransmettent des concerts avec un réalisme et une immersion qui est dingue. Franchement, c'est dingue.
Jérôme :
[10:32] Et puis, tu mets ça dans des casques, tu mets ça dans des visions pro, etc., ce qui s'est fait d'ailleurs.
François :
[10:36] Et ben voilà, c'est ça aussi, parce qu'il y a une telle immersion...
Jérôme :
[10:38] Dans le casque de métal, il y a déjà eu des concerts.
François :
[10:40] Il y a une telle immersion à 180 degrés, parce que c'est filmé à 180 degrés, ces trucs-là. Je pense que tu peux modifier le fichier pour qu'après, il aille dans des masques de VR.
Jérôme :
[10:50] Dis-moi, ce que je voulais te demander, est-ce que tu sais comment ça a été fait ? Parce qu'en fait, il y a deux choses. Il y a la captation des musiciens sur scène, ce que tu expliques. Et puis, il y a tout le décor, mais le décor était déjà là dans le concert live, dans le vrai concert. Donc, est-ce que ce sont deux images superposées ? Ils font un mix entre les deux ?
François :
[11:09] Ils font un mix entre les deux. Il y a beaucoup de post-prod derrière tout ça. Tu vois, en fait, la scène de U2 qui est quasiment tout le temps là, si tu veux, mais derrière, le décor change totalement. Des fois, tu te retrouves en plein désert avec des couchers de soleil incroyables.
Jérôme :
[11:27] Mais ça, c'était déjà présent dans le concert d'origine ?
François :
[11:30] Je ne suis pas sûr. Alors là, parce que je n'ai pas vu le concert d'origine. Il faut voir. Mais il y a beaucoup, tu vois qu'il y a beaucoup de travail de post-prod, parce qu'il y a beaucoup d'effets spéciaux qui sont rajoutés, beaucoup d'effets vidéo, des choses comme ça.
Jérôme :
[11:45] Vraiment.
Bruno :
[11:45] Et François, moi j'ai parlé à quelqu'un, un collègue canadien, qui a été voir le spectacle comme ça, et il avait vu le spectacle original, et il a dit que c'est exactement la même chose.
François :
[11:54] Et bien voilà. Mais franchement, c'est hyper bluffant, et je trouve que ça rabat un peu les cartes du divertissement, parce que finalement, si tu as une telle immersion que tu as l'impression de voir U2, parce qu'effectivement, les places coûtent moins cher, étant donné que c'est un replay, tu vois. donc ça peut permettre à des gens de vivre des émotions d'un vrai concert alors que les artistes ne sont pas là et tu peux dupliquer ça moi je vois le modèle économique, demain tu peux imaginer des sphères un peu partout dans le monde, qui partagent en fait ce fichier pour que tu puisses assister à un concert de ton artiste préféré.
Bruno :
[12:33] Franchement c'est impressionnant sur le même modèle que Max tu as rien à créer un réseau comme ça avec ce produit, bien expliqué.
Jérôme :
[12:42] On ne sait pas s'ils ont un projet.
François :
[12:43] Ça a été ma première émotion de ce CES 2025, pour tout vous dire.
Jérôme :
[12:47] C'est beau. Il était ému, notre ami.
François :
[12:50] Non, mais vraiment.
Bruno :
[12:51] Ça leur rend du malade.
Jérôme :
[12:53] Oui, exactement. Bon, et alors, à part ça, parce qu'il y avait quand même un salon, on a beaucoup parlé sur nos médias respectifs, évidemment, toi sur BFM Business, Tech & Co, Bruno dans ton carnet, moi dans le monde numérique, mais avec un peu de recul, comme ça, vous en retenez quoi de ce CES 2025.
Bruno :
[13:13] Ah, tu veux qu'on parle d'IA ?
Jérôme :
[13:18] Justement, oui, il y avait de l'IA, mais beaucoup de gens ici me demandent alors qu'est-ce que tu en penses, qu'est-ce que tu as vu, etc. On n'a pas vu tout ce dont on parle et tout ce qui fait l'actu actuellement, par exemple, parce qu'OpenAI, tout ça, ils ne sont pas là-bas. Donc, en fait, on a vu, c'est vrai, des applications d'intelligence artificielle. Mais on n'a pas vu de grandes annonces sur de nouvelles stratégies d'IA, etc. Après, c'est le but du jeu. Mais voilà, je trouve qu'il y avait… ça reste. Et c'est ça qui n'est pas forcément évident. Le CES, il a un côté un peu… il a une espèce d'aura, de vigie, de pointe de l'épée en matière d'innovation technologique. Mais ce n'est pas forcément là que sont annoncées les plus grandes révolutions.
Bruno :
[14:09] Jérôme, moi je vais dire, cette année, et c'est peut-être parce que j'ai porté plus d'attention, j'ai l'impression que cette année, les keynotes, les grandes conférences de soirée, même d'après-midi, Là-dedans, il y avait plus d'annonces. François, quand il me parlait de son émotion à la sphère, je pensais qu'il allait me présenter la présentation du grand patron de Delta.
François :
[14:30] Ah, je n'y étais pas. Je n'y étais pas.
Bruno :
[14:31] C'était quelque chose, ça. De voir des avions entrer dans la sphère.
François :
[14:36] Oui, ça devait être impressionnant.
Bruno :
[14:38] De voir les gens arriver sur la piste d'atterrissage comme ça. C'était vraiment, moi, c'est la première fois que je vois une conférence aussi immersive. mais l'important c'était les annonces qui étaient faites là-dedans, même chose quand le patron de Nvidia a fait ses présentations avec notamment l'ordinateur à 3000$ qui a fait tomber sur le derrière Jérôme, dans ces keynote même la patronne de X dans la conférence qu'elle a donnée en après-midi j'ai l'impression que cette année la programmation des conférences était très forte et qu'il y avait des annonces, et si je compare au parquet d'exposition, bien là, c'était plus tranquille. On montrait ce qu'on avait déjà annoncé. Il n'y avait pas de grandes découvertes à faire. Peut-être à la limite, Jérôme, on a vu ensemble le drone personnel, l'hélicoptère avec le camion pour le ranger dedans. Mais à part de ça, il n'y avait pas grand-chose.
Jérôme :
[15:35] Non, mais c'est sûr que de toute façon, tout dépend de ce qu'on voit au CES. Moi, je suis beaucoup sur les stands. Toi, Bruno, tu as pas mal suivi les conférences bon François lui était à la sphère j'étais surtout sur mon plateau là emprisonné caché sur ton plateau à l'Eureka Park et oui, Quelle installation ?
François :
[15:56] Non, mais ça reste quand même un salon magique, dans le sens où tu sens qu'il y a une effervescence, tu sens que beaucoup de choses se trament là-bas, sur le futur de la tech. Et si tu prends simplement que l'exemple de Samsung, Samsung y mette le paquet à chaque fois, et leurs écrans transparents qui sont assez bluffants, je trouve, tout comme ceux d'LG, des écrans toujours plus grands. Bully, leur petit robot qui va sortir aux États-Unis, moi j'ai trouvé ça assez intéressant comme concept.
Bruno :
[16:31] Tant que je ne le verrai pas en commande, je ne crois pas.
François :
[16:35] Il y était, moi, j'assistais à une démo.
Bruno :
[16:37] Je sais, tu l'as vu, mais on l'a vu en 2020 sur la scène, il se promenait, il suivait le patron de Samsung et après, ils nous l'ont présenté en 22 ou en 23 puis en 24 et puis là.
Jérôme :
[16:48] En 25. C'est un truc qui a été fait pour les salons. C'est un truc qui a été fait pour faire des démos et c'est tout.
François :
[16:54] Peut-être. Mais en tout cas, j'ai reposé la question à l'un des dirigeants de Samsung qui me disait que c'était prévu pour les États-Unis cette année, en 2025. Après, on verra.
Jérôme :
[17:05] C'est un peu comme la voiture de Sony, non ? La voiture de Sony, elle est là tous les ans, mais elle n'est jamais sortie.
François :
[17:12] Oui, mais elle a été annoncée, là, cette année. C'est la grosse différence. Elle sort en 2026. Mais François, l'année prochaine.
Bruno :
[17:19] Je vais faire une annonce, moi, au CES.
François :
[17:21] Ah.
Bruno :
[17:21] Je ne sais pas si jamais, mais je vais faire une grosse annonce.
François :
[17:25] Bruno le robot.
Bruno :
[17:27] Non, l'abattard.
François :
[17:29] Bruno l'abattard.
Jérôme :
[17:29] Ah, pas mal.
François :
[17:32] Non, mais il y avait quand même pas mal de choses intéressantes. La vie santé, bien sûr.
Bruno :
[17:36] Encore un vrai, ça vaut la peine d'aller au CS.
François :
[17:39] La robotique aussi, c'était cool. Enfin, voilà, il y a plein de choses. Je ne sais pas si vous avez vu le nombre d'aspirateurs robots qui ont des trucs tous plus fous les uns que les autres. Des robots, des robots piscines aussi, mais hyper intéressants. intelligent. Enfin, il y a plein de trucs. C'est dingue. C'est aussi la montée en puissance de la robotique et surtout de la robotique chinoise, les amis. Et là, ça rigole pas. Ça rigole pas, nos amis chinois commencent véritablement à s'émanciper et à faire des trucs dans leurs coins qui sont hyper bluffants.
Jérôme :
[18:12] Le robot avec le bras qui ramasse les chaussettes, c'est Roborock.
François :
[18:17] Ouais, Roborock. Enfin, ils ont vraiment sa bosse, là-bas. Ça bosse et franchement, ils font des trucs vraiment cool.
Jérôme :
[18:26] Oui, oui. Tiens, oui, Bruno.
Bruno :
[18:28] J'allais dire, il y a quelqu'un qui m'a fait remarquer.
Jérôme :
[18:29] J'allais faire une transition, mais vas-y.
Bruno :
[18:31] Mais il y a quelqu'un qui m'a fait remarquer que, puis c'est vrai, je l'ai vu cette année, je ne portais pas vraiment attention à ça. Il y a tout un tunnel, et ça, c'est du côté du centre, pas Central Hall, mais de le lieu, le centre des conventions, mais dans la partie South, au-dessus. Et maintenant, ils ont ramené toutes les petites entreprises chinoises et taïwanaises. Ils font des produits à la première génération et on m'a fait remarquer, regardez bien les produits que vous voyez parce que l'an prochain, vous allez revoir dans les grands kiosques au North Hall ou au South Hall ou sinon au Vinny Chin, sous une marque parce que c'est là qu'ils vont dépister les nouveaux produits qui par la suite vont vendre et je pense que c'est pas faux. Alors, j'ai été faire un tour là-dedans, c'est assez intéressant.
Jérôme :
[19:15] C'est vrai que si on met de côté les possibles barrières trumpiennes qui risquent d'être montées contre les chinois parce qu'il y a ça quand même, effectivement ils innovent à toute vitesse aux Etats-Unis oui mais en Europe, on ne s'achemine pas aussi vers ce genre de choses peut-être, peut-être, mais ça pour l'instant on n'en sait rien, c'est la grosse question politique et géopolitique du moment et on ne va pas se lancer là-dedans, voilà Mais pour revenir aux Chinois, alors justement, la transition est toute trouvée, puisqu'on va évacuer le CES, c'est fini, c'était début janvier, là on est fin janvier, et l'actu, c'est cet incroyable système chinois qui a été lancé, le fameux DeepSync, que vous avez un peu traité aussi de votre côté, enfin abondamment j'imagine, et c'est une affaire qui n'arrête pas de rebondir.
Jérôme :
[20:07] Comment vous voyez ça, ce DeepSync ? Vous y croyez ou pas ? Ça va révolutionner le truc ou c'est dans une semaine, tout le monde l'aura oublié ?
François :
[20:15] Perso, je pense que c'est vraiment un séisme, je pense, dans l'écosystème de l'IA, parce qu'on l'a tous expliqué, la puissance de DeepSync, c'est de faire aussi bien, voire mieux que ChatGPT, en ayant une frugalité de puissance de processeur et de calcul qui n'a rien à voir. Et ça remet en cause, je trouve, un peu toutes les postures qu'ont ces grandes boîtes américaines qui courent après les milliards pour pouvoir investir dans les processeurs et notamment les processeurs Nvidia. Là, tu as une entreprise chinoise qui sort un équivalent à Chagipiti qui aurait coûté 6 millions de dollars. On ne sait pas. Peut-être que ça a coûté deux, trois fois, quatre fois le prix, mais même, je pense que ça a coûté beaucoup moins cher que ChatGPT d'OpenAI, qui est open source.
François :
[21:16] Ça, c'est quand même assez fort, c'est-à-dire que moi, demain, j'ai envie de télécharger DeepSync, j'ai envie de le modifier, j'ai envie de le pimper, et je peux le faire, ce qui n'est pas le cas de ChatGPT d'OpenAI. Donc, franchement... Et personne ne les a vus arriver. Et je pense que ça remet en question quand même cette surenchère de puissance, de calcul, les conséquences énergétiques que ça peut avoir. Ça prouve que finalement, quand on est dans une situation un peu Koh-Lanta, parce que les Chinois, c'est un peu ça, ils se sont retrouvés dans une situation où ils n'avaient pas tous les processeurs que les Américains avaient, peut-être pas autant de moyens.
François :
[21:57] Toutes les on va dire les bannes qu'ils ont à droite à gauche ils se sont dit comment on peut faire et en fait avec le système D ils ont réussi à faire un truc qui est quand même impressionnant alors après je ne sais pas si vous avez suivi le truc il y a OpenAI qui dit oui mais ils ont copié, notre recette de Chajipiti mais enfin bon OpenAI qui dit qui commence à parler de copiage alors qu'ils ont copié et ils ont icôné le web depuis des années, c'est quand même un peu fort de café, tu vois.
Jérôme :
[22:32] C'est vrai qu'ils sont un peu mal placés pour dire ça.
François :
[22:34] Nous, c'est un peu le résumé qu'on a dans Tech&Co sur ce sujet, en ce moment.
Jérôme :
[22:38] Bruno ?
Bruno :
[22:40] Écoute, je veux juste revenir sur un qualificatif que François a utilisé aussi bien, que ChatGPT, je pense pas qu'il est aussi bien. Je pense à une étude que j'ai lue ce matin de NewsGuard qui a fait un test par rapport à des questions de connaissances et il arrive sur un classement de 11 IA génératives d'IBC qui arrive en 10e position. Parce que dans 8 des 10 questions, il a donné des réponses mais qui étaient erronées. Mais il donne des questions. Mais je pense qu'il fait pas aussi bien, mais il le fait. Et juste pour ça, à ce coup-là, je pense que c'est une grande leçon qu'on envoie, surtout à une semaine de l'annonce où le président américain qui annonce 500 milliards pour développer l'infrastructure de l'IA aux États-Unis. Et puis, tu as un petit Chinois qui arrive à côté en disant « Parce que moi, monsieur, je l'ai fait à 6 millions. » Comme tu le disais, François, ça a probablement coûté 12 ou 24, mais peu importe. On n'est pas dans l'ordre des milliards. Et depuis deux ans et demi, on est habitué que quand on parle d'IA, peu importe où on est dans le monde, si on n'a pas un milliard à mettre sur la table.
François :
[23:47] On est des losers.
Bruno :
[23:48] Oui, on ne fait pas partie du club. Et hier soir, je rencontrais des gens de l'industrie de l'IA à Montréal et je leur parlais justement, c'est pour leur faire un petit peu le portrait de ce qui se passe depuis deux semaines et je leur disais, le Canada, mais l'Europe aussi est revenue dans le club des possibles parce que chez vous, c'est quelques millions que vous avez investis, chez nous aussi. On peut maintenant, avec une centaine de millions, arriver à établir quelque chose de très puissant. Puis, ce que tu ramenais, puis je terminerai là-dessus, François, moi, le plus important, c'est l'open source, le code source ouverte. Quand on regarde, je regardais sur Game Face, depuis la sortie, cette semaine, depuis qu'il est sorti, il y a eu 600 versions qui ont été bâties à partir de DeepSeek.
Jérôme :
[24:37] Wow, en quelques jours.
Bruno :
[24:39] Oui, 600 versions.
Jérôme :
[24:42] Donc, Perplexity, c'est C'est Perplexity, je crois, qui l'a adopté, non?
Bruno :
[24:46] Non, non, attends. Perplexity l'a ajouté dans son offre.
Jérôme :
[24:49] D'accord.
Bruno :
[24:49] Mais parallèlement, Hugging Face, eux, ont accueilli DeepSeek, le code en open source. Et puis, maintenant, ils l'ont offert à la communauté. Et donc, il y a des gens qui sont partis avec ça. Et le résultat au cours, il y a eu 4 millions de téléchargements, une version, une des 600 versions, incluant l'original, sur des ordinateurs de développeurs pour bonifier ou carrément pour l'utiliser. Ça, c'est un méchant coup de chapeau.
Jérôme :
[25:18] Donc, ce qui est intéressant, c'est ce qui va sortir de tout ça.
Bruno :
[25:21] Oui. Puis, entre-temps, hier, il y a Alibaba qui a présenté Gwen 2.5 Max, qui est encore plus fort que ChatGPT puis évidemment, Libsic. La course, puis tu le dis, on le suit au quotidien. Moi, à chaque jour, maintenant, j'annonce quelque chose dans mon 120 secondes.
Jérôme :
[25:38] Oui, oui, tu en parlais encore aujourd'hui. Moi, j'en parle également. Alors, maintenant, dans le monde numérique, à partir de ce début d'année, j'ai le plaisir d'accueillir chaque mois quelqu'un que vous connaissez très bien, qui est Luc Julia, et qui va donc intervenir tous les mois dans le monde numérique pour décrypter un peu certains sujets d'actu. Et alors, dans la version, dans l'interview et dans son intervention qui passe ce samedi, donc 1er février, justement, il décrypte tout ça. Et c'est super intéressant parce que ça rejoint un peu ce que vous dites.
Jérôme :
[26:12] Donc, il y a vraiment une page qui se tourne. C'est un petit peu un coup de semence pour ces grandes startups et ces grandes entreprises américaines et surtout cette course au gigantisme. Et finalement, c'est intéressant parce que c'est peut-être, alors ça, c'est moi qui tire cette conclusion-là, on entre peut-être dans une nouvelle ère plus frugale, de frugalité en fait. La fameuse frugalité pour l'intelligence artificielle. que tout le monde appelait à ça et notamment en Europe pour des raisons à la fois économiques, environnementales etc. C'est peut-être ça ils se prennent une claque mais c'est peut-être l'IA qui en sortira grandi de tout ça et là effectivement pour l'Europe c'est plutôt un bon point et encore plus alors que la semaine prochaine il y a un événement à Paris qui s'appelle le sommet de l'IA qui est le grand raout où tout le monde on attend Sam Altman, Elon Musk etc. ça va être le gros gros le gros événement consacré à l'IA. Et la couleur qui était annoncée déjà, c'était de parler d'une IA plus frugale, plus éthique, etc. Et bien là, c'est paradoxal. Les Chinois servent ça sur un plateau. Et je trouve que ce sommet de Paris, il s'annonçait déjà un petit peu comme une espèce de contre-sommet ou de contre-IA. Il y a une sorte d'IA de résistance à l'européenne contre les Américains. et là, il y a encore plus d'arguments pour aller dans ce sens-là, finalement.
François :
[27:39] Ouais, mais moi, ce qui m'inquiète, c'est l'Europe dans tout ça parce que, d'un côté, on a la toute puissance américaine, la montée en puissance chinoise. Nous, alors, oui, on a Mistral, mais ok, d'accord, mais, pourquoi on ne parle pas autant de Mistral que DeepSig, je ne comprends pas.
Jérôme :
[27:58] Ça, je suis tout à fait d'accord.
François :
[28:00] Tu vois, enfin, ça fait... Alors, nous, on en parle, mais Mais Mistral n'a pas à rougir des benches de chat GPT. Aujourd'hui, il y a un chat qui s'appelle le chat de Mistral qui est plutôt bien fait et qui est tout à fait honorable.
Jérôme :
[28:19] Qui est maintenant connecté à l'actualité avec l'AFP.
François :
[28:22] Et pourquoi ne parle-t-on pas de Mistral alors qu'on parle de deep-sit ?
Bruno :
[28:28] Est-ce que tu peux trouver ?
François :
[28:30] Pardon, excuse-moi Bruno, je ne t'ai pas entendu.
Bruno :
[28:32] Est-ce qu'il est en code source ouverte ? Est-ce qu'il est en open source ?
François :
[28:35] Je crois qu'il est en open source. Mais je n'en suis pas sûr.
Jérôme :
[28:38] Ils ont plusieurs versions.
François :
[28:41] Il y a pas mal de travaux chez Mistral qui sont en open source et qui ne le sont pas. Je crois qu'il y a un peu des deux. Et je t'avoue que pour le chat, je ne sais pas. Mais malgré tout, je crois qu'il y a aussi un problème. C'est qu'on ne sait pas communiquer. On ne sait pas communiquer. On ne sait pas mettre en avant. On ne sait pas faire des coups. Parce que DeepSync, qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi d'un coup, on a parlé de DeepSync ? Il y a bien eu une mèche qui a été allumée, si tu veux.
Jérôme :
[29:08] Alors, vous avez remarqué, ça s'est fait en deux temps. La fusée a eu deux étages. Le premier étage, c'était la première version qui était le modèle R1, je crois, qui a commencé quand même à l'erter parce que c'est là où ils ont annoncé qu'ils avaient entraîné leur modèle pour à peine 6 millions de dollars et qu'après quelques tests, on s'apercevait qu'il était super intéressant. Et le deuxième effet qui se coule, c'est arrivé en janvier, il n'y a pas très longtemps, il y a moins de dix jours, c'est l'application qui a battu des records de téléchargement, l'application mobile de DeepSync qui a battu des records de téléchargement, voilà exactement, et ça a déclenché un petit peu le mouvement de panique et donc la chute de toutes les valeurs tech et notamment Nvidia en bourse, et du coup la presse s'est emparée de ça, enfin ça a été un tsunami médiatique cette histoire-là.
Bruno :
[29:59] Mais Jérôme, tu me permets de revenir sur ce que François dit? Je trouve ça intéressant. Puis là, je dis vraiment votre problème aux entreprises.
Jérôme :
[30:08] Ah ben merci, tu nous renvoies à nos… Oui.
Bruno :
[30:11] Mais je vais vous renvoyer la balle, puis vous allez voir, elle va revenir fort, puis je m'excuse. Mais c'est tellement gros pour moi.
Jérôme :
[30:16] T'as raison.
Bruno :
[30:17] C'est que les gens qui font la communication, je pense qu'à l'usage, vous les avez castrés. C'est aussi fort que ça. Moi, je le vois à l'usage. Depuis 2-3 ans, il y a énormément parce que 120 secondes de tête.
Jérôme :
[30:37] Dis donc, tu penses que ça manque de masculinité, Marc?
Bruno :
[30:40] Non, ça n'a rien à voir avec ça. J'ai rien à voir avec les temps. Mais donc, évidemment, castré, c'est une image, on s'entend. mais je vois la différence entre les gens de RP qui communiquent avec moi de France et les Nord-Américains l'approche n'est pas du tout la même ils sont sur le bout des pieds en espérant ne pas me déranger, les RP américaines, canadiennes, on a ça et c'est con si tu n'en parles pas, on n'est pas du tout dans la même façon moi j'ai l'impression que vous les avez c'est intéressant.
Jérôme :
[31:13] C'est très intéressant ce que tu dis Je ne pense pas que.
François :
[31:18] Ce soit nous, les fautifs. Je pense que c'est culturel. Je pense que c'est culturel. Je suis d'accord avec François. Et puis après, tout dépend de la stratégie marketing et de communication de chaque boîte. Mais pour revenir à Mistral, moi, je vous donne un petit exemple. Arthur Manch, qui est le big boss de Mistral, ne veut pas venir dans Tech & Co.
Jérôme :
[31:46] C'est bizarre.
François :
[31:46] Au-delà du fait, je ne suis pas du tout vexé, il n'y a aucun problème, il n'y a pas de souci. Peut-être qu'il n'aime pas l'émission, il y a peut-être deux choses, mais malgré tout, quand tu portes sur tes épaules un concept, un projet, tu as une émission qui t'invite, etc., et on l'a invité, je ne sais pas combien de fois, à chaque fois, il y a toujours une excuse, tu te dis, mais pourquoi ? Alors qu'en fait, Ensuite, je lui déroule le tapis rouge et ça me ferait plaisir d'avoir sa vision, de le promouvoir parce que c'est quelque chose de français. Je veux dire, voilà, moi, c'est mon job. Mon égo n'est pas touché par ça. Je m'en fous totalement. Mais en revanche, ma mission, c'est de promouvoir ce que fait la France. Et je trouve débile de ne pas pouvoir les écouter et comprendre leur stratégie. Je ne comprends pas. Il y a cette volonté d'être discret, de faire ça dans un coin, etc.
Jérôme :
[32:46] Alors, il n'est pas si discret, mais il concentre visiblement sa communication sur les médias très généralistes. Alors, après, on peut interpréter. Est-ce que c'est pour ne pas être confronté à des questions trop pointues aussi ? Parce que quand tu es invité sur France Inter, tu n'auras pas le même questionnement que quand tu es invité sur Takenco.
Jérôme :
[33:09] C'est vrai que c'est un peu bizarre. Moi aussi, j'ai essayé de le faire venir. Alors, je voulais l'avoir dans le monde numérique, mais c'est vrai que c'est fou. parce que, tu vois, j'ai eu une belle interview avec... comment il s'appelle, Romain Huet de OpenAI, mais ce n'est pas le même niveau, ce n'est pas Sam Altman, mais c'est quand même la boîte qui est au cœur de l'actualité de l'IA, et effectivement, Mistral est inapprochable pour nous, on n'arrive pas à la voir. Donc, il y a un vrai... Alors, il y a ça, mais je pense aussi qu'il y a une... Alors, pour Mistral, je ne sais pas, mais sinon, il y a quand même... Ça, ça fait des années, François, on l'a constaté depuis toujours, la communication en France, c'est vrai que ce n'est pas pareil, ils ne savent pas se faire mousser. c'est à la fois, c'est aussi quelque chose de respectable. Souvent, c'est parce que ce sont des ingénieurs qui sont aux commandes et les ingénieurs, ils n'avancent pas pareil. Il faut que tout soit verrouillé. Il ne s'agit pas de faire mousser une innovation qui n'a pas été approuvée par leur père, par la communauté. Il faut qu'ils soient sûrs d'eux. Et il n'y a pas ce côté hyper punchy, hyper marketing. Moi, alors, quand ça y est, parfois, aussi, ça part en vrille. Et à l'inverse, ils font parfois de grosses bêtises. Regardez ce qui s'est passé dernièrement avec Lucie. Alors Lucie, donc c'est cette IA française.
François :
[34:28] Ne parle pas de ce truc-là.
Jérôme :
[34:30] Une espèce de tchadipiti français. Oui, mais les pauvres, ils se sont fait démonter. Donc ils ont balancé ce truc en disant c'est peut-être l'IA du monde enseignant pour bientôt, pour demain et tout. Et en fait, tout le monde s'est jeté là-dessus et s'est rendu compte que ça ne marchait pas. Ils racontaient plein de bêtises et ils se sont fait tuer. et c'est l'exemple type du bad buzz et à la veille.
François :
[34:50] À l'approche de l'IA.
Jérôme :
[34:52] C'est dramatique.
François :
[34:53] On ne va pas les peindre.
Jérôme :
[34:54] Qu'est-ce que tu en penses ?
François :
[34:55] Non, mais c'est bien fait pour eux. Excuse-moi, mais aujourd'hui, tu jettes comme ça en pâture un large language model qui s'appelle Lucie, qui raconte n'importe quoi. On a l'impression que...
Jérôme :
[35:07] Mais Google l'a fait aussi, je te signale.
François :
[35:09] Il était pire que ChatGPT en 2022 ? En fait, ce truc-là, les œufs de vache, on tombe sur tout ce qu'on a connu en novembre 2022.
Jérôme :
[35:20] Il a deux ans de retard.
François :
[35:22] Mais encore une fois, avant de lancer ce truc et de le jeter en pâture, parce que quand tu lances un truc comme ça, tu jettes ça en pâture. Tu sais que tu vas te faire démonter. Tu vas te faire démonter sur les réseaux sociaux. Les médias vont s'en emparer. Tu vas passer pour un débile. Enfin, franchement, c'est une catastrophe. Surtout quand le niveau à côté est aussi élevé. Donc, ce que tu fais avant de lancer ça comme ça, tu fais un groupe de bêta-testeurs. Tu en mets 10, 100, 500, 1000, tu vois ce qu'il se passe.
Jérôme :
[35:53] Mais c'était ça, c'était un bêta-test. C'est une bêta.
François :
[35:57] Non, mais un bêta-test, ce n'est pas ouvert à tout le monde. Tu fais un truc, je ne sais pas, moi, tu fais appel ou à des journalistes ou tu fais appel à des spécialistes qui vont d'abord jauger ce truc-là avant de dire, ok, bon, non, ne le balancez pas parce que ce n'est pas bon, ou alors vous pouvez y aller. Ça commence à être sympa, tu vois. Là, ils ont jeté ça comme ça. Ce truc-là s'est fait défoncer, en fait.
Jérôme :
[36:21] Oui, mais je pense que c'est typiquement une erreur à la française parce que ils n'ont visiblement pas été conseillés au niveau communication. Et c'est les ingénieurs qui ont lancé ça. Je pense, en toute bonne foi, en se disant notre truc n'est pas fini, on le sait. Mais justement, on veut le mettre dans la... C'était une démarche, de porteurs de projets open source et ils n'ont pas du tout mesuré l'impact que ça pouvait avoir.
Bruno :
[36:48] Mais ça n'a pas été présenté comme ça ?
François :
[36:49] Ça n'a pas été présenté comme ça, Bruno a raison.
Jérôme :
[36:52] Oui, mais ça n'a pas été présenté par qui ? Déjà, en plus, on a dit tout. Ce n'est pas pour prendre leur défense, mais on a dit tout et n'importe quoi. On a dit que c'était un truc du gouvernement, c'était l'IA qui allait être imposé dans tous les lycées, enfin presque. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas du tout ça la vraie histoire.
François :
[37:06] Quand on lance un truc comme ça qui est mal fini, on ne le lance pas.
Jérôme :
[37:11] Donc, c'est un problème de communication.
François :
[37:13] Après, on peut en parler pendant des heures, mais tu gardes ton truc, tu le fais tester par, je te dis, par un groupe de bêta-testeurs et puis tu vois ce qui va, ce qui ne va pas.
Jérôme :
[37:24] Mais s'ils nous avaient demandé à toi ou à moi, on leur aurait dit, attention, il y a un contexte actuel qui est ce qu'il est. Les innovations arrivent à toute berzingue toutes les semaines et on atteint des niveaux absolument complètement fous. Si vous n'êtes pas à la hauteur, vous allez vous faire tuer. Mais personne ne leur a dit ça. Comment tu vois ça ?
François :
[37:40] Parce qu'ils ne nous l'ont pas demandé. Ils n'ont demandé à personne.
Jérôme :
[37:45] Ni à nous, ni même à des spécialistes de la communication que nous ne sommes pas forcément. Et ils auraient pu s'en entourer. Bruno, comment tu vois ça de Montréal?
Bruno :
[37:53] Ça me fait penser à une initiative il y a plusieurs années où il y avait un fonctionnaire ici au Canada, un fonctionnaire fédéral, qui pendant des années s'est battu avec la fonction publique pour pouvoir créer un bureau d'information sur MySpace. Et le jour où il a eu l'autorisation et il a été capable de le bâtir, MySpace fermait. Tout le monde était rendu sur Facebook. Et le pauvre, je me souviens d'avoir couvert l'histoire. J'avais fait un reportage avec lui, je l'avais interviewé. Et lui, il était tellement, ça faisait quatre ans, je pense, qu'il travaillait sur le projet, ou trois ans. Et puis, lui, il voulait le sortir. Mais je vous rends compte qu'il n'y a plus personne. Vous avez votre bureau, mais il n'y a plus personne.
Jérôme :
[38:38] Tout le monde est parti.
Bruno :
[38:39] On veut le sortir quand même pour montrer que c'est possible. Ben oui, mais c'est ça. Sauf que, ça revient à ce que François disait, il faut regarder l'air du temps. Là, maintenant, tu as des bolides. Ce que tu disais aussi, Jérôme, aujourd'hui, tu as des bolides qui sortent, qui sont à 95 % solides. Et toi, tu arrives avec une brin-balle qui te tient tout juste et qui se fait ramasser.
François :
[39:04] C'est d'autant plus dommage qu'on a le talent pour faire des trucs exceptionnels. C'est ça qui est terrible. si encore on était vraiment des brelles dans ce sujet mais on a un potentiel incroyable et on se fait simplement pour essayer de coller un calendrier avec ce sommet de l'IA qui arrive parce que je le vois bien le tableau le sommet de l'IA arrive tiens deux semaines avant on va sortir Lucie ça va monter ça va être cool etc on pourra dire pendant le sommet de l'IA on sera les stars de l'événement et ben voilà tu vois,
François :
[39:38] excusez moi Mais c'est une.
Jérôme :
[39:40] Erreur de communication, ce n'est pas une erreur technologique. C'est ça que je veux dire.
François :
[39:44] Oui, c'est une erreur technologique.
Jérôme :
[39:46] Non, c'est un retard technologique, mais qui est assumé.
Bruno :
[39:49] C'est sympa que c'est les deux.
François :
[39:51] Oui, mais c'est comme si tu montrais une voiture qui n'est pas encore terminée, tu vois. C'est une erreur technologique de la montrer alors qu'elle n'est pas terminée.
Jérôme :
[39:59] Mais rappelez-vous les lancements, les présentations de Gemini, de Google, enfin, qui ne s'appelait pas Gemini, qui s'appelait Bard. C'était un carnage au début et c'était Google.
François :
[40:09] Donc tout le monde s'est.
Bruno :
[40:10] Moqué d'eux des.
François :
[40:11] Années avant Microsoft qui avait mis son agent Conversation et Cortana exactement, mais c'est pas parce que Google fait des conneries qu'il faut que nous aussi on en fasse c'est pas.
Jérôme :
[40:20] Ce que je veux dire.
François :
[40:23] Oui bien sûr tu dis oui on n'est pas les seuls à faire des conneries ok mais bon c'est pas une excuse pour moi en plus.
Jérôme :
[40:31] C'est intéressant parce que c'est les mêmes conneries c'est à dire que c'est toujours finalement la faiblesse de ces IA génératives, qui est vraiment, qui est un peu une espèce de mur qu'on n'arrive pas à franchir, parce que même Chad GPT aujourd'hui, qui s'est beaucoup amélioré, il dit encore des bêtises. Il lui arrive de raconter parfois n'importe quoi. On a tous des anecdotes.
François :
[40:52] Et même DeepSig, je me suis amusé un petit peu avec lui, il raconte beaucoup de bêtises, beaucoup de bêtises.
Jérôme :
[40:58] Bien sûr. Surtout DeepSig, c'est ce que disait Bruno tout à l'heure.
Bruno :
[41:00] Mais je peux vous demander ce que vous pensez de... C'est une coïncidence, évidemment, Mais cette semaine, il y a quand même OpenAI qui a décidé de sortir son O3 mini, l'offrir gratuitement maintenant aux gens, alors que c'était spécifiquement prévu pour les gens abonnés. Eux aussi, ils se sentent dans l'autre chose. Eux aussi, ils sentent qu'ils ont besoin de montrer quelque chose d'intéressant en disant, oh, il n'y a pas que DeepSea, il n'y a pas que Gwen 5 Max, là.
Jérôme :
[41:29] Mais eux, ils sont dans l'ultra communication, mais ça ne date pas d'hier. Regarde, au mois de décembre, ce qu'ils avaient baptisé le calendrier de l'Avent, où tous les jours, ils annonçaient une nouveauté. Et OpenAI, ça n'a été que ça. Et alors, c'est drôle, parce que chaque fois qu'OpenAI annonce un gros truc, tu as Google derrière qui en annonce un autre.
François :
[41:45] Oui, mais après, je pense que le revers de la médaille de ce truc-là, c'est qu'après, tu te lasses, en fait. Tu te lasses de toutes ces annonces qui, pour certaines, ne le sont pas. Enfin, c'est vrai qu'il y avait des annonces qui n'étaient pas très fortes pendant ce calendrier de la vente, il y avait des trucs un petit peu plus cools. Mais je pense qu'il ne faut pas aussi noyer les gens et les journalistes avec des annonces quasi quotidiennes, parce qu'au bout d'un moment, tu tiens pas la rampe. Et puis, quand il y a un deep-sit qui arrive, ça remet en cause toute ta communication. Parce que ce que tu es en train de dire, qu'il faut toujours plus de puissance, toujours plus d'énergie, toujours plus de cartes graphiques, etc., pour améliorer ce graal de l'IA générative et de ses agents IA, quand tu dis ça et que derrière, tu te retrouves avec un truc hyper frugal qui est dipsique, c'est compliqué à avaler, tu vois. Et moi, je pense que chez OpenAI, ça doit être un peu le brand-back combat, là.
Bruno :
[42:43] C'est pour ça que je vous parlais de 0.3 mini gratuit, parce que, selon moi, c'est la première fois qu'OpenAI se retrouve dans cette situation-là. C'est-à-dire qu'avant ceux qui menaient la bataille de la communication, des coups de promo, et c'était les autres qui couraient après. Mais là, ce coup-ci, évidemment, ils ne l'ont pas vu venir. Ils se font voler la vedette. Ils se font voler le palmarès dans les boutiques d'application. Puis le résultat, on va rendre un outil payant gratuit parce qu'on va essayer de reprendre le leadership dans l'histoire.
François :
[43:16] Moi, ce que je trouve intéressant aussi dans tout ça, c'est que ça fait changer la valeur de cette IA générative qui était quelque chose d'ultra premium, qui coûtait énormément cher. Je ne sais pas si vous avez vu le prix des licences Microsoft avec Copilot. Ça coûte une fortune. Ça coûte une fortune. Maintenant, si Dipsy qui arrive à dire, regardez, moi, je vais faire quasiment aussi bien, peut-être pas tout de suite, mais dans quelques mois, pour un dixième ou un centième de ce que coûtent, les abonnements d'OpenAI, ça remet en cause déjà que le modèle économique de toutes ces GA génératives n'est pas forcément très clair. On le voit. Le modèle économique n'est pas assuré. si en plus de ça t'as un concurrent chinois qui casse les prix ça va être chaud.
Jérôme :
[44:06] C'est sûr ah là là bon en tout cas ce qui est de bien c'est que, nous on a toujours du grain à moudre tous les jours ou presque il se passe quelque chose tous les jours ou presque on a de quoi écrire des articles de quoi faire des interviews de quoi faire des décryptages, c'est quand même une époque incroyable et moi j'étais curieux de savoir si ça va continuer sur ce rythme en 2025 ou justement si ça va un peu se calmer, est-ce que, la chute des valeurs tech, américaines est un signe, peut-être avant-coureur de quelque chose d'un peu plus grave, justement à cause de DeepSync et autres. C'est ça qui sera intéressant quand même de surveiller en 2025. Je ne sais pas ce que vous pensez, mais on la va.
François :
[44:50] Est-ce que la bulle de l'IA n'est pas en train de gonfler ?
Jérôme :
[44:53] Est-ce qu'il y a une bulle, est-ce qu'elle va éclater en 2025 ?
François :
[44:56] C'est ça, c'est ça.
Bruno :
[44:57] Non, mais je trouve certain que c'est sûr qu'ils doivent avoir leur modèle. Ce que je vous disais tout à l'heure, les coûts de milliards, il faut revoir ça. Moi, je suis content parce que depuis septembre passé, j'ai mis beaucoup plus de temps à regarder ce qui se passe en Chine, à suivre les médias chinois, à travailler sur la traduction pour arriver à voir comment ça se passait. Et là, je trouve que c'est payant.
Jérôme :
[45:19] Et on en a beaucoup parlé en Chine de DeepSync.
Bruno :
[45:21] Oui, oui.
Jérôme :
[45:22] Ça a été un... Il y a eu vachement de... Apparemment, beaucoup d'articles, beaucoup de trucs sur les réseaux sociaux, etc. Ça fait beaucoup de bruit, cette histoire-là.
Bruno :
[45:30] Oui, puis c'est... DeepSync, pour eux, c'est aussi une fierté.
Jérôme :
[45:34] Bien évidemment.
Bruno :
[45:34] De voir comment ils sont en train d'impacter les Américains, alors qu'il y a une madame qui se promène en disant on va vous foutre 25 % de taxes d'entrée. Si vous voulez, oui, mais nous, on est en train de vous chambouler l'économie de l'IA.
François :
[45:47] Non mais la Chine en fait tu parlais tout à l'heure de 2025 qui va se passer, moi c'est vraiment, le réveil de la Chine en 2025 avec l'électronique grand public où ils sont excellents, on parlait de robots tout à l'heure mais ils sont bons partout aujourd'hui et on peut plus dire que les Chinois copient les Occidentaux, c'est faux ils font des trucs, tu prends le Huawei, pliant à trois écrans ce truc là est un vrai bijou c'est un bijou ce téléphone je sais pas si vous l'avez eu en main mais ce Huawei là chez.
Jérôme :
[46:17] Toi d'ailleurs on l'a vu dans tes mains.
François :
[46:19] Il est incroyable même pas Samsung a sorti un produit comme ça, parlons même pas d'Apple qui n'a même pas encore sorti de pliants à deux écrans, les voitures électriques ils sont incroyables dans les véhicules électriques, ils font des trucs aujourd'hui hyper bien finis avec une autonomie qui n'a pas à rougir face à celle de Tesla, l'IA générative, il commence à être bon Fais gaffe.
Jérôme :
[46:47] On va te prendre pour un agent d'influence chinois, toi !
François :
[46:49] Mais non ! Non, non, non ! Moi, je dis simplement qu'il faut qu'on se réveille ! il faut qu'on se réveille parce que franchement, l'Europe, moi, je suis à 5 pieds.
Jérôme :
[47:02] Je suis bien ton avis. Le mois dernier, dans l'épisode précédent, j'avais piqué un coup de gueule contre ça et je suis le premier à entièrement ton avis. Alors, je trouve que malgré tout, finalement, comme on pouvait s'y attendre, l'arrivée de Trump a au moins quelque chose de bénéfique, c'est que on dirait On dirait que ça agit comme un électrochoc. Je ne sais pas si vous avez vu le discours d'Ursula von der Leyen, qui commence à dire « Oui, bon, on va se remettre en ordre de bataille justement pour l'IA. Il faut un plan IA. » Alors, pour l'instant, c'est des paroles. On est d'accord. De toute façon, c'est souvent beaucoup de paroles.
François :
[47:42] L'Europe, les paroles. Là, pour ça, ils sont forts. Rappelle-toi du rapport de Mario Draghi qui était sorti il y a quelques mois, qui était très visionnaire.
Jérôme :
[47:50] Oui, mais qui n'est pas abandonné, qui est justement, peut-être, va reprendre un peu de poil de la bête parce qu'elle s'appuie beaucoup sur le rapport Draghi. Et ça, effectivement, je pense qu'il faudrait aujourd'hui que le rapport Draghi, ce soit notre boussole. Il faudrait que ce soit vraiment le cap à suivre, parce que tout y est dans ce rapport Draghi. L'autre jour, je regardais encore un peu les trucs, mais l'état des lieux est, parfaitement lucide et les actions qui sont proposées sont ambitieuses, mais tu te dis, mais bien sûr qu'il faut faire ça. Investir dans l'IA, faire baisser le prix de l'énergie et tout en continuant à mener le combat à l'européenne qui n'est pas à l'américain on n'en a pas besoin de construire des milliards de data centers toujours plus, énergivores et on peut trouver autre chose notamment grâce à ces IA un peu frugales bon alors est-ce qu'il y aura des actions au-delà des discours écoute en tout cas moi je trouve que ça commence à il y a une ébauche de signal qui est peut-être pas inintéressante voilà.
François :
[48:48] Écoute restons optimistes.
Jérôme :
[48:53] Et sur l'IA d'ailleurs moi j'invite les auditeurs aussi à écouter, Luc Julia dans mon épisode de l'hebdo de Monde Numérique de ce samedi parce que c'est intéressant il évoque aussi à la fois le devenir des IA génératives et peut-être, cette nouvelle direction qui pourrait être prise pour l'intelligence artificielle d'une manière générale les amis on arrive à la fin un peu de ce rendez-vous mais donc j'ai envie de vous demander c'est presque une question rituelle avez-vous un coup de cœur ont un coup de gueule, pour ce mois de janvier. Bruno me fait non. Toi, tu me fais non de la tête. Bon, bah, OK, c'est super. On va s'arrêter là, alors. Vous êtes vraiment des coquins. Je vous avais demandé de préparer ça. Ils n'ont rien à dire. Bon, moi, j'ai un coup de cœur, alors. Moi, j'ai un truc à raconter, un truc un peu perso.
François :
[49:42] Allez, vas-y.
Jérôme :
[49:43] Ouais. Non, mais c'est lié à l'intelligence artificielle. Je suis content parce que j'étais tout existé ces derniers jours car j'ai enfin pris le temps. j'avais pas eu le temps de le faire jusqu'à présent j'avoue, de me programmer des GPTs, donc des, outils basés sur ChatGPT pour pouvoir produire mes podcasts et notamment pour faire tout ce qu'il y a après l'enregistrement d'un podcast, c'est-à-dire la création du texte, faire des posts pour les réseaux sociaux, faire un article pour le web, pour la newsletter, etc. Et j'utilisais déjà un peu ChatGPT et là je me suis programmé des ChatGPTs Waouh, c'est vraiment, c'est génial. Et maintenant, je prends le fichier audio de mon podcast, je le mets dans une moulinette, j'en fais une transcription, je le balance sur mes GPT et il me sort en trois clics le résumé, le poste de réseaux sociaux, le truc, l'interview transcrite. Et il y a quelques jours, je montrais ça à un copain, un ami journaliste qui était sous le choc. Il me dit, mais c'est incroyable, il faut que tu viennes expliquer ça dans les rédactions, etc.
Jérôme :
[50:51] C'est assez étonnant. D'ailleurs, j'en profite d'une manière générale. Je trouve qu'il y a quand même un outil génial pour les médias. C'est un outil génial. Au début, on a pris peur. Tous les médias ont dit « Oh là là, attention, ça va être horrible ! » Dans les grandes rédactions, le mot d'ordre, c'était « Surtout, n'y allons pas ! » Et en fait, c'est débile, c'est l'inverse. Je vais faire un petit coucou à une connaissance qu'on a tous les trois qui est Emmanuel Torrigano. en plus c'est qu'il écoute ce podcast qui a son média qui s'appelle Electron Libre qui est un média spécialisé qui s'intéresse à l'actualité des médias et qui a implémenté lui aussi un moteur d'IA sur son site pour permettre aux gens d'accéder à l'information d'une autre manière, de poser des questions sur les articles pour avoir des contenus il a tout développé tout seul avec des promptes etc.
Jérôme :
[51:39] Et il se régale et il m'envoie des messages tous les jours pour me dire ouais j'ai fait ci j'ai fait ça c'est génial moi je suis estomaqué Je trouve ça absolument fabuleux, tout ce qu'on arrive à faire aujourd'hui. Et encore, on sent qu'on n'en est qu'un... qu'au premier staff, qu'au balbutiement, moi j'attends avec impatience les agents, si la promesse est à la hauteur de ce qu'on nous vend, et les agents qui permettront en quelques clics d'accélérer encore plus le processus, c'est-à-dire que l'aspect journalistique, on continue à l'avoir, c'est nous qui avons le final cut, c'est nous qui avons l'impulsion de départ, mais entre les deux, tu as toute une série de tâches qui sont très consommatrices de temps, qui sont des formalités, et tout ça, on peut le faire faire par IA aujourd'hui, enfin tout ou presque, Voilà, c'était mon petit coup de cœur.
Bruno :
[52:24] Pour des gens comme nous qui n'avons pas une immense équipe comme François, qui est une super bonne équipe, mais nous, on n'a pas les moyens d'avoir ça. Moi, je dis souvent, d'utiliser l'IA depuis deux ans dans la production, moi, c'est l'équivalent d'avoir cinq personnes qui travaillent avec moi. Pour arriver à faire le bulletin quotidien, le magazine une fois par semaine, et puis les articles. C'est fou. Moi, j'ai l'impression d'avoir toute une équipe. Puis quand les gens me communiquent en disant, « Vous saluerez votre équipe », je dis, « Ça va aller vite avec moi.
François :
[52:57] » En fait, tu es un peu rédacteur en chef de tes agents IA. Exactement.
Jérôme :
[53:01] Oui, mais il ne faut pas avoir honte de ça, Bruno. Non, non, non. Et en plus, on n'est pas les seuls. Moi, quand j'étais aux États-Unis à Noël, j'ai rencontré un podcasteur qui est assez connu qui fait un podcast qui raconte la vie de grands entrepreneurs. Ça s'appelle Founders. Je vous invite à écouter d'ailleurs. C'est vachement bien, son truc.
Bruno :
[53:19] Il a fait une interview avec toi, c'est ça ?
Jérôme :
[53:21] Non, on n'a pas fait d'interview. On a discuté simplement comme ça.
Bruno :
[53:25] Un jeune 16 ans.
Jérôme :
[53:26] Oui, exactement. Mais il me demandait comment je travaillais et vice-versa, je me demandais comment il travaillait. Et en fait, on avait énormément de similitudes. Et il me dit, mais toi aussi, tu travailles tout seul ? Et j'ai dit, bien sûr, bien sûr. Pour moi, le travail journalistique, il est complet. C'est-à-dire qu'il faut garder la main journalistique du début à la fin. Et donc, lui aussi, il travaille entièrement tout seul. Il lit des tonnes de bouquins, il fait ses podcasts, il enregistre, il mixe, il met en ligne, voilà, c'est aussi, après c'est propre au podcast, il y a un truc super léger, donc d'une certaine manière super puissant, et on peut faire tout ça tout seul, contrairement à la vidéo, la télé, etc. Donc on n'est pas, c'est un process qui est assez répandu, quand même, on est des monomédias. À défaut d'être monomaniaque.
François :
[54:15] Et puis arrête de dire que j'ai une grosse équipe. Je n'ai pas une grande équipe.
Jérôme :
[54:18] Mais si, je suis une grosse équipe.
François :
[54:21] Oui, écoutez, c'est pas parce qu'on a...
Jérôme :
[54:22] Tu as Léa qui fait tout le travail.
François :
[54:24] C'est ça, exactement. On lui fait un bisou à Léa, d'ailleurs.
Jérôme :
[54:27] Oui, on l'embrasse, Léa.
François :
[54:29] Non, mais c'est vrai qu'on est aussi en équipe restreinte, mais c'est vrai que... Voilà, Léa est en train de bouleverser tout ça. Je ne sais pas si vous avez vu... Alors, on est dans un autre domaine de l'IA, mais cette fois-ci, l'IA vocal, avec l'interview de Charles Bietry qui est passé sur TF1. Grand journaliste sportif, bien sûr, que tous les Français connaissent et qui est atteint d'une maladie terrible, qui est la maladie de Charcou. Il ne peut plus parler. et en fait l'IA Générative lui a redonné la voix en quelque sorte et a répondu aux questions de la journaliste et c'était sa voix parce qu'il avait écrit lui des questions, il peut encore écrire visiblement, et c'était très émouvant et en plus, là on se rend compte de la puissance de tout ça parce que sa voix était d'un réalisme, je ne sais pas si vous avez entendu ça ou j'ai entendu ça mais le réalisme de la voix était incroyable, et ça ouvre des perspectives qui sont vertigineuses, bien sûr.
Jérôme :
[55:29] Tu sais que ça, c'est fou, mais ça, c'est un truc auquel moi, je pense depuis un an et demi. Et en plus, même pour des raisons personnelles, tu vieillis et tout, tu te dis on ne sait pas ce qui peut nous arriver et demain, on peut être privé de notre voie et a fortiori pour nous, notre voie étant notre outil de travail, c'est pire que tout.
François :
[55:50] Oui, ce n'est pas bon.
Jérôme :
[55:51] Et l'IA ouvre l'IA générative et la synthèse vocale ouvre des perspectives fantastiques heureusement c'est.
François :
[55:59] Clair c'est sûr.
Jérôme :
[56:01] Voilà voilà bon bah les amis sur cette belle note optimiste je propose que nous nous quittions c'était un plaisir d'être avec vous.
Bruno :
[56:10] Les amis comme chaque mois merci beaucoup pour cette heure.
Jérôme :
[56:14] Voilà à 7h oui 7h François on se retrouve ce soir enfin quand on dit ce soir c'est à dire c'est jeudi soir c'est à dire c'est la veille du on se retrouve hier exactement on se retrouve hier sur le plateau de la gueule.
François :
[56:30] Les mecs ils deviennent complètement.
Jérôme :
[56:31] Fous on se retrouve hier bien sûr oui évidemment tout va bien et Bruno toi on se retrouve demain par contre enfin chez toi c'est aujourd'hui c'est compliqué la vache dans ton carnet c'est aujourd'hui et dans le monde numérique c'est demain, en tout cas on ne se quitte pas et merci à vous de nous écouter bien sûr merci d'être de plus en plus nombreux écoutez c'est pas pour dire c'est pas pour me vanter mais en ce moment l'audience de monde numérique explose donc continuez surtout continuez merci c'est gentil soyez prudents parce.
Bruno :
[56:59] Que c'est ça expose, ça peut faire des dégâts.
François :
[57:01] Ah bah oui, attention.
Jérôme :
[57:02] Pourvu que ça dure surtout, et ces choses-là, c'est un peu comme ça parfois. Voilà, voilà. Bon, et bien on vous dit, vous qui nous écoutez à très vite, vous pouvez retrouver, si c'est pas fait, vous pouvez regarder, vous pouvez écouter ce podcast ou plus exactement le regarder sur la chaîne YouTube de Monde Numérique. Il y a un petit décalage de quelques jours. Et puis on se retrouve le mois prochain avec Bruno Guillemini, je parle comme Chagipiti. Chagipiti, il t'a rebaptisé Guglumli Minetti en deux mots. Et François Sorel, c'est plus facile. Salut, salut les amis.
François :
[57:33] Salut tout le monde, à très vite.
Bruno :
[57:35] Bye.
François :
[57:36] Salut.
Jérôme :
[57:38] Le grand débrief de Monde Numérique vous était proposé en partenariat avec FreePro, le meilleur de free pour les entreprises.