🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat - Vivatech 2025 : entre ambitions et "schizophrénie"

🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat - Vivatech 2025 : entre ambitions et "schizophrénie"

Dans ce Debrief Transat exceptionnel, enregistré à Vivatech, on vous livre notre analyse de l'édition 2025 du salon européen de la tech : le Canada à l'honneur, l'intelligence artificielle en vedette, la souveraineté numérique face à une certaine "schizophrénie" française. Avec Bruno Guglielminetti.

Avec Bruno Guglielminetti, on vous livre notre analyse de l'édition 2025 du salon Vivatech (extrait en version complète de L’Hebdo du 14/06/24).

🍁 Canada à l'honneur

Une présence record avec 600 représentants et plus de 200 entreprises dans un pavillon spectaculaire. Le Canada profite de cette vitrine pour renforcer ses liens avec la France et l’Europe, dans un contexte international marqué par l’éloignement des États-Unis.

🛡️ Souveraineté numérique : un paradoxe européen

Alors que les discours politiques plaident pour une autonomie technologique, la réalité reste marquée par la dépendance aux technologies américaines. Exemple frappant : le partenariat entre Mistral et NVIDIA pour un "cloud souverain"... basé sur du matériel américain. Il y a presque quelque chose de “schizophrénique”.

🤖 L’innovation robotique prend forme

Les robots humanoïdes Unitree, venus de Chine, arriveront bientôt en France grâce à un partenariat avec une startup locale. Objectif : les adapter au marché français et en faire des plateformes d’expérimentation pour l’éducation et la recherche.

🏛️ Une présence politique affirmée

Emmanuel Macron, fidèle au poste, continue d’incarner une French Tech très institutionnelle. De son côté, le Canada marque un tournant avec l’apparition d’un ministre de l’intelligence artificielle, une première mondiale.

🌍 Diversité internationale au rendez-vous

Du Liban à l’Afrique subsaharienne, en passant par les pays du Golfe, les délégations étrangères affirment leur dynamisme. Vivatech confirme son rôle de carrefour mondial de l’innovation, où les jeunes pousses défendent leurs projets malgré les contextes parfois difficiles.

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Bruno : [0:06] Bonjour Jérôme Colombain à Paris. Jérôme : [0:08] Bonjour Bruno Guglielminetti à Paris également. Bruno : [0:11] Merci de m'accueillir chez toi, comme ça, dans ton environnement. Jérôme : [0:14] Oui, puisque tu es à Vivatech. Nous sommes au salon Vivatech. Pour tout dire, on s'est même enfermé dans une petite cabine insonorisée, dans la salle de presse. Une bulle. On est bien là. Vivatech édition 2025, donc tu as fait le déplacement depuis Montréal. Bruno : [0:30] Ça valait la peine. Jérôme : [0:31] Ça valait la peine, c'est vrai. Alors, on va discuter de tout ça ensemble. Que penses-tu de cette édition 2025, où en plus, vous êtes complètement à l'honneur, le Canada? Bruno : [0:40] Ça fait tellement plaisir. Cette année-là, j'avais presque l'impression de revenir un peu à la maison. Tellement le Canada a une place importante. Jérôme : [0:48] Je veux le Canada. Bruno : [0:49] Mais aussi le Québec. Jérôme : [0:51] On entend l'accent québécois presque plus que l'accent français ici dans les années, non? Bruno : [0:54] Ben, sais-tu quoi? T'as la même expérience que quand on va au CES et qu'on entend parler les Français partout. Là, c'est des Québécois ou des Canadiens français que tu entends. Mais c'est ça, la présence canadienne, il y a un énorme kiosque. Je faisais la réflexion aux organisateurs de la délégation canadienne et je leur ai dit, en 30 ans de couverture d'événements de tech où le Canada était présent, je n'ai jamais vu un kiosque aussi immense. C'est presque de la grandeur d'une présence canadienne dans un expo universel. C'est vraiment grand et ça permet donc à, bon, il faut dire qu'il y a 600 Canadiens qui officiellement font partie de la délégation canadienne. Il y a plus de 200 entreprises qui sont là pour présenter leurs avoirs-faires. Il y en a beaucoup qui ont, qui ont, qui se partagent un peu l'espace. Il y en a d'autres qui ne sont vraiment que dans des rencontres. Mais ça fait que la présidence canadienne cette année, elle est là. Elle est officielle, mais elle est là. Jérôme : [1:51] Oui, c'est ça. Elle est reconnue. Il faut, parce que vous êtes les invités d'honneur, voilà, cette année. Bruno : [1:56] Ce qui est important, et je veux vraiment le mettre en perspective, c'est que ça, ça a été décidé il y a longtemps. Jérôme : [2:01] Avant l'élection de Trump. Bruno : [2:03] C'est ça que ça veut dire. Jérôme : [2:03] C'est pas une réaction aux tensions franco-américaines ou européano-américaines. Bruno : [2:08] Sauf que, et ça les gens qui vont poursuivre l'écoute du podcast vont l'entendre de la part de l'ambassadeur canadien à Paris... Bruno : [2:17] Dans le contexte où on est aujourd'hui, où le Canada vient de perdre son allié historique qui étaient les États-Unis, on se retourne vers nos parents, l'Angleterre, la France. Puis on se dit, bien là, est-ce qu'on peut faire quelque chose avec vous autres? Parce que là, nous, on était partis avec eux, ça fait des années. Puis finalement, on se voit qu'on ne peut pas. C'est vraiment cette image-là qu'on se retourne comme ça. Et puis heureusement, c'est comme si rien n'avait été perdu depuis tout ce temps-là. Et là, quand je parle à des Français, des Québécois ou des Canadiens qui font affaire ici, il y a un paquet de contrats qui ont été annoncés, des partenariats qui vont être annoncés encore cette semaine. Alors, on a comme retrouvé nos liens et c'est tant mieux. Jérôme : [2:59] C'est super. Nous, on est ravis parce que c'est vrai qu'on est alignés sur plein de choses. On va dire qu'on a les mêmes valeurs pour parler simplement. C'est quoi la tech canadienne, Bruno? Bruno : [3:08] En tout cas, celle qui a été présentée ici, c'est l'IA. C'est presque que de l'IA. Donc, l'IA partout, mais c'est un peu le thème de Vivatech cette année. Jérôme : [3:18] C'est moi qui me puisse dire. Bruno : [3:19] La souveraineté numérique. Mais donc, c'est ça. Alors, c'est que des gros joueurs canadiens du domaine de l'IA, autant dans la médecine industrielle, la bureautique, l'architecture. Il y a même des trucs qui vous permettent de regarder, de scanner le visage de votre chat. Et puis, l'application va vous dire s'il va bien. Ah oui, ça existe aussi. Jérôme : [3:41] Ça ne marche que pour les chats? Non, mais ça va arriver, ça, pour les humains, ça. On a déjà vu des choses dans le CES. Mais là, pour le moment, ils le font pour les chats. Bruno : [3:47] Je trouve ça intéressant. Jérôme : [3:48] C'est bien, oui. Bruno : [3:48] Les chiens vont suivre, c'est sûr. On ne va pas faire de discrimination. Mais c'est intéressant. Jérôme : [3:53] N'oubliez pas les hamsters, s'il vous plaît. Bruno : [3:55] Je ne sais pas s'ils sont rendus là. Je pense qu'ils vont aller aux humains, d'abord. Mais donc, ces gens-là, il y a un peu de tout. Mais l'idée, c'est vraiment de présenter le savoir-faire. Le savoir-faire. Jérôme : [4:05] Bon, bien, c'est super. On est ravis que vous soyez là. Que penses-tu de ce VivaTech 2025, sachant que tu as un peu de recul maintenant, puisque tu étais déjà là l'an dernier ? Puis après, moi, je te donnerai mon avis. Bruno : [4:14] Ben moi, je vais te poser la question, hein. Jérôme : [4:17] C'est moi qui commence alors ? Bruno : [4:18] Ben oui, non mais c'est ça. Ben oui, je suis chez vous. J'ai déjà pas mal parlé. Alors toi, comment tu trouves cette édition-ci ? Jérôme : [4:24] Alors écoute, déjà il y a énormément de monde. Tu as vu le monde qu'il y a ? J'ai l'impression qu'il y a encore plus de monde que l'an dernier. Les organisateurs ont annoncé avant que ça ouvre qu'ils allaient recevoir 165 000 visiteurs. Bon, alors on enregistre. Bruno : [4:36] C'est qu'on commence à croquer les chiffres du CRS avec ça. Jérôme : [4:38] Ouais, mais c'est fou, c'est impressionnant. Alors que c'est plus petit en surface, mais en nombre d'exposants. Et c'est toi qui faisais la remarque sur le plateau de Tech & Co chez François Sorel et tu as tout à fait raison. Ils annoncent 3500 exposants et au CES, on est à 4500, c'est ça? Donc, on n'est pas loin. Bruno : [4:54] Non, non, c'est proche. C'est très, très proche et ils n'ont plus rien à envier au CES. Jérôme : [4:58] Tout à fait. Bruno : [4:58] D'ailleurs, il y a votre président qui l'a dit. Vous aviez donné le défi il y a 9 ans d'être les meilleurs. Aujourd'hui, vous l'avez. Jérôme : [5:06] Oui, le président qui est en terre inconquis ici, Emmanuel Macron, il vient tous les ans depuis la toute première édition. Je me souviens, même l'une des premières fois, c'est moi qui l'avais interviewé sur scène ici. Il n'était pas encore président, il était ministre, simplement. Je lui avais demandé s'il serait candidat et sans surprise, il n'a pas répondu. C'était l'époque du mystère. Mais indépendamment de ça, ce que je veux dire, c'est qu'énormément de monde, on peut vraiment parler de succès, je pense. Et puis, malgré ça, alors donc, ça prouve que ça bouge, que la tech européenne bouge. Mais un petit bémol, je trouve que c'est ce que j'avais l'occasion de dire également sur le plateau de Tech & Co, où on participait ensemble. Il y a un petit côté schizophrénique. Bruno : [5:48] C'est-à-dire ? Jérôme : [5:49] C'est-à-dire que tu l'as dit, la grande préoccupation, c'est la souveraineté numérique. C'est comment développer des solutions technologiques françaises, européennes. Il y a d'ailleurs des annonces qui ont été faites en ce sens. NVIDIA, Jensen Huang, la star, était là. Il annonce un partenariat avec Mistral, qui va faire un super data center. Ils nous disent que ça va faire du cloud souverain, du cloud souverain avec des cartes graphiques américaines quand même. C'est-à-dire que de toute façon, on est prisonnier. On est prisonnier parce qu'à tous les échelons, on a du sang américain, on va dire, au niveau technologique. Et en même temps, il y a cette volonté tellement de s'en départir. Donc, c'est ça que je trouve un peu schizophrénique. En plus, les Américains sont à l'honneur, mais ce qui est logique. Bruno : [6:34] Oui, mais tous les GAFAM, ils sont ici. Jérôme : [6:37] Les GAFAM, ils sont là. Voilà, Google, Meta, Amazon, ils sont tous là. Et c'est normal, ils ont plein de choses intéressantes à montrer. Bruno : [6:41] Ils ont une énorme clientèle. Jérôme : [6:43] Oui, tout à fait. Tu as raison. Et en même temps, on essaie de s'en défaire. Donc, voilà, ce côté un peu ambivalent, compliqué, schizophrénique. Bruno : [6:51] C'est vraiment ça. Jérôme : [6:52] On les aime, on a besoin d'eux, on veut savoir ce qu'ils font. mais en même temps on veut s'en défaire avoir. Bruno : [6:58] Un plan B. Jérôme : [6:59] Et on ne l'a pas. On ne l'a pas aujourd'hui, c'est clair. Je pense qu'on ne l'aura jamais en réalité. Bruno : [7:03] Mais c'est quand même intéressant. Je reviens sur l'annonce de NVIDIA avec Mistral. C'est le début de quelque chose. Il y a une prise de conscience. D'ailleurs, ça a été fait en présence du président. Les trois étaient sur scène. Jérôme : [7:16] Joe Mench, le patron de Mistral, Emmanuel Macron et Jensen Wong de NVIDIA. Bruno : [7:20] Merci. Et donc, pour moi, c'est de l'espoir. D'ailleurs, c'est intéressant parce que Wong a rappelé que la genèse de Nvidia, c'était français. La première carte qui a été faite, ça avait été, je ne me souviens plus quelle ville, mais c'était une ville française. Après, ils ont repris ça, puis après, ils ont bonifié. Jérôme : [7:42] Ça m'a échappé, ça. Je ne sais pas de quelle ville c'était. Grenoble? Non, peut-être. Bruno : [7:46] Je pense que c'est ça, oui. Jérôme : [7:47] C'était Grenoble, où il y a pas mal de choses. Sinon, il y a Lagnon aussi, où il y avait le centre de recherche de France Télécom, dans les années 70-80. Bruno : [7:54] C'était au top-top. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a eu un savoir-faire. Puis de toute façon, on en parle à toutes les semaines, le nombre d'ingénieurs français qui sont à l'extérieur pour faire vivre les gros GAFAM, à un moment donné, il s'agit, puis je reviens encore avec le président parce que j'ai tout écouté ce qu'il a dit. Ah oui, j'ai fait mes devoirs. Jérôme : [8:13] Tu as décrypté Emmanuel Macron, c'est bien. Bruno : [8:16] Oui, bien, je n'ai pas dormi non plus. Mais donc, c'est ça. Alors, dans tout ce qu'il a dit, lui, il est prêt à pousser les entreprises françaises à mettre de l'argent sur la table pour aller chercher les gens qui, maintenant, sont déçus. Il y a le contexte, on s'entend politique, mais aussi, c'est qu'il y a une façon, puis j'ai trouvé ça habile de sa part, il y a une façon de vivre en France. L'éducation, la culture, les choses comme ça qu'on ne retrouve pas du côté des États-Unis. Jérôme : [8:39] Que le monde entier nous envie. Non, mais c'est vrai, c'est vrai. Bruno : [8:42] Mais donc, il y a une qualité de vie qui est là. Il y a une façon de faire qui est là. Et donc, puis c'était habile de sa part. Il interpellait les jeunes qui sont partis à la conquête de l'Eldorado en Amérique. Jérôme : [8:53] Pour leur dire revenez. Bruno : [8:54] Oui, mais qui commencent à avoir une petite famille. Finalement, je ne veux pas l'envoyer dans un high school où il va se faire tirer par un fou qui va rentrer dans l'école. Jérôme : [9:02] Bon, là, tu mets le doigt sur un sujet. Attention, c'est sensible, parce qu'il se passe des choses aussi chez nous, malheureusement, des choses dramatiques. Bruno : [9:07] Mais bon, j'imagine qu'ils ont les moyens de les envoyer dans des lycées super protégés. Mais l'idée là-dedans, c'est que donc, c'est d'aller rechercher toute une génération qui était partie aux États-Unis, qui maintenant veulent créer foyers. Jérôme : [9:20] C'est plus le « choose France », ça va être le « back to France ». Bruno : [9:23] Exactement. Jérôme : [9:23] S'ils ont besoin de conseils de communication à l'Élysée, faites-moi signe. J'ai votre nouveau slogan « back to France ». Bruno : [9:30] Mais c'est intéressant parce que je trouve que ça marque un temps dans la communication et la stratégie, c'est allons chercher, c'est ça, allons rechercher, nos cerveaux, pour les amis chez nous. Et là, à partir de ces cerveaux-là, on pourra avoir une souveraineté numérique complète. Jérôme : [9:44] Non, mais en plus, tu mets le doigt sur un truc qui est intéressant. Ça t'a cité, je ne sais pas combien de fois, Macron, parce que voilà, c'est ça aussi la France. Et c'est ça que moi, je souligne tous les ans en disant à la fois c'est bien, à la fois c'est pas bien. Jérôme : [9:55] C'est qu'un salon comme Vivatech, il reste quand même vachement sous la coupe politique. C'est-à-dire qu'en France, tu ne fais rien d'important sans la politique et sans les responsables politiques. Alors bon... Bruno : [10:05] C'est comme ça qu'ils attirent même les... C'est comme ça que ça attire les yeux. Mais c'est faux. Jérôme : [10:09] Aux États-Unis, ce n'est pas pareil. Bruno : [10:12] Non, mais ça serait propre à la France. Jérôme : [10:13] Oui, c'est propre à la France. Bruno : [10:16] En Angleterre, ou même en Allemagne, quand il y a les grands salons, ça ne fait pas la nouvelle. Parce que le premier ministre ou le chancelier... Jérôme : [10:24] Le salon de Barcelone, tous les ans, il y a le roi d'Espagne qui visite, mais tout le monde s'en fiche. À part la presse espagnole et encore. Bruno : [10:30] Mais je reviens sur ça. Probablement que c'est parce que, dans le cas de Macron, on verra avec un prochain président, Il ne pourra pas se présenter, au moins qu'il change la constitution. Jérôme : [10:39] C'est vrai que lui, il était là au début de l'histoire. Bruno : [10:40] Il a accompagné, il a impulsé le truc. C'est son bébé, la French Tech. Jérôme : [10:44] La Startup Nation, c'est vrai, c'est vrai. Qui est souvent décriée, mais à tort, parce que ça a été un booster. Bruno : [10:51] Si vous êtes rendu là aujourd'hui, c'est grâce à ça. Jérôme : [10:54] C'est vrai. Non, non, ça, je pense qu'il faut le reconnaître. Bruno : [10:56] C'est un dynamo. Jérôme : [10:57] Tout à fait. Bon, après, sur le plan des innovations, il y a des choses qui tournent. Non, non, mais là. Bruno : [11:01] Parce que tu parlais du politique, je voulais quand même parler du politique canadien. Jérôme : [11:04] C'est comme ça chez vous aussi ? Non. Bruno : [11:07] Non, sauf que moi, je voulais quand même souligner que cette semaine, j'ai vu pour la première fois de ma vie le nouveau ministre de l'intelligence artificielle. Jérôme : [11:16] Ah, quand même. Donc, il y a des ministres qui sont venus dans les bagages des exposants. Bruno : [11:19] Oui, puis il est grand, ce bonhomme-là. C'est un ancien journaliste de la télé anglaise, anglaise-canadienne. Mais c'est ça, donc, le ministre Solomon, et qui commence à parler, à travailler sur son français. Mais donc, c'est la première fois qu'il s'adressait officiellement à un public, peu importe le pays, à son titre maintenant de ministre de l'intelligence artificielle. Et c'est ici que j'ai dû venir pour savoir c'était quoi son plan de maths. Jérôme : [11:46] D'accord. Bruno : [11:46] Et d'ailleurs, si ça vous intéresse de savoir, je ne veux pas tout vous raconter ça. Jérôme : [11:49] Allez, vas-y, fais un peu de pub. Bruno : [11:50] Non, non, mais c'est sur moncarnet.com. Il y a un article là-dessus avec les grandes lignes de ce. Jérôme : [11:55] Qu'il veut faire. Donc, vous avez un ministre de l'IA maintenant. Bruno : [11:57] Oui, et pas que du numérique. C'est vraiment de l'intelligence artificielle. Jérôme : [12:01] Cool. On n'a pas de sorte. Bruno : [12:02] C'est un message qu'on envoie. Jérôme : [12:03] Non, non. Nous, on a une secrétaire d'État au numérique, mais qui pense surtout à bloquer les réseaux sociaux, enfin, à bloquer pas mal de choses, d'ailleurs. Bruno : [12:10] Oui. Jérôme : [12:10] Non, mais on la salue, Clara Chappas, c'est pas... Bruno : [12:12] Elle qui était sur scène, d'ailleurs. Jérôme : [12:13] À la parole facile, il n'y a eu que des sujets un peu merdicoses, ces derniers temps. Bruno : [12:16] D'ailleurs, la plupart se sont cassés le nez. Jérôme : [12:18] Ah, bien, sur cette histoire de réseaux sociaux, là, et de l'accès aux mineurs, oui, mais c'est très compliqué. Oui, oui. Bon, sur le plan des technologies, des exposants, tu as vu des choses vraiment sympas? Bruno : [12:28] Écoute, moi, je me suis plus attardé aux délégations des pays parce que ça, c'est aussi, ça existe aussi ailleurs. Je pense au CES qui est toujours ma référence. Il y a un plancher où il n'y a que des représentations de pays. Mais ici, je sentais l'Afrique beaucoup plus présente, ce qui n'existe pas aux États-Unis. Ils sont là, mais minimalement. Le Maroc, mais ils ont un espace presque aussi grand que le Canada. Et donc, tout ce qui est Maghreb, je trouve intéressant, le monde arabe, la péninsule arabe. Jérôme : [12:56] C'est présent, oui. Bruno : [12:57] Oui. À Dubaï, il y a les Émirats. Oui, oui. Puis ils sont arrivés avec tout leur bagage et leur culture. C'est vraiment impressionnant d'aller faire un tour là. Mais on sent qu'ils veulent aller chercher de la main-d'oeuvre européenne pour les amener chez eux. Bruno : [13:13] Je ne dirais pas qu'ils sont agressifs. Jérôme : [13:14] C'est-à-dire qu'ils en ont marre des influenceurs, ils veulent des ingénieurs maintenant? Oui, exactement. Bruno : [13:17] Oui, parce qu'ils ont le virage. Jérôme : [13:19] Ils veulent monter un peu en... On y vaut. Je te laisse commenter. Oui, je garde la responsabilité de mes propos. Bruno : [13:27] Et je n'endose pas nécessairement tes propos. Mais non, c'est intéressant parce que là, ils commencent à investir sérieusement dans l'intelligence artificielle. Puis à l'intérieur de ça, ça vient avec des ingénieurs, avec des développeurs. Et là, c'est eux qui sont en train d'attirer. Écoute, et quand tu visites leur kiosque, c'est autant sur la qualité de vie là-bas que les emplois possibles. Alors que normalement, quand tu vas dans un kiosque d'un pays, ils vont te présenter leur entreprise. Là, c'est vraiment. Jérôme : [13:54] Venez chez nous. Bruno : [13:54] Venez chez nous. Jérôme : [13:55] Mais tout le monde va s'arracher les ingénieurs français. Mais arrêtez, laissez-les nous un petit peu. On en a besoin. Il faut qu'on les garde. Bruno : [14:01] Sauf que, je pense... Jérôme : [14:03] Back to France. Mais cela dit, les salaires seront plus attractifs à Dubaï ou en Arabie Saoudite. En plus, il y a une compétition, c'est rigolo, entre les Émirats et l'Arabie Saoudite. Ah oui, c'est des enfants. Moi, je fais une tour de 300 mètres de haut. Moi, je vais faire 305 mètres. Je rajoute deux étages. C'est comme ça depuis des années. Bruno : [14:19] Oui, mais donc, au niveau de l'IA, avec les différentes annonces qui ont été faites, ils sont vraiment en train de tout investir là-dedans. Évidemment, on va parler de diversification concernant le pétrole, mais ça fait longtemps qu'on en parle de ça. Mais là, ils voient leur avenir dans l'IA et ils veulent devenir des super puissants. Jérôme : [14:36] Qui ne voit pas son avenir dans l'IA aujourd'hui, franchement. Mais tu as raison. Et l'Arabie Saoudite, notamment, a un projet de développer un LLM arabe, de culture arabe, entraîné sur... Parce qu'aujourd'hui, Chad J.P.T. parle arabe, par exemple. Bruno : [14:48] Oui, mais avec un bagage occidental. Jérôme : [14:50] Avec un bagage occidental. C'est que de la traduction. Et puis voilà, il a appris. Et le problème qu'ils ont, c'est que c'est un peu le manque de ressources, de données. parce que toutes les... Donc, un, il faut entraîner sur des documents, sur de la data en arabe. Et en plus, c'est souvent... Alors après, c'est des questions linguistiques, mais c'est de l'arabe littéraire. Et ce n'est pas forcément l'arabe spécifique parlé dans les différents pays, dans tous les pays arabes, en fait. Donc, ils ont cet enjeu-là aussi à développer leur propre intelligence artificielle. Bruno : [15:20] Et tu mentionnais des choses que j'avais vues. Mon coucard, là, c'est pour le kiosque du Liban. Jérôme : [15:26] Ah oui, je ne l'ai pas vu. Bruno : [15:28] Il faut que j'aille voir ça. Jérôme : [15:29] Tu sais que j'ai quelques attaches avec le Liban. Bruno : [15:30] Moi aussi. Quand j'ai vu le kiosque, j'ai pris une photo. Jérôme : [15:34] On le dit qu'on est chacun marié à une Libanaise? Bruno : [15:37] Et donc, c'est ça, je l'ai envoyé à ma conjointe. Je lui disais, quand même, le Liban est là. C'est assez chouette, mais ils sont beaucoup, ça ne surprendra pas personne, ils sont beaucoup dans la e-santé ou la e-beauté. Jérôme : [15:48] Ça, la e-beauté, ça c'est leur truc. Bruno : [15:51] Sauf que je trouve ça intéressant de les voir ici. Il y a comme un, je vais prendre le mot en frère, Il y a un statement, il y a une déclaration en disant, c'est peut-être le bordel chez nous, mais il y a quand même des initiatives, il y a des start-ups. Je trouvais ça chouette parce que c'est comme, c'est un peu comme quand on avait vu la délégation de l'Ukraine débarquer au CES quand les Russes étaient arrivés. Jérôme : [16:13] C'est vrai. Bruno : [16:14] Ben là, moi, de les voir là, j'étais, ah quand même. Jérôme : [16:16] C'est le bordel chez nous, mais on est quand même créatifs, entreprenants et tout. Bruno : [16:20] Et tous des jeunes évidemment qui sont là. Jérôme : [16:21] Bien sûr. Bruno : [16:22] Essayent de faire une différence. Jérôme : [16:23] Alors, moi, j'ai bien aimé, puisque tu ne me poses pas la question. Bruno : [16:26] J'allais... Est-ce que tu es pressé? Mais toi, qu'est-ce que tu as vu? Jérôme : [16:30] Moi, je suis content. J'ai vu des robots humanoïdes, et en plus des robots humanoïdes qui vont être commercialisés en France. Bruno : [16:35] Oui. Jérôme : [16:36] Alors ça, quand même, c'est une grosse annonce. C'est du commerce, mais c'est... Bruno : [16:40] Mais quand? Est-ce que tu sais? Jérôme : [16:41] Ils annoncent ça pour l'année prochaine, 2026. Donc, c'est Unitree, c'est la marque chinoise. Ils ont deux modèles de robots, le G1 et le G2. Bruno : [16:48] Ça, c'est les robots qui ont fait la marathon, ça. Jérôme : [16:48] Exactement. Et qui savent faire du Kung Fu, qui savent faire de la boxe, etc. Et donc là, ils sont présents à VivaTech. On peut les voir. Et surtout, ils ont passé un partenariat avec une entreprise française, qui était en fait un importateur, qui s'appelle InnoV8. 8 comme 8. Oui, tu regardes le chrono parce que c'est vrai que là, on se lâche. On est parti pour une heure de débrief. Bruno : [17:08] Moi, je ne me plaide pas. Jérôme : [17:09] Continue. Et donc, ils vont importer en France les robots Unitree et ils vont les vendre. Et donc, on va pouvoir les acheter. Alors, cela dit, ça avance tout doucement et dans un premier temps, même si ce n'est pas cher pour ce que c'est, il faudra compter quand même à peu près 20 000 euros pour un robot de base. C'est le prix d'un robot aujourd'hui. Oui, et ça, c'est le robot qui ne fait rien. C'est-à-dire qu'il n'a pas... Bruno : [17:30] Ah non, mais quand même, il est adapté à la France, il doit râler un peu. Jérôme : [17:33] Non, mais justement, le pari de cette boîte Innovate, et ça c'est intéressant, c'est de l'adapter à la France. Bruno : [17:38] Oui, localiser. Jérôme : [17:39] De le localiser, donc de mettre de l'intelligence artificielle. On s'en doute, enfin ils ne l'ont pas dit, je crois, mais on s'en doute, c'est de passer un deal avec Mistral et compagnie. Bruno : [17:45] Mistral pour faire plus français. Jérôme : [17:46] Voilà, ou en tout cas intégrer les modèles open source de Mistral à l'intérieur pour que ce soit plus français. Et donc voilà, il y aura des robots humanoïdes chinois, mais francisés, on va dire. C'est pas rien. Alors, ils ont une ambition qui est assez modeste parce qu'ils n'ont pas l'intention de le vendre à la FNAC à tout le monde, tu vois. Ils vont le vendre essentiellement, ils vont cibler les centres de recherche, les centres de formation, les écoles d'ingénieurs, etc. pour leur donner une base pour qu'eux-mêmes puissent développer des solutions. Bruno : [18:13] Oui, puis développer des programmes qui peuvent être adaptés. Jérôme : [18:15] Tout à fait. Bon, voilà. On est encore un peu en phase exploratoire et tout, mais c'est quand même super. Bruno : [18:20] Mais c'est quand même drôle, parce que là, on parle de ce robot-là, puis je suis aussi intéressé et excité que toi quand on en parle. Mais les robots, les humanoïdes, les premiers, c'est quand même des Français qui avaient développé ça. Jérôme : [18:32] Les Français ont tout inventé, tu sais. Non, c'est les Français qui ont développé ça en premier? Bruno : [18:36] Ben oui, le petit qu'on voyait beaucoup au Japon. Jérôme : [18:38] Ah, Pepper. Oui, Pepper, Nao, oui. Malheureusement, l'entreprise va nous faire payer de ça. Bruno : [18:42] D'ailleurs. Jérôme : [18:43] Non, je sais, mais c'est quand même français. Bruno : [18:43] Ça. Jérôme : [18:43] Oui, oui, c'était français. C'était français. Bruno : [18:45] Et c'est le robot humanoïde qui a marché. Jérôme : [18:47] Oui, les tout premiers, on n'était pas mauvais, pareil, parce qu'on a des ingénieurs, etc. Mais les premiers qui ont fait vraiment des preuves de concept et qui étaient vraiment des produits, c'était plutôt les Japonais. Bruno : [18:57] Oui, celui de Honda, notamment. Jérôme : [18:59] Honda, c'était vraiment un des tout premiers. Bruno : [19:01] Je crois. Jérôme : [19:01] Oui, de début, ça... Oui, mais c'est... Non, non, brise-moi mon rêve. Je vais lui casser sa magie, le jour où je lui dirais qu'il y avait quelqu'un dedans. Bruno : [19:10] En fait. Jérôme. Jérôme : [19:11] Oui, Bruno. Bruno : [19:11] Parce qu'il faut mettre un terme à cette discussion, sinon, il faudrait parler longtemps. et on pourrait faire nos podcasts respectifs comme ça. Bruno : [19:19] Si tu avais à décrire cette édition du VivaTech en 2025 en une phrase. Je ne dirais pas un mot où ça, ils ont déjà fait ça. Jérôme : [19:28] Bateau, je veux dire que c'est un succès. Non, non, un bateau passe partout. Non, franchement, je pense que c'est un vrai, vrai succès cette fois, une fois de plus et encore plus que les années précédentes. Ça a vraiment une allure du succès, ce VivaTech. Bruno : [19:42] Comme tu me l'as dit. Jérôme : [19:43] Si tu le juges, d'ailleurs, par rapport aux embouteillages qu'il y a autour du parc des expositions. Bruno : [19:50] Non, puis même à l'intérieur. Jérôme : [19:52] À l'intérieur, on n'arrive plus à marcher. C'est pire que le CES. Je ne dis pas. Bruno : [19:55] Comment Jérôme est embêté avec toute cette congestion. Jérôme : [19:58] Tu es un peu énervé le matin quand j'arrive. Bruno : [20:00] Un peu. Mais... Jérôme : [20:03] Et de quoi parles-tu? Enfin, je veux dire, qu'est-ce que tu retiens de tout ça? Qu'est-ce qu'on peut écouter sur mon carnet dans l'Égypte où je suis bien? Bruno : [20:09] Ce que je retiens, c'est la maturité de l'événement. Je pense que la neuvième édition, elle vient de marquer la barre et c'est ça qu'ils vont devoir garder. Les gens vont s'attendre à ça. Alors, félicitations. Vous avez réussi. Coup de chapeau. Merci, je ne fais pas grand-chose. Jérôme : [20:22] Mais quoi que si. Non, non, mais tu prends le message. Bruno : [20:25] Je sais que tu les connais. Et puis, sinon, ce qu'il y a pour la suite dans mon carnet, une entrevue avec l'ambassadeur du Canada en France. Jérôme : [20:34] M. Bruno : [20:34] Dion, et puis son honorable, M. Dion. Et puis, sinon, je parle avec le grand patron de la délégation canadienne, de Scali AI, et c'est intéressant parce que là, c'est la perspective de toute la démarche pour arriver à monter ce truc-là, puis qu'est-ce que ça va être, l'impact. Jérôme : [20:51] Rappelle-nous ce que c'est Scali-AI. Bruno : [20:52] Oui, Scali-AI, c'est le hub qui représente l'industrie de l'IA au Canada. Et donc, c'est eux qui sont les maîtres d'oeuvre pour cette présence canadienne ici. Jérôme : [21:01] Ça n'a rien à voir avec l'entreprise dans laquelle Meta vient d'investir. Bruno : [21:04] Non, je le sais. Ça n'a rien à voir. Jérôme : [21:04] Mais ils ont le même nom. Bruno : [21:05] Ils ont le même nom. Et chaque fois que je vois une nouvelle sur Scali-AI, je me dis « Ah bon? » Mais finalement, en lisant la première ligne, je vois que ce n'est pas eux. Et puis, sinon aussi une entrevue avec Anne Nguyen, qui est la responsable du dossier de l'IA au gouvernement du Québec sur le pôle du Conseil de l'innovation. Jérôme : [21:23] Donc, tu parles d'IA, si je comprends bien. Bruno : [21:25] Avec elle, oui. Sinon, toi, de ton côté, tu parles de quoi? Jérôme : [21:30] Écoute, alors moi, j'essaie d'englober un peu tout ça. Alors, tiens, on entend le patron d'InnoV8 dont je parlais à propos des robots Unitree. Et puis, à voir en vidéo et à écouter en audio sur le fil du podcast Monde Numérique avec une émission spéciale en partenariat avec Capgemini, où j'ai réuni trois directeurs de l'innovation de Capgemini. Donc, ils ont une vision importante, complète et profonde de tout ça. Et donc, on débriefe tout le CES. C'est un épisode spécial de. Bruno : [21:58] Monde Numérique hors série. Tu me permets de dire que je suis jaloux de cette discussion que tu as eue avec eux et j'aurais aimé avoir cette discussion-là et j'invite vraiment les gens à aller l'écouter. Jérôme : [22:06] Oui, elle est en ligne. Il faut aller l'écouter. C'est vrai que c'est assez intéressant. On s'intéresse également à EDF, qui est partenaire de Monde Numérique et qui est présent chaque année et qui occupe de plus en plus de places. Et eux, leur thématique, C'est surtout la durabilité, l'environnement et l'énergie au service de tout ça. Et puis, voilà, on picore un petit peu, à droite, à gauche, des petites choses. Bruno : [22:30] Tu me permets de faire un coup de chapeau à ton adjoint, Lino, que j'ai finalement rencontré ici. Jérôme : [22:35] Oui, salut Lino, Lino le stagiaire qui est là avec sa petite caméra. Bruno : [22:39] Il est vrai, ce n'est pas un assistant, ce n'est pas un union. Non, c'est vraiment quelqu'un qui travaille avec Jérôme. Jérôme : [22:43] Et il travaille super bien. Bruno : [22:44] Oui, c'est ça. Alors, salut à l'équipe. Jérôme : [22:47] C'est gentil, j'espère qu'il écoute et bien sûr qu'il écoute. Il est obligé de faire son contrat actuellement. Bruno : [22:52] Allez, bon, je t'ai dit bonne écoute pour la suite à tes auditeurs. Les miens, je vous invite à rester là. Sinon, on se retrouve la semaine prochaine de Montréal et de Paris. Jérôme : [23:02] Bon retour chez toi, Bruno. J'étais ravi de te retrouver en chair et en os. Et rendez-vous la semaine prochaine en visio comme d'hab dans Monde numérique et dans ton carnet. Bruno : [23:10] Salut.
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