Dans cet épisode, Jérôme Colombain à Paris et Bruno Guglielminetti à Montréal reviennent sur l’annonce phare du projet Stargate, un investissement américain de 500 milliards de dollars pour dominer le secteur de l’intelligence artificielle. Décryptage des ambitions politiques et économiques des États-Unis, des rivalités technologiques avec la Chine et de l’exclusion notable d’Elon Musk.
Les deux journalistes analysent aussi les conséquences pour l’Europe, encore loin derrière avec ses propres plans IA. Quels enjeux pour la souveraineté numérique européenne face à cette course mondiale ? En parallèle, la transition énergétique nécessaire pour ces infrastructures massives soulève des questions environnementales cruciales.
Enfin, l’épisode aussi le départ de certains médias français de X (anciennement Twitter), explorant les dimensions politiques et sociales de ce mouvement, et l'initiative « Hello KitX », qui fait l'objet d'une polémique quant à l’utilisation de ressources publiques pour développer cet outil politiquement connoté
Extrait de L'HEBDO du 25/01/25.
Transcription :
Jérôme :
[0:01] Le débrief transatlantique. Salut Bruno Guglielminetti à Montréal.
Bruno :
[0:06] Salut Jérôme Colombain à Paris.
Jérôme :
[0:08] Comment ça va? Vous êtes... T'es pas encore américain?
Bruno :
[0:13] Non, pas encore. Aïe, aïe, aïe.
Jérôme :
[0:17] C'est un sujet qui fâche ou pas chez vous?
Bruno :
[0:19] Oui, c'est sûr que ça fait discuter. Mais pour le moment, non, on n'est pas encore américain. Mais bien franchement, j'ai plus l'impression que c'est le style de l'homme. Et on parle évidemment de Donald Trump. et c'est juste pour provoquer. Il aime provoquer, c'est tout.
Jérôme :
[0:34] C'est vrai.
Bruno :
[0:35] Mais ça a des répercussions quand même.
Jérôme :
[0:37] C'est vrai. On peut dire qu'il a fait un début de mandat Tony Truant et il y a notamment ce sujet qui nous concerne et qui nous intéresse au premier chef. C'est cette annonce spectaculaire. Le fameux projet Stargate, 500 milliards de dollars consacrés à l'intelligence artificielle.
Bruno :
[0:56] Avant de t'ailles plus loin, Stargate, est-ce que ça te dit quelque chose?
Jérôme :
[0:58] Ah oui, complètement. Concrètement, évidemment, Stargate, c'était la série. C'est une série, c'est un film. Je trouve que l'image est assez jolie parce que c'est une porte qui permet de passer dans un autre univers. Et c'est un peu ça, quoi. On rentrerait dans l'univers de l'IA.
Bruno :
[1:17] Oui, et je pense que ça n'a pas été choisi à la légère par les Sam Altman de cette planète.
Jérôme :
[1:23] Tout à fait.
Bruno :
[1:24] Mais pour revenir à ta question, je voulais voir si justement ça t'appelait ce souvenir-là. Écoute, évidemment, pour les Américains, c'est une bonne nouvelle parce que de voir 500 milliards de dollars être investis dans l'IA, c'est intéressant. De savoir qu'il y en a 100 milliards qui vont être investis dès le début, malgré ce qu'Ellen Musk dit en disant que non, ils n'ont pas tout cet argent-là. Déjà, il y a le patron de Microsoft qui disait « moi, j'en ai 80 ». Alors, il reste un milliard à trouver.
Jérôme :
[1:54] Mais il a dit « attention, je ne les mettrai pas dans n'importe quoi ».
Bruno :
[1:57] Oui, c'est ça, mais c'est sûr. Et là, on parle avec ce projet-là, pour le moment, on parle essentiellement d'infrastructures, de technologies, mais il y a encore beaucoup de solutions à trouver, par exemple, pour l'apport énergétique, pour faire rouler tous ces trucs-là. Ça va être un méchant défi, d'autant plus que ça va probablement être construit au Texas, qui est l'état chouchou de tous ces gens-là.
Jérôme :
[2:20] C'est la nouvelle zone de la tech, le Texas.
Bruno :
[2:24] C'est la qu'on a avalée.
Jérôme :
[2:26] Mais c'est vrai que c'est notamment parce que ça a des fortes ressources énergétiques. Ils ont du pétrole, je crois qu'ils ont du gaz aussi, et puis ils ont des énergies renouvelables. Ils ont vachement développé le solaire, le nucléaire, etc.
Bruno :
[2:44] Mais le problème, ça revient un peu à la discussion qu'on avait eue quand on était au CES et ma fascination pour la compagnie italienne. Le problème aussi, c'est que ça prend de l'eau potable aujourd'hui. Alors ça, j'ai hâte de voir la face des Texans quand ils vont voir ces grands projets-là s'élever dans leurs cours. Mais l'eau, elle va venir d'où? De nos robinets?
Jérôme :
[3:03] Oui oui c'est vrai qu'aujourd'hui intelligence artificielle c'est complètement synonyme d'enjeux énergétiques et enjeux environnementaux c'est toujours plus d'IA donc toujours plus de gros data center mais à quel prix en fait.
Bruno :
[3:18] Mais comment, toi, tu vois cette annonce-là ?
Jérôme :
[3:20] Alors, moi, je la vois du côté européen et j'ai fait un billet, d'ailleurs, sur le monde numérique pour expliquer que ça nous renvoyait quand même, nous, un petit peu à notre, je ne vais pas dire médiocrité, mais en tout cas, au fait qu'on est assez en retard là-dessus, malgré les grandes déclarations. On a eu un plan IA en France, je crois qu'il y a un plan IA au niveau européen, il y a des engagements qui ont été pris, mais c'est des engagements. Il y a surtout des grands discours qui sont faits. Si tu veux, chez nous aujourd'hui, c'est beaucoup de discours sur « Oh là là, on est en retard, il faut qu'on, il faut qu'on, il n'y a qu'à faut qu'on ». Ok, mais on fait quoi ? Nous, il est prévu d'investir 20 milliards par an, je crois, dans l'IA, en Europe, au niveau européen. C'est pas mal, mais ça ne suffit pas, c'est de la rigolade. Et puis derrière, il y a les technologies, il y a lesquels pour développer quoi,
Jérôme :
[4:13] pour faire quoi, pour le vendre à qui, etc. Et nous, c'est toujours un peu le même problème. On a un potentiel énorme, mais il faudrait qu'on arrive à se mettre d'accord et qu'on arrive de tirer la couverture chacun de son côté pour avoir une vraie stratégie européenne.
Bruno :
[4:26] Mais c'est intéressant parce que cet investissement massif là aux États-Unis, bien qu'il y a des partenaires qui viennent d'un peu partout, je pense à Southbank, qui est japonais, ça soulève carrément la question de la souveraineté numérique, puis aussi particulièrement dans le contexte de l'IA, sachant que la Chine de son côté investit massivement, les Américains le font. Je sais qu'au Canada, déjà l'an dernier, on parlait d'être souverain numériquement au niveau de la capacité de calcul qui permet de faire fonctionner l'intelligence artificielle. Là, je vois l'Europe un peu la réaction. C'est ce que ça soulève aussi. Ils s'armaient ça dans le visage en disant, si ce n'est pas le cas, vous devriez vous poser la question.
Jérôme :
[5:06] C'est vrai que l'annonce de Trump et de Sam Altman Larry Ellison etc elle était vraiment dirigée surtout de la part de Trump contre la Chine enfin en tout cas pour dire à la Chine attention les mecs ça va être nous les plus forts sur l'IA, donc voilà et l'Europe il la calcule même pas en réalité après il n'en parle pas, c'est vrai qu'il y a donc une dimension politique très très forte dans cette histoire là Et c'est ça qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui, l'IA, ça devient un sujet politique et un sujet géopolitique, et notamment pour les questions de souveraineté dont tu parles, etc. Et puis après, il ne faut pas arriver, de toute façon, l'histoire des rapports entre les États-Unis et l'Europe, notamment sur le plan technologique, c'est que nous, on essaye toujours à la fois de se départir de cette mainmise américaine, en même temps, on a besoin de ces technologies, et les Américains, comme ils nous considèrent comme une colonie, ou en tout cas un supermarché pour écouler leurs marchandises, ils font tout aussi pour nous éviter et pour nous empêcher de développer des solutions souveraines. On l'a vu avec le GPS, l'histoire s'est souvent répétée, ils ne nous ont jamais fait de cadeau pour nous aider à développer des solutions souveraines. Donc, on doit se battre sur deux fronts. Il faut qu'on soit aussi bons qu'eux et il faut qu'on arrive à les combattre contre leur offensive marketing qui est hyper puissante.
Bruno :
[6:24] Je te ramène aux États-Unis. As-tu l'impression que dans cette histoire-là, dans ce projet-là de Stargate, le grand perdant aux États-Unis, c'est Elon Musk? Oui, c'est étonnant. Il est évincé du dossier.
Jérôme :
[6:36] C'est vrai. Alors, attends, il a sa compagnie qui fait de l'IA aussi.
Bruno :
[6:42] Ex-AI, mais ils ne sont pas du tout participes prenantes.
Jérôme :
[6:46] Oui, tout à fait. Et là, c'est incroyable.
Bruno :
[6:47] D'ailleurs, c'est pour ça qu'il a réagi de la sorte, en disant, non, non, ça ne marchera pas.
Jérôme :
[6:51] Ça ne marchera jamais.
Bruno :
[6:52] Parce que c'est de la merde.
Jérôme :
[6:53] Non, c'est étonnant. Tu as raison. c'est vrai, pourquoi est-ce qu'il n'est pas dans la boucle Elon Musk, on peut vraiment se poser la question c'est des.
Bruno :
[7:00] Histoires connaissant Donald Trump comme on le connait c'est pas naïf le fait qu'il soit pas inclus là-dedans j'ai l'impression que Donald Trump a voulu dire je veux juste rappeler qui est le patron parce qu'Elon Musk en prend large divisé.
Jérôme :
[7:14] Pour mieux régner.
Bruno :
[7:16] Exactement. J'ai l'impression, moi, qu'il y a une petite subtilité en disant, « Oh, t'as beau avoir ton bureau à côté du mien, là, c'est moi le patron. » Et toi, tu ne touches pas à ça.
Jérôme :
[7:24] C'est vrai. Encore, c'est des histoires de... C'est un peu des histoires de combats de coq, pour ne pas dire autre chose.
Bruno :
[7:30] D'ailleurs, je vous invite à revisiter la série, si vous êtes capable de la trouver en DVD, la série Dallas. Regardez comment le patron Ewing, J.R., Ewing, divisait. C'est le même principe.
Jérôme :
[7:44] Et ça se passe au Texas.
Bruno :
[7:46] C'est comme si c'est lui qui avait écrit le livre que Donald Trump est en train de suivre. Sinon, est-ce que tu fais partie de ceux qui ont quitté X cette semaine?
Jérôme :
[7:55] Ah ah, grande question. Tu sais que c'est la question du moment chez nous en France en ce moment. Non, moi je n'ai pas quitté X, mais en revanche je suis parallèlement sur les autres réseaux. Mais c'est vrai qu'il y a ce phénomène un peu d'exode, qui est très très limité pour l'instant, qui devient assez politique. Il y a un positionnement politique. C'est surtout des responsables politiques et autres et des gens de gauche qui ont annoncé qu'ils allaient quitter X. Alors, la raison officielle, c'est qu'Elon Musk est un méchant parce que son réseau oriente les cerveaux des gens grâce à des trucages algorithmiques, en quelque sorte. Donc, ça, c'est intéressant parce qu'il y a une plainte qui risqueraient peut-être de faire bouger les choses. Là, actuellement, l'Union européenne serait en train de se saisir du problème pour savoir si vraiment, eh bien, il y a une manipulation des algorithmes qui peut avoir des conséquences sur les votes, l'orientation, etc. Mais derrière ça, je pense qu'il y a aussi surtout une volonté pour beaucoup de gens qui annoncent, qui se drapent dans leur dignité. C'est en fait un positionnement politique, c'est-à-dire que pour eux, Trump et Musk, c'est le diable. Et donc, c'est... Du boycott, c'est exactement comme boycotter certains produits dans les magasins pour des raisons X ou Y. Donc, c'est surtout pour ça que les gens s'en vont. Des médias ont annoncé également qu'ils allaient partir. Ça ne t'a pas échappé.
Bruno :
[9:18] La libération, le monde, oui.
Jérôme :
[9:21] Exactement. Et puis, écoute, moi, je peux même te dire, d'après mon petit doigt m'a dit qu'également dans le service public et dans l'audiovisuel, aussi bien France Télévisions que Radio France, c'était une question qui se posait et qu'ils étaient un peu entre deux eaux. En tout cas, ils avaient décidé un peu de décélérer leur présence sur X en attendant de voir, mais il n'est pas exclu qu'ils annoncent également leur départ, ce qui serait assez étonnant. Moi, je pense que ce n'est pas une bonne chose parce que ça laisserait la voix à toute une population complotiste, etc. Et puis, ça accrédite même la thèse d'Elon Musk, tu sais, qui est qu'il n'y a plus de journalisme, ça n'existe plus. Il n'y a plus que des journalistes citoyens.
Bruno :
[10:01] Etc. chemin. Et même, il faut faire attention, il y a une bémol. Ce n'est pas le journalisme citoyen, ce sont les gens qui utilisent X qui sont les vrais journalistes.
Jérôme :
[10:10] Alors après, il y a des choses étonnantes. Je ne sais pas si tu utilises Grock pour faire des résumés d'actualité à partir de X. C'est impressionnant. Oui. Tu lui demandes, voilà, qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui dans le domaine de la tech ou autre, ou quels sont les titres d'actualité. Et c'est là où tu vois que X est vraiment un média d'actualité, comme l'était Twitter. Et malgré toute la cochonnerie qu'on peut voir, ça reste un super média et Blue Sky n'est pas du tout au niveau techniquement. Moi, c'est surtout ça qui me gêne.
Bruno :
[10:42] Ah oui, ils sont encore un peu en avant tout le monde. Mais je ne sais pas si tu as remarqué, parlant de X, c'est peut-être que les gens qui nous écoutent qui sont encore sur X pourront aller tester la chose. Maintenant dans la fiche ou la page d'accueil d'un compte sur X, donc où on voit la biographie de quelqu'un. Maintenant, il y a une petite icône XL sur laquelle on peut appuyer qui vous donne accès à Croc. Et c'est la lecture, de l'IA, de croque, de votre profil au moment même où vous le faites. Donc, si vous allez, par exemple, dans mon cas, si vous allez 3-4 fois tester le truc, vous allez voir 3-4 descriptions différentes selon les sujets que j'ai publiés et les réactions que les gens ont.
Jérôme :
[11:21] Ah, mais ça, je n'ai pas vu, tu vois, je n'ai pas testé. Je vais y aller, alors. Je vais aller voir ça.
Bruno :
[11:24] C'est intéressant. D'ailleurs, c'est assez sympathique à ton endroit. Ça l'est un peu moins à mon endroit, mais bon. Puisque je publie beaucoup et
Bruno :
[11:31] que je crée la réaction, je ne suis pas surpris de voir ce que ça donne.
Jérôme :
[11:34] C'est vrai que tu es très actif sur X. Et sinon, juste pour revenir sur cette histoire de KitX, il y a aussi une polémique. Je ne sais pas si tu as suivi ça à distance.
Bruno :
[11:42] Oui, c'est quoi ? Il y a des fonctionnaires qui ont décidé d'embarquer là-dedans ?
Jérôme :
[11:45] Oui, écoute, il y a donc ce service qui a été lancé qui s'appelle Hello KitX, qui est une petite moulinette informatique qui facilite la transition vers un autre réseau. Et donc, l'idée, c'est qu'il récupère tous tes contacts, toute ton antériorité, et puis hop, il envoie tout ça sur soit Mastodon, soit Blue Sky. Mais ça fait polémique parce qu'en fait, ça a été créé par des gens du CNRS, entre autres par des gens du CNRS. Alors moi, je connais la personne, enfin je ne la connais pas intimement, mais c'est quelqu'un que j'avais interviewé qui s'appelle David Chavalarias, qui dirige un institut du CNRS. Et il se fait un peu, enfin il est un peu cloué au pilori parce que le problème, c'est que visiblement, ça a été un peu développé avec des chercheurs du CNRS, possiblement sur leur temps de travail, et possiblement c'est en partie hébergé sur des serveurs du CNRS et le CNRS c'est un institut public est-ce que c'est vraiment son rôle de faire ça ? Alors lui en plus il a eu une réaction qui était assez violente en disant que de toute façon c'était la liberté académique et que si on s'attaquait à lui, on risquait des poursuites pénales donc c'était assez hardos il se drape.
Jérôme :
[12:56] Voilà exactement et il dit que ce n'est pas du tout politique ça reste scientifique puisque lui, en fait, c'est quelqu'un qui a beaucoup travaillé sur la toxicité des réseaux sociaux et son parti pris étant de dire que de toute façon, X est une machine « dangereuse » aujourd'hui, c'est quelque part de salubrité publique et non pas partisan de proposer ça. Mais le problème, c'est que dans le comité qui fait ça, il y a aussi des gens qui sont très engagés politiquement. Donc, c'est assez mal engagé. Le CNRS officiellement n'est pas impliqué, mais le CNRS se retrouve un peu en difficulté et ça pose un peu problème, cette histoire-là.
Bruno :
[13:31] Oui, puis d'autant plus que c'était une chose de faire l'expérience ou développer le prototype et de le garder dans les murs de l'institution ou de dire que ça existe ou de faire des communications. Mais là, il y a carrément eu un plan de communication autour de ça.
Bruno :
[13:45] On sent que c'était une offensive, c'était une campagne.
Jérôme :
[13:47] Oui, parce qu'on en avait parlé ensemble, je t'en avais parlé de ce truc-là quand ça avait été lancé, ça m'intriguait, d'ailleurs ce qui était l'occasion de dire que je n'étais pas forcément personnellement très favorable au fait de quitter X, mais il y a eu de la communication par rapport à ça, et on est vraiment sur la ligne de fracture, parce que ce n'est pas exactement un objet scientifique, ce truc-là, mais ça a un petit peu des allures, un peu d'action politique, oui.
Bruno :
[14:21] Jérôme, je t'amène totalement ailleurs.
Jérôme :
[14:23] Oui.
Bruno :
[14:24] De quoi tu parles cette semaine ?
Jérôme :
[14:26] Alors, écoute, ce n'est pas tellement ailleurs, parce qu'en fait, je parle d'intelligence artificielle, évidemment, et avec un invité super, qui est un monsieur qui s'appelle Bruno Maisonnier, qui est l'inventeur des petits robots Pepper et Nao, mais qui, eh oui, tu connais, mais surtout qui, en fait, se lance dans un truc de fou qui vient d'écrire un livre qui s'appelle Organic AI et lui, c'est génial, son truc, il veut créer une nouvelle forme d'intelligence artificielle, qui ne soit pas basée sur les LLM statistiques qu'on connaît aujourd'hui mais qui soit vraiment, basée sur ce qu'on sait du cerveau et des cerveaux animaux et organiques. Alors, je te passe les explications, il faut écouter l'interview pour tout comprendre. C'est assez perché, j'allais dire, mais c'est très intéressant. Et puis sinon, j'ai interviewé également un jeune homme qui a inventé une drôle d'application mobile qui permet d'écrire des livres très facilement soi-même, évidemment grâce à ChatGPT. Et donc, tu peux écrire des romans, des livres pour l'éducation, etc. Et tu fais tout ça avec ton application. En trois clics, j'ai écrit un essai sur l'intelligence artificielle.
Bruno :
[15:43] Ton nouveau best-seller.
Jérôme :
[15:44] Qui est mon nouveau best-seller, voilà. Donc, c'est assez étonnant.
Bruno :
[15:47] Bientôt disponible sur Amazon. Ah, carrément.
Jérôme :
[15:49] Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet ?
Bruno :
[15:51] Écoute, Jérôme, cette semaine, trois sujets, je pense, qui vont intéresser aussi tes auditeurs. Je parle de l'initiative Free Our Feeds, qui est un truc international. Ils ont décidé, on connaît Blue Sky, ça a été construit sur une technologie disruptive qui permet de laisser plein contrôle aux utilisateurs. Là, il y a une initiative internationale qui veut créer, et ils sont appuyés d'ailleurs par les gens de Blue Sky, pour créer un deuxième système parallèle qui permettrait à des réseaux sociaux carrément d'aller s'installer sur un truc comme ça. Alors, on parle de ça avec Philippe Beaudoin. Je fais un écho, la semaine dernière à New York se tenait le grand salon du commerce. D'ailleurs, il y a bien des gens qui quittaient Las Vegas pour aller à New York pour aller couvrir l'événement.
Jérôme :
[16:36] C'est le CES du commerce, en fait.
Bruno :
[16:38] Exactement. Alors, j'avais mon envoyé spécial. Je vais parler avec Michel Rochette. Et puis aussi, on va parler, tu sais que, pour être en lien avec la politique américaine, il y a ce fameux document mystérieux, Project 2025, dont on a parlé pendant la campagne américaine. Mais Donald Trump s'est toujours dit, non, non, moi, je n'ai aucun lien avec ce document-là, je ne l'ai même pas lu. Dans ce document-là, on parle beaucoup du monde numérique, des réseaux sociaux. Et j'ai une entrevue avec un professeur qui s'est tapé tout le document pour analyser l'impact sur les réseaux sociaux. C'est Denis Bouchard, conjoint à Ottawa. C'est assez fascinant comme entrevue.
Jérôme :
[17:17] Excellent. On ira écouter ça. Mon cher Bruno, je te dis à la semaine prochaine.
Bruno :
[17:21] Ah, déjà?
Jérôme :
[17:22] Eh oui.
Bruno :
[17:23] Écoute, je te laisse retourner à ton podcast et puis je te dis à la semaine prochaine. Salut.
Jérôme :
[17:27] Salut, ciao, ciao.