Bruno :
[
0:06] Jérôme Colombain à Paris, bonjour.
Jérôme :
[
0:08] Salut Bruno Guglielminetti à Montréal, ravi de te retrouver.
Bruno :
[
0:11] Ben, pareillement. Jérôme, je pensais tellement à toi cette semaine quand j'ai vu cette annonce arriver d'Open AI qui proposait maintenant aux chanceux, je pense que le mot est juste, de pouvoir essayer leur nouvel appareillage d'édition et de création de vidéos par l'IA. Je parle de Sora 2, on connaît déjà Sora 1, ça fait quelques temps maintenant, mais là donc, Sora 2, c'est à la fois un outil qui permet, à partir d'une requête, de créer de la vidéo, mais c'est aussi une application disponible aujourd'hui uniquement dans l'univers Apple. Mais Android est en train d'être développé alors c'est sous peu très bientôt et donc ça permet aux gens qui sont présents, qui ont accès pour le moment parce que c'est un accès restreint, tu as besoin d'un code d'une invitation, donc de faire des requêtes et de pouvoir générer des vidéos et ce qui est un peu intéressant avec cette histoire-là ce qui est intéressant avec cette histoire-là c'est que sur le modèle un peu de TikTok, les gens qui génèrent des vidéos, par la suite, peuvent les rendre disponibles et donc les partager à tout le monde. Alors là, c'est carrément OpenAI qui lance son réseau social de courtes vidéos. Puis, j'étais un peu curieux de t'entendre là-dessus, d'abord sur le fait qu'OpenAI se lance dans les réseaux sociaux.
Jérôme :
[
1:35] Écoute, comme tu dis, c'est un sacré appareillage. Oui. D'abord, il y a l'aspect technique qui est qu'on franchi un nouveau cap en matière de réalisme pour ces vidéos générées par IA. Rappelle-toi, la dernière fois qu'on s'est extasiés, c'était Google VO3. On se disait, waouh, c'est fabuleux, c'est génial. Ça enterrait déjà le premier Sora. Et là, voilà Sora 2, et qui est ultra réaliste. On a vu les premières vidéos inonder les réseaux sociaux. Beaucoup de mèmes, déjà, on peut en parler de mèmes, avec, en vedette, Sam Altman, lui-même, le patron d'Open AI.
Jérôme :
[
2:15] Qui s'est mis en scène et qui du coup est repris par beaucoup d'autres et comme tu le dis je pense qu'au-delà de cet aspect technique, on franchit un nouveau pas les vidéos sont encore plus réalistes elles sont encore plus dingues, ça crée encore plus de confusion, le son est meilleur aussi parce que je trouve sur les premières vidéos, notamment du côté de Google, le son n'était pas bon en fait mais, ce qui est intéressant c'est ce réseau social, je suis entièrement d'accord, ils font un truc, une application qui est un peu concurrente de TikTok, c'est assez malin, c'est assez audacieux, c'est assez iconoclaste, parce que finalement, c'est quoi ? C'est le premier, c'est un TikTok de deepfake.
Jérôme :
[
2:58] Cette appli, qui est une appli qui ne diffuse que des petites vidéos, ne fonctionne qu'avec des vidéos créées par intelligence artificielle. Certes, c'est un peu encadré, parce qu'on ne peut pas mettre en scène des célébrités, par exemple, mais on peut soi-même prendre son vidage et en faire ce qu'on veut, le mettre dans des extraits de films, dans des tas de situations improbables. On ne peut pas non plus aller genre faire des choses, créer des vidéos violentes ou sexuelles, etc. Mais sinon, ça va être un formidable champ de création, ça va être un grand champ de n'importe quoi. Et en fait, c'est complètement paradoxal, je trouve. Pendant très longtemps, on a dit « Attention, les deepfakes arrivent, c'est horrible, c'est la fin du monde, etc. » Et là, qu'est-ce qu'ils font ? Ils lancent un réseau social de deepfakes qui va être bourré de vidéos totalement fausses, mais ultra réalistes. Incroyable.
Bruno :
[
3:57] Juste pour faire une parenthèse sur la mécanique, la façon que ça fonctionne, c'est que quand on s'enregistre, une fois qu'on a eu le code et qu'on a accès, on s'enregistre...
Jérôme :
[
4:04] Et en plus, il faut être au Canada ou aux États-Unis. Oui, ça c'est sûr. Nous, on ne l'a pas. Pour l'instant, c'est un SORA2, comme d'habitude.
Bruno :
[
4:13] Tu ne veux pas ouvrir cette porte-là.
Jérôme :
[
4:14] On la laisse fermer.
Bruno :
[
4:16] Qu'est-ce que vous avez en France? Non. On laisse la porte fermer.
Jérôme :
[
4:20] On a du bon vin, on n'a pas d'IA mais on a du bon vin vous.
Bruno :
[
4:23] Avez des lois.
Jérôme :
[
4:24] Oui, oui, je te confirme.
Bruno :
[
4:26] Alors, mais on ne va pas dans cette porte-là. Non, mais je veux revenir sur la mécanique et que je trouve très habile. Quand on veut accéder, quand on veut utiliser cette plateforme-là et qu'on a le code d'invitation, alors une fois qu'on entre, on nous demande de carrément numériser notre visage et on demande d'enregistrer notre voix. Et donc, c'est à partir de là qu'on arrive à créer des hyper-trucages, mais vraiment réalistes, parce que c'est vraiment notre visage qui a été scanné et c'est notre voix qu'on a offerte comme ça. Après, on a le choix de donner accès à notre visage et notre voix au reste des utilisateurs ou à des personnes en particulier. Par exemple, lorsqu'un jour ça arrivera en France, je pourrais demander, Jérôme, est-ce que tu me permets d'utiliser ton visage? Et là, à partir de là, on pourrait créer des scénettes. On pourrait faire notre débrief transatlantique là-dessus de n'importe où dans le monde, ou n'importe où dans l'univers, si on veut.
Jérôme :
[
5:24] Avec nos avatars.
Bruno :
[
5:25] Exactement, avec nos avatars. Et c'est là où je trouve ça intéressant. Évidemment, ce que ça fait, c'est qu'un peu comme le métavers de Mark Zuckerberg nous amenait dans un monde parallèle, mais dans le sens virtuel de la chose, pas psychologique ou philosophique, Ben, eux, OpenAI, en lançant ce réseau social-là, c'est le réseau de tous les possibles. Et je voyais circuler ce matin, c'était assez amusant, une grosse publicité qu'on a fait pour le prochain iPhone qui va sortir, donc le iPhone 18.
Bruno :
[
5:58] Qui n'a plus de caméra. Parce que maintenant, avec toutes ces applications qui permettent de se mettre en scène n'importe où, tu n'as plus besoin de prendre de photos. Et donc, tu as cette personne-là qui utilise le nouveau iPhone et qui se la joue. Il nous présente, lui, en voyage. Il n'y a jamais été. Il fait partie de son fauteuil dans le salon. Et il nous présente son mariage. Et il nous présente son premier enfant. Et tout ça à partir de chez lui. tout simplement en faisant des pauses vidéo. Et c'est ça qui est intéressant. Avec les réseaux sociaux, quand ça a commencé, dans les 2010, on se disait, mais les gens sont en train de s'inventer une vie sur les réseaux sociaux, les influenceurs aussi. Mais là, c'est à la portée de n'importe qui, une fois qu'on a accès à ce type d'outil-là. Et ça, je trouve ça fascinant. Mais c'est sûr que là, on ouvre, toutes les portes sont ouvertes. Quand on voit une vidéo en ligne, j'ai vu ça plus tôt, cette semaine de Sam Altman. Ça a été fait avec son application où tu le vois dans un genre de club vidéo en train de voler des boîtes de CPU.
Bruno :
[
7:09] Mais tu as l'impression de regarder une image de caméra de sécurité. Ce n'est pas vrai. Ce n'est jamais arrivé. Mais c'est un truc de pub en disant que ça fonctionne tellement. Il y a tellement de grosses demandes pour son service qu'il a été volé des cartes graphiques pour être capable de faire marcher son truc. Mais c'est ça. on va ailleurs avec cet univers-là.
Jérôme :
[
7:31] Mais Bruno, nous, on en rigole, mais franchement, est-ce que c'est bien raisonnable ? Est-ce qu'on a raison d'en rire ? Parce que c'est la porte ouverte à toutes les confusions possibles. Alors, c'est-à-dire que ça veut dire que des gens qui seront moins avertis vont soit croire en tout cas, soit on peut espérer, on va se demander, c'est vrai, c'est pas vrai, c'est vrai, c'est pas vrai. Ce qui arrive déjà très souvent. Oui, tout à fait. On se demande de plus en plus si telle ou telle chose est vraie ou pas, avec des risques de faux positifs. C'est-à-dire que parfois, on ne croit plus ce qu'on voit parce qu'on se dit, non, mais ce n'est pas vrai, c'est un deepfake. On est tombé déjà dans l'extrême.
Jérôme :
[
8:15] Mais cela dit, en enfermant tout ça dans un réseau social qui ne fait que du deepfake, quelque part, il limite un peu la casse.
Bruno :
[
8:23] On paramètre l'existence.
Jérôme :
[
8:26] Ce n'est pas idiot. C'est-à-dire que tu lances cette application, Donc, l'application sera 2. Et tu sais que tout ce que tu vois, c'est virtuel. Il n'y a pas de doute à avoir.
Bruno :
[
8:34] Il n'y a rien de vrai là-dedans.
Jérôme :
[
8:35] Il n'y a rien de vrai. Donc, quelque part, il règle un peu le problème par une espèce de profusion d'images fake.
Bruno :
[
8:42] Mais le problème, c'est qu'il y a des gens qui vont prendre des éléments qui sont là et les mettre sur les autres réseaux où ce n'est pas encadré. Et c'est là où ça va tourner au vinaigre. Mais pour le moment, moi, je dis chapeau aux gens d'OpenAI qui font ça. L'autre truc que je demandais, puis je serais curieux de t'entendre là-dessus, c'est le fait qu'on s'entend, OpenAI, bon, ils ont besoin de puissance pour faire rouler leur… leur… leur… leur GPT, leur modèle, mais parallèlement, ils sont aussi à la recherche de contenu. Pour générer de l'apprentissage. Ils ont déjà commencé à créer des bases de données virtuelles, des lacs de données qui sont générés, qui sont synthétiques, qui sont générés par les machines pour apprendre. Imagine, on commence à faire du virtuel pour aider les machines à apprendre. Mais là, je me disais, est-ce qu'il y a un intérêt pour OpenAI de lancer un réseau comme ça? Parce qu'on s'entend, les gens vont faire que des requêtes, ils ne vont pas amener d'informations supplémentaires. C'est la machine qui va le créer.
Jérôme :
[
9:46] À part ton visage et ta voix. C'est vrai. Ça, ce sont des vraies données, ce sont des vraies informations. Et là, ils vont se constituer une base phénoménale. Ils avaient déjà commencé avec les images fixes, avec les starter packs.
Bruno :
[
10:01] Oui.
Jérôme :
[
10:03] Mais maintenant, c'est avec de la vidéo, avec de la voix. Ils vont collecter, ils vont se faire un trésor de guerre.
Bruno :
[
10:11] Oui.
Jérôme :
[
10:12] Mais après, là où toi tu as raison, c'est que les images qui seront générées à partir de nos visages et de nos voix réelles, est-ce qu'elles vont servir à entraîner les modèles ? Peut-être, avec les travers qu'on connaît, parce qu'on sait que des IA qui s'entraînent sur des données synthétiques, ça peut parfois réserver des surprises. Et puis tu sais, avec tout ça, on va de plus en plus vers ce qu'on appelle l'Internet mort. Il n'y a plus d'humains, c'est les machines qui tournent entre elles.
Bruno :
[
10:39] Non, non, non, mais tu oublies quand même que Google nous a rassurés là-dessus. Parce qu'on l'accusait récemment de vraiment siphonner tout l'Internet pour que Gemini, même sur Google, nous résume ce qu'on avait besoin sans nous enlever le besoin d'aller visiter des sites web. Mais là, quand même, ils ont sorti une nouvelle génération, un OS pour les robots qui va leur permettre d'aller naviguer, eux, sur Internet pour aller chercher des informations pour par la suite faire leur tâche.
Jérôme :
[
11:09] On est sauvé bon enfin voilà en tout cas OpenAI, j'allais dire coupe l'herbe sous le pied non mais vient concurrencer aussi Meta qui avait lancé Vibes et Vibes n'avait pas été très bien accueilli si je me souviens et là apparemment il y a un peu plus d'enthousiasme pour ce Sora 2 on verra ce que ça deviendra.
Bruno :
[
11:28] Et c'est drôle parce qu'il y a quoi quelques mois on était tous en parmoison devant VO3.
Jérôme :
[
11:35] De Google et puis c'est.
Bruno :
[
11:37] Comme pouf c'est disparu là maintenant, on parle de ça.
Jérôme :
[
11:42] Bruno, des hyper-trucages générés par IA aux actrices de cinéma générées par IA, il n'y a qu'un pas.
Bruno :
[
11:51] Il a été franchi.
Jérôme :
[
11:52] Il a été franchi cette semaine avec cette nouveauté qui a fait beaucoup de bruit. Je ne sais pas comment c'est perçu chez toi au Canada et au Québec, mais chez nous en France, il y a eu plein d'articles dans la presse, des reportages à la radio, à la télé, etc. Tilly Norwood, La première actrice entièrement créée par Ria et qui a des prétentions parce qu'elle veut faire carrière et elle va être considérée comme une vraie actrice de cinéma. Sauf que ça ne fait pas plaisir à tout le monde.
Bruno :
[
12:21] Notamment à Hollywood, où elle est vraiment mal accueillie, notamment par le syndicat qui représente les acteurs. Le même syndicat qui avait organisé il y a deux ans, trois ans, des protestations dans les rues pendant tout un été. Ils avaient fait grève pour ça, justement, pour s'assurer que le virtuel n'allait pas les tasser tranquillement, pas vite. Et là, ils sont en train de voir une actrice virtuelle qui arrive.
Jérôme :
[
12:46] Alors, elle est très jolie, hein?
Bruno :
[
12:47] Oui, oui, oui. Elle préfère une belle carrière. D'ailleurs, elle a commencé. Il y a déjà certaines compagnies qui veulent travailler avec elle. Mais où le bas blesse...
Jérôme :
[
12:57] Oui, parce qu'elle est un agent et tout.
Bruno :
[
12:59] Oui, elle a tout son entourage, qui est lui, bien réel, pour la représenter. Mais où le bas blesse, c'est qu'elles ne vont pas travailler avec beaucoup d'acteurs humains, parce que là, il y a une levée de bouclier, en tout cas, de ce côté-ci d'Atlantique, en disant, non, nous, on ne va pas travailler avec une… même, ils ont de la difficulté à dire une actrice virtuelle, alors avec une IA.
Bruno :
[
13:21] Et c'est pour ça que c'est intéressant. Mais qu'est-ce qu'on dit du côté de la France?
Jérôme :
[
13:25] D'abord, c'est un peu l'étonnement et la fascination. Tout le monde est un peu scotché. Je pense qu'il y a beaucoup de curiosité. Du côté des professionnels, évidemment, ça doit s'inquiéter. Mais après, c'est toujours pareil. Ce n'est pas la première fois. C'est toujours l'histoire qui se répète quand les effets spéciaux numériques sont arrivés vers la fin des années 90. Ça a été une levée de boucliers contre les trucages traditionnels. Et puis on pourrait remonter encore plus loin avec l'avènement du cinéma parlant, de la couleur, etc. Il y a beaucoup de conservatisme dans beaucoup de secteurs, y compris dans le cinéma. Donc là, il y a une espèce de rejet absolu, parce que tout de suite, on se dit « oh là là, mais ça va nous voler notre métier », etc. Et puis ne parlons même pas des acteurs et actrices, des comédiens de doublage, mais qui, eux, ont un vrai, vrai problème, c'est sûr, un problème immédiat. Après, moi je pense que cette levée de bouclier n'est pas forcément justifiée parce que il faut s'adapter aux innovations technologiques. Encore une fois, les effets spéciaux, même avant les marionnettes, les trucs d'animation.
Jérôme :
[
14:34] S'est installé, ça n'a pas supprimé complètement l'industrie traditionnelle du cinéma. Mais il y a des arguments, je trouve, qui sont tout à fait entendables.
Jérôme :
[
14:45] Le premier, c'est qu'il y a Une actrice d'Hollywood qui dit qu'ils ont volé les visages de centaines de jeunes femmes pour fabriquer cette actrice virtuelle. Ce qui est vrai. Donc, il y a un peu un côté... Déjà, il y a un vol un petit peu de personnalité. Après, qu'est-ce qu'on aurait pu faire ? À part éventuellement identifier les visages qui ont servi à fabriquer ça et les dédommager, ça n'aurait pas empêché pour autant la création de cette actrice virtuelle. Et puis après, tu disais que ce ne serait pas facile de travailler avec elle parce qu'il y a des gens qui ne vont pas vouloir travailler avec elle. Mais apparemment, il y a aussi, pour l'instant en tout cas, des difficultés techniques, parce qu'il y a un acteur qui apparemment essaie de faire déjà des scènes avec cette actrice virtuelle, et alors elle ne sait pas se positionner sur le plateau, elle arrive en retard parce qu'il y a plein de réglages techniques à faire, etc. Donc, ce n'est pas la meilleure partenaire professionnelle, visiblement. Mais bon, ça, on peut penser qu'évidemment, ça va s'arranger. Après sur le principe je pense qu'on n'arrêtera pas ce phénomène là c'est évident, de là à créer un vrai personnage jusqu'où ils vont aller dans le gag d'essayer d'inventer une personnalité, c'est ça la question parce que qui va faire des interviews à Cannes ça va être qui, ça va être.
Bruno :
[
16:01] Une IA à distance je fais appel à ta mémoire Max Edroom en Angleterre ça va bien marcher, puis il était venu même travailler aux Etats-Unis.
Jérôme :
[
16:11] Qui ça?
Bruno :
[
16:11] Max Edroom.
Jérôme :
[
16:12] Ah oui, c'était un présentateur… Oui.
Bruno :
[
16:15] C'était un présentateur virtuel.
Jérôme :
[
16:16] Oui, oui, oui.
Bruno :
[
16:17] Et donc, là, on parle des années 90, si je ne me trompe pas. Mais bon, ça avait commencé en Angleterre. Non, mais attends, quand même. Ça avait commencé en Angleterre. Par la suite, il avait eu son émission aux États-Unis. Coca-Cola était un des commanditaires qu'il avait acheté. Il était devenu un porte-parole de la marque. Ils ont vraiment fait de la marche. Il a vraiment, en guillemets, virtuellement existé dans la culture populaire. Ça, c'est probablement le premier exemple d'un personnage virtuel qui est arrivé comme ça.
Jérôme :
[
16:45] Non, mais tu as raison. C'est amusant. J'ai l'impression que pour l'instant, c'est plus un phénomène de… Mais tu vois.
Bruno :
[
16:50] Ça, c'est en Occident. Parce que si tu te tournes du côté, tu demanderas ça à ta correspondante en Chine. En Chine, puis en Corée du Sud, même au Japon, des personnages virtuels, ils en ont. Des pop stars virtuels, ils en ont. Et il y a des entrevues, il y a des mini-reportages qui sont faits là-dessus. Il leur crée carrément un aura, une histoire à ces personnages-là. Alors, tu sais, c'est ça. Ça fait partie. Là, ça commence à toucher l'Occident et puis tout le monde s'accepte.
Jérôme :
[
17:20] Tu as raison. Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet?
Bruno :
[
17:24] Excellente question de ta part, comme toujours. Écoute, deux sujets, je pense, qui vont intéresser tes auditeurs. D'une part, je reviens sur cette histoire. Tu sais que Netflix s'apprête à avoir un gros compétiteur. Il y a Warner qui est à vendre. Et il y a Paramount qui vient tout juste d'être, d'un gros cirque avec Skydance. Et donc, Paramount achetrait Warner. Imagine le catalogue que ça va faire. Catalogue, mais aussi présence en ligne. Alors, je pense que Netflix doit commencer à regarder, tu sais, la petite image qui dit les objets dans votre rétroviseur peuvent être plus près que ce qu'ils ont l'air. Bien là, c'est ça. Ils sont en train de les voir arriver. Alors ça, j'en parle avec Luc Dupont, qui est prof en communication à l'Université d'Ottawa. Et puis, sinon, je fais un coup de chapeau aux gens de Cybercap. Cybercap, c'est une organisation qui est là depuis plus de 25 ans pour aider les jeunes en réinsertion, mais en utilisant l'outil du numérique. Et c'est vraiment intéressant de les voir parce qu'ils sont branchés sur le marché et donc, ils s'assurent de former des cohortes d'étudiants, mais avec le besoin du marché. Donc, il y a quelques années encore, c'était la cybersécurité qui était hyper importante. Là, évidemment, ils sont en train de les former à l'intelligence artificielle. Alors, vraiment, une belle histoire, Cybercap. Alors, je voulais leur faire mon coup de chapeau. Et sinon, il y a d'autres entrevues, mais bon, il faudra venir écouter pour savoir.
Jérôme :
[
18:49] Bien sûr.
Bruno :
[
18:50] Jérôme Colombin, tu parles de quoi cette semaine dans mon numérique?
Jérôme :
[
18:53] Alors, cette semaine dans mon numérique, je m'intéresse tout d'abord au poids
Jérôme :
[
18:58] environnemental de l'intelligence artificielle et notamment à la consommation électrique de l'IA. Parce que l'IA, ce n'est pas seulement des trucs virtuels qui n'existent pas et qu'on ne voit pas trop.
Jérôme :
[
19:08] C'est aussi, on le sait, des data centers de plus en plus monstrueux partout dans le monde. Et il y a un rapport qui vient de sortir en France qui émane du Shift Project, qui est un organisme et une société aussi, qui fait des audits environnementaux et qui dit que la consommation électrique pourrait tripler d'ici à 2030 et qu'on ne sait pas trop comment on va faire face à cette surconsommation électrique. Donc, quelles sont les solutions ? Et puis, je m'intéresse également à quelque chose qui nous concerne tous, c'est l'IA au service de la santé, mais non pas pour diagnostiquer les maladies, mais tout simplement pour aider les professionnels de santé à être plus efficaces et à passer plus de temps avec leurs patients en les allégeant de toutes les tâches administratives, et autres qu'ils ont à faire. Donc, c'est un chatbot qui permet, par exemple, d'envoyer, de gérer des rendez-vous, des reports, des ordonnances, remplir des formulaires administratifs. Tout ça par intelligence artificielle avec la promesse qui est de faire gagner beaucoup de temps qui peut être ensuite rendu aux patients pour véritablement faire du soin. C'est une startup française qui a lancé ce service-là. Ça s'appelle Marcus Santé.
Bruno :
[
20:24] Et c'est fort intéressant. Moi, j'ai eu la chance de croiser un praticien qui est adepte de la chose. Et c'est assez impressionnant parce qu'ils ne prennent plus de notes, mais ils ont le petit machin qui écoute tout le long. Et maintenant, ça fait des rapports beaucoup plus complets.
Jérôme :
[
20:40] Exactement, bien sûr.
Bruno :
[
20:40] Parce qu'il ne suffit plus uniquement à leur mémoire, mais tout est pris en notes. Et puis après, ce qui doit être fait, les livrables, les ordonnances et les suivis, maintenant tout ça est automatisé. C'est vraiment bien fait.
Jérôme :
[
20:50] C'est beaucoup plus efficace que les systèmes simplement de dictée vocale, parce que là, il y a vraiment une compréhension, c'est comme tous ces outils de compte-rendu de réunion.
Bruno :
[
21:01] Compréhension et suivi, et c'est ça qui est important.
Jérôme :
[
21:03] Et suivi. Oui.
Bruno :
[
21:04] Jérôme Colombin, c'est toujours un plaisir de te retrouver dans mon carnet et de me retrouver dans ton monde numérique. Et je te souhaite une bonne suite d'émissions. Et puis, pour les gens qui nous aiment, peut-être un jour, peut-être qu'ils te verront pour de vrai dans un vrai débrief numérique qui serait offert aussi en vidéo. Il faut laisser courir la mémoire, la rumeur, pardon.
Jérôme :
[
21:27] On peut laisser courir. Ça fait plusieurs fois qu'on en parle et on ne l'a toujours pas lancé, mais je pense qu'il faut qu'on se débrouille pour faire ce débrief en vidéo.
Bruno :
[
21:34] Il n'y a pas un seuil de messages que tu as dit que tu voulais obtenir avant de l'offrir la version 1?
Jérôme :
[
21:39] J'attends 6 000 messages.
Bruno :
[
21:41] D'accord. Mais là, j'imagine que tu comptes autant les miens que les tiens.
Jérôme :
[
21:45] Oui, exactement.
Bruno :
[
21:46] 6 000. OK, 6 000.
Jérôme :
[
21:47] Bon, voilà. On va y penser le débrief transatlantique en vidéo si ça vous tente. Dites-le nous, parce que bon, c'est un peu de travail en plus, mais si ça vous plaît, On le fera. Merci, Bruno.
Bruno :
[
21:58] Mais qu'est-ce que tu ferais pour tes auditeurs? C'est fou.
Jérôme :
[
22:00] Je suis totalement dévoué. Cors et âme.
Bruno :
[
22:03] Et je te salue pour ça.
Jérôme :
[
22:05] Allez, salut. À la semaine prochaine.