Jérôme :
[
0:06] C'est parti pour le débrief transatlantique, l'émission dans l'émission avec Bruno Guglielminetti à Montréal. Salut Bruno.
Bruno :
[
0:13] Salut Jérôme Colombain à Paris.
Jérôme :
[
0:15] C'est un show, un véritable show maintenant que nous proposons à nos auditeurs. Une actu toujours débordante. Bruno, cette semaine, je sais que tu as encore passé des heures à t'amuser avec ton meilleur ami Chad GPT, notamment avec Sora. Qui te salue d'ailleurs. avec toutes ces vidéos surréalistes où on te voit sur Sora sur Sora tu étais bien amusé mais c'est pas de ça dont on va parler on en a parlé la semaine dernière de Sora l'outil de OpenAI qui permet de générer des vidéos, cette semaine nouvelle annonce de OpenAI parce qu'il y en a tout le temps, ChatGPT, ah ouais c'est incroyable alors cette histoire de ChatGPT qui va s'ouvrir aux applications tierces et qui va intégrer des applications J'imagine que tu as suivi ça également de très près.
Bruno :
[
1:04] Oui, et j'avoue que, évidemment, ça, c'est une autre des annonces d'OpenAI qu'on ne voyait pas venir, qui n'était pas sur le radar.
Bruno :
[
1:12] Et résultat, ils sont en train carrément de développer, en tout cas, ça sera développé très bientôt, une plateforme qui permettra donc à des entreprises, des organisations, des services, de proposer un accès à leurs produits, à leurs services, via l'interface de ChatGPT. Donc, je donne un exemple. Vous êtes en train de travailler à votre bureau ou sur votre téléphone et il y a une petite fringale qui vous prend. Alors, pourquoi laisser l'application et en ouvrir une autre quand vous pouvez, à partir de ChatGPT, vous commandez une pizza à partir de votre restaurant préféré en passant par un service de livraison. ou, mieux encore, vous décidez que, tiens, j'ai besoin de vacances. Vous avez travaillé fort. Alors, vous dites, pourquoi fermer ChatGPT et aller sur une autre application?
Bruno :
[
2:03] Non, pas nécessaire. Vous allez sur votre service de réservation de voyage préféré et puis vous allez, plutôt que d'aller là, vous allez tout simplement utiliser l'interface de ChatGPT et puis vous allez pouvoir aller directement vous brancher sur le service via ChatGPT en demandant tout simplement de réserver billets, avions, hébergement pour telle ville, de telle date à telle date. Et ça sera fait parce que votre voyagiste branché préféré sera représenté,
Bruno :
[
2:32] sera accessible par le billet de ChatGPT. C'est ça qu'on est en train de nous annoncer et je trouve que c'est véritablement, je pèse mes mots, une révolution.
Jérôme :
[
2:43] C'est tellement bien résumé, Bruno, en effet, parce que les services en question, ça peut être ceux dont le nom a déjà été révélé, donc Booking, la grande plateforme de réservation, il y a aussi Spotify pour la musique, il y a TripAdvisor, enfin, c'est quand même des grands noms.
Bruno :
[
3:00] Il y a les DoorDash, Hubert, qui s'en viennent aussi.
Jérôme :
[
3:02] DoorDash, voilà, pour la livraison. Ça n'existe pas en Europe, DoorDash, mais aux États-Unis, c'est un géant de la livraison à domicile. donc effectivement ChatGPT n'est plus seulement un chatbot d'intelligence artificielle mais devient une plateforme devient une interface à part entière maintenant explique-nous bien si tu l'as encore mieux compris que moi quel est l'intérêt pour l'utilisateur final, simplement de ne pas ouvrir une deuxième fenêtre à côté ou alors il va pouvoir véritablement bénéficier de la puissance de l'IA générative et de la conversation, c'est ça le truc L'idée.
Bruno :
[
3:39] C'est que la première interface de contact avec le service qui l'intéressera se fera à l'intérieur de l'environnement. J'ai dit l'habitacle, on n'est pas dans une voiture, mais dans l'environnement, dans l'écosystème de ChatGPT. Donc, comme on lance un prompt pour avoir quelque chose, que ce soit un texte, une image ou une vidéo, on pourra lancer un prompt en demandant des informations et en disant qu'on va aller directement sur tel ou tel détaillant, entreprise, pour demander tel ou tel service. Et c'est là où je trouve ça intéressant. Je pense que ça répond en partie à ta question parce qu'un peu comme à l'époque, Quand Microsoft a lancé Windows, quand Apple a lancé son OS à elle, on venait de créer, puis les gens de Linux aussi l'ont fait, on venait de créer des interfaces dans lesquelles on pouvait accomplir des choses. Par la suite, l'Internet est arrivé, il y a les Chrome qui sont arrivés, il y a les Firefox et compagnie, Opera, qui sont rajoutés à l'équation de ce que Microsoft et Apple offraient déjà pour accéder à l'Internet. Et puis, tranquillement, pas vite, on s'est développé, ce que tu connais aussi très bien, dans le monde du téléphone, il y a eu des OS qui sont arrivés, donc sur l'Android et le iOS pour Apple. Et encore, c'était des interfaces pour accéder à des tiers. Là, on est carrément en train de créer….
Bruno :
[
5:02] Par le biais de ChatGPT, une interface qui va permettre encore la possibilité d'accéder à des tiers. Bref, c'est un peu comme, et j'avais une bonne pensée quand j'ai écouté l'annonce, j'avais une bonne pensée pour les Elon Musk et les Mark Zuckerberg, et je t'explique pourquoi. Dans le cas d'Elon Musk, ça fait des années qu'il rêve de créer le premier WeChat occidental qui va permettre, par le biais de sa plateforme X, d'accéder à plein de services. comme WeChat le fait.
Jérôme :
[
5:32] Oui, ce qu'on appelait une super app.
Bruno :
[
5:35] Exactement. Mais ce n'est pas encore le cas. Et puis, de l'autre côté, Mark Zuckerberg s'en veut, mais à mourir, sur le fait qu'il a raté les applications mobiles quand il s'est sorti. Et puis, il a laissé filer entre ses doigts une belle occasion d'avoir un certain contrôle sur ce que les gens allaient faire. Et là, on est en train de voir Sam Alckman qui nous présente peut-être la prochaine interface du futur qui va nous permettre d'accéder à des services tiers. Et donc, en utilisant une simple page, que ce soit sur notre mobile ou sur notre ordinateur, à partir de cette page-là, qui est notre chat GPT, on pourra faire plein de choses. Et ça, je trouve ça très habile. Et tu sais, on parle souvent en anglais de game changer, mais ça, avec les bons joueurs et les offres intéressantes, ça pourrait devenir un game changer. Tu pourrais avoir sur ton téléphone uniquement chat GPT et tu pourrais probablement tout faire ce que tu as à faire avec ça. Et c'est pour ça que son ami, l'ancien designer d'Apple, qui est maintenant…, Exactement, qui travaille avec eux. Ils sont en train de travailler sur des objets qui n'auront pas d'écran et qui pourront faire plein de choses. Mais dans un contexte où tu utilises ChatGPT pour accéder à des services tiers, ça prend tout son sens.
Jérôme :
[
6:52] Eh oui, tu n'as plus besoin d'écran.
Bruno :
[
6:53] Voilà. Est-ce que c'est assez résumé?
Jérôme :
[
6:57] C'est parfaitement bien résumé. Tu as tout à fait raison. Moi aussi, j'en ai fait un petit… Oui.
Bruno :
[
7:01] Mais j'allais dire, je me suis inspiré de ton billet de zéro.
Jérôme :
[
7:05] Non, non, non. Parce qu'on a vu lors de la présentation, lors de la keynote, effectivement, la forme que ça peut prendre. C'est-à-dire qu'à l'intérieur de l'image de ChatGPT, de la fenêtre de l'interface de ChatGPT, tu vois arriver tout d'un coup, non seulement des réponses. Par exemple, quand tu demandes une playlist Spotify, mais également le logo Spotify et puis la musique que tu peux écouter directement depuis l'appli.
Bruno :
[
7:31] Et la musique l'a raté.
Jérôme :
[
7:33] Oui, Apple, c'est un ratage de plus. Mon cher Bruno, je te trouve un peu optimiste et peut-être un peu trop, malgré tout, optimiste parce que tu oublies deux choses, à mon sens, c'est les forces de résistance par rapport à ça.
Jérôme :
[
7:53] D'une part, est-ce que les géants actuels des plateformes, donc je ne sais pas à qui il faut les comparer, Est-ce que c'est Apple et iOS, Google avec Android, Microsoft avec Windows, etc. Est-ce que ces gens-là vont laisser le petit chat GPT, qui n'oublions pas, reste quand même un peu le cadet de la bande, est-ce qu'ils vont le laisser venir leur tailler des croupières sans essayer de lui mettre des battres dans les roues ? Et puis deuxièmement, est-ce que les services tiers dont tu parles vont jouer le jeu ? Parce que ce dont on parle actuellement, ça n'existe pas, on est d'accord. Ils vont fournir un kit de développement pour les développeurs, les grands noms comme ça, qui ont déjà répondu présent parce que c'est des grandes marques qui sont prêtes à expérimenter des choses, mais ça ne veut pas dire qu'ils vont changer leur business model du jour au lendemain. Est-ce qu'ils vont accepter quelque part de déléguer leur interface à un tiers, qui serait ChatGPT ? C'est-à-dire que ce n'est plus Spotify qui discuterait directement avec nous, mais ce serait ChatGPT. GPT, et on parlerait à Spotify via chat GPT. C'est une perte, c'est une désintermédiation que en général, les joueurs, comme tu dis, n'aiment pas trop. Donc, est-ce qu'ils vont vraiment jouer le jeu ? Ce n'est pas gagné pour des raisons de stratégie.
Jérôme :
[
9:11] Donc, je trouve que l'ambition est super intéressante. Moi, je suis comme toi, je suis emballé par l'annonce parce qu'elle raconte une nouvelle histoire incroyable, mais l'histoire n'est pas encore écrite. Elle reste à écrire.
Bruno :
[
9:22] Mais ce qu'on propose avec cette idée-là, c'est un nouveau point de contact qui s'ajoute à 800 millions d'utilisateurs.
Jérôme :
[
9:33] Oui, 800 millions pour ChatGPT aujourd'hui.
Bruno :
[
9:35] Et tu le sais, la concurrence, la compétition en ligne est tellement féroce, il n'y a personne qui peut lever le nez sur 800 millions d'utilisateurs d'un coup comme ça que tu peux rejoindre. À moi, j'ai l'impression qu'il y a des gens, puis on s'entend, l'application du commerçant, on ne parle pas de la petite boutique sur le coin de la rue, mais l'application d'une grande bannière, elle va toujours rester là pour les gens qui veulent vraiment aller voir ce qui se passe. On donne un exemple. Amazon. Bon, eux, ils ont Alexa Plus qui, tranquillement pas vite, est en train de se déployer sur la planète.
Jérôme :
[
10:11] Tranquillement pas vite, oui.
Bruno :
[
10:13] Oui, non, j'ai bien utilisé l'expression. Mais on peut penser qu'eux, ils auront à se poser des questions. Est-ce qu'on veut permettre à un tiers de, mais c'est 800 millions de clients potentiels, de venir rentrer chez nous et de passer des commandes par l'interface de ChatGP? Il y a vraiment des gens qui vont devoir se poser des questions. Est-ce qu'on peut lever le nez là-dessus? Alors moi, j'ai hâte de voir qui va se lancer, qui va ouvrir la porte, une API qui va permettre HHGPT de rentrer là.
Jérôme :
[
10:43] Qui sera le premier traître?
Bruno :
[
10:45] Ah non, non, non, non, non, non. Non, moi, je vois ça comme une opportunité.
Jérôme :
[
10:51] Non, après, là où tu as raison, c'est que est-ce que l'IA conversationnelle est l'interface de demain? Ouais, en fait, c'est ça la vraie question. Et de toute manière, s'ils ne sont pas les applis qui rentrent dans ChatGPT, il va falloir que ce soit ChatGPT qui rentre dans les applis.
Bruno :
[
11:09] Ça c'est quoi, ils sont aussi en train de travailler.
Jérôme :
[
11:11] Exactement, ils sont aussi en train de travailler, mais on voit que ce n'est pas facile. On n'a qu'à prendre l'exemple d'Apple, qui, toute Apple qu'il est, n'arrive pas à développer son truc. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on veut, enfin, on veut, oui, on imagine que le futur, c'est vraiment la possibilité de demander à ton appareil, on parle même plus de smartphone, mais à ton assistant, ce que tu veux faire en langage naturel. Et lui, il se déroule. Tu veux écouter tel genre de musique, tu veux, comme tu le disais, commander une pizza, etc., etc. On n'est pas à taper des mots va devenir de plus en plus flémard de toute façon.
Bruno :
[
11:47] Non, mais c'est tellement 2020 de devoir encore rentrer du texte.
Jérôme :
[
11:51] Mais bien sûr, c'est tellement 2020, alors que nous sommes déjà en 2044, toi et moi.
Bruno :
[
11:55] Ben voilà.
Jérôme :
[
11:56] Bon, très belle annonce, donc, et il fallait absolument qu'on en parle cette semaine. Bruno, moi aussi, j'ai une...
Bruno :
[
12:03] J'ai peur, là. C'est quoi le deuxième sujet?
Jérôme :
[
12:05] Alors, je voulais qu'on parle d'une autre annonce intéressante, mais je suis un petit peu mal à l'aise pour en parler, parce que, voilà, Google a lancé cette semaine son mode d'intelligence artificielle, son AI mode, qui est donc ce truc. Alors, on s'y perd un peu dans les annonces Google. On se souvient qu'il y avait AI Overviews, qui était un système qui faisait des résumés quand tu lui posais une question.
Bruno :
[
12:28] Et ça, c'est des résumés auxquels les gens ont déjà accès. Quand tu fais une recherche, par exemple, sur mobile, on le voit plus fréquemment, c'est un petit résumé qui te dit, bon, bien, voilà l'information, tu n'as pas besoin de te rendre au site web.
Jérôme :
[
12:39] Exactement.
Bruno :
[
12:39] Voici l'essentiel moelle de ce que tu cherches.
Jérôme :
[
12:41] Oui, enfin là tu me parles d'un monde que moi je ne connais pas. c'est dommage ça a changé ma vie ça, le mode IA c'est comme ça que ça s'appelle en français c'est un bouton sur le champ de recherche Google qui te permet de parler c'est exactement ce qu'on vient raconter à propos de Chagipity, tu peux lui faire une requête compliquée, alors je me suis amusé d'ailleurs je lui ai demandé si il pouvait me sortir des podcasts tech français et québécois et il me propose tout un panache, etc. Donc, on remonte. Alors, je suis content, je suis en première position.
Bruno :
[
13:17] C'est ce que j'allais dire. Ne sois pas trop humble quand même.
Jérôme :
[
13:21] Bon, mais si j'ai réussi à faire cette démo, enfin, ce test, c'est parce que j'ai installé un VPN en faisant croire à Google que j'étais basé aux États-Unis. Car c'est là où je veux en venir, c'est que cette jolie nouveauté IAMOD, eh bien, n'est pas disponible en France pour changer.
Bruno :
[
13:40] Et c'est important de le dire, pas en Europe, mais uniquement en France. Uniquement en France. Parce que si vous nous écoutez de Suisse ou de Belgique, vous pouvez l'utiliser, le nouveau Yama de Google.
Jérôme :
[
13:49] Tout à fait. Donc, qu'est-ce qui se passe, tu vas me demander?
Bruno :
[
13:53] Ben, justement, qu'est-ce qui se passe?
Jérôme :
[
13:54] Ben, peut-être que tu t'en fiches, Romarque.
Bruno :
[
13:56] Non, pas du tout.
Jérôme :
[
13:57] Mais toi, tu l'as ou pas?
Bruno :
[
13:59] Ben, sais-tu quoi entre nous deux?
Jérôme :
[
14:02] Je sens qu'on va rire là.
Bruno :
[
14:03] Je ne l'ai pas, je ne l'ai pas.
Jérôme :
[
14:05] Mais c'est le monde à l'envers. Moi, j'ai réussi à y accéder et pas toi.
Bruno :
[
14:09] Ben, je sais. « Mais écoute, pour te raconter la petite anecdote, il y a deux semaines environ, j'étais sur Google, je faisais une requête, et je vois ce petit truc apparaître là, qui était juste dans le haut du furteur, et là, je me dis, mais c'est quoi cette affaire-là? Alors, je clique, et là, ça me demande ce que je veux. Mais là, ça ne m'intéressait pas, c'est pas ça, je n'étais pas là pour faire ça. Je referme, et je rallume, genre, une heure plus tard, poum, c'était disparu. Et là, depuis ce temps-là, je n'en ai plus.
Jérôme :
[
14:39] C'est quand même très bizarre.
Bruno :
[
14:41] Mais de l'autre côté, je te dirais que sur mon Pixel, j'ai quand même... Tout ce qui est disponible comme bidule, il y a...
Jérôme :
[
14:50] On va parler de ton pixel après.
Bruno :
[
14:53] Non, non, non, mais je veux dire que sur le mobile, c'est là. Mais sur l'ordinateur, c'est plus là.
Jérôme :
[
14:57] Ah oui. Non, mais c'est assez étonnant. C'est-à-dire qu'apparemment, pour Google, le Québec, c'est un entre-deux. Un coup, c'est l'Amérique, un coup, ce n'est pas l'Amérique. Un coup, c'est un peu la France. Donc, du coup, hop, on vous supprime des trucs. Juste, on ne l'a pas dit, ce EI Mod, qu'est-ce qu'il fait? donc on parle en langage naturel et il nous répond en langage naturel et il nous affiche les liens, ça c'est pas mal sur le côté, etc. Mais moi, j'ai vu des retours sur les réseaux sociaux de gens qui l'ont utilisé, notamment au Canada mais également aux Etats-Unis et qui n'avaient pas l'air de trouver ça génial, génial pour autant. Mais n'empêche, sur le principe, on aimerait bien l'avoir et donc on ne l'a pas. Et en fait, c'est une fois de plus l'illustration du problème qu'on a en Europe et particulièrement en France, où on est de plus en plus privé des avancées technologiques, on en a parlé souvent. Je pense que bientôt, on pourra faire un rendez-vous et moi, je te ferai la chronique des technos qui n'existent pas chez nous, si tu veux.
Bruno :
[
15:51] Oui, mais Jérôme, là-dessus, il n'y a pas quelqu'un qui est passé chez vous, justement de Google, pour dire qu'il fallait que la France règle la situation parce qu'elle allait obtenir de l'IA vétus.
Jérôme :
[
16:04] C'est le responsable des affaires publiques de Google, Kent Walker, qui a fait un point un point presse d'ailleurs, où il a expliqué qu'il est un peu monté au créneau. Après Apple qui avait un peu montré l'écrou, là c'est Google qui montre l'écrou et il dit oui.
Jérôme :
[
16:21] Les arguments, ils méritent d'être cités parce qu'après on peut en débattre. Nous ne voulons pas que la France soit bloquée par des services d'intelligence artificielle datant de l'année dernière. Ce n'est pas bon pour ses citoyens. Voilà, si tu veux, c'est le gentil Google qui prend soin de nous et qui veut que surtout on ne soit pas privé le truc. Alors pourquoi ça ? Et ce n'est pas très clair, en fait, cette histoire-là. Ils avancent des questions réglementaires. Mais nous, les règlements, bien souvent, ils sont européens. Donc, comme tu l'as dit, je ne vois pas pourquoi ce serait dans les autres pays européens et pas chez nous. Mais en fait, il y a un passif énorme entre Google et la France, plus spécifiquement, sur la question des droits voisins, c'est-à-dire la rémunération des éditeurs de contenus sur Internet quand Google aspire des contenus. Or, il faut préciser que ce AI mode, il aspire encore plus les contenus et que même aux Etats-Unis, ça commence à poser problème parce que tu n'as plus besoin d'aller sur les sites web puisque tout est aspiré, remouliné et ça t'est présenté comme ça.
Jérôme :
[
17:20] Et alors, on évoque la sanction qui avait été infligée à Google par l'autorité de la concurrence en 2021, 500 millions d'euros suite à cette histoire sur les droits voisins et apparemment Google l'a en travers de la gorge et ça pourrait être un peu à l'origine du non-déploiement de EI Mode en France Ce qui fait que ce ne serait pas tellement une histoire réglementaire, ce serait plus une espèce de mesure de rétorsion. En gros, ils nous font chanter, quoi.
Bruno :
[
17:46] Tu parles de visites comme ça de Google chez vous. Sais-tu qu'il est passé au Canada cette semaine?
Jérôme :
[
17:52] Monsieur Google? Ah, non, je ne sais pas.
Bruno :
[
17:55] Non, le patron des dossiers internationaux chez OpenAI, qui est venu rencontrer comme ça notre ministre de l'IA en disant, Vous savez quoi? Vous savez qu'OpenAI, on a une grande stratégie de déploiement de Stargate, le fameux 500 milliards.
Jérôme :
[
18:12] Oui, les data centers.
Bruno :
[
18:13] Et donc, on aimerait ça investir de l'argent là-dedans pour développer des centres de données au Canada. Parce que vous avez tout. Vous avez de l'énergie. Vous avez le savoir-faire. On aimerait ça être chez vous.
Jérôme :
[
18:27] Et puis, vous êtes gentil.
Bruno :
[
18:29] Oui, mais le problème, et j'ai hâte de voir, parce que je n'ai pas entendu le ministre de l'IA encore répondre à ça, mais le problème, c'est que ça fait, depuis qu'il est élu, qu'il nous parle de souveraineté numérique, et là, il voudrait jouer dans le film de Stargate du président Trump. Et j'ai hâte de voir ça va être quoi, officiellement, sa réponse à Open AI.
Jérôme :
[
18:47] Tu mets le doigt là où ça fait mal. C'est le tiraillement.
Bruno :
[
18:51] C'est mon quotidien de mettre le doigt où ça fait mal.
Jérôme :
[
18:54] Bien sûr, mais que ce soit les pouvoirs publics ou les entreprises, les grandes entreprises, elles sont complètement tiraillées entre ça, entre les merveilles, les milliards de dollars et toute la belle technologie américaine et puis leur volonté de souveraineté. Voilà, voilà, voilà. Bon, ben, écoute, tu nous raconteras quand vous aurez des data centers d'Open AI. En tout cas, ils veulent en ouvrir partout, parce que c'est ça aussi la stratégie d'Open AI.
Bruno :
[
19:20] Oui, d'être local. Et dans cette partie de l'écosystème local des pays, d'ailleurs, ils sont chez vous, ils ont ouvert un bureau il y a peut-être longtemps.
Jérôme :
[
19:27] Oui, ils ont ouvert un bureau chez nous, oui, tout à fait. En ce sens de données.
Bruno :
[
19:30] Ils arrivent bientôt.
Jérôme :
[
19:31] Nous, ils viennent nous piquer nos cerveaux. Ah non. Mais on a des super ingénieurs hyper bien formés, formés dans des grandes écoles américaines. Non, des grandes écoles françaises payées par les impôts, payées par le public. Et ils veulent nous les... Alors, soit ils nous les piquent, ils les emmènent aux États-Unis, soit ils les embauchent ici en France et évidemment, ils les payent beaucoup moins cher, enfin, pas beaucoup moins cher, mais ils les payent moins cher que s'ils les faisaient venir aux États-Unis. Donc, c'est tout bénéfice.
Bruno :
[
20:03] Mais ça, on le sait déjà. Ils sont forts. Oui, mais tu as déjà toute une stratégie, même avec un slogan pour rapatrier tous ces gens-là. Comment ça s'appelle, ton slogan?
Jérôme :
[
20:13] Je ne sais plus. « Bring back to France », non? « Bring back our engineers ». Non, je ne vais pas trop m'étendre sur le sujet. Oui, vas-y.
Bruno :
[
20:24] Je vois le chronomètre passé de ce rendez-vous qu'on a, le rendez-vous dans le rendez-vous.
Jérôme :
[
20:29] On ne s'arrête plus, là. Ça devient un show à part entière, cette histoire-là.
Bruno :
[
20:33] Oui, il faut s'assumer. Mais non, mais la raison que je te dis ça, c'est qu'entre nous deux et tous ceux qui nous écoutent, ça commence à faire du monde. Tu parles de quoi, toi, dans mon numérique cette semaine?
Jérôme :
[
20:43] Ah, mais attends, on devait parler de ton Pixel.
Bruno :
[
20:45] Oh non!
Jérôme :
[
20:47] On n'en parle pas?
Bruno :
[
20:48] OK, on en parle.
Jérôme :
[
20:49] Mais oui, allez, on en parle. Je ne couperai même pas ça. Mais non, voilà, on continue.
Bruno :
[
20:55] OK, on continue. Est-ce que tu donnes un numéro de téléphone à l'écran pour les gens qui veulent téléphoner pour faire des dons? On sait.
Jérôme :
[
21:03] On continue. Non, mais alors attends, raconte-moi. On sait que tu es très branché Android. Oui. Et là, tu donnes dans le pliant, C'est ça?
Bruno :
[
21:14] Oui. Écoute, j'ai eu la chance depuis une semaine ou deux, ça s'en va faire deux semaines, d'avoir dans les mains le nouveau Pixel 10 Pro Fold, donc le téléphone pliant. Et je vais te dire que j'aime beaucoup l'expérience.
Jérôme :
[
21:32] Tu peux le monter à la caméra, là, si jamais cet enregistrement devient une vidéo à part entière? Voilà, voilà, très bien.
Bruno :
[
21:40] On allume. Et là, vous voyez le… L'écran est plus bel que ça, mais bon, avec le chroméki derrière, c'est un peu affreux. Mais donc, c'est ça. Alors, pour moi, c'est la première fois que je passais deux semaines avec un client. D'habitude, je les ai pendant quelques heures, puis après, je les remets. Mais là, Google me l'a fourni, donc j'ai vraiment passé beaucoup de temps avec. Et je vais dire que j'aime beaucoup. La seule déception, c'est au niveau de la caméra parce qu'avec le Pixel 10 Pro, là, on a vraiment l'attirail complet du photographe avec même un zoom qui va jusqu'à 100 fois la distance. Là, on arrête à, je pense, c'est 20 ou quelque chose. C'est très peu. Sauf que pour le reste de l'usage, si vous êtes genre à lire sur votre téléphone, que ce soit des livres électroniques ou que ce soit des sites web, des journaux, c'est génial. Et je me surprends moi-même de temps en temps à embarquer sur l'écran de base quand c'est fermé et dire « Ah, mais c'est vrai, je peux ouvrir et avoir de la place. » Et c'est très agréable.
Jérôme :
[
22:44] Oui, parce que sinon, tu n'as pas le réflexe. Mais il n'est pas un peu énorme, non? Ce n'est pas un peu une brique, ce truc? Il fait presque 11 millimètres d'épaisseur, c'est ça?
Bruno :
[
22:52] Oui, tu as un bon oeil. Non, ce n'est pas désagréable.
Jérôme :
[
22:55] Oui, moi, je mesure à distance comme ça.
Bruno :
[
22:57] Non, je vois ça. Tu compares, j'imagine, avec mes écouteurs que tu connais.
Jérôme :
[
23:00] Non, je suis bien documenté, c'est tout. Ah, d'accord.
Bruno :
[
23:03] Mais donc, quand je regarde la taille de l'appareil, c'est un peu plus épais que le Pixel 10.
Jérôme :
[
23:12] Mais moins épais qu'un Big Mac.
Bruno :
[
23:14] Oui, beaucoup moins. Ça fait l'épaisseur d'une moitié de Big Mac, si tu veux ça.
Jérôme :
[
23:18] D'accord.
Bruno :
[
23:18] Mais je te dirais que, ou le babeless, pour utiliser l'expression, c'est le prix. Parce que c'est merveilleux. C'est un peu comme c'est l'innovation qui rencontre notre petite vie. Mais au Canada, si vous n'avez pas 2300 $ à investir sur un téléphone.
Jérôme :
[
23:34] Ce qui est équivalent… 2300 $. Oui.
Bruno :
[
23:36] Chez vous, c'est quoi?
Jérôme :
[
23:37] C'est 1300… 1900 €. 1900 €.
Bruno :
[
23:42] Tu vois, alors...
Jérôme :
[
23:43] Oui, mais c'est le prix des Fold, chez Samsung, c'est le même prix.
Bruno :
[
23:47] Oh non, je sais. Mais donc, c'est ça. Alors, cet appareil-là, puis pour avoir eu le Fold de Samsung dans les mains, je te dirais que je l'aime mieux, lui, que le Samsung, parce qu'il y a toute la planoplie des outils IA qui est incluse là-dedans, comme dans le 10 pixels de Pro qui m'a fait déménager de camp. Mais c'est ça, c'est un bel appareil, mais la note est un peu salée. Mais si vous avez des moyens, je pense que vous ne regretterez pas l'acquisition d'un téléphone comme celui-là.
Jérôme :
[
24:15] Est-ce que les téléphones pliants ont trouvé leur marché ou est-ce que c'est encore un peu un gadget que seuls quelques geeks apprécient? C'est encore niché.
Bruno :
[
24:25] C'est un marché de professionnels et de créateurs qui ont ça. Mais tu sais, il y a des bidules qui sont intéressantes. Par exemple, prendre un selfie avec la caméra de derrière, c'est possible avec un téléphone pliant. Et la qualité des images que ça vous donne, c'est vraiment impressionnant. On est loin d'un selfie fait avec un appareil régulier.
Jérôme :
[
24:41] Bon, écoute, oui. En termes de design, je trouve que ça fait un peu… Moi, tu vois, j'aime plutôt les choses un peu plus raffinées, un peu plus douces et tout.
Bruno :
[
24:50] C'est tout iPhone Air.
Jérôme :
[
24:52] Voilà, exactement. Là, je vais passer un peu de temps prochainement avec l'iPhone Air parce que je trouve que c'est la nouvelle histoire racontée par Apple et je trouve que c'est assez intéressant. Donc, je t'en parlerai à l'occasion. Je te dirai ce que ça vaut.
Bruno :
[
25:04] J'espère bien.
Jérôme :
[
25:05] Bruno, de quoi parles-tu cette semaine dans ton carnet?
Bruno :
[
25:09] Écoute, je suis curieux que tu me poses la question, mais bon, pour être poli et répondre, on va parler d'Afrique. On va rejoindre Muriel Edjo, qui est à Dakar, au Sénégal, et on va parler de différents pays. Mais surtout, on fait un gros clin d'œil à la mobile money, le paiement avec tous les services bancaires et de paiement qui existent sur le continent africain. Ils ont vraiment un leadership là-dedans. Ça fait des années que ça existe. C'est un anniversaire à construire. Ils sont bien foutus avec ça. Alors, on va parler de ça. Sinon, on parle d'IA et c'est très africain cette semaine, d'IA et d'Afrique avec un professeur Azizi que j'ai rejoint au Maroc et qui est une sommité dans l'enseignement, mais surtout dans le consulting auprès des gouvernements et des grandes entreprises pour leur utilisation. de l'IA. Mais tant qu'à la rejoindre au Maroc, je me suis dit, parlons un peu de ce qui se passe au Maroc et en Afrique au niveau de l'IA.
Bruno :
[
26:09] Alors, l'entrevue porte là-dessus. Et puis, sinon, on parle avec un auteur qui vient de sortir un livre sur l'impact des écrans sur les plus jeunes. On en parle beaucoup. Il y a une tonne d'études qui sortent sur le sujet. Alors, dans un nouveau livre qu'elle publie, elle nous fait un peu le constat des découvertes de l'usage. et comme c'est une spécialiste du cerveau dès tout jeune, c'est intéressant d'avoir son point de vue. Jérôme Colombain, dans mon numérique, de quoi tu parles cette semaine?
Jérôme :
[
26:37] Alors, outre l'actualité, mes invités cette semaine, c'est d'abord Marion Carré, pour parler d'IA, pour ne pas changer. Marion Carré, c'est une entrepreneur française qui a une entreprise qui fait des solutions d'IA pour le monde de la culture, les musées, etc. Et elle écrit un livre, elle vient d'écrire un livre qui est assez intéressant, qui explique en gros que l'IA c'est super, c'est génial, c'est top, mais ça va nous rendre de plus en plus paresseux et de plus en plus tous pareils. Et on va tous penser pareil. Exactement.
Bruno :
[
27:10] Apparaissent cognitives.
Jérôme :
[
27:11] Ça s'appelle le syndrome, le tapis roulant. Elle compare l'IA à un tapis roulant qui nous facilite la vie, mais qui nous porte comme ça bêtement tous vers la même direction. Et puis, je passe de ce sujet très sérieux à quelque chose de pas sérieux du tout, mais comme tout ce qui est futile, c'est en fait extrêmement important. C'est une innovation comme seuls les Français savent en faire. C'est un petit gadget que tu adoreras avoir sur ton bureau bientôt. Ça s'appelle la machine. Et en fait, c'est un truc qui ne sert à rien, qui est un petit appareil avec un gros bouton. Tu appuies sur le bouton, ça ouvre une petite trappe. De la petite trappe, il y a un petit bras qui sort et qui rappuie sur le bouton pour refermer la trappe. Je l'ai bien raconté, non ?
Bruno :
[
27:57] On la voit.
Jérôme :
[
27:58] Tu la vois, voilà. Et en fait, ce truc-là, initialement, ça a été inventé par Marvin Minsky, qui est, comme tu le sais, le papa de l'intelligence artificielle. Génial, non ?
Bruno :
[
28:13] Mais donc, lui, il vient de commercialiser cette chose-là ?
Jérôme :
[
28:15] Oui, qu'ils ont un peu relooké, ils ont mis de la couleur, ils ont mis des sons aussi, ils l'ont un peu réinventé. Voilà, et ils vont le vendre. Ce n'est pas encore sorti, mais c'est à découvrir en avant-première dans le monde numérique cette semaine.
Bruno :
[
28:29] Wow, et pourquoi j'ai l'impression qu'on va avoir ça au CES ?
Jérôme :
[
28:33] Ah, ça irait très bien, tout à fait.
Bruno :
[
28:35] Ben oui, dans les startups de French Tech.
Jérôme :
[
28:38] Et quoi de plus chic que d'avoir un gadget qui ne sert à rien?
Bruno :
[
28:41] Ben, après la patate branchée.
Jérôme :
[
28:44] Exactement. Non, mais c'est une sorte de passe-temps aussi, tu vois, ça peut être le truc.
Bruno :
[
28:48] Ben oui. Ferme-haut, ferme-haut, ferme-haut.
Jérôme :
[
28:51] Mon cher Bruno. Bon, ben écoute, après cette longue émission, j'en profite pour rappeler que le débrief Transat, Moi, j'en passe un extrait dans mon émission L'Hebdo chaque samedi, mais qu'on retrouve l'intégralité également en épisodes séparés le lundi, tous les lundis matins sur le fil du podcast Monde numérique.
Bruno :
[
29:10] Et il n'y a pas de hasard, parce que moi, l'intégral, il est dans mon carnet. Et puis le lundi, je le sors tout seul dans son coin. Parce qu'il y a des gens
Bruno :
[
29:19] qui adorent écouter la voix de Jérôme Colombain à l'intérieur de mon carnet.
Jérôme :
[
29:23] Et avec Bruno Guglielminetti. Salut mon cher Bruno, je te dis je te souhaite une bonne semaine et on se retrouve samedi, enfin la semaine prochaine.
Bruno :
[
29:32] Et que je te souhaite que l'IA reste avec toi Que.
Jérôme :
[
29:36] L'IA soit avec toi.
Bruno :
[
29:37] Bye.