🎤 Interview - Ready For It : Intégrer l’IA dans son quotidien (Marjolaine Grondin, Bootcamp IA)
07 mai 202535:24

🎤 Interview - Ready For It : Intégrer l’IA dans son quotidien (Marjolaine Grondin, Bootcamp IA)

L’intelligence artificielle n’est plus un sujet d’avenir, mais un outil du présent — à condition de savoir s’en emparer. Marjolaine Grondin, entrepreneuse, cofondatrice de Jam et créatrice du Bootcamp IA, partage une vision concrète, pragmatique et inspirante de l’IA générative dans le monde de l’entreprise.

L’intelligence artificielle n’est plus un sujet d’avenir, mais un outil du présent — à condition de savoir s’en emparer. Marjolaine Grondin, entrepreneuse, cofondatrice de Jam et créatrice du Bootcamp IA, partage une vision concrète, pragmatique et inspirante de l’IA générative dans le monde de l’entreprise.

En partenariat avec le salon Ready for IT : https://www.ready-for-it.com/fr-FR

Vous dites que l’IA devrait être considérée comme l’électricité du XXIe siècle : indispensable, mais invisible. Pourquoi ce parallèle ?

Parce que tant qu’on en parle comme d’un sujet « à part », on en reste à la surface. L’IA ne devrait plus être perçue comme un enjeu d’innovation, mais comme une composante naturelle de l’environnement de travail. On n’entend plus personne dire que son entreprise fonctionne « grâce au digital » ou « grâce à l’électricité ». C’est intégré, omniprésent. L’IA doit suivre le même chemin. Sinon, on crée une dissonance entre les discours stratégiques et la réalité du terrain, où peu de collaborateurs savent vraiment comment l’utiliser.


Comment accompagnez-vous les entreprises pour dépasser cette phase exploratoire et intégrer l’IA dans les pratiques quotidiennes ?

Je travaille à deux niveaux. D’abord sur les usages concrets – déléguer des tâches, produire des contenus, organiser les idées – avec des outils comme Fixer, Gamma, ou des assistants vocaux. Mais surtout, j’accompagne un changement de paradigme. Il faut passer de « l’IA comme gadget » à « l’IA comme binôme ». Chaque personne peut se voir comme assistée d’un cofondateur personnel, stratégique et productif. Cela libère du temps et redonne de la valeur à ce que seul l’humain peut faire : décider, créer, réfléchir. C’est un vrai gain d’autonomie, à condition d’oser s’y confronter.


Les agents IA, capables d’agir de manière autonome, marquent une nouvelle étape. En quoi changent-ils profondément la donne ?

Un assistant fait ce qu’on lui dit. Un agent comprend un objectif et agit pour y parvenir, en posant des questions, en explorant, en s’ajustant. Ce n’est plus juste un outil, c’est un interlocuteur autonome. Par exemple, avec la fonction de recherche approfondie de ChatGPT, je peux lancer une étude complexe – sur la législation des tiny houses, par exemple – et obtenir un vrai rapport, sourcé, structuré, argumenté. Ça ne remplace pas l’humain, mais ça démultiplie sa capacité à comprendre vite et à décider mieux. C’est une nouvelle forme de collaboration entre intelligence humaine et puissance de calcul.

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[0:01] Pour moi, l'IA, aujourd'hui, moi, je la vois comme l'électricité du XXIe siècle. On l'utilise, mais on ne dit pas aujourd'hui « Ma boîte existe grâce à l'électricité ». Alors, ok, super, oui, tu as allumé ton ordi. Mais ce n'est pas un sujet. Même le digital n'est plus un sujet, on n'en parle plus. Ce n'est plus un mot qui a du sens, parce que c'est de l'air, c'est de l'eau. Il n'y a pas de sujet. Et l'IA, ça devrait être pareil. [0:22] Music. [0:28] Bonjour Marjolaine Grondin. Salut Jérôme. Entrepreneur, cofondatrice de la startup Jam et aujourd'hui du Bootcamp IA, surfeuse. J'ai vu sur ton LinkedIn que tu étais surfeuse, pas que sur le web, en vrai sur les vagues. Je ne sais pas plus l'avoir mis sur LinkedIn, mais peut-être dans un jour où je me suis dit que c'est très important pour moi. Bienvenue dans cet épisode spécial de Monde Numérique en partenariat avec le salon Ready for IT qui soutiendra Monaco du 20 au 22 mai 2025. Salon où tu interviendras pour parler de l'utilisation de l'intelligence artificielle en entreprise. De manière très concrète, ce qu'on peut faire avec, comment, etc. Car évidemment, tu es, toi, grosse utilisatrice d'IA. [1:11] Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui, Marjolaine, qu'on est sorti un peu de la phase exploratoire en ce qui concerne l'utilisation de l'IA et notamment de l'IA générative en entreprise et que vraiment, ça y est, ça devient sérieux ? Alors, oui, je pense qu'on devrait pouvoir le dire. Après, j'observe quand même une grande disparité encore au sein de l'entreprise. Je pense que l'entreprise, au niveau peut-être strat, il y a une volonté de dire, bon, c'est bon, on a joué, on a exploré. [1:38] Mais en fait, à tous les niveaux, et je parle du stagiaire au dirigeant, en passant par tous les collaborateurs, toutes les collaboratrices, il y a des niveaux quand même d'expertise et d'usage très différents. Et je me retrouve aujourd'hui, il y a un peu une dissonance, tu vois. Parfois, je discute avec des dirigeants qui me disent, ça y est, on a exploré, maintenant, on a envie de mettre des process, on a envie de trouver les quelques outils, etc., et dérouler. Je dis, et toi, du coup, comment tu utilises concrètement ? Ah, non, mais moi, ce n'est pas mon sujet, mais je crois que... Mais en fait... C'est dingue. C'est complètement dingue. Et pour moi, l'IA, aujourd'hui, moi, je la vois comme l'électricité du XXIe siècle. On l'utilise, mais on ne dit pas aujourd'hui, ma boîte existe grâce à l'électricité. Alors, OK, super, oui, tu as allumé ton ordi, mais ce n'est pas un sujet. Même le digital n'est plus un sujet, on n'en parle plus. Ce n'est plus un mot qui a du sens parce que c'est de l'air, c'est de l'eau. Il n'y a pas de sujet. Et l'IA, ça devrait être pareil. Et si on veut vraiment dérouler et l'implémenter à un niveau qui vienne infuser à tous les niveaux de l'entreprise, productivité, créativité, stratégie, etc., collaboration, tout le monde doit s'en saisir et que ça ne doit pas être un sujet qu'une personne [2:50] va développer, le champion, la championnée. Alors, on va en parler un peu dans le détail, mais juste avant, en plus, il y a un phénomène assez étrange. Il y a eu des études là-dessus qui montrent que l'IA, il y a une espèce de shadow AI. [3:04] Les collaborateurs utilisent parfois de l'intelligence artificielle dans leur coin, sans le dire, parfois même en ne voulant pas le montrer pour des raisons diverses et variées. Ça, c'est assez génial. Quand j'interviens en entreprise et que je dis OK, je commence, je dis qui ici utilise ChatGPT, le plus simple pour commencer. Et là, mais vraiment, je te jure, une fois sur deux, je vois les regards des gens, ils se regardent en disant, quelle est la bonne réponse ? Est-ce que je dois dire que je l'utilise pour montrer que moi, je suis au fait et je l'utilise et ça va, on ne me la fait pas ? Ou est-ce que je ne dois pas avouer que j'utilise ? Et donc, il y a un petit peu un moment, et puis après, il y a un point de bascule quand quelques personnes disent « si, si, moi j'utilise, d'autres, moi aussi, moi aussi ». Donc, voilà, c'est exactement ça, Shadow AI. Et des gens que je forme, parfois, ils utilisent sur leur ordi perso, leur téléphone perso, parce qu'ils n'ont pas les accès. Il y a un gros sujet, effectivement. Mais il y a des entreprises aussi qui ont mis le haut-là très vite. Oui, complètement. Alors, moi, je vais parler de ce que je connais dans les médias. Il y a des médias qui ont dit « attention, ça c'est le diable, on n'y touche pas ». Évidemment, tout le monde y a touché dans son coin. Ce n'est pas possible. Et en fait, aujourd'hui, quand tu commences à l'utiliser dans ta vie perso, tu lui poses une question, tu vois l'efficacité, t'organises une rando, je n'en sais rien. Tu poses une question, tu fais une recherche, un voyage et tu te dis « Oh mon Dieu, je n'avais pas compris l'étendue ». Ce week-end, juste exemple perso, mais j'étais avec une amie qui est CEO d'une boîte d'une centaine de personnes qui me disait « Oui, on est en train de créer un coach IA, machin ». [4:31] Et je lui dis, OK, donc tu utilises un peu ChatGPT ? Ouais, non, mais moi, tu vois... Et là, on cherchait un film à regarder. J'ai dit, tiens, mais juste pour rigoler, on va utiliser le mode vocal avancé de ChatGPT et on va lui poser des questions. [4:44] Et elle regarde, elle me dit, attends, j'avais pas compris. Tu peux lui parler, t'as l'appli, t'as machin. Et en fait, tu vois, juste un truc tout bête. Et on était là, ouais, un thriller psychologique. Non, mais ça, on a vu, ça, c'est trop machin, ça, nana. Et à la fin, on a regardé un film et elle me dit, on est en train de regarder ça. Suite à une discussion avec Chad GPT, c'était The Prisoner, ce film, on l'a trop aimé. Et vraiment, elle était... Et tu vois, je lui dis, c'est fou parce qu'elle est en train de faire des gros investissements pour développer un coach IA dans sa boîte. Mais juste le petit truc de, OK, on discute avec et on est trois et on trouve un film, c'est le petit moment de... Ah, le aha moment, tu vois. Ah ouais. OK, en fait, c'est réel. Ce n'est pas juste un investissement. [5:23] Alors que c'est tellement facile, c'est quand même ça. C'est ça. La révolution de l'IA, c'est l'accessibilité. ChatGPTa fait que ce truc-là est soudain devenu accessible à tous, absolument tout le monde, à condition évidemment de s'en saisir. De s'en saisir, d'avoir un peu de curiosité, de mettre un petit peu son égo de côté aussi au début, parce que c'est quand même une nouvelle gymnastique, une nouvelle façon de penser. Et moi, c'est ce que j'adore dans mon métier, entre guillemets, dans ce que je fais, et que je suis vraiment juste, j'ai l'impression d'être un peu un passe-plat, tu vois. Je suis juste, tiens, bon, bah, vas-y, essaye. Ah bon ? Ah d'accord, ok. Et puis là, pouh ! Et fait waouh ! Et moi, j'ai rien à faire, Alors, qu'est-ce que tu fais exactement ? Qu'est-ce que tu montres aux entreprises ? Comment est-ce que tu leur expliques qu'elles peuvent utiliser de l'IA ? [6:07] Je le fais soit, tu vois, je viens en physiquement et on fait des ateliers, je fais des interventions, conférences, ou alors j'ai un bootcamp en ligne où là, plutôt sur plusieurs semaines, on va, tu vois, j'ai des vidéos, etc. Et elles vont vraiment rentrer dans le dur d'intégrer l'IA dans leur quotidien. Moi, ce que je leur montre, c'est surtout, et je pense qu'il y a un peu deux aspects, c'est le changement de paradigme, vraiment de comprendre que ce n'est pas juste un outil, mais qu'en fait, ça change complètement la façon dont on travaille. Et in fine, ce que je veux leur apporter, c'est, vous avez un binôme. Tout le monde maintenant a un cofondateur, une cofondatrice personnelle qui est là avec nous et qui est là pour nous assister, pour nous aider, pour nous accompagner. Ne vous en privez pas. Donc, si je schématise un peu ce que je fais, c'est ça. Et j'aime bien dire qu'il y a trois choses dans lesquelles j'utilise l'intelligence artificielle et c'est un peu ma petite pyramide de Maslow à moi-même. La première, c'est que je l'utilise comme un assistant à qui je délègue. Donc, c'est vraiment réduire ma charge mentale, augmenter ma productivité et lui dire « tu vas m'aider à gérer mes mails, faire des transcripts de réunion, écrire des comptes rendus. [7:15] » Juste vraiment la base pour m'aider à gérer ma toujours liste. Donc, tu fais écrire des mails ou écrire des réponses par l'IA ? Oui, j'utilise un outil qui s'appelle Fixer AI, qui en fait, dès que je reçois un mail, va le catégoriser, tu vois, il va le labelliser, on a regardé ensemble les labels, c'était ce qu'il m'a proposé, et va me rédiger des brouillons. La première fois que je l'ai mis en place, tu vois, ils te disent quand tu vas sur leur site, trois minutes de mise en place ou 30 secondes, une heure par jour de gagné, c'est réel. Et tu vois, la première fois, je le mets en place, je le connecte à mon Gmail, je le connecte à mon agenda, parce que du coup, il doit connaître mes dispo pour pouvoir répondre et tout. [7:48] Je laisse mon ordi, je reviens le lendemain matin et là je vois que, je sais pas, j'ai reçu quelques mails et qu'il y a des brouillons et c'est pas du tout quelque chose à laquelle je suis habituée de voir des petits drafts comme ça qu'est-ce qui se passe ? Souvent c'est plutôt bordel, tu sais, quand des brouillons c'est un truc que j'ai voulu envoyer, qu'il s'est pas envoyé, qu'il machin attends mais qu'est-ce qui s'est passé ? Et là je vois qu'il y a des réponses Il a tout préparé et vraiment, 90% c'est nickel et c'est super c'est fin, il l'apprend il prend mon ton, avec le ton de la personne tu vois il s'ajuste il sait s'il faut tutoyer vous voyez être formel informel enfin, Il me propose des créneaux et souvent, il comprend l'intention. Et quand c'est vraiment une question fermée, oui, non, tu es dispo, tu n'es pas dispo, ça t'intéresse ou pas. Il me dit, two options, c'est le seul truc qu'il écrit en anglais, le reste, il le fait en français. Deux options. Oui, avec plaisir, je serais très enthousiaste de participer à cette conférence. Deux, non, désolé, je ne suis pas dispo. Et ce qui est marrant, c'est que du coup, moi, je me retrouve avec les deux et je me dis, ah, laquelle sonne le plus juste ? Et puis du coup, je faisais celle que j'envoie. Ça, c'est Fixer ? Fixer avec un Y, F-Y-X-E-R-A-I, donc fixer.com, fixer.com. Et ça, tu vois, il y a plein de gens à qui j'ai fait installer ça et qui me disent « Non mais Marjolaine, je vais gagner une heure par jour, ce n'est pas possible ce truc, je ne sais pas comment je pouvais faire avant. » Donc tu vois, ça c'est la première chose. Mais il y a des limites quand même, parce qu'il ne peut pas savoir exactement sur quoi tu travailles à l'instant T, quels sont tes besoins. En fait, exactement. Moi, j'aime bien dire que l'IA, c'est un spectre. [9:17] Il n'y a plus beaucoup de sujets sur lesquels je suis à 0% il y en a, tu vois si je veux écrire un manifeste pour mon nouveau projet etc, et encore que je vais demander à l'IA, pose-moi trois questions hyper challengeantes pour m'aider à réfléchir à mon manifeste mais c'est moi qui vais l'écrire, mais tu vois des mails genre, est-ce que t'es dispo, est-ce que machin, t'as reçu la propale, je sais pas quoi en fait, je sais pas, genre deux tiers de mes mails c'est du transactionnel, c'est du rapide. [9:42] Et justement le fait d'avoir mis tout ça de côté ça fait que sur le tiers restant qui est important, où là, effectivement, qu'est-ce que je veux, qu'est-ce que je veux profondément, comment je veux répondre, quelles décisions, etc., là, j'ai trois fois plus de temps à y dédier. [9:55] Et c'est là où moi, je trouve la magie, c'est vraiment se dire, attends, tu vas me rendre mon temps en enlevant toute la partie machinale de mon travail, et ça, j'ai aucun problème à lui déléguer. Et à l'inverse, du coup, moi, je vais avoir plus de temps pour faire les choses importantes. [10:09] Je fais un call de cadrage pour un podcast, une conférence, une collaboration, peu importe, j'ai mon transcript. [10:17] Call, que ce soit d'ailleurs un call physique, maintenant il y a des outils qui permettent d'enregistrer les appels en physique, les réunions en physique ou en visio évidemment. Oui bien sûr, c'est pour le smartphone où il y a les petits plugins, les petits outils, les petits devices. C'est ça, et donc moi on est là, on est présent 100% et derrière je reçois mon transcript, moi j'ai créé un petit assistant qui à partir du transcript va me générer un compte rendu par rapport à mes enjeux, etc. Je peux rédiger le mail de follow-up, de suivi, pour dire, OK, il y a ça, ça, ça. Mais après, moi, je vais passer du temps à préparer, à réfléchir, à faire de la recherche, parce que je sais que toute la partie machinale, je la mets de côté. Et tu vois, ça, c'est vraiment le point qui m'excite, en fait, dans l'IA, c'est de dire, elle nous rend la partie humaine du travail et toute cette partie, juste, gestion, mise dans des dossiers, rangement, réponse rapide, machin, qui, en fait, faisait un peu de nous des machines hop, de côté. Et j'espère que c'est la direction qu'on va prendre avec l'IA. Et donc, tu vois, pour continuer ma petite pyramide, peut-être un peu scolaire, mais l'assistant, deuxième étape sur trois, c'est je lui, elle, c'est un peu mon directeur des opérations, directeur général qui va m'aider à faire des présentations, des roadmaps. Donc ça veut dire quoi ? Tu lui fais faire des PowerPoints ? Tu lui demandes ? J'ai un outil. On ne va pas faire la liste de tous les outils, mais Gama. G-A-2-M-A, qui est connu maintenant, à qui en fait. [11:43] On parlait tout à l'heure avant le podcast de l'IA qu'on présente sur LinkedIn, où en fait, on monte souvent cet outil Gama. Tu lui fais un prompt. Fais-moi une présentation sur l'histoire du basketball depuis les années 50. C'est incroyable, tu le vois, il fait direct. Non mais dans quel est le cas d'usage ? Oui, c'est super, c'est incroyable, il a écrit quelque chose, les images sont sympas et tout. Moi, la vraie façon de l'utiliser, c'est je crée mon texte avec ou sans chat GPT, Claude ou autre, et une fois que j'ai un texte bien carré avec toutes mes slides, je le donne à Gamma, je lui dis tu touches à rien, je ne veux pas que tu réfléchisses, en revanche, tu vas me mettre en forme. Et ça, j'ai plusieurs personnes avec qui j'ai montré ça qui ont pleuré. Je te jure. Et même une participant pente, mon double template la semaine dernière, qui m'a dit « Ma mère a pleuré ». J'ai dit « Mais cet outil fait pleurer tout le monde ». Mais parce qu'en fait, elle dit « Oui, mais parce qu'elle passe du temps à préparer ses cours et machin. Elle passe des nuits, parfois, elle est toute seule. C'est hyper compliqué. » Et vraiment... C'est chronophage, hein, pour... Non, mais c'est super. Et pour faire quoi ? Et en fait, une fois que tu as déjà ta charte, que tu as ton template qui t'y a mis du cœur, tu t'es dit « Voilà, moi, je veux ces couleurs, je veux cette mise en forme, je veux que ce soit épuré. Au contraire, je veux qu'il y ait beaucoup d'infos sur une slide. » Aucune idée, je ne sais pas ce faire. Je sais, voilà. Et bien là, en fait, tu utilises l'outil, tu lui mets ton Google Docs, Et puis, qu'est-ce qu'il fait ? Il te met tout en forme. Et juste ça, ça fait gagner un temps fou. Hier, moi, j'ai envoyé une propale. [13:05] J'ai pris mon truc, je l'ai envoyé dans Gamma, il m'a fait le PowerPoint, je l'ai envoyé et en fait, après, on a discuté et on est allé dans le fond des choses. Mais le côté juste mise en forme, etc., ce n'est pas ça qui m'intéresse. Et le troisième niveau, c'est, je l'appelle cofondateur personnel, c'est vraiment m'aider à brainstormer, à réfléchir, à me challenger, à m'assurer que je suis dans la bonne direction, que ce que je fais a du sens. Moi, je parle beaucoup d'Ikigai, tu vois, le point entre ce que tu aimes faire, là où tu es bon, ce dont le monde a besoin et ce pour quoi tu peux être payé. Et l'IA, moi, ChatGPT ou Claude, ils connaissent bien mon Ikigai et quand je fais quelque chose, ils m'aident à travailler dans ce sens. Voilà, c'est les trois niveaux. Donc, c'est plus stratégique. C'est ça. Charge mentale, produire, stratégique. [13:49] Alors, c'est super intéressant et en plus, C'est très concret, on voit très bien ce qu'on peut faire. Malgré tout, ce n'est pas forcément transposable à tous les métiers, à tous les profils. Toi, tu as été directrice, tu as dirigé une entreprise, Jam, qui était déjà dans l'IA, entre guillemets. C'est un peu le petit frère, l'ancêtre français de Tchad GPT. Voilà, pour les jeunes, pour les plus jeunes, pour les étudiants, etc. Mais aujourd'hui, tu es plus solopreneur, comme on dit. Ce n'est pas la même chose. Est-ce que ce que tu viens de décrire peut être transposable quand on est collaborateur dans une grande entreprise ou dans une entreprise moyenne, une ETI, etc. [14:27] ? Essayer de trouver un métier qui n'a pas besoin d'avoir le contrôle, une personne qui n'a pas besoin d'avoir le contrôle sur son temps, de produire quelque chose qui a du sens et de qualité et qui répond à un besoin, à un marché, et d'avoir de la strata. Bien sûr, ça va être à des niveaux différents. Tu vois, si tu es dirigeant, tu es plus, j'imagine, sur de la strat et tu as peut-être des gens qui t'accompagnent sur la partie déléguée, etc. Si tu es assistant, tu as besoin, au contraire, d'assister et d'avoir une partie très organisation, ultra carré de plusieurs personnes, de maîtriser les agendas, de maîtriser les mails, etc. [15:01] Et peut-être un peu moins sur la strat, mais tout le monde a quand même une strat perso. Et c'est ça que moi j'adore, c'est qu'en fait, je m'adresse à des humains et je leur dis oui, mais attends, mais toi, pourquoi tu fais ce métier ? Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu te lèves le matin ? Est-ce que tu sens que t'es sur la bonne trajectoire ? Et là, les gens disent, oui, il y a la strata intrinsèque à mon métier, mais il y a une strata personnelle. Et pour moi, l'IA, elle fait ça aussi, c'est qu'elle nous dit, mais en fait, tu peux tout faire. T'as des ressources quasi illimitées, en fait. J'aime bien cette image de dire, tu ouvres une porte, là, et il y a 30, 50, je ne sais pas combien de personnes expertes qui sont du coup des IA, et qui sont prêtes à te dire qu'est-ce qu'on fait ? On aide à finir la roadmap, on aide à écrire une proposition commerciale, on refait la refonte graphique, on fait des PowerPoints, tu veux quoi ? En fait, si t'as compris comment t'adresser à elle, et ça c'est l'art du prompt, comment prompter. Et ça c'est quand même un prérequis qui n'est pas négligeable. [15:55] Qui s'apprend, et puis il y a beaucoup de... Ça vient avec la pratique, etc. Ça vient avec la pratique, il y a deux choses. Il y a comprendre le champ des possibles, et en fait c'est surtout savoir quoi lui demander. Et moi j'aime bien dire qu'aujourd'hui. [16:08] Notre quête en fait en tant qu'humain mais avec l'IA et pas que c'est pas de connaître toutes les bonnes réponses c'est beaucoup trop c'est de poser les bonnes questions et même de se poser les bonnes questions et je trouve que la première chose avant de savoir comment prompter les techniques HN de la pensée, Arbre de la pensée, FUShot, etc, ça les IA elles commencent à le comprendre et à l'intégrer donc ça va être de plus en plus facile de prompter parce que les IA elles font une partie du travail elles-mêmes, en revanche de savoir quoi lui demander ? Ça, l'IA, elle ne peut pas nous aider. Maintenant, il y a un petit peu des suggestions, etc. [16:41] Parfois, on peut lui demander de nous suggérer des promptes. Mais tu vois, même ça, il faut avoir l'idée. C'est-à-dire qu'on part de l'objet, on part de l'objectif, et on lui dit « comment est-ce que je pourrais te demander de faire ça ? » Mais déjà, il faut avoir l'idée que l'IA peut nous aider à répondre à cet objectif. Donc, en fait, c'est assez simple. C'est juste se poser les bonnes questions et se dire « j'ai cette IA hyper puissante, j'ai pas peur, j'y vais et on verra. » Et c'est pour ça que je dis aussi mettre l'égo de côté et itérer. Itérer, c'est quelque chose que moi, tu vois, dans l'entreprenariat, c'est la base, c'est tous les jours, t'itère, t'es là avec ton petit bâton de pèlerin, t'itère, t'itère. Je trouve qu'en entreprise, et tu vois, c'est peut-être une nuance que je vois entre moi, solopreneur, et des grandes boîtes, il y a moins cette culture de l'itération. Et il y a un peu, tu réussis, tu le fais bien, mais t'as pas le temps, en fait, de tester, de refaire. Si t'as pas réussi dès le premier coup, et moi, je viens aussi pour pour te débloquer ça et dire non, non, en fait. De toute façon, soit tu passes une heure à comprendre comment faire le grand saut, tu vois, comment se lancer, tu vas te planter parce que tu ne connais pas l'outil, tu ne sais pas. Ou alors, vas-y, là, en une seconde, tu fais quoi ? Tu lui demandes quoi ? Et on refait, et on réessaye. [17:49] Marjolaine, alors, on a parlé d'un certain nombre d'outils, les mails, faire des présentations, etc. Il y a un truc qui arrive, là, c'est peut-être la révolution dans la révolution, avec ce mot un peu passe-partout, c'est les fameux agents, les agents IA. [18:04] Est-ce que tu utilises des choses qui peuvent être catégorisées en tant qu'agent IA ? Oui, alors les agents, c'est marrant parce que... On va rappeler en deux mots ce que c'est en gros. Les agents, c'est une IA qui a une certaine autonomie et qui va faire des actions et une série d'actions toute seule et qui est capable d'extrapoler à partir d'un objectif que tu lui donnes. Elle peut un peu sortir du cadre. Exactement. À la différence d'un assistant à qui tu vas dire tu fais ça, il va le faire et s'il ne sait pas le faire, il va mal le faire. Souvent même, il ne va pas te dire qu'il ne sait pas le faire. Ça, c'est terrible. Ça, c'est terrible. Il ne te dit jamais non, il ne te dit jamais je ne sais pas le faire. Il te donne une réponse nulle, mais il le fait. Et moi, j'ai des élèves, des entreprises que j'accompagne qui s'arrachent les cheveux parce qu'ils s'essaient de faire faire, par exemple, des PowerPoints à le chat de GPT. Ils me disent mais c'est nul, c'est nul, c'est nul. Et ils continuent de me le faire. Je dis non, mais en fait, il ne te redira pas, mais il ne sait pas le faire. Un agent, il sait te dire il me manque des infos. Je ne sais pas. C'est vraiment une logique très différente. On est là, donc, début 2025, au début de cette révolution, dans la révolution, comme tu dis très justement, des agents et de l'IA. [19:11] Moi, c'est sûr que ça apporte quelque chose de complètement différent, parce que maintenant... Plus juste des exécutants et des exécutants intelligents. C'est une fausse intelligente. Intelligent, c'est l'intelligence artificielle. Donc, c'est complètement... Si on regardait derrière ChatGPT, c'est des chiffres, c'est des nombres, il n'y a pas de mots. Il ne comprend rien à ce qu'il dit. Ce n'est pas son enjeu. Mais là où les agents, c'est intéressant, c'est que tu vas être capable de leur donner un truc. Tu leur jettes le poisson et ils te renvoient quelque chose parce qu'en autonomie, ils ont réfléchi. Aujourd'hui, je pense que l'agent, les agents les plus performants, les plus réalistes auxquels on est confronté, ce qu'on peut utiliser, c'est les agents de recherche. Moi, j'utilise au quotidien, en tout cas régulièrement, Deep Research. [19:57] Soit sur ChatGPT ou Perplexity. Il est très bien aussi. Et si tu utilises la recherche approfondie ou Deep Research de ChatGPT, donc ce n'est pas un modèle, c'est une fonctionnalité dans le ChatGPT. Oui, il faut cliquer sur un petit bouton. Tu cliques sur Recherche Approfondie, tu vois, tu as Recherche Web, Canva, etc., faire du code, et donc Recherche Approfondie, et tu lui dis, j'aimerais que tu me fasses une recherche sur tel sujet. Si je prends par exemple, moi je suis en train de me renseigner sur les tiny houses, tu vois, l'habitat léger en France, et j'ai besoin de comprendre la législation, de comprendre le marché, les opportunités, les PLU, un truc assez complexe. Et donc, je lui ai dit, fais-moi une recherche. Et là où, à la différence de ChatGPT, qui m'aurait pondu quelque chose en se disant, j'essaie de faire un peu le bon élève, je me dis qu'il y a peut-être des choses que je n'ai pas écoutées en cours dans la leçon d'avant, donc peut-être que je ne sais pas tout mais j'y vais là il y a, Pas de honte. Il me dit, OK, pour te faire un bon rapport, voilà quatre questions. C'est souvent quatre ou cinq questions. [20:53] Est-ce que tu veux juste en France ou en Europe ? Est-ce que tu veux les perspectives, prospectives ou juste la législation actuelle ? Bref, il me pose des questions. Il faut le guider un peu, en fait. Je réponds, OK. Et souvent, tu vois, quand je fais des démos en live, les gens me disent, parce que quand je fais des démos, c'est des sujets que je ne maîtrise pas, tu vois. J'accompagne des experts comptables, des juristes et tout, qui me disent, est-ce que tu peux lui envoyer ça ? Moi, je n'ai pas vraiment même compris la question. Et les sous-questions encore moins de ChatGPT me disent, « Waouh ! Déjà les questions, il y a de la valeur et c'est intéressant. » Et du coup, on affine. Et là, il me dit « Ok, c'est parti. » Et c'est là où c'est un agent qui me dit « Ok, je reviens vers toi quand j'ai fini. » Et tu vois une petite barre comme ça de progression. Et il va prendre 8 à 10 minutes de recherche. Et en cliquant sur ses sources, tu peux voir à droite tout ce qu'il est en train de faire. Et c'est exceptionnel. C'est absurde. Il dit « Je me demande si les habitats légers concernent aussi les yurtes, etc. [21:43] Je décide que je vais regarder du coup le site de l'Assemblée nationale pour comprendre les directives. J'ai lu tout le site de l'Assemblée. Maintenant, je regarde et en fait, t'es là. Waouh ! Là, il y a vraiment quelqu'un. Qu'on ne pourrait pas faire soi-même, mais qu'on devrait faire si on voulait faire ce type de travail. Mais c'est huit jours que tu le fais. Là, c'est huit minutes. [22:04] Et huit jours où t'es performant, t'es quelqu'un de bon, tu vas tout lire, tu vas machin. Et ça change un paradigme. Alors ça, c'est pas de moi cette phrase, mais j'ai entendu quelqu'un qui disait aujourd'hui, on est rentré dans une ère, où on passe plus de temps à comprendre une information qu'à la produire. [22:19] Quand j'ai entendu ça, je me suis dit c'est exactement ça déjà, c'est vrai. Et c'est intéressant parce que ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus de temps de travail. Ça veut dire que juste, une fois que j'ai ce rapport, j'ai quand même besoin de le lire, de le comprendre et d'en faire quelque chose. Je peux lui demander une synthèse. Merci pour ce rapport. Maintenant, mais en revanche, ce que j'ai fait, c'est que du coup, j'ai pris le rapport, j'ai ouvert un projet dans le ChatGPT et je lui ai envoyé des annonces du Bon Coin, et je lui ai dit, regarde ça, regarde les terrains, dis-moi si ça peut m'aider à réaliser mon projet d'achat de Tiny House. Ouais, celui-ci, tu vois, par rapport au PLU, machin, ça, on comprend que la mairie... J'étais là, waouh, le truc, il m'aide à faire des recherches. Non, mais c'est dingue. Oui, parce qu'en fait, il ouvre un navigateur qu'on voit ou qu'on ne voit pas, et il fait des recherches sur le web comme nous, on le ferait. Eh bien, tu m'ôtes les mots de la bouche, exactement ça, ça, c'est la recherche, et du coup, c'est aujourd'hui super efficace, c'est incroyable. Il y a un nouvel agent, c'est Opérator, ou qui s'appelle aussi Computerio sur Cloud, que j'ai testé. Je me suis coltiné l'abonnement à 200 dollars quand même de ChatGPT. Opérator, c'est ChatGPT. Oui, c'est ça, pour tester. Et là, c'est assez dingue, mais c'est expérimental. Mais bon, ça marche. Et effectivement, là, tu le vois ouvrir le navigateur. Je ne sais pas si tu as fait le test, mais tu lui dis, par exemple. [23:39] Commande-moi à manger pour ce midi ou réserve-moi un resto intimiste Paris 17e ce soir. Et là, tu le vois aller sur la fourchette. Il ouvre un navigateur dans l'interface ChatGPT. Il va cliquer par lui-même sur deux personnes Paris 17ème, la bonne date il va mettre les filtres donc là je crois qu'il avait coché quand j'ai fait Cosy il a regardé pour intimiste au début communion, puis il a dû dire tout ça ok Cosy, machin, il trouve un resto et là il me pose une question est-ce que ça te plaît, machin, ok vas-y et bon je l'ai arrêté avant mais il était en train de cocher et de faire la réservation et donc bon aujourd'hui ça prend du temps et machin. J'ai essayé de lui faire réserver un hôtel à Marseille sur Booking, commander des fleurs, prendre des sushis. Franchement, ça marche bien. C'est un peu long, mais dans quelques semaines, quelques mois maximum, tu lui dis, commande-moi à manger et ça pose beaucoup de questions sur l'avenir du web. [24:38] Toutes les personnes qui nous écoutent, qui ont des sites internet, etc., tu te dis, on ne fait plus juste des sites pour des humains ou, à l'autre bout du spectre, des robots, SEO, Google, etc. Il y a tout un entre-deux maintenant. C'est des robots qui vont naviguer sur les sites. En tant qu'éditeurs de sites, les éditeurs de sites travaillaient déjà un peu beaucoup pour les robots quand même. Pour les robots. Pour le SEO, le référencement, tout ça. Bien sûr, mais pas... Et les agents qui vont arriver dans les mobiles. Je reviens du salon Mobile World Congress de Barcelone, où le mot d'ordre chez toutes les marques, c'est de dire voilà, l'an dernier c'était l'IA générative, je rédige vos mails, etc. ce dont on en vient de parler. La traduction, maintenant c'est exactement ce que tu viens de d'écrire. Réserve-moi un restaurant, un hôtel, etc. [25:21] Beaucoup de promesses. Il faudra voir si ces promesses sont tenues quand même. Complètement. Et je pense que c'est un peu ce que tu disais en introduction de notre échange. Est-ce qu'on est encore dans la phase exploratoire ? Est-ce qu'on commence à atterrir ? On est un peu entre les deux. Il y a des choses sur lesquelles on a atterri. Et il y a un phénomène qui s'appelle le paradoxe de l'effet IA, [25:41] qui est qu'on s'habitue très vite. Et donc, des choses qui, il y a un an, il y a trois mois, il y a trois ans, on nous paraissait complètement dingue. En fait, une fois qu'on les a utilisés quelques fois, comme c'est une interface qui s'adapte à l'humain, oui, bon, très bien, il me répond à mes questions la première fois qu'on a utilisé le chat GPT, tu, Qu'est-ce que c'est ? Quoi ? Moi, je vois encore des gens de moins en moins nombreux, mais qui l'utilisent pour la première fois et qui sont bouge-mets. Et la cinquième fois, on lui dit, mais non, mais finalement, il est nul. Oui, c'est ça. Tu te dis, attends, mais là, sa réponse n'était pas exactement ça. Donc, en fait, on s'habitue très, très vite. Donc, il y a des choses auxquelles on va s'habituer. Tu vois, je ne sais pas, le doublage en temps réel. Ça nous paraît fou quand on l'imagine. Et puis, bientôt, on pourra se dire, oui, je fais une visio avec quelqu'un en Chine. Pas de problème. Mais on s'habitue. et d'autres choses, à l'inverse, vont rester un peu science-fiction. Et on ne sait pas exactement quoi. [26:30] Marjolaine, il y aurait plein de questions à poser. Il y en a eu une très, très concrète, vraiment très concrète, c'est celle du coût. Tous ces outils que tu décris, il y a aussi une nouvelle réalité, c'est que ça commence à coûter de l'argent. Pour une grosse entreprise, il y a déjà des coûts. Microsoft qui a déployé Copilot partout, c'était 30 dollars par poste de travail. Donc, quand il y a des milliers de collaborateurs, évidemment, ça se chiffre. Et on a vu d'ailleurs un petit peu l'année d'après l'effet ressac, où les entreprises ont un peu hésité à renouveler tout ça. Et puis, quand on est une plus petite entreprise, voire un indépendant, voire une petite équipe, etc., ça peut quand même aussi se chiffrer. Est-ce qu'on arrive à y voir clair ? Parce qu'en plus, les prix changent tout le temps. Oui, ça, c'est assez faux. Les prix, les formats, le premium, freemium, etc.. [27:20] Moi, je pense que le coût, il ne se mesure qu'en face d'un gain de productivité et de créativité, etc. Et après, on va rentrer dans des discussions un peu plus délicates. Mais du coup, moi, je pense que l'IA ne remplace pas un humain, mais on peut être remplacé par quelqu'un qui sait utiliser l'IA. Moi, à mon échelle d'indépendante, je vois que je fais appel à des experts, des expertes qui utilisent l'IA. Que ce soit du graphisme, du copywriting, etc. Je sais qu'on va mieux se comprendre et ça va aller plus vite. Et donc, si la personne me dit « je fais tout à la main », je me dis « non, non, non ». Pour toi, ça devient un facteur... Une évidence. C'est une mauvaise chose, en fait. Oui, si la personne n'utilise pas l'IA, je me dis « mais on ne va pas parler le même langage ». Et même des gens que je forme me disent « maintenant, dans mes collaborateurs, je suis obligée de les former, parce que sinon, on ne va pas du tout à la même vitesse, on ne réfléchit pas pareil ». C'est vraiment un changement de paradigme. mais donc pour moi quand j'ai des gens qui me disent ah là ça va commencer à me coûter 200 dollars d'outils par mois, ok mais tu le mets face à quoi tu vois oui c'est vrai que et donc moi je pense que je paye je sais pas 200 je sais pas faire le calcul mais 200, 300, 400 euros par mois d'IA bah 300, mais c'est enfin t'imagines je suis solopreneur comme tu dis indépendante à opérer un bootcamp qui fait plusieurs centaines de milliers d'euros par an de chiffre d'affaires enfin, on rentre quand même dans des... Donc ça ne me dérange pas de les payer, tu vois. [28:46] Bien sûr. Il y a la question du coup, il y a une autre question aussi un peu sensible, celle des données, la protection des données. Je travaille dans une grande entreprise, je me dis, tiens, je vais faire faire mon PowerPoint que m'a demandé mon chef par ChatGPT ou autre, mais si je commence à mettre toutes les données de l'entreprise sur ces chatbots, on sait que ce n'est pas une bonne chose, en fait. Alors, il y a plusieurs choses. Quand tu utilises, si on reste dans le chat GPT, qui est quand même le plus courant, avec le forfait entreprise, tes données, elles ne sortent pas. Elles ne sont pas étiquées. Officiellement. Officiellement, dans tous les cas, on ne peut pas faire mieux que ça. Officiellement, elles ne viennent pas entraîner les modèles. Même à l'échelle individuelle, on peut décocher dans nos paramètres. On va dans notre profil, les paramètres, gestion des données, et on décoche entraîner le modèle. Donc voilà, ça, c'est la première chose que je pense à faire. Moi, je l'ai fait directement. on n'a pas besoin de faire du zèle on n'entraîne pas le modèle si jamais ça entraînait un modèle il faut imaginer que déjà c'est le modèle suivant donc il va sortir plusieurs mois plus tard et c'est noyé dans, un ensemble de données qui est immense et qui va être. [29:54] C'est vrai qu'on n'arrive pas dans la musique générée par ordinateur à reconnaître, à savoir d'où elle vient et finalement dans les données séparées c'est des photocopies de photocopies de photocopies sauf qu'il y avait des bugs au début, rappelle-toi au ChatGPT où des gens ont réussi à remonter des informations je crois que c'était des ingénieurs de Samsung oui mais Samsung c'était un bug. [30:12] En fait moi je pense qu'il y a une règle c'est si tu le mets dans Gmail ou dans tes mails dans un cloud tu peux le mettre dans le chat GPT c'est vraiment s'il y a une donnée qui est ultra sensible dans ce cas là moi ma bonne pratique c'est de dire anonymise, anonymise la donnée tu vois et tu n'utilises pas un outil pour le faire parce que sinon c'est le serpent qui se prend à la queue tu le fais toi-même, tu prends ton PDF ou ton document enlève le nom du client, tu enlèves les données sensibles Et là, c'est parti. Et tu peux travailler avec un business plan, tu peux travailler avec des données, des chiffres extrêmement précis tant que c'est anonymisé. Donc, ça, c'est vraiment, si tu veux te boucler les ceintures, tu ne veux pas que ça... Mais aujourd'hui, j'invite les gens à faire le test. Tu dis quelque chose de très précis sur une boîte, sur un client, tu inventes et tu demandes au voisin, vas-y, pose la question, [30:55] tu verras qu'il ne le sait pas. C'est pas... On croit que l'IA, du coup, c'est comme un humain à qui tu vas confier un secret. Et du coup, il peut le dire aux voisins. Ce n'est pas du tout ça. Non. Ce n'est pas ça. C'est même d'ailleurs parfois dommage parce qu'il a une mémoire qui est limitée. Il oublie. Il a une mémoire sélective. Il retient des choses sur nous qu'on a pu lui demander il y a quelque temps. Et puis, il y en a d'autres qui l'oublient complètement. Ça, c'est hyper marrant parce que... C'est étonnant. Tu vois, je ne sais pas si tu as eu cette expérience, mais il te dit, tchat GPT, mémoire mise à jour. [31:24] Et c'est vraiment comme si, tu vois, nous, on discutait et je te disais... Ça, il faut que je m'en souvienne. Voilà, je te disais quelque chose, genre oui, tu vois, j'ai lancé le bootcamp. Et là, tu me disais, je mets ça en mémoire. [31:36] Et le reste, tu ne dis rien, je dis, ah ouais, ça te passe, OK. Et c'est absurde. Et après, je peux aller voir, et donc, c'est aussi dans notre profil, tu sais, tu peux aller voir dans ton profil de créateur. Je ne sais plus comment ça s'appelle. Tu cliques et tu vois, en fait, toute la mémoire qu'il a, tout ce qu'il a en mémoire sur toi. T'as une petite poubelle à droite et tu peux dire ça, tu l'oublies, ça, tu l'oublies. C'est pas un humain, quoi. C'est une IA, une intelligence artificielle. C'est Luc Julia, quand même, le français, un intellectuel que j'adore et qui a co-créé Siri, qui a écrit un bouquin qui s'appelle « L'intelligence artificielle n'existe pas ». Qui intervient régulièrement dans le monde numérique, d'ailleurs. J'en invite à l'écouter. Je l'aime beaucoup. C'est bien, c'est bonne pratique comme ça pour utiliser l'IA. Donc, les tips de Marjolaine Grondin. [32:22] Marjolaine, il y a aussi, si on prend un peu de recul, est-ce que tu ne te poses pas la question finalement de te dire, ok, c'est super, tu n'as plus à faire tes powerpoint toi-même, tu n'as plus à faire tes réponses de mail, mais on ne va pas perdre un peu nos capacités cognitives pour employer des grands mots ? Tu dis, tu n'as plus à faire tes PowerPoints toi-même, tu n'as plus à faire tes mails toi-même. Moi, je nuance. Je dis, tu n'as plus à faire la partie machinale de tes PowerPoints et de tes mails. Alors, la réalité, c'est que oui, moi, parfois, je me dis, waouh, je suis tellement racistée que parfois, il faut quand même que je me force à un petit peu réfléchir. Et il faut se sortir. En fait, j'ai un peu deux modes maintenant, ce qui est assez machinal de parler de mode pour un humain. Mais j'ai le mode délègue, tac, tac, tu fais faire, ça va vite, ça marche bien, c'est super. Et il faut que je prenne un petit peu de temps pour après me remettre dans un mode de réflexion mais en tout cas, c'est comme si ce mode automatique maintenant il pouvait me prendre 20% de mon temps là où il me prenait toute ma journée avant et quand j'avais de la chance j'allais faire de la strade, j'allais faire de la réflexion etc, l'introspection, maintenant ça c'est 20% mais du coup il faut que je me, [33:27] force un peu à me dire maintenant j'ai 80% du temps restant tu vois le travail qu'on est en train de faire là y'a pas d'IA, on est toi et moi on est en train de discuter, enfin, si j'avais perdu toutes mes capacités collectives... J'ai même pas utilisé l'IA pour préparer l'interview, tu vois. Mais en fait, c'est juste... [33:43] C'est un point très juste, c'est que du coup, il y a quand même une éducation, un muscle à travailler et une philosophie quand même à insuffler qui est attention, délègue la partie machinale, mais réapproprie-toi à fond et sois exigeante avec la partie humaine, réflexive de ton travail. Et peut-être qu'il y a des gens qui en ont moins envie, qui disent en fait le travail c'est un gain de pain tant que je peux déléguer, j'y vais moi je trouve que, et j'appelle ça un peu le cadeau inattendu de l'IA, c'est qu'elle nous fait ce cadeau de nous dire ok mais en fait tu veux quoi de ta vie tu veux faire quoi au fond. [34:19] Ah bah oui si t'avais pas de limite, s'il n'y a pas ce truc de il faut quand même gérer les factures, il faut envoyer les mails il faut faire les docs et machin, tu veux faire quoi, et là il y a un effort humain à faire mais je pense que l'humanité, elle est capable, elle a envie de faire cet effort et que c'est gratifiant et c'est aussi pour ça qu'on est là, mais c'est on a un moment de notre histoire où l'IA nous dit, bon, c'est bon, la partie machinale ça fait 200 ans que vous le faites même plus, mais en tout cas à niveau industriel, maintenant, c'est réflexion, créativité, collaboration communication, [34:52] alors à toi de jouer Merci Marjolène Grondin Merci Jérôme Entrepreneur et dirigeante du Bootcamp IA et que bien sûr on pourra retrouver au salon Ready for IT à Monaco au 22 mai. Ça reviendra très concrètement sur tous ces sujets-là. Donc, si on en veut plus, rendez-vous au salon Ready for IT. Merci encore. Merci à toi. [35:16] Music.
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