Sora, le nouveau service d'OpenAI pour la création de vidéos par intelligence artificielle, est désormais disponible (sauf en Europe). Très attendu, ce nouvel outil repousse les limites de l'IA Gen.
Sora, l’IA de création vidéo d’OpenAI est disponible (sauf en Europe).
Lundi 9 décembre, OpenAI a lancé Sora, son outil de création vidéo par intelligence artificielle, accessible dans 160 pays, sauf en Europe, en raison de restrictions réglementaires.
Sora génère des vidéos ultra-réalistes de 5 à 20 secondes à partir de descriptions textuelles. Malgré des résultats impressionnants, l’outil présente encore des erreurs, comme des déformations ou des incohérences visuelles.
Ce lancement soulève aussi d’inquiétantes questions : risques accrus de désinformation avec des deepfakes et impact écologique. OpenAI promet des mesures de protection, mais la course à l’IA générative reste semée de défis éthiques.
Transcription :
[0:01] On l'attendait depuis son annonce en février dernier. Il vient seulement d'être
[0:05] lancé commercialement. Sora, le service de création de vidéos par intelligence artificielle d'OpenAI, la maison mère de Chajipiti, est enfin disponible depuis le lundi 9 décembre. Alors enfin là, presque, car si Sora est disponible dans 160 pays, dont les Etats-Unis bien sûr, et bien une fois de plus, il va se faire attendre en Europe, officiellement pour des raisons réglementaires. notre chère réglementation sur les données personnelles, toujours.
[0:33] Sora n'arrivera donc sur le vieux continent que, on ne sait pas trop, dans quelques mois, probablement. On peut toutefois s'y connecter depuis la France via un VPN, qui permet de faire croire qu'on est aux Etats-Unis, et à condition d'avoir un abonnement payant à ChatGPT, en se montrant patient aussi, parce que le service est un peu victime de son succès, il faut bien le dire. Quoi qu'il en soit, ce Sora tant attendu, qu'est-ce que ça donne ? Bien d'abord, rappelons exactement ce que c'est. Sora permet de générer des petites vidéos de 5 à 20 secondes à partir de promptes écrites comme on a désormais appris à le faire pour le texte et les images fixes. Il suffit de taper une phrase du genre « un couple se promenant amoureusement au coucher du soleil à Hollywood » ou « des éléphants à tête de gazelle qui courent dans l'eau en maillot de bain », etc.
[1:17] Et hop, en quelques secondes, l'outil magique vous génère une vidéo. Il y a aussi un mode storyboard qui permet de générer des plans successifs, plus précis, et des fonctions de retouche, un peu comme dans un logiciel de montage vidéo. Alors ce n'est pas le premier service de ce genre, il en existe déjà plusieurs. Mais OpenAI a tellement vendu et survendu son produit à l'avance, en diffusant des vidéos de teasing, en nous promettant mon zémerveille, et qu'on s'attend naturellement à des merveilles. Mais les merveilles sont un peu des demi-merveilles. Car certes, les vidéos générées avec Sora sont ultra réalistes, ou carrément surréalistes. Certes, les visages, les objets, les animaux, les paysages sont criants de vérité. Les reflets, les grains de peau, les mouvements de tissu sont incroyables.
[2:02] Il est difficile de ne pas les confondre avec des images vidéo réelles. Mais malgré tout, ce n'est pas parfait. Tous les essais publiés sur les réseaux sociaux par les premiers utilisateurs ces derniers jours le montrent.
[2:13] Sora fait des erreurs, au moins autant que ses concurrents. Alors, on voit ici ou là des mains un peu bizarres avec beaucoup trop de doigts, des objets qui se déforment ou qui sortent de nulle part. Bon, c'est beau, ultra réaliste, mais seulement jusqu'à un certain point, car un pourcentage non négligeable de vidéos générées par Sora comporte donc des erreurs. C'est la joie de l'intelligence artificielle qui hallucine toujours autant,
[2:37] aussi bien à l'écrit qu'à l'image. Et malgré l'assurance d'OpenAI qui affirme que ce n'est qu'un début, que ça va s'améliorer, on est quand même en droit de se demander s'il sera réellement possible de corriger ces erreurs, ou bien si elles ne sont pas intrinsèquement liées au fonctionnement même de l'IA générative. Alors la question, Sora va-t-il tout changer malgré tout ? Sora et ses concurrents vont-ils révolutionner la pub, le jeu vidéo, le cinéma, la télé et même l'information ou plus exactement la désinformation ? Car c'est notre perception de la réalité qui risque d'en prendre un coup une fois de plus. Il faut s'attendre à des déferlements de deepfakes et de vidéos fake, de fake news qui ne manqueront pas d'envahir les réseaux très rapidement.
[3:21] Alors, en principe, pourtant, Sora est censé limiter la casse. Par exemple, on ne peut pas générer des images de personnalité publique ou des éléments protégés par le droit d'auteur. Et puis, les vidéos sont marquées par une signature électronique inscrite dans les métadonnées et par un filigrane, mais qu'il est facile de faire sauter. En plus, aujourd'hui, c'est Sora. Mais si demain, Elon Musk, toujours aussi freestyle, ou une officine étrangère de désinformation.
[3:48] Développe des outils similaires, ce sera sans doute sans limitation. On se retrouvera avec des super générateurs de fake news utilisables par n'importe qui sans compétences particulières. Un vrai cadeau de Noël pour conspirationnistes. La vidéo paria risque de se transformer en une super machine à désinformer. Sans compter la consommation électrique qui doit être énorme avec ce petit jeu. Alors mieux vaut en rire aujourd'hui avant d'avoir à en pleurer demain, à part ces légers désagréments, entre guillemets. ne boudons pas notre plaisir de voir l'IA Générative franchir un nouveau cap, il faut bien le dire, absolument fantastique.