Aux Etats-Unis, un homme handicapé parvient à interagir avec sa maison connectée grâce à un implant cérébral via l'assistant Alexa d'Amazon.
Ce qui semblait autrefois relever de la science-fiction est désormais une réalité. Aux États-Unis, un homme de 64 ans, atteint de la maladie de Charcot, a réussi un exploit technologique et médical sans précédent. Grâce à une interface cerveau-ordinateur (BCI) de l’entreprise américaine Synchron, il peut contrôler des appareils chez lui, comme allumer les lumières ou lancer de la musique, en utilisant uniquement son cerveau. Et cela sans même prononcer un mot. Il peut, entre autres, passer des appels vidéo, lire des livres sur Kindle ou même faire des achats en ligne, simplement en pensant aux actions correspondantes. L'idée d'utiliser Alexa pour interagir avec l'environnement est une première. Une avancée technologique qui ouvre de nouvelles perspectives pour les personnes handicapées.
Jérôme Colombain:
[0:03] Piloter un ordinateur ou tout autre appareil électronique directement avec son cerveau, ce n'est plus de la science-fiction. On connaît déjà les avancées de Noralink, avec notamment ce patient américain, Noland Arbov, paraplégique qui peut aujourd'hui jouer à Mario Kart sans toucher une manette grâce à un implant profond dans son cerveau. Mais là, c'est un nouvel exploit qui vient d'avoir lieu aux Etats-Unis. Un homme de 64 ans souffrant de la maladie de Charcot, qu'on appelle aussi la sclérose latérale amyotrophique, a réussi à piloter chez lui des lumières, à lancer de la musique ou des vidéos via son assistant vocal Alexa. Et cela sans prononcer pourtant une seule parole. Comment ? Eh bien grâce à une BCI, une Brain Computer Interface, autrement dit une interface cerveau-ordinateur, implanté dans son corps d'une entreprise américaine du nom de Synchron. Alors sur le plan médical justement, cet implant de Synchron, contrairement à ce qui se passe chez Neuralink, c'est quelque chose de beaucoup moins invasif visiblement. Au lieu d'un ensemble d'électrodes enfouies au milieu du cerveau comme chez Elon Musk, là il s'agit d'un dispositif implanté dans un vaisseau sanguin à la surface du cortex moteur via la veine jugulaire. Et c'est une procédure qualifiée de mini-invasive similaire en fait à la pose d'un stent dans une artère.
Jérôme Colombain:
[1:29] Ensuite, du côté de l'assistant vocal, l'idée d'utiliser Alexa pour interagir avec le monde extérieur, c'est une première. Jusqu'à présent, ça se faisait plutôt avec un ordinateur. Mais ce n'est pas idiot, dans la mesure où ce genre d'assistant, via les différentes applications qu'on peut y connecter, ouvre un champ des possibles extrêmement large pour interagir avec le monde réel. Une maison connectée, c'est l'idéal pour ce genre d'expérimentation. Car au-delà de la performance médicale, pour que tout cela puisse un jour devenir réel et concret pour plus de monde, il n'y a pas que l'aspect médical, il y a la question de l'environnement technologique. Il faut pouvoir interagir avec des outils grand public. Alors le patient a quand même dû utiliser une interface un peu personnalisée, via des raccourcis sous forme de tuiles sur une tablette, des gros boutons. Et en pensant très fort à tel ou tel bouton, c'est ainsi qu'il a été possible d'activer des éclairages connectés, de lancer de la musique, je le disais, mais aussi de passer des appels vidéo, de lire des livres sur Kindle, la liseuse d'Amazon, et même,
Jérôme Colombain:
[2:34] nous dit l'AFP, de faire des achats sur le site d'Amazon. Alors c'est évidemment un espoir énorme pour ce genre de malade et Marc, la personne en question, a confié qu'il était très heureux de pouvoir ainsi retrouver un peu d'indépendance qu'il a perdue.
Jérôme Colombain:
[2:49] Avec ce genre de dispositif, on s'approche de plus en plus du rêve de Stephen Hawking, le célèbre savant paralysé qui mettait énormément d'espoir dans les dispositifs homme-machine.
Jérôme Colombain:
[3:00] Il pensait vraiment que c'était cela qui allait aider les personnes privées de l'usage de leurs membres ou de leur voix à retrouver un peu d'autonomie. On pourrait citer également l'implant du CEA en France, qui permet de redonner
Jérôme Colombain:
[3:11] la marche à des personnes paraplégiques. Ou encore ces dispositifs bien moins invasifs qui permettent, juste avec une sorte de casque des électrodes sur la tête, d'interagir avec un ordinateur ou même avec un téléviseur par la seule force de la pensée. Bref, n'en doutez pas, un jour on pourra jouer à des jeux vidéo, faire des recherches sur internet ou commander une pizza, juste en y pensant très fort. Salut, à demain.